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A. Généralités
Champ d'application
Le régime italien de sécurité sociale protège contre les risques maladie, maternité, invalidité,
vieillesse, décès (survivants), chômage, accidents du travail et maladies professionnelles, et sert des
prestations familiales.
Le régime général obligatoire d'assurance (Assicurazione generale obbligatoria – AGO) couvre la
grande majorité des travailleurs salariés et indépendants. Les travailleurs de certaines professions
libérales (notamment avocats, médecins, architectes et ingénieurs) sont affiliés à des fonds
spécifiques en fonction de leur catégorie professionnelle.
Le régime général assure les travailleurs salariés du secteur privé contre l'ensemble des risques.
Pour les travailleurs indépendants, les prestations servies dans le cadre du régime général peuvent
faire l'objet de réglementations spécifiques. Les travailleurs indépendants ne sont généralement pas
couverts par l'assurance chômage ni en matière d'indemnités journalières de maladie. La couverture
contre les accidents du travail et les maladies professionnelles ne concernent pas non plus tous les
travailleurs indépendants.
Les dispositifs abordés dans cette note visent les travailleurs salariés du secteur privé.
Organisation
Les soins de santé, sous la tutelle du Ministère de la santé (Ministero della Salute), sont administrés
par les régions et les communes (à travers les unités sanitaires locales ou ASL).
Sous la tutelle du Ministère du travail et des politiques sociales (Ministero del Lavoro e delle
Politiche Sociali) :
• les indemnités journalières de maladie et de maternité sont servies aux travailleurs du
secteur privé par l'Institut national de sécurité sociale – Istituto Nazionale della Previdenza
Sociale (INPS)* –, également compétent pour l'encaissement des cotisations et pour le
paiement des prestations d'invalidité-vieillesse-décès (survivants) et de chômage, ainsi que
des prestations familiales.
• l'Institut national d'assurance contre les accidents du travail et les maladies professionnelles
– Istituto Nazionale per l'Assicurazione contro gli Infortuni sul Lavoro (INAIL) – se charge
du recouvrement des cotisations et du versement des prestations de l'assurance accidents du
travail et maladies professionnelles.
* L'INPS assure la quasi-totalité des employés des secteurs privé et public, ainsi que la majeure
partie des travailleurs indépendants.
Financement
Le régime italien de sécurité sociale est financé par les cotisations sociales versées par les
employeurs et les assurés, ainsi que par les impôts.
Le service national de santé, géré au niveau régional, est financé par les résidents par le biais des
impôts.
Consulter les taux de cotisations applicables en Italie.
B. Maladie-maternité
1. Soins de santé
Le Service national de santé (Servizio Sanitario Nazionale, SSN) – système public d'assurance
maladie – propose à tous les résidents des soins de santé de base.
À noter
Afin de bénéficier des soins de santé servis dans le cadre du régime universel, il est nécessaire de
s'inscrire auprès du Service national de santé en s'adressant à l'administration sanitaire locale (ASL)
de son lieu de résidence. L'assuré obtient ensuite une carte de santé (tessera sanitaria - carta
nazionale dei servizi) certifiant l'inscription et le droit aux soins de santé.
Prestations
Les produits pharmaceutiques sont répartis en 3 tranches (A, C, H). Les médicaments prescrits
selon la tranche A sont ceux considérés essentiels ou qui traitent les maladies chroniques. Ils sont
pris en charge par le SSN, mais chaque région est libre d'exiger une participation (ticket sanitario)
par produit ou ordonnance. Les médicaments de la catégorie C, utilisés pour traiter des pathologies
moins lourdes, sont entièrement à charge des patients. Un même produit peut appartenir aux 2
catégories en fonction de ses différents usages. La tranche H regroupe les traitements administrés en
milieu hospitalier.
Les préparations de catégorie A sont remboursées sur la base du tarif le moins cher. Le pharmacien
a le devoir de proposer le produit qui sera le mieux pris en charge. Si le patient refuse l'usage du
générique, le montant supplémentaire est à sa charge.
