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Mardi, 30 Mai 2023

LIEUTENANT
RANDRIANARIVELO DEVOIR :
OFFICIER STAGIAIRE Charte de LAMBERT
DU XVI° CFCO2

OBSERVATIONS :

La Charte de LAMBERT

Joseph LAMBERT, également connu sous le nom de Joseph-François Lambert,


est un commerçant et aventurier français né le 14 février 1824 à Redon et mort en septembre 1873
à Mohéli. Il est le frère d'Henri Lambert, explorateur et aventurier comme lui. Intrigant, il fut l'un
des rares Européens, avec Jean Laborde, à être admis à la cour de RANAVALONA I, reine de
Madagascar. Il en profita pour fomenter un coup d'État visant à mettre sur le trône le fils de cette
dernière, le prince RAKOTO. Il meurt aux Comores en 1873, ruiné mais réconcilié avec la reine
FATIMA de Mohéli, avec laquelle on lui prête une aventure amoureuse.

Selon LAMBERT, le prince lui donna le droit exclusif d'exploiter tous les
minéraux, les forêts et les terres inoccupées de Madagascar en échange d'une redevance de 10% à
l'ordre de la monarchie Merina. Dans les années qui suivront, les Français utiliseront cette « charte
Lambert » et une lettre du prince RAKOTO à NAPOLÉON III demandant la protection française
pour justifier la guerre franco-hova et l'annexion de Madagascar en tant que colonie. La charte
Lambert fut signée le 28 juin 1855. L'authenticité des documents a été remise en question et, en
tout état de cause, le prince n'avait pas de pouvoir officiel à cette époque et ces actions auraient pu
être dangereuses.

Contrairement à sa mère RANAVALONA I, le Roi RADAMA se caractérise par


une grande ouverture à la nouveauté et au modernisme. En 1855, il convient avec le traitant français
Joseph Lambert de rédiger une charte qui l’autorise à exploiter le sol et le sous-sol du royaume.
Quand il accède au trône en 1861, il souhaite mettre en œuvre la vision d’un royaume moderne,
prospère et ouvert. Devenu roi, il signe en 1861, il signe la Charte Lambert.

LA CHARTE LAMBERT
« Nous, RADAMA II, Roi de Madagascar (…) »
CHAPITRE 1er
« Nous autorisons J. Lambert à former une compagnie ayant pour but l’exploitation des mines de
Madagascar, des forêts et des terrains situés sur les côtes et dans l’intérieur. Ladite compagnie aura
le droit de créer des routes, canaux, chantiers de construction, établissements d’utilité publique,
faire frapper des monnaies à l’effigie du Roi, en un mot, elle pourra faire tout ce qu’il jugera
convenable au bien du pays. »

CHAPITRE 2
Art.1er - Nous accordons et concédons à la compagnie le privilège de l’exploitation de toutes les
mines de Madagascar, soit de celles qui sont déjà connues, soit de celles qui pourraient plus tard
être découvertes.
Art.2 - Nous accordons et concédons à la compagnie, soit pour elle-même, soit pour ceux qu’elle
admettra en participation de cette faculté, le privilège de choisir sur toutes les côtes et dans
l’intérieur du pays des terrains inoccupés pour être mis en culture. En conséquence, la compagnie
deviendra propriétaire des terrains qu’elle aura choisis, dès qu’elle nous aura fait connaître sa prise
de possession.
Art.3 - La compagnie n’aura aucun droit sur les matériaux exploités et sur les produits qu’elle pourra
faire.
Art.4 - Les produits de l’exploitation des mines de Madagascar et de ses cultures jouiront du
privilège de libre exportation, sans droit de sortie ; ses propriétés ne seront pas susceptibles d’être
grevées d’impôts ; ce qui entrera pour la compagnie ne paiera aucun droit.
Art.5 - Nous nous engageons à favoriser cette compagnie de tout notre pouvoir et spécialement à
l’aider à se procurer des travailleurs. Nous abandonnons à la compagnie toutes les mines de
Soatsimanampiovana (Mantasoa), afin de la mettre à même d’employer immédiatement ses
ouvriers. Nous donnons également à la compagnie le château de Soanierana pour y établir le siège
de son administration. De son côté, la compagnie s’engage envers nous par une réciprocité loyale,
à nous aider selon son pouvoir dans nos projets d’amélioration et de civilisation de notre pays, se
rappelant qu’elle est fondée dans le but de procurer le bien et la prospérité de notre gouvernement.
Nous voulons que la présente charte, faite de bonne foi en présence de Dieu, pourra aider la
civilisation de notre pays, soit une garantie pour notre ami J. Lambert en même qu’elle sera pour
lui un témoignage de notre reconnaissance, afin de l’aider à former cette compagnie, que nous
désirons voir se constituer le plutôt possible et qu’elle soit un gage de notre parole royale, qu’il ne
nous est plus permis de retirer.
Antananarivo, 8 Alakarabo (9 novembre 1861).

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