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LA PSYCHOLOGIE SOCIALE

Gustave-Nicolas Fischer
Seuil, collection Points, Paris

Camille-Angelo Aglione 24/12/2011 20 pages


Gustave-Nicolas Fischer | PSYCHOLOGIE SOCIALE

1. INTRODUCTION .................................................................................................. 4

1.1. Partie une .................................................................................................................................. 4

1.2. Partie deux ................................................................................................................................ 4

1.3. Conclusion ................................................................................................................................ 4

2. QU’EST CE QUE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE ? ................................................. 5

2.1. Auguste Comte ........................................................................................................................ 5

2.2. Durkheim ................................................................................................................................... 5

2.3. Marx ........................................................................................................................................... 5

2.4. Tarde .......................................................................................................................................... 5

2.5. Le Bon ........................................................................................................................................ 6

2.6. Wundt ......................................................................................................................................... 6

2.7. Freud .......................................................................................................................................... 6

2.8. Conclusion ................................................................................................................................ 8

3. LE CHAMP DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE ....................................................... 9

3.1. Le développement historique................................................................................................. 9


3.1.1. Triplett ...................................................................................................................................... 9
3.1.2. Autres chercheurs ................................................................................................................. 9
3.1.3. Une nouvelle problématique ............................................................................................. 9
3.1.4. La notion d’attitude ............................................................................................................. 9
3.1.5. La formation des normes sociales ................................................................................... 10
3.1.6. L’étude des groupes .......................................................................................................... 10
3.1.7. L’influence sociale et la conformité................................................................................ 10
3.1.8. Le processus de communication .................................................................................... 10
3.1.9. La théorie de l’attribution.................................................................................................. 10
3.1.10. La théorie de la dissonance cognitive ........................................................................... 10
3.1.11. L’étude des représentations sociales ............................................................................. 10

3.2. Les modèles théoriques ......................................................................................................... 11


3.2.1. La théorie béhavioriste ...................................................................................................... 11
3.2.2. La théorie cognitive ........................................................................................................... 11

3.3. Les méthodes .......................................................................................................................... 11


3.3.1. L’observation et l’entretien ............................................................................................... 11
3.3.2. L’expérimentation............................................................................................................... 12
3.3.3. L’intervention ....................................................................................................................... 13
3.3.4. Petite conclusion................................................................................................................. 13

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4. LA PROBLEMATIQUE INDIVIDU-SOCIETE ......................................................... 15

4.1. Attitudes et comportement social ....................................................................................... 15


4.1.1. La formation des attitudes ................................................................................................ 15
4.1.2. Le rôle des attitudes ........................................................................................................... 15
4.1.3. Instruments de mesure des attitudes .............................................................................. 16

4.2. Personnalité et culture ........................................................................................................... 17

4.3. Socialisation et identité ......................................................................................................... 18

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1. Introduction
L’introduction s’attache, et c’est ce qu’on attend d’elle, à définir les objectifs de ce livre.
Elle commence par une situation, la mort de Mitterand et deux phénomènes, le
recueillement de milliers d’anonymes à travers toute la France sur la tombe de l’homme
politique…
« On peut ainsi saisir d’emblée une dimension essentielle qui et la force du lien social exprimé
par l’attachement de milliers de personnes à un homme ; nous mesurons à quel point
s’entremêlent, au cœur du social, l’individuel et le collectif, les émotions et les rites, les rôles
sociaux et les attachements affectifs. »1
… ainsi que la grande précision dans l’organisation de ses funérailles…
« (…) une société c’est de la culture, c'est-à-dire un ensemble de valeurs partagées qui vont
se manifester (…) sous forme de rituels (…) »
Dès lors l’auteur précise que le but de la psychologie sociale est donc de répondre en gros à
la question suivante : « Qu’est-ce qu’il y a de social dans nos comportements ? »
Gustave-Nicolas Fischer explicite ensuite plus en détail le contenu de ce livre qui s’articule en
trois parties :

1.1. Partie une

a. Présenter le cadre général de la psychologie sociale


b. Spécificité de la psychologie sociale
c. Relation interindividu-société

1.2. Partie deux

« Partie qui sera consacrée aux grandes questions étudiées par la psychologie sociale »
Je ne vois pas l’intérêt de noter ici ce qui figure déjà dans la table des matières ☺

1.3. Conclusion

« Ce livre atteindra son but et aura son utilité s’il permet au lecteur d’avoir une meilleure
compréhension de la vie sociale et de lui-même en tant qu’être social habité par les
mécanismes qui seront abordés ici. »2

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2. Qu’est ce que la psychologie sociale ?


« L’homme est un animal social », vision apparue au cours du XIXe siècle avec l’émergence
des sciences humaines.
« (…) un nouveau savoir s’élabore sur le social comme réalité extérieure à nous, mais aussi
comme réalité intérieure en nous. »1

2.1. Auguste Comte

Est considéré comme l’inventeur du terme de sociologie. Il « présente l’homme social à


l’intérieur d’un cadre qui est essentiellement celui du groupe (…) ». La société est donc
composée comme une machine réglée par un certains nombres de codes, correspondants
à trois états distincts dans l’histoire : l’état théologique, métaphysique et positif. Ces trois états
montrent l’évolution de la nature humaine. Mais dans l’état positif, l’homme social est
influencé par la société, il ne lui est cependant pas enchaîné et est libre de rester passif face
à ses changements, il est un « être immergé dans l’histoire de l’humanité, mais également un
être de croyance. »

2.2. Durkheim

Considère que la société n’est pas la somme d’individus pris isolément, mais qu’elle possède
une structure et une dynamique qui lui est propre. Deux phénomènes la traversent : la
conscience collective et la division du travail.
L’étude de la société se base sur l’analyse du fait social et le critère objectif permettant de
l’identifier, c’est la contrainte.i
Pour étudier la société, Durkheim désire en outre se débarrasser des idées toutes faites, avoir
une vision « du dehors ».
La conception de Durkheim a permis à la psychologie sociale de mettre l’accent sur deux
pôles : la sociologie et la psychologie.

2.3. Marx

Pour Marx, l’homme n’existe pas en dehors de la société, c’est elle qui le compose et il est
aliéné puisqu’il ne peut agir en dehors du cadre sociétaire. De plus la société est organisée
en classes, ce qui implique une lutte entre les différents membres des différentes classes.

2.4. Tarde

Aborde la sociologie sous un aspect psychologique. Pour lui la société se construit à partir de
phénomènes psychiques communs aux hommes et c’est de cette analogie que naît une
société. Il va même jusqu’à définir le fonctionnement de ces comportements psychique, les
séparant en deux groupes, le premier étant l’invention, processus de création des idées
nouvelles et l’imitation, qui les diffusent.

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Selon Tarde, les individus1 imitent « ceux qui à leur yeux ont du pouvoir, du prestige, un statut
supérieur.
« En France, on peut dire que c’est avec les travaux de Tarde que la psychologie sociale est
née. »

2.5. Le Bon

Se penche surtout sur l’étude de la foule. Selon lui elle possède une âme qui lui est propre,
dans la mesure où l’homme sait la reconnaître et elle interagit avec lui dans la mesure où il
ne se comporte pas de la même manière lorsqu’il en fait partie.
« Le Bon [avec ses théories sur la foule] apporte une explication psychologique à des
phénomènes collectifs, relativement indépendants des caractéristiques individuelles de
chacun. »

2.6. Wundt

« La psychologie scientifique comporte deux branches essentielles : la psychologie


expérimentale et la psychologie des peuples ; cette dernière porte sur la description et
l’explication de la formation des langues, des mythes et des mœurs, etc., c'est-à-dire la
formation des fonctions psychiques supérieures. »
« L’intérêt essentiel de la conception de Wundt a été de montrer que la psychologie est
confrontée à des phénomènes qui prennent leur source (…) dans l’esprit d’un peuple ou
d’une nation (…). »

2.7. Freud

Va analyser deux phénomènes : le tabou et le totémisme.


Le tabou représente un ensemble d’interdits qui fondent le devoir et la conscience morale,
pour lui, « les tabous masquent des désirs refoulés, donc devenus inconscients ».
Quant au totem « objet ou être vivant (…) considéré souvent comme un ancêtre commun et
qui sert de symbole pour l’unité du clan » il remplace le père dans les société qui l’on
supprimé.
Cette transmission des interdits d’une génération à l’autre, qui est en fait « une répression des
pulsions », permet à Freud de dire que « nous pouvons traiter les peuple de la même manière
que l’individu névrosé ».
Freud portera également son attention sur ce qu’il qualifiera de « foules hautement
organisées, durables et artificielles », à savoir l’église et l’armée.
Il considère que le fonctionnement de tout organisme « repose sur une illusion fondamentale,
à savoir que tous les membres de l’institution, pensent que le chef les aime d’un amour
égal ». Les membres de l’institution s’y identifient également, le chef devient ainsi « la figure
de l’idéal du moi ».
Freud analyse également le comportement entre les membres, qui selon lui est régit selon
des liens affectifs désexualisés.
« À travers son étude sur les structures organisées, Freud apporte un éclairage sur le
fonctionnement social en l’expliquant par des processus psychiques inconscients, tels que

1On peut parler d’individus dans le cas de Tarde, puisque l’homme est inséré dans une société, il n’y est
pas enchaîné ou même composée par elle, comme vu précédemment.

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l’identification ; il présente ainsi une compréhension de la vie collective à partir de


l’importance des mécanismes. »

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2.8. Conclusion

La psychologie sociale « analyse l’homme dans sa réalité d’être social ». Elle ne noue pas
psychologie et sociologie, car ces deux composants, comme observés par les chercheurs
présentés aux pages précédentes, coexistent déjà naturellement.
Moscovici (1984) définira d’ailleurs la psychologie social comme étant « une science du
conflit entre l’individu et la société », conflit car ces deux notions interagissent, c'est-à-dire
qu’elles s’influences mutuellement en permanence.
La psychologie sociale considère également que les relations sociales sont organisées, par
des constructions cognitives qui s’expriment en terme de croyances.
Si les quelques pages résumées ci-dessus s’attachent à expliciter la psychologie sociale, ce
n’est pas pour délimiter son champs d’action, mais pour la différencier des approches
psychologiques centrées sur l’individu et sociologique, centrée sur le fonctionnement social,
pour en démontrer le caractère englobant, puisque la psychologie sociale utilise ces deux
approches, sans les séparer dans son résonnement.
Le savoir sur l’homme est donc différents des autres sciences, c’est la conclusion de ce
chapitre.

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3. Le champ de la psychologie sociale


3.1. Le développement historique

La psychologie sociale est une science jeunes, née au cours du XXe siècle, elle a connu ses
débuts aux Etats-Unis. La première expérience psychosociale est attribuée à Triplett.

3.1.1. Triplett
En menant une expérience sur des enfants à qui il avait donné une canne à pêche, il a
remarqué que ceux-ci remontaient leur ligne plus rapidement lorsqu’ils étaient en groupe
que seuls. De même que les cyclistes donnent de meilleurs résultats lorsqu’ils courent en
équipe que lorsqu’ils le font seuls.
Triplett élabore à partir de ces expériences un concept, celui de la dynamogénie, selon
lequel « la présence d’autrui peut servir de facilitation et peut améliorer en conséquence la
performance ».

3.1.2. Autres chercheurs


Ils sont deux, le psychologue Mc Dougall et le sociologue Ross. Il est assez emblématique de
voir que les premiers travaux en psychologie sociale sont l’œuvre d’un sociologue et d’un
psychologue.
Pour Mc Dougall, les comportements sociaux sont essentiellement l’œuvre d’instincts, « c’est
donc à eux qu’il faut recourir pour chercher l’explication des comportements et s’il on veut
les modifier ».

