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LE CHOIX DES INVESTISSEMENTS

La décision d’investir

Qu’appelle-t-on un investissement ?

L’investissement : engagement de fonds (de ressources) dont l’entreprise


attend une rentabilité à terme et pendant une certaine période mais avec un
certain risque.

La rentabilité c’est l’aptitude des capitaux qu’on engage à produire un


résultat (à dégager des recettes en particulier)

Dans cette partie de cours on traitera essentiellement les acquisitions


d’immobilisations.

En économie ou management le mot investissement a un sens plus large


(ex : investissement en capital humain)

Pourquoi investir ?

• pour remplacer son outil de production : investissement de


renouvellement

• pour se développer, en augmentant la capacité de production, cela


permet de prendre des parts de marchés ou de se diversifier dans
d’autres secteurs : investissement de capacité.

• Pour se moderniser, prendre en compte les dernières innovations, pour


améliorer la productivité (quantité produite rapportée aux moyens mis
en œuvre) : investissement de productivité

Dans la pratique, les trois raisons se cumulent souvent dans la décision


d’investissement.

Quels types d’investissement ?

• Investissement en immobilisations corporelles qui constituent le


potentiel de production physique (machine, usines…)
• investissement en immobilisation incorporelles (ex : fonds de
commerce, brevets)
• investissement en immobilisation financière qui recouvre les prises
de participation, qu’elles soient faites pour intervenir dans la gestion ou
parce qu’on en attend des dividendes ou des intérêts à plus ou moins
long terme.

L’espérance de rentabilité

L’investissement doit générer des entrées d’argent qui vont permettre :

- de couvrir les dépenses engagées le plus vite possible : limiter le risque

- générer un surplus et donc être rentable.

Le choix d’investissement

Plusieurs solutions sont envisageables, le choix s’appuie sur un cahier des


charges dans lequel tous les critères décidés par la direction seront définis.

Parmi les critères on trouve :

- le prix, ou la valeur total du projet

- des critères de qualité

- le service après-vente

- la santé financière du prestataire ou du fournisseur.

- Les délais de payement

- La rentabilité attendue

- Les délais de livraison


Tous ces critères seront fonctions des besoins de l’entreprise et fixés par la
direction. Les calculs de rentabilité ne seront pas toujours possibles. Ils
concernent les gros projets d’investissement de production pour augmenter
la capacité ou la productivité.

La mesure de la rentabilité économique dans le processus de choix

La mesure de la rentabilité économique de l’investissement consiste à


comparer les recettes d’exploitation qu’il génère par rapport aux dépenses
d’exploitation qu’il entraîne pour faire apparaître des flux nets de trésorerie.
Le choix devrait se porter sur l’investissement qui procure le meilleur
résultat, la meilleure rentabilité économique.

Les flux générés par les investissements ou les encaissements

La CAF annuelle générée par le projet.

L’investissement va générer une production chaque année, et donc des


recettes qui seront étalées dans le temps. En revanche l’entreprise devra
aussi faire face à des dépenses supplémentaires pour faire tourner la
production.

De plus, si elle génère des recettes supplémentaires, l’entreprise va devoir


payer plus d’impôt.

La CAF du projet = Recettes d’exploitation – Dépenses d’exploitation –


Impôt supplémentaire

CAF = Capacité d’Auto Financement (ou cash flows)

La capacité d’autofinancement d’exploitation est égale aux recettes nettes


d’exploitation après impôt.
Elle est évaluée chaque année à partir de l’année 1 et pendant la durée de vie
de l’investissement, selon deux méthodes possibles :

1. Méthode additive de calcul de la CAF induite par l’investissement

2. Méthode soustractive de calcul de la CAF induite par l’investissement :

Attention, la dotation aux amortissements ne sert qu’à calculer l’impôt, il


est réintégré pour calculer les recettes annuelles (flux de trésorerie)

Les charges variables varient proportionnellement aux quantités produites


(ex : les matières premières sont toujours des charges variables, en revanche
les salaires sont des charges fixes)

Un projet ne génère pas nécessairement des recettes équivalentes chaque


année ….
Les flux nets annuels de trésorerie générée ou la valeur résiduelle nette de
l'investissement

Il s’agit de la valeur de revente probable de l’investissement, à la fin de la


période d’utilisation, après déduction de l’impôt éventuel sur la plus-value
de cession.

Les dépenses :

La valeur résiduelle correspond le plus souvent à la Valeur Comptable


Nette. Elle constitue une recette pour la dernière année.

L’investissement initial réalisé au cours de l’année 0 (ou au début de


l’année 1) inclut :
- le coût d’acquisition ou de production d’immobilisation (terrain,
construction, matériel, équipement, …) ;
- le montant de la constitution ou de l’accroissement du besoin en fonds de
roulement d’exploitation (variation du B.F.R.E.) ;
- éventuellement les dépenses de formation des personnels et autres coûts
induits.

