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ISBN : 2-87415-028-2
Dépôt légal : D/2001/6840/4
La parité est
l’avenir de
l’homme
À Elsa,
La démocratie inachevée
La parité, principe ou stratégie ?
Atelier 1
La représentation des femmes en politique
Les femmes et la prise de décision politique
La parité dans les instances politiques
Atelier 2
La représentation des femmes au plan social, économique et
professionnel
La parité dans l’activité sociale et professionnelle
La place des femmes dans les organes représentatifs
Atelier 3
La représentation des femmes dans l’information et les médias
Partager le pouvoir d’informer
L’image de la femme dans les médias
Rapport de l’atelier 3,
par Marie-José Laloy ................................................................195
Conclusions du colloque
Direction féminine
En clair, la parité est une question de pouvoir. Et le pouvoir n’est pas
seulement politique. D’où la nécessité de s’interroger sur la place des
femmes dans les administrations et dans les entreprises où, si on n’ose
plus dire, comme le faisait l’humoriste Pierre Desproges, Le féminin de
« directeur », c’est « la femme du directeur », on ne se résout pas néces-
sairement à confier aux femmes des postes de direction ou de décision
au plus haut niveau. Sera-t-on amené un jour à envisager d’imposer une
représentation féminine dans les comités de direction ? Mais à quelles
conditions les femmes pourront-elles réellement accéder à des postes à
responsabilités ? Devront-elles renoncer à avoir des enfants parce que
leurs employeurs et collègues ne peuvent comprendre qu’elles soient
amenées à s’en occuper plus souvent dans une société où hommes et
femmes d’ailleurs, de fait, agissent comme s’il était évident et naturel
que la femme, la mère, se « sacrifie » ?
Marie Arena, Ministre wallonne de l’Emploi et de la Formation
(première et seule femme du Gouvernement wallon depuis avril
2000 !), réclame purement et simplement le congé paternel obligatoi-
re, s’inspirant du modèle suédois, présenté par Lise Bergh, Secrétaire
d’État suédoise à l’égalité femmes-hommes. L’intérêt de cette propo-
sition réside dans le fait qu’elle écarte le seul absentéisme féminin à
la naissance. Par ailleurs, elle ôte au père toute inhibition face à des
collègues, supérieurs et subordonnés, qui auraient quelque peine à
comprendre qu’un père veuille se consacrer pleinement à un enfant
dans la toute première période de sa vie, lui qui n’a pas vécu les affres
de l’enfantement. Elle contribue aussi à faire évoluer les mentalités
AVA N T - P R O P O S : L A PA R I T É N ’ E S T PA S S E U L E M E N T P O L I T I Q U E 11
Jean-Pol Baras
Président de Présence et Action Culturelles (P.A.C.)
**
*
Elio Di Rupo
Président du Parti Socialiste
Féminin/masculin
C’est pourquoi, j’ai décidé que c’était le moment d’aller plus loin
et de donner un vrai contenu à une disposition constitutionnelle.
Celle-ci établit que « la participation directe et active des hommes et
des femmes à la vie politique constitue une condition et un instrument
fondamental de consolidation du système démocratique, étant assigné
à la loi de promouvoir l’égalité dans l’exercice des droits civiques et
politiques et la non-discrimination en fonction du sexe pour l’accès à
des postes publics ». J’ai présenté une nouvelle proposition de loi qui
consacre la parité comme unique solution cohérente avec l’évolution
de ce thème dans le contexte des institutions internationales et des
instruments juridiques existants, afin de garantir aux femmes leur
usufruit de la pleine citoyenneté.
Cette proposition de loi établit 33,3 % comme la représentation
minimale pour les deux sexes dans les listes électorales, ayant des
effets équivalents pour les élus et pour les élues, ce qui correspond à
un but quantitatif dans le chemin vers la parité. Elle se fonde sur une
conception et a un but qui dépasse la question des droits des femmes :
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fait que les hommes se soient dédiés au domaine public et les femmes
au domaine privé a été longtemps considéré comme étant une donnée
de l’ordre naturel des choses. Le poids de l’Histoire, de l’idéologie,
de la culture, des inégalités dans les domaines économique et social
de même que le rapport des hommes avec le pouvoir ont, de même,
établi des obstacles sur le chemin des citoyennes et des citoyens vers
une réelle parité de participation et de représentation.
Participer à la polis
La consécration du principe de parité, dans les termes de la pré-
sente proposition de loi, a son fondement sur un fait incontestable et
insurmontable : l’Humanité se compose d’hommes et de femmes qui
contribuent, ensemble et en complémentarité, à la pérennité de l’es-
pèce humaine. De ce fait, les femmes doivent aussi participer,
ensemble et en complémentarité, à la direction des affaires de la res
publica, dans des termes paritaires. Elles doivent participer égale-
ment à la gestion de la polis, c’est-à-dire à la vie politique dans son
sens le plus large et le plus profond.
La sous-représentation des femmes est un déficit contre l’univer-
salisme républicain et l’égalité qui est à sa base. La parité est le seul
moyen de le supprimer, tout en restant fidèle au principe de l’égalité,
car, en refusant l’inégalité qui caractérise la situation actuelle et qui
est profondément injuste et antidémocratique, la parité accepte et
valorise la différence qui reconnaît la spécificité des êtres humains.
Une participation plus significative de la part des femmes à la vie
politique, est une condition de justice et de démocratie essentielle.
Elle permettra aussi l’avènement de nouveaux regards sur le réel et
de points de vue différents vu que hommes et femmes ont, naturelle-
ment, des modes de vie et des expériences qui sont historiquement et
culturellement différents.
Des sujets qui, jusqu’à présent, étaient hors de portée des questions
politiques deviennent politiques en raison de l’évolution de la situation
des femmes et de leur accès à une vie professionnelle, publique et poli-
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tique. Un exemple frappant dans notre société est celui qui concerne les
questions de conciliation de la vie professionnelle et publique avec la
vie privée et familiale, qui reste la question clé de l’organisation socia-
le de notre temps. Conséquence de l’entrée massive des femmes sur le
marché du travail, ce qui appartenait au domaine de la vie privée, à
cause de ces circonstances, est entré dans la sphère du public.
Dans d’autres domaines – l’organisation sociale du travail, les
questions de santé, surtout de la santé reproductrice, l’organisation et
la gestion de l’éducation et du système de l’enseignement –, la vision
et l’expérience historique des femmes peuvent contribuer à de nou-
velles solutions politiques, plus élargies et plus innovatrices.
La proposition de loi pourra ainsi, d’une façon claire et simple,
constituer une importante innovation dans la vie publique et dans la
rénovation des élites politiques tout en contribuant de même à l’évo-
lution de la présence des femmes dans d’autres secteurs de la société.
En fait, la parité dans la vie politique, comme dans d’autres secteurs
de la société, est un instrument constitutif d’une meilleure égalité.
La parité est aussi une réforme culturelle d’une grande portée et
d’une grande profondeur. Aucune réforme de cette grandeur ne peut
réussir sans un minimum de pragmatisme. Une parité de principe,
sans des buts et des cibles quantifiées et sans un processus de contrô-
le, n’aurait aucune efficacité.
Dans ce contexte, par rapport aux principes, on doit souligner que
la reconnaissance de l’égalité de droits des femmes et des hommes
concernant la citoyenneté et la participation démocratique constitue,
sûrement, une des acquisitions fondamentales à prendre en considéra-
tion. D’une part, elle représente le corollaire de l’affirmation du princi-
pe de la dignité humaine, un des piliers de la Déclaration universelle
des Droits de l’Homme ; d’autre part, elle vient donner de la consis-
tance au concept de démocratie, lui aussi un de ses fondements de base.
Pourtant, selon Manuela Silva dans « Igualdade de Géneros –
Caminhos e Atalhos para uma Sociedade Inclusiva [Égalité des
Genres – Des chemins et des raccourcis pour une société intégran-
te] », il subsiste, dans nos sociétés, comme une « main invisible » qui
a empêché de concrétiser ce droit en matière de représentativité et de
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Lise Bergh
State Secretary of Gender Equality Affairs (Suède)
active dans cette tâche. Mais il reste encore un long chemin à par-
courir.
Dans cette optique, je pense que l’initiative portugaise d’une réso-
lution du Conseil de l’Union européenne portant sur la réconciliation
du travail et de la famille et sur l’approfondissement des droits pater-
nels ou parentaux est vraiment importante et doit être prolongée par
des mesures aux niveaux européen et national.
dans l’état actuel des choses, cela doit être réalisé sous la contrainte.
Nous avons fixé des objectifs quant à la proportion de femmes, lié le
respect de ces objectifs à l’octroi des budgets et demandé des rapports
sur la réalisation de ces objectifs. Mais ces mesures doivent bien sûr
être combinées à une discussion sur le sens de l’égalité femmes/hommes
dans la société.
Je voudrais conclure en disant qu’un pouvoir partagé entre
femmes et hommes est une fondation solide pour la démocratie et
l’égalité, que le pouvoir signifie le pouvoir dans la famille, dans le
monde politique et dans les autres structures de décision de la socié-
té et du marché du travail, que l’égalité femmes/hommes est une
question qui concerne autant les hommes que les femmes et que nous
devons inclure les hommes dans les politiques d’égalité et de travail.
Éliane Vogel-Polsky
Professeur honoraire de l’Université Libre de Bruxelles
2. Obstacles institutionnels
A. Inexistence d’une Constitution européenne garantis -
sant les droits fondamentaux des citoyens européens
En droit communautaire, les dispositions relatives aux droits fon-
damentaux – dont le droit à l’égalité des femmes et des hommes fait
partie – sont totalement insuffisantes.
La garantie communautaire des droits fondamentaux n’est pas
assurée aux citoyens européens : les traités se sont successivement
bornés à affirmer que les droits fondamentaux constituent des prin-
cipes généraux et non des droits.
La procédure instaurée pour garantir le respect des droits fonda-
mentaux dans un État membre est simplement politique. Elle sera
menée par le Conseil qui pourrait éventuellement prendre des
mesures dissuasives contre l’État membre défaillant. Mais, en aucun
cas, le citoyen ne dispose d’un recours individuel devant la CJCE.