3.1.3. Une nouvelle problématique


Au-delà des critiques soulevées par les premiers travaux en psychologie sociales, le plus
intéressant est l’apparition d’une nouvelle problématique « celui des relations entre l’individu
et la société ». Mais aucune branche jusqu’alors n’était en mesure de les combiner, comme
vu dans le chapitre précédant, puisque la science séparait chacun de ces concept, les
rendant indépendant l’un par rapport à l’autre.
Dans les grandes lignes, la psychologie sociale s’est donc véritablement développée dans les
années vingt et quarante, sur la base de trois principes, exposés ci-dessous.

3.1.4. La notion d’attitude


« La notion d’attitude est apparue en psychologie sociale à partir de 1918 à travers une
étude de Thomas et Znaniechki . » Ces deux chercheurs étudièrent les correspondances
écrites entre des immigrés polonais aux Etats-Unis avec leur famille restée au pays.
Ces études démontrèrent le changement d’attitude que les individus opérèrent vis-à-vis de
leur milieu d’une part et vis-à-vis de leur famille d’une autre.
Reprit par Allport en 1935, la notion d’attitude fut décrite comme « une disposition mentale et
nerveuse organisée par l’expérience et qui exerce une influence directrice ou dynamique sur
les réactions de l’individu envers tous les objets et toutes les situations qui s’y rapportent ».
Ce concept va ensuite rapidement s’organiser par le développement de techniques
d’observation, Thurstone en 1932 utilisera ainsi les premières échelles d’attitude.
« Les études sur les attitudes vont dégager à cette époque un autre concept qui lui est
associé, celui d’opinion. (…) L’opinion est l’expression de l’attitude en tant qu’elle révèle les
dispositions mentales sur lesquelles elle s’appuie. »

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3.1.5. La formation des normes sociales


C’est Sherif en 1936 qui mènera la première expérience sur la formation des normes sociales.
Selon Fischer, les normes sont « des effets de l’interaction sociale (sans interaction par besoin
de norme c’est logique) et désignent les pressions existant dans un groupe et qui vont peser
non seulement sur le comportement (on se comporte selon les normes), mais sur la
signification que les individus accordent à une situation donnée (c’est bien, c’est mal). » Les
parenthèses sont des ajouts à la citation.

3.1.6. L’étude des groupes


L’étude des groupes est devenue « un des domaines de recherche les plus importants en
psychologie sociale. Parce qu’ils sont facilement observables et permettent d’observer les
interactions entre individus.
Lewin introduit la notion de dynamique des groupe (troisième concept). Il est un des premiers
à « proposer une théorie générale du comportement social en considérant les conduites
individuelles ou sociales et l’environnement dans lequel elles se déroulent comme un système
interdépendant ». Autrement dit, le comportement d’un individu est non seulement influencé
par le groupe, mais il influence également la façon de se comporter des autres membres du
groupe.
De ce constat on peut donc influer que le milieu peut influencer l’individu et observer sa
réaction face à ce milieu. Ce que Lewin fit en observant plusieurs groupes d’enfants violents
placés dans différents milieux (permissifs, autoritaires, etc.).

3.1.7. L’influence sociale et la conformité


Un membre d’un groupe a tendance à modifier son jugement personnel en faveur de la
majorité. Cette tendance mène à la conformité.
Plus qu’une tendance, le groupe exerce une pression sur le membre.
Cette perspective fut observée par Ash et Milgram, dans le cadre de deux études différentes
qui seront présentées en détail plus loin.

3.1.8. Le processus de communication


Rien de très intéressant à ce sujet, si ce n’est que les études en psychologie sociales ont
portés sur les modes et réseau de communication au sein d’un groupe et l’influence ou
l’importance que le choix d’un ces modes avait.

3.1.9. La théorie de l’attribution


Théorie développée par Heider, aussi appelée psychologie naïve qui affirme que nous
tendons à appréhender les comportements en leur appliquant des notions de causalité nous
permettant de structurer ce qui ne l’est pas et prédire également.

3.1.10. La théorie de la dissonance cognitive


Affirme qu’un individu « n’aime pas se trouver dans des situations de conflit cognitif entre les
informations dont il dispose par expérience personnel ou par conviction et les informations
données par l’environnement social. En conséquence, il fait tout pour réduire les tensions
intérieures produites par de telles situations. »

3.1.11. L’étude des représentations sociales


Développée par Moscovici, ce chercheur français a étudié la psychologie et la manière
dont elle était comprise par les individus qui composent une société. À partir de là, il traite
des processus cognitifs qui se mettent en place chez les individus pour qu’ils puisse organiser
leurs idées et se représenter la réalité et éventuellement agir sur elle.

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3.2. Les modèles théoriques

« Une théorie sera une façon d’organiser le savoir portant sur les phénomènes sociaux de
manière à les expliquer en des termes généralisables »
« Les théories ne tombent pas du ciel ; elles sont l’expression d’une manière de comprendre
les phénomènes sociaux suivant les caractéristiques de la société à un moment donné. »
L’auteur va dès lors s’attacher à décrire les différents courants scientifiques qui ont participés
au développement de la psychologie sociale (alors qu’il l’a fait avant en se basant sur les
auteurs).

3.2.1. La théorie béhavioriste


Théorie dominante dans les années 80, ses principaux représentants sont Pavlov, Watson et
Skinner. Le béhaviorisme postule qu’un individu ne fait que réagir aux stimulis émanant de
l’environnement dans lequel il est. La psychologie sociale a reprit, avec plus ou moins de
liberté, et a posé que « le comportement social dépend directement de l’action du milieu et
de sa réaction à lui ». On peut donc expliquer le comportement social si l’on connaît les
conditions dans lesquelles un individu vit.
En allant plus loin, on peut même classifier les stimuli selon l’influence qu’ils ont sur un individu
et théoriser ainsi le comportement social de manière schématique.
Si cette conception a eu un large succès, en partie parce qu’elle permettait justement de
poser un modèle théorique sur le comportement social, elle a été largement abandonnée,
car trop schématique justement et portant une vision mécanique sur les relations et
comportements sociaux.

3.2.2. La théorie cognitive


« Ce modèle considère que le comportement social ne dépend lus seulement des influences
extérieures, mais processus mentaux, c'est-à-dire de la façon dont un individu intègre dans
un appareil psychique les éléments d’informations du milieu en les traitant suivant des modes
opératoires complexes lui permettant de comprendre la réalité sociale et de lui conférer des
significations. »
Ce modèle, dont le principal représentant fût Lewin, s’inspira fortement de la théorie de la
Gestalt.
Il fut transformé au cours du temps, les théories actuelles « mettant d’avantage l’accent sur
les processus de traitement et d’intégrations des informations par un système
psychologique… » Autrement dit, les modèles actuels mettent d’avantage l’accent sur ce
qui se passe entre la boîte noir et l’extérieur, alors qu’avant ils mettaient l’accent sur la boite
noire elle-même.

3.3. Les méthodes

Comme dans les autres sciences, la psychologie sociale dispose d’une série de méthodes
qu’elle applique afin de rendre ses recherches et les résultats qui en découlent, le plus
objectifs possibles. Fischer s’attache à en décrire (longuement) trois.

3.3.1. L’observation et l’entretien


Le but de l’observation et de l’entretien est de « nous informer et recueillir des données
auprès d’autrui ». Ces activités ne deviennent scientifiques que lorsqu’elles sont menées de
manière systématique.

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L’observation premièrement. Elle met en relation le chercheur avec le sujet qu’il étudie, dans
ce cas, la simple présence du chercheur peut influencer les réponses ou le comportement
du sujet qu’il étudie. Pour éviter cela, le chercheur peut également observer sans être vu, par
le biais de caméra invisible par exemple, ou en ne dévoilant pas son rôle tout de suite.
L’observation permet d’obtenir des informations plus qualitatives que quantitatives.
Il existe également un troisième type d’observation, c’est l’observation participante, dans
celle-ci, le chercheur partage l’expérience du sujet qu’il étudie (on se référera aux exemples
de Farinaz Fassia-Recrosio).
L’objectivité d’une telle démarche est plus ou moins assurée par la prise de notes par le
chercheur sur le terrain, une prise de notes qui peut se faire en suivant différents modèles
développés dans ce but, mais qui doit toujours rendre compte des cinq aspects suivants :
Caractéristiques des sujets
Composants du contexte
Le but de l’activité considérée
Les modalités d’expression du comportement social
La durée et la fréquence de la situation observée
Un autre moyen de récolter des données sur un sujet ou un milieu que l’on étudie, est
l’entretien.
L’entretien permet de récolter des informations sur les faits, mais également sur les opinions
du sujet observé, il s’agit alors de bien les séparer.
Tout comme l’observation, il existe plusieurs formes d’entretiens. La première est l’entretien
structuré ou directif, il est le plus souvent réalisé à partir d’un questionnaire.
L’entretien semi-directif permet au sujet d’organiser ses réponses autours de questions qui
posent être fermées.
L’entretien non standardisé est plus libre, il se compose d’une discussion libre, qui peut être
centrée sur un sujet.1
L’entretien non directif est quant à lui encore plus libre, le but étant de laisser le sujet orienter
et organiser lui-même l’entretien. Dans ce type de rapports, le chercheur doit avoir une
attitude bienveillante et une relation de confiance doit se créer entre lui et l’interviewé.
L’auteur conclut ce petit tour d’horizon des différents type d’entretiens, en rappelant qu’ils
ne sont qu’une phase de la recherche, il s’agira ensuite d’analyser les réponses et les
inclurent dans la recherche à proprement parler.

3.3.2. L’expérimentation
L’expérimentation permet au chercheur de lier une cause à un effet. La manière de faire est
la suivante. Le chercheur intègre une variante dépendante et la lie à une variable
indépendante. La variable dépendante est celle construite de toute part par
l’expérimentateur, la variable indépendante est la réaction du sujet à cette variable.
« La méthode expérimentale monte comment une variable indépendante détermine la
variable dépendante ; cette condition permet d’établir une relation de cause à effet dans
l’étude d’un phénomène ».
L’expérimentation peut être réalisée en situation réelle ou en laboratoire, l’expérimentation
en milieu réel est cependant peu utilisée, car le nombre de variables parasites qui pourraient
entrer en jeu est trop important.

1Il existe également un type d’entretien qui est l’entretien clinique, son détail ne m’apparaissait pas
utile ici.

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L’auteur conclut sur la dimension éthique de cette méthode de recherche. En effet, si au


départ aucune règle éthique n’était appliquée à l’expérimentation, en France et de
manière générale, la législation se met en place. Elle impose entre autre, d’informer le sujet
sur l’objet de la recherche, ou si cet objet doit être inconnu du sujet pour le bon déroulement
de la recherche, il doit être informé qu’il est observé et lorsque la phase d’observation est
terminée, les objectifs doivent être dévoilé.
Malgré ces quelques directives un peu contraignantes, l’expérimentation reste la méthode
numéro une en psychologie sociale, à tel point, souligne Fischer, que Moscovici la définit tout
entière comme une science expérimentale.

