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LES LOIS-CADRES DES POLITIQUES DE LA VIEILLESSE

Les lois qui constituent les politiques de la vieillesse s’inscrivent dans un historique législatif bien
spécifique de politiques publiques qui se sont intéressés chronologiquement à :
- La lutte contre la paupérisation des personnes âgées et à la possibilité de proposer
des prises en charge à domicile.
- La création de dispositifs spécifiques comme des allocations dédiées aux personnes
âgées (la prestation spécifique dépendance en 1997 puis l’allocation personnalisée
d’autonomie en 2001) ou encore des parcours de santé spécifiques aux personnes âgées
(PAERPA, déployés depuis 2014 sur les territoires).
PAERPA : démarche expérimentale qui vise à préserver l’autonomie de la personne âgée le plus
longtemps possible.

La loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) du 28 décembre 2015.


Cette loi a pour objectif d’améliorer la qualité de prise en charge des personnes âgées et
l’accessibilité des services, à domicile ou en établissement spécialisé. Au-delà de ces objectifs
généraux, la loi ASV oriente spécifiquement la politique de l’autonomie vers une priorisation de la
prise en charge des personnes âgées dépendantes à domicile en intégrant :
- La revalorisation de l’APA domicile, c'est-à-dire de l’APA perçue par les personnes âgées
dépendantes qui se maintiennent dans leur domicile grâce à des aides extérieures, au regard
de l’APA établissement, qui, elle, est perçue en EHPAD par exemple. Cette revalorisation a
été menée pour aider et inciter les personnes à rester chez elles
- La création d’un droit au répit pour les aidants, reconnus comme un maillon indispensable
du processus de prise en charge des personnes. Une dotation annuelle de 500€ par aidant
permet d’aider au financement de solutions de répit
- La mise en place d’une aide versée par les conseils départementaux afin de permettre aux
personnes prises en charge à domicile l'accès à des nouvelles technologies de domotique
(téléassistance, appareils connectés, instrumentations pour faciliter les gestes de la vie
quotidienne, dont les transferts).

LA SPÉCIFICITÉ DU SECTEUR GÉRONTOLOGIQUE

La différentes approches de la prise en charge du vieillissement


La notion de gérontologie
La gérontologie désigne l’étude du vieillissement des populations dans un environnement
social, économique et politique.

Grille AGGIR : outil de mesure national de la perte d’autonomie, outil d’évaluation multidimensionnel,
proposé par la CNSA, qui permet de questionner l’environnement des personnes (habitat, logement,
ressources financières, liens sociaux et aidants).

Approche gérontologique et prise en charge des personnes


Le développement d’une approche gérontologique a été suivi d’une modification des modalités de
prise en charge des personnes âgées en France. Alors qu’il a longtemps été pensé comme
systématique, le placement en institution spécialisé est aujourd’hui perçu comme une solution de
dernier recours par les personnes et leur entourage.

En France, dans les années 1990, la création d’établissements spécialisés de type EHPAD a été
particulièrement importante, pensée comme une solution de prise en charge collective efficiente. Or,
et d'après les consultations nationales récentes, comme celle du rapport Libault, de très nombreux
français ne conçoivent pas d’entrer un jour dans ce type de structure médico-sociale. Ce paradoxe
place le secteur gérontologique français dans une situation inédite de non-adaptation aux besoins
et attentes de la population vieillissante.
La plupart des personnes âgées qui entrent dans une situation de perte d’autonomie le sont à cause
d’un environnement non adapté (le logement en premier lieu). Ces personnes ne relèvent pas
spécifiquement d’une prise en charge spécialisée gériatrique et peuvent se maintenir à domicile, sous
condition de compensation de leur perte d’autonomie. C’est souvent leur premier choix, même dans
des situations parfois considérées comme risquées, et particulièrement onéreuses.

Les solutions médicalisées, d’expertise gériatrique, n’interviennent que quand la perte d’autonomie
s’aggrave et se conjugue à des pathologies souvent graves. Avec une durée de séjour moyenne de 2
ans et 11 mois en EHPAD, il est impossible de considérer ce type de structure comme une modalité
de prise en charge de personnes sur le long terme.

L’offre d’établissements et les services


La prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie est divisée entre le domicile des
personnes et le milieu institutionnel.

L’approche domiciliaire
L’approche domiciliaire a été portée par la loi ASV de 2015, avec la revalorisation de l’APA à
domicile, impactant de manière importante les choix opérés par les personnes pour financer
différentes aides, comme le recours à des services à la personne. Les services d’aide et
d’accompagnement à domicile (SAAD) et les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD)
sont aujourd’hui les principaux dispositifs institutionnels d’accompagnement à domicile des
personnes, en appui aux aidants, qui participent à plus de 60% de l’accompagnement aux gestes de
la vie quotidienne.

Des institutions spécialisées


Les résidences services seniors et les résidence autonomie
Ces résidents proposent une prise en charge non médicalisée. Bien souvent, l’entrée dans ces
institutions se fait après un accident biographie (décès du conjoint) et permet aux personnes
accueillies de maintenir une certaine forme d’autonomie dans les gestes de la vie quotidienne et les
liens sociaux.

Les EHPAD
Les EHPAD constituent aujourd’hui la modalité terminale de prise en charge de la perte d’autonomie.
Ces structures médicalisées sont à différencier des établissements considérés comme des
hébergements de type résidence autonomie, mais qui sont non médicalisés.

Les alternatives actuelles et les innovations


Le développement de structures de répit et de soutien aux aidants
L’aide au répit à domicile passe par des dispositifs permettant de pallier l’absence temporaire de
l’aidant principal, tout en proposant une continuité de prise en charge de l’aidé.

