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Technologies d'assistance

Principaux faits
• Les technologies d’assistance sont une expression générique qui
recouvre les systèmes et les services liés à la prestation de produits et de
services d’assistance.
• Les aides techniques permettent de maintenir ou d’améliorer la mobilité
et l’autonomie des individus, contribuant ainsi à leur bien-être.
• Les aides auditives, les fauteuils roulants, les technologies d’aide à la
communication, les lunettes, les prothèses, les piluliers et les aides à la
mémoire sont tous des exemples d’aides techniques.
• À l’échelle mondiale, plus d’un milliard de personnes ont besoin d’une ou
plusieurs aides techniques.
• Avec le vieillissement de la population et l’augmentation de la prévalence
des maladies non transmissibles, le chiffre des personnes ayant besoin
d’au moins une aide technique dépassera les deux milliards d’ici à 2030,
de nombreuses personnes âgées ayant besoin de deux ou plusieurs
d’entre elles.
• À l’heure actuelle, seuls 10% des personnes qui en ont besoin ont accès
aux aides techniques.

Les aides techniques permettent aux personnes de vivre dignement, en bonne santé, d’être
productives et indépendantes, de se former et de prendre part au marché du travail et à la vie
civique. Ces aides réduisent également la nécessité de recourir à des services sanitaires et
d’accompagnement formels, à des soins de longue durée et au travail des aidants.

En l’absence d’aides techniques, les personnes sont souvent exclues et condamnées


à l’isolement et à la pauvreté, ce qui aggrave encore les répercussions de la maladie
et du handicap sur la personne, sa famille et la société.

À l’heure actuelle, seuls 10% des personnes qui en ont besoin ont accès aux aides
techniques, du fait des coûts élevés et de l’absence de sensibilisation, de la
disponibilité limitée, du manque criant de personnel convenablement formé, de
politiques adaptées et de financement.
À qui les technologies d’assistance peuvent-elles
être utiles ?
Les personnes qui ont le plus besoin des technologies d’assistance sont :

• Les personnes handicapées ;


• Les personnes âgées ;
• Les personnes atteintes de maladies non transmissibles telles que le diabète et les
accidents vasculaires cérébraux ;
• Les personnes atteintes de troubles mentaux, notamment de démence et d’autisme ;
• Les personnes atteintes de perte fonctionnelle progressive.

Santé, bien-être et avantages socioéconomiques


Les technologies d’assistance peuvent avoir un impact positif sur la santé et le bien-
être d’une personne et de sa famille, ainsi que des avantages socioéconomiques plus
vastes. Par exemple :

• Le bon usage des aides auditives par les jeunes enfants conduit à une meilleure
acquisition du langage, sans laquelle les possibilités d’éducation et d’emploi d’une
personne atteinte de déficience auditive sont gravement réduites. 1
• Les fauteuils roulants manuels améliorent l’accès à l’éducation et à l’emploi tout en
réduisant le coût des soins en limitant les risques d’escarres et de rétractation des tissus.
• Les technologies d’assistance peuvent permettre aux personnes âgées de continuer à
vivre à leur domicile et retarder ou prévenir le besoin de soins de longue durée. 2
• Les chaussures thérapeutiques pour les diabétiques réduisent l’incidence des ulcères au
pied, prévenant ainsi les amputations des membres inférieurs et la charge financière qui
en découle pour les systèmes de santé. 3

Besoins non satisfaits au niveau mondial


Dans le monde, nombreuses sont les personnes qui ont besoin de technologies
d’assistance mais qui ne peuvent y avoir accès. Voici quelques exemples :

• 200 millions de personnes malvoyantes n’ont pas accès aux dispositifs permettant de
corriger une mauvaise vue.
• 75 millions de personnes ont besoin d’un fauteuil roulant et parmi celles-ci, seules 5 à
15% en ont un.
• 466 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’une perte auditive.
Actuellement la fabrication d’aides auditives répond à moins de 10% des besoins
mondiaux.
• Le manque de personnel dans le domaine des technologies d’assistance est flagrant :
plus de 75% des pays à revenu faible n’ont aucun programme de formation de
prothésistes et d’orthésistes.
Les pays où la prévalence des problèmes de santé liés au handicap est la plus élevée
sont fréquemment ceux où les agents de santé qualifiés dans les technologies
d’assistance sont les moins nombreux (leur nombre ne dépassant pas 2
professionnels pour 10 000 habitants dans certains cas).

Dans les pays à revenu faible, l’inaccessibilité financière est la principale raison pour
laquelle les personnes qui en ont besoin en sont privées.5

Difficultés
Politique

Rares sont les pays dotés d’une politique ou d’un programme national relatif aux
technologies d’assistance. Dans de nombreux pays, l’accès aux technologies
d’assistance dans le secteur public est restreint ou inexistant.

Dans les pays à revenu élevé, les aides techniques sont souvent en nombre réduits
ou ne sont pas couvertes par les régimes d’assurance-maladie ou de protection
sociale, conduisant à d’importantes dépenses directes à la charge des utilisateurs et
de leurs familles.