3.3.3. L’intervention
Le cours d’Arlette Mottaz-Barand nous apprenait qu’une recherche scientifique pouvait avoir
deux visées différentes :
Motivation pratique: Besoin d’intervention sur la réalité
Motivation théorique: Besoin de comprendre la réalité
Or, en psychologie sociale également, il existe une variable pratique, c’est ce que Fischer a
regroupé sous la dénomination d’intervention.
L’intervention en psychologie sociale ne se borne donc plus à observer, mais cherche à
transformer, à agir sur l’individu pour modifier ses comportements sociaux. Les méthodes
développées à cet effet remonte à Lewin, dans le cadre d’un courant appelé « recherche-
action ».
La « recherche-action » partait du principe que « ni l’enquête, ni l’expérimentation ne
permettent d’accéder aux différents aspects de la réalité sociale, car ces deux méthodes
sont trop éloignées des conduites humaines concrètes. »
Elle se proposait alors de remplacer ces deux méthodes par une troisième alternative qui
était d’agir sur le terrain et donc « prendre en compte simultanément les exigences de la
recherche les processus de changement ».
Selon la théorie du changement, qui accompagne ce courant « recherche-action », les
différents membres qui composent une société évoluent entre des états de tension
permanents. Le psychosociologue qui souhaite agir sur le comportement de ces acteurs n’a
donc qu’à supprimer les facteurs source de ces tensions ou au contraire les renforcer, afin
que le changement s’opère.
Autre méthode développée, il s’agit du changement planifié. Il s’agit « d’une méthodologie
de résolution de problèmes en vue d’accroître les capacités d’adaptation d’un système ».
Cette méthodologie postule que « les comportement de résolution du problème doivent être
coopératifs, centrés sur la tâche et non sur le prestige, avoir une fonction éducative ou
thérapeutique et utiliser des canaux de communication internes qui facilitent la prise de
décision ». Quand à la démarche, elle s’opère par le biais d’un psychosociologue, dont la
tâche principale est de « rendre manifeste ce qui est latent pour permettre au groupe de
faire face », une sorte d’empêcheur de tourner en rond qui met le groupe face à la réalité.
Finalement, les méthodes de formation par les groupes, représentent la troisième voie pour
l’intervention en science psychologique. Selon cette théorie, les groupes possèdent eux-
mêmes la faculté d’évoluer et régler des situation. Dans cette théorie, le groupe est une
étape, qui permettra ensuite à l’individu d’agir de manière plus large. Lors d’un conflit dans
une entreprise par exemple, on divisera les équipes en petits groupes de paroles, animés par
un psychosociologue. Ce dernier ne servira que d’animateur, il veillera à ce que chacun
puisse s’exprimer, mais la parole et les sujets abordés seront laissés libres aux choix des
membres du groupe.

3.3.4. Petite conclusion

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La psychologie sociale apparaît donc, par la diversité de ses méthodes, comme une science
théorique, productrice de connaissances, mais également une science pratique, capable
de donner des outils pour agir sur le comportement humain.

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4. La problématique individu-société
« Les sciences humaines et sociales ont longtemps développé des analyses basées sur une
opposition entre individu et société. »
En psychologie sociale, cette opposition est remise en cause, « l’individu n’est pas une entité
extérieure à la société, ni la société une donnée extérieure à l’individu ». Elias (1991) en
donne la définition suivante : « le concept d’individu se réfère à des hommes
interdépendants, mais au singulier, et le concept de société à des hommes interdépendants,
mais au pluriel ».
L’homme est donc à la fois une source de potentialités dont il se sert pour s’adapter aux
différentes pression qu’exerce sont milieu, il n’est donc pas uniquement un déterminé, ni
uniquement réactif (respectivement théories cognitive et behavioriste), mais un savant
mélange des deux.
L’approche psychosociale prend en compte ces deux aspects pour mener sa démarche,
pour ce faire, Fischer se propose de présenter trois aspects complémentaires, allant dans le
sens de cette interdépendance individu-société.

4.1. Attitudes et comportement social

« Le concept d’attitude a été introduit en psychologie sociale pour désigner un état d’esprit
de l’individu à l’égard d’une valeur sociale ».
La valeur sociale est l’organisation entre une organisation sociale et un individu (qui
interagissent entre eux, comme présenté en introduction à ce chapitre).
Allport définira le concept comme étant « une disposition mentale et neurologique tirant son
organisation de l’expérience et exerçant une influence directrice ou dynamique sur les
réactions de l’individu envers tous les objets et toutes les situations qui s’y rapportent ». En
d’autres termes, le concept d’attitude en psychologie sociale prend appui sur la part
d’activité de l’individu et la part d’activité du milieu sur l’homme.
Partant de ce principe, la psychologie sociale a caractérisé l’attitude selon trois
composantes :
affective : « une attitude n’est pas un état d’esprit neutre », le sujet se positionne face à
un objet
cognitive : « opinions et croyance d’un sujet concernant un aspect de la réalité sociale »
comportementale ou conative : porte sur les intentions du sujet

4.1.1. La formation des attitudes


D’une part elle est le résultat de l’influence du milieu sur le sujet, il y a un apprentissage des
attitudes, selon le milieu dans lequel évolue le sujet (un enfant qui grandit dans les beaux
quartiers de Londres ou à Bombay n’adoptera pas les mêmes attitudes), mais encore une
fois, le milieu n’est pas seul en jeu. La formation des attitudes dépend donc également de la
cognition des individus, c'est-à-dire de la manière dont ils se représentent la réalité.

4.1.2. Le rôle des attitudes


L’adaptation est le rôle essentiel des attitudes, « toute attitude est une manière de s’ajuster à
la réalité en dirigeant le sujet vers les valeurs désirables du milieu ».

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Mais les attitudes comportent également une fonction de connaissance et d’ajustement,


dans ce cas elles ne servent pas … ???????????????????????????????????’’ (e-mail
envoyé à ce sujet).
« Si l’étude des attitudes a connu nu tel intérêt en psychologie sociale, c’est parce que l’on
considérait que l’attitude avait un lien avec le comportement ; une telle relation repose sur
l’hypothèse qu’en connaissant les attitudes d’un individu sur telle ou telle question, on
pourrait prévoir son comportement. »
Malgré certains travaux de La Pierre (1934), qui parcouru les Etats-Unis de restaurants en
hôtels avec deux étudiants chinois (exemple en page 63), qui confirmèrent cette théorie,
d’autres recherches aboutirent sur des conclusions différentes, à savoir que « les attitudes ne
constituaient pas des indicateurs fiables pour prévoir le comportement ».
Les recherches furent dès lors réorientées et d’autres variables durent entrer en jeu. Une
nouvelle donnée fut la constatation qu’une attitude correspondrait plus au comportement si
l’on observe des situations précises.
Il y a également un facteur d’intensité à prendre en compte, si l’attitude est plus intense,
alors le comportement qui l’accompagne sera plus dépendant de celle-ci.
Une des questions soulevée par ces constatations fut celle du changement d’attitude, mais
n’ayant pas très bien compris le principe, le mieux est de vous renvoyer à la page 65 du livre
de Fischer et passer au point suivant.

4.1.3. Instruments de mesure des attitudes


« Une échelle d’attitudes peut ainsi se définir comme une série de propositions ou de
questions destinées à connaître les principales dimension que comporte une attitude, à
savoir sa direction, son degré, son intensité, sa cohérence et sa saillie (…). »
Revenons en détail sur ces différentes notions :
a) La direction : « orientation prise par une attitude envers un objet donné, sommes nous pour
ou contre l’homosexualité. »
b) Le degré : « c’est le niveau auquel une attitude s’exprime par rapport à un objet, sommes-
nous pour ou contre la légalisation du mariage homosexuel ? »
c) L’intensité : « c’est la force prise par une attitude ; cet aspect montre que degré et
intensité son liés, combien tel ou tel sujet nous tiens à cœur par exemple. »
d) La cohérence : « c’est l’accord entre divers aspects de l’expression de ces attitudes,
sommes nous d’accord avec la peine de mort uniquement pour quelqu’un qui a tué ou
également pour quelqu’un qui a volé par exemple. »
e) La saillie : « c’est la mise en exergue d’une attitude donnée : notre attitude politique
s’exprime-t-elle de la même façon si nous sommes pour ou contre le gouvernement en
place. »
« Une échelle d’attitudes est donc la construction d’un questionnaire sur un sujet donné à
partir de cs différentes dimensions. »
Pour réaliser une échelle d’attitudes, Fischer propose trois méthodes.
L’échelle des distances sociales de Bogardus
On donne une série de propositions et le sondé doit se situé sur une échelle par rapport à la
question. En cochant tout à gauche il l’accepte totalement, tout à droite, il la rejette.
L’échelle de Thurstone

Camille-Angelo Aglione 16/20


Gustave-Nicolas Fischer | PSYCHOLOGIE SOCIALE

On donne une série de propositions. Si le sondé les accepte il marque un rond à-côté, s’il les
rejette une croix, s’il n’arrive pas à se déterminer il note un point d’interrogation.1

Échelle de Likert
Plus ou moins le même principe que l’échelle de Bogardus, avec des échelles sur lesquelles
doit se positionner le sondé.

4.2. Personnalité et culture

« De quelle manière la personnalité est modifiée par la culture dans laquelle vit un individu ? »
D’après Fischer, la personnalité est donc ce qui est stable chez un individu, par extension, elle
permet même de prédire ses actes.
« Lorsque l’on parle de personnalité, on désigne un ensemble de traits qui sont propres à un
individu et qui se traduisent en un style de conduite qui servira à le reconnaître. »
« Le terme de culture désigne un semble de savoirs et de pratiques déterminés pars des
normes et de valeurs sociales partagées par un groupe. (…) Une culture est le mode de vie
d’un peuple, alors qu’une société est l’ensemble organisé d’individus qui suivent un mode de
vie donnée »
En partant de ces différentes définitions, il a été établi que la culture pouvait être également
décrite comme une personnalité de base, une sorte de chablon sur lequel chacun des
individus broderait ses propres expériences et attitudes. Cela ne revient pas à dire que nous
ne faisons qu’ajouter notre propre personnalité à un donné, nous participons également à sa
modification, cependant nous nous distinguons en tant qu’individus vivant dans une culture
européenne par certaines de nos attitudes, croyances et normes, par un style de vie comme
le dit Fischer.
La base de cette culture, nous est donnée par les institutions primaires, à savoir la famille, qui
fonctionne selon ses règles, son système d’éducation, etc. mais cette institution primaire va à
son tour influencer les institutions secondaire, etc. Il y a donc interactivité entre les différentes
institutions.
Fort de ce constat, il est possible de dégager une autre valeur à la culture, c’est son rôle
d’apprentissage social ou autrement dit « opérer l’intégration de l’individu dans le milieu
social ». Pour le comprendre, Fischer présente l’exemple de l’immigration :
Cette recherche, menée par Berry (1989 et 1991) démontre qu’un étranger qui arrive dans un
pays procède à une acculturation, une acculturation qui peut se passer de différentes
manières et donc avoir différents résultats :
a) Assimilation : Abandon de la culture d’origine au profit de celle du pays d’accueil. C’est le
modèle français, l’étranger est « absorbé par le milieu social ».
b) Intégration : Conservation de l’identité d’origine, mais transformation de certaines
attitudes en fonction du milieu d’accueil (exemple des italiens en Suisse, qui ne ressemblent
ni aux Italiens d’Italie, ni aux Suisses).
c) Séparation/Ségrégation : La séparation, c’est le choix de l’étranger, qui conserve sa
culture d’origine et n’opère aucun changement malgré son changement d’environnement.
La ségrégation c’est la mise à ban des étrangers, la ghettoïsation, c’est le même processus,
mais dans ce cas on refuse aux étrangers la possibilité de modifier leur culture.
d) La marginalisation : Plus ou moins pareil que la séparation, mais dans ce cas, l’immigré ne
cherche pas à avoir une vie sociale, ce choix se traduit par un repli et une perte de repère

1
Exemple en pages 67-68

Camille-Angelo Aglione 17/20


Gustave-Nicolas Fischer | PSYCHOLOGIE SOCIALE

identitaires (puisque l’immigré ne cohabite plus avec d’autres étrangers comme lui et
n’interagit pas avec la société d’accueil).
Fischer reconnaît tout de même que l’intégration ne relève pas toujours du seul choix de
l’immigré mais également des « caractéristiques socio-économico-juridico-culturelles des
contextes d’accueil » du milieu dans lequel il arrive.
L’exemple de l’immigration permet donc d’illustrer l’interdépendance qui existe entre la
société et les individus, en montrant la part de responsabilité de chacun des deux acteurs
dans les processus sociaux.

