Vous êtes sur la page 1sur 24

CHAPITRE 1 :

FONDEMENTS ET LIMITES DES


THEORIES TRADITIONNELLES
INTRODUCTION
 Tentatives d’explication théorique des
échanges internationaux par les économistes
classiques et néoclassiques
 Les justifications théoriques des échanges
internationaux se fondent sur l’existence de
différences entre les nations :
 Différences de productivité pour David
Ricardo
 Différences de dotations en termes de
ressources productives pour les auteurs
néoclassiques
INTRODUCTION
 PLAN DU CHAPITRE :
 I- LES AVANTAGES ABSOLUS D’ADAM SMITH

 II- LES AVANTAGES COMPARATIFS DE RICARDO

 III- LE MODELE NEOCLASSIQUE (HOS)

 III- LE PARADOXE DE LEONTIEF


I- LES AVANATAGES ABSOLUS
D’ADAM SMITH
 Tableau 1 : Avantages absolus échange(HEURES
nécessaires pour produire une unité du produit considéré

 L’avantage absolu est la possibilité pour un pays de


produire un bien (output) avec moins de facteur de P°
(input) que tous les autres pays du monde.
 Adam Smith applique alors le principe de division du
Travail au contexte international. Si chaque pays, après
ouverture à l’échange, se spécialise dans le produit pour
lequel il a un avantage absolu, il en résulte un gain
mondial.
I- LES AVANATAGES COMPARATIFS DE
RICARDO
L’avantage absolu est la possibilité pour un pays de
produire un bien avec moins de facteur de P° (input)
que tous les autres pays du monde.
Adam Smith applique alors le principe de division du
travail au contexte international. Si chaque pays,
après ouverture à l’échange, se spécialise dans le
produit pour lequel il a un avantage absolu, il en
résulte un gain mondial.
Donc la Chine doit se spécialiser dans la P° de textile
et la France dans la P° de voiture
Cette spécialisation correspond à une nouvelle
distribution internationale des P° et engendre un gain
mondial
Le CI stimule la croissance économique de chaque
pays qui y participe.
II- LES AVANATAGES
COMPARATIFS DE RICARDO

