Vous êtes sur la page 1sur 46

ROYAUME DU MAROC

DEPF
Boulevard Mohamed V. E : depf@depf.finances.gov.ma
Quartier Administratif, W : depf.finances.gov.ma
Rabat-Chellah Maroc T : (+212) 537.67.74.15/16
MINISTÈRE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES

NOTE DE
CONJONCTURE
DIRECTION DES ETUDES ET DES PREVISIONS FINANCIERES
N° 320/ Octobre 2023
Note de Conjoncture 2
Note de conjoncture

Sommaire

PARTIE 1 ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

01 ECONOMIES AVANCÉES

02 ECONOMIES ÉMERGENTES
03 MARCHÉS DES MATIÈRES PREMIÈRES

PARTIE 2 ENVIRONNEMENT NATIONAL

01 TENDANCES SECTORIELLES

02 DEMANDE INTERIEURE
03 ECHANGES EXTERIEURS
04 FINANCES PUBLIQUES
05 FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

PARTIE 3 TABLEAU DE BORD

Direction des Etudes et des Prévisions Financières

Note de Conjoncture 3
Note de conjoncture N° 320 | Octobre 2023

Synthèse
N.B. : Sauf indication contraire, les évolutions présentées, dans la note, sont en glissement annuel.

Environnement international
Economie mondiale : selon les dernières prévisions du FMI, la croissance mondiale devrait ralentir à 3%
en 2023 et 2,9% en 2024 contre 3,5% en 2022, freinée par le resserrement des conditions financières pour
contenir une inflation persistante. Toutefois, la croissance s’avère relativement résiliente en 2023 dans
plusieurs économies, en particulier les États-Unis (dont les perspectives sont relevées de 0,3 point à 2,1%),
le Japon (+0,6 à 2%), le Royaume-Uni (+0,1 à 0,5%), l’Inde (+0,2 à 6,3%), le Brésil (+1,0 à 3,1%) et la Russie
(+0,7 à 2,2%). En revanche, les prévisions de croissance sont abaissées pour la Chine (-0,2 à 5,0%) et la
zone euro (-0,2 à 0,7%). La persistance d’inflation pourrait amener les banques centrales à prolonger les
hausses de taux d’intérêt.
Zone euro : perspectives de croissance en 2023 relevées pour la France (+0,2 point à 1%), maintenues pour
l’Espagne (à 2,5%) mais abaissées pour l’Allemagne (-0,2 à -0,5%) et l’Italie (-0,4 à 0,7%).
Euro : 1,06 dollar le 20 octobre, en baisse de 6% depuis son pic du 18 juillet.
Pétrole : 95 dollars pour le baril du Brent le 20 octobre, en hausse de 31% depuis son creux de juin.

Tendances sectorielles
Secteur primaire : hausse de la production céréalière au titre de la campagne agricole 2022-2023 (+62%) ;
évolution globalement favorable de la production des filières arboricole et maraîchère d’automne 2023 ;
évolution positive du secteur de la pêche (VA : +0,4% à fin juin).
Secteur secondaire : signaux de redressement du secteur du BTP (ventes de ciment : +3,6% au T3, après
-3,9% au T2 et -5,3% au T1) ; performance positive de la production de l’énergie électrique (+0,7% à fin
août) ; quasi-stagnation au niveau du secteur manufacturier (VA : -0,2% à fin juin); bonne performance du
TUC aux deux premiers mois de T3 (+5,6 points à 75,6%); repli de l’activité du secteur minier (VA : -9,4% au
T2 après -11,8% au T1).
Secteur tertiaire : raffermissement notable des indicateurs du secteur du tourisme (arrivées : 11,1 millions
à fin septembre 2023 contre 10,2 millions à fin septembre 2019 ; recettes voyages : +35,4% par rapport à
fin août 2019) et du transport aérien (passagers : +3,6% par rapport à fin août 2019) ; amélioration de la
croissance du secteur d’information et communication (VA : +2% au T2 après +0,9% au T1).

Ménages & Entreprises


Consommation des ménages : évolution positive de certains indicateurs de revenus à fin août
2023, dont les crédits à la consommation (+1%), les transferts des MRE (+7,2%) et la création
d’emplois rémunérés (+112.000 au T2-2023), dans un contexte marqué par la décélération de
l’inflation depuis le mois de mars 2023 qui a atteint 4,9% en septembre, après un pic de 10,1%
en février.
Maintien de l’effort de l’investissement, à fin août 2023, en ligne avec le comportement
favorable des importations des biens d’équipement (+16,6%), des crédits à l’équipement
(+9,3%) et des dépenses d’équipement du Budget Général de l’Etat (+25,4% à fin septembre).

1,06 95 $/baril +42,6% + 112.000 postes


(le 20 octobre) (le 20 octobre) (fin juin) (T2-2023)

Parité euro/dollar Brent VA tourisme Emploi rémunéré

Note de Conjoncture 4
Note de conjoncture N° 320 | Octobre 2023

Echanges extérieurs
Légère hausse des exportations de 0,2% à fin août, tirée essentiellement par les secteurs
de l’automobile (+35,6%), de l’électronique et électricité (+32,8%) et du textile et cuir
(+9,2%).
Recul des importations de 3,9% à fin août, imputable principalement au repli des
importations des produits énergétiques (-22,6%), des demi produits (-13,5%) et des
produits bruts (-25,4%).
Allégement du déficit commercial de 9,4% et amélioration du taux de couverture de 2,4
points à 59,3% à fin août.
Avoirs Officiels de Réserve : couverture de 5 mois et 13 jours d’importations de biens et
services à fin août.

Finances publiques
Réalisation d’un déficit budgétaire de près de 32,4 milliards de dirhams à fin septembre,
contre près de 11,2 milliards de dirhams un an auparavant, en raison d’une hausse des
dépenses globales (+9,6%), plus importante que celle des recettes ordinaires (+0,9%).

Financement de l’Economie
Ralentissement de la croissance des crédits bancaires à +4,6% à fin août 2023 après +5,1%
un an auparavant, suite particulièrement à la décélération du taux de progression des
crédits au secteur non financier (+2,5% après +5% à fin août 2022), alors que la croissance
des crédits au secteur financier s’est accélérée (+19,2% après +5,7% à fin août 2022).
Ralentissement du trend haussier des indices boursiers MASI et MASI 20 au cours du T3-
2023 : +2,5% et +2% respectivement après +11,4% et +13,3% au T2-2023, ramenant leur
performance, par rapport à fin décembre 2022, à +10,7% et +12,1% à fin septembre après
+8% et +10% à fin juin.

NB : Sauf indication contraire, les évolutions sont en glissement annuel

+35,6% +16,6% +4,6% +10,7% et +12,1%


(fin août) (fin août) (fin août) (fin sept-23/fin déc-22)

Exportations automobile Importations biens Crédits bancaires MASI et MASI 20


d’équipement

Note de Conjoncture 5
Note de conjoncture N° 320 | Octobre 2023

ENVIRONNEMENT
INTERNATIONAL

Note de Conjoncture 6
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

1. ECONOMIES AVANCEES
Etats-Unis : perspectives de croissance modérée en 2024, après une
2,1% résilience relative en 2023
(en 2023) Selon les dernières prévisions du FMI, l’économie
américaine devrait croître de 2,1% en 2023, comme en
2022, avant de ralentir à 1,5% en 2024.
Les perspectives de croissance s’avèrent plus fortes que
prévu initialement, grâce à un marché d’emploi robuste
et à des consommateurs résilients. Elles sont, toutefois,
menacées par un resserrement plus accentué du crédit,
USA dans un contexte marqué par des taux d’intérêt élevés et
Croissance économique une inflation persistante.

Les derniers indicateurs s’avèrent mitigés.


50,8 La croissance de l’activité du secteur privé a
nettement ralenti, comme le montre l’indice
(au T3-2023)
PMI1 composite (50,8 au T3 après 53,6 au T2).
Le ralentissement des services (51,0 après 54,3)
s’accompagne d’un repli continu du secteur
manufacturier (48,9 après 48,3).
En revanche, la production industrielle a marqué
une reprise en septembre (+0,3%). De même,
USA
les ventes de détail ont poursuivi leur rebond
Indice PMI composite
(+0,7%), malgré une faiblesse de la confiance
des consommateurs.
Le marché du travail reste fort, avec des créations
3,8% d’emplois encore solides.

(en septembre) L’économie américaine a créé 336 000 emplois


nets en septembre après 227 000 en août, portant
le cumul à plus de 2,3 millions depuis début 2023.
Néanmoins, le taux de chômage est resté inchangé
à 3,8% en septembre, son plus haut depuis 18
mois.

USA La croissance du salaire horaire moyen a ralenti


(4,2% en septembre après 4,3% en août),
Taux de chômage
reflétant un repli des tensions sur le marché du
travail.
Les tensions inflationnistes persistent,
3,7% alimentées par un rebond des prix pétroliers.
Le taux d’inflation globale est resté stable à
(en septembre)
3,7% en septembre. De son côté, l’inflation
sous-jacente continue de se modérer, passant
à 4,1% en septembre contre 4,3% en août.
Dans ce contexte, la Fed a maintenu en
septembre ses taux directeurs dans une
USA fourchette de 5,25% à 5,50%, leur plus
Taux d’inflation haut niveau depuis 22 ans. Par ailleurs, les
projections de la Fed montrent que les taux
d’intérêt élevés persisteront jusqu’en 2024.

_________
1
Les indices PMI (Purchasing Managers’Index), établis à partir d’enquêtes mensuelles, fournissent des indications avancées sur l’activité du
secteur privé. Une valeur > 50 indique une expansion et une valeur < 50 indique une contraction.

Note de Conjoncture 7
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

Zone euro : perspectives de croissance modeste en 2023 et de légère


reprise en 2024
0,7% Le FMI prévoit un net ralentissement de
(en 2023) la croissance de la zone euro cette année
(0,7% après 3,3% en 2022), avant une reprise
modérée en 2024 (1,2%).
La modération de la croissance concerne
notamment la France (1% après 2,5%),
l’Italie (0,7% après 3,7%) et l’Espagne
Zone euro
(2,5% après 5,8%). De son côté, l’économie
Croissance économique
allemande devrait sombrer dans la
récession (-0,5% après 1,8%), car elle
est plus touchée par les niveaux élevés
d’inflation et des taux d’intérêt et par la
faiblesse des exportations, notamment vers
la Chine.
Les perspectives de la zone restent entourées de grands risques, liés notamment au resserrement
des conditions financières, à la persistance d’inflation, à l’instabilité des marchés et aux tensions
géopolitiques.
L’économie de la zone euro, hormis l’Allemagne, a fait preuve de résilience relative au premier
semestre 2023, grâce à une reprise vigoureuse des services, un dynamisme du marché d’emploi,
une atténuation des contraintes de l’offre, une modération des coûts de l’énergie et une
diversification des sources d’approvisionnement.

47,5 Toutefois, la situation s’est détériorée au


troisième trimestre. L’activité du secteur
(au T3-2023) privé de la zone euro a marqué une forte
contraction, comme le montre l’indice PMI
composite (47,5 au T3 après 52,3 au T2).
Le repli est plus marqué dans le secteur
manufacturier (43,2 après 44,7) que dans les
services (49,2 après 54,4).
Zone euro
Parmi les grands pays membres de la
Indice PMI composite
zone, l’activité globale s’est contractée en
Allemagne (46,5 après 52,9), en France (45,6
après 50,3) et en Italie (48,8 après 52,3) et a
stagné en Espagne (50,1 après 54,7).
Par ailleurs, le repli de l’indice ESI du
sentiment économique en zone euro se
confirme (-0,3 point à 93,3 en septembre, son
plus bas depuis 2020).
Parmi les pays membres, l’ESI s’est détérioré
en Espagne (-3,2 points) et en Italie (-2,2),
tandis qu’il s’est amélioré en France (+2,7) et
en Allemagne (+0,3).
Par secteur, la confiance a baissé dans la
construction (-0,8), le commerce de détail
(-0,6) et les services (-0,3), ainsi que pour les
consommateurs (-1,8).

Note de Conjoncture 8
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

6,4%
(en août) Le marché d’emploi reste dynamique,
soutenant la croissance économique. Le taux
de chômage dans la zone euro a reculé à 6,4%
en août, son plus bas historique, contre 6,5%
en juillet et 6,7% il y a un an.
Parmi les grands pays membres, le chômage a
Zone euro diminué en Espagne (-1,3 point en glissement
Taux de chômage
annuel pour se situer à 11,5% en août), en
Italie (-0,8 à 7,3%) et en Allemagne (-0,1 à 3%),
mais a augmenté légèrement en France (+0,1 à
7,3%). La pénurie de main-d’œuvre reste une
4,3% préoccupation majeure pour les entreprises.
(en septembre)
L’inflation globale dans la zone euro
poursuit sa modération quoiqu’elle reste
encore élevée (4,3% en septembre après
5,2% en août). L’inflation sous-jacente s’est
également atténuée (4,5% après 5,3%).

