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Les économistes classiques ont été les premiers à étudier les échanges internationaux,
entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle. Le but des théories classiques est de
montrer que le développement des échanges internationaux est un facteur de croissance pour
les pays qui y participent.
• Adam Smith
Un pays qui a besoin d’un produit a le choix entre, soit le produire lui-même, soit
l’importer d’un autre pays. Le pays choisit la solution la moins coûteuse.
Selon Adam Smith, un pays a intérêt à produire lui-même une marchandise si le coût de
production de cette marchandise est moins élevé que dans les autres pays. Le pays dispose alors
d’un avantage absolu pour cette marchandise, il doit la produire et l’exporter vers les autres
pays. Les marchandises dont les coûts de production sont trop élevés pour le pays doivent être
importées.
À noter
Les exportations sont les biens et services produits par un pays et vendus à l’étranger.
Les importations sont les biens et services produits par l’étranger et achetés par un pays.
• David Ricardo
Ricardo met aussi en avant l’intérêt des échanges internationaux pour les pays. Il se base
sur la lecture de La Richesse des nations de Smith pour aborder la notion de coûts comparatifs.
Selon Ricardo, même si un pays ne dispose d’aucun avantage absolu, il peut avoir intérêt à se
spécialiser et à échanger s’il dispose d’un avantage comparatif.
Drap 100 90
Vin 120 80
Ricardo considère que chaque pays doit se spécialiser dans le produit qui présente les
plus faibles coûts de production. L’Angleterre doit donc produire des draps qui lui coûtent
moins cher que le vin et le Portugal du vin qui lui coûte moins cher que les draps. Il s’agit d’une
lecture « verticale », pays par pays.
• Le libre-échange
Smith et Ricardo sont tous deux des fervents défenseurs du libre-échange, c’est-à-dire
de la libre circulation des marchandises entre les pays. Aucune barrière ne doit empêcher les
marchandises de passer d’un pays à un autre, pas même des barrières tarifaires comme les droits
de douane.
À noter
La théorie des avantages comparatifs est toujours utilisée pour défendre le libre-échange. Les
pays cherchent à se spécialiser dans les secteurs d’activité pour lesquels ils disposent d’un
avantage comparatif.
3. Le modèle H.O.S.
Eli Hecksher (1879-1952) et Bertil Ohlin (1899-1979), deux économistes suédois, ont
développé un modèle sur le commerce international en 1933. Paul Samuelson (1915-2009),
économiste américain, « prix Nobel d’économie» en 1970, a contribué à l’amélioration de ce
modèle en 1941. Ce modèle est connu sous le nom de modèle HOS, Hecksher-Ohlin-
Samuelson.
Le modèle HOS cherche à comprendre l’origine des avantages comparatifs mis en avant
par Ricardo.
Selon ces trois auteurs, les avantages comparatifs de chaque pays tiennent dans leurs
différences de dotations en facteurs de production, c’est-à-dire le travail et le capital. Un pays
se spécialise dans la production du bien qui utilise le facteur en abondance sur le territoire. En
effet, s’il est abondant, le coût de ce facteur de production sera plus faible et les entreprises ont
tout intérêt à préférer des productions qui l’utilisent. À l’inverse, les pays ont intérêt à importer
les marchandises qui demandent le facteur de production le plus rare sur le territoire.
• Illustration du modèle HOS
L’Australie est un pays qui dispose d’une abondance de terres. En revanche, la main-
d’œuvre est plus rare. Ce pays doit se spécialiser dans une activité qui peut utiliser ces terres et
qui demande moins de main-d’œuvre, comme l’élevage ou l’agriculture.
L’Angleterre est un pays dans lequel la main-d’œuvre est abondante alors que l’espace
cultivable est plus rare. Ce pays doit se spécialiser dans l’industrie qui utilise beaucoup de
travail mais peu de terres.
Cas pratique
L’Allemagne peut produire un bateau en 350 heures de travail et une voiture en 320
heures. La France peut produire un bateau en 400 heures de travail et une voiture en 550 heures.
Remarque
Déterminez si l’Allemagne et la France ont intérêt à produire ou à importer les bateaux et les
voitures selon la théorie des avantages absolus et la théorie des avantages comparatifs.
