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Le mouvement des Gilets jaunes

Un dossier proposé par


© le FLE en un ‘clic’
Le mouvement des Gilets jaunes © le FLE en un ‘clic’

Compréhensions orales
Vidéo 1 : Qui sont les Gilets jaunes ?
https://www.youtube.com/watch?v=W7DyTnQ07sQ

Regardez la vidéo et répondez aux questions suivantes :

1. Quelle est la revendication des Gilets jaunes ?


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2. Où ce mouvement est-il né ?
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3. Où sont apparues les premières mobilisations ?


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4. Citez trois professions ou secteurs professionnels parmi les manifestants


mentionnés dans cette vidéo.
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5. Vrai ou faux : Les manifestants sont tous syndiqués et engagés en politique.


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6. Lors du reportage, combien pouvait-on arriver à dépenser par mois en faisant


environ 50 kilomètres par jour ?
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7. Pour certaines personnes, qu’est-ce qu’ils ne peuvent pas faire à cause de ce


problème ?
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8. Citez deux actions proposées par les manifestants.


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9. Qui est Fabrice Schlegel ?


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Le mouvement des Gilets jaunes © le FLE en un ‘clic’

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Vidéo 2 : Pourquoi les “ gilets jaunes ” sont-ils “ jaunes ” ?


https://www.youtube.com/watch?v=UQ8sR-9HKpo

Regardez la vidéo et répondez aux questions suivantes :

1. Quels autres mouvements cités dans cette vidéo sont associés à des couleurs ?
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2. Comment appelle-t-on la structure donnée aux noms de ces mouvements ? Qui


l’a inventée ?
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3. Pourquoi emploie-t-on des couleurs dans le nom de certains mouvements


politiques ou sociaux ?
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4. En France, à quoi associe-t-on la couleur jaune ?


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5. Selon Linda Giguère, qui serait à l’origine du nom des Gilets jaunes ?
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6. Comment s’appelait le groupe de Facebook qui est apparu en octobre 2018 ?


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7. Quelle autre appellation est apparue suite au mouvement des Gilets jaunes ?
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Le mouvement des Gilets jaunes © le FLE en un ‘clic’

Compréhensions écrites
Voici un premier article pour contraster l’explication de la vidéo précédente sur
l’origine des Gilets jaunes.

D'où vient le gilet jaune, devenu symbole de contestation ?


14/12/2018 à 12h24

Avant d'être le vêtement porté par les manifestants à travers toute la France, il a
surtout été popularisé par son obligation à bord des voitures depuis 2008. Retour sur
le parcours d'un équipement de sécurité routière transformé en symbole d'opposition
et de protestation.

C'est le vêtement incontournable de cette fin d'année 2018, porté ou posé bien visible
derrière son pare-brise: le gilet jaune. Depuis novembre dernier et les premiers
rassemblements organisés un peu partout en France, cette veste de sécurité est le
dénominateur commun des opposants à la politique d'Emmanuel Macron et de son
gouvernement. Mais quelle est l'histoire derrière la nouvelle tenue de rigueur pour exprimer
son mécontentement ?

Il y a 10 ans, l'obligation de posséder un gilet jaune

Le vêtement de haute visibilité, en tissu synthétique et avec des bandes réfléchissantes, est
utilisé dans un premier temps par les professionnels, en particulier sur les chantiers, les
sites industriels ou encore les travaux publics. Une norme européenne de 1989 (EN 471)
fixe ainsi les règles à respecter pour cet équipement de protection individuelle (EPI).

Mais le gilet jaune acquiert sa popularité auprès du grand public en 2008. Cette année-là, il
devient obligatoire de disposer d'un exemplaire à bord de son véhicule, en complément du
triangle de pré-signalisation. En cas d'accident, le conducteur doit le revêtir lorsqu'il sort de
son véhicule, afin d'être bien visible des autres usagers de la route. En plus du jaune flashy,
le gilet dit "de haute visibilité" s'accompagne de bandes réfléchissantes horizontales.

L'obligation de disposer d'un gilet jaune à bord est adoptée il y a près de 10 ans avant le
déclenchement du mouvement du même nom. Depuis le 1er octobre 2008, l'absence de cet
équipement à bord est passible d'une contravention de quatrième classe (amende forfaitaire
de 135 euros, minorée à 90 euros).

Pour sensibiliser le public au respect cette nouvelle mesure, une campagne de


communication avait à l'époque marqué les esprits. Elle mettait en scène le couturier Karl
Lagerfeld, accompagné du slogan: "C'est jaune, c'est moche, ça ne va avec rien, mais ça
peut vous sauver la vie". Pour la petite histoire, le célèbre couturier allemand n'aurait en
réalité jamais porté le fameux gilet, il aurait simplement autorisé l'utilisation de son image,
modifiée par un logiciel de retouche.