Zone euro Dans ce contexte d’inflation persistante, la


Taux d’inflation Banque centrale européenne (BCE) poursuit
son cycle de resserrement monétaire. En
septembre, elle a relevé ses 3 taux directeurs
de 25 pb, pour la dixième fois consécutive,
+25 pb portant le cumul à 450 pb depuis un
(en septembre) an.
La BCE a indiqué qu’elle maintiendrait ses taux à des niveaux suffisamment restrictifs, aussi
longtemps que nécessaire, pour faire face à une inflation qui « devrait rester trop forte pendant
une trop longue période » (5,6% en 2023 et 3,3% en 2024 après 8,4% en 2022, selon le FMI). Restant
déterminée à combattre l’inflation, la BCE s’efforce, aussi, d’accélérer le processus de réduction
de son bilan, après avoir mis fin en juillet aux réinvestissements du portefeuille APP (Asset
Zone euro Purchase Programme).
Taux d’intérêt directeur
Sur le marché des changes, l’euro valait 1,06
dollar le 20 octobre, en repli de 6% depuis son pic
du 18 juillet, ramenant sa hausse à 8% depuis un
1,06 an.
(le 20 octobre) La récente dépréciation de l’euro est attisée
par la faiblesse des perspectives de croissance
européenne, dans un contexte de montée
d’incertitudes.
Toutefois, l’euro reste soutenu par une possible
Zone euro divergence des politiques monétaires entre la
Parité euro/dollar BCE (qui semble poursuivre le resserrement) et
la Fed (qui s’apprête à mettre fin à la hausse de
ses taux).

Note de Conjoncture 9
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

Japon : forte reprise post-pandémique en 2023, stimulée par un policy-


mix ultra-accommodant

2% La reprise économique du Japon cette année s’avère plus forte qu’attendu initialement. Le FMI
prévoit désormais une hausse du PIB de 2% en 2023 contre 1,4% projetée en juillet et 1% réalisée
(en 2023)
en 2022. La croissance est soutenue par la demande refoulée, la réouverture des frontières
post-pandémique, l’amélioration des chaînes d’approvisionnement et le maintien de politiques
économiques ultra-souples. La forte dépréciation du yen contribue à la hausse des exportations
nettes. L’économie japonaise devrait continuer de croître modérément, pour se rapprocher de sa
tendance en 2024, à 1%, soutenue par une hausse des salaires et des bénéfices des entreprises.

La croissance du PIB s’est renforcée pour atteindre


Japon
4,8% au second trimestre après 3,2% au trimestre
Croissance économique
précédent, en rythme annualisé. La reprise est
soutenue par une forte contribution des échanges
nets, les exportations ayant augmenté le plus en
deux ans tandis que les importations ont chuté
pour le troisième trimestre consécutif. En outre, les
4,8% dépenses publiques ont encore augmenté dans un
(au T2-2023) contexte de baisse de la consommation des ménages
et de l’investissement des entreprises.

L’économie japonaise devrait continuer de se redresser modérément, soutenue pour l’instant par
la demande refoulée et, par la suite, par une hausse des salaires et des bénéfices des entreprises.

Au troisième trimestre, la reprise de l’activité


Japon du secteur privé s’est poursuivi à un rythme
Croissance économique
ralenti, comme le signale l’indice PMI composite
(52,3 au T3 après 53,1 au T2).
L’activité des services poursuit son expansion
à un rythme modéré mais encore robuste (54,0
après 55,1), soutenue par la demande post-
52,3 Covid.
(au T3-2023) En revanche, l’activité manufacturière marque
une contraction (49,2 après 50,0), affectée par
la faiblesse de la demande étrangère.
Les exportations japonaises ont encore baissé en août (-0,8% sur un an après -0,3% en juillet),
suscitant des inquiétudes sur la faiblesse de la demande sur des marchés clés tels que la Chine.
Par destination, les exportations vers la Chine, le plus grand partenaire commercial du Japon,
Japon ont fortement chuté (-11%). De leur côté, les importations japonaises ont poursuivi leur fort repli
Indice PMI composite (-17,8% en août après -13,6% en juillet, soit le rythme de baisse le plus rapide depuis août 2020),
en lien avec la modération des prix des matières premières.
L’inflation globale au Japon reste relativement élevée (3% en septembre après 3,2% en août).
Selon le FMI, l’inflation devrait se situer à 3,2% en 2023 et 2,9% en 2024, soit des taux bien au-
dessus de l’objectif de 2% de la Banque du Japon (BOJ). Néanmoins, le policy-mix devrait rester
3% accommodant, fournissant le soutien nécessaire à l’économie.
(en septembre)
En effet, la banque centrale maintient une politique ultra-souple, se démarquant d’une vague
mondiale de resserrement monétaire. Lors de sa réunion de septembre, elle a maintenu inchangés
ses taux d’intérêt ultra-bas et ses objectifs de contrôle de la courbe des taux (YCC). Toutefois, la
BOJ a pris des mesures pour permettre aux taux d’intérêt à long terme d’augmenter plus librement
en fonction de l’évolution de l’inflation et de la croissance.
La grande divergence de politique monétaire entre la BOJ et la Fed a contribué à une forte
Japon
dépréciation du yen (-14% depuis début 2023 pour atteindre le niveau symbolique de 150 pour 1
Taux d’inflation
dollar le 18 octobre, son plus bas depuis un an).

Note de Conjoncture 10
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

2. ÉCONOMIES EMERGENTES
Chine : poursuite du redressement de l’économie, soutenu par des
mesures de relance publiques

5% L’économie chinoise devrait rebondir de 5%


en 2023 après 3% en 2022, selon le FMI, suite à
(en 2023)
la levée de la politique zéro-Covid, ouvrant la
voie à une reprise de la consommation et des
services. Toutefois, la reprise de la demande
post-pandémique a perdu de son élan initial. En
2024, la croissance devrait ralentir à 4,2%. Les
perspectives économiques restent confrontées
Chine à la faiblesse du secteur immobilier, des
Croissance économique pressions désinflationnistes, une montée du
chômage chez les jeunes et une faiblesse du
commerce mondial.

Au troisième trimestre, l’économie chinoise a


progressé de 4,9% en glissement annuel après
6,3% au T2, laissant espérer d’atteindre l’objectif
officiel de croissance annuelle d’environ 5%
en 2023. Les mesures de relance économique
compensent l’impact de la crise immobilière
prolongée, des pressions désinflationnistes et
de la faiblesse de la demande extérieure.
En glissement trimestriel, la reprise du PIB s’est
renforcée au troisième trimestre (1,3% après
0,5% au T2).
4,5% Les données à haute fréquence signalent une
(en septembre) poursuite du redressement de l’économie
chinoise.
La production industrielle continue de se
redresser (4,5% en septembre après 4,5% en
août), avec notamment une croissance solide
de l’activité manufacturière (5% après 5,4%).
Chine Les ventes au détail se sont renforcées (5,5%
Production industrielle après 4,6%). Toutefois, la croissance des
investissements fixes reste faible en janvier-
septembre (3,1% après 3,2%).
Par ailleurs, la croissance de l’activité du secteur privé se poursuit à un rythme ralenti, comme le
montre l’indice PMI composite (51,5 au T3 après 53,9 au T2). Le net ralentissement de la reprise
des services (52,0 après 55,8) s’accompagne d’une faiblesse persistante du secteur manufacturier

0%
(50,3 après 50,3). Outre une demande intérieure insuffisante, le commerce extérieur reste faible,
comme le montre la baisse persistante des exportations (-6,2% en septembre après -8,8% en
(en septembre) août) et des importations (-6,2% après -7,3%).
Dans un contexte marqué par une très faible inflation (0% en septembre après 0,1% en août
et -0,3% en juillet), les politiques monétaire et budgétaire accommodantes continueront de
soutenir la reprise économique. La banque centrale chinoise (PBOC) poursuit l’assouplissement
graduel de sa politique, avec une série de baisses des taux d’intérêt directeurs et du taux de
réserves obligatoires des banques. En particulier, le taux préférentiel des prêts à un an (LPR) –
Chine le taux de référence pour la plupart des prêts aux ménages et aux entreprises – a été abaissé
Taux d’inflation de 10 pb à 3,45% en août, portant le cumul à 40 pb depuis décembre 2021. D’autres mesures

Note de Conjoncture 11
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

monétaires et budgétaires s’avèrent nécessaires pour soutenir une économie qui fait face
à des risques liés à une aggravation de la crise immobilière et à la faiblesse des dépenses de
consommation.
Affecté par des pressions à court terme, le yuan chinois s’est déprécié de 6% depuis début 2023
pour s’établir à 7,32 pour un dollar le 20 octobre. Toutefois, les fondamentaux économiques de la
Chine restent solides.

Inde : forte expansion économique, stimulée par d’importantes dépenses


d’investissement publiques

Les perspectives de croissance économique de l’Inde restent robustes (6,3% en 2023 et 2024
après 7,2%, selon le FMI). L’expansion de la demande intérieure est stimulée par des dépenses
publiques élevées et des entrées importantes d’investissements étrangers. Toutefois, les
exportations sont freinées par la faiblesse de la demande étrangère.
Après une forte reprise du PIB au second trimestre 2023 (7,8% après 6,1% au T1,) tirée par une
demande intérieure résiliente, l’essor économique semble se poursuivre au troisième trimestre,
comme signalé par les dernières données conjoncturelles.

La croissance de la production industrielle


6,3% s’est accélérée en août (10,3% après 5,7% en
juillet).
(en 2023)
Par ailleurs, l’activité du secteur privé poursuit
sa forte expansion, comme le montre l’indice
PMI composite (61,3 au T3 après 60,9 au T2).
La reprise s’est renforcée dans le secteur
des services (61,1 après 60,6) alors que la
croissance du secteur manufacturier demeure
Inde
robuste (57,9 après 57,9).
Croissance économique

L’inflation des prix de détail s’est modérée (5,0%


en septembre après 6,8% en août), sous l’effet
notamment de l’atténuation des prix des denrées
alimentaires (6,6% après 9,9%). Le taux d’inflation
5% retourne ainsi dans la fourchette cible de 2 à 6% de
(en septembre) la banque centrale (RBI).
Dans ce contexte, la RBI a maintenu son principal
taux repo à 6,5% pour sa quatrième réunion
d’affilé en octobre, après six hausses consécutives,
d’un cumul de 250 pb entre mai 2022 et février
2023.
En termes de perspectives, les dirigeants de la RBI envisagent de maintenir une position de statu
Inde quo, gardant des conditions monétaires strictes, face à une inflation qui s’avère persistante
Taux d’inflation (prévue par le FMI à 5,5% en 2023 et 4,6% en 2024, après 6,7% en 2022).

Note de Conjoncture 12
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

Brésil : croissance solide, portée par l’agriculture, la consommation


des ménages et les dépenses publiques
3,1%
(en 2023) La croissance économique brésilienne s’avère plus robuste en 2023 (3,1% prévue désormais par le
FMI contre 0,9% attendue initialement en avril et 2,9% réalisée en 2022). L’économie montre une
forte résilience face aux coûts d’emprunt restrictifs, les taux d’intérêt réels au Brésil étant parmi
les plus élevés au monde. Le gouvernement s’est engagé à améliorer la situation budgétaire,
dévoilant un nouveau cadre budgétaire rigoureux, apaisant ainsi les craintes des marchés sur les
finances publiques. Pour 2024, le FMI a relevé sa prévision de croissance du PIB du Brésil de 0,3
point à 1,5%.
Brésil
Croissance économique Le PIB a enregistré une reprise solide au premier semestre 2023 (4% au T1 et 3,4% au T2), porté
par une récolte céréalière record et des gains de productivité ainsi que par une forte demande
d’exportation des matières premières. Les dépenses de consommation des ménages ont
nettement augmenté, soutenues par la hausse des salaires réels, la baisse du chômage et la
49,0 modération de l’inflation, tandis que les dépenses publiques se sont accélérées. L’économie
(en septembre) brésilienne a retrouvé son niveau de production d’avant-pandémie.
Toutefois, les derniers indicateurs conjoncturels s’avèrent mitigés. La production industrielle a
enregistré une légère hausse en août (+0,5% après -1,1% en juillet). L’activité du secteur privé
s’est contractée en septembre, comme le montre l’indice PMI composite (49,0 après 50,6 en août).
Le repli concerne aussi bien le secteur manufacturier (49,0 après 50,1) que celui des services (48,7
après 50,6).
Brésil Tirée par le renchérissement du pétrole,
Indice PMI composite l’inflation est repartie en hausse (5,2%
en septembre après 4,6% en août,
niveau supérieur à l’objectif de 3,25%).

