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Cours de diplomatie économique

Introduction

Le monde depuis le début du XXe siècle a connu plusieurs mutations


perpétuelles qui dans une grande mesure ont toujours modifié le format
traditionel des relations internationales. En effet dès la fin des deux grandes
guerres ; et malgré la signature des accords de paix visant à assurer un certain
équilibre sécuritaire ; le monde s’est vu imposer une nouvelle guerre dite
« froide ». la guerre froide a ainsi conduit les affaires internationales dans une
spirale de bipolarisation. Pendant cette periode ; la scène internationale etait
dominée par deux tendances  ; à savoir l’option capitaliste qui etait en
competititon avec le bloc communiste, et les différentes politiques adoptées par
les Etats devaient y’ avoir une coloration fondamentale de l’une des deux
tendances. La dislocation de l’Union Soviétique ; et la chute du mur de Berlin
sont des événements historiques qui ont remodelé les cartes géostrategiques et
géopolitiques du monde. À cet effet, la tendance capitaliste s’etait erigée en
puissant système unipolaire en matière de politique ; de diplomatie ;
d’economie ; de sécurité ; etc. Mais ; dès le début du XXIe siècle ; et avec
l’avènement de la mondialisation ; l’on a assiste à l’erection des nouvelles
puissances ; mieux des nouveaux acteurs sur la scène internationale, conduisant
ainsi les relations internationales d’un système unipolaire vers une tendance
multipolaire. La multipolarisation du monde a eu une influence très significative
sur les questions de politiques internationales, dans la mesure où , elle a
completement transformé le monde en un champ de batailles commerciales et
économiques entre les grandes puissances, et les puissances dites emergentes,
dans le but unique de gagner davatange des marchés et de préserver ainsi leurs
intérêts stratégiques en matière de commerce extérieur. Pour méner à bien cette
politique de conquête des marchés et des contrats commerciaux à l’extérieur, les
Etats se sont servis, ou mieux continuent de se servir de plusieurs outils, mais à
l’analyse objective, la diplomatie économique s’avère être la stratégie idoine
dont usent la plupart des Etats afin d’etablir des contacts commerciaux, et
économiques entre eux.

Ainsi, de façon sommaire, la diplomatie économique peut être définie comme


etant l’ensemble des stratégies dont se servent les acteurs des relations
internationales dans leur rapport de coopération, avec pour but ultime d’etablir,
de renforcer ou de préserver leurs liaisons commerciales et économiques. Cette
diplomatie à savoir la diplomatie économique peut encore être qualifiée de
« Diplomatie du bussiness », dans la mesureo où, la seule chose qui interesse les
acteurs de la mise en oeuvre de tels procédés c’est le gain. Cependant, dans le
cadre de notre cours qui porte sur la diplomatie économique, nous allons
présenter avec subtilités les différents acteurs, ainsi que les enjeux de la
diplomatie économique dans le contexte actuel de la multipolarisation ; à l’issue
de ce travail nous allons examiner les principes, les différents outils et
mecanismes dont se servent les Etats afin de peaufiner leurs stratégies
géoeconomiques dans un système ou la compétitition pour les marchés est
quasi-brutale, et enfin nous analyserons les dérives qu’une diplomatie
économique mal organisée peut orchestrer, de même que, celle qui est trop
ambitieuse peut produire, avant d’aborder le point crucial de la diplomatie
économique des pays de l’Afrique subsharienne sur le champ international.
Chapitre I Les acteurs et les enjeux de la diplomatie économique à l’ère
de la multipolarisation

