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THEME 1 : LES FAITS STYLISÉS DE LA MONDIALISATION

1. Définitions et enjeux

Définition : Processus d’évolution de l’économie mondiale qui intensifie les liens entre les économies
nationales

Intégration économique croissante selon plusieurs dimensions :

o Le commerce des biens et des services


o Les investissements directs de l’étranger (IDE) et les flux financiers de capitaux à court terme
o La diffusion des technologies et des connaissances
o Les migrations internationales de travailleurs

Mais pas d’intégration totale ou de marché mondiale :

o Certains bien ne font pas l’objet de commerce international


o Certains pays continuent de se protéger : politiques commerciales (droits de douane) distances
géographiques, préférences des consommateurs, différences culturelles ou réglementaires
o Phénomène de polarisation géographique : pas de répartition géographique harmonieuse et source
d’inégalité

2. Perspectives historiques de la mondialisation

Raisons pour expliquer la croissance des échanges mondiaux de biens et des services :
Les raisons Les choix Les exemples

Baisse des coûts de transport et autres Technologique Entre 1920 et 1990 : baisse du coût
coûts de transaction du fret aérien et maritime

Évolution des politiques commerciales Successions de choix politique Évolution différente de la protection
commerciale entre la France, le
Royaume-Uni, les États-Unis.

Division internationale du travail et


fragmentation technique des processus
productifs au niveau international

Sur le long terme : les différentes mondialisations

- Du XIXème au début XXème : 1ère mondialisation


o Progrès technique et révolution industrielle
o Diminution des coûts de transport (chemin de fer et transports maritimes)
o Réduction des coûts de transactions (réseaux télégraphiques et téléphoniques)
o Développement des échanges interbranches (bien manufacturés contre bien agricoles)

- Entre deux guerres


o Grande dépression
o Période de repli et de ralentissement du commerce international
o Généralisation des politiques commerciales protectionnistes
o Baisse de production, récession et hausse du chômage
- Post-1945 : 2ème mondialisation
o Libéralisation des échanges commerciaux
o Ouverture au commerce mondial
o Création d’institution international de régulation en faveur du commerce international
o Développement des accords commerciaux régionaux
o NTIC : baisse des coûts de transport et de communication
o 30 glorieuses : croissance exceptionnelle du PIB

3. La mondialisation commerciale : de la 2ème vague à la nouvelle vague

La 2ème vague de mondialisation est très différente de celle du début du XXème siècle :

- Natures des biens échangés est différentes (bien intermédiaires, services, inter, intra-branche)
- Modalités d’échange sont différentes
- Depuis 1950 à 2015 les exportations mondiales en volume augmentent plus vite que la production
mondiale en volume

Mais la nouvelle vague sa caractérise par d’autres aspects :

- De l’effondrement du bloc soviétique à la crise de 2009 : phase d’hyper mondialisation


o Commerce croissant de biens et de services grâce au NTIC
o Développement des mouvements de capitaux
o DIPP : développement des chaines de valeurs internationales (externalisation, délocalisation)

Raisons pour le taux à A l’exportation À l’importation


l’ouverture

Spécialisation Avantages comparatifs Les non-spécialisations

Demande mondiale Pour les biens produits par le pays Pour les biens importés

Prix des biens importés Par rapport aux concurrents Par rapport aux biens domestiques

Goût pour la variété et Des biens domestiques Des biens étrangers


qualité

Les politiques de l’état Favoriser les exportations Dresser les obstacles aux
importations

Calcul (X+M) / PIB (X+M) / PIB

- De 2009 à aujourd’hui : phase de ralentissement


o Sur réaction du commerce pendant la crise de 2008
4. Déterminants des taux d’ouverture d’un pays

5. Les grands acteurs du commerce mondial

- Émergence de la chine (part croissante dans les exportations et importations mondiales)


- Importance du commerce intra-bloc : Nord/Nord
- Rééquilibrage de la disparité Nord/Sud avec le développement du commerce régional en Asie
- Un rôle de moins en moins prédominant des pays avancés
- Les principaux produits échangés sont ceux du secteur manufacturier (biens intermédiaires)
- Essor des services depuis 1995 (20% dans le commerce mondial)

6. Le développement des échanges de biens intermédiaires et la DIPP

- DIPP : échanges de composants, de pièces détachées


- DIPP : pour les services (usage des TIC et externalisation)
- Rôle des firmes multinationales  développement du commerce intra-firme entre maison mère et
filiale
o Intra-firme vertical : échanges de biens intermédiaires pour produit le bien fini
o Intra-firme horizontal : échange de biens similaires

7. Les chaines de valeurs mondiales

- Organisation de la production au niveau mondial


- Fragmentation du processus de production en plusieurs étapes dans plusieurs pays par les FMN
- Développement dans les années 1990 – 2000
- Développement des CVM  accroissement du commerce internationale - augmentation de la
dépendance entre les pays
- La moitié du commerce mondial est un commerce de biens manufacturés
THÈME 2 : LE MODÈLE RICARDIEN DES AVANTAGES COMPARATIFS

Les théories de l’échange internationale traditionnelle correspondent au modèle de Ricardo (avantages


comparatifs) et au modèle HOS (modèle des dotations factorielles relatives)

Ces théories impliquent une spécialisation des pays selon ses avantages comparatifs : cela permet
d’expliques les échanges inter branche (de biens différents entre les pays.