5,2% La persistance d’inflation élevée2


soulève des doutes quant à l’intention
(en septembre)
de la Banque centrale du Brésil (BCB)
de continuer à réduire ses taux d’intérêt
au même rythme rapide qu’en août
et septembre (50 pb chacun). En effet,
l’orientation future de la politique
monétaire dépendra de l’évolution de
Brésil l’inflation et du cadre budgétaire.
Taux d’inflation
Rappelons que la BCB a entamé un
assouplissement de sa politique monétaire en été, suite à une forte modération d’inflation
(passant d’un pic de 12,1% en avril 2022 à un creux de 3,2% en juin 2023), sous l’effet notamment
d’un cycle de resserrement très agressif en 2021-2022, durant lequel les taux directeurs ont été
relevés de 1175 pb à un sommet de 13,75%.

_________
2
L’inflation au Brésil devrait continuer de s’atténuer (passant de 9,3% en 2022 à 4,7% en 2023 et 4,5% en 2024, selon le FMI), tout en restant
supérieure à l’objectif officiel (3,25% en 2023 et 3,0% en 2024).

Note de Conjoncture 13
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

3. MARCHES DES MATIERES PREMIERES


Un rebond des cours énergétiques qui contraste avec une modération des
prix hors-énergie

L’indice synthétique des cours des produits


de base, calculé par la Banque mondiale, a
rebondi de 6% en septembre, ramenant sa
baisse à 20% depuis un an.
Cependant, les prix ont enregistré des
évolutions différentes selon les produits.
Ainsi, le rebond des cours des produits
énergétiques (+8% sur un mois en septembre)
et des aliments (+2%) contraste avec une
Brent : 94 $/baril stabilisation de ceux des métaux de base et
des fertilisants.
Gaz butane : 629 $/tonne
(en septembre )
Pétrole : hausse des prix, suite au regain d’inquiétudes sur l’offre et au
maintien des réductions de l’OPEP+
Les prix du pétrole (Brent) ont enregistré 82
dollars en moyenne sur les neuf premiers mois
de 2023, en baisse de 21% en glissement annuel.
Produits énergétiques Ils se sont établis à 94 dollars en moyenne en
septembre, en hausse de 26% depuis leur creux de
juin (75 dollars), portant leurs gains à 4% sur un an.
Ils continuent de fluctuer, passant d’un pic de
97 dollars le 19 septembre, leur plus haut niveau
depuis novembre 2022, à un creux de 88 dollars
le 6 octobre, avant de rebondir à 95 dollars le 20
octobre suite au regain des tensions géopolitiques.
Après être resté excédentaire début 2023, le marché pétrolier redevient nettement déficitaire au
second semestre, sous l’effet des réductions de l’offre de l’OPEP+3 et de la reprise de la mobilité
en Chine.
Le maintien des réductions de la production par l’OPEP+4 au cours du second semestre 2023
semble lié à des craintes de faiblesse de la demande mondiale. Pour l’année 2024, le marché
pétrolier devrait renouer avec l’excédent grâce, notamment, à l’annulation des réductions de
production au début de l’année envisagée par l’Arabie Saoudite et la Russie. Selon les prévisions
de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la croissance de la demande mondiale de pétrole
devrait se modérer en 2024 (+0,8 mbj après +2,3 mbj en 2023) alors que l’offre mondiale devrait
enregistrer une nette reprise (+1,7 mbj après +1,5 mbj).
En termes de perspectives, les prix de pétrole devraient rester globalement modérés et évoluer
aux environs des 80-85 dollars le baril en 2023-2024 contre une moyenne de 100 dollars le baril
en 2022. Cependant, le marché pétrolier reste confronté à des risques de fluctuations, liés
notamment au contexte économique et géopolitique mondial.

_________
3
Entre novembre 2022 et mai 2023, les pays de l’OPEP+ ont mis en œuvre quelque 3,7 millions de barils par jour (mbj) de réductions de production, soit 3,6% de la demande
mondiale. En juin, l’OPEP+ a décidé de prolonger les réductions jusqu’à fin 2024, alors que l’Arabie saoudite a promis de réduire sa production de 1 mbj supplémentaire à partir
de juillet.
4
L’Arabie Saoudite et la Russie ont décidé, début septembre, de prolonger jusqu’à fin 2023 leurs réductions volontaires de pétrole de 1,3 million de barils par jour (mbj).

Note de Conjoncture 14
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

Gaz butane : remontée des cours, en lien avec le renchérissement du


pétrole et du gaz naturel

Les prix du gaz butane ont enregistré 595


dollars la tonne en moyenne sur les neuf
premiers mois de 2023, en repli de 27% en
glissement annuel, suite à une demande faible
et une offre abondante.
Après avoir atteint un creux de 361 dollars la
tonne en juin, les prix du Butane se sont inscrits
en hausse pour s’établir à 629 dollars la tonne
51 €/MWh en septembre. Cette remontée s’inscrit dans
(le 20 octobre) le sillage du renchérissement du pétrole et du
gaz naturel.
Par ailleurs, les cours du gaz naturel en Europe (TTF) se sont établis à 51 €/MWh le 20 octobre,
en hausse de 37% sur un mois, ramenant leurs pertes à 60% depuis un an. La remontée des prix
gaziers récemment est liée aux inquiétudes sur la recrudescence des troubles géopolitiques au
Moyen-Orient et sur les grèves en Australie, premier exportateur mondial de GNL.
Toutefois, la hausse des cours du gaz naturel en Europe est freinée par une demande faible et
Gaz naturel en Europe
des stocks élevés. Les stocks de gaz dans l’UE sont remplis à plus de 98% de leur capacité la mi-
octobre, un niveau record pour cette période de l’année, dépassant l’objectif de stockage de 90%
bien avant la date limite du 1er novembre. Néanmoins, les analystes s’attendent à une persistance
de la volatilité à court terme.

Note de Conjoncture 15
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

Phosphates : une résilience des prix du phosphate brut qui contraste avec
la faiblesse de ceux du DAP

528 $/T Les cours du phosphate brut ont atteint


(en septembre) 347,5 dollars la tonne en septembre, leur
plus haut niveau depuis mars 2009, en
hausse de 0,4% sur un mois et de 16%
depuis début 2023.
De leur côté, les prix du DAP sont restés
quasi-stables à 528 dollars la tonne en
septembre, marquant une remontée de
Engrais DAP 16% depuis leur creux de juin et des baisses
de 16% depuis début 2023 et de 30% depuis
un an.
Sur les neuf premiers mois de 2023, la forte hausse des cours du phosphate brut (+33% en
glissement annuel) contraste avec une chute de ceux du DAP (-31%).
La reprise modérée des cours phosphatés au troisième trimestre est liée, notamment, à une
augmentation saisonnière de la demande sur les marchés clés de l’Inde, du Brésil et d’autres
marchés régionaux d’Asie et d’Amérique latine, ainsi qu’à une remontée des prix énergétiques.
Les prix des produits phosphatés sont, notamment, soutenus par une demande ferme de l’Inde, le
plus grand importateur mondial de DAP. Les subventions publiques encouragent les agriculteurs
indiens à utiliser les engrais. OCP et l’Inde ont scellé des accords pour la fourniture de 1,7 million
de tonnes d’engrais phosphatés en 2023.
Toutefois, la reprise des cours des produits phosphatés est freinée par la hausse des exportations
de la Chine et de la Russie, la baisse des prix des céréales et la modération des coûts du gaz naturel
et des intrants (ammoniac, soufre).
En termes de perspectives, le marché des phosphates reste confronté à des incertitudes sur
l’offre, la demande et l’évolution des prix énergétiques et agricoles.

Produits alimentaires : les prix restent globalement modérés, hormis


ceux du sucre qui ont flambé
Les cours des produits alimentaires ont enregistré un net repli en 2023, suite à l’amélioration
des conditions de l’offre. Ainsi, l’Indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi à 121,5
en septembre, son plus bas niveau depuis mars 2021, marquant un repli de 11% en glissement
annuel. La diminution des prix concerne les produits laitiers (-24% sur un an), les huiles végétales
(-21%), les céréales (-15%) et la viande (-5%). En revanche, les cours du sucre ont fortement
augmenté (+48%).
Les cours du blé tendre (SRW) ont affiché
268 dollars la tonne en moyenne sur les
neuf premiers mois de 2023, en baisse de
Blé : 231 $/T 27% en glissement annuel.
Sucre : 580 $/T Ils se sont établis à 231 dollars la tonne en
(en septembre)
moyenne en septembre, comme en août,
le plus bas niveau depuis septembre 2020,
marquant un repli de 27% depuis début
2023.
La correction baissière des prix est liée à
une surabondance de l’offre mondiale.
Toutefois, un plus grand effondrement des cours du blé est freiné par la décision de la Russie de
Produits alimentaires suspendre sa participation à l’Initiative céréalière qui permettait à l’Ukraine d’exporter via les
ports de la mer Noire.

Note de Conjoncture 16
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

Selon les estimations de la FAO, la production mondiale de blé a atteint un nouveau record de
803 millions de tonnes (Mt) en 2022/2023, en hausse de 25 Mt (+3,2%) par rapport à la saison
précédente. Les récoltes abondantes en Russie, au Canada et en Australie compensent la faiblesse
de la production en Ukraine, affectée par le conflit persistant, et en Argentine, ravagée par une
sécheresse sévère. Pour la campagne 2023/2024, les perspectives s’annoncent moins favorables
(-2,3% par rapport au record précédent). Le repli prévu des récoltes en Australie et en Russie
contraste, toutefois, avec la hausse attendue en Inde, en Argentine et aux Etats-Unis.
Les cours du maïs ont enregistré 265 dollars la tonne en moyenne sur les neuf premiers mois de
2023, en repli de 17% en glissement annuel. Après avoir atteint leur plus bas niveau depuis 2020
en août, les prix du maïs ont rebondi de 8% pour s’établir à 224 dollars la tonne en septembre,
ramenant ainsi leur baisse à 26% depuis début 2023. Ce repli est lié à une hausse saisonnière des
approvisionnements en provenance du Brésil et à l’amélioration des conditions des cultures aux
États-Unis.
Selon la FAO, la production mondiale de maïs pour la saison 2022/2023 est estimée à 1166 Mt,
en baisse de 46 Mt (-3,8%) par rapport à la récolte précédente. Pour la campagne 2023/2024, la
FAO prévoit une production mondiale record de maïs (+4,3% à 1216 Mt), grâce à des perspectives
d’offre abondante aux Etats-Unis et en Argentine.
Les prix du soja ont enregistré 616 dollars la tonne en moyenne sur les neuf premiers mois de 2023,
en baisse de 10% en glissement annuel. Ils sont tombés à 514 dollars la tonne le 12 octobre, leur
plus bas niveau depuis décembre 2020, en repli de 9% sur un mois et de 18% depuis début 2023.
Cette baisse des prix est liée à une amélioration des conditions de croissance des cultures aux
Etats-Unis et au retour du phénomène météorologique El Nino qui devrait stimuler la production
en Amérique du Sud.
Selon la FAO, la production mondiale de soja en 2022/2023 devrait rebondir de 4,8% pour atteindre
un record de 372 Mt. L’offre s’avère abondante au Brésil, le premier producteur et exportateur
de soja au monde. En revanche, les récoltes sont plus réduites aux États-Unis et en Argentine
(affectée par une sécheresse extrême). Pour la prochaine saison 2023/24, la production mondiale
devrait atteindre un nouveau record (+7,3% à 399 Mt), en raison des perspectives de reprise de la
production en Argentine et de nouveaux gains au Brésil.
Du côté de la demande, la Chine reste le premier importateur de soja, avec environ 100 Mt estimé
pour la campagne 2022/2023, représentant 60% du commerce mondial.

Les cours du sucre brut (ISA) ont affiché 509


dollars la tonne en moyenne sur les neuf
premiers mois de 2023, en hausse de 24% en
glissement annuel.
Ils ont atteint 580 dollars la tonne en
septembre, leur plus haut niveau depuis 12
ans, en progression de 10% sur un mois et de
39% depuis début 2023.
La hausse des prix du sucre est liée à des
préoccupations sur le resserrement de
l’offre.
L’offre sucrière mondiale s’avère plus serrée, compte tenu des faibles perspectives de production
en Inde, en Thaïlande, en Chine et en Europe. Cette situation s’est traduite par une montée des
craintes d’une interdiction des exportations indiennes au cours de la saison 2023/2024, qui
débute en octobre. L’Inde avait réduit fortement le quota d’exportations de sucre en 2022/2023,
privilégiant le marché intérieur.
Dans ce contexte, l’Organisation internationale du sucre (ISO) prévoit un important déficit mondial
de sucre pour la saison 2023/2024 (-2,1 Mt contre +0,5 Mt en 2022/2023). La production mondiale
devrait enregistrer un repli (-1,2% à 174,8 Mt), alors que la consommation devrait connaître une
légère hausse (+0,2% à 177 Mt).