Comprendre le cours de la diplomatie économique, commande qu’on prenne en


compte les acteurs qui favorisent son effectivité, ainsi que les enjeux qui
animent ses actions. Il est tres important de rappeller que pendant plusieurs
decennies les Etats ont été les acteurs préponderants des relations
internationales, d’ailleurs toutes definitions faites des notions de relations
internationales se rapportaient toujours à l’Etat comme etant acteur central de la
diplomatie et des questions de politique internationale. C’est dire que, pendant
longtemps les Etats etaient au coeur des questions politiques, économiques,
sécuritaires etc, à l’intérieur tout comme à l’extérieur de leurs frontières. Mais
avec la mondialisation et ses différents corollaires dont le plus saillant est la
multipolarisation du monde , on a vu apparaitre sur la scène internationale
d’autres acteurs qui au fur et à mesure de l’evolution du temps sont devenus
incontournables sur les questions relatives aux affaires internationales.
Désormais, les Etats n’ont plus l’exclusivité du domaine international, car ils se
voient tallonés dans ce domaine qui jadis etait réserve, par des nouveaux acteurs.
Ainsi, la question lancinante qui nous vient à l’esprit est nécessairement celle de
savoir ; quels sont les acteurs qui jouent une partition importante en matière de
diplomatie économique, et quels sont les enjeux qui commandent la diplomatie
économique dans son ensemble.

A- LES ACTEURS DE LA DIPLOMATIE ECONOMIQUE DANS


LE SYSTEME MULTIPOLAIRE
Dans cette partie de notre reflexion nous allons, au regard de la réalité de

l’architecture international, présenter les Etats avec leurs gouvernements comme


acteurs importants de la diplomatie économique, avant de présenter les
nouveaux acteurs qui jouent tout aussi un rôle très indispensable en matière de
diplomatie économique.

1- Les gouvernements des Etats et les parténaires privés nationaux:


acteurs non negligeables de la diplomatie économique

La diplomatie est la conduite de négociations entre les personnes, les groupes ou


les nations pour le règlement pacifique des différends et litiges. Sur le plan
international, la diplomatie (internationale) se rapporte habituellement à la
conduite des relations internationales par l’intermédiaire (très souvent) de
diplomates professionnels. Le diplomate met ainsi en pratique la politique
étrangère du pays qu’il représente auprès d’un Etat tiers. Vu sur ce plan, la
diplomatie est donc la science et la pratique des relations entre Etats.

Mais depuis la fin de la guerre froide,et l’avènement de la mondialisation, les


relations entre Etats sont de moins en moins conflictuelles et de plus en plus
basées sur des intérêts d’ordre économiques commerciaux et stratégiques. Dès
lors, la diplomatie devient essentiellement économique, dans la mesure où
chaque Etat dans ses relations avec les autres visent uniquement à assurer son
positionnement éeconomique. La diplomatie économique est donc un ensemble
de pratiques et de dispositifs utilisés par des personnes ou groupes, étatiques ou
privés, afin d’atteindre les objectifs économiques d’un État en ayant recours à
des moyens politico-stratégiques, ou de parvenir aux fins politiques en ayant
recours à des moyens financiers et économiques. Ainsi, la plupart des grandes
nations industrialisées telles que : les Etats-Unis, la Chine, le Japon,l’
Allemagne, le Canada, la France, l’Angleterre… disposent d’une diplomatie
économique offensive au sein de leurs représentations diplomatiques. Le
nouveau gouvernement français, à travers son ancien ministre des affaires
étrangères, Laurent Fabius, avait d’ailleurs affirmé qu’il etait impératif pour les
Etats de developper une diplomatie économique ambitieuse, afin de ne pas se
rendre spectateur de l’evolution du monde.

Au début des années 1990, la victoire du libéralisme sur le communisme a


permis à l’économie de marché de s’imposer. Mais ce succès a paradoxalement
entraîné le retour du rôle du commerce comme domaine principal de
compétition entre les nations. Ainsi, s’est produit le transfert de la conflictualité
internationale du champ militaro-idéologique vers le champ économique et
culturel. Les affrontements entre États sont désormais essentiellement de nature
commerciale et la conquête des marchés a pris la place des conquêtes
territoriales. Et cela oriente chaque jour davantage la politique internationale.