4.3. Socialisation et identité

« La socialisation s’opère essentiellement au cours de l’enfance et de l’adolescence ; la


majorité des travaux retient cette période comme décisive, même s’il s’agit d’un
phénomène qui se développe tout au long de la vie. »
Fischer insiste sur un des trois points de vue étudiés dans le cadre des phénomènes de
socialisation, il s’agit de l’apprentissage social. Il s’agit de « l’imitation d’un modèle ou
l’adoption d’une rôle, par lesquels l’enfant s’approprie et intériorise des formes de conduites
qui lui sont proposées ou/et imposées par des figures de référence ou par le milieu social. »
Le premier constat, découlant des expériences de Bandura, est que les enfants suivent un
modèle d’imitation, il leur suffit pour cela d’être acteur d’une situation ou un comportement
est valorisé pour qu’ils l’adoptent par la suite. L’exposition à des films où la violence est
récompensée peut donc avoir un effet réel sur le développement d’un enfant, qui intégrera
la violence comme comportement bon à adopter.
Concernant le rôle, Fischer illustrera le thème par l’apprentissage social déterminé selon le
genre de l’enfant. Mais avant de le faire, il pose le cadre théorique concernant cette notion.
Pour commencer, le rôle est définit comme « une façon d’évaluer la réponse individuelle à
un modèle culturel donné (…) », ainsi le rôle est une réaction d’un individu face à une série
de norme, mais le rôle n’est pas déterminé en soit par la société, puisque la manière de jouer
un rôle est directement liée à la manière dont son auteur le perçoit.
En ce qui concerne le genre, le rôle homme/femme est d’abord déterminé par les parents,
ce sont eux qui vont projeter le genre sur leur enfant, par une série d’attentes quant à son
comportement ainsi qu’un traitement différent selon qu’il soit une fille ou un garçon. L’enfant
est donc « dès sa naissance dans un univers social où préexistent des normes et des
représentations sur ce qu’est un garçon ou une fille ainsi que sur la façon approuvée
socialement d’exprimer de tels comportements ».
La différenciation va ensuite amener les enfants à progressivement s’identifier à leur sexe et
donc jouer un rôle qui y correspond. Plus cette définition est claire pour l’enfant et donc plus
son rôle li semble être le bon comportement à avoir, plus celui-ci aura une estime de lui-
même qui sera élevée.
De ces différents constats et théories, on peut amener les conclusions suivantes :
Le processus de différentiation homme/femme est premièrement amené par les parents.
La différentiation sociale se joue au travers de la valorisation de certains types de
comportements selon le genre de leur acteur. L’agressivité sera par exemple signe de virilité
pour l’homme et connotée négativement pour une fille.
Enfin la différentiation homme/femme participe à la construction pour un individu d’une
identité qui sera « la synthèse réalisée à l’intérieur de soi entre le psychologique et le social et
peut être saisie à travers la façon dont chacun se définit et se perçoit comme être unique.
(…) C’est le Soi c'est-à-dire le sentiment de qui je suis ».
C’est justement le point que Fischer va ensuite traiter, celui de l’identité.

Camille-Angelo Aglione 18/20


Gustave-Nicolas Fischer | PSYCHOLOGIE SOCIALE

Premièrement l’auteur tient à rappeler que l’identité est prédéfinie par les normes d’une
société, c'est-à-dire par un certain nombre de base idéologiques et d’un contexte culturel
sous-jacent, ce qui implique que les théories qui en découlent sont nécessairement relatives
et culturellement déterminées.
Le Soi, ou identité sociale (nous avons vu précédemment que les deux termes étaient
synonymes) sont donc la définition que se donne un individu à partir d’autrui. Mead
distinguera dans ce processus deux relations entre les instances, qu’il appellera le « Je » et le
« Moi », le Je étant ce qui est propre à chacun, le Moi correspondant à l’intériorisation des
normes sociales.
Le Soi, toujours selon Mead, « constitue une sorte de miroir dans lequel se reflètent les opinions
d’autrui », ou comme le dit Erikson, lorsqu’il parle de l’identité : « un ensemble de
caractéristiques qu’un individu considère comme siennes ».
Cette identité peut s’exprimer, de plusieurs manières, la plus courant étant la représentation
de soi, c'est-à-dire « la façon dont un individu se catégorise ou se définit (…) constitué de
sentiments positifs ou négatifs, les positifs étant l’estime de soi ». L’estime de soi se sépare
encore en deux, elle est duale dans le sens où elle est à la fois de notre ressort, mais
également de l’approbation sociale extérieure.
Nous recherchons sans cesse des indices pour nous assurer du bien fondé de notre sentiment
à notre égard, cependant si les recherches que nous menons sur notre identité servent à
capter l’image que les autres ont de nous, elle le sont principalement dans le but de
consolider celle que nous nous faisons de nous-mêmes. Une expérience menée sur des
étudiants, mis ainsi à jour une série de stratégies que nous adoptons afin de maintenir et
conserver notre identité. Le détail de cette expérience se trouve en page 84.
« Fondamentalement, nous avons tendance à rechercher des informations qui nous rassurent
plutôt que d’essayer de saisir les diverses données fournies par la perception d’autrui à notre
sujet. »
Du point de vue des interactions, nous mettons en scène notre identité, c’est là toute la
conception de Goffman qui considère la vie comme un grand théâtre dans lequel nous
jouons un rôle, en présentant à autrui qui nous sommes, mais en même temps nous
recherchons toujours à capter en retour ce que notre public a reçu. Nous le voyons donc,
nous ne sommes jamais entièrement maître de notre identité.

Camille-Angelo Aglione 19/20


Gustave-Nicolas Fischer | PSYCHOLOGIE SOCIALE

D O
définition des notions .............................................. 4 objectivité ................................................................. 5

I P
indicateurs ................................................................ 4 problème ..............................................................4, 5
intuition ...................................................................... 5

R
J
rupture épistémologique ....................................... 5
jugement de valeur ................................................ 6

T
M
terrain ........................................................................ 7
motivation pratique ................................................ 3
motivation théorique .............................................. 3

N
niveau de conscience ........................................... 4
normal ....................................................................... 6
normes .................................................... Voir normal

iLa contrainte, ce sont les manières d’être, des comportements qui s’imposent à nous et qui nous
exposent à des sanctions si nous les transgressons. (p.19)

Camille-Angelo Aglione 20/20


Deuxième partie

LES THEMES MAJEURS DE LA


PSYCHOLOGIE SOCIALE
Psychologie politique Mélanie Orsino
Synthèse 2ème partie Fischer

I Les interactions sociales


L’homme social est d’abord un être de relation et de communication. Si en psychologie
sociale, la relation et la communication sont souvent étudiés séparément, ils sont cependant
dépendants l’un de l’autre car toute relation implique un type de communication, et toute
communication produit des formes relationnelles particulières.

1. Les situations d’interactions

Les interactions interpersonnelles

En psychologie sociale, la relation interpersonnelle a été étudiée à travers les facteurs de


l’attraction et les phases de développement d’une relation.
L’établissement et l’évolution de ces relations ainsi que les relations amoureuses sont les deux
thèmes sont on c’ principalement intéressé.

1) Etablissement et évolution des relations interpersonnelles


Pour beaucoup d’auteurs c’est le fait d’être attiré par une personne qui donne naissance à
une relation. De ce fait l’apparence physique, la proximité, la ressemblance jouent un rôle
important dans l’établissement d’une relation. En effet, selon Zajonc le simple fait de
rencontrer fréquemment une personne fait que se développent des relations. A partir d’une
expérience, il a été montré que l’attirance physique était le facteur le plus déterminant
dans l’attraction interpersonnelle et cela principalement pour les hommes. Il existe dans
chaque culture des stéréotypes de la beauté et ceux-ci sont souvent rattachés à des qualités
psychologiques et sociales, ainsi qqn de beau sera considéré comme plus heureux, plus
intelligent, mais notons toutefois que qqn d’aimable sera considéré comme charmant,
généreux. Rappelons que sont tout aussi importants que l’apparence physique, les intérêts
communs, les attitudes communes et les opinions partagées

2) Les relations amoureuses


Selon une étude il y a dans toute relation amoureuse, de l’affection, de l’attachement et de
l’intimité, pour d’autres chercheurs la relation amoureuse se caractérise par un intense
désir fusionnel. Selon certains, les facteurs qui influenceraient la relation amoureuse
seraient les facteurs culturels, de personnalité et liés aux rôles sexuels. Etudiée en fonction
du temps, la relation amoureuse apparaît comme s’user avec le temps. Atténuation,
disparition des sentiments ou encore transformation du sentiment amoureux en sentiment
amical, avec le temps la relation amoureuse peut se transformer en désillusion.

Les relations institutionnelles

Du fait que les institutions structurent la société, les relations sociales doivent être considérées
à l’intérieur de ces institutions et non uniquement en tant que relation de face à face.

Une relation institutionnelle peut être caractérisée comme étant hiérarchisée. L’individu fait
partie d’un système qu’il n’a pas choisi, selon sa position sociale des formes de
communication lui sont imposées.

Les relations institutionnelles sont des relations de pouvoir. Le rapport au pouvoir est à la fois
une relation de réciprocité et à la fois une relation déséquilibrée. Mais les relations

1
Psychologie politique Mélanie Orsino
Synthèse 2ème partie Fischer

institutionnelles apparaissent également comme des relations morcelées car par l’organisation
les relations vont être découpées selon les tâches imposées à chacun e relation de rôle
Il existe plusieurs types de relation de rôle :

1) Relations de rôle symétriques (relations entre collègues)


2) Relations asymétriques (relations supérieures)
3) Relations complémentaires (relations parents-enfants)

On peut donc noter qu’à l’intérieur du champ social existe des systèmes organisés
d’interaction qui sont les relations de rôle.

Pour terminer les relations institutionnelles peuvent être définies comme des relations
conflictuelles. Cet aspect est inévitable socialement et institutionnellement car dans tout lien
social il y a une structure inégalitaire. Ce conflit se retrouve tant au niveau interpersonnel
qu’au niveau intergroupe.

Deux formes dans lesquelles apparaissent les relations institutionnelles :

1) Les rites d’interactions


A partir des travaux de Goffman on peut voir qu’il existe des types de rites qui structurent
les différentes phases d’une relation. C’est l’ensemble des règles qui structurent les
relations. Il y a donc un système de conventions auquel l’individu se réfère et qui
détermine ainsi son comportement dans une interaction

2) Les relations stratégiques


Développée également par Goffman la stratégie montre qu’il existe dans une relation
différents styles de comportements. Selon Crozier et Friedberg, l’individu n’étant pas
totalement déterminé dans son comportement ou dans ses relations, dispose d’une marge
de manœuvre. La notion de stratégie montre donc à la fois l’importance de l’incertitude
(imprévisibilité du comportement) dans une relation et à la fois la marge de liberté et la
capacité de l’individu à faire des choix.

Les relations sociales

L’individu doit être envisagé en fonction de son insertion dans un milieu donné. Dans la
société les individus sont répartis dans différentes classes sociales La place de l’individu dans
une catégorie sociale détermine alors sa relation avec d’autres membres de groupe. C’est à
travers les relations intergroupes que la psychologie sociale a étudié les relations sociales.

Les relations sociales sont à la fois des relations qui sont structurées par la distance sociale qui
est manifestée, et à la fois des relations dont les mécanismes de différentiation permettent de
se singulariser et rendre ainsi visible sa différence avec autrui. Mais les relations sociales
permettent aussi d’accentuer les oppositions entre le lui et le nous, de manière à réduire la
complexité des traits d’autrui. C’est donc un mécanisme cognitif qui évalue autrui comme
appartenant un autre groupe social (traits qui nous permettent de nous différencier le plus de
lui) qui structure les relations sociales.

2
Psychologie politique Mélanie Orsino
Synthèse 2ème partie Fischer

2. Les processus d’interaction sociale

En recherchant le sens étymologique du mot communication, deux aspects apparaissent, celui


du jeu pour le pouvoir et celui du jeu de munition. La communication est donc une sorte de
guerre. En psychologie sociale la communication a été étudiée grâce à l’étude du langage.