NB : Si les prestations octroyées par le SSN sont les mêmes sur l'ensemble du territoire italien, les
modalités de prise en charge sont susceptibles de varier d'une région à l'autre. La législation
nationale prévoit en effet un certain nombre de tarifs de référence tout en laissant aux régions la
possibilité d'adapter les dispositifs prévus en fonction de leurs particularités (par exemple, en termes
de population, de structures médicales présentes sur le territoire ou de fonds disponibles). Il est
conseillé de consulter le portail de sa région de résidence ou de s'adresser aux autorités sanitaires
locales* afin d'obtenir des informations personnalisées.
* Anciennement USL (Unità Sanitaria Locale), la dénomination de ces administrations varie
désormais d'une région à l'autre : Azienda Sanitaria Locale (ASL), Azienda Unità Sanitaria Locale
(AUSL) ou Azienda USL, Azienda Sanitaria Provinciale (ASP), etc. Au niveau national, on parle
communément d'ASL.
Les soins médicaux et dentaires sont dispensés dans les établissements gérés par les ASl ou par des
médecins agréés par le SSN. L'assuré a le libre choix du médecin généraliste parmi ceux qui sont
conventionnés. Le médecin spécialiste ne peut être consulté que sur prescription du généraliste.
Quant aux hôpitaux, ils dispensent des soins aux patients hospitalisés mais peuvent aussi assurer des
soins en consultation externe. L'admission à l'hôpital se fait sur prescription du médecin généraliste
ou d'un spécialiste conventionné (sauf en cas d'urgence).
Les soins de base comprennent :
• les soins de médecine générale, dispensés gratuitement* ;
• les soins de pédiatrie ;
• les soins liés à la maternité, certains entièrement pris en charge (détails sur le site du
Ministère de la santé) ;
• l'hospitalisation, gratuite dans les établissements agréés (hôpitaux publics ou privés). Toute
demande liée au confort reste à la charge du patient (par exemple, chambre particulière) ;
• la prescription de médicaments.
* La délivrance de certains certificats médicaux est sujette à tarification. De même, les visites à
domicile qui ne relèvent pas d'une urgence médicale ou ne s'inscrivent pas dans un programme
d'assistance à domicile pour personnes à mobilité réduite, ainsi que celles qui interviennent en
dehors des horaires de consultation habituels, peuvent nécessiter la participation du patient.
Les autres prestations (consultations de spécialistes, soins dentaires, cures thermales, prothèses,
examens de laboratoire, soins orthopédiques) ne sont que partiellement prises en charge par les
ASL. La prise en charge peut être plus importante, voire totale, pour certains patients (par exemple,
en raison de leurs faibles ressources, de leur appartenance à une catégorie particulière, ou d'une
maladie chronique).
Les patients qui ne bénéficient pas d'exemption sont redevables du coût des consultations
spécialisées dispensées en ambulatoire, et des traitements qui y sont associés, dans la limite de
36,15 € par prescription.
Le recours aux services d'urgence (pronto soccorso in ospedale) est généralement soumis à
participation du patient dès lors que son état n'est pas jugé critique (sauf s'il intervient sur
prescription médicale). Les enfants de moins de 14 ans ne sont pas redevables du ticket modérateur
et certaines catégories de patients peuvent également en être exonérées.
Le salarié employé sous contrat à durée déterminée n'a droit aux indemnités de maladie que pour
une durée équivalente à celle travaillée au cours des 12 derniers mois, avec un minimum de 30 jours
d'indemnisation (et dans la limite de 180 jours). De plus, son employeur actuel ne lui verse que le
nombre d'indemnités qui correspond au nombre de jours travaillés pour son compte. Si d'autres
indemnités sont dues, elles sont versées directement par l'INPS.
Versement
Les indemnités journalières de maladie (indennità di malattia) représentent 50 % du salaire
journalier moyen pendant les 17 premiers jours de versement, puis 66,66 %. Elles sont servies après
un délai de carence de 3 jours* et jusqu'à 180 jours par an. En cas d'hospitalisation, le montant de
l'indemnité est réduit à 2/5 pour l'assuré sans charge familiale.
Les indemnités journalières sont imposables.
* En fonction des contrats de travail, les jours de carence sont parfois entièrement compensés par
l'employeur.
À noter
Une personne en situation de chômage peut bénéficier des indemnités de maladie dès lors que son
affection se déclare dans les 2 mois qui suivent la cessation d'un contrat à durée indéterminée.
L'indemnité versée à cette occasion est réduite de 2/3.
