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Cours Histoire de la Vie Politique : Yves Deloye Paris Sorbonne Panthéon
Année 2006-2007 : 1er semestre
Introduction Générale...................................................................................................................5
Partie 1. Le temps long de la vie politique européenne..................................................................10
Chapitre I : Aux origines de l’ordre politique contemporain (I) : Genèse de l’ordre politique étatique
............................................................................................................................................. 11
Section I - L’héritage de la féodalité (IXe – XIIe siècles)..........................................................12
1§ Les spécificités du féodalisme européen.........................................................................12
2§ L’absence de monopole de l’autorité politique.................................................................14
Section II - La dynamique de l’Occident.................................................................................15
1§ La construction d’un centre politique.............................................................................15
2§ Violence et politique : la civilisation des mœurs politiques...............................................20
Section III - La sortie de la religion ou la difficile sécularisation de la société (18 ème – 19ème siècle)
..........................................................................................................................................23
§1 (La lente autonomisation de l’espace des activités politiques) et 2 (Sécularisation et
résistances ecclésiales).....................................................................................................23
Conclusion : histoire comparée de l’Etat moderne en Europe...................................................26
Chapitre II : Aux origines de l’ordre politique contemporain (II) : Démocratie et Etat de droit en
Europe...................................................................................................................................28
Section I - L’émergence de l’espace public (18ème siècle – 19ème siècle).....................................28
1§ Le tribunal de l’opinion publique....................................................................................28
2§ La naissance de l’Etat parlementaire..............................................................................29
Section II - La naissance de la compétition politique démocratique en Europe (fin 18 ème – 20ème
siècles)...............................................................................................................................31
1§ Histoire sociale de la démocratie représentative..............................................................31
2§ Les effets de l’universalisation du suffrage politique (1848-1913).....................................34
Section III - Eléments pour une histoire de la mobilisation électorale (19 ème siècle – 20ème siècle)39
Introduction.....................................................................................................................39
1§ La mesure et les rythmes de la mobilisation électorale....................................................40
2§ La politisation ou l’histoire d’une dépossession...............................................................45
Conclusion de la 1ère partie.......................................................................................................54
Partie 2. La vie politique française au prisme de son histoire.........................................................55
Introduction générale de la 2ème partie......................................................................................56
Chapitre III : L’Etat entre sacralisation et rejet..........................................................................57
Section I - L’emprise de l’Etat sur la société française et sa contestation (18 ème siècle – 20ème
siècle).................................................................................................................................57
1§ Etatisation et servitude.................................................................................................57
2§ Eléments pour une autre histoire de l’Etat : celle de sa contestation et des résistances à
l’étatisation......................................................................................................................59
Section II - Les métamorphoses contemporaines de la régulation étatique (XXe siècle).............62
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Introduction Générale
- Quelle est la spécificité du regard que les historiens portent sur l histoire politique ?
L’histoire politique est elle différente de l’histoire sociale juridique diplomatique ?
Puis place de l’histoire politique.
- Enseignement de l histoire ?
Début du 19e siècle. Commence a émerger une sensibilité en faveur de l’enseignement de l
histoire. A l université, de manière scientifique.
1821, Karl Wilhelm von Humboldt : conférence, L’office de l’historien.
Office==) métier. Une des toutes premières définitions de ce que l’exercice de l histoire
suppose.
« L’histoire est une science des hommes dans le temps et qui, sans cesse, a besoin d’unir
l’étude des morts à celle des vivants »
==) 3 caractéristiques :
3. « Unir l’étude des morts à celui des vivants » Toute discours historique articule
présent et passé. L’historien traite du passé, à partir du présent. Historien est engagé ds
son temps. Les questions que l’on pose au passé seraient donc bien souvent celles que
l on pose au présent. Marc BLOCH. Spécialiste du féodalisme. Apologie pour le
métier d’historien : l’auteur traite de ces rapports entre passé et présent. L’histoire est
un engagement. L’histoire n’est ainsi pas neutre.
Karl MARX. Assiste à 1848 comme journaliste d’un grand quotidien anglais. Coup d’Etat qui
suit. Le 18 Brumaire de Louis Napoléon Bonaparte. 1852. Pk échec de la première expérience
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du suffrage universel ? Retour d’un autocrate. KM : « Les hommes font leur propre histoire
mais ils ne la font pas de leur propre mouvement dans des circonstances, choisies par eux
seuls ; ces circonstances leur sont données, transmises par le passé ». Histoire, nouveautés à
remettre dans sens de l’histoire. Main morte ou latence du passé.
Bilan est qu’on ne peut transformer le monde ? 1848, très neuf, révolution majeure, mais
électeurs restés prisonnier d’une mentalité politique d’ancien régime. Les paysans
parcellaires dénoncés par KM qui votent pour la sécurité. Dialectique entre novation brutale
et conditions qui renvoient au passé. La dialectique passé/présent : l’historien s’engage a
partir de son époque
L’histoire orale n’est alors pas considérée comme pertinente. Sacralisation de l’archive.
Qui dépose les archives ?
Accéder a un certain niveau de pouvoir. L’administration. Les archives publiques surtout.
Ex : peu de choses sur les ouvriers, hormis à la police.
==) Les archives consacrent le rôle historique de certains. Pan de la réalité sociale.
==)) Des lors que l’on privilégie l’archive, l’histoire privilégiée, est donc l’histoire politique
et administrative.
A cette période, l’historien est le porte parole fidèle des archives. Pas d’interprétation. Se
contente de raconter le passé tel qu il s est passé. L’historien s’efface de lui-même. Un
document est il fiable ? Archives remplies de faux. La critique de source. Humboldt parle de
la vérité historique, enfermée ds les archives.
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1929 : Université de Strasbourg. Très importante dans l’entre deux guerres. Jusque 1918,
Strasbourg occupée par les Allemands. Apres première guerre mondiale, grands
investissements pour rivaliser avec Berlin. On nomme ainsi Marc Bloch. Grand sociologue
Maurice Hall Back
Mvt des Annales.
Ecole des Annales : ouverture aux autres sciences sociales. L’historien doit s’enrichir des
autres sciences sociales. Anthropologues, sociologues, juristes etc. L’historien doit s’ouvrir
au débat.
Marc Bloch : « L’historien doit aller aux champs ». Aller chercher l’histoire là où elle est,
hors des dépôts d’archives. Compléter le dispositif des sources par rapport à ce qui existe.
Conséquences : les historiens des Annales vont progressivement décrédibiliser l’histoire
politique. Peut être pas l’histoire la plus importante. Les rois n’ont pas fait l’histoire.
Fernand Braudel, L’histoire de la méditerranée. Sujet très classique. Découvre que l’histoire
de la méditerranée est plus que royale. Histoire économique et sociale. L’Etat est abordé
dans le dernier chapitre. Publié après 2nde guerre mondiale. Son sujet de départ est occulté.
Devenu le résidu de l’histoire.
Lucien Febvre et Marc Bloch, l’histoire politique de coté.
Le mouvement des Annales est très marginal au départ, n’a pas d’effet immédiat. Il se
développe surtout après la Seconde guerre mondiale. Création de l’Ecole des Hautes Etudes
Sciences Sociales. EHESS.
1er groupe.
Réflexion critique des historiens des Annales. 79, début de réflexion par rapport au
bicentenaire de la révolution française. 79 à l’Est, début des révoltes dans les pays du bloc
soviétique.
==) Le politique trop négligé ? Certaine autocritique. Novembre 79, certain aveu. Esquissent
un programme de travail. Histoire politique sans tomber dans une histoire événementielle.
Histoire de la longue durée politique. Tout ce qui peut inscrire le politique en profondeur dans
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une société. Redécouverte du politique par les Annales. Figure de Jacques Le Goff ( ?), écrit
l’histoire de St Louis à sa manière.
2e groupe.
Ecole méthodologique. Des historiens comme René Rémond. Refaire de l’histoire politique
avec 89. 1988, René Rémond : Pour une histoire politique, véritable manifeste. Jean-François
Sirinelli.
3e groupe.
Mouvement de l’histoire conceptuelle du politique. Pierre Rosanvallon 1992. Intellectuels.
Marcel Gauchet. Soutiennent les pays de l’Est dissidents. Le Nouvel Observateur.
L’histoire conceptuelle du politique = beaucoup d’idées, de concepts idéologiques.
Importance du concept de liberté. Porteurs d’une histoire totale des idées politiques.
===) Premier héritage, remonter, se donner les moyens de penser l’histoire longue. Ne pas
non plus négliger l’impact d’événements précis
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A. Cadrage chronologique
Officiellement, les historiens datent la féodalité de 877. Deux événements à cette date :
1. La mort de Charles le Chauve, petit fils de Charlemagne, entraîne une dispersion du
territoire unifié par Charlemagne qui avait déjà commencé à se disloquer sous Louis
le Pieux (fils de Charlemagne). => Dislocation de l’empire carolingien, se pose la
question de l’héritage
2. Charles le Chauve tient une assemblée qui réunit les grands du royaume à Quierzy =>
décision de rendre les fiefs héréditaires, c'est-à-dire permettre une transmission
familière des terres et du pouvoir qui leur est rattaché. C’est l’acte de naissance de la
féodalité.
Dans les quelques années qui suivent : renforcement de la dislocation de l’empire carolingien.
Formation de groupements de domination. => Emiettement du pouvoir. Pourquoi un tel
effritement ?
Charlemagne meurt en 814 à Aix-la-Chapelle, mais il a déjà partagé avant l’empire, dès 811,
avec ses 3 fils :
la Francie occidentale
la Francie méridionale
la Germanie
Il pense préserver l’unité impériale en transmettant la couronne à Lothaire, son fils aîné.
L’idée est de n’avoir qu’un seul empereur, mais 3 territoires, chacun géré par un de ses
enfants. Les deux derniers fils ne vont pas reconnaître une supériorité à leur aîné. Dès 814 :
luttes internes à l’empire, qui produisent des divisions et des effets en terme de
fractionnement.
Charlemagne avait divisé son territoire en trois parties équilibrées en terme de puissance.
Certains de ses enfants vont mourir très tôt et les petits enfants vont aussi vouloir leurs parties
du territoire. L’équilibre de Charlemagne est ainsi divisé par des luttes de pouvoir. =>
Situation explosive : possibilité d’alliances entre grands et petits. Dynamique de dynamitage.
Après la mort de Charlemagne, l’empire va être caractérisé en son sein par un niveau
d’insécurité maximal.
B. La vassalité
Cette insécurité conduit la plupart des hommes libres à rechercher la protection d’hommes
plus puissants. A l’époque, il y a deux types d’hommes :
1. Les hommes libres, avec la plénitude juridique (aristocratie, clergé)
2. Les cerfs, sans propriété terrienne, qui sont attachés à une terre qu’ils travaillent.
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Le lien vassalique se généralise au 9ème siècle, il a des intérêts pour les deux parties :
pour le seigneur : il renforce son territoire
pour le vassal : il garantie sa sécurité
865 : Charles le Chauve prend une décision qui rend obligatoire la conclusion d’un contrat
vassalique. Tous les hommes libres doivent être attachés à un seigneur.
importance de la personnalisation des relations de pouvoir
pas d’institutionnalisation des relations de pouvoir
pas de stabilité, fluctuations
pas de territorialisation du pouvoir : frontières fluides.
C. La notion de fief
865 : Charles le Chauve (Charles 11). Avant cette date : règne difficile, il perd du territoire
tous les ans. Il ne préserve l’intégrité de son royaume que grâce au pape1. Après la
généralisation du contrat vassalique, un certain nombre de vassaux va renégocier les contrats.
Le contrat de fief, toujours synallagmatique, diffère cependant :
le vassal ne se contente plus d’une rente viagère, il exige du seigneur que ce dernier lui
accorde en pleine propriété une terre qu’il va pouvoir durablement conserver
plus encore, il va réclamer qu’il puisse transmettre son fief à ses enfants.
877 : le capitulaire de Quierzy établi le principe d’hérédité des fiefs. Ainsi, avec la
transformation (1) des contrats vassaliques en fief ET (2) des fiefs en fiefs héritables, on
assiste à une fragmentation du territoire.
C’est le point de départ de la socialisation de la puissance. C’est l’idée que la puissance est
devenue propriété.
1
Charles le Chauve se rase le crâne en fidélité envers le pape.
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Seuls ceux des deux premiers groupes (1 et 2) sont des hommes libres. La seule égalité est
devant Dieu. On reconnaît cependant aux esclaves le fait d’avoir une âme. La tradition justifie
l’injustifiable, elle emprunte à la tradition religieuse. Au 18ème siècle, on met à plat les
organisations trifonctionnelles des sociétés européennes. Par principe, une tradition ne se
conteste pas, d’où une remise en question si tardive.
Le pouvoir ne se possède pas au sens propre du terme à cette époque. Il n’est pas
simplement quelque chose que l’on exerce : il est un bien que l’on possède.
Juridiquement, ce bien est susceptible d’être aliéné. Il peut être divisé, vendu, transmis, etc.
Ce pouvoir a une double caractéristique :
1. il est éminemment personnalisé. Il fait corps avec celui qui l’exerce, au sens
symbolique.
2. dès lors qu’il est ainsi personnalisé, il n’y a pas d’institutionnalisation du pouvoir.
Il suit la trajectoire des variations biographiques de celui qui l’incarne. Le pouvoir est fragile,
surtout quand celui qui l’exerce meurt. S’il meurt, il y a une extrême fragilisation. WEBER
parle de « difficile routinisation du pouvoir traditionnel ».
On assiste à une patrimonialisation du pouvoir de Charlemagne jusqu’au 12ème siècle. Elle
correspond à la privatisation des moyens de domination. La puissance étant propriété,
l’ensemble de ses attributs (le territoire, l’autorité militaire, battre monnaie, etc.) devient un
patrimoine de celui qui l’exerce. Ce sont ces attributs qui deviendront les attributs régaliens.
Seulement, à cette époque, ces attributs sont privatisés.
En résumé, il faut retenir ces deux points :
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morcellement du pouvoir
privatisation du pouvoir
Le capitulaire de Quierzy de 877 renforce encore plus ceci, puisqu’il permet la transmission
des fiefs.
843 : le traité de Verdun officialise la séparation linguistique de l’empire carolingien. Dès
lors, un processus de morcellement féodal s’enclenche. C’est une véritable dynamique de
fractionnement qui se met en place.
En 1030, on compte plusieurs centaines de groupements de domination dans le côté
occidental de l’empire. Des seigneurs sont propriétaires de leur pouvoir et de ses attributs. Il y
a une quasi-absence de monopolisation de l’autorité politique.
Le processus de morcellement est donc croissant. Charlemagne a toute l’autorité, ainsi que
son fils Louis le Pieux. Mais déjà le petit fils de Charlemagne, Charles le Chauve, perd un peu
d’autorité, et on peut considérer qu’à la génération suivante les carolingiens ont perdu toute
autorité.
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revendant ce surplus, les seigneurs vont s’enrichir. Ils vont bénéficier de ressources pour
investir afin de renforcer leur pouvoir.
(Parenthèse : au 15ème siècle, le capitalisme va de paire avec la création de l’Etat.
Aujourd’hui, l’économie capitaliste n’a plus besoin de cet Etat fort pour s’établir).
Cette transformation de l’économie rurale donne une marge de manœuvre aux seigneurs.
Le facteur endogène (2) est propre à la dynamique de l’occident. En l’an 1030, parmi les
centaines de seigneurs, un est à la tête de la maison de France : le duc de Paris. Il un statut
particulier, il a la particularité d’être le descendant en ligne directe de Charlemagne, il a le
titre de roi de France, ce qui en fait à l’époque ne veut quasiment plus rien dire. Il a un
pouvoir sur Paris et un peu de l’actuelle Seine-et-Marne, et c’est tout.
