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Nadège FEUVRIER MANLAN Session Mars 2024

LA MAJEURE PROTEGEE AU COEUR DE L'ACCOMPAGNEMENT

VERS UNE ORIENTATION EN EPHAD

Mémoire en vue de l'obtention du Certificat National de Compétences de

Mandataire Judiciaire à la protection des majeurs

Année 2024
SOMMAIRE

La majeure protégée au cœur de l'accompagnement

vers une orientation en EPHAD

INTRODUCTION 2

1. Le contexte institutionnel 3

1.1 Présentation du cadre juridique et famillial 4

1.2 Le travail avec les partenaires 6

2. Etat de lieux : Analyse de la situation 11

2.1 Difficultés du majeur 12

2.2 Bilan de la situation socio-économique 13

3. La mise en œuvre de l'intervention 16

3.1 Les obstacles et les opportunités de la situation 17

3.2 Les avancées 18

CONCLUSION 20

GLOSSAIRE

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

Annexe 1 : Via Trajectoire

Annexe 2 : Budget / Bilan Patrimonial

Annexe 3 : Santé Mutuelle


INTRODUCTION

Ce mémoire intitulé - la majeure protégée au cœur de l'accompagnement vers une


orientation en EPHAD – détaille le cas professionnel de Mme ROLLAND, retraitée
âgée de 72ans, personne isolée demeurant à proximité de Chartres.

Je vous décris dans le premier paragraphe de ce mémoire la situation de la majeure


protégée. La problématique étant le refus de notre protégée de quitter son logement, je
vous pose dans le deuxième paragraphe l'état des lieux de sa situation, amenant ainsi
une réflexion sur ce qui aurait constitué un problème dans la gestion de cette situation.
Mon questionnement puis accompagnement vers l’adhésion au projet EHPAD de Mme
Rolland se décline dans le troisième paragraphe par la mise en œuvre de l'intervention.

J'ai effectué un suivi social hebdomadaire avec les partenaires concernant ce dossier. En
outre de ma visite par semaine à notre protégée, je transmettais des informations sur
l'évolution de la situation à son fils unique (en Haute-Savoie) et à sa nièce (dans le
département d'Eure-et-Loir).

Les difficultés rencontrées dans la gestion de cette situation se posent sur l'acceptation
d'EPHAD et l'octroi d'une demande d'aide financière pour l'entrée en établissement de
notre majeure protégée. Il nous faut expliquer entre autre dans le compte rendu de
gestion, les décisions relatives aux biens, principalement vente /achat sur patrimoine,
en exemple l'impact d’une vente sur le calcul de l'Aide Sociale Hébergement.

2
1. Le contexte institutonnel

Le cas pratique dont je tire ce mémoire s’est déroulé durant mes activités en 2020 au
sein de l'association tutélaire d'Eure-et-Loir.

L’Association Tutélaire d’Eure-et-Loir (ATEL), qui s’appelait initialement


l’Association Tutélaire des Inadaptés (ATI) a été créée en 1978. L’ATEL est une
association à taille humaine. La proximité et la présence au plus près des protégés
constituent le cœur de l’accompagnement. L’ATEL a obtenu son autorisation de gestion
des mesures judiciaires de protection des majeurs (MJPM) dans le département de
l’Eure-et-Loir en 2009. La mission du service est posée à l’article L471-1 du CASF «
Les mandataires judiciaires à la protection des majeurs exercent à titre habituel les
mesures de protection des majeurs que le juge des tutelles leur confie. Le MJPM est
chargé du suivi relationnel des protégés, et de la bonne gestion globale tant
administrative que financière de leurs dossiers »

Les équipes pluridisciplinaires de mandataires judiciaires à la protection des majeurs de


l’ATEL comprennent par pôle mandataire une assistante qui effectue les tâches
administratives, et le service comptabilité qui est très sollicité pour leur technicité sur
UNIT.

Je travaillais en binôme au sein d'un bureau commun incluant 4 mandataires et notre


assistante . Mes échanges auprès de la personne protégée sont systématiquement
accompagnés d’un résumé. Il m'est primordial de laisser un écrit au dossier après
chaque visite et entretien téléphonique que j'effectue afin de ne pas me perdre dans mon
travail d’accompagnement. Je rédige un support écrit mis à jour ainsi en
permanence, qui constitue mon suivi de situation pour chaque dossier.

Au regard de nos activités de mandataire judiciaire et de nos missions, écrire est une
obligation. Les écrits sont en partie encadrés par la loi. Ils font parties intégrantes de nos
activités. Ils rendent compte du travail mené et servent fréquemment d’aide à la
décision. Toutes les lois récentes relatives à l’action sociale renforcent le droit des
usagers et l’écrit est concerné par ces mesures. La communication des écrits est
également clairement affichée par l’évolution législative qui va dans le sens d’une plus
grande transparence.

3
1.1 Présentation du cadre juridique et famillial

Le juge des Tutelles du Tribunal de Chartres a statué en mai 2020 de la mise sous
sauvegarde de Mme ROLLAND et désigné l'ATEL 28 en qualité de mandataire
conformément à l'article 448 du code civil. La mesure de protection est opposable aux
tiers conformément à l’article 444 du Code Civil. La nature de l’acte est essentielle à
préciser durant notre mandat de protection juridique pour les actes conservatoires, actes
d'administration ou actes de disposition à entreprendre.