Note de Conjoncture 17
Note de conjoncture N° 320 | Octobre 2023

ENVIRONNEMENT
NATIONAL

Note de Conjoncture 18
ENVIRONNEMENT NATIONAL

1. TENDANCES SECTORIELLES
Activités primaires
Bonne performance des filières arboricole et maraîchère, en automne
2023, malgré des conditions climatiques défavorables
En dépit des conditions climatiques défavorables, la production des principales céréales de la cam-
55,1 MQx pagne 2022-2023 s’est accrue de 62% en variation annuelle, pour atteindre 55,1 millions de quin-
(+62%) taux, selon le département chargé de l’agriculture.
Il importe, dans ce cadre, de noter qu’une série de mesures ont été prises afin d’assurer les condi-
tions favorables pour le déroulement de cette campagne, de soutenir les filières agricoles et de
limiter la hausse des prix.
Parmi ces mesures, figurent celles portant sur l’approvisionnement en facteurs de production (se-
mences et engrais), le développement des filières de production agricoles, la maîtrise raisonnée
de la gestion de l’eau d’irrigation, l’assurance agricole, le financement et l’accompagnement des
Production céréalière
agriculteurs. D’autres mesures ont concerné le programme urgent visant le soutien de la produc-
tion agricole et la sauvegarde des activités végétales et animales tandis que d’autres ont eu pour
objectif d’encourager l’investissement dans le secteur agricole.
Concernant l’automne 2023, l’évolution de la production des filières arboricoles serait globale-
ment favorable, avec un chiffre d’affaires prévisionnel estimé à plus de 21 milliards de dirhams, en
hausse de 10% par rapport à la campagne précédente.
1,07 million tonnes Par segment, la filière agrumicole aurait enregistré des performances notables, au titre de l’au-
tomne 2023. La production prévisionnelle de cette filière serait en hausse, notamment, de 4,2% et
la croissance de son chiffre d’affaires atteindrait 8% à 5,7 milliards de dirhams.
S’agissant de la filière oléicole, la production nationale prévisionnelle des olives est estimée, au
titre de l’automne 2023, à 1,07 million de tonnes, soit un volume similaire à celui enregistré durant
la précédente campagne. Aussi, les revenus générés de cette production dépasseraient les 7,5 mil-
liards de dirhams, en augmentation de 10%. Comparée à la production record de l’automne 2021,
cette récolte serait en baisse de 44%.
Production olives Quant à la filière phoenicicole, la production prévisionnelle des dattes est estimée à 115 Mille
tonnes, en hausse de 6,5% par rapport à la production de la campagne d’automne 2022. Le chiffre
d’affaires prévisionnel dépasserait, par conséquent les 3,1 milliards de dirhams, en raffermisse-
ment de 11%.
S’agissant des cultures maraîchères, la production récoltée en automne se situerait à 1,2 million de
tonnes, résultat qui permettrait d’assurer actuellement l’approvisionnement du marché national.
115 mille tonnes Quant au programme d’installation des cultures maraîchères d’automne qui se poursuit pendant
cette période et s’étendra sur une superficie de 102 mille ha, il permettra une production prévision-
nelle estimée à 2,9 millions de tonnes qui assurera l’approvisionnement du marché en principaux
légumes pendant les saisons d’hiver et de printemps.
Du côté des exportations du secteur de
l’agriculture et agro-alimentaire, elles se
sont renforcées de 9,6% au titre des deux
premiers mois du T3-2023, tirées par une
Production dattes bonne dynamique de celles des produits
d’agriculture, sylviculture et chasse (+39%),
après +5% au T2-2023. Au terme des huit
premiers mois de 2023, le chiffre d’affaires à
l’export du secteur d’agriculture et agro-ali-
mentaire s’est élevé à 57,5 milliards de di-
rhams, en amélioration de 0,5%, après une
baisse de 1,2% à fin juin 2023 et une hausse
de 27,2% un an auparavant.

Note de Conjoncture 19
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Evolution favorable de la valeur des débarquements de la pêche côtière


et artisanale à fin septembre

La valeur ajoutée du secteur de la pêche a


quasiment stagné, lors des deux premiers
+0,4% trimestres 2023, avec une évolution de +0,3%
(fin juin) au cours du premier trimestre et de +0,5% au
cours du deuxième trimestre 2023. Ainsi, la
croissance moyenne est de 0,4% au terme du
premier semestre 2023, après un recul de 5,6%
il y a une année.

VA pêche
A fin septembre 2023, les indicateurs du segment de la pêche côtière et artisanale font état d’une
hausse des débarquements en valeur. En effet, la valeur marchande des débarquements de la
pêche côtière et artisanale s’est accrue de 5,5%, après une amélioration de 9,1% un an auparavant.
Cette évolution fait suite à une consolidation de 9,9% au T3, de 7% au T2 et de 0,4% au T1-2023.
Cette progression revient à la bonne

+5,5%
dynamique de la valeur des débarquements
de céphalopodes (+12,4%), de poissons blancs
(fin septembre)
(+20,1%), des algues (+290,8%) et des crustacés
(+19,1%), atténuée par un recul de celle de
poissons pélagiques de 12,1%.
Quant au volume des débarquements de la
pêche côtière et artisanale, il s’est replié de
16,1% au terme des neuf premiers mois de
Pêche côtière et artisanale 2023, après une croissance de 25,9% un an
(en valeur) plus tôt.
L’amenuisement de ces débarquements est en lien avec la baisse de 12% au troisième trimestre et
de 30,8% au deuxième trimestre, modérée par une hausse de 8,6% au premier trimestre 2023. Ce
recul est attribuable, essentiellement, au retrait du volume des captures de poissons pélagiques
de 23,5% et, dans une moindre mesure, de celui des céphalopodes de 3,9%, toutefois, allégé par
la bonne tenue des captures des algues (+327,9%), de poissons blancs (+45,6%) et des crustacés
(+20,5%).

Note de Conjoncture 20
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Activités secondaires
Bonne dynamique des exportations des dérivés de phosphates en
volume au T3
La valeur ajoutée du secteur extractif continue
de baisser, bien que plus modérément pour le
deuxième trimestre consécutif. Elle s’est ainsi
repliée de 9,4% au deuxième trimestre 2023, après
une baisse de 11,8% au premier trimestre 2023 et
de 15,7% au quatrième trimestre 2022. Au terme
du premier semestre 2023, la valeur ajoutée du
secteur a reculé, en moyenne, de 10,6%, après un
retrait de 6% un an auparavant.

Au troisième trimestre 2023, ce ralentissement du rythme baissier de l’activité se serait poursuivi,

-10,6% comme en témoigne le recul de la production de phosphate brut, composante importante du


secteur, de 14,7%, au titre des deux premiers mois de ce trimestre, après une baisse de 18,3%
(fin juin)
au cours des deux premiers mois du T2-2023. Quant aux dérivés de phosphates, le recul de leur
production s’est significativement atténué, atteignant -0,6% durant les deux premiers mois du
T3-2023, après un reflux de 13,8% au cours des deux premiers mois du T2-2023. Cette évolution,
au titre des deux premiers mois du T3-2023, a bénéficié, notamment, d’une augmentation de la
production des engrais de 2,4%. A fin août 2023, la production de phosphate brut s’est repliée de
21,2% et celle de ses dérivés de 11,5%, après des reculs de 15,4% et de 3,8% respectivement un an
auparavant.
VA minière
S’agissant des exportations du secteur des
phosphates et dérivés, les volumes exportés des
dérivés se sont significativement accrus à fin août
2023, soit +6,9%, recouvrant une performance
de +33,4% durant les mois de juillet et août
2023, bénéficiant de la bonne dynamique des
exportations des engrais (+46,9%). En revanche,
la valeur des expéditions des dérivés a reculé,
sous un effet prix, de 37,7% à fin août 2023, après
+66,8% à fin août 2022.
Dans ce cadre, la valeur des exportations de phosphates et dérivés a accusé une baisse de 39,8% au
terme des huit premiers mois de 2023, avoisinant les 46,9 milliards de dirhams, après la croissance
exceptionnelle enregistrée l’année dernière (+ 67,7%).

Note de Conjoncture 21
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Poursuite de l’accroissement de la production de l’énergie électrique au


T3
La dynamique de reprise de la production de
l’énergie électrique, enregistrée au deuxième
trimestre 2023, se poursuivrait au T3-2023,
comme le laisse envisager la hausse de 4,3%
durant les deux premiers mois de ce trimestre,
après une hausse de 1,3% au T2-2023 et une
baisse de 2,6% au T1-2023. Au terme des huit
premiers mois de 2023, la production de
+0,7% l’énergie électrique au niveau national s’est
(fin août)
appréciée de 0,7%, après un accroissement de
2,9% l’année précédente.
Cette progression, à fin août 2023, est attribuable à l’amélioration de la production concessionnelle
de 4,2% et de celle des énergies renouvelables relatives à la loi 13-09 de 3,8%, atténuée par le
retrait de la production de l’ONEE de 9,4%.
Du côté des échanges du secteur avec l’extérieur, la croissance du volume de l’énergie importée a
ralenti à +39,3% à fin août 2023, au lieu de +121,3% un an auparavant. Quant au volume exporté, il
Energie électrique s’est replié de 33,7%, recouvrant toutefois une augmentation de 32,4% au titre des deux premiers
(production) mois du troisième trimestre 2023. S’agissant du volume de l’énergie appelée nette, il s’est accru de
3,5% à fin août 2023, après une augmentation de 5,8% à fin août 2022.
Concernant la consommation de l’énergie
électrique, sa croissance s’est accélérée à +5,6%
au titre des deux premiers mois du troisième
trimestre 2023, après une hausse de 2,1% au T2-
2023 et de 4,4% au T1-2023.
Au terme des huit premiers mois de 2023, la
consommation de l’énergie électrique s’est
renforcée de 3,9%, après une hausse de 5%
un an auparavant. Cette évolution à la hausse
est imputable à l’accroissement des ventes
de l’énergie de « très haute, haute et moyenne
tension, hors distributeurs » de 6,7% (après
+6,5%), de celles destinées aux distributeurs
de 2,6% et de celles destinées aux ménages de
2,4%.

Amélioration de l’activité du secteur de construction au T3


+3,6%
(T3-2023) La baisse de la valeur ajoutée du secteur
de construction poursuit son atténuation
pour le deuxième trimestre consécutif
pour se situer à -2,8% au deuxième
trimestre 2023, après un recul de 3,4%
au T1-2023 et de 7,1% au T4-2022. Au
deuxième trimestre 2022, la valeur ajoutée
Ventes de ciment
du secteur s’était repliée de 1%. Ainsi, en
moyenne, la valeur ajoutée du secteur
a reculé de 3,1%, au terme du premier
semestre 2023, après une baisse de 0,9%
un an auparavant.

Note de Conjoncture 22
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Au titre du troisième trimestre 2023, l’activité


du secteur de construction aurait connu une
amélioration, en ligne avec l’accroissement
+2,3% des ventes de ciment, principal baromètre
du secteur, de 3,6%, après un retrait de 3,9%
(fin août)
au T2-2023, de 5,3% au T1-2023 et de 17% au
T4-2022. Au terme des neuf premiers mois de
2023, les ventes de ciment ont baissé de 2,1%,
après un recul de 8,3% un an auparavant. Par
segment, des évolutions positives, à fin août
2023, ont concerné, notamment, les livraisons
de ciment relatives à l’infrastructure (+16,1%)
Crédits à l’habitat
et au préfabriqué (+2,8%).
Du côté du financement des opérations immobilières, l’encours des crédits à l’habitat a augmenté
de 2,3% à fin août 2023, après un accroissement de 3% un an plus tôt. Quant à l’encours des
crédits à la promotion immobilière, son recul s’est atténué à -2,8% à fin août 2023, après -4% à fin
juillet 2023. De façon plus globale, l’encours des crédits à l’immobilier s’est apprécié de 1,7% au
terme des huit premiers mois de 2023, après une hausse de 2,4% l’année précédente.