Le roi de France a cependant deux caractéristiques distinctes :
1. Une caractéristique symbolique : il est à la tête de la pyramide féodale. Tous les
seigneurs sont censés reconnaître qu’il est à la tête. Le roi de France n’a jamais prêté
serment à un autre seigneur à aucun moment de l’histoire.
2. Il possède des terres agricoles qui vont se révéler être les plus productives du royaume.
Lorsque l’économie médiévale connaît cette évolution, le roi de France est celui qui va
accumuler un surplus le plus important.
Un certain nombre de seigneurs va acquérir des ressources qui vont permettre de faire des
échanges grâce au surplus. L’idée du roi de France est la suivante, il va utiliser ce capital à
deux fins :
1. arrêter de donner des fiefs, c'est-à-dire ralentir le processus de parcellisation des
terres. Il promet alors une garantie différente d’un territoire
2. le roi de France va considérer qu’il a non seulement les moyens de garantir son
périmètre mais qu’il va pouvoir reconquérir ce qu’il avait donné
C’est une étape de recomposition des patrimoines des seigneurs à l’intérieur d’une maison
donnée.
Avec ELIAS et d’autres, on considère que fin 12ème siècle il y a en France 16 maisons
principales qui se sont reconstituées. Elles ont réussi à renégocier la cession des fiefs. Le
contrat synallagmatique fait l’objet de renégociations d’homme à homme en fonction des
rapports de force. Les 16 maisons sont celles qui avaient le plus de ressources. Deux siècles
plus tard, il ne reste plus qu’une seule maison.
Il y a donc concentration du pouvoir en parallèle d’un processus de dépatrimonialisation
du pouvoir.
En France, dès la fin du 12ème siècle, on considère qu’on a déjà un premier stade de
recomposition étatique. Les maisons se recomposent, 16 maisons recoupent l’actuelle France
par une série d’événements. Un demi-siècle plus tôt, il y avait encore plusieurs centaines de
maisons. Début 14ème siècle, on considère en fait que certaines maisons ont déjà perdu la
course à l’hégémonie. Les seigneurs qui ont réussi à s’affirmer n’auront de cesser d’accroître
le périmètre de leur souveraineté.
On assiste à une dynamique de recomposition partout en Europe. Le processus se stabilise
quand les seigneurs ont plus à perdre qu’à y gagner.
1648 : le traité de Westphalie, c’est la naissance de l’ordre international. Les frontières se
stabilisent. On arrive à un équilibre du pouvoir et à un équilibre militaire. Cela crée une
dynamique concurrentielle : on cherche à s’accroître.
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Dès la fin du 14ème siècle, un certain nombre de maison ont déjà perdu. Début 14ème siècle, on
considère qu’il ne reste là plus que 5 maisons principales. Mais ce processus n’est pas
linéaire.
1. La maison de France (ancien duché de Paris). Il a les 2/3 du territoire français tel qu’il
sera défini en 1648.
2. La maison de Bretagne
3. La maison de Bourgogne
4. La maison de Flandre
5. La maison d’Angleterre
On est passé d’une société de guerriers caractérisée par une concurrence libre et violente à une
concurrence monopolistique (ELIAS). Il y a toujours concurrence sauf que le coût d’entrée
dans la lutte est trop élevé pour un certain nombre de seigneurs.
Entre la situation au milieu du 11ème siècle et celle née au 14ème siècle, il y a un processus de
pacification. La France est un pays beaucoup moins violent, dû en parti à la concentration du
pouvoir. Dans les territoires, c’est plus pacifique. Cette dynamique de l’occident
s’accompagne d’une monopolisation de la violence.
1461 : Mort de Charles 7 et fin de la guerre de 100 ans. Là, il y a maintenant 8 maisons (nous
l’avons dit, c’est un processus non linéaire).
1. la maison de Paris (de France), a encore accru son périmètre
2. la maison d’Anjou
3. la maison d’Alençon
4. la maison d’Armagnac
5. la maison de Bourbon
6. la maison de Bourgogne
7. la maison de Bretagne
8. la maison de Dreux et de Foix
La maison de Bretagne est la seule maison qui n’est pas apparentée à la maison de Paris.
Toutes les autres sont « attanachées » (c’est à dire rattachées à une maison).
Conséquence au fait d’être attanaché : en cas d’absence de descendance mâle, le patrimoine
de ces maisons revient au roi de France. Or, il y a une succession en moyenne tous les 30 ans,
voire moins. Régulièrement, le roi de France récupère ainsi des maisons. Jusqu’à François 2,
le duché de Bretagne va tout faire pour éviter les liens de famille avec le roi de France.
Symétriquement, l’empereur d’Allemagne est aussi descendant de Charlemagne et est à la tête
de la pyramide féodale.
A la fin du règne de Louis 11 (1461-1483), on considère que les principaux rivaux du roi de
France ont été éliminés. Exemple :
1480 : René d’Anjou meurt au combat sans laisser de descendants.
1481 : Charles du Maine (maison sur deux territoires, Maine + Provence), n’a pas non plus
d’enfants mâles.
Le territoire se recompose ainsi. A la fin du 15ème siècle, le duché de Bretagne tombe en deux
temps.
1. conflit militaire entre les armées de Bretagne et de France. Le 20 août 1488, signature
du traité du Verger dans lequel François 2, dernier descendant mâle de Bretagne,
reconnaît la défaite des armées. Le traité comporte une clause perverse : François 2
s’engage à ne pas marier l’une de ses filles sans le consentement du roi de France.
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2. 6 décembre 1491 : Anne de Bretagne, après avoir résisté, se marie avec Charles 8, fils
de Louis 11, et devient reine de France. C’est la fin de l’autonomie et de
l’indépendance du duché de Bretagne.
ELIAS : « a l’intérieur de l’ancien royaume français d’occident, les rois de Paris n’ont plus de
rivaux. La position qu’ils occupent prend de plus en plus le caractère d’un monopole absolu.
Mais au delà des frontières de ce territoire, des processus analogues se sont déroulés, bien que
la monopolisation et les combats d’élimination n’y aient pas été poussés aussi loin qu’en
France ».
La dynamique de l’occident n’est pas spécifique de la France. Elément d’exceptionnalité en
France : il débouche sur un état de concentration du pouvoir extrêmement important. C’est le
modèle d’un Etat fort, entièrement centralisé. Cette centration ne sera pas la même en
Espagne, Allemagne, Italie, etc. elle débouche sur des types d’Etats différents. En France,
l’Etat a dû se renforcer.
Des processus analogues se sont diffusés aux frontières, il faut préciser l’environnement
international. Pourquoi cette dynamique s’arrête-t-elle ?
Etudions le comportement de deux autres acteurs :
Dans un premier temps, l’Empire (héritier lui aussi de Charlemagne) et la concurrence
impériale
le pape (acteur majeur de la vie politique) : la concurrence papale
1. Du coté de l’empire.
La partie orientale de l’empire carolingien connaît le même processus d’effritement. Dès la
fin du 10ème siècle (à partir des années 962 et suivante), l’empereur qui est souverain va
commencer à reconstituer son pouvoir. Il va avoir très vite une prétention de redevenir
empereur. Il a désormais la possibilité de reconstruire le Saint Empire Romain Germanique.
L’empereur va tenter de revendiquer l’hommage des différents monarques de l’ancien empire
carolingien. Il veut revenir à la tête de la pyramide. Il fait face à une résistance monarchique à
la prétention impériale.
Ce ne sera pas une lutte militaire, mais essentiellement juridique (via les jurisconsultes) entre
la couronne de France et la couronne impériale. L’enjeu : codifier un principe nouveau qui est
celui de la souveraineté, notion liée à la confrontation de ces juristes. Quelques étapes : entre
le 14ème et le 15ème siècle, on invente la notion de souveraineté. Cette notion est au cœur de la
dépatrimonialisation du pouvoir. Le roi ne sera plus le propriétaire du pouvoir, mais celui qui
l’exerce pour un temps donné.
1316 : mort de Louis 10, le dernier des capétiens. Il n’a que des filles. A qui revient la
couronne de France ? Une vacance du pouvoir entraîne un certain nombre de prétentions.
Interviennent les juristes pour régler la succession. C’est le début d’une réflexion juridique :
qu’est ce qu’être roi de France ? Quelles sont les conditions de transmissions ?
Les juristes prennent conscience que la mort d’un roi est le moment le plus difficile de la
construction d’un Etat. Les juristes entourent le future Philippe 6 de Valois. Philippe 6 paye
des juristes (aristocratiques) qui vont progressivement codifier juridiquement le principe de la
couronne.
Raoul de Presles, juriste, va considérer que « la couronne royale cesse d’être une possession
propre ou encore une rente familiale, elle est une dignité ».
A l’époque la couronne est un bien du roi dont il peut disposer. Ce qui était pensé comme
patrimoine comporte désormais des obligations. C’est ce qui permet le passage de Louis 10 à
Philippe 6. Philippe 6 obtient une reconnaissance de la dignité de la part des grands royaumes.
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2. Du côté du pape
Prétentions des papes de revendiquer une partie de la souveraineté. Ce sont des prétentions de
nature théocratique. Définition de cette théocratie : « le gouvernement de Dieu sous la
direction du pape ».
Le pape a un pouvoir spirituel et temporel. Il bénéficie lui aussi du redressement économique
qui profite aux autres maisons. Comme tous les autres, il va vouloir devenir plus grand. Il va
revendiquer l’Eglise (querelle des investitures) et la tête de la pyramide.
le pape revendique le droit de nommer les évêques de façon autonome sans l’accord
du roi
le pape revendique la subordination entre la papauté et la monarchie
L’ensemble des rois reconnaît qu’ils sont roi par la grâce de Dieu (onction du pape lors du
sacre). A travers le sacre, le pape établi la supériorité du spirituel sur le temporel dans la
hiérarchie. Certes le roi est souverain mais il ne l’est que parce que Dieu le veut.
Le pape est le représentant de Dieu sur terre et va revendiquer (12ème – 13ème siècle) la
primauté du pouvoir en Europe. Les jurisconsultes trouvent dans les évangiles une formule
qui va faire l’objet d’une querelle d’interprétation. « Il faut rendre à César ce qui est à César et
à Dieu ce qui est à Dieu ». L’interprétation de la monarchie va l’emporter : c’est la naissance
de la sécularisation des sociétés. On établi une distinction du domaine :
souveraineté des rois
souveraineté du pape
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Le pape rabat ses prétentions sur le spirituel uniquement, le roi devient empereur dans son
royaume.
Pendant toute la période féodale, le mode de financement est précaire. Le principe est que « le
seigneur doit vivre du sien ». Il n’est pas celui qui lève l’impôt, il se finance à partir des
revenus de la terre. Modalité d’autofinancement. Cette nécessité de se financer est au cœur
même de la relation vassalique.
Dans un certain nombre de cas, le vassal est amené à payer ponctuellement et de manière
acceptée. Le seigneur négocie avec ses vassaux mais il n’est pas en l’état d’obliger ses
vassaux à payer.
Le système de financement du pouvoir politique a cette double caractéristique :
1. il est ponctuel
2. il est l’objet de négociations
Notre système moderne date du milieu du 15ème siècle. C’est la date à partir de laquelle on
prend l’habitude de payer des impôts. Pourquoi ce changement ? On rappelle ici que la
révolution agricole a favorisé l’émergence d’un surplus. Le seigneur prélevait surtout pour le
budget militaire. Au 18ème siècle, 75% du budget va dans l’armée et pour la marine.
La nécessité de financer l’activité militaire a justifié le prélèvement récurrent. Quand un
seigneur a besoin de mobiliser des fonds, il va demander l’aide des vassaux et d’un autre
types d’acteurs : ceux qui deviendront plus tard la bourgeoise, c'est-à-dire ceux qui se
spécialisent dans la commercialisation du surplus. Ce sont des spécialistes du négoce du bien
agricole. Ces protobourgeois vont négocier avec le seigneur : ils donnent de l’argent pour
financer des mercenaires qui vont combattre à leur place. C’est un mécanisme de la
commercialisation du service armé.
Ce mécanisme est en parti à l’origine du système fiscal.
1. les guerres ne vont cesser de se multiplier et de durer plus longtemps. Ex : la guerre de
100 ans oblige à prélever quasi-systématiquement de l’argent. (La guerre est un des
effets de la dynamique de l’occident. Des acteurs, pour éviter eux même d’aller à la
guerre, acceptent de payer
2
Bercy a mis en place un comité visant à faire l’histoire des modalités de fiscalité de l’Etat.
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2. Les guerres ne vont cesser de coûter de plus en plus cher. Les technologies militaires
se transforment. On met en place un processus de rationalisation de l’impôt car le
système féodal (ponctuel et négocié) ne suffit plus. Il faut budgéter, donc rendre
régulière les rentrées d’argent. L’armée progressivement se professionnaliser, car les
troupes doivent partir longtemps et loin. Le système féodal est très peu rentable.
Sous Charles 7 (milieu du 15ème siècle), le budget de la maison de France est de 1 à 2 millions
de livres contre 80 millions sous Louis 14. Dans tous les cas, ce budget va à la guerre.
Il faut un financement régulier :
recette régulière
un financement accepté par la population.
Louis 14 ne négociera pas l’impôt avec les français, on considère qu’il est une obligation
légitime des sujets envers le roi. Avant le milieu du 15ème siècle, on consent à payer l’impôt.
Après, ça disparaît : l’impôt devient la contrepartie normale et légitime contre la sécurité de
l’Etat. HOBBES, dans Le Léviathan, impose l’impôt.
Etienne de la Boétie, Discours de la servitude volontaire, 1546. Il va décrypter ce qu’il
appelle la servitude fiscale. Désormais, on va accepter l’impôt et progressivement trouver cela
normal. L’impôt est la contrepartie d’un avantage, cet avantage étant les fonctions
régaliennes.
Parfois, il y a des révoltes, mais majoritairement on reconnaît la légitimité de l’Etat. L’Etat
s’enrichi de plus en plus mais dépense aussi de plus en plus. Cette régularité de l’impôt fait
rentrer de plus en plus d’argent dans les caisses de l’Etat. L’Etat va s’institutionnaliser, se
bureaucratiser. L’argent permet l’administration. L’Etat va se développer de façon inouïe
grâce à un financement rationalisé.
Le système fiscal a une autre transformation : l’assiette de l’impôt. L’impôt est 2 choses :
1. le taux de prélèvement
2. l’assiette (ce qui est la question de savoir qui est assujetti à l’impôt)
Pour augmenter les recettes, on a deux solutions : augmenter le taux ou augmenter l’assiette.
Longtemps on ne prélève que les classes intermédiaires. Ce système est le reflet de son passé
(négociation au cas par cas). Il n’est pas rentable car on peut y échapper. L’Etat va
nationaliser l’impôt : il ne prélève plus une communauté mais tous les individus. Du coup,
payer l’impôt est se reconnaître comme sujet du roi. Se diffuse dans la société la capacité de
s’identifier à l’impôt. Aux Etats-Unis on a le principe suivant : « Il n’y a pas d’appartenance
sans taxation ».
L’impôt moderne a 3 caractéristiques :
1. il est régulier
2. il est automatique (légitime)
3. il est le lot commun de tous les sujets (il est national)
Un mécanisme d’obéissance entre les sujets et l’Etat s’installe. Cela modifie les croyances.