Cette nomination de l'association intervient car excepté sa nièce atteinte de troubles


psychiatriques aucun membre de la famille (son fils unique résidant en Haute-Savoie)
ne pouvait se charger de la mesure de protection. La consultation des notes au Tribunal
a été effectuée par la cheffe de service et transmis au mandataire. Nous étions chargé en
qualité de MJPM de transcrire les notes du Tribunal sur un document enregistré sur
UNIT.

Notre majeure protégée bénéficie à domicile du suivi accompagnement vie sociale par
un réseau partenaire, d'aides à domicile, de soins infirmiers et de portage de repas.
Notre majeure protégée, retraitée isolée, présente des troubles cognitifs croissants, en
outre son maintien à domicile s’avère de plus en plus compliqué. Une mesure de
sauvegarde de justice est en cours d'évaluation sur une aggravation de sa mesure de
protection.

La rencontre de la personne protégée permet de rechercher des informations


familiales, administratives, financières, judiciaires, de recueillir des documents nous
permettant d’actualiser / confirmer les données de la personne protégée.

Lors de notre rendez-vous d’ouverture de mesure, nous lui fournissons les documents
d’informations réglementaires et échangeons de surcroit sur son environnement social
(famille, intervenants et loisirs).

4
Après une deuxième prise de rendez-vous, une visite à domicile s’est déroulée en juillet
2020 chez Mme Rolland pour la signature de son Document Individuel de Protection
des Majeurs, conformément à l' Art. L.471-8 et D.471-8 du code de l’Action Sociale et
des Familles. A l'issue de notre 1'entretien, ce DIPM dactilographié constitue le
document cadre du parcours du majeur. Il est issu de la loi du 5 mars 2007 portant
réforme de la protection juridique des majeurs et son application a été précisée par
décret du 31 décembre 2008.

L'inventaire de patrimoine non obligatoire en sauvegarde de justice a été établi en


août 2020 à la notification de sa tutelle. Il s'agit d'une obligation légale régie par
l'article 503 du code civil.

Mme ROLLAND possède un patrimoine peu important, l'inventaire est réalisé à son
domicile en présence de sa nièce. L'inventaire mobilier de Mme ROLLAND liste : une
armoire, un chevet, un vaisselier, un lit, de la vaisselle 6 couverts, deux tables, six
chaises, un canapé, une télévision, un réfrigerateur, une cusinière.

Ce document-clé est à transmettre au juge des tutelles dans un délai maximum de :

- 3 mois pour les biens meubles corporels, c'est à dire les objets que possède la personne
protégée

- 6 mois pour tout autre bien, à savoir le détail des avoirs bancaires, les biens
immobiliers et les dettes éventuelles

L'inventaire mobilier et financier ont été transmis fin août 2020 au Juge des Tutelles
dès la notification de l'aggravation de la mesure en Tutelle.

5
1.2 Le travail avec les partenaires

Un accompagnement global implique un ensemble varié de professionnels. Chacun


possède son domaine d’intervention. Une bonne coopération est garante d'un
accompagnement de qualité. Il me faut identifier mon réseau de partenaires au
préalable.

Mes partenaires santé sont exhaustivement les SAMSAH , SAAD, DAC SANTE,
réseau MAIA et les infirmiers libéraux qui interviennent auprès du majeur protégé.

Le partenaire socio-culturel que représente aussi les SAVS constitue une bonne
collaboration dans le cadre de mon travail.

Je coopére avec les partenaires publics tels la mairie pour le portage de repas de notre
protégée. Les organismes privés chargés d’une mission de service public dans ce dossier
sont les caisses d’allocations familiales (CAF), caisses primaires d’assurance maladie
(CPAM), Pôle emploi, régime social des indépendants (RSI), et la Caisse nationale
d’assurance vieillesse (CNAV).

Les prestataires identifiés sont les aides à domicile, notre protégée bénéficie aussi de la
téléassistance.

Mes missions en qualité de mandataire judiciaire à la protection des majeurs sont


beaucoup trop larges pour être effectuées sans partenaire. En effet, dans ce dossier,
j'ai pour mission d’assister, contrôler et représenter la majeure qui en raison d’une
altération de ses facultés, n'est plus capable de défendre seule ses intérêts.

J'informe et recueille les attentes et besoins de notre protégée afin de les transmettre et
coordonner les partenaires intervenants dans son dossier. J'adapte mon langage au degré
de compréhension de ma majeure. Mon information doit être impérativement adaptée ce
qui me permet d'exercer la mesure de protection de façon personnalisée en favorisant la
participation.

Une relation collégiale avec le réseau MAIA s'installe pour nous permettre d’être
vigilant sur tous les sujets, pour pouvoir assister, contrôler et représenter notre protégée
dans l’ensemble des actes de la vie civile.

6
La famille, en l'espèce, son fils unique et sa nièce, garde toute leur place auprès de
la personne protégée.

Légalement, la personne protégée décide seule de ses fréquentations amicales,


familiales ou amoureuses conformément à l'article 460 du code civil. La personne
chargée de la mesure de protection doit simplement être préalablement informé. Le juge
peut toutefois être saisi en cas de difficultés.

En qualité de mandataire, j'ai une obligation de confidentialité au bénéfice de la


personne protégée. Comme tout un chacun, la personne protégée a droit au respect de sa
vie privée, qu’il s’agisse de questions patrimoniales, financières ou personnelles. Ainsi
les informations concernant la personne protégée ne peuvent être communiquées sans
autorisation à certains membres de la famille.

Mme ROLLAND est sous sauvegarde à l'ouverture de sa mesure. Elle a le droit


d’accéder seule, directement aux services de droit commun (CAF, mairie, service
social...) .

