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Dossier

Diagnostic clinique de la maladie


d’Alzheimer
RECOMMANDATIONS DE L’INTERNATIONAL WORKING GROUP

1. AP-HP Sorbonne Université, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Service de neurologie, Paris


2. Sorbonne Université, GRC n°21, Alzheimer Precision Medicine, Paris
3. Institut du Cerveau - ICM, Sorbonne Université, Inserm U1127, CNRS 7225, Paris
4. Laboratory of Neuroimaging of Aging (LANVIE), Université de Genève, Suisse
5. Memory Clinic, Hôpital universitaire de Genève, Suisse
6. Laboratory of Alzheimer’s Neuroimaging and Epidemiology (LANE), Saint John of God Clinical Research
Bruno Dubois1, 2, 3*, Centre, Brescia, Italie
7. Memory & Aging Center, Services de neurologie, radiologie et imagerie biomédicale, Université de Californie
Nicolas Villain1, 2, 3*,
San Francisco, États-Unis
Giovanni B Frisoni4, 5, 6, 8. Cleveland Clinic Lou Ruvo Center for Brain Health, Las Vegas, États-Unis
Gil D Rabinovici7, 9. University School for Advanced Studies (IUSS), Pavie, Italie
10. RCCS Mondino Foundation, Pavie, Italie
Marwan Sabbagh8, 11. Memory Unit, Service de neurologie, Hôpital de Sant Pau – Institut de recherche biomédicale - Université
Stefano Cappa9, 10, autonome de Barcelone, Espagne
12. Network Center for Biomedical Research in Neurodegenerative Diseases (CIBERNED), Madrid, Espagne
Alexandre Bejanin11, 12, 13. Université de Lille, Inserm, CHU Lille, U1171, Lille
Stéphanie Bombois1, 13, 14. Inria, Équipe projet Aramis, collaboration Inria-AP-HP, Paris
15. AP-HP Sorbonne Université, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Service de médecine nucléaire, Paris
Stéphane Epelbaum1, 3, 14,
16. Sorbonne Université, CNRS, Inserm, Laboratoire d’imagerie biomédicale, LIB, Paris
Marc Teichmann1, 17. Département de neurobiologie, Care Sciences and Society, Center for Alzheimer Research, Karolinska Institu-
Marie-Odile Habert3, 15, 16, tet, Stockholm, Suède
18. Theme Aging, The Aging Brain, Karolinska University Hospital, Stockholm, Suède
Agneta Nordberg17, 18, 19. Institute of Neuroscience and Physiology, Department of Psychiatry and Neurochemistry, The Sahlgrenska
Kaj Blennow19, 20, Academy at the University of Gothenburg, Mölndal, Suède
20. Clinical Neurochemistry Laboratory, Sahlgrenska University Hospital, Mölndal, Suède
Douglas Galasko21, 21. Department of Neurosciences, University of California, San Diego, La Jolla, États-Unis
Yaakov Stern22, 22. Cognitive Neuroscience Division, Department of Neurology, Columbia University, New York, États-Unis
23. Department of Molecular Imaging and Therapy, Austin Health, The University of Melbourne, Melbourne,
Christopher C Rowe23,
VIC, Australie
Stephen Salloway24, 25, 26, 24. Department of Neurology, Alpert Medical School of Brown University, Providence, Rhode Island, États-Unis
Lon S Schneider27, 25. Department of Psychiatry, Alpert Medical School of Brown University, Providence, Rhode Island, États-Unis
26. Butler Hospital, Providence, Rhode Island, États-Unis
Jeffrey L Cummings28, 29, 27. Keck School of Medicine of the University of Southern California, Los Angeles, États-Unis
Howard H Feldman30, 31, 32 28. Chambers-Grundy Center for Transformative Neuroscience, Department of Brain Health, School of Integra-
ted Health Sciences, University of Nevada Las Vegas (UNLV) (JLC), Las Vegas, États-Unis
29. Cleveland Clinic Lou Ruvo Center for Brain Health (JLC), Las Vegas, États-Unis
30. Department of Neurosciences University of California, San Diego, La Jolla, États-Unis
31. Shiley-Marcos Alzheimer’s Disease Research Center, University of California, San Diego, La Jolla, États-Unis
32. Alzheimer Disease Cooperative Study, University of California, San Diego, La Jolla, États-Unis
* Co-premiers auteurs

Résumé
En 2018, le National Institute on Aging (NIA) et l’Alzhei- l’International Working Group présente ce que nous
mer’s Association (AA) américains ont proposé que la considérons comme les limites actuelles des biomar-
maladie d’Alzheimer soit définie uniquement sur la base queurs dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer et,
d’une positivité des biomarqueurs. Bien que l’utilisa- sur la base de ces données, nous proposons des recom-
tion prévue de ce cadre soit à des fins de recherche, mandations sur la manière dont les biomarqueurs de-
il a engendré des débats et des défis concernant son vraient et ne devraient pas être utilisés pour le diagnos-
utilisation dans la pratique clinique quotidienne. Par tic de la maladie d’Alzheimer dans un contexte clinique.
exemple, des personnes sans trouble cognitif peuvent Nous recommandons que le diagnostic de la maladie
présenter des biomarqueurs de pathologie β-amyloïde d’Alzheimer soit limité aux personnes qui présentent
et tau, mais ne développeront souvent aucune manifes- des biomarqueurs de pathologie Alzheimer positifs
tation clinique au cours de leur vie. En outre, un profil associés à des phénotypes spécifiques de la maladie
positif de biomarqueurs de pathologie Alzheimer peut d’Alzheimer, tandis que les personnes sans trouble
être observé dans d’autres maladies neurologiques cognitif et présentant des biomarqueurs de pathologie
dans lesquelles la pathologie Alzheimer est présente Alzheimer positifs ne devraient être considérées que
en tant que simple comorbidité. Dans cet article, comme à risque d’évolution vers la maladie d’Alzheimer.
Dossier

Cet article est la traduction par Nicolas Villain en langue française de l’article « Clinical
diagnosis of Alzheimer’s disease: recommendations of the International Working Group » et
publié dans la revue Lancet Neurology en juin 2021 (volume 20, numéro 6, pages : 484-96).

Encadré 1 - Glossaire.
• Démence de la maladie d’Alzheimer : se réfère à la phase de la maladie d’Alzheimer dans laquelle les symptômes
cognitifs sont suffisamment graves pour interférer avec le fonctionnement social et les activités instrumentales de
la vie quotidienne.
• Maladie d’Alzheimer : entité clinico-biologique définie par un phénotype clinique spécifique associé à des signes in
vivo de pathologie Alzheimer.
• Pathologie Alzheimer : lésions neuropathologiques de la maladie d’Alzheimer. Peut être évaluée et définie in vivo
par des biomarqueurs de la pathologie β-amyloïde (faible taux d’Aβ42 dans le LCR ou augmentation du rapport
Aβ40-Aβ42 dans le LCR ; rétention accrue du traceur TEP amyloïde) et des biomarqueurs de la pathologie tau
(augmentation de la tau phosphorylée dans le LCR ; augmentation de la rétention du traceur TEP tau).
• Asymptomatiques à risque : personnes sans trouble cognitif qui présentent des signes in vivo de pathologie
Alzheimer. Certaines personnes peuvent rester stables sur une longue période, tandis que d’autres progresseront.
• Diagnostic biologique : un diagnostic fondé uniquement sur des biomarqueurs.
• Diagnostic clinico-biologique : un diagnostic fondé à la fois sur des résultats cliniques et des biomarqueurs.
• Phénotype commun de la maladie d’Alzheimer : phénotypes dans lesquels la pathologie Alzheimer est la pathologie
principale sous-jacente la plus courante. Ces phénotypes comprennent la forme amnésique, l’aphasie progressive
primaire variante logopénique et l’atrophie corticale postérieure.
• Copathologie : lésions neuropathologiques surajoutées au diagnostic pathologique principal.
• Maladie neurodégénérative de type Alzheimer : diagnostic proposé pour les personnes dont les biomarqueurs
de pathologie Alzheimer ne sont pas présents ou n’ont pas été évalués, et présentant des phénotypes communs
de maladie d’Alzheimer en même temps que des biomarqueurs de neurodégénérescence (par exemple,
hypométabolisme postérieur au TEP ¹⁸F-fluorodésoxyglucose, atrophie hippocampique à l’IRM pondérée en T1 ou
élévation des chaînes légères des neurofilaments dans le LCS).
• Prévention de la maladie d’Alzheimer : la prévention de la maladie d’Alzheimer est un défi majeur. La découverte de
biomarqueurs de pathologie Alzheimer permet de distinguer la prévention primaire, fondée sur des interventions
avant la présence de biomarqueurs, et la prévention secondaire, fondée sur des interventions lorsque les
biomarqueurs positifs sont présents.
• La maladie d’Alzheimer prodromique : la phase symptomatique précoce et prédémentielle de la maladie d’Alzheimer.
• Phénotypes peu communs de la maladie d’Alzheimer : phénotypes dans lesquels la pathologie Alzheimer est moins
souvent la pathologie principale sous-jacente (la pathologie principale sous-jacente la plus courante comprend la
dégénérescence lobaire fronto-temporale-tau, la dégénérescence lobaire fronto-temporale – TDP43). Ces phénotypes
comprennent les variantes comportementales ou dysexécutives, le syndrome corticobasal et les aphasies progressives
primaires variantes sémantique et non fluentes.