1. Le Modèle des avantages comparatifs de Ricardo.


Le modèle des avantages comparatifs proposé par dans On the Principles of Political Economy and
Taxation 1817.

o Un seul facteur de production : le travail


o Le travail est disponible en quantité limité
o Le travail est parfaitement mobile entre les secteurs mais pas entre les pays
o Le coût de production de chaque bien est réduit à un coût en travail
o La spécialisation de chaque pays dépend de la productivité relative du travail
o L’explication des échanges se fait à partir des différences de productivités (différences
techniques)

Conclusion principale : Tous les pays sont gagnants dans l’échange international, quel que soit leur
niveau de développement technologique, si tous se spécialisent en fonction de leur avantage
comparatif (relatif) et non pas absolu (thèse d’A. Smith).

Ainsi : Un pays gagnera à échanger avec un autre s’il se spécialise dans la production du bien :

- Pour lequel il dispose d’une grande productivité relative du travail


- Pour lequel le coût relatif de production sera le plus faible par rapport aux autres produits et aux
autres pays.
- Pour lequel il possède une avance technologique plus importante relativement à un autre pays
(technologie de production meilleure et plus efficace pour un certain type de bien)

Donc : Ricardo propose une double comparaison :

- En termes de productivité relative du travail d’un pays pour deux produits


- En termes de productivité relative du travail d’un autre pays

Le coût d’opportunité est la quantité d’un bien à laquelle il faut renoncer pour produire une unité de l’autre
bien.

 Le modèle de Ricardo montre que, sous un ensemble d’hypothèses, le libre-échange est préférable à
l’autarcie
• Ce modèle met en avant le rôle des différences de coûts relatifs de production (et non pas absolus) ou
encore de productivités relatives du travail pour expliquer les choix de spécialisation

• Les conclusions de ce modèle sont dépendantes des hypothèses sur lesquelles il repose :
– le travail est le seul facteur de production
– les coûts unitaires de production en travail sont fixes
- il ya plein emploi du travail
- le travail peut circuler librement entre les deux branches (pas de coûts d’adaptation) et est immobile entre
les pays.

2. Le passage de l’autarcie au libre-échange.


a. En autarcie
En autarcie le prix relatif est égal au coût relatif : Pa = coût relatif

Situation Si Pa > coût relatif Si Pa < coût relatif

Raisonneme Tous les producteurs vont seulement produire Tous les producteurs vont produire du bien 1
nt le bien 2. Or les consommateurs souhaitent (dont le prix relatif 1/Pa > coût relatif). Or les
consommer les deux biens. consommateurs souhaitent consommer des
deux biens.

Conséquence Les marchés ne sont donc pas à l’équilibre Les marchés ne sont donc pas à l’équilibre
s

Solution Le prix relatif d’autarcie Pa est égal au rapport des coûts unitaires en travail des deux
optimale biens.

En autarcie il est demandé :

o De calculer le revenu
o De calculer la consommation e bien 1 et de bien 2
o De déterminer la frontière de production.

Méthode :

- On part des Dotations en travail de A et B


Plein emploi = demande en travail = dotation en travail du pays
2(production de bien 1) + 3(production de bien 2) = Dotations en travail
Déduire la frontière de production

- Le revenu national Y du pays est évalué en termes de bien numéraire et est égal à la valeur produite
par le pays : Y = Y (bien1) + p. Y (bien 2)
 Le revenu national est donc égal à la production nationale.
 Le revenu national, qui est égal à la production nationale est aussi égale à la consommation
nationale (pas d’épargne). Tout ce que gagnent les travailleurs le consomment.
- Y = demande de bien 1 + p. demande de bien 2
Or on sait que p = coût relatif (1,5)
 Donc Y = 2 (production de bien 1) + 3/2 (production de bien 2)  Y = [2(production de bien1) +
3(production de bien2) ] / 2
Or 2 (production de bien 1) +3 (production de bien2) = Dotation en travail
Déduire Y de chaque pays, puis déduire les consommations de chaque pays
b. En libre échange
Hypothèses :

- Les deux pays ne mettent aucune barrière aux échanges


- Le prix de l’échange international règle tous les échanges dans les pays et entre les pays
- Le prix de l’échange international est celui qui équilibre les marchés au niveau mondial.
- Le prix de de l’échange international est strictement compris entre les prix relatifs d’autarcie

Conséquences de l’ouverture :

- Spécialisation totale des pays : chacun se spécialise dans le bien pour lequel il possède un avantage
comparatif
- Gain à l’échange entre les deux pays :

o Le pays A (s’il est spécialisé dans le bien 1) va obtenir du bien 2 par l’importation, en y
consacrant moins de *prix relatif d’autarcie* unité de bien 1
o Le pays B va obtenir plus de *prix relatif d’autarcie* unité de bien 1 par l’exportation d’une
unité de bien 2.

