Vous êtes sur la page 1sur 3

Baccalauréat Cliquez ici pour taper du texte.

Session 2016

Épreuve : SCIENCES ET TECHNIQUES


SANITAIRES ET SOCIALES

Durée de l’épreuve : 3 heures

Coefficient : 7

PROPOSITION DE CORRIGÉ

1
QUESTION 1: Indiquer les éléments qui font de la maladie d’Alzheimer une priorité de
santé publique.

Si l’on s’en tient à la définition de la santé publique , de l’OMS (en 1952), il s’agit: « La santé publique
est la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et d’améliorer la santé et la vitalité
mentale et physique des individus, par le moyen d’une action collective concertée visant à : assainir le
milieu, lutter contre les maladies ; enseigner les règles d’hygiène personnelle ; organiser des services
médicaux ; mettre en œuvre des mesures sociales propres à assurer à chaque membre de la
collectivité un niveau de vie comparable avec le maintien de la santé ».

On peut donc estimer qu’un problème est dit de « santé publique » s’il remet en cause
l’équilibre et le fonctionnement de la société par son importance ou ses conséquences.
De même, la santé publique prend en charge collectivement la santé de la population dans son
milieu de vie, qu’il s’agisse de soins, de prévention, d’éducation ou d’hygiène sociale.
Les caractéristiques qui permettent d’établir les éléments qui déterminent que la maladie
d’Alzheimer est une priorité de santé publique sont donc :
- L’importance des personnes atteintes de cette maladie (225 000 nouveaux cas chaque
année, en 2012, la France compte 850 000 personnes atteintes, la maladie pourrait
toucher plus de 2.1 millions de personnes en 2040, en cas d’absence de traitement), la
maladie touche également environ 3 millions de personnes (le patient et ses proches),
- Les caractéristiques invalidantes de la maladie (selon l’évolution de la maladie, la
personne devient totalement dépendante),
- L’absence de traitement curatif : la maladie ne se guérit pas (en moyenne après la
pause du diagnostic, l’espérance de vie est 8.5 ans),
- Son coût financier est important, tant pour les familles et les aidants que pour la santé
publique : en moyenne 1000€ restent à la charge des familles,
- Les moyens requis sont très importants : formation de personnels pour la dépendance,
les structures de soins, et tout le suivi du parcours du patient requiert des
investissements.

QUESTION 2 : Montrer que la prise en charge de la maladie d’Alzheimer s’appuie sur


les différentes composantes du système de santé.

La maladie d’Alzheimer et sa prise en charge reposent sur les différentes composantes du


système de santé, compte tenu de son importance (le nombre de patients suivis), et de ses
besoins (le parcours de soin des patients requiert des moyens).
Rappelons tout d’abord quelles sont les composantes du système de santé, l’OMS définit le
système de santé comme « toutes les activités, officielles ou non, qui portent sur les services
de santé, mis à la disposition d'une population, et sur l'utilisation de ces services par la
population ».
Le système de santé français comprend les éléments qui permettent d'identifier et de satisfaire
les besoins de la population. Il est constitué par trois grands groupes : les acteurs du système
de santé, les institutions chargées de l'organisation administrative et financière, et la
population en tant qu'utilisatrice.
Les acteurs du système sont les médecins généralistes et spécialistes, infirmiers, pharmaciens
(et les laboratoires pharmaceutiques), les structures de soins et de prévention (hôpitaux,
EHPAD, maisons de retraite, …), psychologue, gérontologues. Ils disposent de moyens
matériels (équipements) et humains (personnel médical, paramédical, administratif).
Les administrateurs sont constitués par le ministère de la Santé, qui a la charge de définir
politiques de santé publique, et d’établir les plans quinquennaux, son rôle est de garantir

2
l'amélioration de l'état sanitaire de la population ; à l’échelle régionale, les décisions de l’État
vont être relayées par les ARS (Agences Régionales de Santé) qui vont elles-mêmes organiser
et impulser le système de santé « local ».
Le dernier acteur du système de santé va être la population, soit les patients/usagers eux-
mêmes qui vont utiliser les soins, et bénéficier de prévention, cette même population va
également contribuer au financement de ce système par le biais des cotisations sociales et des
impôts.
On constate donc que la prise en charge de la maladie d’Alzheimer repose clairement sur les 3
composantes du système de santé :
- Les acteurs ont un rôle de prévention, de diagnostic, et d’accompagnement de la
maladie,
- L’État et les structures organisent la mise en place d’action par le biais de plans
quinquennaux qui renouvèlent des objectifs en fonction de l’évolution des besoins,
- Les patients et leur entourage qui vont « consommer » les soins, l’entourage va
également permettre d’accompagner sur le terrain les actions des acteurs de soins.

QUESTION 3: La maladie d'Alzheimer engendre, à un stade avancé, une perte d'autonomie


des malades. Cette perte d’autonomie implique des difficultés chez les aidants familiaux.
En partant de ces difficultés, montrer que les réponses apportées visent à préserver la
santé et le bien-être social des aidants.

La maladie d’Alzheimer est invalidante, elle se traduit par l’absence de traitement curatif, la
personne ne peut vivre seule et sans une surveillance permanente. La pathologie touche donc
directement le patient, mais aussi sa famille et son entourage. La maladie bouleverse la vie de
la personne qui en souffre, elle a également des répercussions directes et durables sur celle de
son aidant le plus proche qui l’accompagne quotidiennement. On estime que l’entourage
assure plus de 70 % des tâches d'accompagnement de la personne dépendante.

Dans la maladie d’Alzheimer, les aidants vont donc avoir un rôle fondamental : ces derniers
peuvent être les proches (époux, épouses, enfants, frères, sœurs notamment), ainsi que des
accompagnants rémunérés (Auxiliaire de vie sociale notamment, les aides-ménagères, …).
Pour aider les aidants familiaux (dont 1/3 décède avant la personne souffrante d’Alzheimer),
un statut a donc été créé, ce statut permet une reconnaissance financière et facilite l’activité
salariée de ces aidants (leurs droits se trouvent renforcé dans leur entreprise, 1/10 personne en
activité salarié, aide un membre en situation de dépendance après son travail).

La loi a mis en place le droit au répit, permettant aux aidants qui accompagnent les personnes
atteintes d'une grande perte d'autonomie de prendre un temps de repos en finançant l'accueil
de la personne aidée dans une structure adaptée à ses besoins. Elle a également mis en place le
« congé » de soutien familial (le salarié peut cesser son activité 3 mois, renouvelable jusqu’à 1
an pour le privé, et 3 ans pour le service public).

L’APA (Allocation personnalisée d’autonomie) a également été revue à la hausse avec une
revalorisation (puisque environ 1000€ restent à la charge des familles).

Ces mesures permettent de faciliter l’accompagnement des personnes aidées et d’assurer une
reconnaissance à leurs aidants, qui peuvent eux aussi très largement de la situation.

Vous aimerez peut-être aussi