Introduction (A pour β-Amyloïde, T pour Tau et liquide cérébro-spinal – LCS, ou


En 2018, le National Institute on N pour Neurodégénérescence) [1]. par la tomographie par émission de
Aging (NIA) et l’Alzheimer’s Asso- Ainsi, sont définis comme atteints positons – TEP), quel que soit leur
ciation (AA) américains ont pro- de maladie d’Alzheimer tous les statut clinique (asymptomatique,
posé que la maladie d’Alzheimer individus dits “A+T+”, c’est-à- trouble cognitif léger ou majeur).
soit définie uniquement sur la base dire avec l’existence de biomar- Les individus “A+T-” sont quant
d’une positivité des biomarqueurs, queurs de pathologie β-amyloïde à eux situés sur le continuum de la
selon la classification dite “ATN” et tau (mise en évidence dans le maladie d’Alzheimer. Ce cadre a

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Diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer

permis de passer d’un diagnostic Introduction de biomarqueurs de pathologie


clinico-biologique à une définition d’un nouveau lexique β-amyloïde et tau anormaux (A+T+)
purement biologique de la maladie En 2010, l’IWG a proposé un nouveau permettait de définir une maladie
d’Alzheimer qui peut être appliquée lexique pour la maladie d’Alzheimer, d’Alzheimer.
à la fois à des individus asymp- en introduisant une dichotomie
tomatiques et symptomatiques. au sein des sujets asymptoma- Le développement de biomar-
Néanmoins, l’accessibilité accrue tiques, entre d’un côté les individus queurs in vivo a ainsi fait passer le
des biomarqueurs et l’arrivée pos- asymptomatiques à risque dont les diagnostic de la maladie d’Alzhei-
sible des biomarqueurs sanguins de biomarqueurs indiquent une patho- mer du stade de la démence au stade
maladie d’Alzheimer dans un avenir logie Alzheimer, et les individus prodromique, et a introduit la pos-
proche justifient que l’on se penche présymptomatiques pour les per- sibilité d’un diagnostic préclinique
sur les limites de l’utilisation iso- sonnes porteuses de mutations des (c’est-à-dire avant l’apparition des
lée des biomarqueurs pour porter formes monogéniques de la maladie symptômes). Ces développements
un diagnostic de maladie d’Alzhei- d’Alzheimer [4]. sont bien évidemment pertinents
mer et que l’on propose des recom- pour les essais thérapeutiques et
mandations sur la manière dont ces Définition pour la prévention secondaire de la
biomarqueurs devraient ou non être des trois stades précliniques maladie d’Alzheimer.
utilisés dans un contexte clinique. En 2011, les critères du NIA-AA ont
défini trois stades précliniques dif-
férents s’appuyant sur l’hypothèse Limites d’une définition
Évolution des cadres de la cascade amyloïde : d’abord des purement biologique
diagnostiques lésions β-amyloïdes, ensuite une de la maladie d’Alzheimer
de la maladie d’Alzheimer pathologie tau provoquant une La conférence de consensus du NIA-
Au cours des 15 dernières années, neurodégénérescence, et enfin, AA et de l’IWG de 2016 et les critères
des progrès remarquables ont été l’apparition de troubles cognitifs du NIA-AA de 2018 [1, 7] ont suscité
réalisés dans le développement et “subtils” [5, 6]. un débat important sur l’utilisation
la disponibilité de biomarqueurs in des biomarqueurs pour diagnosti-
vivo de la maladie d’Alzheimer, dans Classification diagnostique quer la maladie et sur l’utilisation
la caractérisation de l’histoire natu- biologique des symptômes cliniques et du phé-
relle de la maladie et dans l’applica- En 2016, une conférence de consen- notype uniquement pour la stadifi-
tion de ces nouvelles connaissances sus de l’IWG et du NIA-AA a avancé cation [9, 10]. Trois ans après l’in-
pour définir la maladie (Tab. 1). la classification diagnostique, à des troduction des critères du NIA-AA,
fins de recherche, pour inclure la une réévaluation d’une approche
Première révision maladie d’Alzheimer diagnostiquée diagnostique fondée uniquement
des critères de 1984 à un stade préclinique, sur la base sur des marqueurs biologiques est
La première révision des critères de d’une positivité à la fois des biomar- justifiée, pour des raisons à la fois
1984 du National Institute of Neurolo- queurs de la pathologie β-amyloïde conceptuelles et du fait des nou-
gical and Communicative Disorders and et de la pathologie tau « lorsque le velles données de la littérature.
Stroke et de l’Alzheimer’s Disease and risque [d’une évolution ultérieure vers
Related Disorders Association [2] a eu la maladie d’Alzheimer clinique] est Risque de confusion entre
lieu en 2007 par l’International Wor- élevé » [7], une proposition qui a été la présence de lésions
king Group (IWG) [3]. Cette révision développée plus avant par Clifford cérébrales de type Alzheimer
a été le premier cadre de recherche Jack et ses collègues [1, 8] dans les et la maladie d’Alzheimer
à proposer la maladie d’Alzheimer critères diagnostiques NIA-AA de Sur la base du statut ATN, la ma-
comme une entité clini co-bio- 2018, où le diagnostic de la maladie ladie d’Alzheimer pourrait être
logique fondée sur une combinaison d’Alzheimer était exclusivement considérée comme une affec-
de biomarqueurs in vivo et de phé- centré sur une définition de la ma- tion purement biologique, disso-
notypes cliniques spécifiques et à ladie par les biomarqueurs selon le ciée d’une composante clinique ou
étendre la définition aux stades pro- statut ATN. Même en l’absence de d’un statut individuel. En disso-
dromiques (avant la démence). symptômes cognitifs, la présence ciant la maladie d’Alzheimer d’un

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Tableau 1 - Détails des critères successifs proposés pour le diagnostic de la maladie d’Alzheimer.
NINCDS-ADRDA
IWG 2007 [3] IWG 2010 [4] NIA-AA 2011 [140, 141]
1984 [2]
Recherche et
Contexte d’utilisation Recherche Recherche Recherche et clinique
clinique
Syndrome amnésique
Asymptomatiques
de type hippocampique
Démence (troubles (recherche)
Variant cortical-
Conditions cliniques de la mémoire, Syndrome amnésique de Troubles cognitifs
postérieur
du diagnostic autres troubles type hippocampique légers (amnésiques, non
Variant logopénique
cognitifs) amnésiques)
Variant frontal-
Démence
comportemental
Biomarqueurs du LCS,
atrophie sur l’IRM, Biomarqueurs Marqueur β-amyloïde (LCS
hypométabolisme TEP physiopathologiques : ou TEP) ou marqueur de
Conditions 18
F-fluorodésoxyglucose, LCS (Aβ42 bas, tau dégénérescence (LCS tau
biologiques du Aucun
TEP amyloïde positive, ou phosphorylée élevée total, tau phosphorylé, TEP
diagnostic
mutation autosomique ou tau totale élevée) ou 18
F-fluorodésoxyglucose et
dominante de la maladie TEP amyloïde positive IRM pondérée en T1)
d’Alzheimer
ADRDA = Alzheimer’s Disease and Related Disorders Association (actuellement l’Alzheimer’s Association-AA) ; IWG = International Working Group. NIA–AA
*Les individus sans trouble cognitif avec des biomarqueurs positifs de pathologie Alzheimer sont considérés comme à risque de maladie d’Alzheimer.

phénotype clinique, la maladie est Plusieurs études (Encadré 2) indiquent retrouvées chez les personnes
assimilée aux modifications neuro- que la présence d’une positivité à la atteintes d’autres maladies neu-
pathologiques de la maladie fois de biomarqueurs de pathologie rodégénératives, le cas le plus
d’Alzheimer (= pathologie Alzhei- β-amyloïde et tau est insuffisante emblématique étant la démence
mer). Ceci, alors qu’en 2012, les pour prédire avec fiabilité l’appa- à corps de Lewy où de 60 à 80 %
neuropathologistes ont déclaré 
: rition ultérieure de symptômes des patients présentent une co-
« Il existe un consensus pour dis- (trouble cognitif léger ou démence) pathologie Alzheimer [12]. Les
socier le terme clinicopathologique chez les sujets asymptomatiques. exemples de copathologies de la
“maladie d’Alzheimer” des modi- démence à corps de Lewy créent
fications neuropathologiques [de Présence d’autres pathologies une confusion potentielle pour les
la maladie d’Alzheimer] » [11]. En Un autre défi lié à l’utilisation d’un personnes recevant un diagnostic
conséquence, le terme de maladie diagnostic de la maladie d’Alzhei- basé sur les biomarqueurs dans de
d’Alzheimer comprend un conti- mer fondé uniquement sur les bio- telles circonstances. Par exemple,
nuum qui va des personnes sans marqueurs est que la présence in on pourrait poser un diagnostic de
trouble cognitif aux personnes at- vivo de biomarqueurs de patholo- démence à corps de Lewy en raison
teintes de démence sévère. gie Alzheimer pourrait faussement de signes cliniques (par exemple,
certifier la maladie d’Alzheimer hallucination, syndrome de Par-
Faible prédiction comme la pathologie prédominante kinson) ou de biomarqueurs indi-
d’une évolution clinique (diagnostic primaire). rects (par exemple, dénervation au
L’une des principales limites d’une DATSCAN®). Dans le même temps
définition purement biologique de >>Exemple de la démence et chez le même patient, les bio-
la maladie d’Alzheimer est sa faible à corps de Lewy marqueurs de pathologie Alzheimer
valeur prédictive positive quant En effet, les lésions de maladie reviendraient positifs. Ceci crée
à l’apparition des symptômes. d’Alzheimer sont couramment une confusion certaine : quel est le