Cependant il faut apporter deux nuances :
1. il faut envisager cet impôt de manière tendancielle. En effet, d’autres collectivités
prélèvent :
a. les collectivités locales
b. l’Eglise, via la dîme (relativement élevée, elle finance l’Eglise de France)
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2. Le fermier général, celui qui prélève l’impôt, n’est pas un fonctionnaire. Il est
quelqu'un qui a acheté une charge de fermier général : il a le droit de prélever au nom
du roi de France l’impôt royal. La monétarisation est faible, il prélève souvent en
nature. Il prélève sur l’impôt de quoi se financer. C’est là une source de corruption
majeure.
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A. Le paradoxe
Le monarque est dans une situation paradoxale au 14ème et 15ème siècle, voire au 16ème siècle. Il
a vocation de plus en plus à être souverain dans son royaume. Il a vocation à être
habilité/reconnu comme celui qui décide en personne. Le roi ne se méfie de personne. Ses
décisions ne sont pas susceptibles d’être discutées. Les décisions sont prises dans le secret le
plus total.
Au 17ème siècle, il va devoir rendre de plus en plus de comptes, et spécialement à ses sujets. Le
roi de France va de dispenser du conseil des vassaux (principe de consilium, cf. supra). Les
Etats généraux sont de plus en plus espacés3. Le roi est au cœur de la politique.
Le paradoxe : le roi a beaucoup plus de pouvoir que n’importe quel roi n’en a jamais eu.
Louis 14 a beaucoup plus de pouvoir que Charlemagne. Le paradoxe, c’est que ce roi absolu a
quand même besoin d’une légitimité qui lui échappe, car c’est Dieu qui a voulu ceci. Le roi
est absolu car il a reçu le pouvoir d’être monarque.
Sa puissance est absolue mais suppose une légitimité descendante (de Dieu à lui) qui lui
échappe. Le rituel du sacre : l’autorité religieuse le sacre. Exception : Napoléon 1er se sacre lui
même en présence du pape. Avant : dépendance roi papauté au moment du sacre.
Pourquoi les rois acceptent-ils cette dépendance ?
1. raisons qui tiennent aux croyances de la monarchie. Le roi reconnaît comme légitime
cette dépendance entre Dieu et lui. Croyance rationnelle : le roi comprend le bénéfice
qu’il a à retirer de cette situation. Il en tire un bénéfice en terme de légitimation. Le roi
est le représentant de dieu sur terre après le pape. Par le sacre, son pouvoir est
incontestable.
2. la contestation est très faible : le principe de l’obéissance domine. Dans une
monarchie, ce qui fait d’autant plus l’absolutisme du roi, c’est qu’il n’est pas contesté
3. mais aussi, les sujets reconnaissent au roi une nature supérieure et lui obéissent (cf. La
Boétie, Discours de la servitude volontaire, 15ème siècle).
3
Note JB : il y a 175 ans entre les Etats de généraux de 1789 et les précédents en 1614.
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Aussi : multiplication des figures du roi par la statuaire. C’est être présent sans être là. Ces
statues sont souvent équestres (rappel du pouvoir guerrier du roi). Ces statues témoignent de
la puissance du roi.
Pour LA BOETIE : L’obéissance n’est pas liée à la contrainte mais au fait que les sujets
réclament l’obéissance. Position mixte entre le sacré et le profane.
Le roi a aussi un pouvoir thaumaturgique : quand on le touchait on pouvait guérir d’un certain
nombre de maux. Là encore le roi est renforcé dans sa caractéristique exceptionnelle. Note :
une croyance n’a pas besoin d’être vraie pour être efficace socialement. Les énoncés
scientifiques sont falsifiables : on peut démontrer que c’est vrai ou faux selon.
Ce qui fait la force de la monarchie n’est pas seulement d’avoir le monopole tendanciel de la
violence, il n’a pas toujours besoin de l’exercer car il y a cette croyance qui vient asseoir cette
puissance.
B. L’évolution du paradoxe
Définition de la sécularisation (empruntée à Daniel Hervieu-Léger)
Processus qui peut être entendu comme la mise en question de la tutelle des religions sur la
société, aboutissant, en fin de compte, à la disparition (ou à la marginalisation) des structures
d’autorité qui leur correspondent, c'est-à-dire les Eglises.
Comment sommes nous arrivés dans une société désécularisée ?
Procédons à un commentaire de la définition :
Processus : transformation qui ne produit des effets que sur le long terme. Mais aussi ces
transformations ne suivent pas forcément un cheminement linéaire. Phénomène de va et vient
qui perturbe la légitimité du processus. Exemples :
1815-1848 : double restauration, monarchique et retour religion catholique. Le
catholicisme est religion d’Etat. Fusion entre l’identité nationale et l’identité
catholique : « La France est la fille aimée de l’Eglise ».
quand Napoléon 3 suite au coup d’Etat du 2 décembre 1851 met fin à la deuxième
République, il va également faire de la religion un élément essentiel de son pouvoir.
La fête nationale est le 15 août, jour de la fête de Marie, grande fête catholique. On ne
rétabli pas le catholicisme comme religion d’Etat mais il est normal que la fête
nationale soit une fête religieuse.
Ce processus connaît des résistances. La sécularisation en France a probablement été
beaucoup plus difficile qu’ailleurs. En France on considère que l’opinion religieuse appartient
à la sphère privé et non publique.
Trajectoire américaine :
1. situation où la séparation des Eglises et de l’Etat est un acquis de la révolution
américaine. Dès que la république est installée ils ont connu cette situation de
séparation.
2. la société américaine connaît une situation de pluralisme religieux : canonisme +
multitude de sectes protestantes (WEBER emploie le terme de secte dans un sens non
péjoratif, il caractérise ce qui s’oppose à l’Eglise dans le sens où une secte est
beaucoup moins institutionnalisée). Les sociétés protestantes vont connaître un fort
pluralisme religieux.
Trajectoire française :
La France est tragiquement homogène. 1870 : dernier recensement sur l’appartenance
religieuse. 97,8% des français se déclarent de confession catholique. Les autres : protestants,
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juifs, les « mahométans » (musulmans), les libres-penseurs : ils sont éminemment minoritaire.
La France est consubstantiellement liée au catholicisme. L’autonomie entre la société et la
religion sera beaucoup plus difficile à faire.
Cf. De la démocratie en Amérique, tome 1 en 1835 et tome 2 en 1840). TOCQUEVILLE
vient visiter le système pénitencier. Il déclare : « Aux USA, la mort n’a pas encore marqué
son territoire ». En effet, on ne trouve pas de cimetières, de croix, d’église, comment on peut
en trouver en France. TOCQUEVILLE est un aristocratie normand, région où il y a une
multitude de croix. « La religion y est invisible » (aux USA). Paradoxe : aux USA la
religiosité est très importante. Faible présence du religieux dans l’espace public, mais forte
religiosité.
Aux USA on connaît une utilité sociale à la religion. Le président américain prête serment sur
la bible, la majorité des américains ne trouve pas cela choquant.
1. première ligne
Du coté français, on a une situation d’imbrication (et non de séparation) entre le
religieux et le politique. En 1899, l’assemblée nationale supprime le principe des
prières publiques. Pendant tout le 19ème siècle, à chaque rentrée parlementaire, il y
avait une prière dans chaque église pour que les parlementaires fassent bien leur
travail.
En France, on a longtemps une sphère spirituelle supérieure à la sphère temporelle.
2. deuxième ligne
USA : fort pluralisme
France : grande homogénéité.
Quand on envisage la séparation, c’est cultuellement très difficile de revenir sur les
acquis de l’‘histoire. Ce mécanisme de séparation est nouveau. La France ne va pas
simplement séculariser, mais aussi laïciser. La France est historiquement un des
pays qui ne reconnaît pas d’utilité sociale à la religion (ce qui ne lui empêche pas
d’avoir une utilité personnelle). On considère en France qu’on peut être citoyen
français sans avoir la moindre pratique religieuse. Aux USA, un bon citoyen est un
bon pratiquant, quelle que soit la religion.
TOCQUEVILLE, catholique libéral, considère que la religion a une utilité sociale.
Religion vient du latin religare, « lier ensemble ». Il veut éviter la pente individualiste
de la société.
3. troisième ligne
USA : notion de religion civile, que l’on retrouve souvent chez Rousseau. La religion civile
n’est pas seulement l’intérêt général. Aux USA, l’intérêt général est la somme des intérêts
privés. En France, l’intérêt général est supérieur à la somme des intérêts privés. Seul l’état est
garant de l’intérêt général. C’ets là toute la différence.
La question de la laïcité en France. On ne peut la comprendre qu’à travers le siècle des
lumières. Elle s’incarne dans la Révolution française et devient définitive dans les années
1880 avant les républicains opportunistes.
1882 : laïcité scolaire. 1883 et 1884 : laïcité des bâtiments publics (dont tribunaux).
1905 : séparation Eglise/Etat. Les membres du clergé ne sont plus des fonctionnaires.
Aux USA, le clergé n’a jamais été fonctionnarisé. Le clergé n’intervient pas dans la vie
politique. Pendant longtemps en France le clergé fut un intermédiaire politique, sous la
monarchie. Il ne faut pas confondre la séparatition institutionnelle (1905) de la séparation
religieuse.
Aux USA les deux sont pensables : religiosité + séparation des Eglises et de l’Etat.
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En France, faible pratique des religions et aussi séparation des Eglises et de l’Etat.
Cela donne des niveaux d’étaticité différents d’une société à l’autre. Historiquement, il y a 3
types d’Etat, 3 niveaux d’étaticité (stateness). On peut les repérer géographiquement :
1. La partie occidentale de l’Europe : Angleterre, Pays-Bas, France, Scandinavie,
Espagne. Trajectoire sous une double caractéristique :
a. Construction de l’Etat riche d’un point de vue économique et d’un point de vue
coercitif (l’ensemble des ressources militaires permet au monopole de la
violence de s’installer).
b. Economique : permet le développement capitalistique en cohérence avec le
développement de l’Etat dans les Etats protestants en général.
La France est probablement le pays qui ira le plus loin dans la construction d’un Etat
fort. La France est un Etat centralisé / bureaucratisé
2. Trajectoire opposé à la première : la partie orientale de l’Europe (Russie, Pologne,
Hongrie). Trajectoire qui a une caractéristique différent : le développement
capitalistique va être extrêmement tardif. Ce processus sera sous-capitalisé, au sens ou
les gouvernants n’auront pas les mêmes moyens de financer ce processus, car la
structure rurale va rester majoritaire très longtemps. La structure bourgeoise n’apparaît
qu’au 19ème siècle. Du point de vu climatique, le rendement agricole est faible. Ces
pays connaissent une concentration de la coercition mais qui ne s’accompagne pas
d’un développement économique.
La trajectoire est de nature autoritaire ou totalitaire pour ces sociétés de la partie
orientale. Il y a une sorte de déséquilibre entre la dimension économique et la
dimension coercitive, déséquilibre qui fait qu’il n’y a pas de contrepoids à cette
coercition
3. Entre les deux, une « épine dorsale » (pour les historiens). Belgique, Suisse, une partie
de l’Italie. Cette partie de l’Europe connaît la figure de la cité-Etat. Ces Etats sont très
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riches car ils sont au cœur du développement capitalistique. Pourquoi cité-Etat ? C’est
une configuration politique et institutionnelle avec deux caractéristiques :
a. pas de coercition : ils ne peuvent se défendre, pas de monopole de la défense
b. modèle économique extrêmement rentable. Surcapitalisation.
Beaucoup considèrent là qu’on est à peine dans des Etats
La dynamique de l’occident produit des effets dans ces pays mais avec des niveaux d’étaticité
différents. Ce qui fait aussi la différence de ces trois zones est aussi la nature de la féodalité
spécifique à chacune de ces 3 parties. Cette féodalité se diffuse sur l’ensemble du territoire,
sauf que le type est différent.
Ces niveaux d’étaticité différents sont aujourd’hui encore largement lisibles dans nos états
contemporains.
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réagir à cette lecture à voix haute. C’est une configuration dans laquelle on fait un
certain nombre d’apprentissages, dont celui d’échanger des opinions. Le salon est
donc un lieu de sociabilité potentiellement politique.
Les cafés, et notamment le Procope à Paris, derrière Odéon. Les hommes de classes
différentes y prennent l’habitude de discuter, de lire la presse, de faire circuler des
libres, des brochures. Les opinions ne s’échangent pas que verbalement, elles peuvent
pénétrer la société.
On met en place la structure du colportage : un certain nombre de personnes va se
spécialiser dans la diffusion des écrits. Ils parcourent l’ensemble du territoire avec des
libres sous le manteau le plus souvent. Ils imprègnent la société de livres, brochures.
Ex. : la grande encyclopédie est diffusée sous forme de feuillets, on a voulu la rendre
accessible. Chaque entrée de l’encyclopédie était une fiche, elle a été diffusée bien au-
delà de la société aristocratique.
Les philosophes deviennent les vedettes des salons. Ces salons sont tolérés par les rois, car
organisés par des nobles, c'est-à-dire des gens avec qui il est en relation. Il va devenir vite
essentiel de participer à cette critique là.
On parvient à baisser le coût moyen d’impression d’un livre de manière drastique grâce aux
innovations technologiques. Désormais, il devient normal que chacun ait une opinion et que
celle-ci soit soumise à délibération. C’est l’apprentissage de la capacité à opiner et à
confronter les opinions.
Cette confrontation d’idées, dans ce qui préfigure l’espace public, se fait de manière
pacifiée, civilisée.
Le salon participe d’un mode de sociabilité extrêmement mondain. C’est un lieu extrêmement
polissé, condition d’un échange entre personnes partageants les mêmes règles du jeu. Il
préfigure les échanges démocratiques. Deux choses, deux principes de la démocratie :
1. universalité de l’opinion : chacune se vaut
2. préfigurer un certain nombre d’institutions qui permettent les échanges d’opinion
Pour le moment, les prédispositions et la condition à cette transformation sont le fait qu’il y
ait une création d’un espace.
1754 : définition critique. « Nulle borne ne peut être mise et nul domaine interdit à l’exercice
du raisonnement critique, qui a progressivement assujetti toutes les autorités traditionnelles, y
compris la hiérarchie religieuse et la majesté royale, à la juridiction du doute et au verdict de
la raison ».
L’idée qui est là : on est loin de la Révolution française, mais tout est dit. On sape/renverse le
principe de légitimité descendante : même dieu peut être critiqué par les hommes. Même les
autorités traditionnelles doivent ici bas être critiquées.
Il faut souligner l’importance des mécanismes qui, tout au long du 18ème siècle, vont
transformer les fondamentaux de l’autorité de la monarchie : c’est l’émergence d’un esprit
critique. Elle correspond au développement d’une attitude de discuter en raison des décisions
prises par l’Etat monarchique, c'est-à-dire prendre l’habitude de délibérer en public de cette
question.
=> Emergence de la conception moderne de la nation. Avant, la nation c’est le roi, il est le
seul représentant de la nation. Avec ces transformations, progressivement on va commencer à
penser que la nation ne se résume pas dans le corps physique du roi. L’espace public naît dans
les salons littéraires mais pas seulement :
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Cette configuration n’est pas proprement française, on la trouve dans la plupart des pays
européens selon des trajectoires historiques le même type de développement. Cette pratique
parlementaire est dès le milieu du 17ème siècle la règle au Royaume-Uni : donne naissance au
principe de la monarchie parlementaire. En France cette dynamique se met en place un peu
plus tard. En Italie et en Allemagne il faudra attendre la fin du 19ème siècle. La Russie, c’est
plus tard, c’est à partir de 1906 que naît un parlement au lendemain du premier soubresaut
révolutionnaire de 1905. Il est cependant trop tard pour sauver l’empire.