Eléments de la communication

Si la position sociale des interlocuteurs ainsi que le contexte social est important, c’est parce
que la communication ne se réduit pas à un simple schéma émetteur-récepteur. Les
interlocuteurs en traitant les messages qui peuvent être informationnels ou émotionnels,
jouent un rôle actif. Si le contexte social est également important c’est car une configuration
communicationnelle est crée (par exemple, le lieu, l’importance de la donnée hiérarchique…).

Formes de la communication

Il peut y avoir dans la communication un axe verbal/non verbal et un axe formel/informel

Mais la communication verbale s’accompagne inévitablement de communication non verbale,


il a même été montré que 65% des informations été véhiculées par un aspect non verbal.
Comme forme de communication non verbale, il y a comme gestes, les emblèmes (ex : lever
le pouce pour approuver ce qui A été dit), les illustrateurs (ex : parler avec les mains pour
illustrer nos dire), les adaptateurs (ex : adopter une posture particulière), les régulateurs ( ex :
faire un signe de tête pour approuver ce qu’est entrain de dire l’autre) et les manifestations
affectives (ex : exprimer du bonheur, de la colère). Cependant, selon une expérience il a été
montré que le regard était plus expressif dans une communication que l’expression corporelle.
Reste encore comme aspect de la communication non verbale, l’espace qui peut être
l’emplacement, la distance…

Afin de saisir les effets de la communication, la psychologie sociale c’est intéressée à l’étude
des structures formelles de la communication. Peuvent être qualifiées de structure formelle,
les communications qui ont comme base, des model conventionnels et explicites c.a.d que les
interactions sont définies, organisées. C’est le cas par exemple de l’organigramme qui doit
communiquer et avec qui. Selon des études, il en existe 4formees principales :
1) La forme en cercle (Communication avec la personne placée uniquement à coté)
2) La forme en étoile (Communication avec la personne placée uniquement au centre)
3) La forme en chaîne (Communication égale à la forme en cercle sauf qu’il n’y a pas
communication avec la 1ère et dernière personne)
4) La forme en réseau (Chacun peut communiquer avec les autres membres du groupe)

Structures centralisées, transmission de messages et résolution de problèmes plus rapide.


Plus l’individu sera au centre, plus son degré de satisfaction quant à la communication sera
grand

Structures décentralisées, résolution de problèmes complexes plus efficaces, taux d’erreur


moins élevé. Moral plus élevée

Structures informelles sont celles qui se développent en dehors des circuits officiels comme
par exemple la rumeur qui a cependant toujours une fonction sociale (fournir de l’info) et une
fonction de contrôle social (mettre en évidence certaines normes à respecter).

3
Psychologie politique Mélanie Orsino
Synthèse 2ème partie Fischer

II Les normes sociales

Ce qui permet de comprendre le contexte, le groupe, l’existence de forces, de pressions qui


viennent d’autrui ainsi que le changement de nos attitudes et comportements est l’influence
sociale. Si l’influence est centrale dans les processus sociaux c’est parce que l’individu social
et avant tout un être sous influence. Par les travaux d’Asch est montré par exemple le poids de
la conformité sociale et le ralliement des gens aux positions de la majorité. C’est grâce à
Moscovici que l’influence sociale n’est plus uniquement considérée comme phénomène
produit par la majorité mais aussi comme action de la minorité e minorité a aussi une
influence. Les études faites à ce sujet sont surtout nord-américaines et portent sur le
phénomène de la conformité car dans cette société l’intégration des individus est première.

1. La problématique de l’influence sociale


En prenant la signification étymologique de l’influence (fluide provenant des astres et
agissant sur la destinée humaine) il en découle la signification selon laquelle l’influence par
des formes de pressions extérieurs ou suggestions agit sur les individus en modifiant leur
comportement e là où il y a du social, il y a de l’influence.

En psychologie sociale, l’influence regroupe plusieurs pressions sociales visant à modifier le


comportement. Tarde et Le Bon ont réalisé les 1ère études à ce sujet.

Pour Tarde, l’influence sociale est due à l’imitation qui va modifier la conscience des
individus qui vont se comporter en fonction de ce qui leur est suggéré par des model. De ce
fait l’homme n’est plus maître de ses actions car c’est le milieu qui les lui suggère.

Pour Le Bon qui s’intéresse à la psychologie de l’individu dans une foule, le comportement
humain a un coté irrationnel car l’individu perd son autonomie et sa responsabilité lorsqu’il
passe à la vie collective.

Finalement pour Tarde et Le Bon la vie collective façonne les comportements individuels.
L’individu adopte des réactions irrationnelles et qui ne sont pas contrôlées plutôt que de
garder ses propres positions.

Selon Paicheler, la théorie des foules de Le Bon explique comment Mussolini et Hitler ont
réussi à manipuler les masses.

La contagion sociale explique la propagation de certains phénomènes. Par exemple une étude
a montré que si certains travailleurs étaient atteints de symptômes et pas d’autres c’est parce
que le fondement de la maladie n’était pas biologique mais dû à la contagion sociale. Les
travailleurs isolés par exemple n’étaient pas atteints de symptômes ce qui montre bien que les
causes de la maladie étaient sociales.

Dans les premières recherches en psychologie sociale, on a utilisé le terme de facilitation


sociale pour désigner que dans beaucoup de nos activités, la présence d’autrui influence
souvent nos comportements. L’influence d’autrui peut être aussi bien positive que négative.
Avec Zajonc, la facilité sociale prend comme signification celle de renforcer chez les
individus les réponses qui ont été le mieux apprises, ces réponses deviennent alors les plus
probables.

4
Psychologie politique Mélanie Orsino
Synthèse 2ème partie Fischer

L’influence est un facteur omniprésent dans les interactions sociales car l’individu même s’il
a l’impression d’agir par lui-même se comporte comme tout le monde de manière à ce que sa
façon de faire soit perçue comme normale e intériorisation de nos comportements pour
qu’ils soient acceptés par le milieu dans lequel nous vivons ce qui signifie que nous faisons
nôtres les normes qui s’exercent sur nous.

Par exemple, Picard nous montre par son étude, que la politesse, le savoir-vivre sont une
influence car ils nous apprennent à partir de normes comment nous devons nous comporter
dans les situations sociales et ainsi être accepté par les autres.

Cependant ces règles de conduites entraînent une perte du sens de responsabilité. En situation
collective nous réagissons moins aux situations que si nous étions seuls. Le seul fait de se
retrouver dans un contexte social exerce une influence sur nos réactions en réduisant nos
capacités à agir.

Un autre facteur exercé par le contexte social qui provoque une perte de responsabilité et
d’identité est la désindividuation. L’hypothèse de Zimbardo tend à dire que se trouver dans un
contexte où les personnes sont nombreuses développe l’anonymat, il y a donc perte de
responsabilité et les comportements de vandalisme sont favorisés. Le contexte social a donc
une influence considérable, ce n’est pas uniquement un élément extérieur, c’est un facteur qui
a le pouvoir de transformer notre perception de la réalité.

2. Les modalités d’expression de l’influence sociale

Les pressions normatives

C’est à partir de normes communes que nous validons notre propre jugement sur le réalité
sociale ainsi que nos conduites.

Selon une expérience de Shérif sur un phénomène d’illusion optique appelé effet
autocinétique, il a été montré que l’individu lorsqu’il est seul fait une estimation qui est
personnelle alors que lorsqu’il est en groupe son estimation rejoins celle du groupe c.a.d la
norme. La norme commune peut donc se définir comme le rapprochement des positions
individuelles.

En psychologie sociale, la norme = cadre commun auquel les individus se réfèrent qui a pour
but d’exercer une pression vers l’uniformité. La norme requiert la conformité sociale.

Asch a étudié le phénomène de norme par exemple dans une expérience dans laquelle
différents groupes formés (tous les participants étaient des compères excepté un) avaient pour
but de dire quelle ligne parmi les 3proposées était de la même longueur que la ligne étalon. A
plusieurs reprises les compères donnèrent une réponse fausse, il s’avéra que le sujet naïf
malgré l’évidence de la réponse se conforma à l’opinion de la majorité et ceci malgré la
fausseté des réponses données par la majorité.
Si le sujet naïf a agit de la sorte c’est pour les facteurs suivants :
1) Peur d’une éventuelle désapprobation sociale
2) Croire que la majorité est davantage dans le vrai qu’individu seul

5
Psychologie politique Mélanie Orsino
Synthèse 2ème partie Fischer

D’après l’hypothèse de Deutsch et Gérard, l’influence sociale est grande parce que la
cohésion du groupe est forte et de ce fait les individus, doutant de leur estimation, ont
tendance à se conformer. D’après leur expérience il en découle deux types d’influence :
1) Influence informationnelle
L’information qui provient d’autrui est jugée comme vraie
2) Influence normative
L’individu se conforme au jugement d’autrui pour être accepté socialement

Kelman a distingué plusieurs formes de conformité :

- L’intériorisation = Changement de croyances, d’attitudes par la prise en compte du


système de valeurs proposé

- L’identification = Désir de ressembler à ceux que l’on respecte ou admire

- Le suivisme = ressemble à la soumission. Acceptation des valeurs dominantes en


public mais une fois en privé parfois rejet.

3aspects de la conformité sociale :

- Les pressions sociales = détenues et conservées par les groupes et institutions, la


conformité joue en fonction de l’opinion majoritaire et des instances de pouvoir

- L’approbation sociale = tenir compte des comportements d’autrui de manière à savoir


où nous nous situons e dépendance sociale

- La construction sociale de l’objectivité = Nos jugements deviennent vrais et objectifs


lorsqu’il y a approbation de la majorité. C’est donc le consensus qui devient la base de
vérité sociale e conformité devient un critère d’objectivité

Persuasion et manipulation

La persuasion et la manipulation sont deux types d’influence sociale qui utilisent des moyens
pour qu’advienne un changement de comportement ou d’opinion

La persuasion = Convaincre autrui, grâce à des arguments verbaux, de changer de


comportement ou d’opinions. La stratégie de persuasion est beaucoup plus convaincante
lorsque le contenu émotionnel de la communication est négatif.

La théorie de l’inoculation des attitudes de Mc Guire montre que lorsqu’est présenté des
arguments opposés à l’attitude des individus, les individus pourront par la suite s’en servir
comme argumentation ou réfutation lorsqu’on tentera de les persuader.

En étudiant la persuasion des annonces publicitaires il a été montré que les individus ne sont
généralement persuadés que par les messages qui vont dans le sens de leur opinion.

3 facteurs interviennent dans le processus de persuasion :


1) Ceux liés à la personne crédibilité et attrait
2) Ceux liés au message arguments rationnels ou émotionnels
3) Ceux liés à la communication

6
Psychologie politique Mélanie Orsino
Synthèse 2ème partie Fischer

Manipulation

Le changement de comportement s’accompagne d’un sentiment de libre engagement. Le


mécanisme de manipulation amène le sujet à se soumettre à la demande du manipulateur,
mais ce changement de comportement est fait spontanément de manière à ce que le sujet
manipulé aie le sentiment de c’être comporté librement. Selon des recherches 3 types de
techniques de manipulation ont été dégagée

- Le pied dans la porte = Stratégie qui consiste à demander une petite faveur pour
amener la personne à accepter une requête beaucoup plus grande.
En effet il s’avère que lorsqu’ un geste peu coûteux et accepté au départ, l’acception
quant à une seconde demande plus importante et plus grande, sera plus grande.

- La porte au nez = (Contraire de la stratégie précédente) une demande importante, la


plupart du temps refusée, est demandée afin que soit acceptée une seconde demande
moins exigeante.

- L’amorçage = Attirer par des subterfuges une personne afin qu’elle accepte une
proposition Ex : lui montrer les avantages de sa décision.

Ces 3 techniques reposent sur ce qui est appelé la soumission librement consentie (= influence
exercée sans pression).