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Diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer

IWG 2014 [142] IWG-AA 2016 [7] NIA-AA 2018 [1] IWG 2021

Recherche Recherche Recherche Recherche et clinique

Variante amnésique, atrophie corticale


Syndrome amnésique de
postérieure, aphasie progressive primaire
type hippocampique
variante logopénique, variante frontale
Variant cortical-postérieur
Aucune Aucune comportementale ou dysexécutive, syndrome
Variant logopénique
corticobasal, aphasies progressives
Variant frontal-
primaires variantes sémantique et non
comportemental
fluente*

Marqueurs de
LCS β-amyloïde et tau (total pathologie amyloïde Marqueurs de pathologie
Marqueurs de pathologie amyloïde (LCS ou
et/ou phosphorylé) positifs (LCS ou TEP) et de amyloïde (LCS ou TEP) et de
TEP) et de pathologie tau (LCS ou TEP)
ou TEP amyloïde positive pathologie tau (LCS pathologie tau (LCS ou TEP)
ou TEP)

A = US National Institute on Aging and Alzheimer’s Association ; NINCDS = US National Institute of Neurological and Communicative Disorders and Stroke.

diagnostic final - maladie d’Alzhei- principal, elle peut être associée à (en particulier la maladie des grains
mer ou démence à corps de Lewy ? d’autres pathologies. Une maladie argyrophiles [argyrophilic grain di-
Selon le NIA-AA 2018 [1], il s’agit d’Alzheimer « pure » (c’est-à- sease, AGD] et la tauopathie astro-
d’une maladie d’Alzheimer, mais dire sans copathologie) est l’excep- gliale liée au vieillissement [aging-
selon McKeith 2017 et ses collègues tion plutôt que la règle (retrouvée related tau astrogliopathy, ARTAG]),
[13], il s’agit d’une démence à corps dans 3 à 30 % des séries neuro- - et les protéinopathies TDP-43 (en
de Lewy. Le patient est-il atteint des pathologiques de personnes at- particulier la neurodégénérescence
deux maladies et les deux diagnos- teintes de démence de type Alzhei- limbique liée à l’âge et à la protéine
tics doivent-ils lui être attribués ? Le mer, selon l’âge [12]) à l’examen post- TDP-43 [limbic-predominant age-
patient pourrait-il être inclus dans mortem. La maladie d’Alzheimer related TDP-43 encephalopathy,
un essai thérapeutique concernant dans sa forme dite pure est un mo- LATE]) [12, 14–17].
la maladie d’Alzheimer, ou la dé- dèle qui a peu de chances de s’appli-
mence à corps de Lewy, ou les deux ? quer à la plupart des cas de maladie On estime que 50 à 60 % du phéno-
Cet exemple montre la confusion d’Alzheimer, notamment ceux des type de démence de type Alzheimer
qu’entraîne l’utilisation d’un personnes atteintes de démence sont imputables à ces copatho-
diagnostic par biomarqueur de tardive, chez qui les protéinopathies logies [18]. Malheureusement, il
pathologie Alzheimer, en l’ab- multiples sont plus fréquentes [14]. n’existe actuellement pas de bio-
sence d’un biomarqueur spécifique Tant la trajectoire clinique que les marqueurs pour les protéinopa-
pour les autres protéinopathies. phénotypes de la maladie d’Alzhei- thies non Alzheimer, et la distinc-
mer peuvent être affectés par des tion entre la maladie d’Alzheimer
>>Protéinopathies multiples copathologies, notamment : et les autres maladies neurodé-
Inversement, même lorsque la - l’α-synucléinopathie, génératives continue de dépendre
maladie d’Alzheimer a été définie - la pathologie vasculaire, du phénotype ou de l’examen
post-mortem comme le diagnostic - les tauopathies non Alzheimer post-mortem.

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Incertitude quant ses lésions neuropathologiques, centrée sur le stade préclinique de


à la physiopathologie et non par un phénotype clinique, la maladie, c’est-à-dire dans les cas
de la maladie d’Alzheimer risque de créer une confusion dia- où, par définition, les tests cogni-
Le modèle biologique qui soutient la gnostique, notamment en ce qui tifs ne permettent pas de confir-
classification ATN ouvre la possibi- concerne les personnes du qua- mer la présence d’un phénotype de
lité d’effectuer des recherches sur trième âge (de plus de 85 ans) et en la maladie d’Alzheimer. Chez les
les changements biologiques avant bonne santé pour lesquelles à la fois patients symptomatiques, l’identi-
l’apparition des symptômes, ce qui les plaintes mnésiques et les faibles fication du phénotype clinique spé-
est nécessaire pour développer des quantités de lésions neuropatho- cifique (retentissant ou non dans les
médicaments permettant de traiter logiques de la maladie d’Alzheimer activités quotidiennes) est une étape
les premiers stades de la maladie. sont presque constantes [21, 22]. majeure du diagnostic, car il exprime
Les publications dans le domaine de le dysfonctionnement cérébral
>>Modèle du continuum la démence qui affirment que la ma- que les biomarqueurs viennent en-
Les défenseurs d’une définition ladie soit un mythe [23] ou un leurre suite confirmer. Les personnes sans
biologique de la maladie d’Alzhei- [24] montrent le potentiel de confu- trouble cognitif présentant une po-
mer se réfèrent souvent au modèle sion entre la maladie d’Alzheimer et sitivité des biomarqueurs de patho-
du cancer, dans lequel une longue le vieillissement physiologique. logie Alzheimer ne connaîtront pas
phase asymptomatique de la maladie invariablement un déclin cognitif
peut exister, et toutes les personnes En résumé, les biomarqueurs ultérieur ; les meilleures estimations
affectées, situées n’importe où le β-amyloïde et tau ne sont pas actuelles du risque de démence au
long de ce continuum de la maladie, suffisants pour prédire avec suf- cours de la vie pour ces sujets vont de
bénéficieront de la même approche fisamment de précision et certi- 5 à 42 % [28].
thérapeutique, même à un stade tude l’évolution vers une maladie
préclinique [19]. Cependant, le suivi d’Alzheimer prodromique ou une En raison de l’incertitude quant
des personnes asymptomatiques à démence de type Alzheimer, ni à leur évolution dans le temps
biomarqueurs de pathologie Alzhei- pour définir la position d’une per- (Encadré 2), nous recommandons que
mer positifs suggère que la majorité sonne sur le continuum de la mala- les personnes asymptomatiques
de ces personnes ne progresse pas die d’Alzheimer. La relation entre biomarqueurs positifs soient clas-
avec le temps (Encadré 2). À l’heure la coexistence de la pathologie tau sées comme à risque de progression,
actuelle, on ne sait pas si la maladie et β-amyloïde, d’une part, et le en distinguant deux sous-groupes
d’Alzheimer correspond mieux au développement du déclin cogni- d’individus différents à des fins cli-
modèle du continuum, à l’instar du tif et de la neurodégénérescence, niques et de recherche.
cancer de la prostate avec une longue d’autre part, reste incertaine au
phase asymptomatique de la mala- niveau individuel. Outre le modèle >>Individus sans déclin cognitif
die, ou à un modèle à risque, dans le- dominant de la cascade amyloïde, Le premier sous-groupe est sus-
quel les personnes asymptomatiques d’autres modèles physiopatholo- ceptible de rester stable pendant
avec biomarqueurs de pathologie giques de la maladie d’Alzheimer longtemps et comprend des per-
β-amyloïde-positive et tau-positive mettent en évidence les rôles du sonnes qui pourraient ne jamais
seraient à risque (analogue à un état déficit de recyclage endosomal développer de symptômes. Ces
précancéreux de type gammapathie [25], de l’immunité, du métabo- personnes pourraient compenser la
monoclonale de signification indé- lisme lipidique, du déficit de l’en- présence d’un processus neurodé-
terminée - MGUS) et dans lequel les docytose [26] et du dysfonction- génératif en cours et réussir à main-
personnes présentant le phénotype nement vasculaire [27]. tenir un fonctionnement cognitif
clinique seraient à l’état de mala- normal pendant de nombreuses an-
die (analogue à un état cancéreux de Sujets asymptomatiques avec nées, ou certaines personnes pour-
type myélome multiple) [20]. biomarqueurs de pathologie raient ne présenter aucun signe de
Alzheimer positifs neurodégénérescence anormale
>>Continuum La remise en question d’une défi- malgré la présence de lésions céré-
et confusion nosologique nition purement biologique de la brales de la maladie d’Alzheimer
Définir la maladie uniquement par maladie d’Alzheimer est surtout [29].

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Diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer

Encadré 2 - Données démontrant les limites de la capacité des lésions β-amyloïdes et tau à prédire le déclin
cognitif ultérieur chez les personnes sans trouble cognitif.