Presque tous les usagers de la route concernés

Depuis 2008 aussi, "les conducteurs et passagers d’un cycle, hors agglomération la nuit et
le jour lorsque la visibilité est insuffisante" qui doivent également porter un gilet jaune,
précise le site officiel de la sécurité routière. C'est également le cas depuis 2011, pour les
"usagers de motocyclette et de tricycle de 125 cm3 et plus" qui peuvent aussi adopter "un

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Le mouvement des Gilets jaunes © le FLE en un ‘clic’

blouson portant des bandes rétro-réfléchissantes". Enfin, comme les automobilistes, les
conducteurs de deux et trois-roues motorisés doivent depuis 2016 avoir toujours un gilet
jaune à disposition pour se signaler en cas de panne ou d'accident.

Un symbole tout trouvé pour une lutte collective

Avec de nombreux ménages équipés du fameux vêtement, pratique et peu coûteux (même
s'il a connu une certaine inflation sur les sites de ventes en ligne depuis le début du
mouvement), le gilet jaune devient un symbole idéal pour exprimer son mécontentement.
Surtout chez les automobilistes très remontés contre la mise en place de la taxe carbone et
la hausse du prix des carburants, à l'origine du mouvement qui s'est ensuite étendu à
d'autres revendications.

Le gilet jaune a déjà servi comme signe de ralliement pour d'autres manifestations par le
passé. En 2014, un article du Parisien se demandait ainsi "Qui sont les gilets jaunes?". À
l'époque, il s'agissait de parents révoltés contre la réforme des rythmes scolaires, menée
par le ministre de l'Education Vincent Peillon.

La même année, une manifestation de travailleurs frontaliers à Saint-Louis (Haut-Rhin) avait


également choisi ce vêtement commun. Des photos de cette marche ont d'ailleurs ressurgi
récemment après la manifestation du 17 novembre 2018 pour illustrer la très grande
mobilisation. Mais l'AFP les avait finalement bien identifiées comme plus anciennes.

Pour le mouvement version 2018, c'est un utilisateur de Facebook, Ghislain Coutard, qui a
lancé l'idée dans une vidéo publiée sur le réseau social le 24 octobre dernier et repérée par
Slate, en prévision des premières manifestations du 17 novembre :

"On a tous un gilet jaune dans la bagnole. Foutez-le en évidence sur le tableau de bord,
toute la semaine, enfin jusqu’au 17. Un petit code couleur pour montrer que vous êtes
d’accord avec nous, avec le mouvement, et qui est chaud, qui est pas chaud", expliquait-il.

Plus de 5 millions de vues plus tard, le gilet jaune passe du pare-brise aux épaules des
manifestants. Il devient ainsi rapidement le vêtement officiel des sympathisants du
mouvement, à qui il donnera finalement son nom.

Ce symbole de lutte, avec "des oubliés devenus bien visibles", a même démarré son
exportation dans différents pays. En écho au mouvement français, des manifestants ont
choisi de le revêtir en Belgique, aux Pays-Bas, en Bulgarie, en Serbie. A Londres, des pro-
Brexit l'ont également adopté. Encore plus loin, l'Egypte a même interdit la vente de gilets
jaunes jusqu'à fin janvier, craignant une contagion de la contestation.

En Irak, à Bassorah, un mouvement des gilets jaunes est également apparu. Mais, comme
le souligne Courrier International, la presse locale s'est un peu emmêlée les pinceaux en
évoquant une reproduction du phénomène français. Faux, répond un militant: "Nous
sommes les premiers à en avoir arboré, dès 2015, quand nous voulions signifier que nous
étions des éboueurs venus pour enlever les détritus politiques.”

Source : https://auto.bfmtv.com

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Le mouvement des Gilets jaunes © le FLE en un ‘clic’

Selon cet article, d’où viendrait le nom du mouvement des Gilets jaunes ?
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Le mouvement des Gilets jaunes © le FLE en un ‘clic’

Deuxième article

Lisez le texte ci-dessous et dites si les énoncés sont vrais ou faux :

Les gilets jaunes s'exportent à l'étranger

Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 07/12/2018 à 16:21 , mis à jour à 17:56

De la Belgique à la Serbie... En passant par l'Irak, les manifestants font des émules
au-delà des frontières.

Alors que le mouvement des gilets jaunes s'apprête à connaître un nouvel acte déterminant
ce samedi, plusieurs pays étrangers commencent eux aussi à voir des citoyens enfiler l'habit
symbolique pour manifester. Avec des revendications parfois très différentes des Français.

La Belgique dès le 16 novembre

Frontalière avec le département du Nord français où les manifestations ont été fortes ces
dernières semaines, la Belgique a logiquement été touchée par les gilets jaunes. Au coeur
des préoccupations, la hausse du prix de l'essence, mais aussi les mesures d'austérités du
gouvernement.