3. Maternité
Les prestations de maternité sont imposables.
a) Congé de maternité
La salariée enceinte bénéficie d'un congé de maternité indemnisé. En général, les indemnités de
maternité (indennità per congedo di maternità) sont payées directement par l'employeur et déduites
des cotisations sociales dues à l'INPS.
En principe, le congé de maternité couvre obligatoirement les 2 mois qui précèdent l'accouchement
et les 3 mois qui le succèdent. Sous réserve d'obtenir les certificats médicaux attestant de l'absence
de risques pour la santé de la femme enceinte et de l'enfant à naître, la femme salariée peut toutefois
continuer à travailler pendant le 8e mois de grossesse. Elle peut ensuite reporter les jours travaillés
durant ce mois pour prolonger son congé après l'accouchement. Toujours dans les mêmes
conditions, elle peut désormais également choisir de bénéficier de l'intégralité de son congé après
son accouchement.
En cas d'adoption, il est possible de bénéficier d'un congé de 5 mois (congé qui peut être
partiellement ou totalement cédé au père).
Pendant le congé de maternité, l'assurée perçoit une indemnité journalière égale à 80 % de son
salaire moyen journalier, sans plafond.
Lorsque la mère décède, est gravement malade ou abandonne son enfant, ou quand l'enfant est
confié exclusivement au père, ce dernier bénéficie du congé postnatal que la mère n'a pas utilisé. Il
est alors indemnisé selon les mêmes modalités (congedo di paternità).
Les travailleurs salariés sont couverts dès le 1er jour de travail. Pour bénéficier des prestations,
aucune période minimum d'affiliation n'est requise. De même, si l'employeur ne s'est pas acquitté
des cotisations obligatoires, son salarié demeure indemnisable par le régime dès lors qu'il entre dans
son champ d'application*.
* À l'inverse, les travailleurs indépendants couverts par le régime ne sont indemnisables que
lorsqu'ils sont à jour en matière de cotisations sociales.
Seules les prestations les plus courantes sont abordées ci-dessous. Pour un aperçu plus complet,
consulter le guide INAIL.
Incapacité temporaire
Les prestations sont servies pour toute incapacité provoquant une absence de travail de plus de
3 jours.
Les soins médicaux et chirurgicaux sont dispensés par le Service national de santé (SSN) et par les
services de soins de l'INAIL pour certains services médicaux spécialisés, prothèses et réadaptation.
Certains médicaments non sujets à remboursement dans le cadre du SSN peuvent donner lieu à une
prise en charge de la part de l'INAIL.
Incapacité permanente
Le taux d'incapacité de la victime est évalué par l'INAIL. Aucune prestation n'est attribuée si le taux
d'incapacité est inférieur à 6 %. S'il est compris entre 6 % et 15 %, la liquidation de la rente
s'effectue sous forme de capital dont le montant dépend du taux d'incapacité et de l'âge de l'assuré.
Hommes et femmes sont distingués afin de tenir compte de la différence d'espérance de vie entre
eux. Une rente mensuelle est versée lorsque le taux d'incapacité est supérieur à 15 %.
Le montant de la rente mensuelle, qui vise à compenser d'une part la perte de revenus et d'autre part
la réduction de la qualité de vie dues à l'accident ou à la maladie, est déterminé à partir de plusieurs
tables de coefficients qui tiennent compte du taux d'incapacité de l'assuré et du revenu de référence.
Les revenus de référence diffèrent selon les secteurs de travail. Pour le secteur industriel, ils
correspondent à la rémunération moyenne perçue durant l'année précédant la cessation d'activité. Au
1er janvier 2020, cette rémunération se situe entre un minimum annuel de 16 373,70 € et un
maximum de 30 408,30 € (à partir de juillet 2020 : entre 16 636,20 € et 30 895,80 €).
La rente, non imposable, est majorée de 5 % pour le conjoint et pour chacun des enfants à charge de
moins de 18 ans. Son montant peut être réévalué en parallèle à la révision du taux d'incapacité,
pendant 10 ans pour les accidents du travail et jusqu'à 15 ans pour les maladies professionnelles.