Mon rôle en qualité de mandataire tout en lui permettant de développer son autonomie,
est d'actualiser dans les meilleurs délais par un accès direct les informations concernant
la protégée pour éviter toute rupture de droit.

Mon rôle est d’évaluer les besoins de Mme ROLLAND et de participer à la


coordination des actions avec l’ensemble des partenaires.

Je remarque que ses assurances automobile et habitation détenues auprès de la MMA


ne sont pas à jour. La mise en danger de notre majeure est préoccupante. J'actualise via
notre réseau partenaire ses cotisations d'assurances.

MMA TUTELLES que nous utilisons aussi au sein de l’association tutélaire est un
service de souscription, modification pour des contrats adaptés. L'association ATEL 28
posséde un agréement afin d’utiliser cette application développée par OCG-MMA
TUTELLE en région parisienne. Notre majeure protégée détient une assurance
protection juridique, une assurance habitation ainsi qu’une responsabilité civile auprès
de la mutuelle spécialisée.

MMA TUTELLES assure une protection juridique importante pour notre majeure qui y
possède en outre une assurance automobile.

7
Concernant le partage de l’information avec les partenaires au travers d'écrits, une
grande partie de nos écrits professionnels a vocation à être lue, partagée auprès
d’interlocuteurs, de partenaires qui sont partie prenante dans la situation de la majeure
protégée.

Il faut faire la différence entre le secret professionnel, la discrétion professionnelle, le


droit de réserve et le secret partagé.

Le secret professionnel est une obligation de silence qui s’impose à certains


professionnels vis-à-vis des tiers. Le secret correspond à ce qui est confié mais aussi à
ce qui est découvert, compris voir deviné au cours de l’accompagnement de la personne
et cela même si quelqu’un d’autre le connait.

En principe, le secret est absolu mais le code pénal prévoit des hypothèses ou la levée
s’impose ou est autorisée comme par exemple les atteintes sexuelles infligées à un
mineur.

La différence entre le secret et le devoir de discrétion porte essentiellement sur les


conséquences juridiques du non-respect de ces obligations. Le secret est du registre de
la responsabilité pénale alors que la discrétion professionnelle renvoie à la
responsabilité civile ou disciplinaire.

L’obligation de discrétion s’impose dans toute profession et le devoir de réserve est


fondé sur le principe de neutralité du service publique. Elle représente une obligation
pour les fonctionnaires de se taire dans l’expression publique.

Je dois vérifier que mes écrits ne comportent que des informations strictement
nécessaires à la mission et au développement des analyses et des propositions émises.

Il me faut garantir ainsi nos bonnes pratiques professionnelles de mandataire car


personne n'est à l'abri d'omission.

L'utilisation de l'expression "secret partagé", trouble les repères chez les professionnels
et au sein des équipes. Tout ne peut se dire, tout ne peut être évoqué auprès d'un autre
professionnel. Ainsi, l’article L1110-4 CSP précise ensuite :

« II.- Un professionnel peut échanger avec un ou plusieurs professionnels identifiés


des informations relatives à une même personne prise en charge, à condition qu'ils
participent 8
tous à sa prise en charge et que ces informations soient strictement nécessaires à la
coordination ou à la continuité des soins, à la prévention ou à son suivi médico-social
et social.

III.- Lorsque ces professionnels appartiennent à la même équipe de soins, au sens de


l'article L. 1110-12, ils peuvent partager les informations concernant une même
personne qui sont strictement nécessaires à la coordination ou à la continuité des soins
ou à son suivi médico-social et social. Ces informations sont réputées confiées par la
personne à l'ensemble de l'équipe.

Le partage, entre des professionnels ne faisant pas partie de la même équipe de soins,
d'informations nécessaires à la prise en charge d'une personne requiert son
consentement préalable, recueilli par tout moyen, y compris de façon dématérialisée,
dans des conditions définies par décret pris après avis de la Commission nationale de
l'informatique et des libertés.[…]

Le code de la santé publique prévoit des possibilités de partage d’informations entre


professionnels. Le secret partagé pour les mandataires judiciaires est néanmoins
soumis à l’accord du majeur protégé. En effet, nous ne pouvons librement échanger
avec une assistante sociale de la mairie, le médecin psychiatre sans que le majeur
protégé ne soit informé qu’il a le droit de s’opposer à cet échange.

Il convient ainsi de réfléchir aux modalités de transmission de l’information concernant


ce droit : information ciblée pour chaque personne protégée ou générique dans le livret
d’accueil par exemple. L'information doit préciser que la situation pourra faire l’objet
d’échanges avec l’ensemble des intervenants dans la mesure de protection. Mme
Rolland avait informé sa famille et la gestionnaire de cas MAIA du diagnostic de son
alzheimer.

Une personne extérieure à la mesure qui tenterait de nous soutirer des


informations peut faire l’objet de poursuites et la peine encourue est d’un an
d’emprisonnement et 15000 euros d’amende.

Il est à noter que l’article L110-4 précise : « En cas de diagnostic ou de pronostic


grave, le secret médical ne s'oppose pas à ce que la famille, les proches de la personne
malade ou la personne de confiance définie à l'article L. 1111-6 reçoivent les
informations nécessaires destinées à leur permettre d'apporter un soutien direct

9
à celle-ci, sauf opposition de sa part. Seul un médecin est habilité à délivrer, ou à faire
délivrer sous sa responsabilité, ces informations. »

Le traitement des données et la communication des informations sont fixées par la loi du
6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.

Toute personne physique a le droit de s’opposer, pour des motifs légitimes, à ce que des
données à caractère personnel la concernant fassent l’objet d’un traitement.