Dès la mi-novembre, des dépôts pétroliers ont été bloqués en Wallonie, particulièrement
dans le Hainaut, entraînant l'interpellation de dizaines de personnes.

Le vendredi 30 novembre, 300 personnes ont également défilé à Bruxelles. On a relevé,


comme en France le lendemain, des jets de pavés, l'utilisation de canons à eau ou des
véhicules incendiés. Le Premier ministre belge Charles Michel avait alors dénoncé des
"violences inadmissibles".

Une manifestation à Amsterdam ce samedi

Si les Hollandais ne sont pas réputés pour leurs mouvements sociaux, comme le notait
Courrier International, ils ont été plus d'une centaine à réclamer la démission du Premier
ministre Mark Rutte début décembre à La Haye. D'autres ont bloqué l'autoroute A2. Le
journal explique néanmoins que "les raisons de leur mécontentement sont multiples, comme
l'âge du départ à la retraite à 67 ans et des mutuelles jugées trop chères... Nombre d'entre
eux se disent également opposés à l'immigration."

Un événement Facebook, relevé par Le Figaro, compte 12 000 participants à un


rassemblement prévu ce samedi.

L'extrême droite en Allemagne

Le mouvement des gilets jaunes prend une tournure d'abord comique, puis plus inquiétante
en Allemagne. On avait aperçu six Allemands et un chien tenter de bloquer la circulation à
un passage piéton, "dans une chorégraphie très Monty Pythonesque", comme l'avait noté
Libération.

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Mais samedi 1er décembre, une manifestation a été organisée par le mouvement
islamophobe Pegida et le parti d'extrême droite AfD. Au coeur de leurs revendications, très
logiquement, le refus du pacte de l'ONU sur les migrations, qui doit être signé le 10
décembre à Marrakech. À gauche, les soutiens du mouvement sont en revanche plus
discrets.

Un gilet jaune à l'assemblée serbe

En pleine session au parlement serbe, le député de l'opposition Bosko Obradovic a enfilé


un gilet jaune pour protester contre la hausse du prix de l'essence. "Nous voulons des prix
normaux de l'essence, ou vous aurez des gilets jaunes dans les rues de Belgrade et de
Serbie", a-t-il déclaré.

Des manifestations avaient déjà éclaté au début de l'été, et le député a déjà appelé à
manifester samedi à Belgrade. "Le pouvoir [serbe] n'a pas voulu parler à ses citoyens qui
avaient pacifiquement exprimé leur mécontentement en raison des prix de l'essence", a-t-il
ajouté lors de son intervention.

Pouvoir d'achat en Bulgarie

Les Bulgares ont pour leur part été des milliers à bloquer des axes routiers et postes-
frontières entre la Turquie, la Grèce et leurs pays, le 18 novembre dernier. Si la question du
carburant a lancé la fronde, le pouvoir d'achat est vite devenu le point de tension principal
dans le pays le plus pauvre de l'Union européenne.

LCI écrivait à ce propos que "la population, qui scande depuis des jours 'mafia' et 'démission'
devant le Parlement, est étouffée par le coût de la vie et un pouvoir d'achat qui atteint à
peine la moitié de la moyenne de l'UE."

Les Irakiens, gilets jaunes avant l'heure

À Bassora, ville pétrolière du sud de l'Irak, des manifestants ont aussi enfilé le vêtement.
Comme le précise Courrier International, la ville a un "sentiment de relégation et de sous-
investissement" qui "alimente depuis des années le mécontentement de la population".

Mais comme l'a indiqué un manifestant au quotidien irakien Al-Mada, cité par Courrier :
"Nous sommes les premiers à en avoir arboré, dès 2015, quand nous voulions signifier que
nous étions des éboueurs venus pour enlever les détritus politiques." Ils luttaient alors
contre la corruption, demandaient un accès à l'eau potable, des meilleurs services
municipaux et la possibilité pour les jeunes d'accéder à des postes à responsabilités.

Source : https://www.lexpress.fr

Vrai ou faux ?

1. Comme en France, la hausse du prix du carburant est l’unique revendication des


Gilets jaunes belges. __________
Justification :
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2. Parmi les revendications des Néerlandais, on retrouve l’immigration et l’âge de la


retraite. __________
Justification :
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3. En Allemagne, le mouvement des Gilets jaunes concerne tout autant les


électeurs de droite comme de gauche. __________
Justification :
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4. En Serbie, le prix de l’essence est une revendication du député Bosko


Obradovic. __________
Justification :
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5. Les bulgares réclament tout particulièrement un meilleur pouvoir d’achat.