Survivants
En cas de décès de l'assuré dû à un accident du travail ou à une maladie professionnelle, les
survivants ayant droit à une rente sont :
• le conjoint ;
• les enfants mineurs ;
• les enfants à charge qui poursuivent leurs études et n'exercent pas d'activité rémunérée,
jusqu'à 21 ans (lycées et instituts professionnels) ou 26 ans (université) ;
• les enfants inaptes au travail ;
• en cas d'absence de conjoint ou d'enfants : les parents à charge de l'assuré (dans ce cas, la
rente est servie à vie) ; frères et sœurs à charge qui vivaient sous le même toit que l'assuré et
remplissent les mêmes conditions que celles prévues pour les enfants.
Les rentes sont attribuées à partir du lendemain du décès. La rente au conjoint est versée à vie, sauf
en cas de remariage.
Le montant de la rente (rendita ai superstiti) correspond à 50 % du salaire de référence pour le veuf
ou la veuve, 40 % pour chaque orphelin de père et de mère, 20 % pour chaque orphelin de père ou
de mère, et 20 % pour chacun des autres bénéficiaires. La rente de survivant versée suite à un décès
survenu depuis 2014 est calculée sur la base de la rétribution maximale conventionnelle du secteur
industriel tandis que celle qui découle d'un décès antérieur à cette date est calculée à partir de la
rémunération annuelle effective de l'assuré (dans la limite des plafonds légaux).
À noter
• Le montant total des rentes de survivants ne doit pas dépasser le salaire de référence. Le cas
échéant, les rentes sont ajustées proportionnellement.
• La rente de survivant n'est pas imposable.
• Elle est réévaluée chaque année.
• La rente de survivant versée par l'INAIL peut être cumulée avec les pensions de survivant
servies par l'INPS dans le cadre de l'assurance pensions.
D. Invalidité-vieillesse-survivants
1. Invalidité
En Italie, l'assurance invalidité comprend 2 types de prestations :
• l'allocation d'invalidité (assegno ordinario di invalidità), servie aux personnes dont la
capacité de travail dans les emplois correspondant à leurs aptitudes est réduite d'au moins
1/3 de façon permanente à la suite d'une maladie ou d'une infirmité physique ou mentale ;
• la pension d'incapacité (pensione di inabilità), servie aux personnes qui se trouvent dans
l'impossibilité totale et permanente de poursuivre n'importe quelle activité professionnelle à
la suite d'une maladie ou d'une infirmité physique ou mentale.
a) Conditions d'attribution
Pour bénéficier de l'une de ces deux prestations, l'assuré doit justifier de 5 années de cotisations
(soit 260 semaines cotisées) dont au moins 3 ans (c'est-à-dire 156 semaines de cotisations) au cours
des 5 années précédant la demande. Lorsque l'invalidité est due à une cause professionnelle autre
qu'un accident du travail, aucune durée d'affiliation minimum n'est exigée.
Les prestations d'invalidité sont servies à compter du 1er jour du mois suivant celui de la demande.
L'allocation d'invalidité est liquidée pour 3 ans. Elle peut être renouvelée sur demande 2 fois pour 2
autres périodes de 3 ans (soit 9 ans au total). Ensuite, elle est reconduite automatiquement sous
réserve de contrôles éventuels.
Cumul
• L'allocation d'invalidité peut être partiellement cumulée avec un revenu tiré d'une activité
professionnelle. Pour plus d'informations, se renseigner auprès de l'INPS.
• La pension d'incapacité ne peut être cumulée avec aucun revenu tiré d'une activité
professionnelle salariée ou indépendante. De même, elle ne peut pas être cumulée avec des
prestations de chômage ou d'autres prestations qui servent à remplacer ou compléter des
revenus.
• À l'âge de la retraite, l'allocation d'invalidité et la pension d'incapacité sont remplacées par
une pension de vieillesse (si les conditions prévues sont remplies).
b) Montant
La loi du 8 août 1995 (réforme du régime italien de pensions) a entraîné des règles transitoires
toujours en vigueur aujourd'hui, notamment en ce qui concerne le calcul de la prestation
d'invalidité. Ainsi, il convient de distinguer les assurés pour la première fois avant et après le 1 er
janvier 1996.
Le montant des prestations d'invalidité est déterminé selon la formule suivante :
Salaire de référence x nombre d'années d'assurance
Le salaire de référence est défini comme suit :
• pour les personnes qui, au 31 décembre 1992, justifiaient d'au moins 15 années de
cotisations : rémunérations moyennes (dans la limite d'un plafond) des 5 dernières années
• pour les personnes qui, au 31 décembre 1992, justifiaient de moins de 15 années de
cotisations : rémunérations moyennes (dans la limite d'un plafond) des 5 à 10 dernières
années
• pour les personnes ayant commencé à travailler après 1995, le salaire de référence est basé
sur la totalité des cotisations versées durant la carrière.