La communication des documents, informations et données s’effectue dans le respect

des lois et règlementations en vigueur, de l’obligation de confidentialité des


informations, des préconisations prévues par la charte des droits et libertés de la
personne protégée, des décisions du juge.

En ma qualité de mandataire judiciaire à la protection des majeurs, j'ai le devoir


et l’obligation de respecter, lors de la communication des documents sur le majeur
protégé, la confidentialité des informations recueillies.

En outre, nous devons aussi respecter et appliquer, dans l’intérêt du majeur, les lois et
représentations en vigueur. Nous devons nous appuyer sur la charte des droits et libertés
de la personne protégée pour entreprendre l'action. Pour toute modification du lieu de
résidence du majeur protégé, comme une résiliation de bail d’habitation pour entrer en
EPHAD, une requête est adressée au Juge des tutelles. Afin de permettre à la majeure
protégée de se rapprocher de son unique enfant, une demande d’admission en EPHAD à
proximité de son fils a été traitée via l'espace numérique Via Trajectoire engendrant une
liste d'attente sur des places disponibles que nous avons pu joindre à la requête. Son
admission au sein de l'EPHAD Hotel Dieu à Chartres est entérinée en août 2020.

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2. Etat des lieux : analyse de la situation

Divorcée, Mme ROLLAND vivait seule depuis 6 ans en location dans un logement de
type F2 appartenant à un bailleur social. Son appartement est bien entretenu et
coquettement meublé. Elle habite au dernier étage de la résidence HLM au Coudray.

Notre protégée était secrétaire dans le secteur banque assurance. Après l’obtention de
son certificat d’études, elle a intégré un groupe d’assurances et y a travaillé jusqu’à sa
retraite. De son union maritale de 30ans, est né un enfant unique âgé de 41 ans qui est
salarié. Il demeure en Haute-Savoie et maintient des relations téléphoniques quasi
quotidiennes avec sa mère.

Nous constatons avec les partenaires et sur avis médicaux que la majeure protégée a des
pertes de mémoire. Elle se confie « être fatiguée » et a conscience de son état qui se
dégrade chaque jour davantage. Elle perd ses repères dans le temps et sollicite une aide
pour la gestion administrative et financière.

Le rendez-vous hebdomadaire se déroule en présence de la gestionnaire de cas du


réseau MAÏA qui a en charge le suivi de la situation de Mme Rolland. Durant ces
rendez-vous, la mesure de protection est systématiquement reprécisée à la personne
protégée qui n’a pas été en capacité d'en comprendre la portée. Un mois plus tard, au
rendez-vous à domicile hebdomadaire de Mme ROLLAND, notre protégée était dans
l’incapacité de reconnaître les 2 personnes dont moi qui s’étaient précédemment
présentées, ni de savoir le motif de notre venue malgré l’information préalable que nous
lui avions fournie. La problématique du cas étayé dans ce dossier professionnel est
le refus de la majeure protégée de quitter son logement malgré les risques qu'elle
encourait d'y vivre. Il fallait ainsi la faire adhérer au projet envisagé.

Malgré ses troubles cognitifs, la majeure protégée continue de prendre sa voiture. Elle
se confie « ne pas pouvoir sans passer ». La majeure protégée avait reçu une
convocation de la Préfecture de l’Eure-et-Loir à se présenter à la visite médicale dans le
cadre de la prévention routière afin de contrôler son aptitude à la conduite. Malgré les
recommandations de ne plus conduire, elle a conservé son véhicule jusqu'en août 2020.

11
2.1 Les difficultés du majeur

Isolée sans famille à proximité, la seule personne qui rendait visite à notre majeure
protégée est une nièce qui est atteinte de maladie psychiatrique. Notre protégée avec une
altération de la santé, un alzheimer constaté a la nécessité d'intégrer un environnement
sécurisé, un établissement. Son voisin de palier a dû secourir en août 2020 Mme
ROLLAND par la fenêtre de sa chambre pour la sauver d'un basculement de sa
rembarde. Les pompiers sont alors intervenus au domicile de notre majeure protégée.
Son mode de prise en charge en SSR au sein de l'Hôpital Dieu de Chartres,
conformément aux articles R3213-1 à R3213-3 du code de la santé publique, à la suite
d'un acte dangereux est notifié à nos services de l'ATEL28 en admission pour soins
psychiatriques sur décision du représentant de l'Etat.

Août 2020, notre présence au sein de l’hôpital pour l'entretien avec Mme ROLLAND
convoquée pour une audience, était convenue avec les équipes médicales. Le jour de la
visite au sein du service de soins de suite et de réadaptation de l'Hotel Dieu de Chartes,
j'ai croisé avant l'entretien avec le personnel, Mme Rolland un peu désorientée dans le
couloir de l’hôpital. Une infirmière la cherchait au niveau de sa chambre et nous l’avons
retrouvée de l’autre côté de l’aile de son étage. Nous avons ensuite effectué un entretien
avec Mme Rolland au bureau du cadre de santé. L’échange portait sur les conditions
d’hospitalisation, visites et famille de la majeure protégée. La personne protégée nous
relate au fur et à mesure des faits avec une confusion sur les événements, l'heure et les
lieux; des pertes de mémoire sont à noter.

L’entretien avec le corps médical est suivi d’un avis du médecin qui acte par une
notification du non-retour au domicile de Mme Rolland précisant que la patiente n’est
en outre pas en capacité de pouvoir assister à son audience auprès du juge des Tutelles
et qu'elle avait besoin d'assistance.