Kiesler, par le développement de la notion d’engagement, montre que c’est l’acte qui,
engageant la personne, la pousse à se comporter différemment.

La soumission à l’autorité

Un autre type d’influence est celle exercée par une autorité et qui débouche sur une
soumission forcée (obéissance).

Une des plus célèbres expériences faites à ce sujet en psychologie sociale est la soumission à
l’autorité de Milgram.

Le problème de l’obéissance montre l’acceptation des individus à se soumettre aux pressions


et ordres venant d’une autorité et cela même lorsque leurs actes peuvent être destructeurs et
inhumains. On peut expliquer l’adoption de comportements inhumains par la capacité des
hommes à se soumettre à des normes et à des ordres. Tout le problème du nazisme peut être
éclairé par ces arguments. D’après Browning, un homme ordinaire peut devenir tueur par le
seul fait qu’il se soumet à une autorité.

L’action des minorités

Moscovici par ses études sur l’influence dit qu’une minorité même si à la base n’a pas la
crédibilité et l’autorité de la majorité peut exercer aussi une influence sur la majorité. Pour
Moscovici il est important de considérer la question du conflit car les individus qui ont une
opinion minoritaire se retrouvent de par leurs désaccords obligatoirement en conflit avec la
majorité.

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Synthèse 2ème partie Fischer

C’est dans le refus de changement de position et dans la fermeté à manifester un certain type
de comportement répétitif qu’on trouve une forme d’influence minoritaire. En effet la
majorité, par une position constante de la minorité, adopte parfois la position de celle-ci.
Réside également une force pour la minorité lorsque la cause est défendue par celle-ci de
manière objective sans que celle-ci ne donne l’image d’y être partisane.

Un type de recherche a montré que l’influence minoritaire pouvait au contraire de celle


majoritaire se traduire par une intériorisation. Si l’influence majoritaire peut se traduire en
termes de soumission, l’influence minoritaire provoque des changements mais qui sont liés à
la convictions profondes des sujets.

Pour terminer, l’influence doit en partie son efficacité au fait qu’elle soit banale et donc
normale.

III Les croyances sociales

1. Les bases de la cognition sociale

Aperçu historique

Apparition de l’orientation cognitive dans les études sur la perception d’autrui.

Lewin a été l’un des premiers à affirmer par notamment sa théorie des champs, la place de la
cognition dans les conduites individuelles et sociales. En effet, se sont les constructions
mentales de l’individu qui déterminent son comportement.

Asch a montré par ses expériences sur la perception que c’est à partir de traits centraux qui
vont influencer à leur tour l’interprétation d’autres traits que nous faisant une évaluation
globale d’autrui. De là découle nos premières impressions.

Heider montre quant à lui que c’est pour maintenir une certaine cohérence et un certain
équilibre cognitif que nous organisons d’une certaine manière les informations concernant
autrui. Il appelle ce processus la consistance cognitive. C’est par la création de configurations
cognitives que nous tentons d’apporter une cohérence au monde qui nous entoure ainsi qu’à
nos croyances. La rupture de cette harmonie entre notre cognition et un aspect du milieu
externe sera appelé dissonance cognitive.

Pour Festinger la cognition = ensemble de connaissances, d’opinions ou d’opinions portant


sur soi ou sur le milieu extérieur.
La dissonance cognitive = Présence de deux cognitions qui s’opposent. La résolution passe
par la modification d’une des deux cognitions afin de rétablir l’équilibre cognitif (les éléments
d’une unité sont reliés entre eux). Plus la dissonance est grande plus l’individu cherchera à la
réduire.
La réduction de la dissonance, qui montre la capacité de l’individu à rationnaliser ses choix
pour les rendre conformes à son comportement, est possible par :
- Un changement d’attitude
- Un changement de cognition (modification de ses idées sur un aspect de sa
dissonance)

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Synthèse 2ème partie Fischer

Le développement des sciences de l’informatique ainsi que l’intelligence artificielle ont donné
une nouvelle conception au fonctionnement cognitif.

Deux courants théoriques sont à l’origine de l’orientation cognitive :


1) Recherches classiques en psychologie sociale
2) Modèles de traitement de l’information et de la communication

Qu’est ce que la cognition sociale ?

Cognition vient du mot latin cognitio qui signifie connaissance.

Cognition = ensemble des activités mentales qui traite les informations et les organise en
catégories de connaissances pour comprendre et expliquer la réalité.

Cognition sociale = processus qui permet à l’individu de percevoir le monde social et les
objets sociaux.

Eléments de l’univers cognitif

Les concepts, les catégories les prototypes font partie de l’équipement cognitif. Cet
équipement nous permet d’appréhender la complexité du monde.

Les concepts = Représentation mentale qui permet le regroupement d’objets et la construction


d’unités mentales. Ex : regroupement des expressions du visage en sourires

Les catégories = structures cognitives organisées

Les prototypes = Système organisateur des catégories, se sont des schémas perceptifs liés à
une action.

Organisation de la cognition

Processus dynamique qui intervient selon deux aspects :


1) Façon dont le monde s’impose à nous en organisant nos perceptions
2) Façon dont les processus cognitifs déterminent nos perceptions de la réalité sociale

Schéma = Façon dont la connaissance s’organise à partir d’un traitement cognitif de la réalité
sociale. Ex : Les stéréotypes schématisent la réalité et autrui.

L’organisation cognitive produit des biais ce qui entraîne l’effet dit de halo, qui est d’attribuer
des caractéristiques à qqn selon ce qui est cohérent avec nos schémas.

Exemples de biais :

Biais d’accessibilité = Juger les événements de la réalité sociale en fonction d’un critère de
facilité quant à l’information qui nous vient à l’esprit. C’est les circonstances qui vont
déterminer l’accessibilité de certaines informations

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Synthèse 2ème partie Fischer

Biais du faux consensus = Tendance à considérer nos comportements comme normaux. C’est
croire que la majorité des gens se comportent comme nous et perçoivent donc d’une manière
identique à la notre les événements

Biais de la complaisance = Pour maintenir une image de nous-mêmes positive nous avons
tendance à attribuer nos succès à des causes internes et nos échecs à des causes externes.
Exemple : L’élève va attribuer ses succès scolaires à leur effort et tallent (causes internes) et
leurs échecs au fait que le professeur enseigne mal par exemple (causes externes).

2. Les processus cognitifs


L’attribution causale est un processus cognitif beaucoup étudié en psychologie sociale.
Pour comprendre les événements et nos comportements et ceux d’autrui et leurs donner un
sens, l’individu a besoin d’en rechercher les causes.

Le concept d’attribution de causes a été introduit par Heider. Pour lui ce concept est à la base
de notre relation avec le monde environnant car nous allons établir des relations de causalité
entre les événements pour les rendre signifiant.

Kelley va développer ce model théorique et y dégager un principe : Le principe de co-variaton


(associer des effets et causes particulières lorsque la cause d’un comportement est recherché
Ex : dire que c’est la situation qui a produit un effet)

3 critères permettent de valider la variation des effets :

1) La constance dans le temps Plus la réponse à un événement externe est déterminée, plus
on aura tendance à dire que s’en est la cause

2) Le caractère distinctif de l’effet Lorsqu’il y a un aspect particulier dans une situation on


aura tendance à dire que s’en est la cause

3) Le consensus Plus l’accord est élevé entre les personnes au sujet d’une situation, plus la
cause attribuée à la situation est grande

Ces 3 critères ne peuvent être dissociés, ils sont dépendants l’un de l’autre. La validité qui en
découle est subjective car se fiant à ces critères, la personne aura l’impression de bien
comprendre la situation alors que sa compréhension n’est pas toujours objective.

Autre principe que Kelley nomme le principe d’élimination ou de schéma causal montre que
dans notre recherche de causes nous éliminons celles qui ne sont pas pertinentes pour nous.

Erreur fondamentale d’attribution = Processus cognitif qui nous fait privilégier, dans notre
recherche de causes pour expliquer les conduites humaines, les causes internes plutôt
qu’externes. Les causes personnelles sont considérées comme plus valides et plus stables car
elles proviennent de nos motivations, intentions, responsabilité.

Selon des travaux en psychologie sociale, deux types de causes sont utilisées par l’individu
pour expliquer la situation
- Causes extérieures appelées contrôle externe

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Synthèse 2ème partie Fischer

- Causes intérieurs appelées contrôle interne Selon Dubois et Bauvois elles sont
utilisées par des personnes qui occupent des positions socialement élevées

Différentiation des individus internes et externes est basée sur une norme sociale, la norme
d’internalité. Si elle est souvent prise en compte c’est parce que l’individu se trouve dans un
contexte normatif

Selon Jones et Nisbett :

Lorsqu’on est acteur (explication de notre propre comportement) causes externes = facteurs
situationnels pris en compte.
Recherche de raisons pour expliquer le comportement selon Buss

Lorsqu’on est observateurs (explication du comportement d’autrui) causes internes


Recherche de causes pour expliquer le comportement selon Buss

Aspects de l’attribution

Selon une expérience 4 facteurs ont été identifiés pour expliquer l’attribution de causes
1) Causalité interne et instable Ex : succès
2) Causalité interne et stable Ex échec
3) Causalité externe et instable
4) Causalité externe et stable Ex échec

D’autres études ont montré que causes externes et internes étaient indissociables car dans une
situation il y a à la fois des facteurs situationnels et à la fois des traits personnels.

Une expérience raciale a montré que pour expliquer un comportement concret, l’individu va
se baser sur des stéréotypes racistes (un noir est plus violent qu’un blanc)

Une autre expérience faite à partir d’homme et de femmes montre que nous attribuons des
causes en fonction de notre perception du rôle social de la personne dans une situation. De
notre perception et à partir de la catégorie sociale auquel selon nous appartient la personne on
va la caractériser à partir des traits stéréotypés appartenant à la catégorie.

Ces expériences montrent que les processus cognitifs qui nous permettent d’attribuer des
causes ne sont pas seulement individuels mais ils ont un ancrage social.

3. Des cognitions aux représentations

Moscovici a critiqué les études faites sur la cognition sociale car selon lui le caractère social
des processus cognitifs n’ont pas été pris en compte, la vie mentale des individus en société a
été énormément simplifiée. De plus le statut de la connaissance ordinaire vu comme mauvaise
car non fiable et suspecte a été opposé à la connaissance scientifique considérée comme
bonne et vraie.

Moscovici introduit alors le concept de représentation sociale qui part du principe que toutes
les connaissances auxquelles l’individu est confronté sont déterminées socialement. Le
traitement de l’information n’est plus comme dans les théories cognitives le point essentiel,

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Synthèse 2ème partie Fischer

c’est la représentation sociale qui permet la construction sociale de ce savoir social, qui
devient le point essentiel.

Le champ des représentations sociales

Partant du constat qu’il faut partir des caractéristiques sociale pour analyser les constructions
mentales des théories ont fait l’hypothèse que pour comprendre la réalité les individus partent
de la culture, des institutions qui forment la société. Par exemple ca explique la place occupée
par la science.

Etude des représentations sociales faite par Moscovici sur l’image de la psychanalyse par la
presse française. Il c’est basé pour cela sur 3 types de publications : la presse communiste,
catholique et journaux à grande diffusion. Il observe par son étude 3types de communication
qui recensent 3 formes de représentations sociales de la psychanalyse :

1) La diffusion
Utilisée surtout par les journaux, l’information est travaillée par des experts. La
représentation est crée en termes d’opinions afin que chacun puisse se faire son propre
points de vue. La représentation ainsi devenue opinion va s’intégrer dans le discours
social par un échange d’opinions.

2) La propagation
Utilisée surtout par la presse catholique. La représentation ne se traduit pas ici en opinions
mais en attitudes puisque les informations vont être filtrées de manière à être jugées
comme bonnes ou mauvaises par la presse catholique en fonction de leur caractère
religieux.