Ainsi, les Etats pour assurer leur pérennité se doivent désormais de composer
avec les entrepreuneurs et les investisseurs nationaux ; de les accompagner dans
leur quête des marchés et des contrats à l’extérieur, et parfois de péser de leur
poids diplomatique sur la scène internationale, afin de garantir à leurs
entreprises nationales la signature du plus grand nombre d’accords et contrats
commerciaux. C’est à ce juste titre que, la France dans ses rapports avec les pays
se trouvant dans son pré-carré utilise généralement tous les ascenceurs pour
favoriser l’emergence et la prosperité des entreprises françaises. Au démeurant
d’une telle analyse, on peut conclure que, les Etats malgré les différentes
mutations continuent de garder une main forte sur les questions internationales,
et partant sur la diplomatie économique ; dans la mesure où, ils doivent
coordonner, accompagner et soutenir les entreprises nationales et privées qui
ambitionnent de trouver, mieux de gagner des marchés à l’extérieur. Tout aussi,
ils doivent péser de leur poids et influence afin de favoriser le rayonnement et
l’expansion des entreprises, des entrepreneurs, et des investisseurs de leur pays
au plan international.

En somme ; les Etats continuent d’etre au coeur de la diplomatie économique.

2- Les acteurs nouveaux de la diplomatie économique: competitions


entre Etats, Organisations internationales, Firmes transnationales,
ONG etc....

La question des rapports entre les acteurs transnationaux (ATN) et les États a
donné lieu, depuis le début des années 1990, à une littérature conséquente. À en
croire certains auteurs, en pratiquement trois décennies, un nouvel équilibre des
pouvoirs se serait instauré entre les États et cet ensemble hétéroclite constitué
par les ONG (organisations non gouvernementales), les firmes multinationales,
les opérateurs financiers, les migrants, les terroristes, les trafiquants de drogue,
les mafias et une infinité d’autres acteurs privés. La montée en puissance des
ATN aurait considérablement transformé le paysage international, abolissant la
position de monopole que détenaient les États sur la scène mondiale. La
politique étrangère, nous dit-on, serait devenue « obsolète ». Le discours sur le
« déclin » de la souveraineté étatique s’est progressivement imposé dans l’esprit
des scientistes , et cela a donné naissance à une nouvelle doxa.

Dans le cadre de la diplomatie économique, les Etats percoivent désormais ces


nouveaux acteurs non pas comme des adversaires mais au contraire comme des
alliés leur permettant de promouvoir leurs puissances sur l’echiquier
international. Dans un monde en proie à des compétititions parfois féroces pour
le controle du plus grand nombre de marchés, les Etats responsables se sentent
parfois pas obligés, mais disposés à tendre la main aux nouveaux acteurs
transnationaux.

En effet, Le monde vit un changement fondamental de modèle économique, où


le terme « globalisation » décrit, même dans son interprétation la plus restreinte,
l’interdépendance entre différentes régions et niveaux de développement. Il est
important d’étudier les nouveaux mécanismes qui sont en voie de création, afin

d’élaborer des politiques publiques et privées cohérentes qui seront défendues et

négociées dans les forums internationaux oú se discutent les questions qui ont
des implications sur le bien-être économique des pays.

Les négociations diplomatiques sur les questions économiques sont l’activité


internationale qui donne lieu aux changements les plus profonds dans les
politiques productives et financières. Ces négociations ont pour but d’identifier
les moyens de promotion du développement économique et de définir les rôles
économiques internationaux. Dans les pays développés comme en
développement il y a des fonctionnaires publics, des entrepreneurs et des
dirigeants syndicaux qui n’ont pas les connaissances techniques nécessaires, ou
qui ne connaissent pas les règles surgies des négociations économiques
constituant le cadre légal de l’interaction économique mondiale. Face donc à de
telles defaillances, beaucoup d’efforts sont entrepris par les Etats et les acteurs
transnationaux afin de développer la conscience et la connaissance des
différentes composantes qui interagissent dans les relations économiques
internationales et qui sont à l’origine d’un réseau global d’accords de portée
multilatérale, régionale ou bilatérale.
a- Complémentarité des Etats et des acteurs transnationaux en matière
de diplomatie économique