Nouveau programme d’aide au logement

Grâce à la Haute Sollicitude Royale, le secteur de l’habitat, notamment social, a connu une
évolution favorable et une progression constante. Les programmes soutenus par l’Etat,
durant les deux dernières décennies, ont permis à des millions de Marocains d’accéder à un
logement décent.
Ainsi, et dans l’objectif de faciliter l’accès au logement aux classe sociales à faible revenu
et à la classe moyenne, de réduire le déficit en logement et d’accélérer l’achèvement du
programme « villes sans bidonvilles », un programme d’aide au logement a été présenté à
la Haute Attention de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 17 octobre dernier. Ce nouveau
programme, qui s’étale sur la période 2024-2028, vise à renouveler l’approche d’accès à la
propriété et à soutenir le pouvoir d’achat des ménages et ce, à travers une aide financière
directement allouée aux acquéreurs. Les montants de cette aide ont été fixés en fonction de
la valeur du logement :
• 100.000 dirhams pour l’acquisition d’un logement dont le prix de vente est inférieur ou
égal à 300.000 dirhams TTC.
• 70.000 dirhams pour l’acquisition d’un logement entre 300.000 dirhams et 700.000
dirhams TTC.
Sont éligibles à ces aides les Marocains résidant au Maroc ou à l’étranger, qui ne sont pas
propriétaires au Maroc et qui n’ont jamais bénéficié d’une aide au logement.
En vue de permettre une mise en œuvre réussie dudit programme et d’accompagner la
rénovation de la planification urbaine et territoriale, il est prévu de créer 12 agences régionales
d’Urbanisme et d’Habitat, tenant compte des spécificités à la fois de l’espace urbain et du
monde rural.

Note de Conjoncture 23
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Secteur manufacturier: des signaux d’évolution favorable au T3

Au deuxième trimestre 2023, la valeur ajoutée


-0,2% du secteur manufacturier a enregistré une
(fin juin) baisse de 2,1%, après une amélioration de 1,8%
au T1-2023 et au T2-2022. Ainsi, en moyenne, la
valeur ajoutée du secteur a clôturé le premier
semestre 2023 sur une quasi-stagnation (-0,2%),
après un retrait de 0,5% un an auparavant.

Pour ce qui est du troisième trimestre 2023, le secteur manufacturier aurait affiché un
VA industrielle
accroissement de la production entre les mois d’août et juillet 2023, d’après les derniers
résultats de l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib auprès du secteur manufacturier.
Cette progression aurait été tirée par une bonne tenue de la production des secteurs de l’« agro-
alimentaire », de la « chimie et parachimie » et du « textile et cuir ».

73,7% (+2,3 points) Du côté du taux d’utilisation des capacités


(fin août)
de production (TUC), il aurait enregistré
une bonne performance durant les deux
premiers mois du troisième trimestre 2023,
comparé à la même période de l’année
dernière. Le TUC s’est, en effet, accru de 5,6
points, atteignant 75,6%, après une baisse
de 1,3 point un an plus tôt.
TUC

Cette amélioration a concerné l’ensemble des branches d’activité, notamment, le « textile et cuir
» (+14 points), la « mécanique et métallurgie » (+10,5 points), l’« électrique et électronique » (+8
points), l’ « agro-alimentaire » (+4 points) et la « chimique et para-chimique » (+3 points). A fin août
2023, le TUC se serait accru de 2,3 points pour se situer à 73,7%, après une baisse de 0,8% il y a une
année.
S’agissant des exportations du secteur manufacturier, leur valeur poursuit sa progression notable
au cours des deux premiers mois du T3-2023, particulièrement au niveau de l’industrie automobile
(+40,2%), de l’électronique et électricité (+31,4%) et de l’industrie pharmaceutique (+33,2%).
A fin août 2023, la valeur des ventes à l’étranger des produits manufacturiers s’est consolidée dans
les secteurs de l’automobile (+35,6%), de l’électronique et électricité (+32,8%), du textile et cuir
(+9,2%) et de l’industrie pharmaceutique (+23,4%). En revanche, elle s’est inscrite à la baisse au
niveau de l’industrie alimentaire (-2,8%), de l’aéronautique (-3,7%) et des dérivés de phosphates
(-37,7%), après des performances notables l’année dernière, soit respectivement +27,5%, +56,6%
et +66,8%.
Pour les mois de septembre, octobre et novembre 2023, les industriels ont anticipé un
accroissement de la production et des ventes dans toutes les branches d’activité, à l’exception de l’
« agro-alimentaire » et de la « mécanique et métallurgie », où ils s’attendent plutôt à une stagnation
de la production.

Note de Conjoncture 24
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Activités tertiaires

Arrivées à la destination « Maroc » : bonne performance, au mois de


septembre, en dépit du séisme d’El Haouz survenu durant ce mois
+42,6%
(fin juin)
L’évolution de la valeur ajoutée du secteur du
tourisme continue de croître, enregistrant une
hausse de 31,2% au deuxième trimestre 2023,
après +53,9% un trimestre plus tôt. Ainsi, au
premier semestre 2023, la valeur ajoutée de ce
secteur s’est renforcée de 42,6%, en moyenne,
après +44,7% un an auparavant.
VA tourisme
Avec cette performance, le secteur a pu récupérer,
91,6% de son niveau d’avant crise (2019), au
deuxième trimestre et 91,1% au premier trimestre
2023, soit en moyenne un taux de récupération de
11,1 millions
91,4% à fin juin 2023, après 64,5% à fin juin 2022.
(fin septembre)
A fin septembre 2023, cette dynamique se
poursuit. En effet, la destination « Maroc » a
dépassé les 11,1 millions d’arrivées, après 7,7
millions d’arrivées à fin septembre 2022 et 10,2
millions d’arrivées à fin septembre 2019. A noter
qu’en septembre dernier, mois durant lequel est
survenu le séisme d’Al Haouz, le flux des arrivées
Arrivées
s’est accru de 7% par rapport au même mois
de l’année précédente, dépassant les 960.000
arrivées. Le nombre de ces arrivées a augmenté
de près de 9% par rapport à septembre 2019.

+35,4% Par ailleurs, le nombre de nuitées réalisées dans


les établissement d’hébergements classé s’est consolidé, en variation annuelle, de 53% à fin août
(fin août-23/fin août-19)
2023. Comparé à fin août 2019, il s’est apprécié de 2,6%, après +1,9% au mois précédent et un recul
de 33% à fin août 2022.

S’agissant des recettes touristiques, elles ont


avoisiné les 71,4 milliards de dirhams, à fin août
2023, en hausse de 32,5% en une année. Par
Recettes voyages rapport à leur niveau pré-crise (à fin août 2019),
ces recettes se sont appréciées de 35,4%, après
avoir augmenté de 2,2% l’année dernière.

Note de Conjoncture 25
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Evolution positive de l’activité de transport

+6,2% Le secteur du transport et entreposage


(fin juin) a clôturé le premier semestre 2023 sur
une dynamique favorable, affichant une
consolidation de sa valeur ajoutée de 6,2%
en moyenne, après une amélioration de
4,8% un an au auparavant. Cette évolution
est liée à l’augmentation de 5,3% au
deuxième trimestre et de 7,1% au premier
trimestre 2023.
VA Transport
Ainsi, la valeur ajoutée du secteur a récupéré
81% à fin juin 2023 de son niveau d’avant
crise (année de référence 2019), après 76,3%
un an plus tôt.
+3,6% A fin août 2023, l’activité du secteur du
(fin août-23/fin août-19) transport aérien poursuit son évolution
positive par rapport à son niveau antérieur à
la crise, souscrivant une hausse du trafic de
passagers de 3,6%, après une baisse de 26,3%
à fin août 2022. Cette progression a bénéficié
d’une performance du trafic international
de passagers de +6,5%, toutefois allégée
par le recul du trafic national de passagers
Passagers aérien de 17,8%. Comparé à l’année dernière, le
volume du trafic aérien de passagers s’est
renforcé de 40,6% à fin août 2023.

Pour ce qui est du trafic de fret aérien et celui du mouvement aéroportuaire, ils ont progressé

-0,4%
respectivement de 5,5% et de 26,5% par rapport à fin août 2022.
S’agissant de l’activité portuaire, le volume global des trafics de commerce traités par les ports
(fin juin)
nationaux, y compris le transbordement, a atteint 100,9 millions de tonnes à fin juin 2023, en
quasi stagnation par rapport à fin juin 2022 (-0,4%). Cette évolution revient à une baisse du trafic
des importations de 8% et de celui des exportations de 3,5%, atténuée toutefois par une bonne
orientation de l’activité de transbordement (+6,6%) et du cabotage (+6,7%). Il est à noter que, le
hub portuaire Tanger Med a canalisé près de 60% de la totalité du trafic manutentionné enregistré
Trafic portuaire global au sein des ports nationaux, faisant suite à une performance de +7,4%.
Sur le plan ferroviaire, une croissance soutenue a été enregistrée au niveau du trafic voyageur à fin
juin 2023 (+23%) avec 24,6 millions de voyageurs transportés.

Evolution positive du secteur d’information et communication au


premier semestre
+1,4% Le secteur d’information et communication
(fin juin) a affiché une dynamique favorable au
cours du deuxième trimestre 2023. En
effet, la croissance de la valeur ajoutée du
secteur s’est accélérée à +2%, après une
augmentation de 0,9% au premier trimestre
2023. Ainsi, au terme du premier semestre
2023, la valeur ajoutée du secteur s’est
accrue en moyenne de 1,4%, après une
VA Info. & Com
augmentation de 3,9% un an auparavant.

Note de Conjoncture 26
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Parallèlement, les principaux indicateurs


du secteur des télécommunications ont
enregistré une bonne orientation à fin juin
2023. Ainsi, le parc de la téléphonie mobile
s’est renforcé de 5%, après une augmentation
de 4,7% un an plus tôt, portant son actif à
plus de 54,1 millions d’abonnés pour un taux
+5% et +9,5% de pénétration de 146,2%, après un taux de
(fin juin) 140,6% à fin juin 2022 et de 127,1% à fin juin
2019. Le volume du parc de la téléphonie fixe,
quant à lui, s’est accru de 5,9% à fin juin 2023,
à plus de 2,7 millions d’abonnés.

S’agissant du parc de l’internet, il a


dépassé pour la première fois les 36,6
Parcs mobile et internet
millions d’abonnés, à fin juin 2023, résultat
d’une performance de +9,5% en une année.
Comparé à fin juin 2019, ce parc est en
consolidation de 55,4%. Pour ce qui est
du taux de pénétration de ce segment,
il a culminé à 98,9% à fin juin 2023, après
91,2% un an auparavant et 66,2% à fin juin
2019.

Note de Conjoncture 27
Note de conjoncture N° 320 | Octobre 2023

TENDANCES SECTORIELLES (*)

SECTEUR 2021 2022 JUIL-23 AOÛT-23 SEPT-23 CUMUL

Agriculture
Activités
primaires
Pêche

Phosphates et dérivés

Automobile

Aéronautique

Electronique et électrique
Activités
secondaires
Agroalimentaire

Textile et cuir

Energie électrique

BTP

Tourisme

Activités
Transport
tertiaires

Télécommunications

Amélioration
Amélioration récente
Stabilité

Recul Dégradation récente

*: Appréciation, en glissement annuel, basée sur les derniers baromètres conjoncturels disponibles.

Note de Conjoncture 28
ENVIRONNEMENT NATIONAL

2. DEMANDE INTERIEURE

Du côté de la demande intérieure, la consommation des ménages aurait bénéficié du comportement


globalement positif d’indicateurs de revenus dont, notamment, les crédits à la consommation (+1%
à fin août 2023), les transferts des MRE (+7,2% à fin août 2023) et les créations d’emplois rémunérés

+7,2%
(+112.000 au T2-2023). Elle profiterait, également, de l’atténuation progressive de la hausse des
prix, enregistrée depuis le mois de mars dernier.
(fin août)
En parallèle, l’effort de l’investissement se
serait maintenu, en phase, notamment,
avec le comportement favorable des
importations des biens d’équipement
et des crédits à l’équipement (+16,6% et
+9,3% respectivement à fin août 2023) et
ce, en parallèle avec l’effort soutenu de
Transferts MRE l’investissement du Budget Général de l’Etat
(+25,4% à fin août).

+4,9% Poursuite du ralentissement de l’inflation en septembre


(en septembre)
Comparé au même mois de l’année précédente, le rythme de progression de l’indice des prix à
la consommation (IPC) a poursuivi son ralentissement pour atteindre +4,9% en septembre 2023,
après +5,5% en juin, +7,1% en mai, +7,8% en avril et +8,2% en mars. L’évolution de l’IPC est le résultat
de la hausse de 9,9% de l’indice des produits alimentaires et de 1,3% de l’indice des produits non
alimentaires. Pour les produits non alimentaires, la forte hausse a été observée au niveau de la
rubrique «Restaurants et hôtels», soit +5,4% et la forte baisse a concerné celle du « Transport », soit
-0,5%.
Inflation S’agissant de l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatiles et les produits à tarifs
publics, elle aurait connu au cours du mois de septembre 2023, une hausse de 4,6% par rapport au
mois de septembre 2022.

Création de 112.000 nouveaux postes d’emploi rémunérés au deuxième


+112.000 postes trimestre 2023
(T2-2023)
Au deuxième trimestre 2023, l’économie marocaine a créé 112.000 postes d’emploi rémunérés,
sous l’effet conjoint de la création de 126.000 postes en milieu urbain et de la perte de 14.000
postes en milieu rural. Quant à l’emploi non rémunéré, il a enregistré une perte de 198.000 postes
(-193.000 au milieu rural et -5.000 dans les zones urbaines).