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légitimité qui nous venait du ciel va progressivement monter de la société : elle va être
réalisée à travers le principe sélectif.
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parlement ne devient véritablement une institution qu’en 1910. Ceci est lié au fait que
l’Allemagne ne devient un Etat-nation que tardivement.
La Grèce connaît un cas également proche de l’Allemagne avec une différence
chronologique. La pratique parlementaire routinisée dans les années 1840, mais les
grecs hommes ne se verront reconnaître le droit de vote que dans la décennie des
années 1920 et les femmes rejoignent le corps civique dans les années 1960.
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L’un des chapitres les plus importants de la codification électorale de 1849-1852 est celle qui
parle de la présence de armes dans les bureaux de vote. Dès 1849, le bureau de vote va obtenir
en droit français une situation particulière : c’est le seul endroit du territoire français où les
forces de police n’ont pas le droit de rentrer armées. Il est fait interdiction à tout individu de
rentrer dans un bureau de vote (dans l’espace électoral) avec une arme. Dès ce moment là, un
certain nombre de sanctions au niveau des amendes voire des peines de prison sont prévues
dans le cas ou un électeur rentrerait avec une arme. A cette époque, on a peur que certains
usent de la violence pour empêcher le rituel électoral. Cette sécurité des lieux de vote est un
enjeu fondamental. L’essentiel de la codification juridique telle qu’elle se met en place en
1849 et telle qu’elle sera confirmé en 1852 est bien l’idée qu’il faut habituer les électeurs à un
espace totalement pacifié qui témoigne d’un degré supplémentaire dans la civilisation.
On avait précédemment évoqué une élévation du niveau de civilisation dans la
monopolisation de la violence par l’Etat. Ici on a second niveau d’élévation : on doit
s’habituer, dans l’espace du vote, à un échange totalement pacifié et excluant totalement la
violence. Contribue à une « mise en forme spatiale de l’acte électoral ».
Cf. document 3 de la brochure. Empruntée au quotidien du Petit Parisien (supplément
littéraire dominical illustré du petit parisien). Iconographie publiée le 29 septembre 1889, jour
du premier tour des législatives de cette année là. Elle décompose en 7 vignettes la journée
électorale. Certaines vignettes sont tout à fait anecdotique : celle en bas à droite (n°7) est un
gendarme à cheval qui transmet les élections. La figure n°2 est l’intérieur du bureau de vote.
Des figures 1, 3, 4, 5, 6 représentent elles l’extérieur. A l’extérieur, il y a des comportements
qui ne sont pas civilisés exclusivement, notamment la figure du combat entre les afficheurs.
La pacification concerne l’intérieur du bureau de vote et non l’extérieur. Autre figurine, celle
en bas à gauche : les distributeurs de bulletin. Aujourd’hui il est interdit de distribuer un
bulletin à l’extérieur, on peut demander l’annulation de l’élection. A l’époque il est autorisé
de distribuer à l’extérieur mais pas à l’intérieur. On va constater que le moment de la
distribution de bulletins de vote est un moment de très fortes tensions. Les dérapages violents
sont fréquents à ce moment là. Vertu de l’image : en haut (n°2) c’est le rituel électoral à
l’intérieur du bureau de vote. Les hommes qui sont là sont endimanchés, on a toute une série
de messieurs qui ont prit acte de la gravité de l’acte électoral, et ne manifestent aucune
impatience, aucune attitude indécente. Ils sont respectueux d’un rituel électoral, qui est
particulier à l’époque (1848-1913) : il prévoit que l’électeur rédige son bulletin de vote, il n’y
a pas de bulletin de vote imprimé. Le fait d’autographier son bulletin est évidemment le signe
d’une véritable compétence/capacité électorale. Ceux qui ne savent pas écrire peuvent se faire
aider par un membre du bureau électoral. Le bulletin est remis dans les mains du président du
bureau de vote qui a vocation à « palper » le bulletin de vote, pour vérifier s’il n’y a qu’un
seul bulletin de vote, et ensuite il le dépose dans l’urne. Ces procédures électorales sont
beaucoup plus longues qu’aujourd’hui. Important ici sur la figure, c’est que le bureau de vote
est empreint de silence et de sérénité. La figure centrale représente ce qui se passe à Paris près
des grands boulevards, quartiers de paris ou se trouvaient les principaux sièges des grands
journaux parisiens. Les résultats étaient proclamés là bas le soir des élections (mise en place
de transparents affichés sur des écrans). C’est là que la population parisienne politisée
s’observe à chaque élection importante, c’est là aussi que les batailles rangées entre électeurs
se déroulent. Véritables incidents électoraux, violence, mais en dehors des bureaux de vote et
après les élections. L’intérêt de cette iconographie : elle témoigne bien de la réussite de ce
procès de civilisation électorale, au sens où au terme de la codification juridique de l’acte
électoral.
Cet espace électoral a 4 caractéristiques :
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1. L’espace électoral est un espace neutralisé car pacifié qui a vocation à protéger les
électeurs des pressions et des violences extérieures. C’est un lieu qui conditionne le
libre déroulement de l’activité électorale. C’est un lieu qui se caractérise par le fait que
personne ne peut y pénétrer avec des armes : c’est un lieu dont la police appartient au
seul bureau électoral. Le ministère de l’intérieur ne peut rien faire, les forces de police
ne peuvent rentrer sauf quand le président du bureau de vote les a sollicité.
2. Un espace réglementé, c'est-à-dire que c’est un espace où l’ensemble des dispositifs
matériels est strictement codifié. Le code électoral a vocation à établir de manière
extrêmement stricte ce qui doit se trouver dans un bureau de vote et ce qui ne doit pas
s’y trouver. Cette réglementation favorise l’homogénéisation du rituel électoral.
Partout en France le vote se déroule selon la même procédure. On légifère sur la
nature des urnes électorales, sur ce qui doit se trouver sur le bureau du président, sur
les différentes affiches qui ont le droit d’être épinglées dans le bureau, etc. Permet la
reproduction dans le temps du rituel selon les mêmes règles. Permet le développement
d’une habitude électorale. Ex. : le vote informatisé est presque un obstacle, et on
constate souvent une baisse de la participation.
3. C’est un espace consacré par une institution spatiale et temporelle stable et
reproductible à travers le temps. Ici est en jeu le fait que le vote doit être prévisible : il
faut évidemment informer les électeurs, réglementer bien sûr, les éléments concernant
les horaires d’ouverture et de fermeture du bureau de vote. On ne peut organiser des
élections s’en en informer les électeurs. Cela justifie le fait qu’on passe d’un lieu privé
à un lieu public : le vote doit se faire dans un lieu connu des électeurs. Historiquement,
une carte d’électeur indique le lieu et l’horaire du vote : c’est une convocation.
L’interconnaissance, lors du vote censitaire, fait que l’on n’a pas besoin de vérifier
l’identité de l’électeur. A partir de 1848, c’est plus difficile de vérifier l’identité (carte
nationale d’identité, sous Vichy). On fonctionne au flair du président du bureau de
vote. On vérifie que l’hexis corporelle correspond à la profession indiquée sur la liste
des électeurs. Les élections à cette époque sont donc extrêmement contestables.
4. C’est aussi un lieu préservé des bruits et des rumeurs de l’agitation politique. Il
permet donc que l’acte électoral se déroule dans une ambiance grave et calme. La salle
de vote, est le premier isoloir. En 1913 on va doublement isoler l’électeur : on installe
des « confessionnaux » qui permettent à l’intérieur de voter secrètement. Jusqu’en
1913 le vote est public. Le principe était que l’on faisait l’appel des électeurs à
l’extérieur avant de faire rentrer tout le monde, donc avant de procéder au vote. Le
scrutin avant 1913 rend délicat une opinion sincère. Après 1913 on voit apparaître
l’enveloppe et l’isoloir, qui permet à chacun de choisir dans le plus grand secret le
bulletin qu’il souhaite insérer dans l’enveloppe. La pratique du vote imprimé se
généralise : c’est la fin du vote autographié.
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est « l’instruction morale et civile6 ». Avant l’école avait vocation à former les croyants,
maintenant elle a vocation de développer les citoyens.
Définition de ce qu’on entend à cette époque là de l’éducation. On l’emprunte à un des
intellectuels qui a le plus fait pour expliquer l’importance de l’éducation dans les sociétés
modernes : EMILE DURKHEIM. Il est le premier à occuper à l’université en France une chaire de
science de l’éducation, à Bordeaux d’abord puis à la Sorbonne (La première chaire de
sociologie date de 1923). Elle était occupée jusque là par Fernand Buisson (un des premiers à
avoir introduit à l’assemblée nationale visant à émanciper les femmes au suffrage universel).
Il a occupé pendant toute la période 1880-1814 la fonction de responsable de l’instruction
primaire au ministère de l’instruction publique de l’époque. C’est lui qui a mis en œuvre le
programme républicain.
En 1911, Emile Durkheim va succéder à Buisson et publie la notice « éducation » dans le
Dictionnaire de pédagogie : « L’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur
celles qui ne sont pas encore mures pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de
développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux, que
réclament de lui et la société politique dans son ensemble, et le milieu spécial auquel il est
particulièrement destiné ». (Notice reprise dans Education et sociologie de DURKHEIM).
Cette définition est extrêmement forte. Pour un anglais, il est totalement inadmissible que
l’éducation doive répondre à un impératif qu’est celui de l’éducation politique. On a l’idée là,
pour Durkheim, qu’il est tout à fait légitime que la puissance publique ait tendanciellement le
monopole de l’éducation. C'est-à-dire que pour lui il est tout à fait normal, et il serait même
anormal, que la puissance publique ne contrôle pas le système éducatif et notamment les
programmes. Parce que, nous dit-il, l’éducation a vocation à favoriser l’homogénéisation
de la société, donc à transmettre à chacun un système de valeur, de représentation, un certain
nombre d’idéaux.
Aujourd’hui le métier premier de l’éducation est l’épanouissement individuel (héritage de mai
68), ce qui s’oppose à la vision de DURKHEIM. A l’époque de DURKHEIM le but de l’éducation
est de favoriser une culture nationale homogène, et de donner au système social les conditions
de sa perpétuation. L’objectif de l’éducation est de faire en sorte que l’Etat ait en face de lui
des citoyens. D’une certaine manière, quand DURKHEIM écrit cela, il n’est pas très loin de
JEAN-JACQUES ROUSSEAU dans l’Emile. C’est le grand livre de ROUSSEAU sur l’éducation, sur
ce qu’elle doit être dans une société républicaine. L’éducation pour ROUSSEAU peut faire deux
choses : soit elle forme l’individu, soit elle forme le citoyen. Il n’y a pas la possibilité de faire
l’un ou l’autre.
ROUSSEAU est plutôt du coté du citoyen que de l’homme, et DURKHEIM l’est aussi, dans cette
tradition là. Et on parle ici d’éducation, et non d’instruction (qui est, quant à elle, la
transmission d’un savoir). L’éducation transmet des savoir-faire7. L’enjeu n’est pas de
transmettre des savoirs, mais des savoir-faire, des savoirs se comporter. DURKHEIM a contribué
à la rédaction des programmes en France, notamment les programmes d’éducation civique.
Quels sont les principaux savoir-faire que l’on va transmettre ? Ces savoir-faire sont
étroitement articulés avec l’exigence de former des citoyens électeurs. Or, pour les moralistes,
elle a principalement 3 objectifs (socialisation civique) :
6
Avant, c’était l’instruction morale et religieuse
7
L’apprentissage de la lecture n’est pas un héritage de la troisième République. OZOUF et FURET ont
montré que l’apprentissage de l’alphabétisation française a précédé la troisième République. On a
montré historiquement que le Nord est un peu plus illettré que le sud en France. Mi 19 ème il y a des
écarts sensibles. Les écoles religieuses ont transmis cette alphabétisation.
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8
Le taux de participation est le nombre d’électeur s’étant rendu au bureau de vote sur le nombre
d’électeurs inscrits. En Belgique en 2004 le taux était de presque 94%. En France le même jour le
taux était inférieur à 50%.
9
Discours prononcé en 1882 au Cirque de l’Hiver par Paul Bert, ministre de l’instruction publique.
« Surtout et avant tout (…) quand ils s’approchent de l’autel »
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Evidemment l’objectif principal est de faire en sorte que l’abstention diminue, de faire
en sorte que ce comportement ne soit pas considéré comme illégal, mais qu’il y ait des
obligations morales qui se substituent à l’obligation juridique.
2. Dessiner les traits de la normalité électorale. Ca veut dire qu’il faut évidemment
essayer de définir les qualités qui doivent être celle de l’électeur. Trois qualités :
a. Il faut qu’à cette époque là le vote soit considéré comme un vote libre. Ca ne
veut pas dire la liberté au sens générique, constitutionnel du terme. En fait, ce
que l’on craint le plus, à la fin du 19ème siècle, c’est le fait que l’électeur subisse
un certain nombre de pressions, aussi bien de types sociales, économiques, ou
des pressions de type religieuses. On a vu ce qu’était le rituel électoral : les
électeurs arrivent collectivement au bureau de vote. On craint que l’électeur
soit sensible aux pressions qui pèsent sur lui de la part de ses employeurs, du
clergé catholique (qui pèse jusque dans les 1920’s). On veut éviter tout ce qui
relève de la corruption électorale. Dans ces années là (1870’s) il se passe
d’étranges choses à la périphérie des bureaux de vote, dont la pratique du
« tonneau électoral » : c’est le fait que très souvent, sur la place du village,
devant le bureau, on voit de chaque côté des tonneaux d’eau de vie à la
disposition des électeurs. Les candidats sont ceux qui financent les tonneaux,
les distributeurs de bulletins promettent un petit verre à la sortie des bureaux. Il
y a eu des phénomènes de corruption historiquement, des pressions, etc. Le
clergé catholique menace de ne pas accepter les enfants à la communion,
d’effacer les péchés, etc.
b. Faire en sorte que le vote soit consciencieux et éclairé. Autrement dit, il faut
faire en sorte que l’électeur vote en exprimant une réelle opinion collective : il
faut apprendre à opiner d’une manière cohérente. L’électeur, avant de voter,
doit s’informer. Il faut par exemple inciter l’électeur à lire la pression, à
participer aux réunions électorales, etc. il faut qu’il prenne le temps de regarder
le programme des uns et des autres pour établir son vote.
c. Le vote doit être désintéressé. L’électeur en France doit impérativement
tenter de vote non pas en fonction de son intérêt personnel, mais en fonction de
sa conception de l’intérêt général. En France, l’intérêt général n’est pas la
somme des intérêts particuliers. En France, depuis la Révolution, on a une
conception de l’intérêt général différente : il est supérieur à la somme des
intérêts particuliers. Chacun d’entre nous doit essayer de se comporter non pas
forcément en fonction de son intérêt personnel, mais de l’intérêt général. Il y a
conflit entre l’intérêt personnel et l’intérêt général. Burdeau appelait ça la
« sainteté civique » : s’extraire de soi même.
3. Favoriser la transmission des savoir faire qui sont nécessaire au rituel électoral. Il
faut faire en sorte qu’à l’école les petits citoyens apprennent à voter matériellement,
qu’ils apprennent la matérialité du geste électoral. C’est le principe de l’élection des
délégués de classe : organisation d’une compétition électorale réduite.
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Section III - Eléments pour une histoire de la mobilisation électorale (19 ème
siècle – 20ème siècle)
Introduction
Mobilisation électorale (déf. de YVES DELOYE) : elle peut être définie comme l’ensemble des
incitations par lesquelles certains acteurs sociaux et politiques (notamment les partis
politiques) travaillent à créer ou à réactiver l’habitude électorale, c'est-à-dire à amener les
citoyens à s’intéresser à une activité de délégation de leur pouvoir qui ne va pas de soi.