Contrairement aux prédictions de certains experts, la prééminence des États sur


la scène internationale n’est pas remise en cause. Il est vrai que, de nouveaux
rapports de force se sont créés, marquant ainsi une certaine démarcation entre
les Etats, et les acteurs transnationaux. Il est vrai que, les rapports de forces
entre États et acteurs non étatiques s’est certes modifié ces dernières années,
mais pas au point d’entraîner un « retournement » du monde. Il ne s’agit pas ici
de nier les transformations qui affectent nos sociétés. Le nombre des acteurs
transnationaux s’est considérablement accru grâce au développement des
technologies de la communication et à la mondialisation de problèmes tels que
l’environnement ou les droits de l’homme. Une multitude d’ONG sont présentes
sur la scène mondiale et leur action ne peut être ignoré. Mais, il n’en est rien, car
le monde des gouvernements et le monde des peuples ont toujours coexisté,
interférant l’un avec l’autre. La mondialisation elle-même n’est pas un
phénomène contemporain. Les flux migratoires, commerciaux, la circulation des
idées, la propagation de mots d’ordre religieux ont depuis longtemps montré
qu’aucun État n’exerçait une souveraineté absolue. Les frontières étaient déjà
poreuses du temps de la confrontation Est-Ouest. Les terroristes et les
trafiquants de drogue n’ont pas attendu l’effondrement du mur de Berlin pour le
vérifier. Des historiens comme Fernand Braudel ou Immanuel Wallerstein ont
montré les origines des « mondialisations historiques » . Braudel, en particulier,
souligne comment la mondialisation romaine, notamment, avait apporté le
sentiment d’une citoyenneté planétaire, comment la colonisation aux XVe et
XVIe siècles a contribué à la diffusion du savoir, et comment des religions tel le
christianisme et l’islam ont imposé leur caractère universel.
C’est donc dire que, dans le cadre de la diplomatie économique, les acteurs
transnationaux apparaissent plus comme etant des parténaires pour la mise en
oeuvre des stratégies géoéconomiques des Etats , que des instruments de la
déclinaision de leur souvéraineté.

B- LES ENJEUX DE LA DIPLOMATIE ECONOMIQUE DANS LE


CONTEXTE MULTIPOLAIRE

La mondialisation a permis à plusieurs Etats d’emerger sur la scène


internationale, et de se positionner en puissance mondiale. Une telle réalité a
davantage complexifié voire pertubé l’equilibre du monde, dans le sens où, les
nouveaux Etats ; dits emergeants, dans leur lutte effreinée pour la puissance
transforment les Etats faibles en champ de batailles économiques. Ainsi dans le
cadre de notre travail qui porte sur les enjeux de la diplomatie économique, nous
présenterons les enjeux généraux de la diplomatie avant d’abord l’aspect de
ladite matière en fonction des Etats ou des groupes.

1- La diplomatie économique: une stratégie visant le renforcement et le


rayonnement économique des Etats

Depuis la fin de la Guerre froide, et l’avènement de la mondialisation, les États


ont réorienté leurs moyens afin de s’adapter au nouveau climat qu’un tel
contexte impose. Ce réamenagement était absolument indispensable pour la
pérennité des Etats et leur rayonnement tant au plan national qu’international,
dans la ,esure où avec le climat politique international actuel, les enjeux
économiques deviennenet pour les Etats l’un des aspects majeurs de leurs
politiques étrangères. Pour ce faire ils doivent être capables de préserver :

 leur indépendance économique et culturelle, c’est-à-dire leur liberté


d’action et le modèle de société qu’ils se sont choisi ;
 leur capacité à innover et à produire, grâce à une base industrielle et
technologique solide ;
 leur prospérité et leurs ressources, lesquelles conditionnent leur capacité
d’action mais aussi leur stabilité et leur cohésion interne ;
 leur sphère d’influence politique, économique ou culturelle, s’ils en ont
une, qui leur confère leur rôle international.