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3. Obstacles juridiques
A. L’inaboutissement du droit contemporain de l’égalité
des sexes
Premier constat : en l’an 2000, aucun texte du droit international
ou national, au monde, ne reconnaît le droit à l’égalité de la femme et
de l’homme.
En revanche, il existe un grand nombre d’énonciations se référant
à:
- l’égalité entre les femmes et les hommes ;
- la jouissance par toute personne asexuée de la garantie de tel ou
tel droit inscrit dans la loi ;
- l’égalité de traitement sans discrimination motivée par une série
de critères, et parmi ceux-ci, le sexe ;
- le droit à l’égalité des chances.
À côté de ces figures juridiques, on trouve une abondance de jar-
gons spécifiques qui sont devenus familiers, sinon compréhensibles,
tels l’ « empowerment », le « mainstreaming », les actions positives,
les quotas.
Enfin, on trouve aujourd’hui un environnement théorique qui
cherche à fonder sur le genre et la parité, la construction d’une égali-
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4. Obstacles politiques
L’absence de volonté politique réelle d’aboutir à la reconnaissan-
ce d’un véritable droit fondamental à l’égalité des femmes et des
hommes dans l’Union européenne est manifeste et récurrente, tant de
la part des États membres que des institutions et organes de l’Union,
à l’exception du Parlement européen qui a adopté d’innombrables
documents (résolutions, rapports, recommandations) et a fait réaliser
des études tout à fait convaincantes sur l’inachèvement de l’égalité de
statut comme de fait des femmes dans la Communauté européenne.
À présent que le Traité d’Amsterdam est entré en vigueur avec sa
mission nouvelle d’égalité entre les hommes et les femmes, on a pu se
rendre compte que cet ajout ne suffisait pas à résoudre les contradic-
tions du traité en matière d’égalité des personnes (cf. supra) notam-
ment quant au contenu, aux modes de décision et aux domaines de
compétence de sa mission d’égalité entre les femmes et les hommes.
De fortes menaces pèsent sur l’avenir communautaire de la démo-
cratie et de l’égalité.
B. Quelques exemples
1. Proposition de révision de la directive 76/207/C.E.E. sur
l’égalité de traitement.
Afin de résoudre la faiblesse de cette directive en ce qui concerne
les actions positives, la doctrine et la Commission des droits de la
femme du Parlement européen ont recommandé à la Commission
d’abroger l’ancienne disposition (art. 2 § 4) qui enferme les actions
positives et les limite au sous-statut d’une dérogation tolérée, sous
conditions, au droit individuel à l’égalité de traitement (sous sur-
veillance) et d’adopter une directive nouvelle sur les actions posi-
tives, fondée juridiquement sur l’art. 2 du Traité d’Amsterdam. Ce
nouvel instrument serait totalement consacré aux actions positives,
analysées comme une obligation positive et proactive pesant sur les
autorités de l’Union européenne et des États membres, chargées de
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pas mais elle ne peut s’imposer car elle est impossible à réaliser sans
porter atteinte aux droits acquis des nantis.
D’où le succès du concept sociologique et non juridique de l’éga-
lité des chances. Celui-ci permet de compenser quelques discrimina-
tions trop criantes, trop évidentes, de rendre supportables de trop
fortes injustices.
C’est ensuite le détournement au profit des droits individuels de
l’aspect systémique et collectif du droit à l’égalité des sexes. La
contradiction n’est qu’apparente mais l’opposition, entre une reven-
dication de parité qui se fonde sur une analyse de genre de la société
politique et le caractère privatif individuel de chaque citoyen d’exer-
cer en toute liberté son choix politique, n’est qu’apparente. Il suffit de
rappeler que la liberté de chacun connaît une limite : le respect des
principes fondamentaux, donc collectifs de la société.
Un exemple vient de nous être donné par la Ministre suédoise de
l’Égalité. Voilà une université qui décide d’imposer un quota de
femmes pour parvenir enfin à l’égalité sexuée des professeurs et char-
gés de cours en son sein. Que dit la Cour de Justice des Communautés
européennes ? Cette mesure est contraire au droit communautaire de
l’égalité de traitement. Réaffirmant sa jurisprudence antérieure, la
Cour déclare que la seule interprétation licite du principe de l’égalité
de traitement se borne à autoriser des mesures d’égalisation des
chances, temporaires et préservant surtout le droit individuel de cha-
cun à l’égalité des sexes. Un quota (collectif par nature puisqu’il tend
à remédier à des discriminations systémiques) ne peut servir que
d’objectif quantifié à atteindre mais il ne peut automatiquement pro-
duire des résultats car il violerait le droit individuel à l’égalité de trai-
tement que chaque travailleur européen retire du traité. La Cour refu-
se de faire l’analyse de genre du droit de l’égalité, de fixer la
hiérarchie entre les aspects individuels et collectifs de la revendica-
tion d’égalité des femmes qui s’individualise dans un cas concret
certes, mais trouve sa légitimité dans une revendication collective.
Des contradictions non résolues, de ce type, nous en avons de
nombreux exemples. Il en est de même lorsqu’il faut affronter la
logique de la parité.
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Basilio Napoli
Directeur général a.i. au FOREM
La déclaration de principe
Ce principe est inscrit, par ailleurs, dans le Contrat de gestion du
FOREM, parmi les principes essentiels du service public : « qu’aucu-
ne distinction ne soit faite entre usagers quant à l’accès au service
public comme au service rendu lui-même ». Il est également traduit
dans les chartes qui lient le FOREM à ses usagers et usagères : « Offrir
le même niveau de service à tous sans aucune discrimination ».
Vous me direz qu’il est sans doute « plus facile », comme le sou-
lignait Édouard Herriot, « de proclamer l’égalité que de la réaliser »,
et vous aurez raison, sans aucun doute.
Pour aborder la délicate question de la définition d’objectifs
d’égalité, nous ne pouvons faire l’économie d’un état des lieux, d’une
description de la situation des femmes sur le marché de l’emploi,
pour mieux décrire, dans un second temps, la situation que nous sou-
haiterions atteindre. Le choix des stratégies appropriées pour arriver
à plus d’égalité pour les femmes et pour les hommes constitue une
autre étape importante, avant la mise en œuvre des actions.
sont des femmes, ce qui, à mon sens, est révélateur d’une évolution
certaine de l’offre de formation. Cette formation « attaque », si je puis
m’exprimer ainsi, la double ségrégation de l’emploi sous ses deux
angles, puisqu’elle vise une qualification pour des postes à responsa-
bilités dans les nouvelles technologies.
Je ne veux pas dire par là que la solution aux problèmes que ren-
contrent les femmes sur le marché de l’emploi est d’entrer dans une
filière dite « non traditionnelle », et je ne souhaite pas entrer dans la
polémique. Nous pouvons toutefois citer l’exemple de l’insertion
durable, dans les chaînes de production de Caterpillar, d’une douzai-
ne de femmes d’origines professionnelles différentes, à la suite d’une
formation intensive en centre de formation professionnelle.
L’insertion des femmes dans les professions traditionnellement
masculines permet aussi de favoriser l’émergence de solutions alter-
natives pour la manutention des charges, la conception des postes de
travail, qui ne peuvent aller que dans le sens d’une meilleure adapta-
tion de l’outil de travail pour les hommes et pour les femmes et d’une
diminution des risques d’accidents de travail et de maladies profes-
sionnelles (douleurs dorsales, hernie discale, etc.).
Malgré nos efforts vers une déségrégation du marché de l’emploi
et vers une distribution équitable des ressources pour les femmes et
pour les hommes, la réalité des chiffres nous rappelle que, effective-
ment, il nous reste pas mal de chemin à parcourir, puisque, à ce
moment de l’année 2000, les formations organisées par le FOREM,
en gestion directe et en gestion indirecte, concernent 12.628 hommes
et seulement 7.090 femmes.
Autre exemple, une enquête récente (septembre 1999) effectuée à
l’Espace Ressource Emploi de Charleroi nous révèle que 59 % des
personnes qui le fréquentent sont des hommes. Nous devons mainte-
nant nous poser la question du comment, comment faire en sorte que
les femmes fréquentent davantage ces espaces ressources ?
Signalons aussi que la mesure de mise à l’emploi reprise sous le
vocable « Plan Formation-Insertion » (P.F.I.) a bénéficié à 73,9 %
d’hommes, donc seulement à 26,1 % de femmes. On remarque, par
ailleurs, que près de 55 % des P.F.I. sont réalisés dans le secteur
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Historique
Fort heureusement, le FOREM s’est engagé de bonne heure dans
la lutte contre les discriminations hommes/femmes, puisque, à sa
création en 1989, il recevait, en héritage de l’Office national de
l’Emploi, un Réseau égalité des chances créé dans le courant des
années ‘70 et officialisé en 1986 au sein de ses services de la
Formation professionnelle.
Très tôt, ce groupe de douze personnes, présidé par Maryse Menu,
aujourd’hui Conseillère technique à la Formation professionnelle du
FOREM, avait pris conscience de la nécessité de mettre sur pied des
actions positives de formation pour les demandeuses d’emploi,
actions destinées à corriger les inégalités dont elles étaient victimes
sur le marché de l’emploi et de la formation.
Ainsi, les centres d’orientation spécialisés dans les métiers du sec-
teur secondaire ont organisé des sessions ouvertes exclusivement aux
femmes, des formations aux métiers de l’informatique et à la vente
automobile ont été mises sur pied pour les femmes, etc.
En 1989, sous l’impulsion de Monsieur Méan, actuel administra-
teur général du FOREM, un même réseau a été créé au sein des ser-
vices de l’emploi. Depuis 1994, ces deux réseaux n’en forment plus
qu’un seul, constitué d’une trentaine de personnes, hommes et
femmes, répartis dans les différentes régions et services du FOREM.