Données transversales 6 ans (HR 2,27, IC 95 % 1,17-4,35 ; p = 0,0145 pour la progression
Il existe un chevauchement important entre les lésions clinique vers un trouble cognitif léger ou une démence chez les
neuropathologiques de la maladie d’Alzheimer chez les personnes participants β-amyloïdes-positifs par rapport aux participants
ne souffrant pas de troubles cognitifs et chez les patients atteints β-amyloïdes-négatifs) [106].
de démence de la maladie d’Alzheimer. • Le risque de développer une démence de la maladie d’Alzheimer
de leur vivant pour les personnes β-amyloïdes positives sans
trouble cognitif varie entre 5 et 42 % selon l’âge et le sexe,
Post-mortem d’après les données regroupées de 13 cohortes aux États-Unis et
• De nombreuses personnes sans trouble cognitif et des en Europe [28].
personnes atteintes de démence présentent une charge La présence conjointe d’une positivité des biomarqueurs de
lésionnelle similaire de lésions neuropathologiques de la maladie pathologies amyloïdes et tau chez les personnes sans trouble
d’Alzheimer, ce qui a été confirmé par de grandes cohortes cognitif (β-amyloïdes positives et tau positives) augmente
post-mortem utilisant des méthodes de quantification et de modérément le risque d’évolution à moyen terme vers une
neuropathologie numérique [100,101]. maladie d’Alzheimer prodromique ou une démence de la maladie
• Les lésions cérébrales de la maladie d’Alzheimer (lésions d’Alzheimer, par rapport aux personnes sans trouble cognitif dont
conjointes β-amyloïdes et tau) sont retrouvées chez deux tiers les biomarqueurs sont négatifs (amyloïdes et tau) §
des personnes de plus de 70 ans lors d’un examen post-mortem • Six (35 %) des 17 personnes sans trouble cognitif (âge moyen de
systématique, indépendamment de leur état clinique [21], ce qui 74,4 ans) ayant des biomarqueurs β-amyloïdes et tau positifs
dépasse de loin la prévalence attendue (30 %) [102] des troubles ont évolué vers un trouble cognitif léger ou une démence de la
cognitifs. maladie d’Alzheimer après 7 ans de suivi dans une étude TEP
• Les dégénérescences neurofibrillaires dans les régions longitudinale [112] ¶.
temporales médianes sont retrouvées chez la quasi-totalité des • Le double statut amyloïde-positif et tau-positif augmente
individus de plus de 70 ans sans trouble cognitif [21, 45] *. modérément le risque à 5 ans de progression clinique vers un
stade prodromique (44,4 % vs 10,7 %, HR ajusté = 2,79, IC 95 %
Cohortes de neuro-imagerie moléculaire 1,14-6,9 ; p = 0,03) [91, 92], encore plus chez les personnes
• De nombreux individus sans trouble cognitif et des personnes présentant un déclin cognitif subjectif [60].
souffrant de troubles cognitifs présentent une charge lésionnelle • Des études TEP tau longitudinales n’ont montré aucune
amyloïde et tau mesurée en TEP similaire [103, 104]. accélération, ou seulement une accélération minime, de la
• De la pathologie amyloïde et tau diffuse (c’est-à-dire en dehors captation du traceur tau au cours des 1 ou 2 années suivantes
du lobe temporal médian) a été retrouvée dans une cohorte de chez des personnes âgées sans trouble cognitif qui étaient
576 personnes âgées sans trouble cognitif (âge moyen de 71 ans) β-amyloïdes-positives (âge médian de 80 ans) par rapport aux
chez 140 individus (24 %) [105] †. β-amyloïdes-négatives (âge médian de 66 ans) [113] ||.

* La tauopathie primaire liée à l’âge est considérée comme une occurrence normale
Données longitudinales de neuro-imagerie de tauopathie avec le vieillissement en l’absence, ou avec une faible étendue, de
moléculaire pathologie β-amyloïde (phase Thal ≤ 2) [114]. Le déclin cognitif de ces patients
(qui pourraient être considérés comme positifs pour la protéine tau et positifs ou
Ces données sont insuffisantes pour prédire l’apparition invariable négatifs pour la β-amyloïde selon des méthodes sensibles de détection in vivo de
des symptômes de la maladie. biomarqueurs [84]) est significativement plus lent que celui des patients atteints de
la maladie d’Alzheimer [85, 115], un résultat notable indiquant qu’une faible quantité de
La positivité des biomarqueurs β-amyloïdes est associée pathologie amyloïde β (i.e., phase Thal ≤ 2) associée à la présence de pathologie tau
statistiquement à un déclin cognitif plus marqué sur des n’entraîne pas nécessairement un déclin cognitif accéléré.
† Probable degré intermédiaire ou élevé de pathologie Alzheimer selon les critères
moyennes de groupes, bien qu’une majorité de personnes neuropathologiques [11].
β-amyloïdes positives restent cognitivement stables dans le ‡ Cette constatation au niveau du groupe pourrait résulter du mélange au sein du
groupe de sujets β-amyloïdes positifs de sujets présentant un déclin de sujets ne
temps, même après plusieurs années [46, 60, 91, 92, 106–111] ‡. présentant pas de déclin.
• Étude INSIGHT : 73 (83 %) des 88 personnes β-amyloïdes- § Une proportion substantielle de personnes reste cognitivement stable pendant
positives (âgées en moyenne de 77 ans à l’entrée dans l’essai) quelques années, ce qui limite toute prédiction du moment ou de l’éventualité d’une
telle progression chez un individu donné.
n’ont présenté aucun déclin cognitif, comportemental ou de ¶ Dans cette étude, il n’y avait pas de différence significative au départ dans le degré
neuro-imagerie par rapport à l’inclusion ou par rapport aux de rétention du traceur TEP tau entre les sujets β-amyloïdes positifs qui ont ensuite
progressé vers une maladie d’Alzheimer symptomatique vs ceux qui sont restés
personnes β-amyloïdes-négatives après un suivi de 5 ans [108]. stables, ce qui indique que le dépôt tau au départ n’était pas un facteur prédictif fort
• Étude AIBL : 111 (81 %) des 137 participants sans trouble cognitif de la progression clinique.
|| En contradiction apparente avec le modèle physiopathologique largement
β-amyloïdes-positifs (âgés en moyenne de 75 ans au début de accepté dans lequel l’accumulation de lésions β-amyloïdes cérébrales déclenche la
l’étude) n’ont pas présenté de déclin cognitif après un suivi de propagation rapide des lésions tau en dehors des lobes temporaux médians [116].

Neurologies • décembre 2021 • vol. 24 • numéro 243 371


Dossier

>>Individus avec déclin cognitif


Le second sous-groupe de per- Encadré 3 - Vers un profil de risque personnalisé de la
sonnes progressera, comprenant maladie d’Alzheimer chez les personnes asymptomatiques à
les personnes qui montrent des risque [32, 46, 60, 106, 107, 111, 117–136].
signes accrus de neurodégéné-
Facteurs pouvant augmenter le risque d’évolution vers la maladie
rescence et dont les mécanismes
d’Alzheimer
compensatoires sont dépassés. Ce
• Âge avancé
groupe évoluera probablement vers • Fragilité
le stade prodromique de la mala- • Sexe féminin
die d’Alzheimer et la démence de la • Faible niveau d’éducation
maladie d’Alzheimer dans le futur. • Statut APOE ε4 hétérozygote
• Facteurs de risque polygéniques autres que l’APOE
>>Facteurs et marqueurs modula- • Antécédents familiaux de maladie d’Alzheimer
teurs du risque de déclin cognitif • Plainte de mémoire ou déclin cognitif subjectif
À des fins de recherche, ces sous- • Ampleur des lésions cérébrales, déduite des résultats des
biomarqueurs de pathologie Alzheimer, en particulier lorsqu’ils sont
groupes devraient être séparés,
mesurés en TEP
afin d’identifier les facteurs de pro-
• Présence de marqueurs de neurodégénérescence (par exemple,
tection et de développer des algo-
atrophie isolée de l’hippocampe à l’IRM, hypométabolisme à la TEP
rithmes permettant de prédire la 18
F-fluorodésoxyglucose ou chaîne légère des neurofilaments élevée
progression. Le risque de progres- dans le LCR)
sion dépend de plusieurs facteurs • Copathologie
modulateurs dont l’ampleur et les
Facteurs susceptibles de diminuer le risque d’évolution vers la maladie
interactions restent à déterminer d’Alzheimer
(Encadré 3). Ces facteurs sont soit des • Gènes protecteurs, tels que la présence de l’allèle APOE ε2, de la mutation
marqueurs de risque, soit des fac- APOE ε3 de Christchurch ou de Jacksonville ou de la mutation islandaise
teurs de risque, et peuvent être liés • Une réserve cognitive plus importante
à plusieurs mécanismes : Facteurs nécessitant une confirmation supplémentaire
- 
la résilience (par exemple, la • Neuro-inflammation
réserve cognitive) et la résistance • Marqueur cérébral fonctionnel de la réserve cognitive (par exemple,
cérébrales [29] ; connectivité en IRM fonctionnelle)
- les facteurs biologiques et géné- • Facteurs liés au mode de vie (par exemple, activité physique, sommeil,
tiques qui sont directement liés aux activité sociale)
protéines β-amyloïde et tau et aux • Comorbidités psychiatriques (par exemple, la dépression)
voies menant à la neurodégénéres-
cence (facteurs de risque et de pro-
tection génétiques concernant les
protéines de liaison à tau et le mé- une TEP tau négative et une TEP modélisation n’en est qu’à ses
tabolisme de la protéine précurseur amyloïde juste en dessous du seuil débuts, mais il est illustré par les
du peptide β-amyloïde) ; pour être classée β-amyloïde posi- scores de risque polygénique ajustés
- la protection et les facteurs de tive, est-elle moins à risque qu’une en fonction de l’âge [37]. Toutefois,
risque liés à l’immunité, à l’endo- personne âgée de 85 ans β-amyloïde en l’état actuel des connaissances,
cytose et au métabolisme lipidique positive et tau positive avec des lé- il serait prématuré de divulguer le
[30–34] ; sions cérébrovasculaires à l’IRM ? risque individuel d’un individu et il
- 
les mécanismes de sénescence Nous prévoyons l’émergence de faut éviter de le faire : les modèles
cellulaire cérébrale récemment dé- prédictions individualisées ajustées actuels de prédiction individualisée
crits [35] ; en fonction de l’âge et des facteurs ne fonctionnent pas suffisamment
- et la copathologie. de risque, ainsi que la possibilité bien chez les personnes sans trouble
de stratifier le risque, comme c’est cognitif par rapport aux personnes
Par exemple, une personne âgée de le cas pour les facteurs de risque qui sont au stade prodromique de la
60 ans porteuse de l’APOE ε4, avec cardiovasculaire [36]. Ce type de maladie d’Alzheimer [38]. Outre les