Personnes assurées avant 1996 (pour les périodes de cotisations accumulées jusqu'au 31 décembre 2011)
Le montant des prestations correspond au salaire de référence multiplié par le nombre d'années
d'assurance dans la limite de 40, ainsi que par un pourcentage compris entre 2 % et 0,9 % en
fonction du salaire de référence (aliquota di rendimento). Plus le salaire est élevé et plus le taux est
faible.
À noter
Pour le calcul de la pension d'incapacité : sont considérées comme années de cotisations, en plus
des années effectives, les années comprises entre la liquidation de la pension et l'âge légal de la
retraite.
Personnes assurées avant 1996 (pour les périodes de cotisations ultérieures au 1er janvier 2012)
Pour les périodes de cotisations ultérieures au 1er janvier 2012, le montant de la pension est calculé
de la même manière que pour les personnes ayant commencé à travailler en 1996 ou après.
Personnes assurées à compter de 1996
Le montant des prestations est lié aux cotisations ; il est calculé en multipliant le montant total des
cotisations (revalorisé tous les ans selon le taux moyen d'augmentation du PIB des 5 dernières
années) par un coefficient variable selon l´âge, et progressivement augmenté selon l'espérance de
vie. Lorsque le taux d'invalidité est d'au moins 74 %, l'ancienneté est augmentée de 2 mois par an
(dans la limite de 5 ans).
2. Vieillesse
a) Conditions d'attribution des pensions de vieillesse
Âge de la retraite
En Italie, l'âge légal de départ à la retraite est fixé à 67 ans.
Voir aussi
• Âges de la retraite en Europe
c) Calcul de la pension
De même que pour les prestations d'invalidité, 2 systèmes de calcul de pensions de vieillesse
coexistent en Italie en fonction de la date de début d'assurance. Le système contributif (nouveau
système) tient compte du montant des cotisations sur l'ensemble de la carrière, alors que le système
rétributif (ancien système) prend uniquement en compte la moyenne des rémunérations perçues au
cours des dernières années de vie professionnelle.
La date d'adhésion à l'assurance vieillesse détermine le mode de calcul de la pension :
• toutes les personnes assurées pour la première fois après 1995 auront une pension calculée
uniquement sur la base du système contributif ;
• les personnes qui étaient assurées avant 1996 auront une pension calculée sur la base du
système rétributif pour les périodes de travail allant jusqu'au 31 décembre 2011 et sur la base
du système contributif pour les périodes postérieures.
Pour chaque année de cotisations (dans la limite de 40 ans), entre 0,9 % et 2 % du salaire moyen*
sont pris en compte pour le calcul de la pension (taux dégressif en fonction des revenus).
* Le salaire pris en compte pour le calcul correspond au :
• salaire moyen des 5 dernières années pour les personnes ayant totalisé 15 ans de travail ou
plus au 31 décembre 1992 ;
• salaire moyen des 5 à 10 dernières années pour les personnes ayant totalisé moins de 15 ans
de travail au 31 décembre 1992.
Calcul de la pension pour les périodes de cotisations postérieures à 2011
La pension minimum s'élève à 6 695,91 € par an (2020). Elle n'est garantie que pour les pensionnés
dont les revenus imposables sont inférieurs à 2 fois son montant (pour les personnes en couple, le
plafond est relevé à 4 fois la pension minimum, soit 26 783,64 € par an*).
Il n'existe pas de montant maximum de la pension.
* Si les revenus familiaux sont plus importants, un supplément de pension moins élevé est attribué
(70 % pour des revenus annuels jusqu'à 33 479,55 € ou 40 % pour revenus jusqu'à 40 215,24 €).
3. Survivants
On parle de pension de réversion (pensione di reversibilità) lorsque le défunt était pensionné (ou
en cours de liquidation d'une pension) et de pension indirecte (pensione indiretta) dans les autres
cas.
La pension de survivant (pensione ai superstiti) vise les proches de l'assuré qui percevait une
pension (vieillesse ou incapacité) ou qui justifiait soit de 15 ans de cotisations, soit de 5 ans de
cotisations dont 3 ans au cours des 5 dernières années*.
