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L’avantage absolu de Smith (1776)

« La maxime de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de faire chez
soi la chose qui lui coûtera moins à acheter qu’à faire. »

« Ce qui est prudence dans la conduite de chaque famille en particulier, ne peut
guère être folie dans celle d’un grand empire. Si un pays étranger peut nous fournir
une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en état de l’établir nous-
mêmes, il vaut bien mieux que nous la lui achetions avec quelque partie du produit
de notre propre industrie, employée dans le genre dans lequel nous avons quelque
avantage. »

Smith A. (1776), Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations
La théorie des avantages comparatifs de Ricardo (1817)

Coût de production en Portugal Angleterre Portugal Angleterre


Hommes-année
Coût d’opportunité du drap 1,125 = 90/80 0,83 = 100/120
(rapport Drap / Vin)
Drap 90 100
Coût d’opportunité du vin 0,89 = 80/90 1,2 = 120/100
Vin 80 120 (rapport Vin / Drap)

Exemple de production et de consommation en autarcie


Production Consommation
Portugal Angleterre Portugal Angleterre
Drap 1 1 Drap 1 1
Vin 1 1 Vin 1 1

Exemple de conséquences de l’ouverture sur la production et la consommation


(prix relatif Drap/Vin dans les échanges internationaux = 1)
Production Exportation
Portugal Angleterre Portugal Angleterre
Drap 0 2.2 Drap 0 1.125
Vin 2.125 0 Vin 1.125 0
Importation Consommation
Portugal Angleterre Portugal Angleterre
Drap 1.125 0 Drap 1.125 1.075
Vin 0 1.125 Vin 1 1.125
Ricardo à propos de l’immobilité internationale du capital
(Principes, Chapitre VII « Du Commerce extérieur »)

Dans la supposition que nous venons de faire*, les capitalistes de l’Angleterre et les consommateurs des
deux pays gagneraient sans doute à ce que le vin et le drap fussent l’un et l’autre faits en Portugal, le
capital et l’industrie anglaise passant par conséquent, à cet effet, de l’Angleterre en Portugal.
Dans le cas supposé, la valeur relative de ces deux objets se réglerait d’après le même principe que si l’une
était une production de l’Yorkshire et l’autre de Londres ; et dans tout autre cas, si les capitaux affluent
librement vers les pays où ils trouvent un emploi plus profitable, il ne pourra exister dans le taux des
profits, et dans le prix réel des choses, de différence autre que celle qui proviendrait du surcroît de travail
nécessaire pour les porter aux différents marchés.
Nous savons cependant, par expérience, que bien des causes s’opposent à la sortie des capitaux. Telles
sont : la crainte bien ou mal fondée de voir s’anéantir au dehors un capital dont le propriétaire n’est pas
le maître absolu, et la répugnance naturelle qu’éprouve tout homme à quitter sa patrie et ses amis pour
aller se confier à un gouvernement étranger, et assujettir des habitudes anciennes à des mœurs et à des
lois nouvelles. Ces sentiments, que je serais fâché de voir affaiblis, décident la plupart des capitalistes à
se contenter d’un taux de profits moins élevé dans leur propre pays, plutôt que d’aller chercher dans des
pays étrangers un emploi plus lucratif pour leurs fonds.

(*) Ricardo fait ici référence à l’avantage absolu (productivité du travail plus élevée) dont dispose le
Portugal dans la production à la fois du vin et du drap.
Théorème d’Heckscher-Ohlin
Un pays abondant en capital se spécialise dans la production du bien intensif en capital

OR
OR OR

M
DR DR DR

Pays abondant en travail Pays abondant en capital Marché mondial


Réponse au paradoxe de Leontief : le rôle du capital humain (données de Baldwin (1971))

Rappel : ratio capital/travail pour les Etats-Unis en 1947 (données de Leontief (1953)) =
18 184 $ pour les importations et 13 992 $ pour les exportations.
Le développement industriel d’un pays en rattrapage selon Akamatsu (vol d’oies sauvages)

source : Kojima (2000) , « The “flying geese” model of Asian economic development: origin, theoretical
extensions, and regional policy implications »
Illustration de la transmission régionale du modèle de développement en forme de vol
d’oies sauvages

source : Mucchielli (2005)


La théorie du cycle de vie du produit (Vernon (1966)) : Illustration
Rendements d’échelle externes et internes

Rendements (d’échelle) croissants

Externes (à la firme) Internes (à la firme)

Les économies d’échelle se Les économies d’échelle se


manifestent au sein de la zone manifestent au sein de la firme elle-
géographique (pays, région…) ou du même (établissement, entreprise
secteur d’activité auquel la firme ou groupe)
appartient

Rappel :
Rendements d’échelle croissants  Economies d’échelle (les coûts unitaires de production décroissent
avec la production)
Rendements d’échelle externes
(Source : Krugman P., Obstfeld M. et M. Melitz, Economie internationale, p.151)