Avec la règle de la spécialisation en fonction des


avantages absolus, tout pays qui n’en aurait pas
est exclu du commerce international.
L’avantage comparatif est la faculté pour un
pays de produire un bien dont le coût de
production, comparativement aux autres
biens, est moins élevé qu’à l’étranger.
Pays Drap Vin
Angleterre 100 120
Portugal 90 80
II- LES AVANATAGES
COMPARATIFS DE RICARDO
Hypothèses
• Le monde ne connaît qu’un seul facteur de production, le travail.
• Immobilité internationale du facteur de production
• Il ne se compose que de deux pays, le pays domestique et le pays étranger.
• Ils ne produisent que deux types de biens : par exemple du vin et du drap.
• Pour ces deux productions, le pays domestique est moins productif que le
pays étranger.
• Les coûts de transport sont nuls.
• les rendements sont constants et donc les spécialisations internationales
sont stables dans le temps (si pour produire 1 drap il faut 100 heures de
travail, pour produire 9 draps il faudra 900 heures de travail).
II- LES AVANATAGES
COMPARATIFS DE RICARDO
• Hypothèses (suite)
La condition est la condition nécessaire: les
coûts d’opportunité dans les deux pays doivent
être différents ;
la condition suffisante: le rapport d’échange
international doit être compris entre les deux
coûts d’opportunité en autarcie.
Le coût (ou prix) relatif ou le coût d’opportunité d’un
bien est le rapport des coûts absolus de production
des deux biens dans le pays.
II- LES AVANATAGES
COMPARATIFS DE RICARDO
• Pour faire comprendre ce principe, Ricardo imagine une économie
mondiale composée de deux pays seulement, l’Angleterre et le Portugal,
produisant deux types de biens, du drap et du vin, dont la qualité est
supposée identique. Ricardo place l’Angleterre dans une situation a
priori tout à fait désavantageuse : le Portugal produit plus vite qu’elle à la
fois le drap et le vin. L’Angleterre doit-elle fermer ses frontières pour éviter
que ne s’écroule son industrie ?
• En situation d’autarcie, pour produire les deux unités de vins nécessaires
aux deux pays, il faudra 200 heures de travail, tandis que la production de
deux unités de drap demandera 190 heures de travail.
• Que se passe-t-il si l’Angleterre produit des draps et le Portugal du vin ?
L’Angleterre met 200 heures de travail à produire deux unités de drap. Elle
économisera donc 20 heures de travail susceptibles d’être consacrées à un
accroissement de la production. Si on suppose qu’elle consacre ces 20
heures à la production de drap, la production passera à 2,2 unités.
II- LES AVANATAGES
COMPARATIFS DE RICARDO
• Quant au Portugal, il met 160 heures à produire deux
unités de vin, il dispose donc encore de 10 heures de
travail pour accroître sa production, et peut donc la
faire passer à 2,125 unités.
• On remarque donc que la production mondiale de
chacune des deux marchandises a profité du libre-
échange, et que globalement, grâce à l’échange qui
s’ensuit, les deux nations seront plus riches
qu’auparavant, alors qu’elles n’ont pas accru leurs
efforts. Bien sûr, la démonstration de Ricardo part du
principe que le but de l'économie est d'accroître le bien-
être matériel des populations, et non d'assurer la
suprématie d'un État sur un autre.
II- LES AVANATAGES
COMPARATIFS DE RICARDO
2 Remarques importantes :
Le gain à l’échange est rarement égal entre les
partenaires
Les pays qui ont un avantage comparatif dans
les produits fortement demandés au niveau
mondial ont le plus de chance d’avoir des
gains élevés à l’échange.
II- LES AVANATAGES
COMPARATIFS DE RICARDO
La critique de l’approche ricardienne
1. Gains statiques et gains dynamiques
 L’analyse ricardienne s’est construite sur une base statique
 En levant cette hypothèse de constance des rendements d’échelle,
un avantage comparatif peut se transformer en désavantage
comparatif
2. Contribution de Graham (1923)
 Soit 2 pays, l’Afrique du Sud et l’Inde et 2 produits, l’ordinateur et
le coton.
 On suppose que la production d’ordinateurs est à coûts
décroissants (rendements croissants) et celle de coton à coûts
croissants (rendements décroissants).
 Supposons enfin qu’après une analyse des productivités
comparatives (coûts comparatifs), l’Afrique du Sud a un avantage
comparatif dans la production d’ordinateurs et l’Inde dans celle de
coton.
II- LES AVANATAGES
COMPARATIFS DE RICARDO
3. Le paradoxe de Graham (suite)
À l’ouverture des frontières, le pays qui se spécialise dans le
coton accuse des pertes, alors que le pays qui se spécialise
dans la fabrication d’ordinateurs gagne au libre échange. Donc
le libre échange est sous optimale.
Selon Frank Knight, Graham n’explique pas l’origine des
rendements d’échelles.
Singer-Prebish (1950): les termes de l’échange des produits
primaires tendent à se dégrader au cours du temps face aux
produits manufacturés
III- LE MODELE NEOCLASSIQUE (HOS)
Le modèle néo-classique de base du commerce international
correspond à ce qu’il est convenu d’appeler le « modèle
HOS » du nom des trois économistes qui ont contribué à le
forger : Eli Heckscher (1919) et Bertil Ohlin (1933), puis Paul
Samuelson (1948) qui l’a complété en le formalisant.
 A- Les hypothèses du modèle
Deux lignes de rupture fondamentales doivent être
évoquées :
 La genèse de l’avantage comparatif
• La spécialisation résultait, chez Ricardo, des différences
technologiques existant, en chaque secteur, entre les pays. Les
néo-classiques postulent, à l’inverse.
• En outre, la nature même des technologies diffère dans les
deux approches. Dans l’analyse ricardienne, la production
s’effectue « à coefficients fixes ».
III- LE MODELE NEOCLASSIQUE (HOS)

• A l’inverse, dans l’analyse néo-classique, les facteurs


sont substituables.
• Pour Ricardo, les vocations productives des pays
s’expliqueraient essentiellement par les différences
technologiques.
• Pour HOS Les deux pays ont accès à la même
technologie. Ils ont donc les mêmes fonctions de
production
La loi de la valeur
• Pour les classiques, les prix s’établissent en proportion
de la dépense en quantité de travail qu’implique la
production des biens.
• Pour les néoclassiques, la valeur des marchandises
résulte de leur utilité
III- LE MODELE
NEOCLASSIQUE (HOS)
Cette théorie va tenter d’explique ce que Ricardo n’a fait que
constater,
l’existence d’avantages comparatifs. Hecksher (1919) et Ohlin
(1933) procèdent par étapes:
- La répartition des facteurs de production est différente selon
les pays pour différentes raisons (climatique, historique);
- Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production et
l’exportation de biens qui nécessitent des facteurs de
production abondants chez lui et donc peu coûteux. Un pays
importera les biens qui nécessitent les facteurs de production
trop chers chez lui parce qu’ils sont relativement rares.
III- LE MODELE NEOCLASSIQUE
(HOS)
 B- Exemple à 2 pays, 2 produits et 2 facteurs
Produits banalisés ; même technologie
(ensemble de techniques) pour tous les pays
mais ils n’utilisent pas forcément les mêmes
techniques de production.
On considère 2 pays France et la Chine, 2
produits (ou secteurs), le textile et les voitures et
2 facteurs le capital et le travail.
On suppose que quel que soit le lieu de
production – France ou Chine – le textile utilise
des techniques toujours moins intensives en
capital que les voitures.
III- LE MODELE NEOCLASSIQUE (HOS)
 Tableau 3 : Abondance de facteurs, intensité
factorielle et avantages comparatifs