* Si l'assuré n'avait pas droit à une pension, les survivants peuvent prétendre à une allocation sous
la forme d'un versement unique (indennità una tantum) dès lors que le décès ne donne pas lieu au
versement d'une rente de survivants par l'INAIL et que les revenus des ayants droit ne dépassent pas
le plafond d'attribution de l'allocation d'aide sociale (assegno sociale). Son montant correspond à
celui de l'allocation d'aide sociale (soit 459,83 € en 2020), multiplié par le nombre d'années de
cotisations du défunt. Cette prestation est accordée aux ayants droit de l'assuré dont l'activité
professionnelle a débuté après 1995. Si le défunt exerçait une activité auparavant, et sous réserve
qu'il ait versé au moins 1 an de cotisations sur les 5 années précédant son décès, ses ayants droit
disposent d'un an pour demander une allocation (indennità per morte) correspondant à 45 fois les
cotisations IVS versées (entre 22,31 € et 66,93 €).
Peuvent prétendre à une pension de survivant :
• le conjoint
• le conjoint divorcé et non remarié auquel l'assuré versait une pension alimentaire (assegno
divorzile)
• les enfants à charge de l'assuré au moment de son décès :
• âgés de moins de 18 ans
• jusqu'à 21 ans (lycées et instituts professionnels) ou 26 ans (université) en cas
d'études à temps plein
• invalides, tant que dure l'incapacité de travail
• les petits-enfants mineurs à charge du défunt
• s'il n'existe pas d'autres survivants (conjoint, enfants ou petits-enfants) ayant droit à
pension :
• les parents à charge qui, au décès de l'assuré, étaient âgés d'au moins 65 ans et ne
percevaient aucune pension ;
• en l'absence de parents à charge, les frères ou sœurs non mariés et invalides qui, au
décès de l'assuré, étaient à sa charge et ne perçoivent pas de pension.
Le droit à pension du conjoint survivant cesse en cas de remariage. La pension est alors remplacée
par un versement unique correspondant à 2 annuités.
Le montant de la pension servie aux survivants correspond à un pourcentage de la pension de
l'assuré, soit :
E. Prestations familiales
Depuis mars 2022, les prestations décrites dans cette partie sont remplacées par l'allocation
universelle unique pour enfants à charge (assegno unico e universale per i figli a carico).
L'allocation par foyer (assegno al nucleo familiare) peut continuer à être versée dans certaines
conditions, mais elle ne concerne plus les foyers avec des enfants à charge.
Allocation universelle unique pour enfants à charge (AUU) : Prestation accordée à partir du 7e
mois de grossesse et servie jusqu'au 18e anniversaire de l'enfant (jusqu'à 21 ans pour les enfants qui
suivent des études ou une formation professionnelle, sont bénévoles dans le cadre du servizio civile
universale, sont à la recherche d'un emploi, ou dont les revenus professionnels sont inférieurs à
8 000 € par an). Aucune limite d'âge n'est fixée pour les enfants atteints d'un handicap (prestation
versée tant qu'ils demeurent à la charge de leurs parents).
Le montant de l'allocation universelle varie en fonction de la composition de la famille et de ses
revenus. Pour un enfant mineur, il est compris entre 50 € et 175 € par mois ; pour un enfant majeur
(18-21 ans), il se situe entre 25 € et 85 € par mois. Des majorations sont prévues à partir du 3e
enfant à charge, lorsqu'un des enfants présente un handicap, quand les deux parents travaillent (sous
conditions de ressources), ou pour les mères âgées de moins de 21 ans. Plus d'informations.
3. Allocations de maternité
* En 2020, l'ISEE ne doit pas excéder 17 416,66 €.
ISEE (Indicatore della Situazione Economica Equivalente) : Une attestation d'indicateur
économique peut être exigée pour l'octroi de certaines prestations sociales ou l'accès à des services
d'utilité publique à des tarifs privilégiés (électricité ou gaz, par exemple). Afin de l'obtenir, il est
nécessaire de remplir une DSU (Dichiarazione Sostitutiva Unica) et de l'adresser à l'organisme qui
dispense la prestation, à l'INPS, à sa commune de résidence ou à un centre d'assistance fiscale
(CAF). Elle comporte notamment des informations relatives aux revenus du foyer, aux biens
immobiliers ou aux prestations déjà accordées. Le calcul de l'ISEE est ensuite effectué par l'INPS.