Dès 1920, l’économiste britannique A.Marshall a été frappé par l’étonnante concentration géographique de certains
secteurs, formant ainsi ce qu’il appelle des « districts industriels ». A l’époque de Marshall, les exemples anglais les plus
connus étaient le pôle de Sheffield, spécialisé dans la coutellerie, et celui de Northampton, qui accueillait des entreprises
de bonneterie. Aujourd’hui, ces pôles spécialisés sont toujours d’actualité. Le succès de la Silicon Valley (le pôle californien
qui accueille un grand nombre de producteurs de semi-conducteurs et de logiciels) est bien évidemment dans tous les
esprits de même que la concentration de l’industrie cinématographique à Hollywood, des activités financières à la City de
Londres, de l’industrie aéronautique à Toulouse ou des services informatiques à Bengalore en Inde. La ville chinoise de
Qiaotou (province du Zhejiang) est un exemple encore plus marquant. Cette ville modeste de l’Est de la Chine accueille
plusieurs centaines de petites entreprises manufacturières ; celles-ci produisent en 2006 environ 60% de la production de
boutons et 80% des fermetures Eclair qui équipent les vêtements portés dans le monde entier. La France possède quelques
districts industriels. (…)
C’est après avoir constaté que certains secteurs industriels avaient tendance à former des agglomérations spatiales
qu’A.Marshall a développé, au début du 19ième siècle, ses réflexions sur les économies d’échelle externes. Ce constat est
encore d’actualité de nos jours, et plus généralement, l’inégale répartition des activités économiques s’observe partout et
à toutes les échelles spatiales. Au sein de chaque pays, les grandes métropoles attirent à elles un très grand nombre
d’entreprises et concentrent une large part des richesses nationales. L’Ile de France par exemple, qui représente moins de
2% de la superficie du territoire français, accueillait en 2009, 19% de la population et réalisait 29% du PIB national. (…) De
telles inégalités spatiales n’ont pas toujours existé ; elles se sont très largement creusées avec l’essor de l’industrie
moderne à partir de la fin du 18ième siècle. (…) Ces vastes mouvements d’agglomération, nés de l’industrialisation et de la
baisse des coûts de transport, ont bouleversé profondément la structure des échanges commerciaux entre les nations, et
au sein de chaque pays, entre les régions.
Economies d’échelle externes et commerce international
L’Economie géographique : le rôle des économies
d’échelle et des coûts de transport
(Source : Krugman (1991), « Increasing Returns and Economic Geography », Journal of Political Economy, traduit in
Bacache-Beauvallet M. et Montoussé M., Textes fondateurs en sciences économiques depuis 1970.)

« Pour réaliser des économies d’échelle en minimisant les coûts de transport, les
entreprises industrielles ont tendance à s’implanter dans la région dans laquelle la
demande est la plus importante, mais la répartition de la demande dépend elle-même
de la répartition de l’industrie »

« lorsqu’un certain indicateur, prenant en compte les coûts de transport, les économies
d’échelle et la part des dépenses consacrées aux produits non agricoles, dépasse un
seuil critique, la population va commencer à se concentrer et les régions à diverger ; et
une fois déclenché, le processus est auto-entretenu. »
Economies d’échelle internes et monopole contestable : l’équilibre en autarcie

Equilibre pour un
monopole non contestable

Equilibre pour un
monopole contestable
Exemple d’équilibre mondial avec spécialisation totale dans le cas de marchés contestables
(illustration d’un modèle de Helpman et Krugman (1985))

Equilibres d’autarcie dans les 2 pays A et B Equilibre Mondial


Krugman (1979), « Increasing returns, monopolistic competition, and international trade »,
Journal of International Economics.

Abstract
This paper develops a simple, general equilibrium model of noncomparative advantage trade. Trade is driven
by economies of scale, which are internal to firms. Because of the scale economies, markets are imperfectly
competitive. Nonetheless, one can show that trade, and gains from trade, will occur, even between countries
with identical tastes, technology, and factor endowments.
1. Introduction
It has been widely recognized that economies of scale provide an alternative to differences in technology or
factor endowments as an explanation of international specialization and trade. The role of ‘economies of
large scale production’ is a major subtheme in the work of Ohlin (1933); while some authors, especially
Balassa (1967) and Kravis (1971), have argued that scale economies play a crucial role in explaining the
postwar growth in trade among the industrial countries. Nonetheless increasing returns as a cause of trade
has received relatively little attention from formal trade theory. The main reason for this neglect seems to be
that it has appeared difficult to deal with the implications of increasing returns for market structure.
This paper develops a simple formal model in which trade is caused by economies of scale instead of
differences in factor endowments or technology. The approach differs from that of most other formal
treatments of trade under increasing returns, which assume that scale economies are external to firms, so
that markets remain perfectly competitive. Instead, scale economies are here assumed to be internal to
firms, with the market structure that emerges being one of Chamberlinian monopolistic competition. […]
4. Summary and conclusions
This paper adapts a Chamberlinian approach to the analysis of trade under conditions of increasing returns
to scale. It shows that trade need not be a result of international differences in technology or factor
endowments. Instead trade may simply be a way of extending the market and allowing exploitation of scale
economies, with the effects of trade being similar to those of labor force growth and regional agglomeration.
This is a view of trade which appears to be useful in understanding trade among the industrial countries. […]

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