Solutions
Selon la théorie des avantages absolus, l’Allemagne a intérêt à produire les bateaux et
les voitures car ses coûts de production sont inférieurs à ceux de la France pour ces deux
produits. Il s’agit d’une lecture « horizontale » du tableau, produit par produit.
Selon la théorie des avantages comparatifs, l’Allemagne a intérêt à produire les voitures
car cela lui coûte moins cher que de produire des bateaux. Elle doit alors importer les bateaux
qui sont le produit le moins cher à produire pour la France. L’Allemagne doit donc se spécialiser
dans la production de voitures et la France dans celle de bateaux. Il s’agit d’une lecture «
verticale » du tableau, pays par pays.
1. Le libre-échange
• Définition
Le libre-échange correspond à la libre circulation des biens et des services entre les
pays. Cette doctrine préconise la suppression de toute entrave aux échanges internationaux. Les
obstacles au libre-échange sont toutes les formes de barrières qui freinent l’entrée d’une
marchandise dans un pays ou sa sortie.
Exemple : Quand Airbus met au point l’A380, cela encourage Boeing à innover dans un avion
encore plus performant.
À noter
- L’ouverture des pays : Enfin, un pays ne peut vivre en totale autarcie, c’est-à-
dire sans aucun échange avec les autres pays. Aucun pays ne dispose de toutes
les ressources nécessaires pour faire vivre sa population. Les pays sont donc
obligés de s’échanger des biens et des services.
Exemple : La France ne peut pas fournir tous les biens et services dont les Français ont besoin,
ne serait-ce qu’en énergie.
Cependant, une trop grande libéralisation des échanges internationaux présente aussi des
limites.
Exemple : Au début des années 2000, le secteur touristique français a chuté suite à la
baisse de la fréquentation de la France par les Américains.
De même, un pays qui est importateur d’un produit subit les variations de production et de prix
du pays auprès duquel il achète ce produit.
Exemple : En 1973, les pays industrialisés subissent la forte hausse du prix du pétrole
décidée par les pays exportateurs de cette énergie.
Le libre-échange ne profite pas à tous les pays de la même manière. Il est souvent accusé
de creuser les écarts de richesses entre les pays.
Les pays les plus riches sont les plus aptes à échanger avec les autres et deviennent ainsi
de plus en plus riches. Les pays les plus pauvres ne peuvent pas participer à ces échanges.
Enfin, baisse tendancielle du prix relatif des produits primaires par rapport aux produits
industriels au profit du centre, et récupération des hausses de prix grâce à l’inflation par les pays
avancés.
2. Le protectionnisme
• Définition
Le protectionnisme correspond à l’ensemble des mesures qu’un pays met en place pour
protéger son économie nationale de la concurrence étrangère.
Les pratiques protectionnistes visent à défendre les intérêts nationaux, c’est-à-dire à favoriser
les produits fabriqués sur le territoire national et à limiter, voire empêcher, les produits étrangers
sur son territoire.
Exemple : Un pays peut décider de protéger une industrie naissante sur son territoire
afin de lui laisser le temps de croître et d’obtenir des coûts de production assez faibles pour
pouvoir entrer en concurrence avec les autres pays.
Dans la majorité des cas, les pays justifient le recours à des mesures protectionnistes pour
protéger l’emploi national.
• Le protectionnisme défensif
Pour être en parfaite conformité avec la note conceptuelle du Forum portant sur « La
Tunisie et les Directives Européennes : Convergence VS. Protectionnisme », nous cherchons
dans cette note à répondre à 2 questions :
Avant ce faire il y’a lieu de rappeler ce qu’on entend par ALECA. L’ALECA au sens
de l’OMC est un Accord Commercial Régional (ACR). Cet accord est à conclure entre la
Tunisie et l’UE ; Il vise la création d’une ZLE entre les deux parties.
Mais en quoi cet accord est-il différent de celui de 1995 ? Le projet de l’accord en cours
de négociation est le processus normal de l’accord de 1995 que ce soit au niveau des objectifs
que du champ et des instruments à utiliser. Le tableau suivant positionne les 2 « accords ».
Champs L’industrie manufacturière Accord Complet : Tous les secteurs productifs y compris
services et agriculture
Les ACR sont des accords passés entre plusieurs pays d'une même région du monde
afin de faciliter les échanges de biens, de services, de capitaux et de personnes. La
multiplication des ACR n'a pas faibli depuis le début des années 1990 : Au 8 janvier 2015,
l'OMC avaient reçu 604 notifications d'ACR ; Parmi ceux-ci, 398 étaient en vigueur. Le point
commun entre tous ces ACR est qu'ils sont réciproques entre deux partenaires ou plus.