__________
Justification :
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6. Le mouvement des Gilets jaunes irakiens est connu depuis quelques années
déjà. __________
Justification :
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Troisième article

Lisez le texte ci-dessous et répondez aux questions :

Qu’espèrent les derniers Gilets jaunes ?

Ils font partie du dernier carré. Ils occupent toujours des ronds-points à Augny,
Aumetz ou Saint-Avold. Ils organisent plus discrètement des réunions, échangent
beaucoup. Et sont fidèles au samedi après-midi. Qu’est-ce qui fait encore avancer les
derniers Gilets jaunes lorrains ?

LE 17/06/2019 À 05:00 - MIS À JOUR LE 24/06/2019 À 11:48

Agitez-leur des chiffres – environ 7 000 seulement avant-hier selon la police, 20 000 selon
eux sur l’ensemble du territoire –, ils opposent que « le mouvement est bien plus large que
le nombre de manifestants ». Si vous leur parlez essoufflement de la contestation des Gilets
jaunes, mauvais scores aux dernières élections européennes, ils répondent que « le feu
couve. Les flammes peuvent reprendre à tout moment ! » Ils ne sont plus nombreux. Mais
le dernier carré visible diffuse une foi à toute épreuve. Les personnes croisées à Aumetz, à
Augny ou en Moselle-Est croient à l’occupation des ronds-points et au grand soir. Mais
qu’attendent-ils encore, au fond ? Pourquoi courent-ils encore ?
« Le mouvement n’est pas mort, c’est important de le montrer. On n’a pas répondu à nos
demandes, il n’est pas question d’arrêter », justifie Bertrand, un quinquagénaire de Moselle-
Est, qui a trouvé « un sens à ma vie. J’attendais ça depuis longtemps, je ne vais pas flancher
maintenant. Je ne peux pas… »

« 135 euros d’amende chaque week-end, ça dissuade »

A Aumetz, le camp reste debout. « C’est le seul qui n’a pas été démantelé par les autorités.
Il a brûlé trois fois. Mais on est toujours là », dit, plutôt fier, Roland, 77 ans. Les lieux ont été
réaménagés. Un dimanche soir, une centaine de personnes s’est rassemblée pour marquer
le coup. « Nous, on ne retient pas le nombre de présents dans les manifs. Ce qui compte,
c’est qu’on ne s’en sort pas. Le 10 du mois, on n’a plus d’argent… », insiste Aurélie, qui a
posé la première palette à cet endroit, il y a plus de six mois.
On devine que l’indifférence représente le plus grand danger pour le mouvement, né sur les
braises du pouvoir d’achat. « On peut comprendre. Les gens ont leurs vies personnelle et
professionnelle. Les vacances. Ce n’est pas évident de tenir. On le voit, ils viennent moins
», prolonge Christophe. Aurélie, encore : « Et puis, se prendre 135 euros d’amende chaque
week-end, perdre un œil ou un bras, ça peut dissuader. »
Eux ne sont pas calmés. Ils sont présents, malgré les vives critiques. Mobilisés malgré les
insultes. « Ça me fait mal quand j’entends des automobilistes crier qu’on est des fainéants,
soupire Roland. J’ai travaillé quarante-trois ans… »

« Un long travail »

C’est un signe de leur détermination : à la Zac d’Augny, le camp maintes fois démonté ces
derniers mois a été reconstruit en partie. « Nous ne sommes pas morts, prévient Xavier.
Les ronds-points, c’est une chose. Mais il y a tout ce qui n’est pas visible. Une assemblée
des Gilets jaunes s’est créée. On envoie nos délégués, ça discute. Ils reviennent avec des

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propositions. Si on n’est pas localement d’accord avec ça, on renvoie des contre-
propositions, et ça rediscute. C’est intéressant comme démarche, mais cela demande du
temps. C’est du long terme. On veut que nos idées soient portées par des élus. On va y
arriver. » Ce n’est pas fini.

« Ces gens ont repris leur vie en main »

Il est monté deux fois à Paris, a manifesté à Metz. Patrick se définit « comme un Gilet jaune
qui l’était avant même le début du mouvement. Dans l’esprit, ça faisait des années que j’y
pensais. » Une idée anime le Jarnysien : la démocratie participative dont le bras armé
pourrait être le référendum d’initiative citoyenne (RIC).
Après avoir beaucoup manifesté, il a pris un peu de recul ces derniers temps. « Pour
réfléchir, et diffuser les idées. J’ai une vision plutôt politique de l’avenir. » Sans dénigrer la
présence de terrain. « Au contraire. C’est très utile pour partager les propositions qui
germent. Les gens extérieurs ne se rendent pas forcément compte, mais ça travaille
énormément au sein de différentes assemblées locales. Il ne faut pas être trop pressé. »
Une façon de dire qu’il n’est pas déçu par l’évolution du mouvement. « Non, parce que je
m’attendais à un essoufflement. Il y a eu beaucoup de répression… Les gens sur les ronds-
points espéraient sans doute récupérer plus de choses. Ça peut fatiguer au bout de six ou
sept mois. Je vois les choses différemment : les Gilets jaunes ont repris leur vie en main à
travers ce mouvement. Et ça, c’est énorme. C’est le début de quelque chose. »