Leur mission est multiple : il s’agit d’une mission d’écoute des pro-
blèmes exprimés par les femmes dans leur recherche d’emploi, de
vigilance et de recommandations, de recherche de solutions pour les
demandeuses d’emploi qui s’adressent aux services du FOREM, de
personnes ressources et relais pour les collègues, les partenaires, de
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Perspectives
La prochaine mise en place d’une cellule égalité des chances au
FOREM, dans le cadre de l’exécution du Contrat d’Avenir pour la
Wallonie, doit permettre d’appréhender de manière structurée et effi-
cace, les problèmes vécus par les personnes discriminées dans leur
recherche d’emploi ou de formation. La promotion de l’égalité des
chances pour toutes et pour tous, sans aucune forme de discrimination,
qu’elle soit sur base du sexe, de l’origine ethnique, de choix philoso-
phiques, de l’orientation sexuelle, d’un handicap physique ou de tout
autre type de différence, passe par une coordination des actions exis-
tantes, une collaboration autour d’objectifs et de valeurs communs.
Il est clair aussi que le renforcement des politiques d’égalité signi-
fie, à plus ou moins long terme – il s’agit bien sûr d’un processus lent
auquel il faut donner du temps – un passage au crible des politiques,
actions, documents du FOREM. Aucune politique n’est neutre,
notamment sous l’angle du genre, masculin ou féminin, et peut avoir
des impacts différents sur les femmes et sur les hommes, des impacts
possibles qu’il faut se donner la peine d’analyser.
Mais le FOREM n’est pas seul : cette action d’envergure pour la
promotion de l’égalité devra aussi se faire en collaboration avec les
partenaires classiques du FOREM dans le parcours d’insertion, mais
aussi avec les autres institutions du domaine public (les écoles, par
exemple, les agences de travail intérimaire, aussi) et, surtout, en
synergie avec le monde des entreprises.
Toutes les époques sont des époques de transition. Nous savons
une seule chose du futur ou plutôt des futurs : « il ne ressemblera pas
au présent », disait Jorge Luis Borges. Nous ne devons pas négliger,
ceci dit, notre capacité à agir sur le présent pour que le futur res-
semble à ce que nous voulons qu’il soit : une démocratie où chacun
et chacune pourra exprimer ses choix et jouir d’une meilleure qualité
de vie.
L’ É G A L I T É E N T R E L E S F E M M E S E T L E S H O M M E S . . . 73
Laurette Onkelinx
Vice-Première Ministre et Ministre de l’Emploi et du Travail,
en charge de l’Égalité des chances
Le débat sur la parité n’est pas nouveau mais toujours aussi pas-
sionnant parce qu’il touche à l’essence même, à la nature de nos
sociétés. Il fut un temps où la revendication paraissait à ce point énor-
me qu’elle n’était même pas entendue.
En 1885, une suffragette française, Madame Haubertine Auclert,
écrivait dans son journal, « La Citoyenne », qu’ « il faut que les
assemblées soient composées d’autant de femmes que d’hommes ».
À une époque où les femmes n’avaient pas même le droit de vote, les
mots n’ont pas fait grand bruit…
Le concept de « démocratie paritaire » réapparaît près d’un siècle
plus tard, à l’occasion de débats menés à l’initiative des instances
européennes. Les femmes européennes fêtent alors, à des dates
diverses, quelques décennies de droit de vote, mais elles demeurent
minoritaires dans les assemblées élues. Des femmes, politiciennes,
juristes (telles Colette Aprill pour la France et Éliane Vogel-Polsky
pour la Belgique), impliquées dans la construction européenne, éla-
borent des propositions concrètes pour répondre à la sous-représenta-
tion des femmes en politique. Lors d’un séminaire tenu à l’initiative
du Conseil de l’Europe à Strasbourg en 1989, la Française Élisabeth
Sledziewski enchaîne en posant cette question : « peut-on concevoir
qu’une démocratie ne soit pas paritaire ? »
À leur suite, de nombreuses théoriciennes et militantes – dont cer-
taines nous font l’honneur d’être parmi nous aujourd’hui – défendent
C O N C E V O I R L A D E M O C R AT I E 75
Parité, Égalité
J’ai suivi avec une attention particulière les échanges d’idées qui
ont eu lieu, quasiment au même moment et dans le même cadre, en
France. Je conçois que l’idée de fixer des modalités quant à la pré-
sence des hommes et des femmes, dans le cadre de la confection de
listes électorales ou de l’installation d’organes politiques de l’État,
heurte le principe d’égalité des citoyens qui ne peut, par définition,
s’accommoder d’aucune distinction. Je peux comprendre les craintes
de Madame Élisabeth Badinter, qui voit dans la parité en politique
l’introduction d’une philosophie différencialiste, dangereuse pour la
démocratie, mais également, dangereuse pour les femmes. Des
femmes se sont employées, pendant des années, à combattre la diffé-
renciation des hommes et des femmes établie sur base de stéréotypes
sexuels qui ont permis l’exploitation sociale et économique de ces
dernières. Est-il dès lors opportun de réintroduire une division entre
hommes et femmes ? À l’opposé, pour certains et pour certaines, qui
vont jusqu’à parler d’un « droit à l’égalité autonome pour les femmes
et pour les hommes », il s’agit de la seule voie permettant d’accéder
véritablement à l’égalité. Ainsi, pour Madame Gisèle Halimi, « c’est
la différence sexuelle qui est la source de la reconnaissance d’une
identité autonome de la femme à part entière. Les hommes et les
femmes, nous sommes les deux moitiés de l’Humanité et par consé-
quent, la seule voie juste serait d’instaurer entre nous la parité dans
les rouages décisifs de la démocratie, parce qu’elle répond à la loi
naturelle qui perpétue le monde. Je ne prétends pas que le monde
deviendra tout à coup meilleur. Je dis simplement que le changement
quantitatif provoquera forcément un changement qualitatif ».
L’idée que la parité permettra une transformation de l’exercice
politique de par le regard, les pratiques et les expériences des
femmes, comporte un risque : « celui », écrit Madame Michelle
Perrot, « d’un retour subreptice à l’idée d’une « nature » des femmes,
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Edite Estrela
Maire de Sintra (Portugal)
Présidente de la Commission des élues locales et régionales
du Conseil des Communes et Régions d’Europe (CCRE)
loi a une portée limitée puisqu’elle ne concerne que les élections qui
ont lieu au scrutin proportionnel, elle va, dès 2001, profondément
modifier la composition du milieu politique local dans toutes les
communes de plus de 3.500 habitants1. La parité dans la représenta-
tion est donc en marche. Pour ceux et celles (celles surtout car les
femmes ont été plus nombreuses que les hommes à se mobiliser sur
le sujet) qui ont contribué à porter l’idée, c’est un succès. Le débat
paraît en outre apaisé, au moins dans la presse. Il reste pourtant des
choses à dire qui ne l’ont pas été, ou trop peu.
Le fratriarcat
Les craintes et résistances qui ont émergé dans le débat sont cepen-
dant contrebalancées par le sentiment, largement répandu, que la sous-
représentation des femmes dans les instances de décision constitue un
archaïsme avec lequel il fallait rompre. Un sentiment que bien des
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hommes partagent. Le suffrage n’a certes pas pour fonction d’être une
photographie de la société dans sa diversité mais de représenter des
courants d’opinion. Mais ce sont justement les partis et groupements
politiques chargés de les incarner qui, lorsqu’ils sélectionnent les can-
didats, concourent à la reproduction d’un milieu masculin. Les forcer
à faire une place substantielle aux femmes ce n’est pas, contrairement
à ce qu’ont avancé les adversaires de la parité, une « biologisation »
de la société ou de la citoyenneté, ni une atteinte insupportable à la tra-
dition républicaine, ni une entrée dans on ne sait quel communauta-
risme, mais une modernisation, par le droit, de mœurs venues d’un
autre temps. Et pour ne pas remonter trop loin dans l’histoire, c’est en
outre l’aggiornamento d’un droit et d’une culture paradoxalement ins-
titués dans la modernité démocratique. Certes, comme ne cesse de le
dire l’historienne Mona Ozouf, la Révolution française en affirmant
les valeurs de liberté et d’égalité portait en germe l’égalité des femmes
et des hommes. Il n’empêche ! L’un des premiers actes de la
Révolution française en a été d’exclure les femmes de la citoyenneté
en raison de leur sexe biologique et de construire un Code civil qui a
constitué les femmes mariées (et alors, hors du mariage, point de salut
social) en mineures civiles. Un peu plus tard, mais très logiquement,
un mot s’est ajouté à la devise de la République : fraternité. Les mots
ont un sens. La fraternité concerne les frères, et eux seuls. On a appris
aux petites filles à aimer la devise de la République. Jusqu’au jour où,
devenues grandes, elles ont découvert que ce mot « fraternité » disait
bien ce qu’il laissait entendre. Après avoir dénoncé le patriarcat elles
ont donc décidé de s’attaquer à son versant public et politique : le fra-
triarcat. Celles qui ont une expérience politique ou syndicale ou même
professionnelle comprennent le sens de ce mot qui ne figure pas enco-
re dans les dictionnaires. Pourtant la complicité des hommes dans les
sphères de pouvoir ou simplement dans la vie professionnelle, elles
l’ont expérimenté.
D U F R AT R I A R C AT À L A PA R I T É , U N E R É V O L U T I O N F R A N Ç A I S E 93
Parité et égalité
La parité, et c’est ma troisième et dernière remarque, devrait enfin
être considérée comme une stratégie, comme un moment indispen-
sable, mais éventuellement dépassable. Or elle a été présentée, devant
le Parlement français, comme un principe, c’est-à-dire comme une
donnée principielle, irréversible. Sans doute aurait-il été préférable,
pour des raisons autant philosophiques que tactiques, que les lois pro-
posées soient conçues comme une étape et non comme un dogme,
celui-ci risquant de conforter une conception différencialiste des deux
sexes. C’est pour cette raison que je ne pensais pas qu’il était oppor-
tun de l’inscrire dans la Constitution. D’abord parce qu’il était permis
de penser que cela n’était pas nécessaire. Le gouvernement pouvait
soutenir qu’en vertu du préambule de la Constitution, le rôle de la loi
est de garantir l’égalité des femmes et des hommes. Or la parité est
une déclinaison de l’égalité. Il aurait pu souligner en outre que la
jurisprudence du Conseil constitutionnel de 1982 ne pouvait s’appli-
quer à une loi visant à l’égalité dans la mesure où ce qui avait été
alors annulé c’était une loi instaurant un quota. Cette jurisprudence
D U F R AT R I A R C AT À L A PA R I T É , U N E R É V O L U T I O N F R A N Ç A I S E 95
1. Dans celles-ci, les listes de candidats, qui sont dites « bloquées » dans la mesure
où les électeurs ne peuvent en modifier l’ordre, devront compter autant de
femmes que d’hommes par «tranche » de six candidats. Le nombre de femmes
élues va donc plus que doubler dans ces communes.