Les ACR peuvent prendre des formes plus ou moins avancées d'intégration économique
allant d’un simple accord commercial à l’union monétaire tout en passant, entre autres de ZLE
et de l’union économique. Six niveaux d'intégration sont généralement retenus.
Accord
preférentiel ALE
ZLE ALECA
Union douanière
Marché commun
Union économique
Union Monétaire
Source : reproduction de l’auteur
Source : OMC
A vrai dire parmi ces accords et ces conventions seul l’accord d’association avec l’UE
se hisse au niveau des recommandations de l’OMC. Néanmoins, le chemin est encore long dans
la mise en œuvre des recommandations de l’OMC. La Tunisie est à peine au milieu du
parcours : ainsi sur 40 dispositions, 16 ne sont pas ratifiées et 12 ratifiés mais non totalement
ou partiellement adoptées ; 70 % des dispositions ne sont pas mis en œuvre.
14
Services 1 1 0 12
Dispositions 5 11
4 1 1
générales
40
TOTAL 12 3 9 16
Source : Compilation auteur d’après OMC (Situation juin 2018)
1 2.1 Élimination par au moins une Partie de tous les droits de douane à la fin de la mise en œuvre +
11 2.5 Interdiction de tous les droits d'exportation et de toutes les impositions à l'exportation +
12 2.6 Interdiction de toutes les restrictions à l'exportation, y compris les restrictions quantitatives +
1Le signe (+) signifie que lors des négociations entre la Tunisie et l’UE, la disposition est ratifiée.
Le signe (-) signifie que la disposition OU la clause n’a pas fait encore objet de négociation.
Ces dispositions sont extraites du Système D'information Sur Les Accords Commerciaux Régionaux (SI-ACR) de l’OMC.
22 2.9.1 Réaffirme expressément ou incorpore l'Accord de l'OMC sur les sauvegardes -
24 2.9.3 Autorisation des mesures de sauvegarde spécifiques à l'ACR pendant une période
de transition ou peu de temps après -
36 2.12.3 Règles plus strictes concernant l'imposition de mesures compensatoires intra ACR -
39 2.14 Clause NPF/extension des préférences accordées dans le cadre d'autres ACR (marchandises) -
Source : OMC
Tableau 4- Principaux thèmes abordés par l’Accord d’association Tunisie – UE par rapport
aux dispositions de l’OMC : Cas du commerce de services et investissement
Source : OMC
Tableau 5- Principaux thèmes abordés par l’Accord d’association Tunisie – UE par rapport
aux dispositions de l’OMC : Dispositions générales de l’accord
13 4.6 Toutes les Parties sont parties à l'Accord de l'OMC sur les marchés publics (AMP) au moment de
l'entrée en vigueur -
16 4.7.3 Brevets -
17 4.7.4 Marques -
32 4.12.1 Exemption de droits de douane pour les produits numériques transmis par voie
électronique -
Source : OMC
Pour répondre à cette question on se réfère à l’étude menée par l’IACE en 2016. Il s’agit
d’une étude sur le Positionnement compétitif des filières d’activités objets de
l’ALECA. Dans cette étude il a été question d’élaborer une classification des filières
selon leur compétitivité ; l’objectif de la classification est de comprendre quelles sont les filières
qui pourront être libéralisées de suite, celles qui nécessitent une mise à niveau avant leur
libéralisation et dont le processus de négociation est à engager, et celles qui ne peuvent être
libéralisées et dont le processus de négociation est à reporter. Conformément à la NAT
2009, 3 listes ont ainsi été élaborée :
Activités hospitalières 80 A
Commerce de gros de céréales, de tabac non manufacturé, de semences et d'aliments pour le bétail 77 A
Activités comptables 64 B
Activités d'architecture 67 B
Activités d'ingénierie 65 B
Activités juridiques 64 B
Boulangerie et boulangerie-pâtisserie 63 B
Culture de palmiers-dattiers 61 B
Culture d'oliviers 72 B
Élevage de volailles 64 B
Enseignement primaire 62 B
Enseignement secondaire 60 B
Enseignement supérieur 55 B
Fabrication de sucre 65 B
Fabrication d'huiles d'olives 60 B
Activités vétérinaires 34 C
Culture d'agrumes 50 C
Pépinières 41 C
Réparation de motocycles 42 C
Supérettes, supermarchés et hypermarchés 54 C
Source : www.iace.tn
Une fois la liste des activités est déterminée, le processus de convergence pourra être
déclenché ; ce dernier suivra 3 axes :
- Axe 1 : Commencer par les « Quick-Wins » à bénéfices rapides pour les Tunisiens que
pour les européens.