La cadre de santé nous donne autorisation de pouvoir accompagner notre majeure


protégée à sa chambre. Dans sa chambre d’hôpital qu’elle partage avec une deuxième
personne âgée, la majeure protégée est confuse, elle a perdu son sac à main que le
personnel a retrouvé par la suite dans une autre chambre. Elle y avait ses clés
d’appartement et de voiture ainsi que des documents administratifs. Mme Rolland ne se
souvenait plus dans quel endroit de l’étage du service hospitalier elle avait pu aller avant
de venir se reposer dans sa chambre. 12
2.2 Bilan de la situation socio-économique

La gestion budgétaire conformément aux articles 496 à 515 du code civil doit être
réalisée en fonction du degré d’altération des facultés du majeur protégé concerné, et
mise au service de l’autonomie de ce dernier.

Mme ROLLAND auparavant sous mesure de sauvegarde est sous tutelle. Ses ressources
s'élèvent à 1258.68€ mensuels et ses dépenses mensuelles à 1162.58€. Notre protégée
étant sous tutelle, j'assure le règlement des dépenses auprès des tiers et lui verse un
montant d'argent de vie quotidienne sur son compte carte.

Chez les majeurs protégés, nous rencontrons plusieurs profils concernant le rapport à
l’argent : certains sont constamment dans la demande, de manière agressive ou non,
tandis que d’autres sont dans le désintérêt le plus total. Il faut, dans la mesure du
possible, associer la personne protégée à la construction de son budget prévisionnel.
Nous avons décidé avec Mme ROLLAND de la périodicité du versement de son AVQ
crédité mensuellement sur sa carte bancaire. Les modalités de retrait de cet argent
s'effectuait auparavant principalement pour les courses hebdomadaires achetées avec
son aide à domicile. Les montants des courses étaient variables avoisinant 80€ voir
100€ par semaine. Je tâche de m’adapter à chaque majeur protégé en faisant du cas par
cas. Notre majeure étant hospitalisée, sous tutelle, admise en EPHAD par la suite, son
AVQ crédité représente 10% de ses ressources.

« L’enjeu pour les acteurs du service tutélaire est d’éviter que la personne protégée, du
fait de sa vulnérabilité, ne soit contrainte de réintégrer une place d’enfant et, au
contraire, de lui permettre de poursuivre sa vie d’adulte malgré l’altération de ses
facultés personnelles », comme l’explique Christophe MIEUSEMENT.

Les aides financières en faveur des personnes âgées comprennent en outre les aides
sociales hébergement. Plusieurs conditions sont à remplir afin de permettre à notre
protégée de bénéficier de l'ASH. Cette aide financière est destinée à compenser les frais
d’hébergement et d’entretien de Mme Rolland qui est accueillie en établissement
médicalisé. Afin de faire ressortir la nécessité de l'aide pour la majeure, il nous faut
établir et suivre le budget de la majeure protégée. Le montage et l'instruction du dossier
relatifs à la demande des aides financières sont primordiaux. Outre l'aspect financier
où tout imprévu est à provisionner, la sécurisation dans un environnement médicalisé
était impératif pour notre majeure protégée. 13
Mme ROLLAND étant hospitalisée depuis août 2020 au sein de l'Hotel Dieu avec un
avis médical de non retour au domicile, consent à intégrer une EPHAD. Nous
intensifions la recherche d'une maison de retraite en effectuant en plus de la liste
d'attente sur VIA TRAJECTOIRE un démarchage téléphonique auprès des EPHAD en
Haute-Savoie afin d'expliquer l'urgence du dossier de notre protégée. La liste d'attente
étant longue pour un établissement à proximité de la commune d'Annecy, nous avons
expliqué la problématique à la gestonnaire de cas MAIA ainsi qu'au corps médical et
élargie la recherche au departement de l'Eure-et-Loir après avis de la majeure qui était
d'accord pour rester dans une maison de retraite uniquement dans les environs de
Chartres dans l'attente de pouvoir se rapprocher de son fils unique.

L'hôpital de Chartres où est admise Mme ROLLAND dénombre 3 EPHAD. Leur tarif
journalier varie entre 56€ et 64€ soit entre 1680€/mois et 1920€/mois. Concernant le
financement de ses frais d'hébergement, de dépendance et de soins, j'effectue une
analyse budgétaire et tiens informé ma cheffe de service ainsi que le fils de la protégée.
Le budget initial de Mme ROLLAND comprend en ressources, sa retraite et ses
complémentaires soustrayant en dépenses son loyer, edf, eau, abonnement
téléphonique, sa mutuelle santé ainsi que ses assurances voiture et habitation. Mme
ROLLAND bénéficie avec une évalutation en GIR 5 de l'allocation personnalisée
d'autonomie, conformémént aux articles L232-1 à L232-11 du code sociale de l'action
sociale et des familles, servant pour le règlement des frais d'aide à domicile. Son
budget prévisionnel d'entrée en maison de retraite correspond à ses ressources
actuelles 1268.58€ ( retraite et complémentaires) où j'inclus en dépenses ses frais
prévisionnels d'hébergement EPHAD, sa mutuelle santé ainsi que son assurance
responsabilité civile soit 1821€/mois.

J'informe le fils de Mme ROLLAND de l'évolution de la situation de sa mère ainsi que


de la liste d'attente toujours un peu longue pour une place en EPHAD sur la Haute-
Savoie. Je lui reprécise qu'il existe par ailleurs des aides financières; ainsi en sa qualité
d'obligé alimentaire, conformément à l'article 205 du code civil au vu des ressources
mensuelles de sa mère, une demande de contribution lui sera notifiée. J'entreprends une
gestion aussi transparente que diligente pour chaque majeur. Je précise sur le bilan
patrimonial de la protégée que Mme Rolland ne possède aucun bien immobilier. Le
dossier d'ASH transmis mentionne en outre les éléments sur son fils salarié non marié.

