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Diabète de type 2
et insulinothérapie :
“nouveaux schémas,
nouvelles insulines”
■ M. Virally, M. Coupaye, M. Laloi-Michelin,
J.-P. Kevorkian, P.-J. Guillausseau*
cher (11). Dans ce contexte, le passage aux multi- patients traités par insuline (36 % et 2,3 % res-
injections est plus approprié. Les antidiabétiques pectivement) comparé à celui des patients trai-
oraux sont arrêtés et le schéma insulinique doit tés par sulfamides (11-17 % et 0,5 % respective-
dans l’idéal reproduire au mieux le profil physio- ment) (UKPDS 33) (8). L’association à la metfor-
logique de la sécrétion d’insuline. Le schéma mine et l’utilisation de l’insuline glargine dimi-
“basal-bolus” sera privilégié en utilisant les ana- nuent le risque d’hypoglycémies (7, 13, 15). Les
logues de l’insuline ultrarapide et lente (figure 3). hypoglycémies sont le plus souvent modérées,
Ce type de schéma intensifié multi-injections (au bien ressenties et facilement resucrables.
moins quatre injections par jour) permet égale-
ment l’élargissement et la libéralisation du régi- Prise de poids
me alimentaire par la méthode de l’insulinothé- La prise de poids varie de 3 à 6 kilogrammes en
rapie fonctionnelle. Le principe de cette méthode moyenne. Elle est en fait le retour au poids anté-
consiste à adapter la dose d’insuline du repas rieur au déséquilibre glycémique. Elle est corré-
(analogue rapide) à la quantité de glucides ingé- lée à la dose d’insuline, à l’importance du désé-
rés. Cette méthode offre l’avantage considérable quilibre glycémique ou plutôt à l’importance de
d’une totale liberté alimentaire. Il faudra cepen- la correction glycémique. Chaque diminution de
dant rester prudent dans les indications, notam- 1 % d’HbA1c entraîne une prise de poids de 2 kg
ment chez les diabétiques de type 2 obèses (7). Elle est plus marquée dans les schémas avec
(80 % des cas !) ou avec troubles du comporte- multi-injections (7, 13). L’association à la metfor-
ment alimentaire (16). mine semble être le schéma où la prise de poids
est la plus modérée (7, 13). Le principal méca-
Obstacles nisme impliqué est l’augmentation de l’apport
Un des principaux obstacles à l’insulinothérapie calorique liée à la disparition de la glycosurie et
définitive du diabète de type 2 est la réticence à l’effet anabolisant de l’insuline sur les méta-
psychologique du patient, mais également celle bolismes protidique et lipidique (7, 13).
du médecin. Il faut préparer, informer, rassurer
et écouter nos patients. Aux représentations
négatives du patient et du médecin (signe de CONCLUSION
gravité, d’irréversibilité, crainte irrationnelle de
la dépendance, contrainte de l’autosurveillance, Le diabète de type 2 est une maladie chronique
douleurs de l’injection, prise de poids, etc.) doi- et évolutive. Certaines situations aiguës pour-
vent succéder des messages convaincants et ront rendre l’insuline transitoirement nécessaire.
rassurants, comme le meilleur contrôle de la Dans les situations très aiguës de réanimation
maladie, l’efficacité du traitement, l’améliora- ou chirurgicales, il est nécessaire de contrôler
tion de la forme physique, un espoir de préven- les glycémies pour diminuer la mortalité, et
tion des complications et de vie. l’insuline doit être administrée par voie intravei-
neuse à la seringue électrique. Ensuite, et dans
Le risque d’hypoglycémies des situations moins aiguës, l’insuline sera
Le risque d’hypoglycémies chez les diabétiques administrée par voie sous-cutanée en respec-
de type 1 et de type 2 est inversement propor- tant un schéma qui couvre la totalité du nycthé-
tionnel au contrôle glycémique (7). Le risque est mère. Par ailleurs, l’évolution du diabète de
nettement plus faible chez les diabétiques de type 2 est caractérisée par une perte progressive
type 2 traités par insuline comparé à celui des de la sécrétion d’insuline, et rend ainsi l’insuline
diabétiques de type 1 traités par insuline, en rai- définitivement nécessaire à moyen terme. La
son de la persistance d’une insulinosécrétion mise sous insuline d’un patient diabétique de
endogène résiduelle modulable et de l’existence type 2 est inéluctable avec le temps afin de
d’une insulinorésistance périphérique (7). Mais contrôler les glycémies et de prévenir la surve-
le risque d’hypoglycémies modérées et d’hypo- nue des complications vasculaires du diabète.
glycémies sévères est supérieur chez les Les nouveaux schémas insuliniques sont
THÈMES
es
10 • Séances plénières :
- HTA & cerveau
- Coagulopathies
Journées de la Société française • Ateliers :
neuro-vasculaire - Imagerie
- Thromboses veineuses cérébrales
• Pratiques professionnelles :
jeudi 24, vendredi 25 novembre 2005 les filières AVC