- Axe 2 : S’attaquer aux domaines où le Gap règlementaire est le plus faible
- Axe 3 : Privilégier les domaines et les activités où le secteur privé a intérêt à accélérer
la convergence règlementaire (Règles de la concurrence, Marché Publics, industrie,
secteur financier, transport, …)
Nous venons de démontrer en haut que suite à l’étude de l’IACE en 2016, les produits
laitiers et le commerce des produits de la mer fond parties des produits à libérer
immédiatement. Lait et poisson sont deux produits omniprésents dans le panier de la
ménagère tunisienne.
Produits National
Dont :
fruits 80,8
Poissons 9,3
Lait 109,7
Œufs 186,9
huiles 25,7
Thé 1,0
Café 1,0
Source : INS
Totalement exportatrice 3 34
• Vers UE
• Autres qu’UE 0 8
3 26
Total 50 74
Source : APII
Pour les entreprises totalement exportatrices vers le marché européen, le problème de
la convergence ne se pose pas : ces entreprises sont déjà aux normes européennes faute de
quoi elles n’échangent plus avec l’UE.
Par contre, les entreprises non totalement exportatrices sont dans une situation délicate :
- Continuer à alimenter le seul marché local avec une tendance vers la dégradation du
PA du citoyen ordinaire qui trouve refuge dans la prolifération de l’informel et le
développement des marchés parallèles. Le dépassement de ces scénarios passe par la
lutte contre l’informel, la relance de l’activité économique et la valorisation du travail
faute de quoi « converger ou périr ». face à ce slogan on a un dilemme : Le coût de
non convergence à l’acquis communautaire est plus élevé que le coût de convergence
à ce même acquis.
- Par ailleurs le problème ce n’est pas la convergence en absolue.
Règlements Année
Pour ce qui est de l’Etat, la Convergence règlementaire dans l’application des Mesures
Sanitaire et Phytosanitaire (SPS) nécessite :
Tableau 10- Coûts de convergence vers les mesures SPS à supporter par l’Etat (en MDT)
2Les conséquences de l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) pour les pays ACP Étude commandée par le CTA, Mai 2003, Rapport préparé
par Cerrex Ltd, Royaume-Uni (2003)
Source : CTA (Etude commandée par l’UE)
Tableau 11- Coûts de convergence vers les mesures SPS à supporter par une entreprise3
Investissement Coûts
3Il s’agit d’un coût élaboré sur la base d’une étude commandée par l’UE à la fin de la décennie 2000 sur la convergence des Pays de l’Afrique Centrale et
Pacifique (ACP) vers les mesures Sanitaires et phytosanitaire (SPS) européenne. Ce chiffre se fonde sur l’estimation selon laquelle les mesures SPS représentent
des frais généraux allant de 2 à 10% de la valeur des produits exportés par la grande majorité des producteurs.
Ce montant ne prend pas en compte le coût initial (souvent plus élevé) de mise en conformité.
- le contrôle et archivage, personnel de surveillance supplémentaire affecté à la gestion
de l’équipement, à l’analyse en laboratoire, etc.
Pour la certification, les coûts correspondent aux honoraires versés aux organismes
indépendants de certification : Ceux-ci rémunèrent leurs experts en 5 homme-jour en
moyenne avec frais de voyage et indemnités de séjour. Le cout s’élève à 24.8 mille dinars
Quant aux coûts liés aux respects des normes ISO 9002 relative à l’industrie de
transformation alimentaire, ils s’élève à 9,300 mDT conformément à l’estimation de Humpal
et Guenette sur la base de l’évaluation d’une usine de 1 000 MT nécessitant une certification
et des réunions avec les responsables et le personnel sur deux ans.