14
Le budget prévisionnel d'entrée en Ephad de Mme ROLLAND est effectif. Nous avons
transmis le dossier de demande d'aide sociale hébergement auprès du Centre Communal
d’Action Sociale (CCAS) de la Mairie du lieu de résidence du Coudray. Le fils, obligé
alimentaire est salarié. Il est notifié après avis de la MDA participer à hauteur 160€ par
mois aux frais d'hebergement de sa mère. La MDA d'Eure-et-Loir octroie à Mme
ROLLAND l'aide sociale avec obligation de reversement des 90% de ses revenus. Une
demande d'APL est effectuée auprès de la CAF après l'admission de Mme ROLLAND
au sein de l'EPHAD Hotel Dieu. Mme Rolland bénéficiant de l'APA à domicile je
transmet la demande de mutation de son allocation pour une actualisation en APA
établissement sur GIR 5.

15
3. La mise en œuvre de l'intervention

La problématique rencontrée dans ce dossier professionnel est le refus de notre majeure


protégée de quitter son logement malgré les risques qu'elle encourait d'y vivre. Il fallait
ainsi la faire adhérer au projet envisagé.

Le maintien à domicile n'est plus envisageable en août 2020. La majeure isolée est
manifestement en danger, même constat des partenaires et intervenants au domicile de
notre protégée (réseau MAIA, aides à domicile, infirmières). Le danger est représenté
pour elle-même et de surcroît pour autrui, avec son alzheimer constaté.

L'orientation vers une maison de retraite est consentie par Mme ROLLAND pendant
son hospitalisation en août 2020. Le certificat médical de non-retour au domicile est
aussi adressé à la Juge des Tutelles. Nous joignons en septembre 2020 à la requête de
résiliation de bail, relatif au sort des meubles, l'inventaire mobilier établi. La chambre
d'Ephad de notre protégée étant meublée, nous avons trié comme mentionné par notre
protégée avec sa nièce les vêtements que Mme ROLLAND a récupèré pour son
installation en EPHAD. Notre majeure protégée a besoin de ses vêtements, chaussures,
effets de toilettes. Les meubles et életroménagers restant sont donnés à sa nièce selon
notification écrite transmise par la protégée, son fils habitant en Haute Savoie ne
pouvant s'en surcharger. La cession de son véhicule à son fils est aussi actée sur cette
notification. L’accord du Juge est nécessaire pour réaliser les actes de disposition
définis par l’article 2 du Décret n° 2008-1484 du 22 décembre 2008 relatif aux actes de
gestion du patrimoine des personnes placées en tutelle, et pris en application des articles
452, 496 et 502 du code civil. Une deuxième requête aux fins d'autorisation de vente
concerrnant la cession du vehicule est adressée au Tribunal accompagnée du budget
précisant le montant des mensualités d'assurance automobile, l'écrit de cession de
véhicule à son fils, copies des soldes de comptes de Mme Rolland ainsi que la
notification de la préfecture d'Eure et Loir invitant Mme ROLLAND à effectuer un
contrôle pour avis médical lui permettant de rouler. Notre protégée n'est plus en
capacité de prendre son véhicule. La juge a autorisé par ordonnance ces 2 demandes.
L'article 1229 du Code de procédure civile dispose qu'une fois la mesure de protection
ouverte le juge statue sur les requêtes qui lui sont adressées dans les trois mois de leur
réception.

16
3.1 Les obstacles et les opportunités dans la relation

J'ai appréhendé cette mesure de protection via 3 axes. Ces aspects m'ont permis de
pouvoir moduler un obstacle rencontré en opportunité dans ma relation avec la majeure
protégée . Mon analyse des axes psychologique et social ont été étayés dans le chapitre
précédent. La difficulté subsistant dans la prise en compte du facteur social est
l'isolement de la majeure protégée dont le fils unique réside dans le département de la
Haute-Savoie.

La lecture du jugement permet d’amorcer le caractère d’exécution provisoire de la


décision de justice de sauvegarde qui influe en Tutelle, au vu des éléments médicaux
notifiés et de l’évolution de la situation de la majeure protégée. La personne protégée
est sous mesure de sauvegarde de justice avec mandat spécial, en qualité de mandataire,
j'agis dans le respect des missions qui nous sont confiées. La sauvegarde de justice ne
pouvant assurer une protection suffisante à la majeure protégée, la juge a statué une
aggravation de la mesure d’une sauvegarde de justice à la Tutelle. L'opportunité de cet
axe juridique dans la relation avec notre protégée est de pouvoir la représenter dans les
actes et de préserver ses intérêts. La mise en œuvre de l'intervention dans le cadre de la
tutelle est définie par la loi dans les articles 440 à 476 du Code civil. Par ailleurs, pour
éviter un allongement des délais de réponse, par la nécessité de fournir un recueil
d'éléments complémentaires d'information, de production de pièces complémentaires, il
m'est indispensable de joindre le maximum d'éléments motivant mes demandes.