Par exemple, dans un certain nombre de pays européens, il n’est pas rare que les
pouvoirs publics ne fournissent aux personnes âgées qu’une seule aide auditive,
même si la plupart des personnes atteintes d’une perte de l’audition liée à l’âge
(presbyacousie) ont besoin de deux aides auditives.

Produits

Le secteur des aides techniques est actuellement limité et spécialisé, et il répond


principalement aux besoins des milieux à revenu élevé. Il existe des lacunes
importantes en matière de financement public, de systèmes de prestation de services
à l’échelle nationale, de travaux de recherche et développement centrés sur
l’utilisateur, de systèmes d’approvisionnement, de normes de qualité et de sécurité, et
de conception de produits adaptés aux différents contextes.

Approvisionnement

Dans les pays à revenu élevé, les services sont souvent mal coordonnés et non
intégrés. Les gens doivent se rendre à de multiples rendez-vous prévus à différents
endroits, ce qui coûte cher et ajoute au fardeau imposé aux utilisateurs et aux aidants,
ainsi qu’aux budgets de santé et de protection sociale.
Dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, la prestation d’aides
techniques par les services publics n’existe pas. Ceux qui peuvent se le permettre
achètent les aides techniques directement auprès d’une pharmacie, d’une clinique
privée ou d’un atelier.

Les franges les plus défavorisées de la population dépendent des dons occasionnels
ou des organisations caritatives, qui distribuent souvent de grandes quantités de
produits de moindre qualité ou d’occasion. Il n’est pas rare que ces produits soient mal
adaptés à l’utilisateur ou à l’environnement, et les systèmes de réparation ou de suivi
font défaut. La même chose se produit fréquemment dans le cas des programmes
d’intervention d’urgence.

Personnels

Il est essentiel de former le personnel pour que la prescription des aides techniques, leur
adaptation, la formation des utilisateurs, le suivi et l’entretien soient appropriés. Sans ces étapes
clés, les aides techniques sont souvent peu utiles ou abandonnées, voire dangereuses (c’est
notamment le cas lorsque des fauteuils roulants dépourvus de coussins permettant de soulager
la pression sont fournis aux personnes ayant un traumatisme de la moelle épinière).

Les technologies d’assistance dans le cadre de la couverture sanitaire


universelle

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 place la santé et le bien-


être au cœur de la nouvelle vision du développement. Il met l’accent sur la couverture
sanitaire universelle (CSU) comme moyen de garantir un développement durable pour
tous afin que chacun, où qu’il se trouve, puisse avoir accès aux services de santé dont
il a besoin sans être confronté à des difficultés financières.

L’accès à des aides techniques de qualité au moment voulu est une condition
essentielle pour progresser sur la voie de la couverture sanitaire universelle.

Il est crucial de répondre aux besoins en aides techniques non satisfaits pour atteindre
les objectifs de développement durable, pour assurer la CSU et pour mettre en œuvre
la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées,
ratifiée par 177 pays.

«Ne laisser personne de côté» signifie qu’il faut veiller à ce que les personnes
handicapées, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques
ne soient pas exclues de la société et puissent être en meilleure santé possible et vivre
dignement.
Action de l’OMS
L’OMS coordonne l’initiative de coopération mondiale relative aux technologies
d’assistance (Global Cooperation on Assistive Technology, GATE) qui vise à améliorer
l’accès de tous, partout, à des technologies d’assistance de grande qualité, à un coût
abordable. Dans le cadre de l’initiative GATE, 4 outils pratiques sont en cours
d’élaboration pour aider les pays à résoudre les difficultés décrites ci-dessus.

L’OMS considère que l’initiative GATE est une étape concrète vers la réalisation des
objectifs de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes
handicapées, la couverture sanitaire universelle et la réalisation des objectifs de
développement durable.

L’initiative GATE permettra de renforcer la Stratégie mondiale de l’OMS pour des


services de santé intégrés et centrés sur la personne, tout au long de la vie, ainsi que
les plans d’action sur les maladies non transmissibles, le vieillissement et la santé, le
handicap et la santé mentale.

Références bibliographiques

(1) Global burden of childhood hearing impairment and disease control priorities for developing
countries.
Olusanya BO, Newton VE. Lancet. 2007 Apr 14;369(9569):1314-7.

(2) Can adapting the homes of older people and providing assistive technology pay its way?
Lansley P, McCreadie C, Tinker A. Age Ageing. 2004 Nov;33(6):571-6. Epub 2004 Sep 3.3

(3) Footwear and offloading interventions to prevent and heal foot ulcers and reduce plantar pressure
in patients with diabetes: a systematic review.
Bus SA, van Deursen RW, Armstrong DG, Lewis J, Caravaggi CF, Cavanagh PR. International Working
Group on the Diabetic Foot.

(4) Health-related rehabilitation services: assessing the global supply of and need for human resources.
Gupta N, Castillo-Laborde C, Landry MD. BMC Health Services Research 2011, 11:276.

(5) Users’ perspectives on the provision of assistive technologies in Bangladesh: awareness, providers,
costs and barriers.
Borg J, Ostergren P. Disabil Rehabil Assist Technol. 2015 Jul;10(4):301-8. doi:
10.3109/17483107.2014.974221. Epub 2014 Oct 27.

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