Enfin pour le coût d’une usine de congélation et de transformation, sur la base d’une
étude réalisée par la FAO sur les besoins des entreprises privées du secteur de la
transformation de denrées à base de poisson en Tanzanie, il s’élève à 1.364 MDT.
Tableau 14- Coût d’équipement d’une usine de congélation et de transformation
Investissement Couts
Source: FAO
- les importateurs vont se passer des exportateurs qui se fournissent auprès de petits
exploitants ;
- les exportateurs refuseront de sous-traiter aux petits exploitants s’ils ont d’autres
sources d’approvisionnement ;
- les coûts de production vont grimper (avec des produits chimiques et des inspections
et (contrôles plus onéreux) ;
- les petits exploitants risquent, faute d’alternative, de se tourner vers leur marché
local/l’agriculture de subsistance.
Les agents économiques qui résident dans des pays ouverts aux échanges extérieurs
peuvent réaliser de nombreuses transactions avec l’étranger : échanges de biens (primaires,
semi-finis, manufacturés), de services, échanges financiers, transferts de revenus (par exemple,
l’envoi par un travailleur immigré, dans son pays d’origine, d’une partie de son salaire)...Ces
transactions sont répertoriées avec un grand souci d’exhaustivité dans un document comptable
essentiel, la balance des paiements.
La balance des paiements d’un pays est un document statistique qui retrace sous une
forme comptable l’ensemble des flux d’actifs réels, financiers et monétaires entre les résidents
et les non résidents d’une économie durant une période donnée (1 an, 1 trimestre). C’est un
cadre comptable dans lequel on comptabilise les opérations de multiples agents (ménages,
entreprises, administrations).
La balance des paiements ne retrace pas l’activité d’un agent unique qui serait «Tunisie
» ou « les États-Unis ». Ces opérations portent sur des biens, des services, des capitaux, des
avoirs monétaires. Ce n’est pas un compte de l’État.
La balance des paiements est aussi un document de référence établie selon des règles
internationales établies par le FMI ; historiquement, elle précède la comptabilité nationale d’un
siècle ; les Premiers relevés des transactions commerciales internationales été collecté et publié
au R.U. au 13ème siècle. Les séries régulières en la matière remontent à 1696.
La balance des paiements est par définition toujours équilibrée et les flux sont
enregistrés dans un ordre bien précis afin de dégager des soldes significatifs.
Sont considérées comme résidentes, les personnes physiques et morales ; quelle que soit
leur nationalité ; qui ont leur domicile principal en Tunisie, il s’agit :
Le domicile principal est lié à une installation effective en Tunisie et il doit être distingué
du lieu de 1’activité professionnelle. Ainsi le critère de résidence est distinct de la nationalité :
Les personnes morales (entreprises ou institutions) tunisienne ou étrangères sont résidentes
pour leurs seuls établissements situés en Tunisie. Par exemple une usine d’eau SAFIA installée
en France est non résidente ; une usine d’eau EVIAN installée en Tunisie est résidente.
Salaires et revenus du capital verses par Salaires et revenus du capital verses par
Revenus
un non résident à un résident un résident à un non résident
Compte capital
Remise des dettes accordées par des non Remise des dettes accordées par des
Transfert en capital
résidents à des résidents résidents à des non résidents
Compte financier
Vente de titres tunisiens par des résidents Achats de titres tunisiens par de
Etrangers en Tunisie
à des non résidents résidents à des non résidents
3.2.1. Engagements (Non Vente de titres tunisiens par des Achats de titres tunisiens par des
résidents sur titres tunisiens) résidents à des non résidents résidents à des non résidents
Rembourses par des non résidents à des Rembourses par des résidents à des non
Avoirs
résidents résidents
Accordes par des non résidents à des Rembourses par des résidents à des non
Engagements
résidents résidents
C’est donc toujours par approximation que l’on parle de Balance des Paiements
déficitaire ou excédentaire. En réalité, la balance permet de mettre en évidence divers soldes
significatifs dont l’analyse est importante pour rendre compte de la situation macroéconomique
d’un pays.