372 Neurologies • décembre 2021 • vol. 24 • numéro 243


Diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer

questions conceptuelles, plusieurs l’utilisation de seuils binaires de tau très précoces (c’est-à-dire les
aspects pratiques pourraient limi- la mesure du TEP amyloïde a long- stades I-II de Braak), avec des tra-
ter l’utilisation des biomarqueurs temps limité la mesure du dépôt de ceurs TEP tau de deuxième généra-
pour le diagnostic purement bio- β-amyloïde à des charges lésion- tion ou par la détection d’autres es-
logique de la maladie d’Alzheimer, nelles intermédiaires et élevées pèces phosphorylées de la protéine
notamment les seuils, la générali- [39]. L’utilisation de différents tra- tau, comme la tau 217 phosphorylée
sation, les performances métriques ceurs TEP amyloïde est également dans le LCS ou le plasma [49].
et l’accessibilité. une cause connue de variabilité
des mesures, bien que l’approche >>En pratique clinique
Seuils des biomarqueurs de quantification centiloïde aide à En pratique clinique, une telle ex-
Un diagnostic purement biologique diminuer son effet [40]. Les études tension à des seuils plus précoces
de la maladie d’Alzheimer néces- utilisant l’échelle centiloïde ou la pour les biomarqueurs de patholo-
site de définir avec certitude des TEP amyloïde longitudinale ont gie β-amyloïde ou tau pourrait al-
seuils de positivité des biomar- ouvert la possibilité d’identifier les longer la durée des stades asympto-
queurs : toute modification de ces stades précoces de l’accumulation matiques et diminuer la probabilité
seuils affecterait substantiellement β-amyloïde [41, 42]. Dans le LCS, de progression clinique au cours de
tant le diagnostic que les stades de une mesure β-amyloïde positive la vie. Les seuils des biomarqueurs
la maladie. Or la séparation nette malgré une TEP amyloïde négative dépendent également de l’usage au-
entre patients négatifs et positifs ou l’utilisation de nouveaux bio- quel ils sont destinés (par exemple,
par rapport à un biomarqueur donné marqueurs (par exemple, le rapport pour identifier les premiers signes
est quelque peu artificielle et diffère Aβ 34/42 dans le LCR [43]) pour- de la pathologie β-amyloïde, ou
selon les sites et les études. Les fac- raient également se révéler être des pour prédire l’apparition de symp-
teurs qui contribuent à cette incer- biomarqueurs fiables de pathologie tômes cliniques) et aucun consen-
titude sont notamment les spécifi- β-amyloïde précoce [43, 44]. sus sur le contexte d’utilisation
cités du biomarqueur utilisé et la (par exemple, chez les personnes
détermination du seuil. Surtout, ce >>Biomarqueurs de pathologie tau asymptomatiques par rapport aux
seuil binaire ne reflète pas la réalité En ce qui concerne les biomar- personnes symptomatiques ; chez
de la pathologie β-amyloïde et tau, queurs de pathologie tau, il existe les personnes qui se plaignent d’un
qui est continue et présente à un de- également une forte divergence déclin cognitif subjectif par rapport
gré minimal chez presque toutes les entre l’identification neuropa- aux personnes qui ne se plaignent
personnes âgées de plus de 70 ans thologique (dans les séries post- pas) n’est actuellement disponible
[21], avec des discordances impor- mortem, la présence de patholo- [1].
tantes entre la charge des lésions gie tau aux stades I-II de Braak est
pathologiques et les symptômes cli- presque constante après l’âge de >>Biomarqueurs cognitifs
niques lorsque la pathologie Alzhei- 70 ans) [21, 45] et les mesures in vivo L’évaluation des troubles cognitifs
mer est à des degrés intermédiaires des agrégats de tau sur la TEP (36 % et la détermination des stades de
(Encadré 2). Les critères neuropatho- des individus sont tau positifs après la maladie d’Alzheimer (c’est-à-
logiques de la maladie d’Alzheimer l’âge de 70 ans [46]). La détection dire les troubles cognitifs objectifs :
ne fournissent d’ailleurs aucun seuil actuelle in vivo de la positivité tau trouble cognitif léger ou démence)
pour établir le diagnostic de la ma- à l’aide de la TEP au 18F-flortaucipir soulèvent également des questions
ladie d’Alzheimer, mais définissent semble correspondre uniquement de seuil. L’émergence de seuils
seulement des niveaux faibles, à une pathologie tau étendue dans plus bas dans les tests cognitifs,
intermédiaires ou élevés de modi- le cerveau (c’est-à-dire aux stades pour définir les troubles cognitifs
fications neuropathologiques de la ≥ IV de Braak) [47], alors que l’éléva- objectifs et “subtils”, permet aussi
maladie d’Alzheimer [11]. tion de la protéine tau phosphorylée d’étendre les stades cliniques des
dans le LCS peut refléter des stades maladies neurodégénératives,
>>Biomarqueurs plus précoces de la tauopathie [48]. avant l’apparition d’un trouble
de pathologie β-amyloïde Dans un avenir proche, les mesures cognitif léger [5]. Cependant, cette
En ce qui concerne les biomar- in vivo de la protéine tau pourraient sensibilité accrue dans la détec-
queurs de pathologie β-amyloïde, permettre de détecter les dépôts de tion du déclin cognitif se fait au

Neurologies • décembre 2021 • vol. 24 • numéro 243 373


Dossier

détriment d’une spécificité réduite, des biomarqueurs et l’absence de Plainte cognitive,


et de nombreuses autres causes seuils définis pour la détermina- déclin cognitif subjectif
que les maladies neurodégénéra- tion de la positivité des tests » [58]. et inquiétude raisonnable
tives peuvent être responsables des Le choix de seuils de biomarqueurs Un nombre croissant de personnes
changements observés, comme les plus ou moins élevés correspond consulte aujourd’hui les centres mé-
troubles métaboliques, les troubles à une charge pathologique plus ou moire pour une plainte mnésique ou
psychiatriques ou l’apnée du som- moins précoce et peut modifier la un déclin cognitif subjectif et leur bilan
meil [50]. durée des stades asymptomatiques neuropsychologique se situe dans les
et diminuer la probabilité de pro- normes. Le déclin cognitif subjectif
gression clinique au cours de la vie. pourrait être un facteur de risque
Généralisation Enfin, le coût financier élevé des de progression clinique [60], mais la
et accessibilité dans examens TEP et le caractère invasif capacité du déclin cognitif subjectif à
la pratique clinique des mesures du LCS limitent leur prédire la progression vers un trouble
intérêt et leur applicabilité dans la cognitif objectif (c’est-à-dire un
Médecine fondée pratique clinique, notamment dans trouble cognitif léger, une démence ou
sur les preuves les pays à faible revenu [51–56]. les deux) reste faible (OR 1,5-3,0 [61]).
Si l’on se place du point de vue de Le déclin cognitif subjectif peut résul-
la médecine fondée sur les preuves, Individus sans trouble cognitif ter de nombreux facteurs autres que le
les six revues Cochrane actuelle- Bien que ces limites aient été mises vieillissement, y compris l’anxiété, la
ment disponibles sur l’utilisation en évidence pour les patients at- dépression, la fatigue, les troubles du
des biomarqueurs de pathologie teints de troubles cognitifs légers sommeil, les troubles attentionnels
Alzheimer dans le LCS ou de la TEP [51–56], les données sont encore et les effets secondaires des médica-
amyloïde ont toujours abouti à la plus rares pour les personnes sans ments [62]. Parmi les personnes qui
même conclusion : l’utilisation trouble cognitif, car les modèles ne présentent pas de trouble cognitif
systématique de ces biomarqueurs actuels disponibles sont inadap- significatif lors du bilan neuropsycho-
dans la pratique clinique ne peut tés au contexte clinique. Comme le logique, il n’y a pas de différence en
être recommandée [51–56]. Ces re- montre l’encadré 2, l’effet de la posi- termes de positivité des biomarqueurs
vues ont examiné la capacité des tivité des biomarqueurs de patholo- de pathologie Alzheimer dans le LCS
biomarqueurs à prédire l’appa- gie Alzheimer sur la progression cli- entre les personnes présentant un dé-
rition future de la démence cli- nique reste faible à modéré et a été clin cognitif subjectif et celles qui n’en
nique de la maladie d’Alzheimer établi en utilisant des volontaires présentent pas [63]. L’hétérogénéité
chez les patients présentant un sélectionnés dans des cohortes de de la population souffrant de déclin
trouble cognitif léger, dans le but recherche. La généralisation des ré- cognitif subjectif est importante ;
de répondre à la question « mon sultats de ces cohortes à la pratique par exemple, la capacité du déclin
patient va-t-il décliner ? ». Comme clinique se heurte également à plu- cognitif subjectif à prédire un déclin
le soulignent les revues Cochrane, la sieurs obstacles. cognitif objectif ultérieur peut être
valeur pronostique d’un diagnos- Par exemple, le risque de biais forte s’il est signalé par un tiers, s’il
tic fondé sur des biomarqueurs d’attrition de ces données est im- est associé à un déclin cognitif objec-
reste limitée, d’abord parce qu’il portant, notamment dans les don- tif subtil sur les tests neuropsycholo-
existe une grande variabilité du nées issues de l’Alzheimer’s Disease giques, et s’il n’y a pas de comorbidité
taux de déclin chez les personnes Neuroimaging Initiative, dans la- psychiatrique. Dans les autres cas, la
atteintes de la maladie d’Alzhei- quelle de nombreuses personnes capacité prédictive du déclin cognitif
mer à biomarqueurs de pathologie sont perdues de vue [59] ; les per- subjectif peut être très faible et peu
Alzheimer positifs [57], et ensuite sonnes incluses dans ces cohortes spécifique [22].
parce que des maladies neurodé- longitudinales sont généralement D’autres personnes ne signalent pas
génératives autres que la maladie recrutées par annonce et ne repré- de troubles cognitifs et peuvent sim-
d’Alzheimer contribuent au déclin sentent pas la variété des individus plement s’inquiéter d’un futur déclin
cognitif. Les revues Cochrane sou- auxquels les recherches de biomar- cognitif en raison de leurs antécédents
lignent en outre « l’hétérogénéité queurs seraient appliquées en pra- familiaux, des résultats d’un test gé-
dans la conduite et l’interprétation tique clinique. nétique commercial en vente libre, ou