Il y a là un paradoxe que tous les historiens de la démocratie ont pointé : il est tout à fait
irrationnel de participer à une élection pour un électeur. En effet, lorsque vous êtes dans
une élection au suffrage universel (dans le cadre censitaire c’est différent), c’est irrationnel
parce que le poids de chaque vote est à peu près égal à rien. La probabilité que votre voix ait
un impact réel sur l’élection est à peu près égale à zéro. En revanche, le comportement
électoral a un coût pour l’électeur : en France le vote a lieu un jour férié, il faut se déplacer,
c’est souvent à la belle saison. C’est beaucoup plus rationnel que l’électeur aille à la pêche,
qu’il aille voter (la rationalité étant un rapport économique entre « qu’est ce que ça me coûte »
et « qu’est ce que ça me rapporte »).
Pourquoi les électeurs continuent-ils à se rendre au vote ? Dans une étude, on a constaté très
récemment que 69% des personnes interrogées considèrent que les élus en France sont
corrompus. Malgré cela, le niveau de confiance à l’égard de notre représentation
démocratique est tombé au plus bas de notre histoire. C’est là le paradoxe : malgré le fait qu’il
y a 69% de gens avec une image dégradée de le classe politique, la majorité de ceux-là ira
quand même voter. Ils n’ont pas confiance en les élus, mais iront quand même voter. La
notion de mobilisation électorale part de l’idée qu’il n’y a rien de naturel dans le fait d’aller
vote : on ne naît pas électeur, on le devient : c’est donc le résultat d’une socialisation, d’un
apprentissage. La mobilisation est bien l’ensemble des processus qui vont effectivement
convaincre les électeurs : c’est faire en sorte qu’il y ait des électeurs présents le jour des
élections.
Autre commentaire de cette définition. Quels sont les acteurs sociaux ? Ce sont ceux qui sont
ici concernés sont bien sûr le système éducatif, mais c’est aussi le travail de toute une série
d’autres acteurs, notamment les partis politiques lorsqu’ils vont commencer à apparaître. Les
premiers partis politiques datent de 1901. L’Eglise va jouer un rôle important en matière de
sociabilisation électorale : elle va inciter les catholiques à voter.
Pour analyser ce travail de mobilisation électorale : deux paragraphes.
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Un siècle plus tôt, il est fort probable que le chiffre des non inscrits soit encore plus
haut.
2. Le taux de mobilisation électorale est le nombre d’électeur s’étant rendu au bureau
de vote divisé par le nombre d’électeurs potentiels. Ce deuxième nombre est
l’ensemble des citoyens en âge et en droit de voter (18 ans en France depuis 1974). On
a une évaluation dans ce cas là beaucoup plus précise de la réalité.
Statistique qui montre l’écart entre les deux. On emprunte le travail d’un politiste de paris 1,
Michel Offerlé, qui a fait sa thèse sur cette question là, notamment de la politisation en région
parisienne. Le tableau présenté comparé 2 élections (législatives de 1876). On a un autre point
de comparaison, les législatives de 1889. On observe, si l’on prend la moyenne française, en
1876 : le taux de participation moyen en France était de 74% et en 1899 : le taux de
participation est passé à 77%. On montre que la courbe est ascendante. Ce taux moyen de 74
et de 77% cache évidemment de très fortes disparités. Exemple en 1976, on s’aperçoit que la
ville de Châteauroux dans l’Indre connaît dès ce moment là un taux de participation de 85%
(+11 points par rapport à la moyenne nationale). Le taux de participation à Brest est là
simplement de 51%. Ces écarts, ce qui est intéressant, c’est qu’ils ont tendance
historiquement à se réduire. Globalement on constate que plus on va aller dans la troisième
République, plus les écarts entre les circonscriptions vont se réduire.
Ce qui veut dire, c’est que l’augmentation tendancielle des taux de participation s’est
accompagnée historiquement d’une certaine homogénéisation du niveau de participation. On
rendra compte après pourquoi est-ce qu’on vote plus dans certaines régions, et pourquoi on a
un écart entre ville et campagne. Si on prend comme indicateur le taux de participation, on
constate, sur l’ensemble de la première partie de la 3eme république (jusque 1914), un
différentiel de participation en faveur des contextes urbains et un écart avec la campagne.
C’est en partie un artefact statistique : c’est quelque chose qui ne correspond pas vraiment à la
réalité, mais lié à la nature de l’instrument utilisé.
La deuxième série de chiffre correspond au taux de mobilisation. Il faut pouvoir évaluer
l’électorat potentiel. Comment l’évaluer ? Pour obtenir le nombre d’électeurs inscrits, il faut
le demander à la mairie. Pour l’électorat potentiel, il faut utiliser le recensement. Cela suppose
que les chercheurs et les historiens aillent relever pour chaque élection, pour chaque
circonscription, le résultat du recensement. On l’a fait pour un certain nombre de ville, et on
s’aperçoit que si l’on prend non plus le taux de participation mais le taux de mobilisation, on
constate qu’en 1876 la moyenne du taux de mobilisation est légèrement plus faible (69%) par
rapport au taux de participation (74%). En 1889, le taux de mobilisation est de 73% par
rapport au taux de participation de 79%. Ca ne remet pas en cause la tendance à la hausse. Ce
que l’on constate, c’est que l’écart type dans la distribution des taux de mobilisation est très
nettement plus élevé. Par exemple à Aubervilliers, on a taux de mobilisation électorale très
faible (33%) ; dans la ville du Creusot, on a un taux de mobilisation électorale de 84%. Il y a
donc une hétérogénéité beaucoup plus grande.
Pourquoi la ville du Creusot a-t-elle dès 1876 un taux de mobilisation qui est déjà aussi
élevé ? C’est une ville industrielle, c’est là qu’est établie l’entreprise Schneider. On sait très
bien que le candidat à la députation pendant quasiment toute la troisième République est
évidemment le patron des entreprises Schneider : c’est celui qui emploie les électeurs. On
s’aperçoit que les ouvriers vont voter parce que c’est quasiment considéré comme une
obligation. Il y a une pression patronale telle que les électeurs n’ont pas le choix entre
l’abstention et le vote : ils vont voter pour le candidat qui, par ailleurs, est leur employeur. Au
Creusot, l’entreprise était totale, au sens sociologique du terme : elle s’occupe des enfants, des
logements, etc.
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qu’on ne peut réellement considérer que les paysans sont devenus français qu’à
partir de l’après Première guerre mondiale : c’est un moment tardif qui ne date
pas de la Révolution française. Bien sûr, cette thèse doit être nuancée sur 900
pages, car l’auteur admet qu’à l’intérieur de ce schéma général il y a des
inégalités de politisation tout à fait intervenir et qui confirme ce que la lecture
de ZOLA ou SAND nous apprend déjà : les villes sont beaucoup plus politisées
que les campagnes.
b. Pourquoi est-ce un processus tardif pour EUGÈNE WEBER ? C’est là qu’il faut
rendre compte de la nature de ce processus. Pour l’auteur, c’est ce qu’on
appelle le modèle dit de la politisation par implication. Qu’est ce qui fait
qu’à un moment donné les paysans vont commencer à s’intéresser à la chose
politique ? A un moment donné ils vont prendre conscience que ce qui se passe
au niveau du gouvernement à Paris au niveau des assemblées parlementaires a
des effets sur leur vie quotidienne. Ils ne peuvent plus être indifférent à ces
décisions : ils sont concernés, impliqués, par les résultats des politiques
publiques mises en œuvre au niveau de l’état nation. Ce qui n’était pas une
évidence dans les 1870’s devient progressivement une réalité.
Cette politisation par implication est liée au fait que l’Etat devient un acteur
dominant de la vie culturelle, sociale. Les décisions de l’état qui ne sont pas
forcément celles du domaine des décisions régaliennes ont des effets sur la vie
quotidienne des paysans. On a là le moteur de la politisation. Pour Weber, on
n’intéresse pas des paysans à des décisions qui sont abstraites et qui ne les
concernent pas.
Toute chose étant par ailleurs différente, ce qui se passe aujourd’hui au niveau
de l’Union Européenne est très proche de cette situation. Du traité de Rome
aux années 1980, tout le monde était globalement favorable à l’Europe : en
France il y avait un consensus permissif. On est favorable même si on n’y
connaît pas grand-chose. Ce qui a changé, c’est que désormais il n’y a plus de
consensus sur la construction européenne. En revanche ce qu’il y a de très
intéressant, c’est qu’au moment du referendum en 2005, les citoyens français
vont commencer à prendre au sérieux l’Europe et se dire qu’elle a des effets
sur leur vie quotidienne : elle n’est pas quelque chose de lointain par rapport à
leur vie quotidienne, elle n’apparaît plus comme quelque chose de super
abstraite/éloignée. Ca entraîne un phénomène d’implication, et un basculement
de l’opinion. Pour le moment cette implication se fait avec une dose de
scepticisme élevé.
La thèse de Weber peut tout à fait encore aujourd’hui nous aider à comprendre
ces mécanismes. Les électeurs ne se mobilisent pas sur des enjeux qu’ils ne
perçoivent pas. Historiquement, c’est évidemment pendant la troisième
République première (1870-1914) que ce basculement s’opère en France.
Pourquoi ce basculement ? L’auteur nous dit que ça repose sur des mécanismes
extrêmement diversifiés, qui ne sont peut être pas exclusivement des
mécanismes politiques. Ca veut dire concrètement qu’EUGÈNE WEBER va
consacrer des chapitres à l’ensemble des transformations du système routier et
ferroviaire en France. La France va connaître un maillage qui va entraîner le
dépassement des frontières locales : cela aide à la conscience nationale.
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En 1870 et 1914, le service mili est un systeme de conscriptino devenu obligatoire, alors qu’il était
10
au tirage au sort avant (par boules de couleurs blanche (libre de n e pas y aller)) et noire (obligation
d’y aller)). A l’époque c’était 3 ans ou 5 ans, sur une vie qui durait en moyenne 50 ans. Systeme
démocratique en apparence, sauf que quand on a tiré la mauvaise bonne, il se trouve qu’il y avait un
marché des bonnes boules. Si on a une blanche et qu’on a besoin d’argent, on pouvait la vendre à
qqun qui avait la boule noire. La proba pour qu’un fils d’aristo parte comme simple militaire de rang
était faible.
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Ces mécanismes ne sont pas contradictoires entre eux et permettent de comprendre pourquoi
tendanciellement la mobilisation électorale augmente au 19ème siècle, et permet de comprendre
pourquoi suivant les configurations locales/sociales c’est tel mécanisme qui produit des effets,
et dans tel autre cas c’est tel autre mécanisme.
A. La ploutocratie
A partir de 1815, les historiens l’appellent « La France des notables ». Ces notables sont des
personnalités qui sont nommées au départ en considération de leur sympathie à l’égard du
gouvernement, au parlement, qui seront ensuite choisi par le principe du suffrage censitaire
puis universel masculin. Ce terme de notable caractérise un système parlementaire avec
plusieurs caractéristiques :
1. Système très faiblement professionnalisé. Cela revient à dire que le notable est un
« amateur politique », au sens ou MAX WEBER utilise ce terme dans Le savant et la
politique. Il vit pour la politique sans vivre de la politique. En effet, la plupart de la
période qui nous concerne est une période où on ne connaît pas le principe de
l’indemnité parlementaire. Conséquence évidente : seuls ceux qui ont par ailleurs
assez d’argent peuvent aller se permettre à consacrer du temps à l’activité
parlementaire. Le notable a nécessairement une autre activité qui lui permet d’être
parlementaire.11 On a une figure du parlementaire qui ne suppose pas un engagement
politique extrêmement fort, c’est une activité tout à fait compatible avec une autre
activité. Définition de ce type de notable par WEBER, donnée en 1919, Les notables
11
L’activité parlementaire est beaucoup plus intermittente qu’elle ne l’est aujourd’hui. Le parlement
entre 1815 et 1848 est relativement peu puissant compte tenu des constitutions de l’époque. Les
sessions parlementaires sont courtes, il est rare qu’il se réunisse plus de 2 mois par an. Par ailleurs,
au moins jusqu’en 1848, l’activité de campagne electorale n’occupe pas les élus : ils sont soit
nommés, ou alors ils sont dans un systeme très faiblement compétitif (du au suffrage censitaire).
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sont : « les personne qui, (1) de part leur situation économique sont en mesure, à titre
de profession secondaire de diriger et d’administrer effectivement de façon continue
un groupement quelconque, sans salaire ou contre un solaire nominal ou honorifique ;
(2) jouissent d’une estime sociale, peu importe sur quoi celle-ci repose (…) ».
a. (1) Le notable a des ressources qui lui permettent de diriger un groupe
parlementaire ou une activité politique.
b. (2) Estime sociale : permet d’aborder ce qu’on appelle en histoire les
« ressources notabiliaires ». Qu’est ce qui fait que certains des élites
deviennent des notables ? c’est la nature des ressources qu’ils sont susceptibles
de mobiliser qui est ici centrale.
2. Du coup on peut distinguer deux types de notables, les notables traditionnels (1815-
1848) et ceux qui suivent. La transition n’est pas brutale.
a. Le notable traditionnel est le plus souvent quelqu'un qui est installé depuis
longtemps, c'est-à-dire quelqu'un qui est propriétaire foncier. En France
l’estime sociale est étroitement historiquement liée au fait d’être propriétaire
foncier. Il est aussi aristocrate, propriétaire d’un domaine qui porte le nom de
la personne : cela enracine durablement l’estime de cette personne. C’est
quelqu'un qui a une influence étroitement corrélée au domaine qu’il possède.
C’est la figure d’ALEXIS DE TOCQUEVILLE. Il a cet énorme avantage d’avoir
commencé sa carrière sous la Restauration et de l’avoir poursuivie sous la
seconde République. Il va être élu du département de la Manche, il possède un
château qui existe encore. Le pouvoir qu’a TOCQUEVILLE est étroitement lié au
domaine qui est le sien. On ne parachute pas un notable à l’époque. Une partie
de l’estime qu’il bénéficie est étroitement liée au fait qu’il est lié depuis
toujours comme le personnage important du lieu. S’instaure ici un rapport de
proximité, de reconnaissance, à l’égard du notable. Le notable donne de sa
personne à la collectivité, il est ouvert ; cela montre la nature qui naît entre
l’électeur et le notable, c’est un rapport de proximité, de confiance, de
reconnaissance. On comprend alors pourquoi la relation va se nouer. Elle se
noue parce qu’elle prend appuie sur une relation qui préexiste. Le notable ne
naît pas notable, il l’est déjà. L’autorité politique du notable est le
prolongement naturel de son autorité sociale.
b. La deuxième figure est celle du notable moderne (jusqu’à la première guerre
mondiale). A l’évidence, le notable moderne est tout autant un amateur que le
notable traditionnel : il vit pour la politique sans vivre de la politique. C’est
simplement quelqu'un qui va acquérir une ressource nouvelle, supplémentaire :
il est titulaire de ce qu’on peut appeler vulgairement « la culture dominante
légitime de son époque » (DELOYE). C'est-à-dire que le notable moderne écrit et
parle en français bien sûr (ce qui n’allait pas de soi au départ), il est inscrit
dans les sociétés savantes de l’époque et en est souvent le président. Il est très
souvent diplômé des universités, et c’est à ce moment là que le titre scolaire est
un titre de distinction extrêmement importante. Cette ressource nouvelle
apporte encore un élément qui le distingue des autres. Il est riche, a une
généalogie ancienne, et en plus il est intelligent.