Il ne faut donc pas oublier parmi les dépenses, l’investissement initial et ce


qu’on appelle l’accroissement du besoin en fonds de roulement nécessaires
au démarrage du projet (BFRE= Besoin en Fond de Roulement
d’Exploitation)

Exemple de schéma du cycle d’exploitation d’une entreprise industrielle :

- elle stock ses matières premières pendant 30 jours

- elle fabrique sur une durée de 10 jours


- elle stock ses produits finis pendants 20 jours

- elle paie ses fournisseurs à 20jours

- elle accorde à ses clients un crédit de 40 jours

80 jours de décalage entre l’encaissement et le décaissement

Si le projet démarre en N+1, l’investissement sera réputé réalisé fin N (fin


de l’année 0).

Si le projet démarre en N, on pourra dire que l’investissement aura été


réalisé fin de l’année 0.

Le BFRE nécessité par le projet, devra aussi commencer à être pris en


compte en N, c’est à dire avant le démarrage.

La récupération du besoin en fonds de roulement peut constituer également


un encaissement au titre de la dernière année.

Les recettes :
- Parmi les recettes, on a les flux d’exploitation (la CAF), elles sont
estimées pour chaque année et considérées réalisées pour chaque période.

- Si la ou les machines utilisées dans ce projet sont revendables, elles


auront une valeur de négociation sur le marché de l’occasion, et on prendra
en compte cette valeur comme une recette potentielle en fin de projet, la
plupart du temps le nom donné à cette recette est : valeur résiduelle.

- une fois que le projet est terminé, on a plus besoin de financements


supplémentaires, on va donc retirer progressivement ou en une fois en fin de
période le BFR prévu en début de projet. Cela constitue une recette dans
l’étude.
Il faut qu’il soit repris en totalité à la fin de la dernière période au plus tard.

La durée du projet :
C’est la durée choisie par les décideurs, pour étudier la rentabilité du projet.
Bien entendu, plus cette durée est longue, plus les prévisions de recettes
deviennent incertaines.

Le montant du capital investit, la durée de vie, la valeur résiduelle, et les


flux de trésorerie nets d’exploitation (CAF) qu’il doit générer, constitue les
caractéristiques du projet d’investissement.

à Les flux nets de trésorerie générés par le projet.

Dans le tableau des flux nets de trésorerie, on distingue trois parties :


1°) les encaissements (CAF, valeur résiduelle,
récupération du B.F.R., …) ;
2°) les décaissements (acquisitions, constitution du
B.F.R., …) ;

3°) les flux nets de trésorerie (F.N.T.).


NB : On considère que le financement de l’investissement est réalisé à
l’aide de fonds propres.

La présentation schématique d'un tableau de flux de trésorerie.


Exemple.
Énoncé et travail à faire.

Une entreprise projette de réaliser un investissement commercial.


Caractéristiques du projet prévu au cours de l’année 0 :
• Valeur d’un bien n°1 (terrain) : 200 KMAD ;
• Valeur d’un bien n°2 (bâtiment) : 1 000 KMAD amortissable en mode
linéaire sur 10 ans ;
• Accroissement du Besoin en Fonds de Roulement d’Exploitation : 120
KMAD.
Conséquences du projet sur l’activité des 5 années (en KMAD) :

Valeurs résiduelles à la fin de la 5ème année :


• terrain : 280 KMAD (valeur probable du marché) ;
• bâtiment : valeur comptable nette ;
• récupération du Besoin en Fonds de Roulement d’Exploitation pour un
montant identique.

Travail à faire :

En utilisant les Tableaux suivantes :


• Tableau 1 : Calcul de la capacité d'autofinancement - Méthode additive
• Tableau 2 : Calcul de la capacité d'autofinancement - Méthode
soustractive
• Tableau 3 : Calcul des Flux Nets de Trésorerie

1°) Évaluer les capacités d'autofinancement successives selon les 2 méthodes.


2°) Déterminer les Flux Nets de Trésorerie successifs.
Tableau 1
CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT - METHODE ADDITIVE

Tableau 2
CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT - METHODE SOUSTRACTIVE

Tableau 3
TABLEAU DES FLUX NETS DE TRESORERIE
Correction exemple.
Travail 1
CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT - METHODE ADDITIVE

Travail 1
CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT - METHODE SOUSTRACTIVE
Travail 2
TABLEAU DES FLUX NETS DE TRESORERIE

B/ la rentabilité des investissements

1. l’actualisation des flux et le calcul de la VAN

VAN = Valeur Actuelle Nette

La plupart des agents économiques préfèrent disposer de 1000MAD


aujourd’hui plutôt que 1000MAD dans 1 an. En effet, ils n’ont pas
forcément confiance dans l’avenir, ils savent que les prix risquent
d’augmenter, ou tout simplement, ils préfèrent avoir l’argent tout de
suite et le placer. En revanche, ils pourront estimer, par exemple, que
s’ils prêtent à qqn 1000MAD aujourd’hui, et que l’emprunteur leur
rembourse 1100MAD dans 1an, cela constitue une transaction
raisonnable. Précisément ils considèrent que 1000MAD
d’aujourd’hui, sont équivalents à 1100MAD dans 1an.
Cette équivalence peut s’exprimer à l’aide d’un taux : taux
d’actualisation, qui permet d’actualiser un flux monétaire futur, en
un flux monétaire actuel.