3) La propagande
Utilisée par la presse communiste elle a pour but de dire que la vraie information ne
provient que par le parti communiste. Le statut scientifique de la psychologie n’existe que
si elle est reconnue et promulguée par l’Union Soviétique. La représentation de la
psychanalyse est composée de stéréotypes telle que : elle est une science bourgeoise

E représentations sociales = constructions sociales qui au cours des interactions sociale


permettent une vision de la réalité

Le model de Moscovici a permis à des études d’aborder la question de la représentation


dans plusieurs domaines tels que la maladie, la folie…
Ce n’est pas l’individu seul qui est considéré dans ces études sur la représentation mais
l’individu social e contenu cognitif devient le produit des conduites sociales. C’est pour
cette raison que la communication joue un rôle très important dans le processus de
représentation

Finalement nous pouvons dire qu’il n’existe pas de cognition pure, les processus cognitifs
se construisent à partir des interactions sociales et c’est ce qui rend les représentations
essentielles dans l’élaboration de la pensée sociale et des savoirs sociaux.

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IV Les préjugés et la discrimination sociale


La montée de la xénophobie en Europe peut être expliquée en partie par la crise économique
et l’aggravation des inégalités sociales (Ex : Montée de la pauvreté). A l’intérieur de ce
contexte, naissent des stéréotypes tel que immigration = chômage = insécurité qui vont
entraîner des discriminations envers les étrangers comme par exemple les discriminations
ethniques dans le monde du travail. Les préjugés et stéréotypes font donc aussi partie des
processus cognitifs de chacun.

1. Les bases sociocognitives des préjugés et des stéréotypes

Les théories implicites

Théories implicites = formes de croyances sur lesquels se développent des processus cognitifs
qui vont rechercher des informations afin de confirmer nos croyances lorsque nous percevons
autrui.

Les théories implicites de la personnalité

Ces théories désignent l’existence d’un certains nombres de croyances que nous utilisons pour
expliquer la façon dont les gens se comportent afin d’arriver à une certaine compréhension de
l’autre.

Selon des études faites dans le milieu médical il apparaît que les attitudes du personnel
soignant dépendent de leur croyance qui va déterminer les malades responsables ou non de la
situation dans laquelle ils se trouvent

La confirmation d’hypothèses

Le mécanisme de confirmation d’hypothèses, qui est le fait de chercher à confirmer ce que


nous pensons, peut porter sur autrui mais aussi sur nous-mêmes.

Lorsque nous recherchons à confirmer par des informations ce que nous pensons de nous-
mêmes, nous avons tendance :

1) A développer des comportements qui sont conformes à nos attentes ainsi des
personnes par exemple qui croient en leurs compétences obtiendront de meilleurs
résultats que celles qui ne croient pas en elles.
2) A induire les autres à réagir conformément aux perceptions que nous nous faisons
d’eux ainsi par exemple une femme qui sera perçue comme séduisante sera plus
chaleureuse qu’une femme considérée comme laide

Le jugement de l’individu est influencé s’il reçoit des informations personnelles sur une
personne alors qu’il ne le sera pas s’il reçoit uniquement par exemple des informations
statistiques.

Les illusions de corrélations

C’est la tendance à établir une relation entre des événements, afin qu’ils acquièrent une
signification, alors qu’elle n’existe pas. Le fait de rechercher des causes à des événements

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Synthèse 2ème partie Fischer

distincts montre que nous ne reconnaissons pas le hasard car nous avons besoin de percevoir
le monde comme organisé.

Les 3aspects nous permettant de comprendre les préjugés et stéréotypes :

1) Nous avons des idées préconçues qui sont composées de nos croyances sociales
2) Nous sommes résistants aux faits objectifs
3) Nous façonnons notre propre réalité en l’adaptant à notre croyance

La catégorisation sociale

Catégorisation sociale = Autre processus cognitif qui est à la base des stéréotypes + préjugés
et qui organise en les simplifiant les éléments de notre environnement en catégories de
manière à ce qu’il devienne cohérents, clairs et compréhensibles. Ces classements qui
proviennent de notre perception d’autrui en fonction de son appartenance sociale, regroupent
donc les individus selon des caractéristiques communes. La simplification des caractéristiques
nous permet de justifier notre perception.

Selon une recherche de Tajfel et Wilkes, il a été montré que la catégorisation fait apparaître
encore plus les différences entre les objets de deux catégories différentes alors qu’elle
rapproche encore plus les objets d’une même catégorie.

Un jugement social peut être défini comme un processus de différenciation catégorielle. Les
relations intergroupes se développent d’après Doise selon 3 niveaux interdépendants :
- Comportement
- Evaluation
- Représentation

Selon Tajfel, c’est à partir des valeurs auxquelles les gens se réfèrent que se construisent les
catégorisations. L’évaluation négative d’une catégorie a lieu dans une grande partie des cas
lorsque les différences de valeurs entre les catégories sont grandes. Selon lui, c’est de
s’identifier à des traits liés à leur appartenance catégorielle ainsi que de se comparer
socialement qui construit l’identité

2. Stéréotypes, préjugés et discriminations

Lippmann a introduit, pour désigner les images qui se forment dans la tête et qui nous
permettent de faire face aux informations que nous devons traiter, la notion de stéréotype.
Mais ce concept va ensuite se développer en psychologie sociale afin de devenir un
phénomène de schématisation (interprétation et jugement possible grâce à une sélection puis
simplification de ses croyances).

Les stéréotypes et les préjugés constituent un seul et même phénomène. Le stéréotype qui est
l’extériorisation d’un sentiment négatif et qui est souvent désigné en terme de discrimination
renvoie au préjugé qui est lui aussi un jugement négatif, un rejet envers celui qui n’a pas la
même appartenance sociale que nous.

Discrimination = aboutissement des stéréotypes et préjugés qui sont adoptés envers les
individus d’un autre groupe social. La discrimination rejette, exclut, infériorise autrui et est lié
à certaines conditions sociales et psychologiques. Elle provoque donc chez ceux qui la subisse

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Synthèse 2ème partie Fischer

des états émotionnels négatifs, une tendance à se dévaloriser, un sentiment de culpabilité


quant à la situation vécue. Elle est définie comme effet de biais pro-endogroupe (favoriser les
membres de son groupe) et est déterminée par le désir qu’a l’individu de s’identifier à son
groupe d’appartenance pour se différencier des autres. Il existe deux formes de
discrimination :
- Interpersonnelle pour se défendre l’individu va s’opposer directement à la personne ou
porter plainte contre elle
- Institutionnelle pour se défendre l’individu va avoir recours à des actions collectives

3. Aspects psychosociaux des préjugés et des stéréotypes

Facteurs

Les stéréotypes et préjugés sont déterminés essentiellement par 3 types de facteurs :

1) Facteurs psychosociaux
Ex : différences sociales ou conformité (plus l’individu est conformé aux normes sociales
plus il a tendance à avoir des préjugés)

2) Facteurs affectifs
Ex : Frustration, sentiment d’être différent

3) Facteurs cognitifs
Ex : Illusion de corrélation (établir un lien qui n’existe pas entre deux éléments comme
par exemple le sexe et l’amabilité)

Selon certains chercheurs la socialisation va favoriser l’apprentissage des préjugés et


stéréotypes. Le stéréotype en plus d’être un jugement social est également :
- Une attitude ethnocentrique
- Une discrimination

Formation des préjugés et stéréotypes

En cherchant à comprendre l’origine des stéréotypes et des préjugés à partir d’études faites
sur le racisme et l’antisémitisme, la psychologie sociale a montré premièrement qu’il existait
3 caractéristiques fondamentales de l’ethnocentrisme :
1) Attitude valorisantes à l’égard de son propre groupe
2) Attitudes dévalorisantes à l’égard d’autres groupes
3) Croyance qui nous rend supérieurs à d’autres groupes qui sont jugés inférieurs

Deuxièmement il a été montré que le racisme et l’antisémitisme étaient liés à une


personnalité autoritaire qui a une attitude ethnocentrique, raciste et discriminatoire.

Les différents traits relevés de la personnalité autoritaire, qui débouchent sur une soumission à
l’autorité des individus (acceptation totale de l’autorité qui est idéalisée, désir d’appartenir au
groupe qui représente l’autorité) sont les suivants :
- Opinions rigides, pensées par clichés
- Agression autoritaire de manière à ce que soient respectées les valeurs. Les
transgressions seront punies et condamnées
- Insensibilité face au changement de comportement d’autrui

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- Recours à des normes lorsque les situations ne sont pas claires


- Condamnation des déviations d’autrui

Selon certains chercheurs, la personnalité autoritaire naît d’une éducation sévère, l’hostilité
envers les parents étant refoulée, on aboutira à un sentiment positif envers ses parents par la
personne autoritaire alors que ses sentiments négatifs seront projetés sur des groupes
ethniques minoritaires.

Fonction des stéréotypes et des préjugés

Les stéréotypes et préjugés ont une fonction sociale explicative. Ils constituent des processus
de rationalisation et ainsi permettent de légitimer les différences sociales ou de justifier les
situations d’inégalité.

C’est lorsqu’ils sont confrontés à des caractéristiques biologiques plutôt que culturelles que
les sujets ont tendance à se référer à des stéréotypes.

V Les groupes sociaux


L’un des premiers domaines sur lequel c’est développée la psychologie sociale est l’étude de
groupe. Son intérêt pour les groupes qui apparaît comme la 1ère instance sociale, provient :

1) Groupe = élément d’ancrage de la vie sociale car la vie sociale est de plus en plus
complexe
2) Petit groupe peut être l’objet d’expérimentation vu qu’il est l’un des niveaux de la vie
sociale
3) Groupe = microsome social car ce qui s’y produit est supposé pouvoir être transposé à
des situations plus larges

1. Qu’est-ce qu’un groupe social ?

La psychologie sociale, contrairement à la sociologie par exemple, va étudier principalement


les petits groupes. Ses études se sont d’abord développées aux E-U en particulier à partir de la
théorie du champ psychologique de Lewin.

Classification des groupes

La psychologie sociale, comme dit précédemment, a surtout étudié les petits groupes qui
peuvent se distinguer en plusieurs niveaux :

1) Groupes primaires/secondaires
Groupes primaires Unité sociale restreinte, adhésion aux valeurs proposées, sentiment
de cohésion Ex : famille, amis…Selon Cooley, relations immédiates et personnelles
Groupes secondaires Organisation sociale, relations indirectes et impersonnelles
Ex : Entreprise

2) Groupes formels/informels
Groupes formels organisation définie, rôles et places attribuées selon une structure
hiérarchique Ex : Equipe de travail

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Groupes informels Emergence imprévue et volontaire des membres à l’intérieur ou


extérieur du groupe formel, pas d’attribution ni de structure hiérarchique Ex : Gens qui
sympathisent au cours d’un voyage organisé

3) Groupes d’appartenance/de référence


Groupes d’appartenance groupes auxquels on appartient
Groupes de références Selon Hyman, groupes auxquels on n’appartient pas mais dont
on veut s’approprier les valeurs. Ils ont une fonction comparative et normative (évaluation
de son comportement par rapport aux normes qui existent dans le groupe)

4) Groupes conventionnels/réels
Groupes conventionnels Individus regroupés en catégories Ex : selon profession
Groupes réels groupe restreint, correspondent surtout aux groupes primaires

Organisation = Système social structuré e hiérarchie, groupes sont interdépendants

Foule = rassemblement d’un grand nombre de personnes.