Atelier 1
La représentation des femmes
en politique
Marie Nagy
Présidente du Groupe Écolo du Sénat
Colette Burgeon
Députée
Présidente de la Commission Interfédérale des Femmes du P.S.
Gouvernement fédéral 3 15 18
Gouvernement flamand 3 6 9
Gouvernement
de la Communauté française 3 5 8
Gouvernement germanophone 0 3 3
Gouvernement bruxellois 1 7 8
Gouvernement régional wallon 0 9 9
L A PA R I T É D A N S L E S I N S TA N C E S P O L I T I Q U E S 109
Chambre 19 % 22 % 18 %
Sénat 25 % 20 % 29 %
Parlement européen 32 % 20 % 43 %
Mais, au-delà de ces critiques, il faut bien constater que cette loi
ne prend pas en compte l’irréductible dualité sexuelle de l’humanité.
Pour reprendre Madame Éliane Vogel-Polsky : « C’est parce que
l’humanité est sexuée qu’on ne peut construire de démocratie qui ne
le soit pas elle-même »3. La Déclaration gouvernementale issue des
élections du 13 juin 1999 a bien prévu que « le gouvernement dépose
un projet de loi visant à réduire de moitié le poids du vote en case de
tête et à supprimer le système des suppléants ». L’argumentation se
poursuit en affirmant que « le citoyen pourra ainsi, mieux que ce n’est
le cas actuellement, déterminer qui le représentera au Parlement. Cette
L A PA R I T É D A N S L E S I N S TA N C E S P O L I T I Q U E S 111
Partager le pouvoir
Mais on voit bien, ici aussi, les objections que soulève l’idée d’un
partage de pouvoir femmes-hommes. L’idée, parce qu’elle est populai-
re, semble être maintenant admise par les hommes politiques. Mais ces
derniers louvoient. L’un des moyens utilisé pour temporiser est de sou-
tenir qu’il faut, avant de pouvoir voter des lois, réviser la Constitution
du pays. Des propositions ont été déjà déposées en ce sens.
Pourtant tous les États membres de l’Union européenne ont ratifié
la Convention de l’ONU de 1979 sur l’élimination de toutes les
formes de discrimination à l’égard des femmes et ont accepté de
considérer comme licites des mesures d’action positive temporaires
destinées à améliorer leur position dans la vie publique. La parité
s’impose donc comme un enjeu politique. Le concept a conduit, dans
de nombreux pays, à repenser le fonctionnement de la démocratie et
à poser la question : « Une démocratie sans les femmes est-elle une
démocratie ? ». Mais une autre question, en même temps, est soule-
L A PA R I T É D A N S L E S I N S TA N C E S P O L I T I Q U E S 113
1. Marc Uyttendaele et Jérôme Sohier, Journal des Tribunaux, n° 5754, 1er avril
1995, Éditions Larcier, Bruxelles.
2. Marc Verdussen, « La parité sexuelle sur les listes des candidat(e)s », in Revue
belge de Droit Constitutionnel, Bruylant, Bruxelles, 1999, pp. 33 à 37.
3. Éliane Vogel-Polsky. « A European Citizenship Without Women ? » in European
Citizenship. An Institutional Challenge (Éd. M. La Torre), The Hague/London,
Boston, Kluwer Law International, 1998, p. 342.
4. Valérie Verzele et Carine Joly, « La représentation des femmes en politique après
les élections du 13 juin 1999, Évaluation de l’application de la Loi Smet-
Tobback », in Courrier hebdomadaire du CRISP, n° 1662-1663, 1999, pp. 81 et
82.
5. Gisèle Halimi, « Le flou de la réforme constitutionnelle. Parité, je n’écris pas ton
nom … » in Le Monde diplomatique, septembre 1999, p. 7.
L’engagement des femmes
dans la vie publique :
vocation et réalités
Françoise Dupuis
Ministre de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche scientifique du
Gouvernement de la Communauté Wallonie-Bruxelles
Annie De Wiest
Sociologue ULB
Directrice de la Direction de l’Égalité des Chances
du Ministère de la Communauté française
De la théorie à la pratique
Si le concept de parité semble bien reçu dans certains milieux, il
se heurte à de sérieuses réticences dès lors qu’il s’agit d’envisager sa
mise en œuvre dans la vie politique quotidienne. La parité est-elle
vraiment bien comprise lorsqu’on voit apparaître sur les listes électo-
rales les filles, les compagnes et les secrétaires des hommes déjà en
place ?
Certaines candidates n’ont fait que répondre au choix des
hommes. Elles sont toutefois les bienvenues. Nous sommes quelques-
unes à être convaincues qu’elles aussi pourront s’investir en politique
si elles acquièrent réellement l’assurance, les compétences et surtout
l’appétence du pouvoir. Il est de la responsabilité de tous les hommes
et des femmes intéressé(e)s par la vie politique de partager l’exercice
difficile des mandats.
Mais on ne saurait nier que les hommes restent souvent effarou-
chés devant la montée des femmes au pouvoir. Les titres des maga-
zines marquent cette inquiétude : j’ai relevé en quelques mois les
couvertures suivantes : « Elles sont de plus en plus nombreuses à
aimer, travailler, et réussir en dehors du couple : vivre heureuse en
solo », « L’infidélité au féminin : leur nouveau mot d’ordre, là aussi :
vive la parité », « Etudes : pourquoi les filles battent les garçons ? »,
« Y a-t-il trop de femmes enseignantes ? », « Carrière ou enfants : les
femmes ne veulent plus choisir ».
Or, si les hommes ont peur, c’est parce que persiste l’idée selon
laquelle ce qu’une femme gagne l’est nécessairement au détriment
LES FEMMES : LA MOITIÉ DU POLITICIEL 121
d’un homme. Mais les jeux ne sont pas à somme nulle. Les femmes
ne gagnent pas au détriment des hommes, c’est l’ensemble de la
société qui gagne à ce que les talents, les potentialités et l’expérience
des femmes soient appréciés et utilisés. Les temps ne sont plus à la
guerre des sexes mais à un partenariat constructif ou, selon la belle
expression canadienne, à « un avenir à partager ». En d’autres termes,
il s’agit de vivre ensemble et mieux.
Questions cruciales
Parmi les questions prioritaires qui restent à traiter et dont les
femmes sont toujours victimes, il faut évidemment noter toutes les
formes de violence, de contrainte et de harcèlement auxquelles elles
sont encore sujettes : violences physiques, psychologiques, verbales,
LES FEMMES : LA MOITIÉ DU POLITICIEL 123
Pour un calendrier
Disons pour conclure quels efforts doivent être consentis dès
aujourd’hui si nous voulons que, sans tarder, le corps social fasse
mouvement vers la démocratie, et qu’il bénéficie des apports de la
mouvance paritariste.
D’abord, il faut reprendre la question de la sensibilisation des
jeunes femmes, qui souvent s’aperçoivent trop tard des discrimina-
tions subies. Il faudra de toute urgence associer les hommes au com-
bat pour l’égalité : cette question les concerne à l’évidence autant que
les femmes.
Ensuite, il serait pertinent d’enfin accepter de chiffrer et d’évaluer
le coût financier réel de l’inégalité entre les hommes et les femmes :
la violence, la précarisation, la pauvreté, la dépendance des femmes
âgées ou des familles monoparentales, la sous-utilisation des compé-
tences. Toutes les discriminations dont les femmes sont victimes coû-
teront très cher, à terme, à la société. Les économies que l’on prétend
devoir réaliser maintenant au détriment des droits des femmes en leur
refusant, par exemple, l’individualisation des droits en sécurité socia-
le, sont porteuses d’hypothèques sérieuses sur les grands équilibres
financiers de l’avenir.
Enfin, je dirais volontiers qu’il faut appliquer des méthodes de tra-
vail qui incorporent l’égalité comme critère majeur. C’est ce que nous
appelons maintenant le « mainstreaming » : penser en termes d’éga-
lité dès la conception de toutes les politiques et veiller aux consé-
quences de celles-ci sur le devenir respectif des femmes et des
hommes.
Un avenir de réelle égalité entre les femmes et les hommes est à
notre porte. Cette volonté semble enfin acquise chez beaucoup. Il ne
reste donc plus qu’à fixer l’agenda.
Atelier 2
La représentation des femmes
au plan social, économique et
professionnel
Isabelle Simonis
Secrétaire général des Femmes Prévoyantes Socialistes (F.P.S.)
**
*
128 L A PA R I T É E S T L ’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
Mon témoignage sera bref vu le temps qui m’est imparti. Pour moi
comme pour pas mal de femmes issues de l’immigration marocaine, le
thème de la femme est un thème qui me tient particulièrement à cœur.
J’ai une expérience professionnelle d’une quinzaine d’années. Je
peux déjà dire d’emblée que je me considère comme quelqu’un de
très privilégié. Pourquoi ? Parce que j’ai eu la chance de poursuivre
un cursus scolaire complet à Bruxelles et de trouver immédiatement
de l’emploi. Au bout de quinze ans de travail… seizième emploi… et
une carrière riche d’expériences dans divers secteurs (associatif,
administratif, politique…).
Évidemment, le prix à payer est très cher.
Plusieurs femmes amies issues de l’immigration marocaine, turque
ou autre, des amies belges ou appartenant à l’Union européenne et moi
qui, petit à petit, avons eu la chance de gravir les échelons, sommes
toutes d’accord et faisons toutes le même constat pour dire que nous
payons très cher le prix… pour accéder à des postes à responsabilités.
