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Texte 1

Adolf Eichmann est un haut fonctionnaire et criminel nazi qui a été arrêté et jugé en Israël pour les
crimes commis dans l’Europe occupée par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.il fut
finalement condamné à mort en 1962.

Arendt a assisté en direct à l’intégralité du procès et rédigé une série d’articles dont Eichmann à
Jérusalem.

En rapportant les propos d’Eichmann lors de ce procès, Arendt montre qu’Eichmann n’était qu’un
automate aux ordres du Führer, et met en évidence la spécificité et la nouveauté radicale du régime
totalitaire qui pervertissait la pensée des individus, en donnant naissance à une nouvelle entité
hybride et monstrueuse dans laquelle la domination par la force et l’exercice de l’autorité légitime
(et donc la soumission et l’obéissance) ne formaient plus qu’une seule et même chose.

Pour Arendt, c’est l’obéissance quasi robotique d’Eichmann aux ordres venus d’en haut qui explique
en partie comment il a pu en arriver à commettre des actes criminels, ainsi, les personnes ordinaires
sont capables de tout si elles en reçoivent l’instruction de figures d’autorité .

Lors de ce procès, l’accusé a mentionné quil a toujours vécu selon « les préceptes moraux de kant »,
une intervention qui a intrigué le juge et à laquelle il a demander des explications.

En effet, l’impératif de Kant prescrit les règles de la morale universelle mais Arendt prend bien soin
de modifier légèrement la formule du philosophe allemand : « Agis en sorte que la maxime de ton
action (et non pas de ta volonté) puisse être érigée par toi en loi générale». Eichmann est donc un
nazi kantien

Cet argument n’est pas considérée par Arendt comme un argument valable : la faute d’Eichmann est
bien d’avoir consenti au crime, même s’il n’avait pas d’intention criminelle à proprement parler.

Par cet article , Arendt estime que l’Etat totalitaire exclut l’expression du pluralisme et ne permet pas
aux citoyens de devenir des “participants” aux affaires publiques. Les individus sont soumis à
l’expérience de la domination étatique et cessent d’être de véritables citoyens mais des exécuteurs
d’ordre.

C’est pour cela que dans le deuxième texte elle valorise le rôle de la désobéissance civile en montrant
son rôle dans le développement de l’état.
Texte 2

Hannah Arendt voit que la désobéissance civile est exercée en vertu d’un désaccord fondamental
avec une loi ou une politique et sert à revendiquer des changements nécessaires ou des réclamations
auxquelles l’état n’a pas prêter attention . c’est donc le moyen qui permet à une minorité de citoyen
d’exprimer leur désaccord et leur opposition envers le mécanisme du développement de l’état dans
lequel ils se trouvent.

La désobéissance civile joue un rôle politique important puisqu’elle constitue parfois le seul moyen
dont disposent cette minorité pour faire entendre sa voix. Arendt considère que la désobéissance
civile permet d’exercer un contrepoids essentiel au règne de la majorité. Elle souligne également le
caractère extra juridique de la désobéissance civile, soit qu’il s’agit toujours d’une action illégale ou
non prévue par la loi.

Arendt souligne la différence entre le criminel et celui qui commet à acte de désobéissance civile. Le
premier enfreint la loi en cachette, en se dissimulant et le deuxième le fait de façon ouverte et
publique sous le regard des autorités. Cette distinction suggère que celui qui commet une
désobéissance civile ne doit pas être traiter ou considérer de la même manière qu’un criminel . ainsi,
les autorités qui agissent de la sorte font preuve de mauvaise foi ou « mauvaise volonté » come dit
Arendt.

Pour elle, la désobéissance civile est une action politique qui vient notamment faire pression sur
l’ordre juridique afin qu’il reflète ce que la société veut. La désobéissance civile est nécessaire pour
faire évoluer les lois, et cela ne peut avoir lieu qu’en dehors du cadre légal. Ce qu’il faut retenir de la
conception arendtienne de la désobéissance civile, c’est principalement son caractère politique. On
doit comprendre que la désobéissance civile constitue, pour Arendt, une forme radicale de
participation à la vie politique. C’est pourquoi elle relie notamment la désobéissance civile au droit
d’association volontaire. La personne qui pose une action de désobéissance civile agit en vertu de
l’intérêt qu’elle porte à la vie en commun, elle cherche à la transformer, à l’améliorer. Ce n’est en
aucun cas un rejet de la société et de ses institutions, ni un simple désir d’agir en conformité avec ce
que lui dicte sa conscience ou ses désirs comme le cas des délinquants.

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