374 Neurologies • décembre 2021 • vol. 24 • numéro 243


Diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer

du statut APOE, ou souhaitent simple- sur la base de biomarqueurs est un d’Alzheimer est clinico-biologique.
ment préserver leur mémoire et leurs défi éthique, étant donné que la tra- Il requiert la présence à la fois d’un
capacités cognitives. Ces personnes jectoire clinique vers les stades pro- phénotype clinique spécifique de la
cherchent à comprendre leur risque dromiques de la maladie d’Alzhei- maladie d’Alzheimer et d’une posi-
et leur avenir, représentent jusqu’à mer ou la démence de la maladie tivité de biomarqueurs de patholo-
20-30 % des nouveaux patients dans d’Alzheimer est incertaine, et qu’il gie Alzheimer (β-amyloïde positif et
certaines consultations mémoire n’existe aucun moyen de prévenir le tau positif).
[64–66], et peuvent avoir bénéficié développement des symptômes en 2. Les phénotypes cliniques spéci-
de recherches de biomarqueurs de l’absence de facteurs de risque mo- fiques couramment associés à la pa-
pathologie Alzheimer. difiables ou de thérapies spécifiques thologie Alzheimer (= phénotypes
[69]. La divulgation des résultats communs de la maladie d’Alzhei-
Difficultés de prédiction des biomarqueurs et du profil de mer) sont :
individuelle risque associé à des sujets asymp- - le syndrome amnésique de type
Chez ces patients, le recours à un dia- tomatiques doit être considérée hippocampique [71] (encore ap-
gnostic fondé uniquement sur les bio- comme différente de la divulgation pelé forme typique de maladie
marqueurs nécessiterait des preuves du diagnostic de la maladie. Au sein d’Alzheimer),
fiables d’un lien entre la positivité de la communauté non médicale, la - 
l’atrophie corticale postérieure
des biomarqueurs et une probabi- maladie d’Alzheimer fait partie des [72]
lité extrêmement élevée d’expression maladies les plus redoutées, compte - et l’aphasie progressive primaire
ultérieure de symptômes cliniques. tenu de ses conséquences, notam- variante logopénique [73, 74] (Fig. 1).
L’expérience de l’étude de Sokrates ment un handicap profond et l’at- D’autres phénotypes, dont la va-
[67] souligne certaines des incerti- teinte à l’intégrité individuelle [70]. riante comportementale ou dysexé-
tudes (par exemple, l’incapacité de Pour les médecins, selon les critères cutive [75, 76], le syndrome cortico-
faire une prédiction précise à court ou du NIA-AA, la maladie d’Alzhei- basal [77, 78] et les autres variantes
moyen terme du déclin cognitif d’un mer est synonyme de lésions neu- d’aphasie progressive primaire [74,
individu) inhérentes à la révélation ropathologiques, alors que pour les 79] (Fig. 1), sont moins souvent liés
des résultats de la TEP amyloïde seule patients, la maladie d’Alzheimer est à la pathologie Alzheimer (= phé-
à des individus cognitivement nor- synonyme de démence, de dépen- notypes peu communs de la mala-
maux. Cette question s’applique éga- dance et de décès. Cette profonde die d’Alzheimer). Ces phénotypes
lement aux patients qui subissent une différence dans l’utilisation et la peuvent ou non retentir sur les acti-
investigation pour d’autres conditions compréhension du terme peut avoir vités de la vie quotidienne.
médicales dans laquelle des biomar- un effet négatif sur l’alliance thé- 3. Chez les personnes qui pré-
queurs de pathologie Alzheimer sont rapeutique [9]. À l’avenir, le fait de sentent ces phénotypes communs
inclus en l’absence de contexte cli- dire que l’on est à risque de progres- de maladie d’Alzheimer, la positi-
nique, et qui reviennent positifs [68]. sion, plutôt qu’au stade préclinique vité des biomarqueurs β-amyloïde
de la maladie d’Alzheimer, pourrait et tau permet d’établir un diagnos-
Dans l’ensemble, les preuves de faciliter les discussions avec les pa- tic de maladie d’Alzheimer (Tab. 2).
l’utilisation des biomarqueurs de tients sur la balance bénéfice/risque La positivité des deux biomarqueurs
pathologie Alzheimer dans la pra- concernant un potentiel futur trai- de pathologie β-amyloïde et tau
tique clinique restent très contes- tement et ses effets secondaires. est nécessaire, car un phénotype
tées et souffrent d’un manque de amnésique avec une positivité uni-
données factuelles permettant quement β-amyloïde n’est pas suf-
de recommander l’évaluation des Recommandations fisamment spécifique de la maladie
biomarqueurs pour les personnes de l’IWG pour le diagnostic d’Alzheimer et peut être observé
sans trouble cognitif objectif. clinique de la maladie dans d’autres maladies neuro-
d’Alzheimer dégénératives avec copathologie
Préoccupations éthiques Sur la base de la revue de la littéra- β-amyloïde (par exemple, LATE et
Informer des personnes sans ture listée ci-avant, l’IWG propose démence à corps de Lewy [1, 16, 80,
trouble cognitif qu’elles sont at- les recommandations suivantes : 81]) ou chez les patients atteints
teintes d’une maladie irréversible 1. Le diagnostic de la maladie d’angiopathie amyloïde cérébrale

Neurologies • décembre 2021 • vol. 24 • numéro 243 375


Dossier

et de troubles cognitifs vasculaires


amnésiques [82, 83] (Fig.  1). À l’in-
verse, un syndrome amnésique isolé
de type hippocampique avec uni- Aphasie progressive
Atrophie corticale
quement une positivité du biomar- Variant amnésique primaire variante
postérieure
queur de pathologie tau peut aussi logopénique
se produire dans le cadre d’une
tauopathie primaire liée à l’âge [84,
Phénotype [142] Phénotype [72] Phénotype [73]
85] ou dans des présentations aty-
piques de dégénérescence lobaire
fronto-temporale avec présence
Perturbation Apparition progressive
de tauopathie mixte 3R-4R [81, 86]
Syndrome amnésique progressive des d’un manque du mot et
(Fig. 1). Enfin, les patients avec des progressif de type fonctions neurovisuelles d’un effet de longueur
“hippocampe“ ± autres fonctions dans la répétition de
phénotypes peu communs de mala- cognitives postérieues phrases
die d’Alzheimer et présentant des
biomarqueurs positifs de patholo-
gie Alzheimer ne devraient pas être
classés a priori comme ayant une
maladie d’Alzheimer établie (Tab. 2) ; Principaux diagnostics Principaux diagnostics Principaux diagnostics
différentiels différentiels différentiels
dans ce cas, le clinicien pourrait neurodégénératifs neurodégénératifs neurodégénératifs
(rares) [81] (rares) [81] (rares) [81]
estimer que la maladie d’Alzheimer
• LATE
n’est pas la pathologie dominante • PART
• MCL • DLFT-Tau (DCB) ou
à l’origine du phénotype clinique, • DLFT-Tau (AGD)
• DLFT-Tau (DCB) TDP
• DLFT-Tau ou TDP
• Maladies associées • MCL atypique
mais seulement une copathologie. atypique (mutation
au prion • Maladies associées
17q21.31, MAPT,
4. Les mesures de biomarqueurs au prion
GRN, C9ORF72 ou
GGT)
recommandées pour la pathologie • MCL atypique
β-amyloïde sont un faible taux de • CTE atypique
• Maladies associées
Aβ42 dans le LCS, une augmenta- au prion

tion du rapport Aβ40-Aβ42 dans


le LCS (qui doit être, si possible,
Phénotypes communs de maladie d’Alzheimer
préféré à un faible taux de Aβ42 du
fait d’une plus grande spécificité et
sensibilité [87]) ou un TEP amyloïde
positif. Pour la pathologie tau, nous
recommandons un taux élevé de tau
phosphorylée dans le LCS (et non dans le tableau 2. Si les résultats biomarqueurs de pathologie Alzhei-
de tau totale en raison de sa faible des tests cognitifs, des biomar- mer (β-amyloïde et tau) et est
spécificité [88]) ou un TEP tau posi- queurs ou des deux sont proches des moins coûteuse que la TEP amy-
tif. La recommandation de l’utilisa- seuils, il serait utile de compléter loïde, la TEP tau, ou les deux. Si
tion d’un TEP amyloïde et tau pour le bilan par une autre investiga- la ponction lombaire est contre-
une utilisation en pratique clinique tion (par exemple, mesure répétée indiquée, les examens TEP consti-
est conditionnée par l’autorisation des biomarqueurs de pathologie tuent une alternative.
réglementaire et le remboursement Alzheimer, suivi clinique ou utili- 7. En pratique clinique, l’utilisation
selon les pays. sation de biomarqueurs de la neu- des biomarqueurs plasmatiques de
5. La conclusion diagnostique rodégénérescence tels que la TEP au pathologie β-amyloïde et tau n’est
nécessite l’expertise du clinicien F-fluorodésoxyglucose).
18
actuellement pas recommandée.
dans l’évaluation des résultats cli- 6. La recherche de biomarqueurs Bien que prometteurs, les biomar-
niques et des biomarqueurs. Les dans le LCS est privilégiée, car queurs plasmatiques doivent faire
différentes situations rencontrées elle fournit des informations si- l’objet d’une normalisation et d’une
en pratique clinique sont résumées multanées sur les deux types de validation plus poussées avant de