Nous le payons notamment au niveau de notre vie privée.
Citons un seul exemple : en cette période électorale, je constate
que plusieurs femmes candidates sur les listes de différents partis
politiques démocratiques ont toutes un point commun : elles sont soit
célibataires, soit séparées, soit divorcées. Voilà un constat qui mérite
réflexion bien que je sois certaine que ce constat soit également
valable pour les Belges ou les Françaises.
L A F E M M E I S S U E D E L ’ I M M I G R AT I O N 131
Historique
Je ne vais pas refaire ici l’analyse des caractéristiques de l’emploi
féminin mais plutôt développer l’aspect « actions FOREM pour plus
d’égalité pour les hommes et pour les femmes ».
Dès les années ‘70, la première action Égalité des chances appa-
raît dans les services de la Formation professionnelle de l’ONEm,
sous l’impulsion de Maryse Menu, actuellement conseillère tech-
nique à la Formation professionnelle du FOREM. L’objectif poursui-
vi alors était de promouvoir l’égalité des chances en ce qui concerne
l’accès à la formation en œuvrant dans le sens d’une plus grande
ouverture de toutes les formations et une plus grande diversification
des choix professionnels.
L’idée était dérangeante à l’époque, comme elle le demeure enco-
re quelquefois aujourd’hui. Ce premier groupe de formateurs et de
formatrices du FOREM a dérangé pas mal de monde comme, par
exemple, lorsqu’il a été demandé que soient fermés, dans les années
1977-1978, les centres d’orientation secondaires – secteur des
métiers manuels aux hommes pour ne les ouvrir qu’aux femmes.
134 L A PA R I T É E S T L ’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
même si les choix stratégiques ont quelque peu changé, bien que pas
fondamentalement.
1. Améliorer les données statistiques, tant qualitatives que quanti-
tatives, permettant de cibler les déséquilibres éventuels de l’accès des
femmes à la formation et d’y remédier. Il faut en effet savoir que, jus-
qu’en 1986, les statistiques de l’ONEm, manquaient totalement de
précision dans ce domaine et, par exemple, on avait du mal à distin-
guer la présence des femmes dans les différentes actions.
2. Proposer des actions positives en matière de sensibilisation,
d’orientation et de formation à caractère novateur, notamment dans le
cadre de nouvelles technologies pour éviter une ségrégation accrue de
l’emploi féminin. Encourager les femmes à postuler des emplois à
responsabilités.
3. Soutenir ces actions de formation par des campagnes d’infor-
mation, de façon à conscientiser le plus large public possible de la
nécessité d’ouvrir et d’élargir les choix professionnels des femmes.
4. Proposer des mesures spécifiques pour répondre à des besoins
particuliers de certaines catégories de femmes.
5. Former les formateurs à la problématique et à la pédagogie de
l’égalité des chances.
Le travail du Réseau se situe aussi bien à l’intérieur du FOREM
qu’à l’extérieur et, d’ores et déjà il est reconnu, pendant toutes ces
années, comme un interlocuteur tout à fait officiel. Il a fait figure, je
pense, de précurseur en la matière et nous avons été régulièrement
sollicités – nous le sommes encore régulièrement – pour réaliser des
séances d’information à son propos. Nous avons réalisé des séances
d’information nombreuses et variées dans un certain nombre de col-
loques, réunions et autres groupes de travail, tant aux niveaux natio-
nal et régional qu’européen.
Les grandes lignes tracées à la mission d’égalité sont toujours les
mêmes maintenant mais le Réseau Égalité, lui-même, a changé
puisque, autour de ce petit groupe de douze correspondants et corres-
pondantes en égalité de la Formation professionnelle, s’est rassemblé,
avec la création du FOREM en 1989, un deuxième groupe de corres-
pondants en égalité dans les services de l’Emploi du FOREM.
136 L A PA R I T É E S T L ’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
Le « mainstreaming du genre »
Actuellement, le FOREM s’est engagé dans un projet intitulé
« Mainstreaming égalité des genres ».
Par « mainstreaming », il faut entendre « intégration à l’ensemble
des politiques, missions et actions ». Le genre, quant à lui, participe
à l’identité sociale. On ne parle plus d’égalité entre les sexes : le sexe
est une donnée biologique immuable. Le genre est lié à la notion de
rôle, rôle traditionnellement exercé par les hommes ou par les
femmes, et à l’interaction des rôles dans la société. Les hommes et les
femmes doivent rester des hommes et des femmes. L’effort doit être
fait vers une participation équilibrée des hommes et des femmes aux
différents rôles et à tous les niveaux de réflexion, de décision, etc.
Dans notre travail, il s’agira, entre autres, d’identifier parmi les
femmes et les hommes, quels sont les groupes discriminés et à quel
140 L A PA R I T É E S T L ’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
« Le parcours de la combattante »
– Questions sur la vie familiale ;
– Questions sur les solutions d’accueil des enfants (questions qui
ne sont jamais abordées avec un homme) ;
– Les femmes n’ont pas accès facilement aux emplois du secon-
daire et sont écartées des formations secondaires ;
– Les femmes sont plus souvent victimes d’exclusion car elles ne
constituent pas le soutien principal de la famille ;
– Agents du FOREM peu sensibilisés aux problèmes spécifiques
des demandeuses d’emploi (négation des problèmes, railleries, pro-
pos machistes).
Patrons malhonnêtes
– Harcèlement sexuel à l’entretien d’embauche ;
– Menaces ;
– Essais « gratuits ».
Orientation scolaire
– Coupe / couture / coiffure sans débouché ;
– Peu de filles dans les orientations secondaires et techniques.
Mesures légales
– Nécessité de deux vestiaires et de toilettes séparées.
– Résistance au stress ;
– Énergie ;
– Résistance au travail ;
– Persévérance, volontarisme, motivation ;
– Courage ;
– Endurance ;
– Créativité ;
– Qualité d’écoute, d’accueil ;
– Solidarité ;
– Sensibilité aux problèmes humains ;
– Capacité d’écoute et d’échange ;
– Disponibilité ;
– Présentation extérieure soignée ;
– Attachement à l’entreprise ;
– Facilité de communication ;
– Efficacité ;
– Capacité d’organisation, de planification ;
– Gestion efficace d’un budget ;
– Rigueur ;
– Combativité ;
– Ténacité et détermination ;
– Faculté de se remettre en question ;
– Dépassement de soi ;
– Grande aptitude au travail social, au travail de soins de santé, à
l’enseignement, au travail de bureau, au travail en commerce ou en
industrie (alimentaire, confection, téléphonie, électronique, etc.) ;
– Acceptation d’un travail à temps partiel comme tremplin vers un
temps plein.
La femme dans les services publics
Chantal Jordan
Chef du Service juridique
de la Centrale Générale des Services Publics (C.G.S.P.)
Et verra-t-on dans dix ans une parité réelle dans les organes de déci-
sion des entreprises comme on commence à le voir dans le monde
politique ? Ou bien est-ce un phénomène plus difficile à cerner et qui
touche au modèle même de nos entreprises ?
Si je suis devenue une « businesswoman », ce n’est pas mon envi-
ronnement familial ou éducatif qui m’y a préparé, du moins ce n’était
la volonté ni de mes parents, ni de mes éducateurs. Je suis pourtant
issue d’un milieu où les femmes travaillaient – ma mère était univer-
sitaire. Mais on concevait la vie professionnelle des filles comme
accessoire ; mon père rêvait d’une fille avocate, pour qu’elle puisse
mener une vie intellectuelle intéressante tout en ayant, de par un sta-
tut d’indépendant, des loisirs pour s’occuper en priorité de sa famille.
Moi je rêvais de devenir architecte mais c’était hors de question ;
une femme sur un chantier n’aurait jamais d’autorité sur les ouvriers.
Aujourd’hui, nous gérons plus ou moins 100.000 m2 de chantier à
Bruxelles : les temps ont donc déjà changé.
On me pose souvent la question de savoir si c’est difficile de tra-
vailler en tant que dirigeante dans une entreprise qui est à majorité
masculine. On m’interroge sur le type de relation avec mes collabo-
rateurs et mes pairs. Je vous répondrai que, pour moi, ce n’est pas dif-
ficile mais que c’est peut-être moins vrai pour les hommes avec les-
quels je travaille. Je constate qu’aujourd’hui encore, il est peu aisé
pour un homme d’accepter la subordination à une femme.
Avec mes collaborateurs, dans l’entreprise, ça ne pose pas de pro-
blème. Mais, dès que nous sommes dans un relationnel « hors entre-
prise », je suis présentée comme « collaborateur », comme « col-
lègue », jamais comme « boss ». L’évolution est certaine parce que le
mode relationnel au sein de l’entreprise est en train de se modifier et
de devenir moins formellement hiérarchisé. Cette barrière psycholo-
gique-là, je crois qu’elle va disparaître. Car elle est une question de
génération.
En ce qui concerne les rapports que j’ai au sein des organes déci-
sionnels dans l’entreprise, dans les Comités de direction, le problème
n’est plus un problème sexiste mais un problème de relation de pou-
voir et donc d’affrontement entre un homme et une femme.
150 L A PA R I T É E S T L ’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
Hommes et femmes,
deux partenaires de la vie économique
La femme au « top management », est-ce que c’est une chose
favorable à l’évolution du monde économique ou faudrait-il plutôt
maintenir la femme dans sa fonction de « gardienne du foyer et de la
transmission des valeurs familiales » ? Je vous répondrai avec
conviction de l’importance de l’entrée des femmes dans le « top
management » des entreprises et ce, pour plusieurs raisons.
Avec la mondialisation, on doit constater que le pouvoir des entre-
prises va dépasser largement les correctifs que les institutions issues
des pouvoirs publics (États, Europe) peuvent apporter pour corriger
la course sans limite au profit dans lequel notre monde évolue. Les
LA FEMME AU « TO P M A N A G E M E N T » 151
Trois propositions
Aussi, dans les recommandations que je voudrais soutenir pour
favoriser l’arrivée de la femme dans le « top management », je sou-
mettrai trois propositions.