Source : https://www.republicain-lorrain.fr

Questions :

1. Pourquoi les Gilets jaunes qui continuent de se manifester ne veulent pas arrêter
?
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2. “ J’attendais ça depuis longtemps, je ne vais pas flancher maintenant. ”


Que signifie le mot “ flancher ” ?
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3. Qu’est-ce qui décourage les manifestants ?


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Expression écrite

Sur un forum, vous tombez sur un débat concernant les Gilets jaunes :

Êtes-vous pour ou contre les mouvements sociaux comme celui des Gilets jaunes
?

Vous décidez d’y participer en donnant votre avis d’une manière claire et précise. (180
mots maximum)

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Expression orale

_ Pensez-vous que les mouvements sociaux sont nécessaires ?

_ Votre pays a-t-il connu des mouvements de protestation semblables ?


Racontez.

_ Que devraient faire les gouvernements face à ce type de mouvements ? Quelle


devrait être leur réaction ?

_ Commentez cet extrait de la vidéo de la deuxième compréhension orale. Qu’en


pensez-vous ?

“ Mais au-delà de ça, Mohamed, ce qui est le plus intéressant c’est qu’en France,
jusqu’à présent, les jaunes, c’étaient les casseurs de grève. Le mouvement des
Gilets jaunes est donc en rupture totale avec ce symbole-là. Là où être jaune
c’était casser la grève, c’est devenu aujourd’hui la couleur d’un mouvement social.
Vous me suivez ? ”

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Corrections des compréhensions orales


Vidéo 1 :

1. Quelle est la revendication des Gilets jaunes ?


Les Gilets jaunes revendiquent la hausse des prix du carburant.

2. Où ce mouvement est-il né ?
Il est né sur les réseaux sociaux.

3. Où sont apparues les premières mobilisations ?


Elles sont apparues à Dole dans le Jura.

4. Citez trois professions ou secteurs professionnels parmi les manifestants


mentionnés dans cette vidéo.
Trois parmi : caissière (“ Je travaille à Intermarché ”), employée dans la métallurgie,
retraité, ouvrier, apprentie coiffeuse, chômeur, étudiant, chef d’entreprise.

5. Vrai ou faux : Les manifestants sont tous syndiqués et engagés en politique.


Faux

6. Lors du reportage, combien pouvait-on arriver à dépenser par mois en faisant


environ 50 kilomètres par jour ?
Entre 200 et 300 euros par mois.

7. Pour certaines personnes, qu’est-ce qu’ils ne peuvent pas faire à cause de ce


problème ?
Ils ne peuvent pas avoir des loisirs.

8. Citez deux actions proposées par les manifestants.


Deux parmi : blocages, infiltrations des entrées d’autoroutes, opération escargot

9. Qui est Fabrice Schlegel ?


C’est un chef d’entreprise de 45 ans qui a lancé le mouvement des gilets jaunes à
travers le réseau social Facebook en créant une page qui regroupait déjà en
novembre 2018, 50 000 personnes.

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Vidéo 2 :

1. Quels autres mouvements cités dans cette vidéo sont associés à des couleurs ?
Révolution orange : manifestation politique en Ukraine (2004) ;
Chemises brunes : membres du parti national-socialiste allemand ;
Bonnets rouges : mouvement de protestation en Bretagne (2013) ayant pour
revendication la taxe nationale sur les véhicules de transport de marchandise.

2. Comment appelle-t-on la structure donnée aux noms de ces mouvements ? Qui l’a
inventée ?
Raphaël Haddad a inventé le terme “ politichromes ”.

3. Pourquoi emploie-t-on des couleurs dans le nom de certains mouvements


politiques ou sociaux ?
Les couleurs sont comme des signaux qui permettent aux mouvements d’être
visibles. Elles permettent aussi de rassembler les gens.

4. En France, à quoi associe-t-on la couleur jaune ?


On associe le jaune à l’adultère et la trahison mais aussi à la méfiance et à la maladie.
Plusieurs expressions font partie du vocabulaire français : “jaune cocu” pour
l’adultère, “rire jaune” pour la méfiance et “avoir un teint jaune” pour la maladie.

5. Selon Linda Giguère, qui serait à l’origine du nom des Gilets jaunes ?
Les médias seraient à l’origine du nom.

6. Comment s’appelait le groupe de Facebook qui est apparu en octobre 2018 ?


Le mouvement national contre la hausse du carburant.