➢ BALANCE COURANTE
– Elle représente l’épargne financière nette de la nation
– Permet de savoir s’endetté vis-à-vis de l’étranger ou pas
➢ SOLDE A FINANCER
➢ BALANCE GLOBALE
II.3. La BP de la Tunisie
La balance générale des paiements a, pour la première fois depuis l’année 2000, accusé un
déficit qui s’est situé à 274 MDT en 2010. L’élargissement du déficit courant qui, rapporté au PIB
a culminé à un niveau jamais atteint au cours de la décennie écoulée, s’est conjugué à une forte
contraction de l’excédent des opérations en capital et financières en comparaison avec les niveaux
relevés au cours des deux années précédentes. Il en est résulté une baisse des avoirs nets en devises
qui ont atteint, au terme de l’année 2010, 13 milliards de dinars, soit 147 jours d’importation.
Le déficit de la balance des paiements courants s’est fortement accru en 2010 pour
représenter 4,8% du PIB, élargissement qui s’explique par l’accroissement du déficit commercial
alors que l’excèdent de la balance des services n’a que légèrement progressé sous l’effet de la
poursuite du ralentissement des recettes touristiques.
Alors que la balance des paiements est un indicateur conjoncturel qui reflète la situation
économique et monétaire du pays à un moment donné, la position extérieure est un indicateur
structurel. Elle retient des stocks d’avoirs et d’engagements et non des flux annuels.
Si elle est créditrice, le pays est exportateur net de capitaux et détient « des avoirs nets»
placés à l’étranger ; si elle est débitrice, le pays est importateur net de capitaux et c’est au
contraire l’épargne étrangère qui est placée chez lui. Les encours déclarés fournissent
précisément des éléments d’information sur la structure du patrimoine financier des résidents à
l’égard de l’étranger.
Tableau I.2
Position extérieure globale de la Tunisie (en MD)
La présentation de la Balance des Paiements distinguait les flux réels et les flux
monétaires. Une exportation de marchandise (flux réel) peut donner lieu à l’ouverture d’un
crédit commercial (flux réel) ou à un paiement en monnaie. Tous les flux réels additionnés
étaient donc forcément compensés par des flux monétaires.
Chaque opération donne lieu à une double inscription en crédit d’une part, en débit
d’autre part. Toute opération autonome réelle (importation ou exportation de
marchandises, achat ou vente de service, investissement direct à l’étranger...) donne lieu
à une opération réelle ou monétaire induite de sens contraire.
– Les flux réels : ce sont les flux de marchandises et de services tels que les
exportations et Importations de marchandises ; les dépenses de tourisme ; les
revenus liés aux investissements ; les ventes ou achats de brevets …
– Les flux financiers : On distingue trois catégories principales : les
investissements directs ; les investissements de portefeuille et les crédits
commerciaux
– Les flux monétaires : Toutes les opérations du secteur bancaire (banques
commerciales et Banque Centrale) avec les non résidents.
Il faut encore définir le mode d’enregistrement (débit ou crédit) des opérations. Il est
fatalement arbitraire puisque toute opération a un double sens : quand on cède une marchandise
on reçoit de la monnaie pour une valeur équivalente. En termes de richesse détenue l’opération
est neutre : il y a simplement substitution d’une forme de richesse à une autre : un actif réel est
remplacé par un actif monétaire.
Exemple 1
A l’échéance (trois mois plus tard) la Banque Centrale de Tunisie gérant le compte de
l’exportateur assurera le recouvrement de la créance, ce qui se traduira par une augmentation
de ses avoirs dans les comptes de son correspondant en France : les avoirs en Euro de la banque
résidente en Tunisie s’accroissent et il faudra à nouveau enregistrer deux opérations :
Si on fait le bilan des quatre opérations enregistrées on voit que le compte des capitaux à court
terme non monétaire est équilibré (la créance a été enregistrée puis annulée) et que le compte
commercial est compensé par le compte des opérations monétaires.
Exemple 2
Achat d’une marchandise par une entreprise non résidente pour une valeur de 100, réglé
comptant en devises déposées sur le compte bancaire de l’entreprise résidente (sa banque est
résidente).
Transactions
Exportations - importations marchandises 100
courantes
L’exportation est une diminution des avoirs en marchandises (la marchandise a quitté le
territoire) et une augmentation des avoirs en devises.
Exemple 3
Achat d’une marchandise par une entreprise non résidente pour une valeur de 100, réglé
comptant en euros déposées sur le compte bancaire de l’entreprise résidente (sa banque est
résidente).