Le parlement commence à prendre de l’importance politique, et le parlementaire est quelqu'un
qui va devoir acquérir un certain nombre de compétence, dont la compétence juridique. La
plupart des notables vont avoir cette caractéristique d’être le plus souvent des juristes de
formation. Alexis de Tocqueville n’est pas seulement l’héritier d’une famille et titulaire d’un
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titre territorialisé : il est aussi magistrat, titulaire d’une maîtrise de droit. Les notables vont
aussi le plus souvent devenir des hauts fonctionnaires : ceux qui occupent les chambres sont à
la fois aristocrate et haut fonctionnaire. C’est encore une caractéristique des parlements
contemporains : nous n’avons plus ou presque d’aristocrate, mais de nombreux hauts
fonctionnaires.
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On peut aussi faire une distinction entre aristocrate et non aristocrate. On considère que de
1840 à 1848, à peu près les 2/3 des députés sont d’origine aristocratique. En 1871 (chambre
issue du 8 février 1871, c’est la première de la troisième République, celle qui va rédiger la
constitution de 1875), on a encore en France 1/3 d’élus d’origine aristocratique.
Quelle est la nature du rapport qui existe entre ce type d’élu et les électeurs et notamment à
partir de 1848 ? On peut parler d’une relation de clientèle ou encore de clientélisme.
Clientélisme (définition empruntée à JEAN-FRANÇOIS MÉDARD, qui écrit en 1976 un article
important sur le rapport de clientèle) : « c’est un rapport de dépendance personnelle non lié à
la parenté qui repose sur un échange réciproque de faveurs entre deux personnes, le patron et
le client, qui contrôlent des ressources inégales ».
Trois caractéristiques par rapport à cette définition :
1. C’est une relation personnelle, c'est-à-dire que c’est une relation très souvent affective,
particulariste, et diffuse. C’est une relation qui lie deux personnes non en ce qu’elles
ont de général mais de particulier et de spécifique. Le particularisme constitue un
principe fondamental du rapport de clientèle. Ex : un certain nombre de travaux
d’historiens ont porté sur le travail politique des notables. Un certain nombre de
notables avaient pour chaque électeur des fiches sur des informations personnelles de
l’électeur. Du coup le notable pouvait apporter un support extrêmement personnalisé.
Le député par exemple était présent pour soutenir la famille en cas d’accident
dramatique, etc. Ce sont des relations d’interconnaissance. Le député connaît le nom,
le prénom des enfants, l’histoire familiale. C’est une activité qui suppose avoir une
mémoire.
2. C’est une relation de réciprocité. La relation est une relation d’échange réciproque.
L’échange correspond à « ma voix contre une faveur ». L’échange, on l’a dit, est
inégal. Le notable a plus à offrir que l’électeur. L’électeur n’a que sa voix à offrir, et à
partir de 1848 le notable en a besoin. Le notable en échange offre (un peu comme le
seigneur à l’égard de son vassal) tout d’abord une protection, un emploi, une aide
matérielle. Dans une relation d’homme à homme empreinte de respect et de
12
Le suffrage universel leur est moins favorable
13
Avocats, journalistes, etc. les « publicistes » à l’époque : ceux qui rendent public l’information. Plus
un certain nombre d’intellectuels, romanciers : ils sont titulaires de la « culture dominante légitime ».
14
La classe bourgeoise
15
Universitaires
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On voit comment la relation notabiliaire est une relation extrêmement coûteuse pour le
notable. Il est obligé de donner de sa personne. Le passage du suffrage censitaire au suffrage
universel va fragiliser ce type de relation. Désormais le notable doit multiplier ses efforts pour
bénéficier de l’assentiment de la reconnaissance des électeurs.
B. La partitocratie
Dans un premier développement nous allons évoquer quelle est la nature historiographique du
débat. Il n’y a pas accord entre les historiens sur le moment de basculement entre le régime
des notables (qu’ils soient traditionnels ou modernes) et le régime des partis politiques.
Ce qui distingue les notables des professionnels n’est pas l’intérêt pour la chose politique
mais le fait que les amateurs ne vivent pas de la politique et ne font pas que de la politique,
alors que les professionnels ne font que de la politique et vivent de la politique. 1848 :
établissement du principe de l’immunité parlementaire.
A partir de quand connaît-on ce basculement du notable à la figure professionnel ?
Un accord général parmi les historiens montre que 1848 ne traduit pas un basculement.
Malgré l’immunité parlementaire, la structure sociale de notre représentation politique ne
change guère. Deux types de thèse se développent :
1. pour un certain nombre d’historien, c’est l’avènement des nouvelles couches sociales.
Avec les transformations des années 1870, la chambre parlementaire commence à
connaître une transformation sociale qui favorise l’émergence de députés d’origine
sociale plus modeste. On constate que les chambres parlementaires de la première
troisième République sont des chambres parlementaires qui voient monter en
puissance deux catégories sociales :
a. les avocats (Gambetta, Ferry). On avait même appelé cela « la République des
avocats »
b. celle qui émerge en 1848 : les enseignants. Moins sous la troisième République
que sous la quatrième République ou la cinquième République.
2. toutefois pour un certain nombre d’autres historiens, cela ne suffit pas à véritablement
affecter la puissance sociale des notables. ARNO MEYER défend la thèse suivante : il
considère que les notables resteront la classe dirigeante des sociétés européennes
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jusqu’en 1918. c’est après la première guerre mondiale que les chambres
parlementaires vont connaître une modification en profondeur.
Selon les critères que l’on adopte, on ne peut savoir qui a raison. Qu’est ce qui fait que les
notables vont progressivement s’effacer ? Plusieurs facteurs sont explicatifs de cet effacement
progressif des notables :
1. Le processus d’urbanisation de la société française. Le notable a un ancrage
territorial, et le cœur de sa reconnaissance et de son pouvoir social est ses terres, son
domaine.
a. Dans une France urbanisé, ça n’a plus de sens : la majorité des électeurs
appartient de plus en plus à des circonscriptions urbaines et non plus rurale. La
nature des ressources du notable ne lui permet plus de garantir son pouvoir.
b. Les notables eux-mêmes deviennent de plus en plus urbains. L’aristocratie
française a toujours eu cette caractéristique : il a deux résidences, son château
et son hôtel particulier en ville. Quand le notable vient en session
parlementaire, il va habiter dans son hôtel particulier. Tocqueville a son hôtel
particulier à Paris rue de Vaugirard par exemple. Le notable est du coup de
plus souvent à Paris, et c’est en engrenage qui entraîne sa perte sociale. Il est à
Paris :
i. Pour suivre des sessions de plus en plus longues ;
ii. Parce que de plus en plus de choses se décident à Paris. Le notable est
de plus en plus le porte parole de sa circonscription au niveau des
administrations centrales. L’importance de l’Etat centrale ne cesse de
s’approfondir à cette période, et le notable est obligé d’être le plus
souvent dans les bureaux de l’administration centrale au détriment du
temps qu’il passe dans sa circonscription. Or la relation de clientèle est
particularise, elle n’existe que si on donne de sa personne et qu’on
entretien régulièrement une relation d’homme à homme. Le notable à
Paris se coupe donc des bases sociales de sa relation.
2. La montée en puissance de la concurrence électorale, de la compétition politique.
C'est-à-dire que désormais les notables ne sont pas les seuls à faire une offre politique.
Un certain nombre d’entreprises, d’associations (au sens général du terme) vont
devenir des partis politiques pour concurrencer le pouvoir des notables. Ils vont mettre
en œuvre des savoir-faire politiques nouveaux, différents, de ceux sur lesquels
reposaient le pouvoir du notable. C’est là notamment que l’on va commencer à voir se
développer toute une série de compétences politiques en matière de campagne et de
mobilisation électorale. L’homme politique devient un professionnel de l’élection, il
est celui qui sait se faire élire, il maîtrise la prise de parole en public, le travail de
mobilisation : il maîtrise l’ensemble des moyens de communication et de mobilisation
pour être élu dans une structure compétitive et ouverte au suffrage universel.
3. Plus tardif : les effets de l’éducation civique. On renvoie ici à la Section 2 de ce
chapitre. A partir de 1882 se met en place le principe d’une éducation civique
obligatoire. On voulait rendre l’électeur capable de voter de manière autonome et
libre. Ce travail de socialisation civique va progressivement, bien sûr de manière
inégale sur le territoire, produire des effets. C’est que les électeurs vont devenir de
plus en plus jaloux de leurs souverainetés. Ils vont être de plus en plus réticent à
rentrer dans une relation de clientèle, c'est-à-dire à vendre leur voix. Progressivement
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ils vont prendre conscience que la voix qu’ils possèdent n’a pas de valeur marchande
(« valeur d’usage » pour les marxistes), elle a en fait une valeur politique.
La définition est important parce qu’elle a été rédigée au moment où les partis politiques
s’installent (aux environs de 1916/1917).
1. Le premier point est l’idée de sociation. MAX WEBER fait une opposition importante
entre ce qu’il appelle les sociations et les phénomènes de communalisation.
a. Ce qui fait que les individus au sein d’un parti ont l’impression d’y appartenir
est le fait qu’ils y aient des intérêts objectifs. Pour Weber, le parti politique
n’est pas une réunion d’homme qui professe une doctrine idéologique. Ca,
c’est la définition que donne BENJAMIN CONSTANT : « réunions d’hommes qui
professent la même doctrine ». Cette définition est purement idéale. Ce qui fait
le cœur d’un parti politique est d’être une machine politique qui vise « à
procurer à ses chefs le pouvoir ». La plupart, pour ne pas dire la totalité, des
partis politiques sont nés dans l’intention de donner leur pouvoir au chef.
Quand De Gaulle crée un parti politique, c’est parce qu’il a besoin d’une
machine électorale qui lui permette d’obtenir le pouvoir. Quand Mitterrand
prend le parti socialiste, c’est aussi pour obtenir plus tard le pouvoir. Quand
Sarkozy commence à configurer ce qui va devenir l’UMP sur les traces du
RPR, c’est pour être à la tête d’une machine qui procure le pouvoir. MAX
WEBER LE DIT EN 1920 : pour lui, c’est le propre même du parti politique.
L’intérêt premier est de faire en sorte que son chef accède au pouvoir. Ca ne
peut fonctionner que si les militants réalisent aussi leurs objectifs. Des
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Sous le second empire, malgré le fait qu’il y ait encore le suffrage universel, il n’y a pas de
parti. Le premier parti politique en France date de 1901 (le parti radical) : mise en place de la
loi sur les associations qui offre un cadre permettant la personnalité juridique.
Mais aussi, le parti politique répond à un certain nombre d’exigences fonctionnelles. C’est la
thèse d’un auteur russe (cf. bibliographie p. 4), MOSEI OSTROGORSKI. Il est l’auteur en 1912
d’un ouvrage tout à fait fondamental, La démocratie et les partis politiques, c’est un ouvrage
qui est le résultat d’une thèse soutenue à l’Ecole libre des sciences politiques de Paris (futur
Institut d’Etudes Politiques de Paris). C’est le premier ouvrage considéré vraiment comme un
ouvrage classique aujourd’hui qui étudie de manière historique et empirique le rôle des partis
politiques dans une démocratie représentative.
En 1912, il n’existe quasiment pas de partis politiques en France. L’enquête repose sur deux
autres démocraties : la situation au royaume uni et la situation aux Etats-Unis. Dans ces deux
pays, qui sont deux démocraties parlementaires anciennes (notamment en ce qui concerne le
suffrage universel), les partis politiques sont nés beaucoup plus tôt (dès le milieu du deuxième
19ème siècle).
La question que tente de résoudre MOSEI OSTROGORSKI est la suivante : « Comment la foule
des hommes, proclamée tous en bloc arbitre de leur destinée politique pourraient-ils, réunis
pêle-mêle, remplir leurs nouvelles fonctions de souverain ? ». L’idée est quand l’absence de
parti politique, la démocratie participative est totalement inopérante, inorganisée. C'est-à-dire
que pour l’auteur, c’est le premier à admettre cette idée là à un tel niveau d’analyse, les partis
politiques sont la condition fonctionnelle du déroulement de la vie politique démocratique.
C'est-à-dire que pour OSTROGORSKI, il n’y a pas de démocratie représentative possible sans
partis politiques. C’est ce que au demeurant la constitution bientôt défunte de la cinquième
République énonce, dans l’article qui déclare que « les partis politiques participent de
l’expression de la souveraineté ». En France on a attendu 1958 pour reconnaître un rôle aux
partis, et le plus troublant c’est que ça vient d’un parti gaulliste, alors que le général avait une
estime tout à fait relative à l’égard des partis politiques.
Pourquoi les partis politiques sont ils la condition fonctionnelle de la vie démocratique ? Ils
remplissent deux fonctions pour OSTROGORSKI.
1. ils vont tout d’abord organiser l’opinion publique. Evidemment, quand il parle de la
foule, OSTROGORSKi veut dire qu’une société sans parti politique est une société
atomisée. La première fonction des partis politique est de structurer/organiser
l’opinion politique, et notamment de l’organiser sur la base de clivages qui opposent
les uns aux autres. Ça stabilise également les lignes de clivage.
Organisation/rationalisation de la vie politique
2. Fonction peut être encore plus importante. C’est que les partis politiques assurent un
travail tout à fait fondamental de mobilisation électorale. Ce sont des organisations qui
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vont établir le lien entre l’électeur et l’offre politique. C'est-à-dire qu’ils vont favoriser
la rencontre du citoyen avec sa propre citoyenneté. On ne naît pas citoyen, on le
devient. Le travail de mobilisation électorale est de faire en sorte d’intéresser les
électeurs à la chose publique.
Par exemple, aux Etats-Unis, le bulletin de vote a une forme particulière : ça s’appelle un
ticket électoral. Depuis longtemps aux Etats-Unis, lorsque les électeurs américains sont
convoqués, ils sont convoqués pour élire de très nombreuses charges administratives ou
politiques. En novembre, l’électeur américain convoqué devait élire des parlementaires mais
aussi des shérifs, des juges, etc. L’électeur dépose un bulletin qui se présente sous la forme
d’un tableau qui, pour chaque poste, liste des candidats. Suivant le nombre de candidat,
chaque ligne peut être très longue. Un principe d’élection comme celui là est très
décourageant : le temps de comprendre ce qu’il faut faire, la plupart des électeurs s’en vont. Il
existe le ticket pré imprimé, pré rempli. Ils sont distribués aux électeurs. A l’époque, ce qui a
permis de mobiliser très fortement les électeurs est le fait que les partis politiques américains
vont pouvoir offrir un service à l’électeur qui est effectivement de réduire très sensiblement le
coût de l’acte électoral. Aujourd’hui le ticket électoral est tout à fait banalisé. Cette invention
très pratique a joué un rôle tout a fait déterminant dans la mobilisation des électeurs.