Ce n’est qu’en préservant l’être et l’agir du collectif national que l’État assure sa
pérennité et remplit son rôle. Le retour de l’économie comme principal terrain
de la compétition entre les nations l’amène donc à soutenir les acteurs
économiques nationaux. Il s’agit autant de les protéger des menaces que de leur
permettre de saisir toutes les opportunités de développement en leur garantissant
un accès libre et permanent aux marchés mondiaux.

L’enjeu de la diplomatie économique est devenu, pour chaque État, de créer


chez lui ou à son profit des emplois, des revenus et d’augmenter ses ressources
et son influence. Or, comme il n’existe pas d’économie nationale prospère sans
entreprises performantes, il doit donc encourager ses entreprises à innover, à
exporter sans cesse davantage et à s’implanter à l’étranger  la responsabilité
principale de l’État est donc de créer le meilleur environnement possible pour
que les acteurs économiques nationaux puissent combattre avec efficacité.
Désormais, tous les pays développés mettent en œuvre des politiques de
conquête à caractère économique et culturel. Le recours aux expressions
militaires pour décrire les attitudes géoéconomiques est en particulier
caractéristique du discours de l’Américain Edward Luttwak : « Les capitaux
investis ou drainés par l’État sont l’équivalent de la puissance de feu ; les
subventions au développement des produits correspondent au progrès de
l’armement ; la pénétration des marchés avec l’aide de l’État remplace les
garnisons militaires déployées à l’étranger, ainsi que l’influence diplomatique.
Ces diverses activités – investir, chercher, développer et trouver un marché –
sont également le lot quotidien des entreprises privées qui les exercent pour des
motifs purement commerciaux. Mais quand l’État intervient, lorsqu’il
encourage, assiste ou dirige ces mêmes activités, ce n’est plus de l’économie pur
sucre, mais de la géoéconomie ».

Le rôle d’un État est aujourd’hui de garantir le succès de ses entreprises, même
lorsque l’excellence de leurs offres n’est pas établie. L’objectif commun des
acteurs publics et privés est de l’emporter coûte que coûte sur la concurrence,
voire de l’éliminer. Dans cette perspective, la fonction de la diplomatie
économique est de rendre les marchés étrangers « réceptifs » aux produits que
proposent leurs entreprises et de réduire l’influence des autres compétiteurs,
parfois en usant de méthodes contestables. En changeant les règles du jeu de la
compétition, elle s’attache davantage à battre l’adversaire qu’à s’adapter aux
marchés. Dans le meme ordre d’idée, L’État appuie notamment le déploiement
international de ses entreprises en orientant le renseignement national sur les
questions commerciales. Cette démarche est souvent l’une des clés de leurs
succès sur leurs concurrents. Ainsi, dans une compétition économique où la
concurrence internationale s’oppose sur le moindre contrat, les campagnes
commerciales des firmes exportatrices s’appuient sur des opérations de
renseignement, d’influence et bénéficient de soutiens gouvernementaux de
toutes sortes.
Ainsi, au démeurant d’une telle analyse il ressort clairement que l’enjeu
fondamental de la diplomatie economique est d’assurer, et préserver la
puissance économique des Etats ; en leur permettant de gagner le plus grand
nombre de contrats commerciaux via tous les rélais que cela nécessite.

2- L’enjeu specifique de la diplomatie économique de L’Union


Européenne: une orientation poussée vers les contrats commerciaux

C’est logiquement dans ses domaines de compétence exclusive que l’UE pourra
prétendre être un acteur de la diplomatie économique. Le commerce demeure le
véritable dénominateur commun des politiques extérieures européennes - qui
s’appuient à la fois sur des politiques communautaires, des politiques nationales
et des accords intergouvernementaux – et de la diplomatie économique
européenne.