Méthode de calculs :

o Pays A
- Spécialisation totale de A en bien 1
- Production uniquement de bien 1
- Ya = production de bien 1 + p. 0 production de bien 2
- Déduction des consommations en bien 1 et 2 et du revenu national
o Pays B
- Spécialisation totale de B en bien 2
- Production uniquement de bien 2
- Yb = 0 production de bien 1 + p. production de bien 2
- Déduction des consommations de bien 1 et 2 et du revenu national

o Détermination du prix d’équilibre international

- Égaliser les marchés ou égaliser les importations


- Vérification : le prix international d’échange doit bien être compris en les coûts relatifs de
chaque pays.

 En libre échange c les conditions mondiales de l’offre et demande


c. Gain à l’échange

i. Condition de gain à l’échange : le prix relatif de l’échange international doit se situer strictement
entre les couts relatifs de production des pays.

ii. Augmentation de la consommation du bien importé : consommation du bien importé depuis


l’autre pays est supérieure à celle d’autarcie tandis que la consommation du bien exporté est
identique à̀ celle d’autarcie.

Remarques :

Plus le prix relatif de l’échange s’éloigne du prix relatif d’autarcie d’un pays, plus celui-ci est gagnant.

 Pour le pays A, à l’autarcie, le prix des voitures en termes de blé́ est de 1,5. Le pays A importe des
voitures (et exporte du blé́). Plus p* est faible (éloigné́ de 1,5), plus le pays A est gagnant car il
importera moins cher les voitures.

 Et pour le pays B qui exporte les voitures, plus p* est élevé́ par rapport à son prix d’autarcie (qui est
de 4/5 = 0,8), plus il pourra exporter ses voitures à un prix élevé́.

 Symétriquement, plus le prix relatif de l’échange se rapproche du prix relatif d’autarcie d’un des
pays, moins celui-ci est gagnant. Les gains des deux pays varient donc en sens inverse l’un de
l’autre.

Le prix relatif en autarcie d’un bien est égal au rapport des coûts en
travail, alors qu’en libre-échange ce prix est déterminé (en partie) par
Condition normale les conditions de demande.

Pour certaines valeurs des paramètres, être confondu avec le prix


relatif d’autarcie d’un des deux pays : le gain du pays en question est
Condition extrême alors nul et le gain de l’autre pays est maximal, à condition que
l’échange ait lieu (le pays qui ne gagne rien doit accepter
d’échanger).

Attention : On démontre que le prix relatif d’équilibre ne peut jamais se situer à l’extérieur de l’intervalle
des prix relatifs d’autarcie : s’il l’était les pays se spécialiseraient tous les deux dans le même bien.
d. Salaires, productivité, et libre échange

Salaire= le montant versé au travailleur qu’il puisse acheté les biens = assurer la subsistance
Productivité marginale= productivité moyenne (car le coeff technique est constant)
Le coût salarial= salaire * qté de travail nécessaire
=salaire * besoin unitaire en travail
= salaire/ productivité

 soit c 1 travailleur soit c 1h de travail


Pour chaque unité de bien, on a besoin d’un certain nombre de travail.
Ça peut être le nombre de travail ou d’heure nécessaire pour produire le bien.
Si heure== salaire horaire
=> Le coût salarial unitaire augmente si le salaire augmente et diminue si la productivité augmente

Remarque : Avec les calculs, si le pays produit (et exporte) un bien, son coût salarial unitaire est égal à
son prix absolu et si le pays ne produit pas un bien c’est parce qu’il supporterait en le produisant, un coût
salarial supérieur à son pays.

En spécialisation totale le rapport des salaires d’un pays A par rapport à un pays B est compris dans
l’intervalle des productivités relatives de chaque bien d’un pays par rapport à un autre pays.

En d’autres termes, cela coutera moins chère au pays A par rapport au pays B de rémunérer ses travailleurs,
qui, pourtant auront une productivité relative, pour un même bien, supérieure.

Productivite en voiture A Wa Productivité en blé A


< <
Productivite en voiture B Wb Productivité en blé B

Cette relation peut être étendue à n bien : Tous les biens tels que le rapport (productivité du travail de A/
Productivité du travail de B) est inférieur au rapport des coûts salariaux, sont importés par A et
exportés par B. Et, inversement.

e. Approches empiriques
Question : les productivités relatives ont-elles une certaine influence sur les performances à l’exportation ?

o Si le rapport (productivité́ des EU/productivité́ du Japon) augmente de 1% alors le rapport


(exportations des EU /exportations du Japon) augmente de 0,30 %.
Il y a donc une relation positive entre le rapport des exportations et le rapport des productivités, ce qui
conforte la thèse des avantages comparatifs fondée sur les productivités du travail.

o Si le rapport (coût salarial des EU/coût salarial du Japon) augmente de 1% alors le rapport (exports
des EU vers le Japon/exports du Japon vers les EU) diminue de 0,51%.

L’échange bilatéral des EU avec certains partenaires développés est influencé par le rapport des coûts
salariaux unitaires : si le coût salarial relatif des EU par rapport à un pays augmente cela fait baisser les
exportations relatives des EU vers ce pays.

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