Autre exemple, cette fois-ci empruntée à l’histoire anglaise. L’histoire électorale anglaise a
une spécificité, c’est que l’extension du suffrage électoral s’est faite de manière graduelle, par
réformes successives. En France on a connu deux grandes réformes : celle de 1848 et celle de
1944. Dans les deux cas on a multiplié par un nombre très élevé le nombre d’électeurs. En
Angleterre on n’a pas du tout connu cette histoire là. Tout au long du 19ème siècle et au début
du 20ème, on connaît des « actes de réformes » qui visent à attribuer progressivement le droit
de vote à des nouvelles catégories sociales. On a une élévation graduelle de la franchise
électorale. Ca a un effet très important : bien souvent ceux qui sont considéré par cette
franchise, cet affranchissement électoral, ceux qui sont concernés par cette réforme, n’en sont
pas forcément conscients. Les partis politiques vont jouer ce rôle : à chaque réforme
électorale, les partis politiques vont accompagner les nouveaux électeurs. C’est qu’ils vont
tout d’abord recenser les électeurs qui bénéficient la réforme (notamment le cas des
libéraux) : ils dépouillent les listes électorales, se rendent au domicile des électeurs, et vont les
inciter à aller voter. Ils vont même aller jusqu’à les accompagner au bureau de vote. A
l’époque c’était d’une banalité rare. Ex : qu’est-ce qui a fait que le FN est passé en 1980 ? Il a
fait ce travail de porte à porte et a réussi à convaincre un certain nombre d’électeurs d’aller
voter, et d’aller voter pour eux. C’est quelque chose qui n’a tendance à plus se faire. On voit
bien quelle est la contribution pragmatique des partis politiques à l’existence même de la vie
politique.
Pour terminer, une petite typologie des partis politiques. C'est-à-dire quelles sont els
différentes formes des partis politiques ? On utilise là les travaux de MICHEL OFFERLÉ
(politiste, prof à Paris 1). On ne peut pas retracer la genèse des partis politiques de France, il y
en a plusieurs centaines. On peut établir des types généraux que l’on retrouve dans la plupart
des pays européens, dans la plupart des grandes démocraties occidentales. Ce départ est plutôt
au 19ème.
1. Au départ, on a ce qu’on appelle des « entreprises politiques locales » personnelles et
intermittentes. Premier type : le protoparti est une entreprise de type local, elle n’a pas
de dimension personnelle, elle est attachée à un élu particulier et non à un programme.
« Intermittente » car elle n’a d’existence qu’au moment des élections. Ca traduit un
faible degré d’institutionnalisation du parti politique, et le fait que les partis politiques
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au départ sont essentiellement orientés vers les marchés politiques locaux et non les
marchés politiques centraux. Ces entreprises locales se consacrent à un homme (le
candidat) qui cherche des soutiens, des partisans, et entend mobiliser un certain
nombre de réseaux circonscrits territorialement.
2. Très vite, la 2ème étape est lorsque ces réseaux qui vont être mobilisé à des fins
personnelles locales sont des réseaux préexistants, c'est-à-dire que l’entreprise
politique locale va s’appuyer sur des réseaux qui existent déjà. Ces réseaux peuvent
être les réseaux de l’église catholique en France par exemple. Une bonne façon de
faire campagne est d’obtenir de la part du clergé qu’il mette à son profit une parti des
réseaux. Les républicains utilisent les loges franc-maçonnes16 (même si toutes ne sont
pas républicaines), qui sont un réseau extrêmement important. Mobiliser les loges
franc-maçonnes c’est mobiliser autant de personnes qui ont une réelle influence
sociales. Mais ça peut aussi être mobiliser des arrières salles de café.
La deuxième étape est lorsque l’on va institutionnaliser ce type de réseaux, ce qui
permet d’inscrire durablement l’implantation d’un parti politique. Le parti politique
n’invente pas les réseaux. Ex. pour le Parti Socialiste : un réseau important, c’est les
syndicats enseignants par exemple. L’UNEF par exemple est un réseau traditionnel du
Parti Socialiste. Pour l’UMP, le MEDEF est un réseau traditionnel (mais là encore
tous les patrons ne sont pas à l’UMP). Ce qui veut dire évidemment qu’un parti
politique qui dispose d’un certain nombre de réseaux peut les mobiliser à son profit.
Quand un parti a besoin d’argent, il peut mobiliser ses réseaux pour financer ses
activités. C’est ça aussi l’intérêt des partis politique : avoir cette capacité de mobiliser
les ressources financières, humaines, des réseaux qui leur sont liés. Cela renforce
l’assise électorale du parti politique. On est encore à l’échelle locale.
3. La 3ème étape est l’étape qui va favoriser la nationalisation des organisations partisanes.
On voit apparaître des partis qui ont une idéologie nationale qui vont avoir une
structure de militant qui n’est pas territorialement localisé et qui vont avoir vocation à
donner leur appui à un grand nombres de personnes. Ce ne sont plus des entreprises
locales mais des entreprises nationales. Ce ne sont plus des entreprises intermittentes
mais des entreprises qui survivent à l’élection et qui existent donc « durablement ».
Ça c’est l’histoire rapide des partis politiques. Nous la verrons plus longuement dans le
Chapitre 6 du cours.
16
La franc-maçonnerie est un courant de pensée spirituel mais pas religieux qui réuni dans des loges
(le plus souvent au statut extrêmement secret) régulièrement un certain nombre de membres qui ont
été cooptés. On ne rentre pas librement, on doit être parrainé. Il y a des loges masculines, des loges
féminines, et quelques loges mixtes. A l’intérieur de la franc-maçonnerie il y a plusieurs obédiences.
C’est un courant intellectuel extrêmement important. Au 19 ème siècle, la plupart des hommes politiques
appartiennent à une loge maçonnique. On peut considérer aujourd’hui qu’un nombre non négligeable
d’hommes politiques appartiennent à une loge.
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On est allé du plus ancien au plus récent. La 2eme partie sera basée sur un principe différent
mais complémentaire. Ce sera une approche qui se verra beaucoup plus thématique que
chronologique (mais restera historique) et se limitera à l’histoire contemporaine récente, c'est-
à-dire fin 19ème / 20ème voire début 21ème, pour là prendre le temps de comprendre à quoi sert
l’histoire pour comprendre des transformations contemporaines.
Ici il s’agit de donner des éléments de réflexion qui permettent d’avoir un point de vue neuf
sur ce qui se passe aujourd’hui. La conviction est qu’on ne peut comprendre les éléments
présents sans avoir un minimum de culture historique, sans avoir une capacité de mise en
perspective historique des questions présentes.
Du coup trois thèmes feront les trois chapitres de la 2ème partie :
1. Le thème de l’Etat, dont on a déjà traduit la genèse. Pourquoi l’Etat occupe-t-il en
France une position qu’il n’occupe nulle part en France ? c’est 50% du PIB en France,
alors qu’aux USA c’est 25/30% et 14% au Chili. Qu’est ce qui explique cela ?
2. Le chapitre 4, est à la fois intéressant et abscond, au sens où il est parfois difficile de le
comprendre. Il portera sur une question intéressante : la notion de citoyenneté et les
transformations contemporaines de la citoyenneté (immigration, émergence d’une
citoyenneté européenne, etc.)
3. Dans le chapitre 5 nous reviendrons de manière conclusive et nous ferons une
chronique de l’histoire électorale contemporaine, de 1945 à Ségolène Royal et Nicolas
Sarkozy.
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1§ Etatisation et servitude
A. Continuité de la transformation
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1. Etre sensible aux transformations qui accompagnent cette tendance. Continuité &
changement dans l’Etat, notamment dans les fonctions légitimes que remplit l’Etat.
2. Cette emprise croissante de l’Etat en France s’est accompagnée d’une contestation de
l’Etat (?).
Permanence bureaucratie
Mais (Pierre Rosanvallon) transformations dans la nature de l’état et ses modalités
d’intervention sur la société
L’état perdure, mais n’est pas le même : croissance différenciée selon les secteurs
d’intervention
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Exo éducation.
Etat prend en charge entretien du lien social.
« L’Etat instituteur » du social. Rosanvallon.
L’Etat acteur producteur de lien de communautés sociales à cette période.
Pas seulement le garant de la sécurité, mais de l’identité de la société, il acquiert un nouveau
monopole (pas que violence fiscalité), celui de l’éducation.
Etat de police devient un Etat-Nation.
c/ L’Etat providence : après la crise de 1929, et se développe surtout après la Seconde guerre
mondiale. Angleterre 1942, France en 1945 avec la Sécurité sociale. Renvoie à deux
dimensions, l’Etat garantit à chacun un minimum de protection sociale, et intervient au niveau
de la redistribution des revenus. Devient aussi un acteur de la régulation économique, c la
figure de l’Etat keynésien. Cet Etat providence qui émerge sur les ruines de 1929, connaît
aujourd'hui une métamorphose majeure.
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1. Le répertoire ancien :
Premièrement, se développe dans cadre local, communal. Mobilise des acteurs locaux, voire
le plus souvent les représentants de ces acteurs locaux.
2e, ce répertoire ancien relève de la pratique du patronage. Pas de passage à l’action directe
immédiat. Utiliser dans un premier temps une médiation. Société très hiérarchisée d’un pt de
vue social. Individus se considèrent incompétents. Contestation directe rare, ou alors très
violente. Emeutes, révoltes, prises de grain, sabotages etc.
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2. Le répertoire moderne
Prend corps au XIX, devient dominant avec les 1850s.
1ère caractéristique, il est largement national
2e caractéristique, beaucoup plus autonome. Contestation directe : grève, participation
processus électoral, insurrection programmée etc. Mais moins violent, plus collectif.
Donc, passage de la mise en péril de l’Etat de police (exemple des Croquants) à un répertoire
qui ne menace plus la capacité de l’Etat à ...
Pacification
Plan de l’action change :
- Local national ;
- Dépendance à l’égard des détenteurs du pouvoir, hétéronomie situation d’autonomie.
Histoire de l’Etat au XXe siècle caractérisée par le renforcement de son rôle économique.
Renvoie à trois conjonctures particulières.
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A. A partir de 1918 :
Etat amené à devenir un acteur dans la vie économique. Se renforce après 1929.
Première guerre mondiale, pas tellement de dégâts sur le plan économique. 13 départements
fortement touchés, mais avec la Seconde guerre mondiale, les ¾ affectés. La Seconde guerre
mondiale ampute la France d’environ un quart de ses richesses.
Nécessité d’intervention de la puissance publique.
La deuxième raison, quasi culturelle. Le fait qu’à la libération, sorte de consensus sur la
légitimité et la nécessité de l’intervention économique de l’Etat. S’est développée l’idée que
l’Etat devait intervenir car les acteurs économiques privés avaient été défaillants.
Le programme de nationalisations pas marqué idéologiquement. Quasiment consensuel.
Nos élites se méfient de l’économie =) nécessité de l’encadrer.
Jean Pierre Rioux =) « L’esprit de la libération ».
Marque les 30 Glorieuses (expression de Jean Fourastié)
Formes concrètes ?
Donner les moyens à l’Etat d’organiser le retour de la croissance. Cela au nom de l’intérêt
national. Pas tellement de nature idéologique. Consensus.
Cette politique permet à la société Française de connaître plus tard une croissance régulière et
forte.
L’Etat se substitue à la puissance privée pour devenir lui-même un acteur de l’économie.
Aujourd'hui : la plupart de ces entreprises ne sont plus entreprises nationales.
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A. Le dépérissement de l’Etat ?
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La Commission énonce des règles, qui encadrent les politiques nationales. Principe de libre
concurrence & de non-discrimination. La marge de manœuvre en matière de politique
économique se réduit avec l’européisation.
3. Evolution technologique
Maîtrise de plus en plus difficile des flux économiques et financiers. Etat dénationalise son
système financier et bancaire, car l’Etat n’avait plus la possibilité de juguler et réguler les flux
financiers. Aujourd'hui, ces flux se font si rapidement sur les places boursières.
Aujourd'hui, l’Etat n’a probablement plus possibilité d’agir sur le matériel : a les outils, il
existe des ministère, mais impossibilité d’agir véritablement.
Dissonance entre le poids de la bureaucratie et sa capacité d’action.
Ce qui a justifié l’emprise croissante de l’Etat dans l’économie après guerre est en train de
disparaître.
Ces transformations sont extrêmement profondes, sur lesquelles n’a pas de prise.
L’Etat a très bien réussi à agir jusque 1975, à être acteur et régulateur.
Mais aujourd'hui, le marché n’a plus besoin de l’Etat, qui peut représenter un obstacle.
Le néo-libéralisme.
Les Monétaristes.
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Etat avait compétence monétaire dans les 60s 70s 80s. Aujourd'hui : relève de la Banque
Centrale Européenne. Mais restent à l’Etat des capacités globales d’intervenir, comme
politique de l’emploi, mais pas dans la même mesure que dans les 60s 70s.
7. Pas seulement interne, Etat n’est plus non plus l’acteur qui intervient au niveau
international.
Aujourd'hui, l’Etat n’est qu’un acteur parmi d’autres : montée en puissance des phénomènes
transnationaux.
Badie & Marie Claude Smuts ( ?!) : « l'ensemble des transactions (économiques, culturelles,
religieuses, migratoires...) échappant aux rigidités des frontières des Etats-nations et qui
affectent profondément le monopole d’impulsion de l’Etat sur la scène internationale » ; « ce
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monopole est désormais partagé avec d’autres acteurs internationaux que sont les ONG, les
mafias et l’ensemble des réseaux qui structurent désormais la vie internationales ».
L’Etat n’a plus la capacité à lui seul de réguler la scène internationale.
Bilan de ces 5 transformations : Etat obligé à modifier ses modalités et ses prétentions à la
modulation. ’Etat s’impose comme étant le cœur de l’identité des individus, qui sentent qu’ils
font partie d’une communauté. Donc obéissance et allégeance à l’Etat. Chaque Etat a la
capacité de réguler l’identité des individus. Mais chacun peut s’identifier au niveau
subnational, national ou supranational. Pas forcément de contradiction. Enjeu : Etat a réussi à
attacher les individus à l’Etat nation, à la nationalité. Mais aujourd'hui, plus personne n’est
prêt à subir les conséquences de cette appartenance.
==) Revendications identitaires rencontrées aujourd'hui. Demandes de reconnaissance
identitaires spécifiques. Des niveaux d’appartenance communautaires (relig, cult, éthniques
etc.). Affectent la capacité de l’Etat à rester le principal référent, et met en cause sa légitimité.
Les transformations de l’ordre institutionnel et politique en Europe du XIe au XXIe siècle
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Gouvernance multi niveaux : sur chaque décision : niveau national, subnational, supranational
interviennent.
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NB : ce qui relève de l’ordre féodal ou étatique =) un acquis historiographique. Pour ce qui est
du passage de l’ordre étatique à post étatique =) hypothèses. Mais restent des convergences
historiques en occident.
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Mais :
- Bismarck : accorde droits sociaux pour...
- Espagne, le modèle ne fonctionne pas. A l’époque franquiste, les citoyens esp se voient
reconnaître des droits « sociaux ». Ex : allocations pour femmes qui restent au foyer. Mais
refus de certains droits etc.
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1. L’école primordialiste : la nation telle que nous la connaissons, s’enracine dans des
formes d’appartenance communautaire beaucoup plus anciennes. Il existerait une
véritable origine ethnique des nations modernes. Des liens primordiaux.
Gellener :
Définit les origines matérielles de la nation. Passage d’une société de type agraire à une
société de type industriel. Société agraire : ne nécessite pas un niveau de culture général très
élevé, n’a pas besoin de « haute culture ». Pas besoin de système éducatif pour transmettre les
connaissances & les savoirs. Système d’endoéducation ( ?). Transmission par la famille etc.
Les habitants s’identifient à la communauté à laquelle appartiennent, pas au niveau national,
pas de nationalités. Les individus doivent acquérir connaissances suffisantes. S’adapter aux
avancées industrielles.
Passage donc à un système d’exo éducation, et la conscience nationale se développe.
« La nation, elle naît avec la rentrée des classes ».
RQ : Le patriotisme abstrait.
L’Etat n’est pas seulement le monopole de la violence, ou de la fiscalité, mais aussi de la
production de l’identité nationale.