376 Neurologies • décembre 2021 • vol. 24 • numéro 243


Diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer

pouvoir être considérés comme


des preuves sûres de la pathologie
Alzheimer (β-amyloïde-positif et
Aphasie progressive tau-positif) [89].
Variant dysexécutif- Syndrome cortico-
primaire autres 8. Dans la pratique clinique, l’étude
comportemental basal
variantes des biomarqueurs de pathologie
Alzheimer chez les personnes sans
trouble cognitif objectif n’est pas
Phénotype [75,76] Phénotype [77] Phénotype [73]
recommandée, étant donné l’inca-
Présentation clinique pacité actuelle de ces biomarqueurs
asymétrique
- Apathie progressive ou progressive comprenant
à prédire de façon fiable des trajec-
désinhibition une rigidité et/ou une
comportementale et toires cliniques chez les personnes
akinésie, dystonie, Aphasies progressives
comportements myoclonies des asymptomatiques ayant un bio-
stéréotypés primaires variantes
membres, une apraxie sémantique ou non
- et/ou syndrome orobuccale ou des fluente
marqueur de pathologie Alzheimer
dysexécutif membres, un déficit
prédominant positif (β-amyloïde-positif et tau-
sensoriel cortical, des
progressif phénomènes de positif). À l’avenir, si les thérapies
membres étrangers
ou les programmes de prévention se
révèlent très efficaces pour retar-
Principaux diagnostics Principaux diagnostics Principaux diagnostics der l’apparition de la maladie, cela
différentiels différentiels différentiels
neurodégénératifs neurodégénératifs neurodégénératifs changera probablement la néces-
(fréquents) [81] (fréquents) [81] (fréquents) [81]
sité de rechercher des biomarqueurs
• Variant chez ces individus, même si le pro-
• DLFT-Tau (DCB, PSP) • DLFT-Tau ou TDP
comportemental : blème de la prédiction des trajec-
• DLFT-TDP ou FUS
DLFT-Tau, TDP
• MCL atypique • MCL atypique
ou FUS
• Maladies associées
toires cliniques chez les personnes
• Variant dysexécutif :
DLFT, MCL, maladie au prion avec des biomarqueurs positifs sans
de Parkinson, PSP,
DCB, maladie de
trouble cognitif demeurera.
Huntington... 9. Si une recherche de biomar-
queurs de pathologie Alzheimer est
effectuée chez une personne sans
trouble cognitif (par exemple, en
Phénotypes peu communs de maladie d’Alzheimer
raison de son souhait de savoir, de
l’orientation vers un essai théra-
peutique préventif qui nécessite
Figure 1 des recherches de biomarqueurs,
Phénotypes cliniques communs et peu communs de maladie d’Alzheimer dans le cadre d’une étude de cohorte
et fréquence relative des diagnostics différentiels pour chaque phénotype ou d’un bilan diagnostique pour
(incluant uniquement les diagnostics différentiels neurodégénératifs).
d’autres pathologies), une strati-
Les phénotypes communs sont des phénotypes où la maladie
fication du risque de biomarqueurs
d’Alzheimer est la pathologie sous-jacente la plus fréquente, tandis
que les phénotypes peu communs sont des phénotypes où la maladie est proposée (Encadré 4). La strati-
d’Alzheimer n’est pas la pathologie sous-jacente la plus fréquente. fication permettrait de distinguer
un groupe à risque absolu (pour les
LATE = neurodégénérescence limbique liée à l’âge et à la protéine TDP-43 ; porteurs de mutations monogé-
PART = tauopathie primaire liée à l’âge ; AGD = maladie des grains argyrophiles ;
niques autosomiques dominantes
DLFT = dégénérescence lobaire fronto-temporale ;
MCL = maladie à corps de Lewy ; CTE = encéphalopathie traumatique chronique ; de la maladie d’Alzheimer) [90],
PRNP = protéine PRioN ; DCB = dégénérescence cortico-basale ; un groupe à risque élevé [46], et un
TDP = protéine TAR de liaison à l’ADN ; FUS = protéine fusionnée dans le sarcome ; groupe à risque non défini, qui sera
PSP = paralysie supranucléaire progressive ; GGT = tauopathie gliale globulaire. précisé à l’avenir au fur et à mesure
de l’accumulation de données sup-
plémentaires [60, 91, 92]. La stra-
tification proposée est un point

Neurologies • décembre 2021 • vol. 24 • numéro 243 377


Dossier

de départ pour la recherche. Des


études de validation sur de grandes
Encadré 4 - Proposition de stratification du risque des
cohortes avec de longues périodes
personnes asymptomatiques en fonction des résultats des
de suivi sont nécessaires. Le défi
biomarqueurs.
pour l’avenir est de définir le risque
de progression ultérieure de ma- Personnes présentant un risque absolu
nière fiable et prévisible. Ces per- • Porteurs de mutations autosomiques dominantes (APP, PSEN1, PSEN2,
sonnes devraient bénéficier d’une ou trisomie 21) [90].
consultation avant la recherche des Personnes présentant un risque élevé
biomarqueurs de pathologie Alzhei- • Personnes sans trouble cognitif présentant :
mer pour être informées sur les im- o un LCS ou une TEP positifs pour des biomarqueurs de pathologie
plications potentielles des résultats β-amyloïde et de pathologie tau [60, 91, 92],
du test, et devraient pouvoir décider o une TEP tau positive en dehors du cortex limbique (stade 5 de Braak
si elles veulent ou non que le résul- ou plus) [137],
tat leur soit communiqué. Si une oh  omozygotie APOE ε4 [138].
personne décide de recevoir les ré- Personnes à risque indéfini *
sultats et que ceux-ci sont positifs, • Personnes sans trouble cognitif avec un profil de biomarqueurs de
elle devrait être informée qu’elle pathologie Alzheimer incomplet :
court le risque d’une évolution cli- o β-amyloïde positif ; tau négatif ou inconnu [28],
nique ultérieure vers une maladie o β-amyloïde négatif ; tau positif [139].
d’Alzheimer prodromique ou une * Risque à étayer en fonction de la présence de facteurs modulateurs
démence de la maladie d’Alzhei- (Encadré 3).
mer, mais ne pas lui communiquer
un diagnostic clinique de maladie
d’Alzheimer.
10. Les plaintes mnésiques et le 83, 95]. Par ailleurs, des lésions de pour déterminer le diagnostic final
déclin cognitif subjectif, s’ils sont type Alzheimer sont fréquemment (c’est-à-dire si la maladie d’Alzhei-
isolés et non étayés par des troubles observées en tant que copathologie mer est la pathologie primaire ou
cognitifs objectifs, ne sont pas suf- lors de l’examen post-mortem de une copathologie ; Tab. 2). Dans cer-
fisamment spécifiques pour être personnes ayant d’autres maladies tains cas complexes, seule l’éva-
considérés comme faisant partie du neurodégénératives [13, 74, 80, 96]. luation post-mortem fournira des
phénotype de la maladie d’Alzhei- Dans les deux situations, les bio- informations définitives.
mer [93]. Chez les personnes sans marqueurs de pathologie Alzhei- 12. Il est recommandé aux médecins
trouble cognitif, il convient de dis- mer peuvent être positifs [97–99]. d’évaluer objectivement la valeur
tinguer clairement les plaintes Cette positivité des biomarqueurs ajoutée de la recherche de biomar-
autodéclarées et les plaintes rap- est particulièrement ambiguë dans queurs de pathologie Alzheimer
portées par un tiers, car les plaintes le cas des variantes comportemen- pour chaque patient symptoma-
émanant des tiers indiquent que ces tales ou dysexécutives, du syndrome tique, en fonction de la situation
personnes présentent un risque ac- cortico-basal et des aphasies pro- clinique (âge, comorbidités, com-
cru de progression [94] et méritent gressives primaires variantes, sé- plexité du phénotype), du contexte
un suivi plus étroit avec des évalua- mantique ou non fluente, dans les- de vie, du souhait du patient de
tions cliniques et neuropsycholo- quelles la présence de biomarqueurs connaître le diagnostic le plus pro-
giques régulières. positifs de pathologie Alzheimer bable, de la possibilité de participer
11. La maladie d’Alzheimer peut peut être considérée soit comme à un essai thérapeutique requérant
être associée à d’autres patholo- une copathologie Alzheimer, soit une recherche de biomarqueurs,
gies cérébrales, notamment l’αα- comme une forme atypique de la et de l’appréciation de la manière
synucléinopathie [13], la patholo- maladie d’Alzheimer [74, 78, 79, 96] dont cette information modifiera la
gie vasculaire, les tauopathies non (Fig. 1). Dans toutes ces situations, il prise en charge du patient. Les re-
liées à la maladie d’Alzheimer et est recommandé que le médecin cherches de biomarqueurs peuvent
la pathologie TDP-43 [15, 16, 80, se base sur le phénotype et le suivi également être limitées par la

378 Neurologies • décembre 2021 • vol. 24 • numéro 243


Diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer

Tableau 2 - Diagnostic de la maladie d’Alzheimer dans un contexte clinique.