1. Étude sur le positionnement de la femme dans l’entreprise en
Belgique
Il n’existe aujourd’hui aucune étude sur le positionnement de la
femme au « top management » en Belgique. Il y en a un peu plus dans
d’autres pays d’après ce que j’ai pu trouver. Il existe beaucoup
d’études sur tout ce qui concerne le positionnement en politique mais
rien pour le monde de l’entreprise privée.
Je ne dis pas qu’une étude va changer du jour au lendemain le
comportement de recrutement de nos entreprises. Mais si une telle
étude était médiatisée, elle permettrait de sensibiliser le monde de
152 L A PA R I T É E S T L ’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
Position du problème
« On aurait pu s’attendre à ce que la valorisation actuelle des
compétences de la main-d’œuvre, qui abonde dans le sens toujours
revendiqué par les syndicats, modifie le rapport de forces en leur
faveur. Or il semble que cela soit l’inverse. Comment est-ce
possible ? » 1 Cette question posée par Marcelle Stroobants, profes -
seur à l’Université Libre de Bruxelles, est essentielle.
Tendances Enjeux
Intérêt du sujet
À l’heure où mondialisation rime souvent avec individualisation
des travailleurs et de leurs conditions de travail (ce qui mène à des éva-
luations et des sanctions – entre autres financières – arbitraires), on
note cependant un relatif enthousiasme pour le thème de l’égalité entre
les hommes et les femmes. Ainsi au niveau politique peut-on dénom-
brer : une demande d’avis adressée au Conseil National du Travail par
la Ministre de l’Emploi et du Travail, les Plans d’actions nationaux
pour l’emploi 1999 et 2000, les termes de l’accord interprofessionnel
1999-2000, la campagne européenne « Equal Pay » menée par la
C.E.S. Et au niveau sociétal : une forte tradition de dialogue social, un
haut taux de syndicalisation, une centralisation des négociations sala-
riales etc. Ceci marque, en Belgique, un certain intérêt pour l’instaura-
tion d’un système de classification analytique de fonctions qui serait
élaboré entre partenaires sociaux épaulés par des experts en la matière.
En effet, comme le souligne Christian Baudelot, professeur de
sociologie à l’École normale supérieure de Paris : « il est d’autant
plus urgent de se mobiliser que le salaire est, dans nos sociétés, l’une
des seules mesures objectives de reconnaissance sociale des mérites
et de l’estime que porte à chacun la société dans son ensemble ».7
C’est justement pour garantir l’objectivité de cette « reconnaissance
sociale des mérites » que le débat relatif aux compétences doit être
« cadenassé » et précédé de celui relatif aux classifications de fonctions.
Ces dernières ne représentant en aucun cas un but en soi mais bien un
moyen permettant par les négociations paritaires de poser les balises
nécessaires à l’objectivité de l’évaluation individuelle des travailleurs.
Comme on l’a vu, il existe une réelle tendance à payer les salariés
par primes individuelles, le plus généralement « au mérite », échap-
pant par la même occasion à tout contrôle syndical. Le rapport de la
Banque nationale de Belgique 19998 souligne l’actuelle modification
des salaires et par conséquent des coûts salariaux : l’ensemble des
L A C L A S S I F I C AT I O N D E F O N C T I O N S . . . 159
La nécessaire négociation
Il semble par conséquent urgent d’inverser le courant individua-
liste actuel et de permettre à cette « prime au mérite » de pouvoir éga-
lement être négociée afin qu’elle s’insère dans un courant logique
qui, au terme d’une classification des fonctions, permettrait une éva-
luation individuelle sur base collective, c’est-à-dire prévue dans une
convention collective.
En bref, il s’agirait à la fois de permettre aux travailleurs de voir
clair non seulement dans leur fonction et dans les critères qu’elle
nécessite mais également de valoriser les individus y compris finan-
cièrement mais sur des bases préétablies collectivement et garantis-
sant a priori une certaine objectivité.
D’autre part, l’on constate actuellement une tendance visant à
décentraliser les négociations collectives au niveau des entreprises. Il
s’agit là d’une solution de facilité de la part des secteurs concernés et
surtout d’une situation moins sécurisante pour les travailleurs et, dans
ce cadre, principalement pour les travailleuses.
Dans la mesure où les balises nécessaires ne sont pas instaurées au
niveau sectoriel, tout repose alors entre les mains des négociateurs de
l’entreprise ce qui, en matière de classifications de fonctions et vu la
complexité de cette problématique, est loin de garantir l’effectivité de
la neutralité sexuelle dont il est question dans la réglementation euro-
péenne et belge.
Cependant, il faut admettre que certaines entreprises (grosses et
moins grosses) se sont dotées ces dernières années d’une classifica-
tion analytique de fonctions en faisant appel à des consultants privés.
C’est dans ce cadre qu’un protocole a été conclu entre les Centrales
employées des organisations syndicales et les consultants privés afin
160 L A PA R I T É E S T L ’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
Problématique de la rémunération
Le plus grand reproche que l’on puisse effectuer à cet égard à l’en-
contre des (sous-)secteurs est l’obscurantisme dans lequel ils ont
plongé les travailleuses et la problématique de l’égalité de rémunéra-
tion entre les hommes et les femmes en la reléguant à une probléma-
tique de spécialistes.
La jurisprudence européenne met cependant quatre arguments à
notre disposition (voir supra) :
– lorsqu’une entreprise applique un système de rémunération qui
est caractérisé par un manque total de transparence, l’employeur a la
charge de prouver que sa pratique salariale n’est pas discriminatoire
(Affaire Danfoss essentiellement) ;
– il ne suffit pas, pour justifier objectivement la différence de
rémunérations entre deux fonctions de valeur égale dont l’une est
exercée presque exclusivement par des femmes et l’autre principale-
ment par des hommes, d’invoquer la circonstance que les rémunéra-
tions respectives de ces deux fonctions ont été déterminées par des
processus de négociations collectives qui, bien que suivis par les
mêmes parties, sont distincts et dont chacun d’eux pris séparément,
n’a pas en lui-même d’effet discriminatoire (Affaire Enderby) ;
– la mise en œuvre de la directive implique que l’appréciation de
la « valeur égale à attribuer » à un travail peut avoir lieu, contre la
volonté de l’employeur, dans le cadre si nécessaire d’une procédure
162 L A PA R I T É E S T L’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
voir de décision une personne peut-elle avoir dans une entreprise et,
d’autre part, quel type de responsabilité on peut lui donner sans aucu-
ne forme de discrimination. J’ajouterais également que les critères
doivent se baser sur la gestion des compétences, c’est-à-dire le savoir,
le savoir-faire et le savoir-être. La motivation, la personnalité, l’esprit
de groupe, l’innovation, l’orientation vers l’autre sont tout aussi
importants que la qualification ou l’expérience !
Je voudrais vous faire part d’un deuxième point de vue, au niveau
du réseau belge des entreprises pour la cohésion sociale (BENSC).
Cela peut vous sembler curieux que des entreprises privées qui ont,
par définition, des objectifs comme la rentabilité, le profit, les parts
de marché, la bonne tenue de l’action, puissent adhérer aux principes
de la cohésion sociale, qu’on peut définir comme étant une convic-
tion de lutter contre l’exclusion sociale. On s’est en effet rendu comp-
te que les entreprises envisagent de plus en plus, à côté des chiffres
financiers et commerciaux, de mesurer la motivation de leur person-
nel, la satisfaction de leurs clients et, aussi, le rôle sociétal qu’elles
peuvent donner. Le fondateur de Randstad disait : « L’entreprise est
influencée par le monde qui l’entoure, mais elle se doit de l’influen-
cer à son tour ! ».
À titre d’exemple dans le réseau des entreprises pour la cohésion
sociale, je dirais que celui-ci a comme objectif non seulement de sen-
sibiliser des entreprises à la réalisation de projets spécifiques mais aussi
d’être un lien entre les entreprises et les partenaires socio-économiques,
entre le secteur privé et le secteur public, mais également par rapport
au monde politique. Il s’agit de voir, comme le dit le prophète, de quel-
le manière plutôt que de « perdre tout seul », on pourrait peut-être
« gagner pas mal de choses ensemble », et notamment l’emploi.
Ainsi, pour favoriser l’intégration dans le marché du travail, il y a
des exemples de crèches d’entreprises qui ont été réalisées. On citait
le FOREM tout à l’heure mais pas mal d’entreprises en ont réalisé
aussi, parfois en collaboration avec des crèches existantes, parfois en
les organisant elles-mêmes.
En ce qui concerne la problématique des nouveaux gisements d’em-
plois, l’accès des femmes à un certain nombre de professions spécifi-
166 L A PA R I T É E S T L’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
Marie Arena
Ministre de l’Emploi et de la Formation du Gouvernement wallon
vée mais je pense que quelque chose d’important à dire aux hommes
c’est qu’ils ont tout à gagner s’ils s’investissent dans la vie privée.
Donc si nous devons nous battre, c’est aussi pour donner aux hommes
un droit, le droit à la vie privée.
La problématique des femmes immigrées est aussi très importan-
te. Elles ont une double culture qu’elles veulent respecter, qu’elles
veulent garder. Elles ont un deuxième handicap. Quand elles se pré-
sentent à un emploi, il y a une discrimination évidente à l’embauche,
les chiffres le prouvent. Il y a donc vraiment un combat à mener par
rapport à ces jeunes ou moins jeunes femmes qui ont à la fois à régler
leur problème de culture, leur problème de dépaysement, leur problè-
me d’insertion et leur problème d’intégration.
On a aussi parlé de la loi. Effectivement, quand le mouvement
naturel ne se fait pas de manière assez rapide, je pense que la loi doit
être là pour activer et accélérer un certain nombre de choses. Mais le
cadre légal ne fait pas tout. Bien que l’égalité existe de facto dans la
loi, si on est là aujourd’hui, c’est qu’elle n’existe pas. Mais on a aussi
relevé que la loi et les interprétations de la loi, parfois de manière tout
à fait pernicieuse dans certains cas, créent des inégalités, les lois
ayant été faites par des hommes sans tenir compte des spécificités des
femmes. Il y a donc un travail d’analyse de notre législation à faire,
chacun dans nos compétences. Il s’agit non pas d’inventer mais de
corriger ce qui, dans ces législations, peut faire naître des discrimina-
tions par rapport aux femmes.
