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Thème :
Les maladies invalidantes et accompagnement dans « la
parentalité, la vie familiale »
plus spécifiquement la maladie d’Alzheimer
Lysa ABID
Katia AIT KACI
Zineb AZIZI
Bertille FORTIN
Sommaire
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• Les accueils de jour et structures de répit accueillent les malades pour une certaine durée. Ils
permettent de relayer les aidants dans la prise en charge de leur proche atteint par la maladie
d'Alzheimer.
• Les Pôles d'Activités et de Soins Adaptés (PASA) sont des espaces aménagés au sein des
établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Ils proposent aux
résidents ayant des troubles du comportement modérés des activités sociales et thérapeutiques.
• Les Unités d'Hébergement Renforcées (UHR) sont implantées au sein des EHPAD. Elles
accueillent des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ayant des troubles du
comportement sévères et proposent des activités adaptées.
• Les Services Polyvalents d'Aide et de Soins à Domicile (SPSAD) et les Services de Soins
Infirmiers à Domicile (SSIAD) permettent une prise en charge médicale et paramédicale
adaptée aux patients atteints de la maladie d'Alzheimer et vivant à leur domicile.
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Outre ces options, les aidants peuvent, à l’instar des personnes malades, s’adresser aux associations
départementales France Alzheimer et maladies apparentées pour accéder à des ressources sur la
maladie, à un espace de soutien, d’écoute et d’information bienveillant ainsi qu’à plusieurs
dispositifs :
- La formation des aidants
- Le café mémoire
- Le groupe de parole
- La Halte Relais
- Les séjours vacances
➢ Les dispositifs juridiques
Lorsque la démence apparaît et que les facultés cognitives de la personne malade ne lui permettent
plus de pourvoir seule à ses intérêts, il est parfois nécessaire de recourir à l’arsenal juridique. Plusieurs
mesures peuvent être adoptées, plus ou moins incapacitantes pour la personne malade selon les
difficultés qu’elle rencontre :
- L’habilitation judiciaire pour représentation du conjoint
- Le mandat de protection future
- L’habilitation familiale
- La sauvegarde de justice
- La curatelle
- La tutelle
➢ Les dispositifs financiers :
Une fois le diagnostic de maladie d’Alzheimer confirmé, la première étape pour recevoir une prise
en charge adaptée des prestations de santé par l’Assurance Maladie est de demander la reconnaissance
ALD (Affection longue durée) pour le patient. Cette démarche s’effectue en collaboration avec le
médecin et permet de bénéficier d’une prise en charge à 100% des soins, traitements et examens
relatifs à la maladie .
Il est également essentiel de faire rapidement la demande d’une Carte Mobilité Inclusion (CMI)
auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Cette carte, venue
remplacer les cartes d’invalidité, de priorité et de stationnement, reconnaît à son détenteur un
handicap lié à la maladie et lui ouvre droit à certains avantages.
Il existe par ailleurs d’autres aides financières auxquelles les personnes malades ou leurs proches
aidants sont éligibles :
• L’allocation personnalisée d’autonomie à domicile (APA) ;
• L’allocation de solidarité spécifique aux personnes âgées (ASPA) ;
• L’aide sociale pour l’hébergement (ASH) et hébergement temporaire ;
• Les aides fiscales à domicile ;
• Les aides des mutuelles et des caisses de retraite ;
• La prise en charge des frais de transport ;
• Les aides au logement à domicile : l’Aide Personnalisée au logement (APL), l’Allocation de
Logement Familiale (ALF) ou l’Allocation de Logement Sociale (ALS) ;
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• Le droit au répit de l’aidant, (aide financière pour faire appel à des dispositifs tels que l’accueil
de jour, l’hébergement temporaire ou l’aide à domicile).
• Le congé pour maladie de longue durée et les indemnités journalières
• La pension d’invalidité
• La prestation de compensation du handicap
• Le passage à la retraite
• L’allocation adulte handicapée (AAH)
• Les compléments à l’allocation adulte handicapée
• Aides au transport
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On constate donc qu’en France la maladie d’Alzheimer est particulièrement vue sous le prisme de la
dépendance, en essayant de quantifier la dépendance des personnes, en créant des structures pour
personnes dites dépendantes.
2. Alzheimer et citoyenneté
On peut définir comme citoyenneté « la qualité qui permet à une pers d’être reconnue comme membre
de la société ». Ce statut de citoyen permet d’accéder à des droits, mais confère aussi des obligations.
Dans un article publié dans « Gérontologie et société », Armelle Debru et Catherine Ollivet considère
la citoyenneté sous 3 angles :
- Appartenir ( à la société)
Cette question de l’appartenance soulève la question de l’inclusion des personnes malades, en
particulière d’Alzheimer, dans des structures ouvertes à tous, en oppositions aux structures
spécialisées, plus isolées.