Selon Moscovici, elle se caractérise par :

1) Un comportement passif des individus


2) Contagion des émotions
3) Stimulation produite par la présence d’autrui qui peut se traduire par une action
collective

Selon Moscovici il en existe deux types :

1) Foules naturelles = spontanées, formées par des influences externes Ex : Lors d’un
événement particulier
2) Foules superficielles = organisées, formées par des influences internes
Ex : Rassemblement autour d’un leader en fonction de certaines croyances

Le groupe en psychologie sociale a donc les caractéristiques suivantes :


- Existe socialement du fait qu’il est inscrit dans un contexte déterminé et qu’il a son
propre fonctionnement
- Est un ensemble de personnes ayant des relations privilégiés et directes
- Est un lieu où sont présentes des interactions
- Permet aux membres du groupe de développer un sentiment d’appartenance qui peut
se manifester par une cohésion au groupe

Eléments de structuration des groupes

1) Taille du groupe = nombre de personnes qui se situent entre 3 et 12 en moyenne

2) Statut et rôle
Statut = déterminé en fonction du niveau social
Rôle = Conduite que l’individu est censé adopté en fonction de son statut et des
attentes du groupe. Lorsqu’il y a divergence entre les attentes du groupe et le
comportement adopté alors il y a un conflit de rôle qui peut être :
- Personnel = incompatibilité du rôle avec les valeurs du groupe

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- Intra-émetteur = directives contradictoires qui e opposition aux demandes


- Inter-émetteur = demandes contradictoires par deux personnes qui ont le même rôle
- Inter-rôles = Obligation de se conformer à un rôle, empêchant ainsi le conformisme
à un autre rôle.

3) Les normes du groupe = ensemble de règles qu’élabore un groupe en fonction de


normes sociales. Elles permettent :
- De connaître les valeurs essentielles à partir d’objectifs
- De contrôler l’environnement dans le but de prendre de meilleures décisions

4) L’activité du groupe = deux types d’activités sont présentes dans chaque groupe :
- Activité de production Accomplissement d’une tâche
- Activité de régulation Création ou maintien de conditions afin que la tâche se
déroule bien

2. Les orientations théoriques


Ce que Lewin définit comme champs psychologique est un système dynamique qui englobe
tous les facteurs qui déterminent le comportement. Ce système est le résultat de
l’interdépendance entre comportement et contexte.

Le fonctionnement du groupe vu de manière dynamique e qu’il est définit dans sa globalité


et non de manière individuelle. C’est la perspective de Lewin qui a fait naître ce qu’on appelle
la dynamique de groupe.

L’organisation de cette dynamique de groupe va quant à elle aboutir à un équilibre qu’on


nomme équilibre quasi stationnaire et qui est le résultat de forces multiples qui sont en
mouvements mais qui sont opposées.

Lorsqu’il y a rupture d’équilibre, une tension entre l’individu et le groupe s’installe, il va donc
falloir la réduire soit en augmentant la pression des forces dans la direction du changement
voulu soit en réduisant les forces opposées. Ces deuxième méthode semble la plus préférable.
En effet, Lewin nous montre par son expérience faite sur des ménagères que le changement a
plus de chance d’avoir lieu lorsqu’il y a une participation des sujets notamment au travers
d’une discussion que lorsque la méthode utilisée a pour but de faire pression..

A partir de concepts psychanalytiques et des travaux de Freud sur la vie collective il a été
montré que s’il y a cohésion sociale c’est parce qu’il y a identification. L’identification a lieu
lorsque l’on considère quelqu’un comme un model. Ex : Dans les relations chef- membres.

Pour Bion qui reprend les travaux de Freud, le fonctionnement d’un groupe passe par
2 niveaux, celui des tâches qui est rationnel et conscient et celui de l’émotion qui est
inconscient. Les hypothèses de base qui s’identifient au nombre de 3 permettent a Bion
d’interpréter le fonctionnement des groupes.
Les 3 hypothèses de base sont :
1) La dépendance
2) L’attaque-fuite (Attitude du groupe face à une menace)
3) Le couplage (Liens de sympathie construits à l’intérieur du groupe qui forment
des sous-groupes ou couples)

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Selon Redl l’existence du groupe a lieu autour d’une des 10 personnes centrales qu’il a
identifiées et qui va permettre au groupe de s’organiser.

En France, les travaux d’Anzieu et de Kaës vont faire apparaître dans l’analyse du
fonctionnement de groupe, la notion d’imaginaire groupal et le concept d’appareil psychique
groupal.

Notion d’imaginaire groupal = C’est autour des fantasmes inconscients que le groupe va
s’organiser et le rôle de la psychanalytique consistera à dégager la caractéristique commune
des fantasmes inconscients du groupe

Pour Anzieu, le groupe permet aux individus de réaliser de manière imaginaire leurs désirs.
De plus selon lui c’est à travers 3 organisateurs psychiques inconscients que le groupe
fonctionne :
- Fantasme individuel = pulsions et affects de l’individu
- Imago = représentation d’autrui à partir de ses 1ère relations avec son entourage familial
- Fantasme originaires = communs à tous les hommes

Concept d’appareil psychique groupal = le groupe est vu comme un ensemble de formes de


schèmes et d’appareils à l’intérieurs desquels ont retrouve les formations psychiques. Le
groupe est considéré comme créateurs de phénomènes psychiques qui sont propres au groupe.

3. Les processus de groupe

Il existe 4 principaux processus de groupe :


1) La formation du groupe
2) Les processus de communication à l’intérieur d’un groupe
3) Les décisions de groupe
4) Les problèmes d’influence et le rôle du leadership

1) La formation du groupe

Des travaux ont montré qu’il existait plusieurs phases d’intégration de l’individu dans le
groupe :
- L’investigation = recherche d’informations et évaluation de la situation
- La socialisation = intériorisation des normes et valeurs afin de pouvoir s’adapter
- Le maintien = Dans le but de suivre les objectifs du groupe, négociation entre individu
et groupe quant au rôle à assumer et à la position que l’individu doit adopter.
- La resocialisation = Mise à l’écart de l’individu qui doit redéfinir son rôle et donc à
nouveau s’adapter pour ne pas être amené à quitter le groupe.
- Le souvenir = L’individu a quitté le groupe et se souviens l’expérience acquise dans le
groupe

La formation du groupe passe par l’établissement de liens qui vont faciliter la cohésion du
groupe. Les qualités des membres vont constituer un facteur de cohésion.

Pour Festinger, se sont des forces d’attraction et de satisfaction quant à être membre du
groupe qui permettent la cohésion du groupe.

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La réussite comme l’échec mais seulement si celui-ci est attribué a des raisons extérieures
peuvent être des facteurs de cohésion. En cas de menace extérieure la cohésion du groupe
peut également se voir renforcée.

Lorsqu’il y a cohésion, il y’a :


- Un meilleur rendement
- Une tendance plus grande à se conformer aux normes du groupe et une tolérance
moins grande face à ceux qui s’en écartent

Les décisions de groupe

Les facteurs de décision de groupe

L’existence de réseaux formels et informels dans les groupes permettent de saisir en bonne
partie comment sont prises les décisions par exemple selon Moscovici et Doise les relations
formelles vont selon eux diminuer les interactions et de ce fait le compromis sera favorisé
dans la prise de décision.

La méthode de travail ainsi que les discussions vont également soit faciliter soit empêcher la
prise de discussion dans un groupe. Par exemple lorsqu’une méthode de travail est choisie par
le groupe il s’avère que l’efficacité augmente dans la prise de décision. Il a été aussi montré
par exemple que lorsqu’au début d’une discussion un accord minimal était trouvé sur une
solution, le groupe l’adoptait et négligeait toute autre solution qui apparaissait par la suite.

L’autorité et le type de leader qui préside la discussion a lieu aussi un rôle essentiel dans la
prise de décision d’un groupe. Vroom et Yetton ont montré le lien entre 3models de
leadership et le type de décision par le groupe qui en découle :
- Model autocratique Recueil d’informations avant la prise de décision qui est
centralisée
- Model consultatif La décision finale revient au leader
- Model facilitatif Prise de décision se fait en groupe

Dynamique des décisions de groupe

Pensée groupale présente dans la prise de décision car il y a rapprochement des points de vues
des individus à l’intérieur du groupe afin que se développe une cohésion dans le groupe.

Plusieurs aspects de la pensée groupale interviennent dans la prise de décision selon Janis :
- Sentiment d’invulnérabilité du groupe qui peut par exemple se croire au dessus de tout
- Conviction du groupe d’être dans son droit légitime
- Dénaturation d’une information car elle est contraire à la décision du groupe
- Pression faite sur les membres pour qu’ils soutiennent la décision de la majorité
- Construction de stéréotypes envers les personnes opposées à leur décision

Autre phénomène dans la prise de décision est celui de normalisation qui modère les
jugements individuels de manière à rejeter les positions extrêmes pour considérer lors des
décisions que les positions issues de compromis. Mais on a pu relever par le phénomène
appelé déplacement vers le risque que parfois les décisions issues de compromis sont plus
risquées que celles prises individuellement. Ex : Lors d’un conseil qui doit être donné sur une
intervention chirurgicale.

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Psychologie politique Mélanie Orsino
Synthèse 2ème partie Fischer

Autre aspect des processus de décision est le phénomène de polarisation du groupe


Polarisation de groupe = adoption d’une position ou attitude extrême sur un sujet où ce n’est
pas le compromis mais une position extrême qui est adoptée.

Pour Doise et Moscovici la polarisation se fait en direction des normes culturelles et du


milieu social dans lequel se trouve le groupe. Pour eux, la prise de décision se fait en fonction
du type de conflit du groupe. Ainsi dans un groupe très structuré où le conflit est masqué ou
neutralisé la décision du groupe ressemblera à un compromis alors que dans un groupe moins
structuré où les conflits s’expriment plus, les décisions s’orienteront davantage dans la
polarisation.

Groupe et leadership

Notion de leadership

Concept de leadership n’est pas le même que celui pouvoir ou autorité.

Notion de pouvoir = capacité d’un individu à exercer une contrainte, une influence e
soumission, légitimité de l’autorité par la structure hiérarchique,

Leadership = forme de pouvoir dont l’influence n’est pas toujours liée à sa position
hiérarchique, il est membre du groupe est donc pas solitaire, son influence et sa participation
sont supérieures aux autre membres du groupe, il est accepté par les autres. Il y a le leader
formel (c’est à l’intérieur d’une structure hiérarchique qu’il tire son influence et son autorité)
et le leader informel (c’est d’autrui et non de par sa position hiérarchique qu’il tire son
influence et son autorité)

Nature du leadership

Théorie des traits individuels = leadership est expliqué par des qualités innées, tout le monde
ne peut devenir leader. Grande taille, estime de soi, besoin d’accomplissement confiance en
soi sont des qualités considérées selon des études comme propres au leader mais selon
Stogdill ces traits individuels ne suffisent pas expliquer la nature du leadership

Model de Fiedler = approche qui explique le leadership par le type de relation qu’il entretient
avec les membres du groupe. Selon Fiedler le leadership est soit centré sur les relations soit
centré sur la tâche.

Styles de leadership

L’expérience de Lewin, Lippitt et White où trois groupes ayant un leadership différents sont
étudiés montrent les résultats suivants :

Leadership autoritaire = Obéissance passive ou attitude de révolte, efficacité aussi grande que
lorsque le leadership est démocratique mais seulement lorsque le leader autoritaire est présent
dans le groupe

Leadership démocratique = Membres du groupe plus satisfaits donc plus productifs

Leadership laisser-faire = Sentiment d’abandon, développement peu coopératif des activités

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Psychologie politique Mélanie Orsino
Synthèse 2ème partie Fischer

4. Les relations intergroupes

Les relations intergroupes sont vraiment analysées par les recherches de Tajfel qui va montrer
que la conscience d’appartenance est forte dans ces relations et que c’est sur la base d’une
catégorisation que vont s’établir les relations intergroupes. C’est aussi la catégorisation qui va
amener à la discrimination car le seul fait d’être conscient d’appartenir à un groupe favorise à
l’égard des membres d’autres groupes des comportements discriminatoires.

Le processus de différenciation catégorielle (tendance à se sentir plus semblable du reste de


son groupe et plus différent aux membres d’autres groupes) est une autre perspective selon
laquelle les relations intergroupes ont été étudiées.

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