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Les investissements, dans leur globalité, ont, eux aussi, augmenté durant la période
considérée mais leur taux de croissance a diminué durant ce laps de temps en passant de
5,17% en 2022 à 1,82% en 2026. Il s’agit tout de même d’être vigilent à la manière dont
évoluent les différentes composantes de l’investissement global. En effet, parmi les trois
secteurs institutionnels, le pouvoir public est le seul à voir le taux de croissance de son
investissement ne jamais baisser, celui-ci passant de 1,39% à 1,62% en l’espace d’une année
avant de se stabiliser. De leur côté, les secteurs des entreprises et des ménages voient
respectivement le taux de croissance de leur investissement passer de 5,67% à 1,8% et de
3,82% à 2,62%, les entreprises voyant même leur investissement diminuer en 2023.
Les importations suivent une tendance assez similaire à celle des exportations. En effet,
après qu’elles aient augmenté en 2022, leur taux de croissance a chuté en dessous de zéro
l’année suivante (-1,29%) avant d’augmenter fortement en 2024. Elles continueront
d’augmenter ensuite mais à un taux plus faible. Telles qu’elles sont exprimées en millions
d’euros, les importations sont également à la hausse, de près de 140 milliards, durant la
période considérée, cela s’expliquant par une quantité de biens importés et un niveau des
prix à l’importation croissant.
Les exportations nettes, si elles demeurent négatives sur ce laps de temps, sont néanmoins
en hausse entre 2022 et 2024. En effet, elles augmentent de près de 2,5 milliards entre 2022
et 2026, cela contribuant donc à améliorer (diminuer) le besoin de financement de notre
pays vis-à-vis du reste du monde.
Le PIB tel qu’il est exprimé en volumes est lui aussi soumis à une augmentation entre 2022 et
2026. Ceci est assez logique, compte tenu du fait que les différents éléments qui le
composent croissent durant cette période. On note tout de même que son taux de
croissance, après avoir fortement diminué en 2023 (comme attendu), va augmenter l’année
suivante et diminuer faiblement par la suite. Le PIB à prix courants suit une tendance
similaire.
b. Marché du travail
Relativement au chômage, alors qu’il s’élève à 8,34% en 2022, il va augmenter de 1% l’année
suivante pour ensuite repasser sous la barre des 9% et atteindre le seuil de 8,37% en 2026.
Ces fluctuations du taux de chômage résultent principalement des variations impactant
l’emploi dans le secteur privé durant la période considérée.
c. Prix, salaire et revenus
On observe une constante augmentation du salaire coût horaire entre 2022 et 2026. Cela
signifie que, les années passant, il est de plus en plus couteux pour les patrons d’embaucher
chaque travailleur. Ceci résulte de de l’indexation automatique des salaires et donc du fait
que le coût de la vie augmente avec les années. En outre, si le taux de croissance du coût
salaire horaire diminue fortement en 2023 en passant de 8,49% à 2,5%, il augmente ensuite
de manière stable. Le taux de salaire nominal brut suit logiquement la même tendance que
le salaire coût horaire avec une forte diminution de son taux en 2023 avant que celui-ci
n’augmente à nouveau dans les années suivantes 3. Le salaire coût horaire ainsi que le salaire
nominal brut suivent une tendance qui se calque sur la manière dont se comporte l’indice
des prix à la consommation. Cela découle de l’adaptation automatique des salaires au coût
de la vie, mécanisme propre au système économique et politique belge 4.
Dans le même ordre d’idée, on constate que le coût unitaire du travail suit le même
comportement.
Le déflateur du PIB, qui dépend, entre autres, de la valeur de l’indice des prix à la
consommation, suit la même tendance que les éléments que nous venons d’aborder, à
savoir que son taux de croissance chute la première année (tout en restant positif) avant de
rehausser entre 2024 et 2016.
On constate une augmentation du taux de croissance du revenu disponible réel qui passe
1,47% à 2%. Cela signifie que le pouvoir d’achat des individus du secteur privé, non
seulement augmente, mais cette augmentation est de plus en plus forte. Cela résulte
notamment du fait que le niveau des prix a diminué de manière non négligeable,
comparément à la baisse du taux de salaire.