Par ailleurs, les proches aidant la personne malade peuvent s’invertir dans ce soin de telle manière
qu’ils se mettent à part de la société. Ainsi la maladie d’une personne peut indirectement affecter la
citoyenneté de ses proches.
- Exercer (ses droits)
Comme dit dans la partie précédente, le droit français offre plusieurs possibilités d’aides financières.
Mais l’exercice des droits englobe aussi le droit à la dignité, au respect de la vie privée. Or certains
aspects de la prise en charge de la maladie peuvent mettre à l’épreuve ses droits.
Un droit qui peut être exercé par les personnes souffrant de maladies neuro-dégénérative est le droit
d’écrire des directives anticipées. Elles permettent à la personne d’indiquer ses préférences
concernant sa prise en charge future, voire sa fin de vie. Elle peut les écrire avant que son état ne
s’aggrave. En dehors des directives anticipées, la personne est en droit d’être impliquée dans sa prise
en charge, cela comprend notamment le fait d’être écouté par les soignants, de pourvoir participer à
ses décisions de santé, aux actes de la vie quotidienne.
- Déclarer (citoyenneté vécue publiquement)
Dans ce point l’article questionne une certaine tendance des établissements de prise en charge de la
maladie de ne pas être accueillants des personnes extérieures, de peut-être vouloir cacher une partie
de la réalité. Cela nous ramène à l’exclusion des personnes de la société.
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Des professionnels spécialement formés aux techniques de soins et de communication adaptées aux
personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de maladies neuro-dégénératives interviennent dans
le PASA. L’équipe est composée d’un psychomotricien ou d’un ergothérapeute, d’assistants de soins
en gérontologie, et d’un psychologue pour les résidents et leurs familles.
Le PASA accompagne quotidiennement les résidents dans le bon déroulement d’une journée «
comme à la maison » : cuisine, préparation de la table, jardinage…
Des animations thérapeutiques et occupationnelles sont également organisées pour maintenir les
acquis, préserver l’autonomie et favoriser le bien-être des résidents comme des ateliers mémoire,
chants, peinture, massage…
➢ Les unités d’hébergement renforcées :
Une UHR (unité d’hébergement renforcée) est un espace aménagé dans un EHPAD (établissement
d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) afin d’héberger des personnes âgées ayant la
maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée entraînant d’importants troubles du comportement
qui altèrent leur sécurité et leur qualité de vie.
Contrairement aux PASA (pôles d’activités et de soins adaptés) qui accueillent les résidents à la
journée, les UHR proposent un accompagnement nuit et jour. En moyenne, 12 à 14 personnes y sont
accueillies.
L’unité d’hébergement renforcée propose sur un même lieu : l’hébergement, les soins et les activités
sociales et thérapeutiques, qu'elles soient individuelles ou collectives.
Des professionnels soignants spécialement formés à l’accompagnement de personnes ayant des
troubles du comportement liés à la maladie d’Alzheimer ou apparentée interviennent dans l’UHR :
un médecin, un infirmier, un psychomotricien ou un ergothérapeute, un aide-soignant, une aide
médico-psychologique, un assistant de soins en gérontologie, un psychologue pour les résidents et les
familles.
Le projet d’accompagnement et de soins est élaboré avec chaque personne hébergée en lien avec la
famille et l’équipe soignante : participation à certaines activités thérapeutiques (atelier mémoire,
musicothérapie…), respect des habitudes de vie de la personne et de son rythme…
Les activités au sein des UHRs sont articulées autour de trois grands axes :
o Les capacités physiques et cognitives : travail sur la mémoire, maintien des repères spatio-
temporels (travaux manuels, expression corporelle, relaxation…),
o Les fonctions sensorielles (musicothérapie, espace Snoezelen…),
o Le lien social (activités en commun, chant, sorties, repas…).
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Le site Aides Alzheimer est construit sur le modèle d’une « ville » divisée en quatre « quartiers », qui
représentent chacun quatre grands types d’information ; les dispositifs d’accompagnement,
financiers, juridiques et ceux concernant l’aide aux aidants. Pour chaque dispositif sont proposés : un
descriptif de l’aide, des vidéos, des fiches pratiques, des liens vers les sites d’information et des
conseils ciblés issus de l’expertise et de l’expérience de France Alzheimer et maladies apparentées.