 (Unités de travail et de capital nécessaires à la


fabrication d’une unité de chaque bien)
III- LE MODELE NEOCLASSIQUE
(HOS)
 Nous avons :
pv / pt < p*v / p*t et p*t / p*v < pt / pv
 Le prix unitaire de la voiture par rapport au textile en France
est inférieur au prix unitaire de la voiture par rapport au textile
en chine, car la France est mieux dotée en capital.
 Le prix unitaire du Textile par rapport à la voiture en Chine est
inférieur au prix unitaire de la Textile par rapport à la Voiture
en France, car la Chine est plus abondante en travail.

 D’où la loi des proportions de facteurs (ou théorème


d’Ohlin).
III- LE MODELE NEOCLASSIQUE (HOS)

 C- La loi des proportions de facteurs


En économie ouverte, chaque pays tend à se spécialiser
dans la production des biens dont la fabrication
nécessite relativement le plus le (ou les) facteur(s) dont
il est, relativement à ses partenaires, le mieux doté.
 Ainsi, dans notre exemple, spécialisation de la Chine dans
le textile (industries labour intensive) et de la France dans
les voitures (industries capital intensive)
 L’échange international s’explique donc par les différences
de dotations factorielles entre pays. Pour Ohlin, le
commerce international est, du point de vue d’une
économie nationale, « un échange de facteurs abondants
contre des facteurs rares », par l’intermédiaire de leur
incorporation aux produits échangés.
 La loi des proportions de facteurs montre que les
différences de coûts comparatifs entre nations proviennent
de leurs différentes dotations factorielles.
III- LE MODELE NEOCLASSIQUE (HOS)

 Théorème de Rybszynski :
Quand un pays enregistre une augmentation d’un facteur de
production, c’est la production du bien intensif dans ce
facteur qui augmente ; le pays obtient ainsi un glissement de
son avantage comparatif en faveur de ce produit.
En effet, les facteurs de production sont le résultats des
processus d’accumulation du capital, de l’évolution
démographique et des qualifications des hommes des différents
pays.
Un pays qui procédera à une croissance rapide de son stock de
capital par des investissements pourra voir évoluer son
abondance relative de capital plus vite que celle de ses
partenaires l’échange.
III- LE MODELE NEOCLASSIQUE (HOS)

 Le modèle à facteurs spécifiques (modèle de


Ricardo-Viner)
 Existence d’un facteur supplémentaire par rapport à
HOS
 Détermination des Avantages Comparatifs prend en
compte, en sus de la dotation des facteurs, la
proportion de facteurs spécifiques par rapport au
facteur générique.
III- LE MODELE NEOCLASSIQUE (HOS)

Exemple: on a deux secteurs ou produits, l’agriculture et


l’industrie, et trois facteurs. Deux facteurs sont attachés à
l’un ou à l’autre secteur: la terre pour l’agriculture et le
capital pour l’industrie; ce sont les facteurs spécifiques, qui
ne bougent pas entre les secteurs; le troisième facteur, le
travail, au contraire générique peut se réallouer entre les
deux secteurs.
Ainsi, l’augmentation de la dotation d’un facteur spécifique va
accroitre la production relative du secteur auquel appartient
ce facteur .
Le « syndrome hollandais »
 En définitive, que peut-on retenir du modèle néoclassique du
CI?
III- LE PARADOXE DE LEONTIEF

 A- La vérification empirique de la théorie HOS par


Leontief
Pour vérifier empiriquement la loi des proportions de
facteurs, Léontief (1954) s’intéresse au contenu factoriel
des échanges des États-Unis avec le reste du monde en
1947.
il constate qu’il y a plus de capital dans les importations
des Etats-Unis que dans leurs exportations, et plus de
travail dans leurs exportations que dans leurs
importations
Il l’explique par le fait qu’ à équipement égal, le
travailleur américain est trois fois plus productif que le
travailleur étranger en raison d’une meilleure
organisation du travail, d’une gestion plus efficace de la
production et d’un climat de productivité plus favorable.

Vous aimerez peut-être aussi