Par secteur d’activité économique, les pertes de l’emploi incombent, essentiellement, au


secteur de l’agriculture, forêt et pêche (-266.000 postes). Par contre, des créations d’emploi ont
Emploi rémunéré été enregistrées au niveau des secteurs des services (+103.000 postes), de l’industrie y compris
l’artisanat (+46.000 postes) et celui du BTP (+30.000 postes).

Note de Conjoncture 29
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Pour ce qui est du taux de chômage, il s’est


12,4% (+1,2 point) accru de 1,2 point entre les deuxièmes
(T2-2023) trimestres 2022 et 2023, pour atteindre
12,4%. En zone urbaine, il a augmenté de
0,8 point, s’établissant à 16,3%. Il a atteint
5,7%, en milieu rural, après une hausse de
1,5 point. Les plus fortes hausses ont été
relevées parmi les jeunes âgés de 15 à 24
ans (+3,4 points), les diplômés (+1,2 point),
Taux de chômage
et les femmes (+1,9 point).

Note de Conjoncture 30
ENVIRONNEMENT NATIONAL

3. ECHANGES EXTÉRIEURS
59,3% A fin août 2023, le déficit commercial du Maroc
(fin août) s’est allégé de 9,4% pour ressortir à 191,8
milliards de dirhams. Cette amélioration est
due à une baisse de 3,9% des importations et à
une légère hausse des exportations de 0,2%. En
conséquence, le taux de couverture s’est élevé à
59,3%, en hausse de 2,4 points sur un an.
Taux de couverture

Augmentation des exportations, tirée notamment par les secteurs de l’automobile,


de l’électronique et électricité et du textile et cuir

A fin août 2023, les exportations ont enregistré


une légère hausse, soit +0,2% pour atteindre
280 milliards de dirhams. Cette croissance est
le fruit principalement de la hausse des ventes
+0,2% des secteurs de l’automobile, de l’électronique
(fin août) et électricité et du textile et cuir. Ces trois
secteurs représentent 49,2% du total des
exportations contre 38,5% un an auparavant.

Exportations Le secteur de l’automobile a réalisé une belle performance à l’export au titre des huit premiers mois
de l’année 2023. Les expéditions du secteur ont atteint 90,4 milliards de dirhams, marquant ainsi
une progression de 35,6% et ce, grâce à l’amélioration des ventes de tous les segments du secteur,
essentiellement le segment de la construction (+30,5%), celui du câblage (+41,2%) et celui de l’intérieur
véhicules et sièges (+34,8%). La part de ce secteur, dans la valeur des exportations, s’est renforcée,
passant à 32,3% contre 23,9% un an auparavant, permettant ainsi à ce secteur de conserver sa place de
premier secteur exportateur du Maroc.
Par ailleurs, les ventes du secteur de l’électronique se sont renforcées de 32,8% s’élevant à 15,2 milliards
de dirhams, en raison de la hausse significative des ventes des fils, câbles (+37,3%), des composants
électroniques (+29,1%) et de celles des appareils pour la coupure ou la connexion des circuits électriques
(+31,6%). Les ventes de ce secteur représentent 5,4% à fin août 2023 de la valeur de l’ensemble des
exportations, gagnant 1,3 point contre 4,1% un an auparavant.
Suivant la même tendance, les exportations du secteur du textile et cuir se sont accrues de 9,2%
pour s’établir à 32,1 milliards de dirhams, incorporant une augmentation des ventes des vêtements
+32,8% confectionnés (+12,1%), des articles de bonneterie (+4,9%) et des chaussures (+1,8%). La part des ventes
(fin août) de ce secteur dans le total des exportations s’est accrue à 11,5% à fin août 2023, après 10,5% à fin août
2022.
Pour ce qui est des ventes du secteur de l’agriculture et agro-alimentaires, elles se sont chiffrées à 57,5
milliards de dirhams, en légère progression de 0,5% comparé à la même période de l’année passée.
Ce résultat s’explique, essentiellement, par la hausse des exportations de l’agriculture, sylviculture et
chasse (+1,8%) atténuée, toutefois, par la baisse des ventes de l’industrie alimentaire (-2,8%).

Electronique et Electricité Concernant les exportations des autres industries, elles ont atteint 20,8 milliards de dirhams, en hausse
de 9,2%. Cette évolution est due à l’accroissement des ventes de la métallurgie et travail des métaux
(+20,4%) et de celles de l’industrie pharmaceutique (+23,4%).
A l’opposé, les ventes de phosphates et dérivés ont affiché une baisse de 39,8% à fin août 2023
atteignant 46,9 milliards de dirhams, soit 16,7% du total des exportations nationales contre 27,9% une

Note de Conjoncture 31
ENVIRONNEMENT NATIONAL

année auparavant. Cette évolution est tributaire du repli des ventes des engrais naturels et chimiques
(-35,1%), de celles de l’acide phosphorique (-46,8%) et de celles des phosphates (-56,2%). En dépit de
ces évolutions négatives, la valeur des exportations du secteur à fin août 2023 demeure supérieure à
celles enregistrées durant la même période entre 2019 et 2021.
A leur tour, les exportations du secteur de l’aéronautique se sont repliées de 3,7% atteignant 13,7
milliards de dirhams, suite principalement au retrait des exportations relatives à l’assemblage de
10,2%.

Baisse des importations due principalement à la diminution de celles des


produits énergétiques, des demi-produits et des produits bruts

-3,9%
(fin août) Au terme des huit premiers mois de l’année
2023, les importations ont reculé de 3,9%,
par rapport à la même période de l’année
dernière, s’établissant à 471,9 milliards de
dirhams. Cette baisse est attribuée en grande
partie à la réduction des achats des produits
énergétiques, des demi-produits et des
Importations produits bruts.

Les importations des produits finis de consommation qui représentent le premier poste des
importations avec une part de 23%, ont enregistré une croissance de 14,1% s’établissant à 105,2
milliards de dirhams. Cette hausse revient, pour l’essentiel, à l’appréciation des achats des parties et
pièces pour voitures de tourisme (+31,4%), des voitures de tourisme (+28,8%) et des ouvrages divers en
matières plastiques (+22,9%).
En parallèle, les importations des biens d’équipement ont enregistré une croissance de 16,6% pour
atteindre 104,3 milliards de dirhams. Cette évolution trouve son origine, particulièrement, dans
l’appréciation des achats des appareils pour la coupure ou connexion des circuits électriques (+41,9%),
des fils, câbles (+28,7%) et des moteurs à pistons (+21,6%).

+14,1% Concernant les autres postes de produits, les importations des demi-produits ont régressé de 13,5%
pour se situer à 98,4 milliards de dirhams, en lien surtout avec la baisse des achats des produits
(fin août)
chimiques (-27%), d’ammoniac (-60%) et des papiers et cartons (-26,9%).
De même, la facture énergétique s’est allégée de 22,6%, atteignant 79,5 milliards de dirhams. Cette
évolution à la baisse est attribuée notamment au recul des achats des houilles, cokes et combustibles
solides similaires (-32,7%) et du gaz de pétrole et autres hydrocarbures (-5,7%), et surtout au
fléchissement des achats de gasoils et fuel-oils (-28%), dû essentiellement à la baisse des prix (-19,5%)
et des quantités importées (-10,6%).
Produits finis de
consommation
S’agissant des importations des produits alimentaires, elles se sont repliées de 1,3% à 60,1 milliards de
dirhams, incorporant une baisse des importations de blé (-26,2%) et d’orge (-45,5%), atténuée toutefois
par la hausse simultanée des achats des tourteaux (+16,8%) et des animaux vivants (+413,1%).
Enfin, les importations des produits bruts ont enregistré un retrait de 25,4% pour atteindre 23,9
milliards de dirhams, suite principalement à la baisse des achats de soufres bruts et non raffinés
(-64%) atténuée par la hausse significative des achats de ferraille, déchets, fer acier et autres minerais
(+84,3%). Leur part dans le total des importations représente 5,1% contre 6,5% un an auparavant.

Note de Conjoncture 32
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Orientation favorable des recettes voyages et des transferts des MRE


-23,4% A fin août 2023, les recettes voyages ont poursuivi
(fin août) leur progression considérable de 32,5% pour
atteindre 71,4 milliards de dirhams, dépassant
ainsi leur niveau pré-crise de 35,4% (52,7 milliards
de dirhams à fin août 2019). Concernant les
transferts des MRE, ils ont affiché une hausse de
7,2%. Atteignant 77,9 milliards de dirhams, ces
transferts dépassent leurs niveaux enregistrés
Recettes IDE durant la même période entre 2019 et 2022. Ces
deux postes ont, par conséquent, permis de
couvrir 77,8% du déficit commercial contre 59,8%
un an auparavant.

Par ailleurs, le flux des investissements directs étrangers s’est replié de 49,6% pour s’établir à 10,1
milliards de dirhams. Ce résultat s’explique par l’effet de la baisse des recettes (-23,4%) conjuguée à la
hausse des dépenses (+44%).
D’un autre côté, le flux des Investissements Directs Marocains à l’Etranger (IDME) s’est fortement
accru (+106%) pour atteindre 7,5 milliards de dirhams. Cette évolution est imputable à la hausse des
investissements directs marocains à l’étranger (+54,3% à 18,2 milliards de dirhams) et des cessions de
ces investissements (+31% à 10,7 milliards de dirhams).

Note de Conjoncture 33
ENVIRONNEMENT NATIONAL

4. FINANCES PUBLIQUES (HORS TVA DES COLLECTIVITÉS LOCALES)

L’exécution de la Loi de Finances à fin septembre 2023 fait ressortir un déficit budgétaire de près de
32,4 milliards de dirhams, contre près de 11,2 milliards de dirhams un an auparavant, en raison d’une
hausse des dépenses globales (+9,6%), plus importante que celle des recettes ordinaires (+0,9%).

Bon comportement des recettes fiscales en termes d’évolution et d´exécution

+3,5% A fin septembre 2023, les recettes ordinaires ont enregistré un taux de réalisation de 74,7% par
(fin septembre) rapport aux prévisions de la Loi de Finances 2023 et une légère hausse de 0,9% par rapport à leur
niveau à fin septembre 2022 pour atteindre 233,5 milliards de dirhams. Cette évolution recouvre un
accroissement des recettes fiscales, atténué par le repli des recettes non fiscales.
Les recettes fiscales se sont appréciées de 3,5%
pour atteindre 200,2 milliards de dirhams à
fin septembre 2023, se concrétisant à hauteur
de 78,4% par rapport aux prévisions de la Loi
Recettes fiscales de Finances 2023. Cette hausse a concerné la
majorité des principales rubriques. Ainsi, les
recettes des impôts directs se sont accrues de
3,7% pour atteindre 90,2 milliards de dirhams,
enregistrant un taux de réalisation de 79,7% et
contribuant à hauteur de 48% à la hausse des
recettes fiscales.
+3,7% L’évolution de ces recettes incorpore, particulièrement, la légère hausse des recettes de l’IS de 0,6%
(fin septembre) pour s’établir à 49 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 80,5%. Cette évolution de l´IS
s’explique particulièrement par l’amélioration des recettes issues du contrôle fiscal et de l’IS sur les
produits de placements à revenu fixe, conjuguée à la baisse du complément de régularisation et des
recettes au titre des trois premiers acomptes. De leur côté, les recettes de l’IR ont augmenté de 6,3%
pour atteindre 38,7 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 80,7%. L’amélioration des
recettes de l’IR a bénéficié notamment de l’accroissement des recettes générées par l’IR sur salaires
et l’IR sur les particuliers.
Impôts directs
S’agissant des recettes des impôts indirects, elles ont enregistré une légère hausse de 0,8% pour
se situer à 82,9 milliards de dirhams, enregistrant un taux d’exécution de 74,6%. Par composante,
l’évolution de ces dernières incorpore la hausse des recettes de la TVA de 1% à 59,8 milliards de
dirhams, soit un taux de réalisation de 75,4%. Les recettes de la TVA intérieure se sont accrues de
16,2% à 20,9 milliards de dirhams, sous l’effet conjoint de la hausse des recettes brutes et de la
baisse des remboursements. En revanche, les recettes de la TVA à l’importation ont reculé de 5,6%
à 38,9 milliards de dirhams et ce, en relation notamment avec les mesures prises en faveur du
secteur agricole. Quant aux recettes des TIC, elles ont enregistré un léger accroissement de 0,3%
+0,8% à 23,1 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 72,6%, suite essentiellement à la hausse
(fin septembre) des recettes des TIC sur les tabacs manufacturés de 1,6% à 8,9 milliards de dirhams, atténuée par la
baisse de celles des TIC sur les produits énergétiques de 0,6% à 12,2 milliards de dirhams.
De leur côté, les recettes relatives aux droits d’enregistrement et de timbre ont été exécutées à
hauteur de 96% pour se situer à 15,3 milliards de dirhams, enregistrant une hausse de 11,9%,
imputable essentiellement aux droits d’enregistrement. De même, les recettes afférentes aux droits
de douane ont augmenté de 11,6% pour atteindre 11,8 milliards de dirhams, enregistrant un taux de
Impôts indirects réalisation de 78,3%.
En revanche, les recettes non fiscales se sont repliées de 14% pour s’établir à 30,3 milliards de
dirhams à fin septembre 2023, se concrétisant à hauteur de 55,9%. Cette évolution s’explique par le
recul des recettes en provenance des établissements et entreprises publics de 9,3% à 10,4 milliards
de dirhams, dont près de 6 milliards de dirhams versés par l’OCP, 2,5 milliards par l’Agence Nationale
de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie et 743 millions de dirhams par Bank
al-Maghrib. Elle s’explique également par le repli des autres recettes non fiscales de 16,3% à 19,9
milliards de dirhams, suite au recul des recettes au titre des financements innovants de 49,1% à 9
milliards.