7. Quelle autre appellation est apparue suite au mouvement des Gilets jaunes ?
Les Gilets verts qui aimeraient orienter le débat vers la transition écologique.

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Corrections des compréhensions écrites

Article 1 :

Selon cet article, d’où viendrait le nom du mouvement des Gilets jaunes ?
Le nom viendrait du fait qu’un utilisateur de Facebook, Ghislain Coutard, aurait
proposé de porter ce vêtement dans une vidéo.

Article 2 :

Vrai ou faux ?

1. Comme en France, la hausse du prix du carburant est l’unique revendication des


Gilets jaunes belges. Faux
Justification : “ Au coeur des préoccupations, la hausse du prix de l'essence, mais
aussi les mesures d'austérités du gouvernement. ”

2. Parmi les revendications des Néerlandais, on retrouve l’immigration et l’âge de la


retraite. Vrai
Justification : “ Le journal explique néanmoins que "les raisons de leur
mécontentement sont multiples, comme l'âge du départ à la retraite à 67 ans et des
mutuelles jugées trop chères... Nombre d'entre eux se disent également opposés à
l'immigration." ”

3. En Allemagne, le mouvement des Gilets jaunes concerne tout autant les


électeurs de droite comme de gauche. Faux
Justification : “ Mais samedi 1er décembre, une manifestation a été organisée par le
mouvement islamophobe Pegida et le parti d'extrême droite AfD. [...] À gauche, les
soutiens du mouvement sont en revanche plus discrets. ”
4. En Serbie, le prix de l’essence est une revendication du député Bosko
Obradovic. Vrai
Justification : “ En pleine session au parlement serbe, le député de l'opposition Bosko
Obradovic a enfilé un gilet jaune pour protester contre la hausse du prix de l'essence.

5. Les bulgares réclament tout particulièrement un meilleur pouvoir d’achat. Vrai


Justification : “ Si la question du carburant a lancé la fronde, le pouvoir d'achat est
vite devenu le point de tension principal dans le pays le plus pauvre de l'Union
européenne. ”

6. Le mouvement des Gilets jaunes irakiens est connu depuis quelques années
déjà. Vrai
Justification : “ Nous sommes les premiers à en avoir arboré, dès 2015, quand nous
voulions signifier que nous étions des éboueurs venus pour enlever les détritus
politiques. ”

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Le mouvement des Gilets jaunes © le FLE en un ‘clic’

Article 3 :

1. Pourquoi les Gilets jaunes qui continuent de se manifester ne veulent pas arrêter
?
Selon eux, ils n’ont pas eu de réponses satisfaisantes à leurs revendications.

2. “ J’attendais ça depuis longtemps, je ne vais pas flancher maintenant. ”


Que signifie le mot “ flancher ” ?
Il signifie “abandonner”.

3. Qu’est-ce qui décourage les manifestants ?


Certaines personnes donnent une priorité à leurs vies personnelle et professionnelle
tandis que d’autres se voient découragées par les amendes et les accidents.

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Transcriptions des vidéos


Vidéo 1 :

Karim Rissouli : Alors, à l’Élysée et au gouvernement, vous en parliez un peu, la


journée qui inquiète particulièrement c’est samedi prochain, le 17 novembre. C’est le
jour de la grande mobilisation des Gilets jaunes. Alors, c’est ce mouvement qui
dénonce la hausse des prix du carburant à la pompe. Et ce mouvement, il s’annonce
particulièrement suivi. Alors, des collectifs de Gilets jaunes se sont lancés un peu
partout dans le pays. D’après le site qui les recense, il y aurait 700 collectifs, 700
blocages prévus samedi prochain. C’est un mouvement d’un nouveau genre, né sur
les réseaux sociaux, assez difficile à cerner. Alors, pour en savoir plus, Maxime
Darquier est allé sur le terrain.

Karim Rissouli : Bonsoir Maxime.

Maxime Darquier : Bonsoir.

Karim Rissouli : Maxime, donc vous parlez Gilets jaunes et vous êtes allés donc là où
tout à commencer.

Maxime Darquier : Oui. Cette semaine, je suis parti à Dole, dans le Jura. Dole, c’est
la première ville française à s’être mobilisée contre la hausse du prix du carburant.
Vendredi dernier, vous le voyez, ils s'entraînaient déjà pour le 17 novembre et ils ont
bloqué plusieurs routes avant de se regrouper devant la préfecture. Et ce mercredi,
et bien ils ont été 150 à se rassembler sur un parking de la ville. Il y avait des Gilets
jaunes en colère de tous les âges et de toutes les professions.

Julie : Je m’appelle Julie. Je travaille à Intermarché.