Transactions Transactions
Exportations - importations marchandises 100
courantes courantes
L’exportation est une diminution des avoirs en marchandises (la marchandise a quitté
le territoire) et une augmentation des avoirs en euros qui est aussi une diminution des
engagements (un euro détenu par un non résident est un engagement des résidents, c’est une
créance sur l’économie détenue par un non résident).
Exemple 4
Achat d’une marchandise par une entreprise non résidente pour une valeur de 100, réglé
par un crédit accordé pour trois mois. Au bout des trois mois le paiement est effectué en devises
déposées sur le compte bancaire de l’entreprise exportatrice résidente (sa banque est résidente).
L’exportation est une diminution des avoirs en marchandises (la marchandise a quitté le
territoire) et une augmentation des avoirs en créances (le crédit accordé est une créance de
l’entreprise résidente sur l’entreprise non résidente). Trois mois plus tard le second
enregistrement correspond au remboursement de la créance (diminution des avoirs en créance
et augmentation des avoirs en devises).
(1) PIB+M=C+I+G+X
Avec :
PIB = Le Produit Intérieur Brut
M= Les importations
C= La consommation privée
I= L’investissement prive
G= Les dépenses publiques
X= Les exportations
(X – M)= Le solde courant
(S – I) = Capacité de financement du secteur prive
(T – G) = Capacité de financement du secteur public
Interprétation du solde courant
- Par construction, le solde du compte courant est égal et de signe opposé au solde
du compte financier (au compte de capital et au poste erreurs et omissions près)
- Si la balance courante est excédentaire, le pays exporte plus de biens et services
qu’il n’en importe ; il dégage un excès d’épargne par rapport à l’investissement
et il prête ce surplus à l’extérieur : un solde financier négatif traduit donc une
situation de prêteur net.
Dem :
Les tableaux annexés décrivent les principaux soldes de la Balance des Paiements (B.P.) de la
Tunisie de 2008 à 2012, Il vous y est demandé de :
TABLEAU I
PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS (EN MDT)
Source : BCT
TABLEAU II
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE (EN MDT)
Source : BCT
TABLEAU III
EVOLUTION DE LA BALANCE COMMERCIALE
TABLEAU IV
B.P DE LA TUNISIE AVEC L’UE
Source : BCT
TABLEAU V
B.P DE LA TUNISIE AVEC LA BANQUE EUROPEENNE D’INVESTISSEMENT
Source : BCT
TABLEAU VI
B.P DE LA TUNISIE AVEC LE QATAR
Source : BCT
TABLEAU VII
B.P DE LA TUNISIE AVEC LA FRANCE
Source : BCT
V.1. Application 2
1. Au cours du mois d’août, un groupe de touristes passe des vacances en Tunisie et dépenses
en devises l’équivalent de 40 millions de Dinars tunisien (MDT)
2. Un entreprise tunisienne de textile exporte pour un montant de 10 MDT pour les pays de
l’Union Européenne
3. La Tunisie importe pour un montant de 50 MDT de biens d’équipements à une société
française, 50 % payé à la livraison et le reste sur 16 mois
4. Les travailleurs tunisiens en France envoient 25000 Euros à leurs familles réglés en Dinars
Tunisien (DT) au taux de 2 DT par Euro
5. Les étudiants tunisiens aux Etats –Unis reçoivent comme bourse 15000 $ US (1$ = 1 DT)
6. Le gouvernement tunisien emprunte auprès de la Banque Mondiale un montant de 1 MDT
pour la construction d’une route et reçoit un don de 0.5 MDT de la Banque européenne
d’Investissement (B.E.I.) pour l’aménagement de pistes agricoles
7. Un importateur tunisien achète pour 1.2 MDT de banane à une société bolivienne. Le
règlement s’effectue 98 % au comptant et 2 % à crédit sur 18 Mois.
8. Une société étrangère achète 30 % du capital d’une société tunisienne pour 25 MDT, le
paiement a eu lieu en DT.
V.1. Application 3
PIB 13559
Importation 6368.4
Consommation Globale 10540.2
Consommation Publique 2185
Consommation privée 8355.2
FBCF 3597
FBCF administratif 672.1
Variation des stocks 419.5
Exportations 5370.7
Epargne nationale 3018.8
Capacité ou besoin de financement 6997.7
RDB de l’Administration 2860.7