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FES
L’intensité des échanges de biens et de services entre les pays dans le cadre de la Division Internationale
du Travail (DIT), les flux internationaux de monnaie et de capitaux, la multiplication des accords
commerciaux, la naissance de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), …, renforcent les liens
entre les économies. Chaque pays souhaite, en faisant appel à l’extérieur, soutenir sa croissance
économique, créer des emplois et améliorer ses finances publiques.
L’ouverture des économies aux échanges internationaux s’est accompagnée d’une croissance économique
très remarquable. Les résultats et les faits semblent vérifier les effets positifs mis en avant par les
théoriciens du libre-échange.
Le panorama des théories du commerce international présente dans la période récente une caractéristique
originale : aucune des explications proposées ne peut expliquer la totalité des échanges internationaux.
Alors que la théorie traditionnelle a pour ambition de fournir un modèle général, la tendance actuelle est
plutôt de considérer qu’il existe des explications particulières pertinentes pour tel ou tel type d’échanges,
selon les différences de développements des pays échangistes, les particularités des processus de
production ou encore le degré de différentiation des produits faisant l’objet du commerce international.
Ainsi, la théorie économique a célébré les vertus du libre-échange. Pourtant, à mesure que s'affirme la
libéralisation multilatérale du commerce, sous l'égide du GATT puis l'Organisation Mondiale du
Commerce (OMC), les conflits commerciaux se multiplient. Entre zones d'intégration régionales, entre
grandes puissances, entre pays du Nord et ceux du Sud, les tensions s'avivent, soulignant à quel point non
seulement les enjeux se diversifient mais aussi les intérêts immédiats apparaissent antagonistes.
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1- Théories classiques du commerce extérieur
Hypothèses de base
- La concurrence pure et parfaite sur les marchés des produits et des facteurs;
- La spécialisation et l’ouverture à l’échange sont préférables à la fermeture (Autarcie ou au repli sur soi)
- Selon Smith, chaque pays doit se spécialiser dans la production d'un bien pour lequel son coût de
production est inférieur à celui des pays avec lesquels il commerce, c’est-à-dire celle où il dispose d'un
avantage absolu;
- la liberté des échanges et l’ouverture des frontières vont accroître le bien-être de l'ensemble des pays.
Automobiles Vêtements
Output Output
Pays
Input
Input
A 50 45
10 15
Output Output
Pays Input
Input
B 35 60
10 15
50 35 45 60
10 10 15 15
Ainsi, en économie ouverte, le pays A se spécialise et exporte les automobiles et le pays B se spécialise et
exporte les vêtements.
Avantages:
- Compétitivité;
Limites:
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David RICARDO (1772-1823) : La théorie des avantages comparatifs
Ricardo constate qu’un pays peut avoir un avantage absolu dans la production de tous les biens, le commerce
international est alors impossible!
- Travail (L) = seul facteur de production (facteur travail homogène au sein de chaque pays et salaire
identique pour toutes les firmes du pays);
- Avant l’ouverture, l’offre et la demande nationales sont en équilibre dans chaque pays ;
L’exemple de Ricardo
Portugal 80 90 0,89 10
Angleterre 120 100 1,2 20
Diff. en H 40 H 10 H
Coûts relatifs 67 % 90 %
- Une unité de vin au Portugal (80 H) s’échange en autarcie contre 0,89 unité de drap (90 H);
- Le Portugal dispose alors d’un avantage absolu dans les deux biens;
- Mais, selon Ricardo, les deux pays ont intérêt à se spécialiser selon le principe suivant:
* Le Portugal a intérêt à se spécialiser dans la production du Vin car il dispose de l’avantage le plus élevé par
rapport à l’Angleterre (67 %);
* L’Angleterre a intérêt à se spécialiser dans la production du Drap car elle dispose du désavantage le plus faible
par rapport au Portugal (90 %)
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Illustration:
En Angleterre :
1 unité de drap = 0,83 unité de vin
1 unité de vin = 1,2 unités de drap
Au Portugal :
1 unité de drap = 1,125 unités de vin
1 unité de vin = 0,89 unité de drap
Si l’Angleterre exporte 10 unités de drap, elle peut importer 11,25 unités de vin. Si elle consacrait une même
quantité de main-d’œuvre à la fabrication du vin, elle n’obtiendrait que 8,3 unités.