Alain : Je m’appelle Alain. Je suis retraité.

Isabelle : Moi, c’est Isabelle. Je travaille dans la métallurgie.

Homme : Je suis chômeur, handicapé.

Manon : Je m’appelle Manon. Je suis apprentie coiffeuse.

Sébastien : Sébastien. Je suis ouvrier.

Yohan : Moi, c’est Yohan. Je suis étudiant en administration.

Maxime Darquier : Alors, en discutant avec ces automobilistes en colère, il y a


quelque chose qui m’a frappé, c’est que pour une grande partie d’entre eux, ils n’ont
aucun engagement politique. Ils ne sont pas non plus syndiqués. La plupart ne sont
jamais allés manifester de leur vie. C’est le cas de Julia et Guillaume. Elle est auxiliaire
de vie. Il est pâtissier. Ils ont deux enfants. Et pour eux, le prix du carburant, ça
devient un problème.

Julia : C’est la première fois que je manifeste. Je me rends compte que je… voilà, je
suis vachement investie et j’ai vraiment envie que ça bouge. J’ai vraiment envie de
participer et de faire entendre ma voix. Compter pour une fois.

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Le mouvement des Gilets jaunes © le FLE en un ‘clic’

Guillaume : Je pars tous les matins au boulot. Je fais 26 kilomètres pour y aller, ce qui
fait 52 kilomètres aller-retour par jour. Donc, en un mois, ça fait quand même entre
deux et trois cents euros d’essence par mois. L’essence commence vraiment à
devenir chère et ça fait vraiment un grand trou dans le budget. On aimerait bien
sortir, aller au cinéma, amener les enfants à la piscine, tout ça. Mais c’est vrai que
maintenant on ne peut plus.

Maxime Darquier : Alors, mercredi, ces Gilets jaunes en colère, ils ont pris la parole,
chacun leur tour avec un objectif : organiser le blocage de la ville samedi prochain.

Homme : Moi, ce que je proposerais, ce serait soit infiltrer les entrées des
autoroutes ou de bloquer.

Femme : Si on bloque, de toute façon toutes les entrées de Dole, les commerçants
n’auront pas le choix. Il y aura personne dans leurs magasins.

Homme : Si on attaque le 17 au matin et si on termine le 17 à 19h et on rentre chez nous,


j’ai l’impression qu’on se tire une balle dans le pied. Tout simplement. Maintenant, je
ne sais pas… Il suffit simplement de prendre tous nos véhicules, opération
escargot direction Paris, de n’importe où où on est, de toute la France.

Maxime Darquier : Bon, vous l’avez vu, ils ne sont pas tous d’accord sur la suite à
donner au mouvement. À Dole, le chef de file des Gilets jaunes, il s’appelle Fabrice
Schlegel et mercredi, il a tout fait pour canaliser leur colère.

Fabrice Schlegel : On a montré l’exemple le 2. On va encore montrer l’exemple le 17.


On est au départ de la contestation. Je vous ai dit qu’on était les premiers.
Maintenant, je veux qu’on devienne les meilleurs. Je veux qu’on foute le bordel.
L’image, c’est ce qu’il y a de plus important et je voudrais qu’on soigne notre image.
Je ne voudrais pas qu’il y ait de débordements. Je voudrais qu’on respecte les
personnes, qu’on respecte le domaine public et qu’on respecte les valeurs de la
République. Ça, c’est très très important, sinon on va se discréditer.

Maxime Darquier : Alors, Fabrice Schlegel que vous venez d’entendre, il a 45 ans, il
est chef d’entreprise dans le bâtiment et il a réussi son pari : la page Facebook qu’il
a lancée, elle regroupe déjà 50 000 personnes en seulement trois semaines. Pour
une commune de 23 000 habitants, c’est beaucoup. Alors, il m’a confié qu’il votait à
droite mais sans être encarté. Il a aussi une sympathie pour l’insoumis François
Ruffin. Il n’est pas du tout anti-écolo, au contraire : il demande d’ailleurs que l’État
aide davantage les ruraux à rouler avec des véhicules plus récents et moins
polluants. C’est ce qu’il a expliqué mercredi à un journaliste de l’Est républicain.

Fabrice Schlegel : Qui n’a pas compris qu’aujourd’hui il faut changer de mode de vie
? Tout le monde l’a compris mais les gens, ils sont conscients de ça. Ils sont
conscients. Simplement, il faut leur donner les moyens de changer de mode de
déplacement et par voie de conséquence, de mode de vie. Mais si en face on avait
des solutions, on avait des alternatives, etc. Ce serait peut-être supportable. Si on
avait un président qui écoutait les gens, qui ne faisait pas preuve de mépris et de
condescendance, ça serait peut-être supportable. Par contre, tous les facteurs,
tous les voyants sont au rouge. Pour l’instant, c’est un peu diffus. Mais par contre,
on a un dénominateur commun qui est l’exaspération.

