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L’indice des prix à la production du secteur des «Industries manufacturières hors raffinage de
pétrole» a enregistré une hausse de 0,1% au cours du mois de septembre 2022 par rapport au
mois d’août 2022. Cette hausse est la résultante de:
Par ailleurs, l’indice des prix à la production du secteur des «Industries extractives» a connu
une augmentation de 0,2% au cours du mois de septembre 2022.
Enfin, les indices des prix à la production des secteurs de la «Production et distribution
d’électricité» et de la «Production et distribution d’eau» ont connu une stagnation au cours du
mois de septembre 2022.
Note de conjoncture N°41, Octobre 2022
Dans ces conditions, le commerce international de biens se serait modéré au troisième trimestre
2022, mais la demande étrangère adressée au Maroc pour les biens aurait fait preuve de résilience,
affichant une hausse de 4,3%, au lieu de +7,3% au cours de la même période de l’année passée.
Sur le marché des matières premières, les prix se seraient maintenus à un niveau élevé au troisième
trimestre 2022, malgré une légère détente observée lors des mois de juillet et août 2022. Le cours du
Brent aurait atteint 99,2 $/baril, en moyenne, au troisième trimestre 2022, au lieu de 112,7 $/baril
un trimestre plus tôt, mais se serait inscrit en hausse de 36% en glissement annuel. Celui du gaz
naturel Europe, soutenu par les craintes liées aux difficultés d’approvisionnement, se serait établi à
60 $/mmbtu, au lieu de 17 $/mmbtu un an plus tôt. Les cours des produits agricoles auraient, pour
leur part, connu une légère accalmie, affichant une hausse de 8,5%, après +21,4% au deuxième
trimestre 2022. Dans ces conditions et malgré des prémices d’apaisement des tensions
inflationnistes, le taux d'inflation aurait atteint +9,1% en zone euro et +8,3% aux Etats-Unis en août
2022 et se serait situé à +8,7% au Brésil, +7% en Inde et +2,5% en Chine.
Le marché de change mondial aurait été caractérisé, au troisième trimestre 2022, par le
renforcement de la dépréciation de l’euro vis-à-vis du dollar. Au cours des deux dernières années, la
devise européenne s’est progressivement dépréciée par rapport au dollar, s’établissant à 1,01 dollar
en août 2022, au lieu de 1,21 dollar en janvier 2021. La livre sterling aurait, pour sa part, perdu 28%
face au dollar depuis six ans.
Les hausses des produits alimentaires observées entre août et septembre2022 concernent
principalement les «Légumes» avec 7,2%, le «Lait, fromage et œufs» avec 2,7%, les «Fruits» avec
2,6%, les «Viandes» avec 1,4%, les «Huiles et graisses» avec 1,0%, le «Café, thé et cacao» avec 0,8%
et le «Pain et céréales» avec 0,5%. En revanche, les prix ont diminué de 3,6% pour les «Poissons et
fruits de mer». Pour les produits non alimentaires, la hausse a concerné principalement les prix des
«Carburants» avec 0,3%.
Les hausses les plus importantes de l’IPC ont été enregistrées à Beni Mellal avec 1,9%, à Errachidia
avec 1,8%, à Rabat et Meknès avec 1,3%, à Kénitra et Marrakech avec 1,2%, à Casablanca et Oujda
avec 1,1%, à Dakhla et Guelmim avec 0,9%, à Fès et Tétouan avec 0,8%, à Settat avec 0,7% et à
Agadir, Tanger, Laâyoune et Safi avec 0,4%. En revanche, une baisse a été enregistrée à Al-hoceima
avec 1,2%.
Comparé au même mois de l’année précédente, l’indice des prix à la consommation a enregistré une
hausse de 8,3% au cours du mois de septembre 2022 conséquence de la hausse de l’indice des
produits alimentaires de 14,7% et de celui des produits non alimentaires de 4,4%. Pour les produits
non alimentaires, les variations vont d’une hausse de 0,1% pour la «Santé» à 12,9% pour le
«Transport».
Dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatiles et les
produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois de septembre 2022 une hausse de 0,8% par
rapport au mois d’août 2022 et de 7,0% par rapport au mois de septembre 2021.
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IPC_Septembre 2022_Fr.docx (71.22 Ko)
Le haut-commissaire au Plan nous livre son analyse de l’objectif, fixé par le Roi au capital privé,
d’atteindre 550 milliards d’investissements d’ici 2026. Un objectif réalisable, affirme Ahmed Lahlimi,
si l’État redouble d’efforts pour ouvrir la voie au secteur privé.
Dans son traditionnel discours d’ouverture du parlement, le Roi Mohammed VI a consacré
l’investissement en thème principal, avec la problématique de l’eau. Sur le registre de
l’investissement, il a fixé au gouvernement et aux acteurs privés un nouvel objectif, cette fois-ci à
échéance 2026. Il s’agit de mobiliser 550 milliards de dirhams d’investissements privés, devant créer
500.000 emplois au total. Gouvernement, secteur bancaire et acteurs privés sont concernés par ce
nouveau défi lancé par le Souverain.