L’état de santé de Mme Rolland se dégrade par une altération de ses facultés cognitives
avec une perte de la mémoire. La dimension médicale est un aspect primordial.
L'obstacle dans la relation concernant ce dossier est le refus de la majeure protégée
d'intégrer une maison de retraite. Un diagnostic médical peut induire soit à un
allègement soit à une aggravation d'une mesure de protection. Nous devons ainsi être
attentifs aux certificats médicaux, rapports, suivis d’entretien avec la majeure protégée
et aussi avec tout intervenant de son réseau social. La majeure protégée a été de
nouveau auscultée et un avis médical de non-retour au domcile a été émis en août 2020.
La personne protégée n’est notamment pas en mesure de pouvoir assister à une
audience. Ces informations médicales sont fournies au Juge des Tutelles du Tribunal de
Chartres.

17
3.2 Les avancées

Plusieurs outils (DIPM et PPI en outre) nous pemettent de mesurer nos avancées dans
la gestion du dossier. Nous devons réévaluer, chaque année, l'évolution de la situation
de notre protégée. Ceci est un moyen de vérifier si la mesure est toujours adaptée et si
elle toujours une réponse aux difficultés qui ont motivé sa mise en place.

Le projet personnalisé individuel établissement de la majeure protégée


conformément à l'article D312-10 du Code de l'action sociale et des familles est réalisé
sous la supervision de la directrice du service qui sollicite notre avis de tuteur .

Le PPI de notre protégée intègre différentes dimensions de la majeure. L'équipe


pluridisciplaire (ergothérapeute, psychologue, médecin et assistante sociale) de
l'EPHAD mentionne un avis sur chaque dimension ci-dessous listée de notre protégée.

La dimension physique concerne tout ce qui à trait au corps d’une personne. Notre
majeure protégée est en capacité de se déplacer sans canne, ni fauteuil roulant. La
dimension physique s’applique au domaine fonctionnel (mobilité, fonction essentielle
du corps) et au domaine psychologique (image de soi).

La dimension affective, sur ce cas est définit par l'ensemble des sentiments, émotions,
affects ressentis par notre protégée et suscités par une situation donnée, ceci de manière
consciente ou inconsciente. A l'évocation de l'intervention (de son voisin et des
pompiers) qui a conduit à son hospitalisation en SSR, notre protégée est troublée. Ses
propos n'ont plus de repères spatios temporels.

L'Estime de soi de notre protégée représentant un jugement de valeur que s’accorde une
personne à propos d’elle-même, n'est pas affectée. Notre majeure est atteinte
d'alzheimer. Son estime de soi peut être liée à des réussites ou échecs passés, comme à
une comparaison par rapport à d’autres personnes.

La dimension éducative concerne la capacité d’apprentissage d’une personne, qu’il


s’agisse de savoirs théoriques, ou de savoirs pratiques. Notre protégée participe à des
ateliers d'éveils cognitifs.

La dimension sociale englobe l’ensemble des élements, répondant à des normes


spécifiques permettant à une personne de créer, maintenir, et faire évoluer des liens
relationnels avec d’autres personnes, ou groupes de personnes. Notre protégée étant
isolée sur Chartres, tout est mis en œuvre 18
afin de pouvoir lui trouver une place dans le département de la Haute-Savoie à
proximité de son fils unique. La dimension culturelle définit l'ensemble de rites,
traditions, habitudes répondant à un certain nombre de valeurs sociales, religieuses et
philosophiques communes à un groupe social donné. Notre protégée précise dans ses
directives anticipées être de confession chrétienne. Elle ne sollicite aucun passage
d'association cultuelle.

Le suivi des objectifs annuels communs, de la majeure protégée et de son mandataire,


s'effectue en s'appuyant sur notre DIPM et ses avenants. Le Document Individuel de
Protection des Majeurs conformément à l'article D471-8 du Code de l'action sociale et
des familles a été rédigé en début de mesure avec la majeure. Il est actualisé chaque
année. Une rencontre physique trimestrielle est convenue avec Mme Rolland, elle peut
nous joindre par téléphone ou par le biais du personnel de l'EPHAD pour tout besoin.
Le DIPM comporte l'aspect juridique (un rappel de la nature et des objectifs généraux
de la mesure de protection), l'aspect social et familial de la majeure, l'aspect financier
pour le calcul de la particpation au coût de la mesure, l'aspect environnement (logement,
suivi médical) ainsi que les attentes de notre protégée.

Concernant l'aspect juridique, notre majeure protégée était sous mesure de sauvegarde
suite au signalement du réseau MAIA. Elle a été admise durant notre mandat en SSR en
août 2020 au sein de l'hopital Dieu de Chartres à la suite d'un acte dangereux. Au vu des
avis médicaux, la mesure influe en TUTELLE. Concernant l'aspect financier, notre
protégée participe à sa mesure à hauteur de 10% de ses revenus. Concernant les
avancées sur l'aspect social et la situation familiale de Mme Rolland, retraitée, notre
protégée a pu se maintenir à Chartres dans l'attente de se rapporcher de son fils en
Haute-Savoie. Elle effectue des ateliers d'eveils cognitifs au sein de la maison de
retraite. Sur l'aspect du logement, Mme Rolland concoit qu'une admission en EPHAD
était nécessaire à la suite de son hospitalisation. Notre protégée a obtenu en Août 2020
une place au sein de la maison de retraite Hotel Dieu du groupe hospitalier de Chartres.
Mme ROLLAND n'a pu obtenir de place en maison de retraite en Haute Savoie faute de
place disponible. Dès réception de l'autorisation du Juge, le bailleur social de sa location
du Coudray est informé par courrier recommandé de la demande de résiliation du bail
d'habitation conformément à l'article 426 du code civil.

19
CONCLUSION

La majeure protégée au cœur de l'accompagnement

vers une orientation en EPHAD

Cette étude présente les facteurs spécifiques inhérents de l'accompagnement vers une
orientation en établissement de notre protégée.