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Le mouvement des Gilets jaunes © le FLE en un ‘clic’

Maxime Darquier : Alors, ce ne sont pas des hommes politiques mais ils ont déjà des
éléments de langage, les Gilets jaunes. Leur grande phrase c’est que la hausse des
prix du carburant c’est “ la goutte d’essence va déborder le vase ”. En clair, leur
colère, elle dépasse largement le prix de l’essence à la pompe. Et à les entendre, le
17 novembre, ce n’est que le début d’un mouvement qui pourrait être beaucoup plus
long et beaucoup plus large.

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Le mouvement des Gilets jaunes © le FLE en un ‘clic’

Vidéo 2 :

Mohamed Kaci : Bonsoir Linda.

Linda Giguère : Bonsoir Mohamed.

Mohamed Kaci : En chair et en os, également, mais en mode flashy. Que se passe-t-
il ?

Linda Giguère : Oui, ben, vous avez compris, on va parler des Gilets jaunes ce soir.
J’ai beaucoup réfléchi. Avez-vous remarqué Mohamed comme les couleurs sont
souvent associées à des mouvements politiques ou sociaux ?

Mohamed Kaci : C’est vrai.

Linda Giguère : Révolution orange, chemises brunes, bonnets rouges, Gilets jaunes,
bien sûr. Tous ces mouvements ont un point commun. Pas leurs idées et chacun
est différent, évidemment. Ce qui est commun c’est la forme de leur dénomination.
Elles ont toutes la même structure : elles commencent par un nom suivi d’une
couleur. C’est que Raphaël Haddad appelle les “ politichromes ”. Raphaël Haddad est
en France, spécialiste du discours politique. Alors pourquoi le “ politichrome ”, “
chrome ” de couleur… Pourquoi le “ politichrome “ est-il un phénomène courant ?
Selon lui, simplement parce que les couleurs fonctionnent comme des signaux. Les
couleurs donnent une visibilité aux mouvements politiques et, en plus, les couleurs
ont un pouvoir fédérateur. Dans un stade, dans un meeting politique, sur un champ
de bataille, les couleurs rassemblent les groupes. Mais attention ! Chaque pays ses
couleurs. En France, par exemple, le vert, c’est la couleur de l’écologie. Mais en
Irlande, c’est celle du nationalisme. Et de l’islamisme en Orient. C’est donc par
rapport à la culture française, à son histoire, à son système de valeurs qu’on peut
comprendre le jaune des Gilets jaunes. Alors, en France, d’un point de vue
symbolique, le jaune, c’est la couleur de l’adultère, de la trahison : jaune cocu. C’est
aussi la couleur de la méfiance : rire jaune. Et celle de la maladie : avoir un teint jaune,
c’est plutôt mauvais signe. On pourrait donc penser que les Gilets jaunes ont été
maladroits de nommer ainsi leur mouvement de protestation. Mais c’est pas le cas
! Parce que ce sont les médias qui ont baptisé les Gilets jaunes. Le groupe qui est
apparu sur Facebook, en octobre, s’appelait et s’appelle toujours “ Le mouvement
national contre la hausse du carburant ”. Mais au-delà de ça, Mohamed, ce qui est
le plus intéressant c’est qu’en France, jusqu’à présent, les jaunes, c’étaient les
casseurs de grève. Le mouvement des Gilets jaunes est donc en rupture totale
avec ce symbole-là. Là où être jaune c’était casser la grève, c’est devenu aujourd’hui
la couleur d’un mouvement social. Vous me suivez ?

Mohamed Kaci : Ouais.

Linda Giguère : Alors, la question qui se pose maintenant c’est quel est l’avenir pour
l’expression “ gilets jaunes “ ? Selon Raphaël Haddad, les choses vont évoluer. On
commence déjà par exemple à voir disparaître les guillemets des Gilets jaunes dans
la presse écrite. Les guillemets qui accompagnent souvent les mouvements
politiques naissants, les “ Gilets jaunes ” vont donc devenir progressivement les
Gilets jaunes. Et puis, on va voir émerger des appellations de circonstance, ceux
qui vont tenter de surfer sur la vague jaune pour l’emmener ailleurs. C’est déjà le cas

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Le mouvement des Gilets jaunes © le FLE en un ‘clic’

avec les Gilets verts qui proposent d’orienter le débat vers la transition écologique.
Mais le plus extraordinaire pour moi dans tout ça, c’est que cet objet-là, cette chose
horriblement moche qui a pour fonction de nous protéger dans une situation de
détresse, d’urgence quand on est au bord de la route, ce qui m’épate, c’est que ce
soit devenu le symbole de la France en panne.

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