3
A taux de cotisations sociales et patronales inchangés, il est logique que le salaire coût horaire et le taux de
salaire nominal brut suivent des tendances similaires.
4
Pour rappel, la politique belge en matière salarial est telle que les salaires sont automatiquement indexés.
La dette publique, qu’elle soit exprimée en millions d’euros ou en pourcents du PIB, ne fait
qu’augmenter entre 2022 et 2026. La hausse est non négligeable dans la mesure où elle
dépasse les 130 milliards dans cette période. En pourcents du PIB, la dette atteint le seuil
non négligeable de 112 en 2026.
3. Objectifs à poursuivre :
Nous nous sommes fixé trois objectifs à atteindre à l’horizon 2026.
Premièrement, il s’agira de diminuer le taux de chômage afin que celui-ci atteigne le seuil
des 8% en 2026 et qu’il continue de diminuer pour passer sous la barre des 7,5% en 2028.
Ensuite, nous avons choisi de nous pencher sur l’évolution de la croissance en évitant que
celle-ci diminue entre 2022 et 2026 et faisant en sorte de maintenir un taux de croissance du
PIB similaire à celui de la projection de base.
Enfin, nous souhaitions également faire en sorte que la dette publique ne s’accroit pas sur le
laps de temps considéré comparément à la situation de base.
Dès lors que le choc ne survient qu’en 2023 et qu’aucune variation quelconque n’est à
relever l’année précédente, il ressort des données renvoyées par le planning corner
qu’aucune fluctuation n’est à observer en 2022. La comparaison entre la projection de
référence et celle qui résulte de la variation de l’investissement public ne débute dès lors
qu’en 2023.
L’investissement des entreprises est plus élevé que dans la situation de préférence en 2023
et 2024 mais chute ensuite en dessous de ce niveau. Du côté de l’investissement des
ménages, on constate une faible croissance par rapport au modèle de base dès l’année qui
suit la mise en œuvre de la politique.
Les importations, exprimées en volumes, vont augmenter dès 2023 avant de retrouver, dès
2026, un niveau semblable à celui qu’elles atteignaient initialement. De leur côtés les
exportations vont, dès l’année suivant l’application de la mesure, devenir plus faibles que
dans le modèle de base.
Le PIB, tant nominal que réel, est plus important dans cette projection modifiée quand dans
le modèle de référence. A ce titre, nous constatons une hausse assez importante du PIB à
prix courants dès 2023 (0,23%). Cette forte hausse est indubitablement due à l’injection par
le pouvoir public de 2 milliards d’euros sous forme d’investissements cette année-là. Dans
les années qui suivent la croissance va tout de même demeurer bien supérieure au niveau
qu’elle avait atteint dans la projection initiale mais la différence entre les deux va diminuer
(de 0,23% en 2023 à 0,06% entre 2024 et finalement 0,03% en 2026).
L’importance de l’écart entre les deux projections que nous observons au niveau du PIB (réel
ou nominal) en 2023 résulte majoritairement du fait que l’investissement public a fortement
cru.
Pour clôturer cette section, il s’agit de regarder dans quelle mesure la politique mise en
place permet d’atteindre nos objectifs. Relativement l’objectif de diminution du taux de
chômage que nous nous sommes fixés à l’horizon 2026, la hausse de l’investissement public,
appliquée seule, ne permet pas d’arriver au seuil de 8%. Ensuite, il s’avère que la hausse de
l’investissement public est un instrument utile à la réalisation de l’objectif de croissance que
nous nous sommes fixés. En effet, lorsqu’on l’applique seule, cette politique permet
d’atteindre un niveau de PIB, réel comme nominal, qui soit supérieur à celui de la situation
de base tout en maintenant un taux de croissance similaire (1,77% et 3,71% respectivement
pour les PIB réel et nominal dans chacune des situations). Enfin, nous nous intéressons aux
conséquences de la hausse de l’investissement public de 2 milliards d’euros en 2023 sur la
dette publique. Certes, les recettes du pouvoir public ont augmenté sur la période
considérée à la suite de la hausse de l’investissement public en 2023 mais cet accroissement
est bien plus faible que celui des dépenses. Dès lors, il n’est pas étonnant de constater que la
dette publique, qu’elle soit exprimée en millions d’euros ou en pourcentages du PIB s’est
accrue en 2026.