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Mais en France, le décollage industriel est très tardif. Années 1860s, et effets véritables fin
XIXe. L’Etat prend conscience de l’importance du système éducatif, dès 1830. Guizot en
1833. La figure de l’Etat instituteur du social (Rosanvallon). L’école ne répond pas à
préoccupation premièrement économique. Mais politique et moral. Le sentiment national
directement issu de cette dynamique politique, et pas d’une dynamique simplement
économique. L’Etat Français en 1911 investit déjà 10 fois plus que l’Etat espagnol.
Pour réussir cette entreprise nationaliste, les élites ... et intellectuelles favorables à l’Etat-
nation disposent de ressources variées.
« Aux juifs en tant que juifs il ne sera rien reconnu, par contre aux juifs, en tant que citoyens,
il sera tout reconnu », 1789.
==) taire son appartenance confessionnelle.
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Passage de régulation de type vertical : liaison politique vers l’Etat VERS une logique de
l’horizontalité.
1§ L’invention de la nationalité
- La notion de nationalité française en termes juridiques est très récente.
1803. Dans le Code civil.
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4 critères :
Le lieu de naissance : jus soli. Largement dominant du temps de la révolution
française.
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C. 1889-1927
Des que la guerre arrive, question de la nationalité. Encore plus en 1918 avec la tragédie
démographique.
Loi 10 août 1927 remplace 1889. Changer frontière Français/ étranger. On rend plus facile
l’acquisition de la nationalité. Pas modification droit du sol/sang. Mais pour obtenir
naturalisation, on considere que seuls 3 ans suffisent.
Pour les femmes, perdaient leur nationalité quand épousaient ressortissant étranger.
Perdent aussi les droits afférents à la nationalité française. Loi 1927 désormais : la femme
française conservera sa nationalité, sauf si elle y renonce. D’autre part, quand étranger
épouse une française en France, peut devenir français.
- 1803-1889 : 200 naturalisations par an
- 1889-1927 : 164.000 personnes deviennent français entre ... et . Soit 4.500 nat par an.
- 1927-1940 : 452.000 naturalisations, sur 13 ans à peine. 35.000 par an.
Naturalisations
1932 47.100
.. 31.122
1941 136
1942 633
1943 980
1944 923
1945 3.377
1946 14.154
RQ : parmi les 15.000 dénaturalisés de Vichy, les survivants ont retrouvé leur nationalité.
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E. 1945
Retour aux principes de 1927. Droit du sang et droit du sol. Naturalisation=) 5 ans de
résidence, sauf si personne est mariée ou diplômée en France, 2ans alors, ou si 3 enfants ou
légion nationalisation immédiate
Fin paragraphe 1 :
RQ : l’histoire de la nationalité est très liée à l’histoire de l’immigration.
La France a une histoire singulière par rapport à l’immigration.
Premier pays européen à devenir un pays d’immigration à partir du XIXe siècle. Pays qui
a le plus fait appel historiquement à l’immigration. 1/3 français n’était pas français il y a 60
ans.
20 millions qui n’étaient pas français dans l’entre-deux-guerres.
Pourquoi ? =) La France a connu de façon très précoce une situation de basse
pression démographique dans la deuxième partie du XIXe. 1876 : 36,9 millions d’habitants.
1911 : 32,6 millions d’habitant (??).
1900 : 5e pays européen sur le plan démographique, derrière l’empire allemand, l’Autriche-
Hongrie et UK.
===) Immigration liée à la prise de conscience de cette stagnation et régression
démographique
===) Aussi l’industrialisation, tardive, qui ne devient dynamique qu’en 1880-1890s.
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Selon Elias, toute une série de nos émotions relèvent de processus d’appartenance
collective. Réussite de l’Etat-Nation c’est transmettre un habitus national spécifique.
Pour l’auteur, cette construction du nous est tardive dans les sociétés européennes. Avant,
conscience du eux. Exemple de la société de l’Ancien Régime, divisée & hiérarchisée avec
des castes sociales. Il n’y a pas de commune appartenance entre les paysans et les classes
privilégiées. Des mondes différents, un nous et un eux. Le peuple ≠ classes privilégiées.
Pas d’habitus national.
Aujourd'hui ?
Elias dans la Société des individus : esquisse des transformations contemporaines. Liées à
un phénomène qui traverse l’histoire, le fait que les chaînes d’interdépendances qui lient les
individus entre eux ne cessent de s’agrandir et de s’approfondir (voir chapitre I).
Pourquoi cette agrandissement ? =) La survie des individus.
Féodalité =) se protéger, avec des vassaux.
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A. Dynamiques historiques.
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Dépend du pouvoir relatif du pvoir relatif des classes sociales dans la société, et des
relations qui vont s’établir entre ces 3 classes et la royauté.
3 classes sociales :
- Paysans
- L’aristocratie
- La bourgeoisie
1. L’aristocratie l’emporte.
Souvent avec l’aide du roi. Dans ce cas, trajectoire de type fasciste. Exemples de la Prusse
et du Japon.
Bourgeoisie démocratie
Aristocratie fascisme
Paysans communisme
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Fort Faible
A B C D
Alliance Alliance Très faible Fort
royauté avec aristocratie integrat° mécanisme
aristocratie avec paysanne d’intégration,
bourgeoise paysans
Fascisme Anarchie, solidaires.
Démocrati fluctuation
Ex : Prusse e du pouvoir Communisme
Les partis
Ex : R-U, Ex : Chine communistes
produisent cette
France, USA avant 1945 appartenance
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Cas de desek :
France et sud des E-U : En France pas connu le même type de sortie de la féodalité. Cas
anglais, les paysans vite devenus des salariés. En France, les paysans deviennent salariés plus
tard. Attendre la nuit du 4 août et l’abolition des privilèges pour sortie de la féodalité et ancien
type relation arist/paysannerie.
Les états esclavagistes du Sud des USA : extrême inégalité, peu propice à la démocratie. Ces
états seront les plus réticents aux avancées démocratiques.
Barr Moore : la démo prend la forme d’une révolution violente. Mettre la paysannerie contre
l’aristocratie.
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Relation équilibrée :
Cas de la GB : Les 2 classes A/Bourgeoisie équilibrées. Ont des ressources suffisantes pour
tenter de contrôler électoralement la paysannerie. Concurrence. Ces 2 classes restent ouvertes
à la paysannerie. Pas de fossé entre paysannerie et aristocratie / bourgeoisie.
==) Intégration de la paysannerie au système politique.
5e trait :
La démocratie suppose une rupture avec le passé de l’ancien régime. Caractere plus ou moins
violent.
Les E-U : rupture avec la Couronne est fondatrice de la démocratie et des Etats-Unis.
Angleterre : alliance Bourgeoisie//A =) démocratie en contrôlant le Roi.
France : la rupture avec l’Ancien régime se fait violement. Explique instabilité.
Démocratie en danger quand cette rupture est violente. Cas de la Terreur en France.
Ne pas faire abstraction des variables culturelles entre les différents pays.
Différence entre G-B, Etats-Unis et France ?
=) La religion.
Héritages différents.
Importance de ces héritages dans les dynamiques démocratiques.
Pour le protestantisme :
Thèse de Tocqueville et la Démocratie en Amérique. L’esprit de religion sur la dynamique
démoc.
Thèse aussi de Max Weber. L’éthique du protestantisme.
Partagée par de nombreux historiens.
Relation entre l’Etat et la société civile.
E-U et G-B.
Société civile : Existence d’une gamme relativement vaste de secteurs sociaux tels que la
famille, des segments ou des groupes de toute espèce (ethniques, professionnels..), des
associations volontaires qui sont autonomes et indépendantes et l’Etat.
Existence d’une dynamique associative de type privé.
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Pour Tocq ce qui illustre la démocratie aux USA =) l’effervescence associative & la capacité
à l’autorégulation de la société. Quand il y a un problème, la société scivile tente de regler ce
problème avant l’Etat, qui n’est pas la seule instance de gouvernement. Série de micro
instances de gouvernement. =) Importance de l’équilibre des pouvoirs. Partage au niveau local
et fédéral. Multiplicité des centres de décision.
Pour les auteurs, cela est largement résultat protestantisme. Pas d’église au sens institutionnel,
multitude de sectes (vocabulaire M. Weber).
Deuxième apport du protestantisme : Fait qu’il refuse institutionnalisation, chaque
croyant entretient relation personnelle avec le texte religieux. ≠ Dans le catholicisme,
médiatisation systématique par le Clergé.
===) Degré très faible de professionnalisation. Plus ouvert et moins contraignant que dans
clergé catholique.
Pour le catholicisme :
Plus complexe. Joue un rôle dans la démocratisation.
Marcel Gauchet : le catholicisme « la religion de la sortie de la religion »
Le christianisme (catholicisme & protestantisme) favorise la distinction entre les affaires de
César et celles de Dieu. Pas possible dans société de type théocratique.
Plus complexe quand examine relation entre Eglise et démocraties en Europe au ... siècle.
En France : Eglise très réticente à l’égard de la reconnaissance de la souveraineté
nationale/populaire.
Eglise refuse très longtemps de reconnaître la souveraineté des citoyens. La souveraineté
appartient à Dieu. Des lors, les élections ne peuvent légitimer.... L’Eglise proche des partis
conservateurs voire contre-révolutionnaires.
Ex : Espagne & Portugal.
A. Le parlementarisme
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L’évolution des courbes, quel que soit l’indicateur choisi ou la circonscription, l’évolution est
symétrique. Plus la démocratie se développe, plus les partis se structurent, plus le degré
d’hétérogénéité décroît.
La base territoriale de chaque parti politique tend à se nationaliser.
Graphique page 11 :
Courbe évolution de la participation électorale dans les différentes circonscriptions.
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Résumé : Avènement des partis politique qui conduit à nationalisation de la vie politique.
- La révolution nationale
Deux lignes de clivages partisans.
Engagée avec la Révolution française, et tend à opposer deux types d’intérêts. Ceux
qui sont favorable à la centralisation de la vie politique, les Jacobins, et ceux qui y sont
opposés, les Girondins principalement.
Période révolutionnaire.
Opposition aussi entre l’Eglise et l’Etat, traduite dans le système de partis politiques.
- La révolution industrielle
Les possédants opposés aux travailleurs.
Le monde urbain opposé au monde rural. Les partis agrariens. Jules Méline.
Ces oppositions structurent un système de parti. Ces mêmes clivages apparaissent
dans tous les pays européens.
- La révolution bolchevique
Impact sur le système de parti, qui modifie un clivage.
Clivage possédants/ travailleurs. Se transforme en deux clivages, au sein des partis de
travailleurs.
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Ces clivages sont également limités. Trois modifications majeures : celles liées aux
révolutions du XVIIIe siècle, celles liées à la révolution industrielle, et celles de la révolution
bolchevique.
C. La démocratie du public.
Le fait que le Parlement ne soit plus l’instance principale de discussion, les partis ne
réussissent plus à canaliser les électeurs.
Phénomène de « dégel ».
Ce qui est important aujourd'hui pour un homme politique et parlementaire =) s’investir dans
le travail de communication, de représentation.
Médiatisation par les images qui détermine les choix électoraux.
Dans la période actuelle, phénomène de la « volatilité électorale » : les électeurs deviennent
de plus en plus infidèles aux partis politiques. Choix devenu conjoncturel, soumis aux images
et aux sondages.
Partis sont disqualifiés dans leur rôle démocratiques.
RQ : En 2004, seulement 17% des Français ont une vue positive du rôle des partis dans la vie
politique et démocratique.
RQ : Quand on prend en compte les 25 pays européens et les futurs entrants la France
apparaît comme un pays qui a le moins confiance dans les partis politiques.
RQ : 60% au Royaume-Uni
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Section II - Eléments pour une histoire des forces politiques françaises (1945
Aujourd'hui)
Origine en fait révolutionnaire : méfiance envers les corps intermédiaires. Loi Le chapelier de
juin 1791 qui interdit la présence de toute médiation des individus avec l’Etat.
Espérance de vie très faible des partis politiques depuis la fin du XIXe siècle. Ne cessent de
changer d’étiquette. Très ≠ aux Etats-Unis.
Extrême versatilité des partis politiques.
Pourquoi ?
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A gauche, l’Union républicaine & la Gauche républicaine. Des parlementaires, mais n’ont
aucun militant.
Au centre, le Centre de gauche
A droite, l’Union des monarchistes qui va vite se scinder fin 1880s en fonction de la nature de
l’allégeance à la famille royale. Le Cendre droit, les Chevaux légers...
1. LE PARTI RADICAL
Le premier parti politique crée le 8 avril 1901. Le parti radical. Le parti « Républicain,
radical et radical-socialiste » au départ.
Hérite de l’idéologie de la gauche républicaine.
Les opportunistes : acceptent la transition entre les années Mac Mahon et la IIIe République.
Républicains centristes.
Les radicaux aller plus loin, notamment dans la laïcisation.
Le parti radical à l’époque très proche de la Franc-maçonnerie.
La parti radical hérite d’une forme organisationnelle larvée, prend la suite du Comité central
d’action républicaine né en 1894 (protoparti).
Devenu en 1895 le Comité d’action pour les réformes républicaines. Donne les bases
organisationnelles au parti radial.
Les principaux leaders du Parti radical sont Clemenceau, Léon Bourgeois (père du
solidarisme) et Edouard Herriot.
1902 : Le P.R connaît une scission. Alors encore un tout petit parti.
A la gauche du parti radical, un autre parti, l’Alliance républicaine démocratique, qui hérite
de la tradition radicale-socialiste.
Figure de René Waldeck Rousseau.
Parti pauvre en militants, mais détient accès à un réseau qui détient des ressources et
notamment connexions avec administration, avec des cadres.
Serge Berstein : écrit l’histoire du parti radical français. Le P.R a du mal a mettre en place
discipline.
2. Le P.R aujourd'hui
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En 1972, le P.r (celui de 1901. Branche droite d’après) se décompose en deux. Nouvelle
scission.
1972 : de la gauche du Parti radical
Scission à gauche Le Mouvement des radicaux de gauche, devenu aujourd'hui le Parti des
radicaux de gauche.
A droite le Parti radical valoisien (siège rue de Valois). Actuel parti de Jean Louis Borloo
& de André Rossigny.
Le Parti radical valoisien aujourd'hui associé à l’Union pour un Mouvement populaire.
Le Parti radical de gauche allié traditionnel du PS depuis 1972.
71 : F. Mitterrand prend la tête du PS. Objectif : affaiblir le Parti communiste et s’allier avec
d’autres partis.
1902 : aussi le Parti socialiste de France (PSDF). Division rapidement = ) Le Parti socialiste
français, rôle majeur, Jaurès et Aristide Brilland.
1902 – 1945 :
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Conclusion générale :
Manque le début…
Partis disposent de ressources suffisantes pour faire campagne. Car issus des grandes classes
sociales. Période début IIIe République. Ploutocratie.
Fonds = espoir d’être élu.
Pas nécessité d’institutionnaliser. Des machines électorales certes, mais plutôt coller affiches
etc.
2. La loi de 1901
Etablit le statut des associations. Votée pour donner statut juridique aux congrégations
religieuses. Met fin à l’anomalie française de l’absence de statut pour les structures
associatives.
Nouveau statut pour les associations religieuses & les partis politiques.
Des que la loi est votée, les partis demandent ce statut.
Cette consécration juridique est encore incomplète. Ne sera complète qu’avec la Constitution
1958.
Article 4 première C française à reconnaître le rôle des partis politiques. Reconnaissance
constitutionnelle.
Deux grands moments dans l’histoire des partis politiques : 1901 & C de 1958.
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