Probabilité de
Statut des biomarqueurs de pathologie maladie d’Alzheimer
Examens complémentaires
Alzheimer comme diagnostic
principal
Phénotypes communs de maladie d’Alzheimer (variante amnésique, aphasie progressive primaire variante logopénique
et atrophie corticale postérieure)
Hautement probable/
β-amyloïde positif et tau positif Aucun requis
Établie
β-amyloïde positif et tau inconnu Probable Discuter une mesure de pathologie tau (LCS, TEP)
Discuter une autre mesure de pathologie tau (LCS,
β-amyloïde positif et tau négatif Probable
TEP)
Discuter une mesure de pathologie amyloïde (LCS,
β-amyloïde inconnu et tau positif Possible
TEP)
Discuter une autre mesure de pathologie amyloïde
β-amyloïde négatif et tau positif Possible
(LCS, TEP)
Discuter une mesure de pathologie tau (LCS, TEP)
β-amyloïde négatif et tau inconnu Peu probable
et un bilan étiologique complet*
Discuter une mesure de pathologie amyloïde (LCS,
β-amyloïde inconnu et tau négatif Peu probable
TEP) et un bilan étiologique complet*
Hautement
β-amyloïde négatif et tau négatif Bilan étiologique complet*†
improbable / Exclue
Discuter une mesure de pathologie amyloïde et tau
β-amyloïde inconnu et tau inconnu Non évaluable
(LCS, TEP)
Phénotypes peu communs de la maladie d’Alzheimer (variante comportementale ou dysexécutive, syndrome cortico-
basal, aphasies progressives primaires variantes non fluente et sémantique)
Aucun requis ; suivi attentif nécessaire : une
évolution clinique et une neurodégénérescence
β-amyloïde positif et tau positif Probable
atypiques doivent faire déclencher un nouveau
bilan étiologique*
β-amyloïde positif et tau inconnu Possible Discuter une mesure de pathologie tau (LCS, TEP)
Discuter une autre mesure de pathologie tau (LCS,
β-amyloïde positif et tau négatif Possible
TEP)
Discuter une mesure de pathologie amyloïde (LCS,
β-amyloïde inconnu et tau positif Peu probable
TEP) et un bilan étiologique complet*
β-amyloïde négatif et tau positif Peu probable Bilan étiologique complet*
Hautement
β-amyloïde négatif et tau inconnu Bilan étiologique complet*†
improbable/ Exclue
Hautement
β-amyloïde inconnu et tau négatif Bilan étiologique complet*†
improbable/ Exclue
Hautement
β-amyloïde négatif et tau négatif Bilan étiologique complet*†
improbable/ Exclue
Discuter une mesure de pathologie amyloïde et tau
β-amyloïde inconnu et tau inconnu Non évaluable
(LCS, TEP) et un bilan étiologique complet*

Neurologies • décembre 2021 • vol. 24 • numéro 243 379


Dossier

Autres phénotypes (par exemple démence à corps de Lewy, syndrome de Richardson, maladie de Huntington, sclérose
latérale amyotrophique…)
β-amyloïde positif et/ou tau positif Peu probable Bilan étiologique complet*
Hautement
β-amyloïde négatif et tau inconnu Bilan étiologique complet*
improbable / Exclue
Hautement
β-amyloïde inconnu et tau négatif Bilan étiologique complet*
improbable / Exclue
Hautement
β-amyloïde négatif et tau négatif Bilan étiologique complet*
improbable / Exclue
Hautement
β-amyloïde inconnu et tau inconnu Bilan étiologique complet*
improbable / Exclue
* Le bilan étiologique complet dépend du phénotype clinique spécifique et peut comporter, par exemple, la TEP au ¹8F-fluorodésoxyglucose,
l’imagerie de la dopamine, le dosage sérique de la progranuline, l’analyse génétique, les enregistrements des mouvements oculomoteurs ou
l’électroneuromyographie.
† N’envisager une nouvelle recherche de biomarqueurs de pathologie Alzheimer que s’il existe un doute raisonnable sur la validité des résultats du
biomarqueur.

disponibilité, le coût et la prise en Conclusion clinique reste lié à la présentation


charge des biomarqueurs dans les Bien que la définition de la maladie phénotypique clinique.
différents pays, centres et situa- d’Alzheimer fondée exclusivement L’utilisation de biomarqueurs pour
tions cliniques. sur des marqueurs biologiques ait prédire la progression vers les stades
13. Si les biomarqueurs de pathologie gagné en popularité dans le milieu cliniques de la maladie d’Alzheimer
Alzheimer ne sont pas disponibles, de la recherche, de nouvelles études comporte plusieurs exigences cru-
les patients devraient recevoir un dia- suggèrent que cette définition n’est ciales. La première condition est la
gnostic syndromique clinique - par pas prête à être appliquée dans un relation entre la charge patholo-
exemple, un syndrome amnésique de contexte clinique et pour le diagnos- gique, les seuils des biomarqueurs,
type hippocampique ou une aphasie tic des personnes sans trouble cogni- et l’effet et le poids respectifs des
progressive primaire variante logo- tif. Les données actuelles concernant facteurs modulateurs par rapport au
pénique (c’est-à-dire un phénotype l’histoire naturelle des personnes risque futur de progression clinique.
positif avec un statut inconnu de asymptomatiques à risque avec des La seconde concerne la physiopa-
pathologie β-amyloïde et tau), et la biomarqueurs de pathologie Alzhei- thologie de la maladie d’Alzheimer
stadification (trouble cognitif léger mer positifs sont insuffisantes pour elle-même. Les données suggèrent
ou démence) peut toujours être ap- prédire le déclin cognitif et la surve- que la maladie d’Alzheimer peut
pliquée. Dans ces situations, il faut nue de démence ultérieurs. À la lu- résulter non seulement des patho-
s’attacher à écarter les causes non mière de ces résultats, nous fournis- logies tau et β-amyloïde, mais aussi
dégénératives [81]. Si un biomarqueur sons des recommandations pour le de la synergie et des interactions
de neurodégénérescence est posi- diagnostic dans un contexte clinique entre ces pathologies qui conduisent
tif (par exemple, hypométabolisme qui évitent d’étiqueter la maladie aux stades les plus élevés d’accu-
postérieur en TEP au 18
F-fluorodé- d’Alzheimer chez les personnes sans mulation de protéines (stades de
soxyglucose, atrophie hippocampique trouble cognitif qui présentent des Braak 5 ou 6 de la pathologie tau),
en IRM pondérée en T1, élévation des biomarqueurs positifs de pathologie et aux taux les plus élevés de déclin
chaînes légères des neurofilaments Alzheimer et qui sont à risque d’évo- cognitif. L’étude de ces synergies
dans le LCS) et est associé à un phéno- luer vers une maladie d’Alzheimer et la compréhension des facteurs
type commun de la maladie d’Alzhei- prodromique ou une démence de la de protection chez les personnes
mer, on propose d’utiliser le terme de maladie d’Alzheimer. Nous recom- asymptomatiques présentant des
maladie neurodégénérative de type mandons que le diagnostic de la ma- biomarqueurs de pathologie Alzhei-
Alzheimer (Tab. 2). ladie d’Alzheimer dans un contexte mer offrent des possibilités à la fois

380 Neurologies • décembre 2021 • vol. 24 • numéro 243


Diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer

de mieux définir la maladie et de la Mots-clés  : l’Alzheimer. Financement transport/héber-


gement : Movement Disorders Society, Merz-
prévenir à l’avenir. n Maladie d’Alzheimer, Pharma, GE Healthcare SAS. Participation bé-
Diagnostic clinique, Troubles névole à des conférences organisées par Eisai.
Participation aux essais cliniques (sous-in-
cognitifs, Démences,
Correspondance : vestigateur – non rémunéré) : NCT04241068
Biomarqueurs, Pathologie (aducanumab, Biogen), NCT04437511 (dona-
Dr Nicolas Villain nemab, Eli-Lilly), NCT04592341 (gantene-
ß-amyloïde, Pathologie tau
Département de neurologie rumab, Roche), NCT03887455 (lecanemab,
Eisai), NCT03352557 (gosuranemab, Biogen),
Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière ✖✖Nicolas Villain déclare avoir les liens d’inté- NCT03828747 and NCT03289143 (semorine-
47-83 boulevard de l’Hôpital rêt suivants. Financement recherches : Fonda- mab, Roche), NCT04619420 (JNJ-63733657,
tion Bettencourt-Schueller, Fondation Servier, Janssen – Johnson & Johnson), NCT04374136
75651 PARIS Cedex 13 Union nationale pour les intérêts de la méde- (AL001, Alector), NCT04592874 (AL002,
nicolas.villain@aphp.fr cine (UNIM), Fondation pour la recherche sur Alector)

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