Flux monétaire actuel = flux monétaire futur * (1+t)^-1

1000 = 1100 (1+t)^-1

• Si Vo est la valeur actuelle d’un flux, Vf sa valeur future et N le


nombre de période d’étude, alors :

Vo = Vf
(1+t)^-N

La Valeur Actuelle Nette (VAN) d’un projet est la somme des flux
nets positifs et négatifs actualisés.

VAN = - investissement initial – BFR + å flux nets de trésorerie

Sur Excel, il existe une fonction VAN, mais pour l’utiliser il ne faut
pas inclure l’investissement initial dans les flux.
Le taux d’actualisation, est le taux d’équivalence entre valeur actuelle
et valeur futur, déterminé par les dirigeants.

Si VAN positive, le projet est rentable. Si la VAN est négative le


projet ne sera pas mis en œuvre. Si on compare deux projets, on
choisira celui dont la VAN est la plus élevée.

2. le taux interne de rentabilité

Le taux interne de rentabilité, c’est le taux pour lequel, la VAN est


nulle.

On l’appel aussi le taux de rejet : on n’acceptera pas le projet dont le


taux interne de rentabilité serait inférieur au taux d’actualisation,
puisqu’en dessous de ce taux la VAN est négative.

Le taux interne de rentabilité doit être le plus élevé possible si l’on a


deux projets à comparer.

Sur Excel la fonction qui permet de calculer ce taux s’appelle la


fonction TRI.

Sur les machines à calculer, il faut rentrer les flux, puis VAN = 0…

3. le délai de récupération du capital investit (DRCI)

Dans la plupart des cas, ce délai se calcul sur des flux non actualisés.

Le DRCI est le temps nécessaire pour récupérer les capitaux qui ont
été nécessaires au démarrage du projet
On repart des flux nets de trésorerie, puisqu’il faut récupérer à la fois
l’investissement initial et les besoins en fonds de roulement générés
par le projet.

On remarque que l’on passe par un FNT cumulé = 0 dans l’année


N+3.

A la fin de l’année N+3 les FNT cumulés sont positifs de 37


000MAD

Pour atteindre un FNT cumulé=0, il restait à faire 863 milliers

Mad en N+3

Récupération année N+3

FNT N+3 = 900

Reste à faire pour récupérer : 863

863*360/900 = 345 jours à décembre N+3

Lorsqu’on compare deux projets on prend celui qui a le délai de


récupération le plus rapide.

Il est un indicateur à privilégier lorsque l’objectif premier de


l’entreprise est de limiter le risque.
4. l’indice de profitabilité (IP)

IP =
(VAN+I) /
I

C’est l’indice de profitabilité le plus élevé qui est à privilégier si on


recherche une rentabilité maximale.

5. synthèse

Points forts Points faibles

Prend en
Le choix du taux
compte l’intégralité des
d’actualisation n’est
VAN flux ainsi que
pas sans
la dépréciation monétaire
conséquence
due au temps.

Prend en compte
l’intégralité des flux. (il ne faudra
pas exiger un
Evite le choix du taux Il faut retenir
taux
un taux de
TIR Exprime la rentabilité comparaison dont d’actualisation
économique de supérieur au
la détermination est
l’investissement. TIR, sinon le
délicate.
projet n’est
Détermine le taux de pas rentable)
rejet
Privilégie les
investissements les
Evite le problème du plus rapidement
DRCI choix du taux récupérables, alors
d’actualisation qu’ils ne sont pas
forcément les plus
rentables.

Le choix du taux
Permet de comparer des
d’actualisation n’est
IP investissements
pas sans
d’importance différente
conséquence.

Si les indicateurs amènent à des conclusions différentes, le décideur


devra prendre position.

Exemple :

- s’il veut renouveler fréquemment son outil de production, pour


rester à la pointe de la technologie, elle choisira le DRCI.

- Si un décideur recherche une rentabilité globale la plus élevée


possible, il privilégiera la VAN.

III- les critères de décision en avenir aléatoire

Cf : poly
Pour arriver à déterminer l’espoir de recettes nettes (VAN) sur
lesquelles je peux compter, il faut que j’affecte une probabilité à mes
différentes hypothèses.

Exemple : si j’affecte 60% à H1 et 40% à H2, l’espoir de recette sur


lequel je peux compter est de 460 = espérance mathématique.

Chaque flux va ainsi être probabilisé, actualisé, jusqu'à calculer


l’espérance de la VAN.

On retient un taux d’actualisation du capital de 10%

Écart type = risque d’écart (dispersion) avec l’espérance de VAN

L’espérance mathématique de la VAN correspond à la somme des


espérances de chaque flux de période actualisé - investissement
initial

• Dans cette étude le projet P2 offre l’espérance de rentabilité la


plus élevée (212,5 contre 201,05 pour le projet P1) mais avec un
risque plus important (108,42 contre 99,47 pour le P1). Le
décideur choisira donc en fontion de sa priorité à un moment
donnée.

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