Les mères qui ne travaillent pas ou dont l'activité ne fournit pas une protection suffisante en cas de
maternité peuvent bénéficier d'une des 2 allocations suivantes :
• prévue pour les activités atypiques et discontinues, l'allocation de maternité versée par l'État
(assegno di maternità dello Stato) est attribuée sous conditions de cotisations (soit 3 mois
entre les 18 et 9 mois qui précèdent la grossesse ou l'adoption). En 2020, son montant
maximal correspond à 2 143,05 € ;
• l'allocation de maternité versée par la commune de résidence (assegno di maternità dei
comuni) est liée aux revenus de la famille*. En 2020, son montant maximal correspond à
348,12 € par mois (soit 1 740,60 € pour 5 mois).
Démarches
• La demande d'allocation de maternité de l'État doit être faite auprès de l'INPS dans les
6 mois qui suivent l'accouchement ou l'accueil de l'enfant.
• La demande d'allocation de maternité de la commune se fait auprès de la commune de
résidence du demandeur, dans le même délai que celui prévu pour l'allocation de maternité
de l'État.
F. Chômage
Le régime d'assurance chômage italien prévoit des prestations liées aux cotisations et vise tous les
salariés du secteur privé. Il n'existe pas de régime d'assistance chômage ni de possibilité d'assurance
volontaire.
Versement
Le montant de la prestation est égal à 75 % du revenu mensuel moyen des 4 dernières années pour
les salaires inférieurs ou égaux à 1 227,55 € par mois. La partie des revenus mensuels de référence
excédant ce plafond est indemnisée à 25 %. L'indemnité ne peut toutefois pas dépasser un montant
fixé chaque année (1 335,40 € bruts par mois en 2020). En outre, son montant diminue de 3 % par
mois à compter du 4e mois d'attribution.
La prestation est servie chaque mois pour une durée correspondant à la moitié de celle cotisée sur
les 4 dernières années. Elle peut donc être accordée jusqu'à 2 ans.
Cumul
• En cas de reprise de l'activité professionnelle, le cumul de la NASpI avec des revenus est
possible dès lors que ces derniers ne dépassent pas 8 000 € par an (4 800 € en cas d'activité
indépendante). Le montant de l'indemnité est alors diminué. Le cas échéant, le travailleur est
tenu d'informer l'INPS de ses futurs revenus dans le mois qui suit le début de la nouvelle
activité. Si l'intéressé reprend une activité pour le compte de son dernier employeur ou d'un
associé de celui-ci, le versement de la NASpI est interrompu.
• Le versement de la NASpI cesse lorsque son titulaire remplit les conditions pour bénéficier
d'une pension de vieillesse ou anticipée.
• La NASpI n'est pas cumulable avec l'allocation d'invalidité (l'assuré qui remplit les
conditions pour bénéficier des 2 prestations doit choisir celle qu'il sollicite).
Demande
La NASpI peut être attribuée au plus tôt après 8 jours d'inactivité. Si la demande est effectuée passé
ce délai, la prestation est versée à compter du lendemain de la demande. Sauf cas particuliers (par
exemple grossesse ou maladie), la demande d'allocation doit être formulée auprès de l'INPS dans les
68 jours qui suivent la cessation de l'activité professionnelle.
Toute demande est considérée comme une déclaration de sa disponibilité sur le marché du travail.
Par conséquent, le demandeur doit se présenter dans un délai de 15 jours auprès d'un centre pour
l'emploi afin de définir les modalités de sa réinsertion sur le marché du travail.
À noter
• Il est possible de suspendre le versement de la NASpI en cas de reprise de l'activité
professionnelle pour une durée inférieure ou égale à 6 mois et de le reprendre une fois le
CDD terminé, à condition de communiquer à l'INPS – dans le mois qui suit la reprise – ses
futurs revenus.
• Le bénéficiaire de l'indemnité de chômage qui remplit les conditions peut, sur demande,
recevoir une prestation supplémentaire pour charge familiale (assegni familiari).
Voir aussi
• Organismes de sécurité sociale italiens
• Taux de cotisations en Italie
• Le système de santé italien (organisation)