Au niveau de la construction européenne, on s’est trop longtemps
concentré sur les valeurs économiques. Depuis un certain temps, on
centre les débats sur une Europe sociale, autour du thème de la cohé-
sion sociale et c’est là que le débat à propos de l’égalité des femmes
doit avoir lieu.
On a évidemment abordé le thème de la conciliation de la vie pri-
vée et de la vie professionnelle. Le fait que les hommes partagent
cette sphère privée pour que nous puissions un peu nous en décharger
et être plus sereines dans notre vie professionnelle a été effleuré.
Combien de femmes ne se sont-elles pas dit : il est vingt heures et les
enfants vont être couchés quand je vais rentrer. Il faut se battre vrai-
R A P P O RT D E L’ AT E L I E R 2 169
ment pour que cette vie professionnelle et cette vie privée puissent
être conciliées. Et ça, ça se fera avec les hommes, ça ne se fera pas
avec les femmes toutes seules.
Sept propositions
C’est sur base de ces constats – il y en a eu d’autres – qu’un cer-
tain nombre de concepts peuvent être dégagés en termes de recom-
mandations générales. Nous avons évoqué un certain nombre d’idées
à défendre.
Première proposition : il est impératif d’objectiver la situation
des femmes, c’est-à-dire avoir des chiffres, avoir des statistiques qui
ne sont pas dans les mains des consultants privés auxquels on confie
une analyse x ou y, mais des statistiques qui sont aux mains du pou-
voir public pour qu’il essaye de les interpréter, de les analyser et non
pas de les mettre dans un tiroir – comme on l’a dit – et que cela ne
serve à rien. Des processus d’évaluation doivent être mis en place,
comme il doit y avoir aussi une évaluation et un suivi de ce type de
journée de travail.
La deuxième proposition concerne les services publics qui doi-
vent servir d’exemples. On a parlé du privé, de la sous-représentation
des femmes dans les niveaux de pouvoir importants, de discrimina-
tion à l’embauche, etc. Veillons à ce que nos services publics intè-
grent la parité dans les différentes instances de décision.
Troisième proposition : mettre en place des formations mais
aussi sensibiliser les hommes au recrutement des femmes.
Quant à la quatrième proposition, si des discriminations existent
dans le travail, au niveau du recrutement, etc., l’entrée des femmes
dans la vie professionnelle est un fait. Une fois qu’elles y sont, elles
suivent leur petit bonhomme de chemin et puis, tout d’un coup, elles
ont envie d’avoir des enfants. Logique, légitime. Elles décident de se
consacrer à leurs enfants pendant une période et puis elles décident
de revenir. Avec la difficulté suivante : comment fait-on pour garder
ses enfants ?
170 L A PA R I T É E S T L ’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
Cet atelier est consacré à la place des femmes dans les médias. Les
personnes qui font partie du panel ont accepté d’apporter des élé-
ments de réflexion, de témoigner de leurs expériences personnelles et
d’intervenir pour alimenter la discussion. Outre leurs interventions, la
parole sera également donnée aux participants de l’atelier pour réagir,
interpeller, questionner, formuler des observations et des proposi-
tions. C’est Marie-José Laloy qui fera le rapport des travaux de notre
atelier en séance plénière.
Comme structure de notre approche, je vous propose l’articulation
suivante. Évoquons d’abord, ensemble, le contexte de cet atelier.
Pourquoi un atelier sur les médias et la présence de la femme ?
Ensuite, abordons le constat. Qu’est-ce qui se passe, tant du point de
vue de l’illustration, de l’image de la femme que dans l’organisation
de tout ce qui relève des médias, en matière de responsabilité profes-
sionnelle attribuée aux femmes ? Enfin, envisageons ce que j’appel-
lerais les conjectures. Que faudrait-il faire par rapport à ces constats ?
Comment réagir ? Comment agir ?
En préambule, j’ajouterais qu’organiser un atelier sur les rapports
entre les médias et la femme semble peut-être surprenant et en même
temps assez banal. Pourquoi ? Parce qu’on constate, avec d’ailleurs
un phénomène d’accélération extraordinaire ces dernières années,
une polarisation sur les médias audiovisuels, un développement de la
176 L A PA R I T É E S T L ’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
Quelle réglementation ?
Enfin, il faut rappeler d’emblée qu’on ne travaille pas dans le vide
juridique et qu’on trouve déjà dans les textes organisant le service
public de la télévision, des formulations qui renvoient directement à
la préoccupation qui est la nôtre.
Dans le « Décret fixant le statut de la R.T.B.F. » du 14 juillet 1997,
on précise en l’article 7 § 1er que « L’entreprise ne peut produire ou
diffuser des émissions contraires aux lois ou à l’intérêt général, por-
tant atteinte au respect de la dignité humaine, et notamment contenant
des incitations à la discrimination, à la haine ou à la violence, en par-
ticulier pour des raisons de race, de sexe ou de nationalité (…) ». Il
est vrai que cela est formulé en termes généraux mais faut-il consi-
dérer que ces termes finiraient par être creux et faut-il considérer
qu’ils sont uniquement incantatoires ? Ils sont en même temps ins-
crits et une question que l’on pourra se poser est de savoir comment
leur donner vigueur dans tous les sens du terme.
Le deuxième texte que l’on peut citer est le « Contrat de gestion »
de la R.T.B.F. du 14 octobre 1997, qui vise particulièrement la res-
ponsabilité de service public de la R.T.B.F. On voit dans le texte que
l’entreprise s’engage notamment à « produire, coproduire, acquérir,
programmer et diffuser des émissions de radio et de télévision fédé-
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B. La violence
C’est un fléau qui a été traité à de nombreuses reprises, qu’il
s’agisse de violence physique ou sexuelle, en Belgique et dans le
monde. La commission d’enquête sur la traite des êtres humains a été
suivie régulièrement. De nombreux témoignages de femmes violées
en Bosnie ou au Kosovo ont été recueillis. On parle aussi régulière-
ment de l’excision des femmes et des petites filles, une pratique bar-
bare qui est exercée sur quelque deux millions de petites filles dans
le monde chaque année.
Kathryn Brahy
Journaliste à R.T.L.-T.V.I.
Les femmes sont loin d’être absentes des médias. Leurs rôles ne
sont plus seulement ceux de mère, d’amante, de contractuelle, d’in-
firmière ou de victime, dans les feuilletons ; on les voit désormais
maire d’une ville ou commissaire de police. Les femmes sont de plus
en plus nombreuses à exercer les métiers des médias. Il n’est plus rare
de voir une femme ministre chargée de l’audiovisuel. Le président du
conseil d’administration de la R.T.B.F. est une femme et celui du
C.S.A. aussi. Les femmes sont aussi grandes consommatrices d’émis-
sions de télévision et de radio.
Et pourtant, les points de vue des femmes demeurent marginaux
dans les médias. Le chemin vers le partage du pouvoir et du pouvoir
d’informer est encore très long.
Il y a près de vingt ans, quand je suis devenue rédactrice en chef
du C.R.I.S.P., nous étions très peu nombreuses à exercer cette fonc-
tion, en particulier dans des organes de presse qui traitent de matières
politiques, économiques et sociales. Circonstance atténuante, il
s’agissait d’un hebdo spécialisé et non d’un quotidien, encore moins
d’une rédaction télévisée. Pour la petite histoire, mes patrons de
l’époque avaient l’intention de me désigner comme coordonnateur.
Ce n’est que devant mes hésitations sur le contenu d’une telle fonc-
tion, que je ne voyais pas correspondre aux responsabilités éditoriales
qui m’étaient annoncées que le titre de rédacteur en chef m’a été pro-
posé. Quand j’ai demandé que je sois nommée rédactrice en chef, il
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Marie-José Laloy
Sénatrice-Présidente des Femmes Prévoyantes Socialistes (F.P.S.)
Présidente de la Commission Emploi du P.S.
Quelques constats
Une série de constats ont été faits. En termes de représentation
numérique des femmes dans les structures, il apparaît clairement que,
jusqu’au niveau de prise de décision, les femmes commencent à être
correctement représentées, hormis peut-être dans les secteurs tech-
niques qui restent encore des fiefs quasi à 100 % masculins. Par
contre, plus on monte dans la hiérarchie, moins les femmes sont pré-
sentes et, de fait, la progression de carrière est nettement moins rapi-
de pour les femmes.
Une attitude générale se dégage chez les jeunes femmes qui veu-
lent réaliser une carrière professionnelle dans le secteur mais qui ne
veulent pas, pour autant, négliger ni sacrifier la qualité de la vie. C’est
un constat particulièrement présent dans le secteur des médias et de
l’information.
Une journaliste nous a dit que l’information n’est pas progressis-
te ni avant-gardiste et qu’au contraire elle reste une caricature de la
réalité. Il n’y a pas une manière féminine ni une manière masculine
de traiter l’information. On pourrait dire que ce n’est pas « la fonc-
tion qui honore mais la manière dont elle est remplie ».
Vu l’évolution des acquis féministes, le combat risque de paraître
ringard. Plusieurs participantes ont évoqué ce terme-là. Le combat
R A P P O RT D E L’ AT E L I E R 3 197
Quelques propositions
L’atelier a également dégagé une série de propositions puisqu’il
fallait tâcher de dégager des pistes de solutions. Dans ces proposi-
tions, on peut retenir, d’une part, le fait de développer des productions
européennes qui seraient plus porteuses de valeurs progressistes, de
donner la parole à la société civile au travers des médias, notamment
aux associations. Si beaucoup de travaux ont été faits, si beaucoup
d’associations féminines et autres réfléchissent à la question depuis
de nombreuses années, on a l’impression de radoter, de redire tou-
jours la même chose. Il serait donc peut-être temps de trouver des
moyens, par des voies législatives ou organisationnelles, de donner la
parole à la société civile dans l’analyse qu’elle peut faire de la situa-
tion de la femme, tant dans sa représentation numérique que dans
l’image de la femme produite par les médias.