Médias24 : Dans son discours d’ouverture de la nouvelle année législative : le Roi a fixé un objectif
de 550 milliards de dirhams d’investissements privés d’ici quatre ans. Quelle est votre première
réaction à ce nouveau challenge posé par le Souverain ?
Ahmed Lahlimi : Comme toujours, Sa Majesté a choisi le bon moment pour lancer un message très
fort, qui consiste à dire que l’investissement privé est l’outil indispensable pour sortir de cette crise
qui nous affecte. Et c’est un sujet qui nous concerne tous : gouvernement, entreprises, secteur
bancaire, ménages…
Au HCP, nous avons beaucoup travaillé sur cette question. L’investissement privé est actuellement au
centre des travaux sur les perspectives du Maroc en 2030 et en 2036, que nous réalisons pour
étudier les scénarios futurs et la possibilité de l’atteinte des objectifs de développement durable
(ODD) et du Nouveau Modèle de développement.
Cet objectif confère une grande responsabilité au capital privé, qui est interpellé plus que jamais…
Ahmed Lahlimi : Le capital privé est bien entendu interpellé. Mais il faut dire qu’il a déjà été au
centre de l’investissement par le passé. Le secteur privé, entreprises et ménages, est à l’origine de
60% des investissements réalisés au Maroc.
Vous nous dites donc que l’État, contrairement à ce que l’on pense, n’est pas le principal
investisseur dans le pays ?
Ahmed Lahlimi : Il est souvent dit dans la littérature économique marocaine que l’investissement est
réalisé principalement par l’État. En réalité, l’investissement approché par la formation brute de
capital fixe (FBCF), qui est le véritable indicateur de l’investissement, dit le contraire.
Mais c’est un chiffre qui intègre les ménages, comme vous le signalez…
Ahmed Lahlimi : Effectivement, il prend en compte tous les investissements réalisés par les ménages
dans l’immobilier, l’agriculture et le secteur informel. Quand on parle de secteur privé, il ne faut pas
oublier que les ménages en font partie.
Pensez-vous que le capital privé relèvera ce pari d’investir 550 milliards de dirhams en quatre ans ?
Ahmed Lahlimi : Dans les messages de Sa Majesté, il y a toujours une évaluation de la réalité. On le
découvre toujours après… Donc oui, je pense que cet objectif est réalisable. Et je peux vous dire de
manière générale que, malgré les difficultés du moment, je reste convaincu que les dix années à
venir sont des années de grand essor pour notre économie, notre société et notre pays.
Qu’est-ce qui vous donne cet espoir, dans un monde qui traverse peut-être la plus grande zone de
turbulence depuis la Seconde Guerre mondiale ?
Ahmed Lahlimi : Je me base justement sur ce contexte mondial et sur nos atouts géographiques,
géostratégiques et humains. Et, surtout, sur ce grand atout que nous avons : celui d’avoir un régime
monarchique respecté dans le monde entier. Tout cela nous ouvre de grandes opportunités dans le
contexte actuel en pleine mutation. Les grands secteurs où l’on peut investir sont tous liés à cette
transition, ou plutôt à ces transitions, mondiales, climatiques, énergétiques technologiques… L’État
doit faire un très gros effort de mobilisation des ressources nationales pour élever encore plus son
investissement. C’est d’autant plus important que la question de la souveraineté économique se
pose plus que jamais.
Vous appelez donc l’État à investir encore plus qu’aujourd’hui… Mais comment laisser de l’espace
au privé si l’État reste omniprésent dans ces secteurs productifs que vous citez ?
Ahmed Lahlimi : L’investissement privé a besoin d’un appui très fort de l’État. Le monde dans lequel
nous vivons est un monde où l’investissement public devient le grand catalyseur de l’investisseur
privé. L’État doit s’inscrire dans une perspective d’ouverture de la voie au secteur privé, et continuer
d’investir dans des secteurs comme la santé, l’éducation et l’enseignement. Parce que sans services
publics de qualité, sans enseignement de qualité, il n’y a pas de développement. Et on ne peut pas
créer de l’emploi de qualité.
Ahmed Lahlimi : L’appui étatique est indispensable pour ouvrir la voie au privé. Les deux vont
ensemble. Il faut penser aussi au rendement de cet investissement en emploi. Le Maroc a besoin de
créer des emplois de qualité, mais doit aussi procurer de l’emploi de masse pour absorber le
chômage. Si les investissements privés dans les secteurs à haut potentiel créent de l’emploi de
qualité, il faut également un investissement qui puisse procurer du travail aux gens qui n’ont pas de
formation ou de qualifications. On doit pouvoir marcher sur les deux jambes. D’autres formes
d’investissement peuvent se développer pour faire face notamment au problème de l’eau, en lançant
des projets de barrages dans les zones qui en ont besoin. Pour maximiser l’impact sur l’emploi, il ne
faut pas construire des barrages en béton, mais en utilisant la terre par exemple. Je me souviens que
Sa Majesté Hassan II avait prévu cette technique pour le barrage de Tassaout. Il y a renoncé,
justement parce qu’il n’y avait pas assez de main-d’œuvre… Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Lien : Ahmed Lahlimi : "L’investissement privé a besoin d’un appui très fort de l'État"
PAR M.M.
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