Le “baluchonnage” a été développé en 1999. Son objectif consiste à “permettre aux aidants
familiaux de s’octroyer un répit à l’extérieur de leur foyer durant une à deux semaines, et cela en
toute tranquillité d’esprit et sans devoir obliger leur proche à quitter leur domicile”.
Un intervenant professionnel “baluchonneur” se déplace à domicile et demeure 24h/24 au domicile
de l’aidé.
Son intervention, qui dépasse un simple “gardiennage”, permet un regard professionnel sur la
situation de l’aidé et de l’aidant, et donc, en plus d’un répit pour l’aidant, de bénéficier d’une
expertise et de conseils pour améliorer la prise en charge.

Les nouvelles technologies ou gérontotechnologies


Les avancées technologiques actuelles constituent pour le secteur du grand âge des
gérontotechnologies. Une des premières gérontotechnologies, aujourd’hui largement répandue en
France, est la téléalarme, devenue téléassistance. Cette avancée technologique permet de
participer au maintien à domicile de personnes en perte d’autonomie. Les formes de téléassistance
sont aujourd’hui en train d’évoluer dans la majorité des pays développés.
LES PRESTATIONS EN FAVEUR DES PERSONNES ÂGÉES

Les prestations sociales du “grand âge” relèvent de la technique d’assistance sociale et sont
considérées comme des allocations de solidarité non contributives. Leur financement est supporté
majoritairement par les conseils départementaux et certaines autres composantes de la protection
sociale, comme la CNSA ou encore la branche vieillesse de la Sécurité sociale.

La prédominance de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA)


APA à domicile : prestations en espèces qui permettent d’aider à régler les dépenses nécessaires au
maintien de la personne à domicile (prestations d’aide à domicile, matériel de type téléassistance,
travaux d’aménagement, financement d’un accueil temporaire).
Il faut être âgé de 60 ans ou plus, résider en France, être reconnu comme en perte d’autonomie.
Cette demande se fait auprès de différents opérateurs comme les services du conseil départemental
sur les territoires, les CCAS et CIAS.

APA en établissement : permet d’aider la personne à payer une partie de la prise en charge en
établissement spécialisé (EHPAD)

L’aide sociale à l’hébergement (ASH)


Cette allocation, versée par le conseil départemental, permet d’aider les personnes aux ressources
insuffisantes pour financer les frais liés à l’hébergement en établissement (résidence autonomie,
EHPAD, USLD) ou en accueil familial. L’attribution de l’ASH est soumis à conditions :
- avoir plus de 65 ans
- vivre en france
- avoir des ressources inférieures au montant des frais d’hébergement de la structure
médico-sociale choisie
- que la structure en question soit habilitée à l’aide sociale

Les autres prestations de solidarité


Le fonds de solidarité vieillesse (FSV)
Créé par la loi du 22 juillet 1993, le fonds de solidarité vieillesse est un établissement public à
caractère administratif en charge, entre autres, de financer le minimum vieillesse, soit l’allocation
de solidarité aux personnes âgées (ASPA).

L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA)


En parallèle du versement de l’APA par les conseils départementaux, une prestation de solidarité,
l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), permet de prendre en charge non pas la
perte d’autonomie des personnes, mais le risque pauvreté-exclusion sociale associé à des
pensions de retraite trop faibles. Financée par le fonds de solidarité vieillesse (FSV), l’ASPA
constitue aujourd’hui un filet de sécurité permettant d’éviter des situations d’extrême pauvreté de
personnes de plus de 65 ans.
- être âgé de plus de 65 ans
- résider en France
Demande qui doit être fait auprés de la caisse d’assurance vieillesse

La loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement.


Cette loi vise à construire une société où chacun puisse bien vieillir et, propose d’améliorer et de
faciliter le quotidien des personnes âgées et de leur entourage. En clair, c’est une politique tournée
vers l’autonomie.
De ce fait, cette loi à pour objectif d’anticiper les conséquences du vieillissement et d’inscrire cette
période de vie dans un parcours répondant le plus possible aux attentes des personnes au niveau du
logement, du transports, de vie sociale et citoyenne et d'accompagnement.
Cette loi donne la possibilité d’avoir de l’accompagnement à domicile pour que les personnes âgées
puissent vieillir chez elles dans de bonnes conditions. Donc, cela renforce les droits et libertés des
personnes âgées en leur apportant une meilleure protection.
Plusieurs mesures ont été mises en place pour permettre aux personnes âgées de préserver au
mieux leur autonomie et à leurs proches aidants de recevoir un soutien adapté à leur situation. De par
cette loi, plusieurs mesures ont été élaborées.
Il y a eu la réforme de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) à domicile. Et puis, les plafonds
nationaux des plans d’aide ont augmenté afin d’augmenter le nombre d’heures d’aide à domicile à
ceux qui en ont besoin. Ensuite, il y a eu une reconnaissance de l’action des proches aidants de
personnes âgées en perte d’autonomie. Une personne qui vient en aide de manière régulière, à titre
non professionnel, pour accomplir une partie ou la totalité des actes de la vie quotidienne d'une
personne âgée en perte d’autonomie peut être considérée comme un proche aidant. Ainsi, peut être
considéré comme proche aidant de la personne aidée :

● Son conjoint
● Le partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin
● Un parent
● Une personne résidant avec elle ou entretenant avec elle des liens

De plus, la loi instaure un droit de répit, intégré à l'APA pour permettre aux proches aidants de prendre
un temps de repos. Et puis, les logements-foyers ont été rebaptisés en résidences-autonomie et
modernisés. Enfin, il y a eu une réaffirmation des droits et des libertés des personnes âgées, ils ont la
possibilité de désigner une personne de confiance dans le cas où elles rencontreraient des difficultés
dans la compréhension de leurs droits.

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