En qualité de mandataire judiciaire à la protection des majeurs, nous possèdons notre


propre expérience empirique sur la gestion du projet personnalisé conçu avec notre
majeur protégé. Chaque majeur protégé étant une singularité, l'éventail des situations
nous permet de réinventer à chaque fois notre manière de travailler.

La connaissance de la démographie d'une région est importante afin de déterminer la


typologie des majeurs protégés que nous pourrons gérer lors de notre activité, dans
l'optique inclusive du projet personnalisé. La rationalisation de l'accompagnement
représente les limites de notre exercice.

L'exemple du cas pratique de Mme R. majeure protégée en milieu hospitalier sur


Chartres, reflète une complexité des démarches à réguler. L'approche administrative
serait somme toute différente si notre protégée se trouvait à proximité de son fils unique
habitant en Haute-Savoie.

Notre cadre juridique posé, sur un point de vue factuel la mesure de protection est une
Tutelle qui circonscrit la mission qui est la nôtre. Pour fluidifier la situation, la
collaboration avec les partenaires nous permet de finaliser le projet d'entrée en EPHAD.

Nous représentons l'intéret de la personne protégée. Concernant son choix du lieu de vie
comment le respecter? Afin de valider le projet en établissement, il faut que notre
majeure s'approprie le projet.

Notre mission est de protéger notre majeure dans l'ensemble de ses dimensions sous un
prisme bienveillant.
GLOSSSAIRE

Actes de disposition définis par l’article 2 du Décret n° 2008-1484 du 22 décembre


2008 relatif aux actes de gestion du patrimoine des personnes placées en tutelle, et pris
en application des articles 452, 496 et 502 du code civil - Article 2 tels « les actes qui
engagent le patrimoine de la personne protégée, pour le présent ou l'avenir, par une
modification importante de son contenu, une dépréciation significative de sa valeur en
capital ou une altération durable des prérogatives de son titulaire »

LOGEMENT définition article 426 du code civil « Le logement de la personne


protégée et les meubles dont il est garni, qu'il s'agisse d'une résidence principale ou
secondaire, sont conservés à la disposition de celle-ci aussi longtemps qu'il est
possible....qu'il soit disposé des droits relatifs à son logement ou à son mobilier par
l'aliénation, la résiliation ou la conclusion d'un bail, l'acte est autorisé par le juge ou par
le conseil de famille s'il a été constitué, sans préjudice des formalités que peut requérir
la nature des biens. »

Réseau MAIA méthode d'action pour l'intégration des services d'aide et de soins dans
le champ de l'autonomie ; La méthode MAIA a d’abord été créée pour répondre aux
besoins des personnes atteintes d’Alzheimer et signifiait « Maisons pour l’Autonomie et
l’Intégration des malades Alzheimer ». Elle a, depuis 2011, élargi son champ d’action.
C’est aujourd’hui une Méthode d’Action pour l’Intégration des services d’aide et de
soins dans le champ de l’Autonomie. 352 dispositifs MAIA étaient en fonctionnement
fin 2016, couvrant 98% du territoire français.

La TUTELLE est définie par la loi dans les articles 440 à 476 du Code civil.

« La personne qui, pour l'une des causes prévues à l'article 425, doit être représentée
d'une manière continue dans les actes de la vie civile, peut être placée en tutelle. »
BIBLIOGRAPHIE

La majeure protégée au cœur de l'accompagnement

vers une orientation en EPHAD

Code civil DALLOZ

Entre autonomie et contraintes Le sociographe 2015/ n° 50

pages 73 à 85 A. BAUDRY-MERLY, L. HARDY

Entrer et résider en maison de retraite Revue française des affaires sociales 2008 /1,

pages 191 à 204 E. MACIA, N. CHAPUIS-LUCCIANI, D. CHEVE

Les requins de la fin de vie R. LENGLET & J.L TOULY

Protéger un majeur vulnérable L. PECAUT – RIVOLIER

Synthèse sur la participation des personnes protégés dans la mise en œuvre des
mesures de protection juridique ANESM juillet 2012
ANNEXES

ANNEXE 1 : Via Trajectoire

ANNEXE 2 : Budget / Bilan Patrimonial

ANNEXE 3 : Santé Mutuelle


ANNEXE 1 - VIA TRAJECTOIRE

ViaTrajectoire permet d’échanger et de partager de manière sécurisée les données


nécessaires à la coordination des interventions.
ANNEXES 2 - BUDGET
BILAN PATRIMONIAL que nous pouvons retrouver sur UNIT via

SUIVI DE DOSSIER

 DOSSIER

 PATRIMOINE ---bilan patrimonial


ANNEXE 3 – SANTE MUTUELLE
La majeure protégée au cœur de l'accompagnement

vers une orientation en EPHAD

La notion de devoir d'agir dans le cadre de notre profession de Mandataire judiciaire à la


protection des majeurs représente les moyens mis en place afin de résoudre un
problème.

Nous sommes en exercice de mandataire au sein d'une association sous un prisme


ethico-déontologique, la finalité étant de pouvoir appréhender en n'occultant pas le
versant clinique, l'ensemble des questions permettant l'accompagnement.

De fait, dans le cadre de cet écrit, nous donnons une coloration aux éléments manquants
(histoires et hypothèses, cadre juridique, aides financières, etc...) Les axes ainsi détaillés
nous permettent d'apporter les réponses attendues afin d'accompagner la majeure
protégée vers son admission en EPHAD.

Mots clés

Protéger un majeur vulnérable

L'intérêt de la personne protégée

Face à l'alzheimer

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