Nanou, l'auxiliaire de vie, a partagé son expérience en accompagnant Madame X dans ses gestes
quotidiens, y compris les tâches ménagères. Depuis trois ans, Nanou a observé que Madame X répète
régulièrement les mêmes histoires, présente des signes d'oubli fréquent, et éprouve des difficultés à
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la reconnaître. Ces symptômes ont incité Nanou à contacter le fils de Madame X, qui a ensuite réalisé
des bilans médicaux, dont une IRM, pour distinguer les maladies d'Alzheimer et de Parkinson.
Chaque jour, Nanou assure le bien-être de Madame X en se présentant avec bienveillance et en l'aidant
à prendre son petit déjeuner et son traitement, à effectuer sa toilette et à accomplir des tâches
ménagères. Elle s'engage activement à stimuler Madame X en rangeant des objets ensemble pour lui
rappeler sa responsabilité dans sa maison.
Nanou fait preuve de patience en écoutant attentivement Madame X, cherchant à comprendre les
causes de son anxiété et de son agitation. Elle utilise des gestes apaisants, tels que des caresses, et
parfois, elle admet de devoir mentir pour éviter des moments d'agitation.
Pour faciliter les repas, Nanou indique dans le frigo les repas du jour avec des dessins. Elle motive
Madame X à sortir de chez elle, à faire des courses pour rompre la routine, et lui montre que ses choix
sont importants. Elle évoque également des jardins magnifiques pour stimuler son intérêt.
Dans le but d'améliorer la mémoire de Madame X, Nanou utilise différentes techniques, notamment
des voyages dans le passé, des activités de souvenir avec des photos familiales, la revue d'albums et
le visionnage de films marquants. Elle travaille également avec la famille pour établir un planning
d'activités préférées de Madame X avant la maladie, encourageant notamment le jardinage.
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l’utilité de ces interventions sont régulièrement évaluées avec le patient, son l’entourage et les
professionnels qui participent aux soins.
Le médecin traitant, en tant que prescripteur, a un rôle central dans la mise en œuvre des soins et
aides nécessaires au maintien de l’autonomie fonctionnelle et du bien- être :
-Expliquer au patient et avec son accord, à l’entourage, les bénéfices cliniques attendus de chaque
intervention.
-Encourager, en lien avec le psychologue, le patient et son entourage à s’engager dans les soins
(acceptation et utilité des aides et soins).
-Discuter dans un cadre pluridisciplinaire et en lien avec les spécialistes des TNC, le psychologue,
l’ergothérapeute ou le cadre infirmier en charge des soins à domicile, les bénéfices cliniques et des
limites des interventions.
-Soutenir l’entourage et notamment les aidants dans la recherche d’information et de formation et de
soutien face au handicap.
-Entretenir le dialogue avec son patient malgré les troubles cognitifs et du langage.
La prise en charge est globale avec des objectifs thérapeutiques définis pour le patient, l’aidant et
l’environnement.
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IV. Sources
• Fondation Vaincre Alzheimer
o https://www.vaincrealzheimer.org/la-maladie/quelques-chiffres/
o https://www.vaincrealzheimer.org/avoir-un-proche-malade/aidants-familiaux/
• https://www.inserm.fr/dossier/alzheimer-maladie/
• «Des résidents de plus en plus âgés et dépendants dans les établissements d’hébergement pour
personnes âgées » enquête de 2019 par la DREES
• « Vivre à domicile avec la maladie d’Alzheimer » article mis à jour en septembre 2023
o https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/vivre-a-domicile/vivre-a-domicile-avec-une-
maladie-ou-un-handicap/vivre-domicile-avec-la-maladie-dalzheimer
• « Apa : qu'est-ce que le Gir 1, 2, 3 ou 4 de la grille Aggir ? » octobre 2021
o https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1229
• Armelle Debru, et Catherine Ollivet. « Citoyenneté et Alzheimer », Gérontologie et société, vol.
30/120, no. 1, 2007, pp. 115-126.
• Fabrice Gzil. « Maladie d’Alzheimer et droits de l’Homme », Gérontologie et société, vol.
39/154, no. 3, 2017, pp. 9-17.
• Feuille de route maladies neuro-dégénératives 2021-2022
o https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/plan_pmnd.pdf
• Le plan contre les maladies neuro-dégénératives 2014-2019 (Mis à jour le 4 février 2021)
o https://www.gouvernement.fr/action/le-plan-contre-les-maladies-neuro-degeneratives-2014-
2019
• France Alzheimer et maladies apparentées
o https://www.francealzheimer.org/comprendre-la-maladie/la-maladie-dalzheimer/aides-
sociales-financieres/
• Vivre avec la maladie Alzheimer, 21 avril 2021
o https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/maladie-alzheimer/vivre-maladie-
alzheimer#text_6113
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