- Pour savoir si deux (ou plusieurs) pays ont intérêt à se spécialiser et à échanger, il faut et il suffit donc que
les coûts comparatifs des produits soient différents, dans chacun des deux pays;
- La spécialisation et le commerce international sont expliqués par des coûts et donc des techniques de
production différentes;
- Les nations obtiennent, grâce à l’échange international, une quantité de biens plus importante que celle
dont elles disposaient sans échange. Elles bénéficient ainsi d’un gain de bien-être.
Limites:
- Hypothèse de plein-emploi;
- Les coûts de transport sont négligés.
- Les pays industrialisés produisent des biens à haute valeur ajoutée alors que les biens des pays en
développement sont à faible valeur ajoutée : détérioration des termes de l'échange;
- Une spécialisation trop poussée entraîne une dépendance;
- En cas d'évolution de la demande, le problème de la reconversion peut apparaître;
- Le pays qui importe n’est pas celui qui exporte, l’idée de « troc » est fort restrictive…
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Les résultats:
- L'avantage comparatif ne s’explique pas par les différences de productivité, mais par les différences de
dotations en capital et en travail: un pays où le capital est relativement plus abondant que le travail,
comparé aux autres pays, a un avantage comparatif dans la production des biens nécessitant plus de capital;
- Ainsi, un pays a un avantage comparatif dans le produit intensif dans le facteur relativement abondant et un
désavantage comparatif dans le produit intensif dans le facteur relativement peu abondant;
- Les abondances relatives de facteurs peuvent aussi s’appréhender à l’aide des rémunérations relatives.
Limites du modèle:
- Modèle pas vérifié empiriquement : l’échange international est plutôt dû à des différences de productivité
(Modèle de Ricardo) qu’à des échanges liés à des différences de ressources entre pays (paradoxe de Leontief) ;
- Mêmes limites que dans le modèle de Ricardo (pas d’économie d’échelle, analyse statique et échanges inter
industriels).
Le paradoxe de W.Leontief
Apport de Leontief
- Leontief cherche à tester la validation empirique du théorème de HOS;
- Leontief a calculé, pour l’année 1947, les valeurs moyennes de capital et de travail nécessaires pour produire
respectivement un million de dollars d'exportations et un millions de dollars d'importations américaines.
- Les résultats ont révélé que l'intensité en capital des exportations (14 010 dollars par travailleurs) était inférieure à
celle des importations (18 180 dollars par travailleurs);
- De ce fait, les exportations américaines sont relativement moins intensives en capital que les importations; alors
que les E.U auraient dû exporter des biens intensifs en capital et importer des biens relativement plus intensifs en
travail.
Résolution du paradoxe
- En 1965, Peter Kenen constate que le résultat de Leontief est dû à l’imprécision dans le traitement de la notion de
la qualification (une heure de travail d’un agriculteur est différente d’une heure de travail d’un ingénieur);
- Selon Kenen , si on ajoute le capital humain au capital physique, les exportations américaines sont plus intensives
en capital que les importations;
- La R&D joue un rôle déterminant dans les industries exportatrices américaines. Or, le travail qualifié intervient de
façon importante dans la R&D.
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Récapitulation
- Ainsi, Les analyses traditionnelles doivent être renouvelées car la technologie se diffuse, les capitaux se
transportent, les hommes émigrent.