Note de Conjoncture 34
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Progression des dépenses, avec toutefois une exécution maîtrisée

+2,7% A fin septembre 2023, les dépenses ordinaires


ont enregistré un taux de réalisation de
(fin septembre)
74,5% par rapport aux prévisions de la Loi
de Finances 2023 et une hausse de 2,7% par
rapport à leur niveau à fin septembre 2022
pour atteindre 217 milliards de dirhams. Cette
évolution recouvre une augmentation des
Dépenses ordinaires dépenses au titre des biens et services et des
intérêts de la dette, atténuée par la baisse des
charges de la compensation
Les dépenses de biens et services se sont accrues, par rapport à fin septembre 2022, de 8%
pour atteindre 168,2 milliards de dirhams, se concrétisant à hauteur de 71,6% par rapport aux
prévisions de la Loi de Finances 2023. Cette évolution est imputable à la hausse des dépenses de
personnel de 3,1% à 112,7 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 72,4%, et de celles
des autres biens et services de 19,7% à 55,5 milliards de dirhams, soit un taux d´exécution de
70,1%.
-30,1% Dans le même sens, les charges en intérêts de la dette, exécutées à hauteur de 88,8%, se sont
(fin septembre) appréciées de 11,6% pour atteindre 26,6 milliards de dirhams. Cette évolution recouvre un
accroissement des charges en intérêts de la dette extérieure de 82,9% à 5,9 milliards de dirhams
et une légère hausse de celles de la dette intérieure de 0,5% à 20,7 milliards de dirhams.
En revanche, les charges de la compensation, qui ont enregistré un taux de réalisation de 83,6%,
ont reculé de 30,1% pour se situer à 22,2 milliards de dirhams, dont près de 12,7 milliards de
dirhams pour le gaz butane, 4,6 milliards pour le sucre, 3,3 milliards pour la farine nationale et
Charges de la
1,5 milliard au titre des subventions accordées aux professionnels du secteur du transport. La
compensation
charge au titre du gaz butane a enregistré une baisse de 4,4 milliards de dirhams par rapport à fin
septembre 2022, en relation avec l’effet conjoint du repli du cours international de ce produit et
de la dépréciation du dirham par rapport au dollar.
Globalement, l’évolution des recettes et des dépenses ordinaires à fin septembre 2023 a dégagé
un solde ordinaire positif de 16,4 milliards de dirhams après 20,1 milliards de dirhams un an
auparavant.
Concernant les dépenses d’investissement, elles se sont accrues de 25,4%, par rapport à fin
septembre 2022, pour avoisiner les 66 milliards de dirhams, enregistrant un taux de réalisation
par rapport aux prévisions de la Loi de Finances 2023 de 72,4%.

Hausse du déficit budgétaire


L’exécution de la Loi de Finances à fin septembre 2023 fait ressortir un déficit budgétaire de près
de 32,4 milliards contre 11,2 milliards l’année précédente. Cette évolution tient compte de la
baisse de l’excédent des comptes spéciaux du Trésor de 19,6% à 17,1 milliards de dirhams. Les
32,4 Mds DH ressources des comptes spéciaux du Trésor tiennent compte d’un montant de 6,9 milliards de
dirhams correspondant au produit de la Contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et
(fin septembre)
les revenus, affecté au Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale, contre 6,5
milliards de dirhams à fin septembre 2022, et des recettes mobilisées à fin septembre 2023 dans
le cadre du Fonds spécial pour la gestion des effets du tremblement de terre, soit 10,2 milliards
de dirhams.

Eu égard aux éléments précités et à la baisse


Déficit budgétaire des opérations en instance de 13,4 milliards de
dirhams, le besoin de financement du Trésor
s’est établi à 45,8 milliards de dirhams contre
17 milliards à fin septembre 2022. Ce besoin a
été couvert essentiellement par le recours aux
financements intérieur et extérieur pour des
flux nets respectifs de 14,1 et 31,7 milliards de
dirhams.

Note de Conjoncture 35
ENVIRONNEMENT NATIONAL

5. FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE
Décélération de la croissance des crédits bancaires, notamment, ceux au
secteur non financier
A fin août 2023, la masse monétaire (M3) a augmenté, par rapport au mois précédent, de 0,5% pour
atteindre 1.731,3 milliards de dirhams. Par contrepartie, cette évolution incorpore, particulièrement, la
hausse des créances nettes des institutions de dépôt sur l’administration centrale et des avoirs officiels

+6,7% de réserve (AOR) et la baisse et des crédits bancaires.

(fin août) En glissement annuel, le taux d’accroissement de


la masse monétaire a ralenti comparativement
à celui du mois précédent, se situant à +6,7%
après +7,1% à fin juillet 2023. Il reste cependant
en amélioration comparativement à l’évolution
de l’année dernière (+5,5% à fin août 2022),
incorporant toutefois un ralentissement du taux
de progression des principales contreparties
Masse monétaire
de M3, notamment, les crédits bancaires, les
créances nettes des institutions de dépôt sur
l’administration centrale et les avoirs officiels de
réserve.
A fin août 2023, les crédits bancaires ont reculé par rapport au mois précédent de 0,2% pour s’établir à
1.061,5 milliards de dirhams. Cette évolution incorpore la hausse des crédits au secteur financier de 1%,
contrebalancée par la baisse des crédits au secteur non financier de 0,4%, sous l’effet conjoint du repli
des crédits aux sociétés non financières de 1% et de l’accroissement de ceux aux ménages de 0,2%. Par
objet économique, cette évolution recouvre principalement la baisse des crédits de trésorerie de 2,7%,
conjuguée à la hausse des crédits à la consommation de 0,4% et des crédits à caractère financier de
1,4%, et la quasi-stagnation des crédits à l’immobilier et à l’équipement (+0,1% chacun).
+4,6%
(fin août) En glissement annuel, le taux de progression
des crédits bancaires a ralenti, se situant à
+4,6% à fin août 2023, après +5,2% le mois
précédent et +5,1% l’année dernière. Cette
décélération a concerné particulièrement les
crédits au secteur non financier (+2,5% après
+3,4% à fin juillet 2023 et +5% à fin août 2022),
Crédits bancaires alors que la croissance des crédits au secteur
financier s’est accélérée (+19,2% après +17,4%
à fin juillet 2023 et +5,7% à fin août 2022).

L’évolution des crédits au secteur non financier est en relation, particulièrement, avec le ralentissement
du taux de progression des crédits aux sociétés non financières (+2,1% après +4,1% à fin juillet 2023 et
+6,4% à fin août 2022), ainsi que de celui des crédits aux ménages (+2,7% après +3,3% à fin août 2022,
quoiqu’en amélioration comparativement à l’évolution à la hausse de 2,4% à fin juillet 2023).
Par objet économique, l’évolution
des crédits bancaires recouvre,
+9,3% particulièrement, la hausse des crédits à
(fin août) l’équipement de 9,3% après une baisse
de 1,6% un an auparavant, le recul des
crédits de trésorerie de 4,5% après une
hausse de 14,9% l’année précédente, et
le ralentissement des taux de progression
des crédits à la consommation (+1% après
+3,2% à fin août 2022) et des crédits à
Crédits à l’équipement l’immobilier (+1,7% après +2,4% l’année
dernière).

Note de Conjoncture 36
ENVIRONNEMENT NATIONAL

L’évolution des crédits à l’immobilier incorpore un ralentissement de la croissance des crédits à l’habitat
(+2,3% après +3% à fin août 2022) et l’accentuation du repli des crédits aux promoteurs immobiliers
à -2,8% après –1,7% l’année précédente. La croissance des créances en souffrance, quant-à-elle, s’est
accélérée à +6,2% après +5,2% l’année antérieure.
Concernant les créances nettes des institutions de dépôt (ID) sur l’administration centrale (AC), elles ont
augmenté, par rapport à fin juillet 2023, de 4,4% pour atteindre 325,6 milliards de dirhams à fin août
2023.
En glissement annuel, le taux de progression de
ces créances s’est amélioré comparativement
à celui du mois précédent, se situant à +8,3%
à fin août 2023 après +3,2% à fin juillet 2023,
tandis qu’il a ralenti comparativement à celui
de l’année précédente, soit +10,3% à fin août
2022. Cette évolution incorpore l’effet conjoint
du renforcement des créances nettes de
Bank Al-Maghrib de 25,2 milliards de dirhams
et la quasi-stagnation de celles des Autres
Institutions de Dépôts (AID) (-0,1%) après une
hausse de 10,2% à fin août 2022.
L’évolution des créances nettes des AID recouvre l’augmentation notable des engagements des AID
5 mois et 13 jours vis-à-vis de l’AC de 126,5% à fin août 2023, après une baisse de 23,9% un an auparavant, conjuguée
d’importations au ralentissement de la hausse des créances des AID sur l’AC à +4,8% après +8,3% l’année précédente,
(B&S) particulièrement leur portefeuille en bons du Trésor (+5,7% après +10,8% à fin août 2022).
(fin août) S’agissant des avoirs officiels de réserve (AOR), ils ont atteint 358,5 milliards de dirhams à fin août 2023,
enregistrant une hausse, en glissement mensuel, pour le deuxième mois consécutif, soit +2,4% ou +8,3
milliards de dirhams après +1,2% ou +4 milliards de dirhams à fin juillet 2023.
En glissement annuel, les avoirs officiels de
réserve ont maintenu quasiment le même taux
de progression que celui du mois précédent,
AOR soit +6,2% ou +21 milliards de dirhams, après
+6,1% ou +20,1 milliards de dirhams à fin
juillet 2023. Toutefois, ce taux de progression
demeure en ralentissement comparativement à
l’évolution enregistrée l’année précédente, soit
+7,9% ou +24,8 milliards de dirhams à fin août
2022.

Les avoirs officiels de réserve ont représenté l’équivalent de 5 mois et 13 jours d’importations de biens
et services à fin août 2023, contre 5 mois et 11 jours le mois précédent et 5 mois et 12 jours l’année
dernière.
Au niveau des composantes de la masse monétaire, la hausse de cette dernière, en glissement mensuel,
recouvre, particulièrement, l’augmentation de la circulation fiduciaire de 0,3%, des dépôts à vue auprès
des banques de 0,2%, des détentions en titres d’OPCVM monétaires de 0,5% et des dépôts en devises de
8,5%, alors que les comptes à terme auprès des banques ont reculé de 0,6%.
En glissement annuel, l’accélération de la croissance de la masse monétaire incorpore, plus
particulièrement, l’accélération du taux de progression de la circulation fiduciaire (+11,6% après +7%
l’année dernière), des dépôts à vue auprès des banques (+8,6% après +7,8% l’année antérieure) et des
détentions en titres d’OPCVM monétaires (+16,9% après +16,2% un an auparavant), l’atténuation du
repli des comptes à terme auprès des banques à –7,8% après -8,8% l’année précédente et la baisse des
dépôts en devises de 8,6% après une hausse de 2,6% à fin août 2022.
Concernant les agrégats de placements liquides (PL), leur encours s’est accru, par rapport au mois
précédent, de 0,8%, suite à la hausse de l’encours des titres d’OPCVM contractuels des titres de créances
négociables(PL1) de 0,3% et de celui des titres d’OPCVM obligataires (PL2) de 2,3%, alors que celui des
titres d’OPCVM actions et diversifiés (PL3) a reculé de 1%. En glissement annuel, l’encours de PL s’est
replié de 1,8% après une quasi-stagnation (-0,1%) à fin août 2022, sous l’effet de la baisse de PL2 (-6,5%
après -7,9%) et de PL3 (-6,9% après +9,8%), tandis que PL1 s’est accru de 2,3% après +3,4% l’année
précédente.