On a évoqué l’idée de la création d’un observatoire sans susciter
un grand engouement dans l’atelier. Si le terme est couru et qu’on
connaît différents types d’observatoires, l’idée n’est peut-être pas
inintéressante d’avoir un observatoire qui centraliserait toute une
série de données, qui ferait une photographie, un cliché de la situation
des femmes. Cet observatoire pourrait être cet outil qui, en tout cas
dans le monde de l’information et des médias, pourrait nous donner
l’image la plus réelle. Encore faut-il donner, aux organisations qui
doivent fournir ces données et à ceux qui doivent faire le travail, les
moyens de le réaliser parce que, je l’ai vécu personnellement, dans le
domaine de l’enfance, un observatoire des politiques de l’enfance et
de la jeunesse a été créé mais les organismes qui devaient transmettre
les données et les informations n’ont déjà pas les moyens de faire leur
propre travail et il leur est demandé, en plus, de faire des notes et
d’envoyer des statistiques. Il faut donc prévoir et donner les moyens
de mettre en place cet observatoire, pour autant qu’il soit réel, qu’il
198 L A PA R I T É E S T L ’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
Les conséquences sont que, si des efforts limités ont été faits dans le
domaine de la représentation numérique des femmes, bien peu de
recommandations des organisations internationales – on a cité Pékin,
Toronto, des chartes, des propositions –, ne peuvent malheureuse-
ment être appliquées correctement parce que le pouvoir s’éloigne de
plus en plus et éloigne donc, de plus en plus, les femmes.
Alors, en conclusion, je dirais : c’est bien ce qui a été fait, c’est
très bien mais on peut faire encore nettement mieux, beaucoup
mieux. Il faut le faire vite et de façon durable.
Conclusions du colloque
Conclusions
Simone Susskind
Présidente de « Action in Mediterranean »
Conseillère à l’Égalité des chances du Parti Socialiste
**
*
CONCLUSIONS 209
Sélection d’ouvrages
pas des hommes comme les autres, Odile Jacob, Paris, 1997
Hedwige Peemans-Poullet (sous la direction de) : La démocratie à
l’épreuve du féminisme (Actes du Colloque de l’Université des
Femmes, Bruxelles, 13 et 14 mars 1998), Université des Femmes,
Bruxelles, 1998
Robert Plasman : Les femmes d’Europe sur le marché du travail,
L’Harmattan, Paris, 1994
Michelle Riot-Sarcey (sous la direction de) : Démocratie et représen -
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Mariette Sineau : Des femmes en politique, Economica, Paris, 1998
Valérie Verzele et Carine Joly : La représentation des femmes en poli -
tique après les élections du 13 juin 1999. Évaluation de l’application
de la loi Smet-Tobback, Courrier hebdomadaire, n°1662-1663,
CRISP, Bruxelles, 1999
Éliane Viennot (sous la direction de) : La démocratie «à la françai -
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l’Université Paris VII – Denis Diderot, Paris, 1996
Sélection thématique
Égalité et parité
An 2000 : quel bilan pour les femmes ?, Problèmes politiques et
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La démocratie paritaire, Conseil de l’Europe, Strasbourg, 1992
L'égalité des chances pour les femmes et les hommes dans l'Union
européenne, Rapport annuel 1999, Commission européenne,
Direction générale Emploi & Affaires sociales (D.5), Égalité entre
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Femmes et politique. Enquête réalisée à la demande du Conseil de
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Une Femme. Une voix. La participation des femmes belge à la vie poli -
tique depuis 1789, Centre d’archives pour l’histoire des femmes (en
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Les femmes avenir de la cité. Parité, citoyenneté, pouvoirs, Cultures
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Les femmes dans la prise de décision. Rapport sur les recherches
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Direction générale Emploi & Affaires sociales (D.5), Égalité entre
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Groupe de spécialistes sur l’égalité et la démocratie. Rapport final
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Hommes et femmes en politique. La démocratie inachevée, Étude
comparative mondiale, Union interparlementaire, Série « Rapports et
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Participation des femmes à la vie politique. Bilan de l'évolution au
sein des parlements nationaux, des partis politiques, des gouverne -
ments et de l'Union interparlementaire, cinq ans après la Quatrième
Conférence mondiale sur les femmes, Union interparlementaire, Série
« Rapports et documents » n° 35, Genève 1999
Politique : les femmes témoignent, Union interparlementaire, Série
« Rapports et Documents » n° 36, Genève, 2000
La parité dans la vie politique. Rapport de la commission pour la
parité entre les femmes et les hommes dans la vie politique (Préface
de Lionel Jospin. Rapporteuse de la commission : Gisèle Halimi), La
Documentation française, Paris, 1999
Principes et enjeux de la parité, Cahiers du GEDDIST, n° 17, 1996
Femmes et emploi
Comment les femmes et les hommes utilisent-ils leur temps ? Trois
études européennes, Commission européenne, Direction générale
Emploi & Affaires sociales (D.5), Égalité entre femmes et hommes,
O R I E N TAT I O N B I B L I O G R A P H I Q U E 215
Femmes et médias
Les droits de la personne humaine et l'égalité : la responsabilité des
médias (Strasbourg, 29 juin-1er juillet 1994, Conseil de l'Europe-
CDMM-EG(94), Strasbourg, 1994
Femmes et médias : accès à l'expression et à la décision. Rapport du
symposium international de l'UNESCO (Toronto-Canada, 28 février-
3 mars 1995), UNESCO, 1996
Image de la femme dans les médias. Rapport sur les recherches exis-
tant dans l'Union européenne, Commission européenne, Direction
216 L A PA R I T É E S T L ’ AV E N I R D E L ’ H O M M E
Sélection d’articles
Florence Beaugé : Le « deuxième sexe » du journalisme in : Le
Monde diplomatique, juillet 1998
Françoise Gaspard : De la parité : genèse d’un concept, naissance d’un
mouvement in : Nouvelles questions féministes, vol.15, n° 4, 1994
Éliane Gubin : La citoyenneté féminine. Réflexions sur le suffrage des
femmes à partir de l’exemple de la Belgique in : La Provence histo-
rique, 186, 1996
Éliane Gubin : Les femmes et la citoyenneté en Belgique. Histoire
d'un malentendu in : Sextant, Citoyennes, n° 7, 1997
Gisèle Halimi : Un référendum pour les femmes in : Le Monde diplo-
matique, octobre 1994
Gisèle Halimi : « Parité, je n'écris pas ton nom… » in : Le Monde
diplomatique, septembre 1999
Bérengère Marques Pereira : Femmes dans la cité en Europe in :
Sextant, Citoyenneté, 7, 1997
Bérengère Marques Pereira : Analyse de la représentation des femmes.
Quelques repères in : Sophia-Etudes féministes/Vrouwenstudies, bul-
letin n° 16, Bruxelles, décembre 1998
Bérengère Marques Pereira : Quotas ou parité. Enjeux et argumenta -
tion in : Recherches féministes, vol. 12, n° 1, 1999
Ingrid Carlander : La lutte inachevée des femmes scandinaves in : Le
Monde diplomatique, septembre 1995
Éliane Vogel-Polsky : Les impasses de l’égalité ou pourquoi les outils
juridiques visant à l’égalité des femmes et des hommes doivent être
repensés en termes de parité in : Parité-infos, hors série n° 1, mai 1994
O R I E N TAT I O N B I B L I O G R A P H I Q U E 217
Structures européennes
Union européenne (accueil) : www.europa.eu.int
Conférence des commissions parlementaires chargées de la politique de
l’égalité des chances des femmes et des hommes dans les États
membres de l’Union européenne et au Parlement européen : www.sena-
te.be/CCEC
Dialogue avec les citoyens et les entreprises (égalité des droits et des
chances pour les femmes et les hommes dans l’Union européenne) :
www.citizens.eu.int/be/fr/gf/eq/da/giindex.htm
Réseau européen des élues locales et régionales (Conseil des Communes et
Régions d’Europe) : www.ccre.org/women/wofr.shtml
Assemblée parlementaire (Commission pour l’égalité des chances entre les
femmes et les hommes – Conseil de l’Europe) : stars.coe.int/equali-
ty/8marsP3.htm
Parlement européen : www.europarl.eu.int
Cour de Justice européenne : www.curia.eu.int/fr/index.htm
Lobby européen des femmes : www.womenlobby.org/fr
Commission sur l’égalité des chances pour les femmes et les hommes
(Conseil de l’Europe) : www.coe.fr
Comité directeur pour l’égalité entre les femmes et les hommes (CDEG)
(Conseil de l’Europe) : www.dhdirhr.coe.fr
Structures internationales
Union interparlementaire (Les femmes dans les parlements nationaux –
base de données bibliographiques « Les femmes en politique ») :
WEBOGRAPHIE 221
www.ipu.org/french/home.htm
Organisation internationale du Travail (OIT) (Égalité entre hommes et
femmes) : www.oit.org
Comité de coordination des femmes parlementaires de l’Union interparle-
mentaire : www.ipu.org
International Women’s Tribune Centre (WTC) : www.womenink.org
Fédération internationale pour le planning familial : www.ippf.org
Organisation des femmes pour l’environnement et le développement
(WEDO) : www.wedo.org
Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté : www.wilpf.org
Publications en ligne
Courrier de l’Unesco « Aux pouvoirs, citoyennes ! », juin 2000 (version
pdf) : unesdoc.unesco.org/images/0011/001199/119966f.pdf
Le Monde diplomatique (dossiers « femmes ») : www.monde-diploma-
tique.fr/dossiers/femmes
Institutions fédérées
Comité d’avis chargé d’examiner les questions relatives à l’égalité des
chances entre les hommes et les femmes du Parlement de la
Communauté française : www.pcf.be
Ministère de la Communauté française de Belgique (Direction de l’Égalité
des Chances) : www.cfwb.be/egales
Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) : www.one.be
Comité d’avis pour l’égalité des chances entre les hommes et les femmes
du Parlement wallon : www.pcf.be
Commission régionale des femmes du Conseil économique et social de la
Région wallonne : www.cesrw.be
Réseau égalité des chances du FOREM : www.hotjob.be