En effet,  la politique commerciale « irrigue » enfin l’ensemble du dispositif


d’action internationale de l’UE, car toutes les politiques externes intègrent des
accords commerciaux : que ce soit, les politiques de coopération (avec la Russie
et la Chine, par exemple) ; l’aide au développement (à travers le « système de
préférences généralisées » en faveur de cent soixante-dix-huit pays en
développement et l’initiative « tout sauf les armes » pour les PMA) ; les
politiques d’élargissement (à travers les accords de libre-¬échange avec les
PECO dans les années 1990) ; les politiques d’association en général (union
douanière avec la Turquie, accords euro¬méditerranéens de libre-échange,
convention de Cotonou) ; enfin les politiques de sanctions qui s’appuient
notamment sur la suspension des concessions commerciales de l’Union. La
diplomatie traditionnelle a depuis quelques décennies été éclipsée par la
diplomatie économique. Les stratégies des États ne reposent plus sur l’expansion
territoriale, mais sur la conquête de nouveaux marchés et de débouchés pour
leurs entreprises. Dans ce contexte la diplomatie s’oriente de plus en plus vers la
triple mission (i) de soutien aux exportateurs (ii) d’attraction des investissements
sur le sol national et (iii) sur l’inflexion des règles internationales dans le sens
des intérêts domestiques. L’Union européenne ne disposant de compétences
exclusives que dans un nombre restreint de domaines - dont, en matière de
politique extérieure principalement le commerce – et la diplomatie
communautaire étant encore récente et balbutiante, c’est logiquement par
l’entremise de la diplomatie commerciale que l’Union européenne assure sa
diplomatie économique, dans l’intérêt du secteur privé et des grands groupes
originaires des États membres européens. Les outils de la diplomatie
économique - relations, négociation, influence - vont en revanche plus loin que
la simple négociation des accords commerciaux.
Chapitre II: LES PRINCIPES LES OUTILS ET LES MECANISMES DE
LA DIPLOMATIE ECONOMIQUE DANS LE SYSTEME
MULTIPOLAIRE

Les Etats, pour coexister ont de tout temps observer certains principes, dans le
but de favoriser une collaboration harmonieuse, et la manifestation de
l’interdépendance si chère à la diplomatie. En effet, les Etats qu’ils soient grands
ou petits, puissants économiquement ou faibles ont toujours besoin de coopérer,
pour subsister. Ainsi dans le présent chapitre de notre cours qui porte sur les
principes, les outils et les mecanismes de la diplomatie économique, il sera
question pour nous de visiter tour à tour chacunes de ces trois notions, et au
démeurant d’en tirer les leçons nécessaires pour notre édification.

A- LA DIPLOMATIE ECONOMIQUE: UNE DISCIPLINE AUX


PRINCIPES DIVERS

Un tel titre est certainement très évocateur dans l’esprit de l’étudiant car celui ci
veut tout de suite comprendre quelles sont les motivations profondes de
l’enseignant quand il choisit un tel énoncé. En réalité, il nous a parut très
important de mettre en exergue le fait que la pratique officielle de la diplomatie
dans son ensemble devait respecter des différents principes énoncés dans les
deux conventions de viennes, mais à l’observation il s’avère très décevant de
constater que, le fossé de démarcation entre la théorie et la pratique de la
diplomatie est si considérable, que l’on hesite pas parfois à se poser les
questions sur l’importance des règles internationales dans le jeu de la politique
internationale, et ces manquements sont aussi observable en diplomatie
économique. Cependant, pour la suite de notre réflexion nous exposerons en
quelques lignes ce que les règles internationales prevoient en matière de
diplomatie économique, et ensuite nous expliquerons pourquoi dans la pratique
ces règles apparaissent incompatibles avec la réalité.