Note de Conjoncture 37
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Hausse du besoin en liquidité des banques au T3-2023

Le besoin en liquidité des banques a poursuivi


101,5 Mds DH sa progression pour le deuxième trimestre
(T3-2023) consécutif, se situant en moyenne hebdomadaire
à 88,8 milliards de dirhams au troisième trimestre
2023 après 73,5 milliards au T2-2023 et 69,6
milliards au T1-2023. Cette évolution est en
relation avec la hausse de la circulation fiduciaire,
atténuée par l’accroissement des réserves de
change. Dans ce contexte, la Banque Centrale a
Injection de liquidité augmenté le volume de ses injections de liquidité
(Volume moyen) qui s’est établi en moyenne hebdomadaire à 101,5
milliards de dirhams après 87,7 milliards au T2-
2023 et 83,5 milliards au T1-2023.
Les interventions de Bank Al-Maghrib ont porté, essentiellement, sur les opérations de pensions
livrées (42,4 milliards de dirhams après 25 milliards au T2-2023), les avances à 7 jours sur appels d’offre
(35,4 milliards de dirhams après 42,4 milliards au T2-2023) et les prêts garantis accordés dans le cadre
des programmes de soutien au financement de la TPME (23,7 milliards de dirhams après 20,3 milliards
au T2-2023).
3,2 Mds DH S’agissant du volume moyen des transactions
(T3-2023) interbancaires, il a reculé par rapport au deuxième
trimestre 2023 de 10,2% pour se situer à 3,2
milliards de dirhams. Quant au taux interbancaire
moyen pondéré au jour le jour (TIMPJJ), celui-ci
se maintient depuis le 22 mars 2023 en évolution
quasi-stable, alignée sur le taux directeur,
s’établissant en moyenne à 3% au T3-23 et au T2-
Transactions 23 après 2,56% au T1-23.
interbancaires
(Volume moyen)
Il est à noter que le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé, lors de sa réunion du 26 septembre 2023, de
maintenir le taux directeur inchangé à 3% eu égard à la nette décélération de l’inflation depuis le mois
de mars 2023, à la baisse sensible des anticipations d’inflation aussi bien à moyen qu’à long termes
au troisième trimestre de 2023 et au niveau élevé d’incertitude liée à l’évolution de la conjoncture
internationale et au contexte national au lendemain du tremblement de terre.
Concernant l’évolution des taux débiteurs
au titre du deuxième trimestre 2023, le
3% taux moyen pondéré global a poursuivi son
accroissement pour le troisième trimestre
(T3-2023)
consécutif, enregistrant une hausse, par
rapport au trimestre précédent, de 23 points
de base pour atteindre 5,26%, après +53
pb au T1-2023 et +26 pb au T4-2022. Cette
hausse a concerné les taux des crédits de
trésorerie (+28 pb à 5,29%), des crédits à
l’immobilier (+19 pb à 4,98%) et des crédits à
la consommation (+32 pb à 7,27%), alors que
TIMPJJ ceux des crédits à l’équipement ont reculé de
11 pb à 4,73%.

Note de Conjoncture 38
ENVIRONNEMENT NATIONAL

Baisse du recours du Trésor au marché des adjudications et recul des taux


obligataires au T3-2023

Au titre du troisième trimestre 2023, les levées


215,7 Mds DH brutes du Trésor au niveau du marché des
(fin septembre) adjudications se sont repliées, par rapport au
deuxième trimestre 2023, de 60,6% pour se
situer à 35,6 milliards de dirhams. Ces levées
ont été prédominées par les maturités longues
et courtes qui ont canalisé respectivement
52,5% et 40% des levées du trimestre après
39,5% et 12,1% le trimestre précédent. Quant
Levées brutes du
Trésor aux maturités moyennes, elles n’ont représenté
que 7,5% des levées du trimestre contre 48,5%
au T2-2023.
De leur côté, les remboursements du Trésor au titre du troisième trimestre 2023 ont reculé par rapport
au deuxième trimestre 2023 de 60,3% pour se situer à 37,7 milliards de dirhams. En conséquence, les
levées nettes du Trésor ont été négatives pour le deuxième trimestre consécutif, soit -2,2 milliards de
dirhams après -4,8 milliards de dirhams au deuxième trimestre 2023.
Au terme des neuf premiers mois de 2023, les levées brutes du Trésor ont enregistré un accroissement
notable, passant de 87,3 milliards de dirhams à fin septembre 2022 à 215,7 milliards à fin septembre
2023, soit +147,1%. Le volume levé en maturités courtes a plus que doublé, atteignant 77,7 milliards de
dirhams après 32,6 milliards l’année précédente, canalisant ainsi 36% des levées après 37,4% l’année
antérieure. De même, le volume levé en maturités moyennes s’est accru de 76,6% pour atteindre 75,1
milliards de dirhams, représentant 34,8% des levées après 48,7% l’année dernière. Par ailleurs, le
volume souscrit des maturités longues a plus que quintuplé, passant de 12,2 milliards de dirhams à
62,9 milliards, soit 29,2% des levées après 13,9% l’année précédente.
S’agissant des remboursements du Trésor, ils se sont raffermis, comparativement à l’année précédente,
passant de 72,1 milliards de dirhams à fin septembre 2022 à 178,1 milliards de dirhams à fin septembre
2023, soit +147,1%. Les levées nettes du Trésor ont ainsi plus que doublé, s’établissant à 37,6 milliards
de dirhams à fin septembre 2023 contre 15,2 milliards à fin septembre 2022, soit +146,9%.

178,1 Mds DH Eu égard à ces évolutions, l’encours des bons du Trésor émis par adjudication s’est établi à 703,4
milliards de dirhams à fin septembre 2023, enregistrant un léger recul de 0,3% par rapport à fin juin
(fin septembre) 2023, demeurant toutefois en hausse de 5,7% par rapport à fin décembre 2022. La structure de cet
encours reste prédominée par les maturités longues dont la part s’est accrue de 3,9 points pour se
situer à 59,8% après 55,9% à fin décembre 2022, devançant les maturités moyennes dont la part a
reculé de 2,2 points à 34,7%. Quant à la part des maturités courtes, qui demeure faible, elle s’est
repliée de 1,6 point à 5,5%.
S’agissant du volume des soumissions sur le
marché des adjudications au titre du troisième
Remboursements
du Trésor trimestre 2023, il a reculé par rapport au
trimestre précédent de 54% pour s’établir à 71,8
milliards de dirhams. La demande a été orientée,
essentiellement, vers les maturités courtes à
hauteur de 55,3% après 47,1% au deuxième
trimestre 2023, devançant les maturités
longues (30,8% après 13,6% au T2-2023) et les
maturités moyennes (13,9% après 39,3% au T2-
2023).
Au terme des neuf premiers mois de 2023, le volume des soumissions a plus que doublé, s’établissant à
424,1 milliards de dirhams contre 186,4 milliards à fin septembre 2022, soit +127,5%. Cet accroissement
a découlé essentiellement de l’appréciation notable du volume soumissionné des maturités courtes

Note de Conjoncture 39
ENVIRONNEMENT NATIONAL

qui a plus que triplé, passant de 75,4 milliards de dirhams à fin septembre 2022 à 260,9 milliards à fin
septembre 2023, représentant 61,5% du volume des soumissions contre 40,5% un an auparavant. Dans
une moindre mesure, le volume soumissionné des maturités moyennes s’est accru de 34,5% à 109,5
milliards de dirhams, représentant 25,8% du volume des soumissions après 43,7% l’année précédente.
De même, le volume soumissionné des maturités longues a augmenté de 81,9% à 53,8 milliards de
dirhams, soit 12,7% du volume des soumissions après 15,9% l’année dernière.

S’agissant des taux moyens pondérés primaires


des émissions des bons du Trésor au titre du
troisième trimestre 2023, ils se sont inscrits en
baisse, comparativement au trimestre précédent,
enregistrant des reculs compris entre 7 points de
base et 35 points de base.

Ralentissement du trend haussier des indicateurs de la Bourse de


Casablanca au troisième trimestre 2023

Au cours du troisième trimestre 2023,


+10,7% et +12,1% le trend haussier des indicateurs de la
(fin sept-23/fin déc-22) Bourse de Casablanca a enregistré un
ralentissement suite aux légers replis
enregistrés en août et septembre 2023.
Ainsi, les indices MASI et MSI 20 se sont
établis à fin septembre 2023 à 11865,32
et 961,59 points respectivement,
enregistrant des hausses trimestrielles
respectives de 2,5% et 2% après +11,4%
MASI et MASI 20
et +13,3% au deuxième trimestre 2023,
ramenant leur performance, par rapport
à fin décembre 2022, à +10,7% et +12,1%
après +8% et +10% à fin juin 2023.

Au niveau sectoriel, parmi les 23 secteurs


Banques : +2,5% représentés à la cote de la Bourse de
Maroc Telecom : +6,1% Casablanca, les performances positives
du trimestre ont concerné les indices
BTP : -2,1% de 14 secteurs, dont particulièrement
(fin sept-23/fin juin-23) ceux de l’immobilier (+56,2%), de santé
(+38,8%) et des loisirs et hôtels (+27,3%).
De même, les indices des deux premières
capitalisations, à savoir les banques et
Maroc Telecom se sont accrus de 2,5% et
6,1% respectivement. Les performances
négatives du trimestre ont concerné,
notamment, les indices des secteurs de
Indices sectoriels l’industrie pharmaceutique (-16,5%), des
mines (-8,7%) et de chimie (-7,2%). De son
côté, l’indice du secteur du BTP, troisième
capitalisation, s’est replié de 2,1%.

Note de Conjoncture 40
ENVIRONNEMENT NATIONAL

S’agissant de la capitalisation boursière, sa


609,6 Mds DH hausse trimestrielle a ralenti +1,9% pour se
situer à 609,6 milliards de dirhams après un
(fin septembre)
accroissement de 10,4% au deuxième trimestre
2023, enregistrant ainsi une progression par
rapport à fin décembre 2022 de 8,6% après +6,7%
à fin juin 2023. La performance trimestrielle a
résulté, particulièrement, des contributions
positives de Maroc Telecom et des banques,
Capitalisation atténuées par les contributions négatives des
boursière secteurs des mines et du BTP.
Quant au volume global des transactions réalisées au titre du troisième trimestre 2023, celui-ci a reculé,
par rapport au deuxième trimestre 2023 de 1% pour se situer à 8,9 milliards de dirhams. Ce volume est
réparti à hauteur de :
• 84,1% pour le marché central où les transactions se sont repliées, en glissement trimestriel, de
14,9% pour s’établir à 7,5 milliards de dirhams. Parmi les titres les plus actifs du trimestre sur ce
compartiment, figurent Attijariwafa Bank, Douja Prom Addoha, BCP et Itissalat Al-Maghrib, ayant
canalisé respectivement 15,8%, 9,3%, 9,2% et 6,2% du volume des transactions en actions du
trimestre ;
• 14,7% pour le marché de blocs où les échanges se sont raffermies, par rapport au deuxième
trimestre 2023, passant de 95,8 millions de dirhams à 1,3 milliard de dirhams ;

33,1 Mds DH • 0,6% pour une augmentation de capital en numéraire de « HIGHTECH PAYMENT SYSTEMS » réservée
aux Salariés et Consultants Eligibles de HPS S.A. et des Filiales du Groupe ;
(fin septembre) • 0,5% pour les transferts d’actions.

Au terme des neuf premiers mois de 2023,


le volume global des transactions s’est
accru, en glissement annuel, de 13,5%
pour atteindre 33,1 milliards de dirhams,
dont 26,3% sous forme d’apports
Volume global des d’actions. Toutefois, le volume des
transactions échanges sur le marché central a reculé
de 7,6% à 21,4 milliards de dirhams, soit
64,8% du volume des transactions. De
même, celui enregistré sur le marché de
blocs s’est replié de 37,9% à 2,6 milliards
de dirhams, soit 7,7% du volume des
échanges. Enfin, les transferts d’actions
et les augmentations de capital ont
constitué respectivement 1% et 0,2% du
volume des transactions à fin septembre
2023.

Note de Conjoncture 41
Note de Conjoncture 42
Note de conjoncture N° 320 | Octobre 2023

TABLEAU DE BORD

Note de Conjoncture 43
Note de conjoncture N° 320 | Octobre 2023

Note de Conjoncture 44
Note de conjoncture N° 320 | Octobre 2023

Note de Conjoncture 45
Note de conjoncture

Boulevard Mohamed V. Quartier Téléphone : (+212) 537.67.74.15/16


DEPF Administratif, Rabat-Chellah Télécopie : (+212) 537.67.75.33
Maroc E-mail : depf@depf.finances.gov.ma
ISSN: 2605-6321
Dépôt Légal : 2018PE0005
Imprimerie de la DAAG

Vous aimerez peut-être aussi