Commerce se développe entre pays dont les Développement du commerce entre pays développés avec
structures productives sont différentes niveau de développement équivalent
Commerce entre pays avec dotations Commerce entre pays à dotations de facteurs comparables
factorielles différenciées
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Déplacements internationaux de la main d’œuvre et du
Immobilité des facteurs de production
capital
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Ainsi, Les consommateurs ayant des revenus élevés demandent la qualité supérieure, alors que ceux à revenus
faibles sont intéressés par la qualité inférieure. La spécialisation internationale s’explique alors par le niveau moyen
de revenu des habitants.
- Les travaux contemporains tendent à distinguer trois types de flux commerciaux
• Le commerce traditionnel;
• Le commerce croisé de produits similaires (commerce intra-branche;
• Le commerce croisé de produits différenciés verticalement.
3) L’écart technologique : (Kravis (1950), Keesing (1956), Posner (1961), Haufbauer (1965-1980)
- La différence de dotation en capital humain permet de créer la différence dans le contenu technologique
des échanges;
- L’hypothèse de l’écart technologique vise à expliquer comment le progrès technologique, amenant à une
supériorité technologique, conduit au commerce international.
- Selon Posner, une firme innovatrice bénéficie, pendant une période plus au moins longue, d’un monopole
dans la production du bien nouveau, qui lui permet de créer des flux d’exportation;
- L’avantage technologique peut résulter soit de l’innovation dans les procédés de fabrication (processus
innovation) soit de l’innovation de produit (product innovation);
- Des études aux Etats-Unis ont montré que les industries les plus actives à l’exportation étaient celles qui
utilisent un nombre élevé de scientifiques et d’ingénieurs dans la R&D.
- La concurrence s’appuie sur l’innovation, donc la réussite de l’exportation est liée à l’effort d’innovation et
de l’investissement en R&D;
- Toutefois, pendant les années 1980, les Etats-Unis représentent le pays qui investit davantage en R&D (en
niveau et en part de PNB). Ils connaissent cependant un déficit commercial industriel, y compris pour les
produits de haute technologie. Ainsi, L’intensité de R&D n’est pas suffisante à un pays pour lui garantir un
excédent commercial;
- L’avantage technologique n’est pas durable, d’autres firmes peuvent rattraper l’avance technologique des
firmes des autres pays (voir le schéma ci-après):
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4) La thèse du cycle du produit (R. Vernon 1966)
- Vernon enrichit la thèse de Posner et s’est efforcé de montrer la correspondance qui existe entre la
position d’un produit dans son cycle de vie et la localisation de sa production;
- Selon Vernon, les firmes américaines présentent, jusqu’à 1970, une conséquence d’insertion sans les
échanges internationaux qui peut être résumée en quatre étapes:
le produit nouveau, produit en petites séries, est vendu exclusivement aux Etats-Unis à un prix élevé;
le début de la standardisation fait baisser le prix de vente et des exportations destinées à des
consommateurs étrangers à un niveau de revenu élevé apparaissent et se développent;
l’apparition de concurrents étrangers conduit les firmes américaines à aller produire à l’étranger, en
substituant la production à l’étranger du bien maintenant banalisé aux exportations;
le déclin de la demande aux Etats-Unis conduit les firmes à arrêter la production du bien sur le territoire
américain; la demande résiduelle est satisfaite par les importations en provenance des filiales à l’étranger.
- Vernon distingue trois stades dans le vie d’un produit: le produit est d’abord nouveau, puis atteint sa
maturité et enfin, se standardise.
- Nous retenons ici le vocabulaire du Marketing stratégique qui retient 4 étapes dans la vie d’un produit
présenté dans le schéma ci-dessous:
Lancement:
- Diffusion progressive du produit sur le marché
- Taux de croissance relativement faible
- Pertes (coût élevé du lancement)
Croissance:
- Pénétration rapide du marché
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- Accroissement des bénéfices
Maturité:
- Ralentissement des ventes
- Ralentissements des bénéfices
Déclin:
- Baisse des ventes
- Effondrement des bénéfices
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