1- La diplomatie économique et l’élégance de ses principes officiels

Se référant à la definition initiale de la notion de diplomatie, le commun des


mortels est convaincu de ce que cela constitue l’une des disciplines qui participe
du polissement parfait des individus, et partant des Etats, tant les principes qui
s’y attachent sont élogieux et éloquents. La diplomatie économique, qui est une
branche de la diplomatie n’a pas manqué de faire sienne plusieurs principes
contenus dans les conventions de viennes de 1961, et celle de 1963. Parmis ces
principes ont peut citer:

- La réciprocité
- Le respect de la souvérainété
- La prise en compte de la situation d’un Etat lors des relations
commerciales
- Le reglement pacifique des differends qui peuvent subvenir lors des
relations commerciales entre Etats
- Le respect du principe de la liberté de chaque peuple à disposer de lui
meme, ainsi qu’à disposer de ses ressources
- Le respect des intérêts stratégiques de chaque Etat
- Eviter la propension d’un climat de conccurence déloyale entre Etats
- La protection et l’encadrement des Etats faibles surtout dans le cadre des
relations commerciales
- La préservation d’un climat de paix et de stabilité, afin d’encourager les
investissements directs étrangers
- Developper des stratégies, devant permettre l’attraction des investisseurs
étrangers, notamment en adoptant des mesures fiscales exceptionnelles
pour les entreprises étrangères
- Accompagner « L’Etat », les Hommes d’affaires nationaux dans leur
quete de contrats commericaux à l’étranger.

À la lecture de ces différents principes que nous avons énoncé, la diplomatie


économique apparait donc comme une discipline visant vraiment à promouvoir
l’égalité de chance entre les Etats, surtout dans le domaine très stratégique du
commerce. Mais, lorsqu’on examine minitieusement les comportements de
certains Etats dans leur pratique de la discipline, un autre sentiment se révéle.

2- Les principes réels de la diplomatie économique dans un contexte


multipolaire: le Principe de Bentham

Pour reprendre une formule très chère au premier président français de la Ve


république le Général Charles de Gaules; “Les Hommes peuvent avoir des amis,
mais les Etats jamais”. Une telle formule dénote à souhait que la seule
motivation qui poussent les Etats à coopérer ce sont les intérêts. Ils(intérêts) sont
au coeur de toutes les actions que menent les Etats en matière de diplomatie
économique. Gagner le plus grand nombre de contrats et de marchés à
l’exterieur, controler le commerce international, soumettre les faibles aux
exigences de consommation des plus industrialisés, renforcer les réseaux
d’influence afin de conquerir, maintenir, et présérver les intérêts stratégiques,
voila quels sont les leitmotiv des grandes puissances dans leurs relations
économiques avec les pays sous developpés. Dans ce domaine, la morale, mieux
l’ethique n’a pas droit de cité en ce sens où seule la signature du plus grand
nombre de contrats compte, et pour cela le recours à des moyens peu orthodoxes
si cela est nécessaire, n’est jamais à exclure. La diplomatie économique au
regard de sa pratique peut etre comparable à une mafia deguisée. Car les grandes
puissances usent de tous les stratagèmes pour réaliser leurs ambitions nationales
et internationales, en bafouant bien evidemment les grands principes de la
diplomatie, et en menaçcant la paix si cela peut servir leurs intérêts dits
stratégiques. L’exemple de la diplomatie économique française dans les pays qui
sont sous son influence, peut témoigner d’une telle réflexion, et d’un tel
positionnement.

B- LES OUTILS ET LES MECANISMES DE LA DIPLOMATIE


ECONOMIQUE FACE AUX DEFIS DE LA MONDIALISATION

Dans cette partie de notre cours, il sera question pour nous de montrer que les
Etats deploient leurs stratégies en matière de diplomatie économique, en
fonction du niveau de developpement de l’Etat parténaire ou de l’Etat dans
lequel on veut conquerir et gagner des marchés et des contrats commerciaux.

Vu sur ce prisme, la diplomatie économique devient tributaire de la nature des


acteurs présents à une négociation commerciale. A cet effet, nous examinerons
suscintement les outils et les mecanismes dont se servent les grandes puissances
entre elles dans leurs relations diplomatiques économiques, et ensuite verrons ce
qu’il en est des rapports entre grandes puissances et pays du sud, notamment
ceux de l’Afrique sub-saharienne, lors des négociations commerciales.
1- Les outils de la diplomatie économique entre grandes puissances:
matérialisation d’une certaine réciprocité

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