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CONTEMPORAIN
b. Des politiques pour corriger les inégalités territoriales à toutes les échelles ?
L’UE cherche en effet à réduire les écarts de développement entre territoire pour favoriser l’intégration
européenne : les régions les plus pauvres alors logiquement les plus aidées, tandis que les territoires les
plus développés deviennent des contributeurs nets au budget de l’UE. Parmi les politiques européennes, la
principale, en termes de budget, est la Politique agricole commune, créée en 1962. La PAC relève de
deux fonds structurels européens, le FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) et
le FEAGA (Fonds européen agricole de garantie, qui a pris la suite du FEOGA, Fonds européen
d’orientation et de garantie agricole, en 2007, avec ses Organisations communes de marché s’y ajoute le
FEDER, Fonds européen de développement régional, qui vise spécifiquement à réduire les écarts de
développement entre régions des pays membres.
Une ambitieuse politique d’interconnexion des réseaux de transport (route européenne E9 d’Orléans à
Barcelone) vient renforcer tout autant qu’illustrer l’intégration des territoires promue par l’UE. L’Union
finance la construction d’importantes infrastructures : des ponts et surtout de tunnels transfrontaliers
notamment dans les Alpes (tunnel ferroviaire du Brenner entre Autriche et Italie, commencé en 2011 et
financé à 50 % par l’UE comme maillon essentiel d’un corridor reliant Munich à Vérone et à terme
Helsinki à la Valette) et les Pyrénées. Enfin, le FSE, Fonds social européen, intervient dans les territoires
les plus en difficulté et en crise, notamment face aux fermetures des mines et de l’industrie.
L’outre-mer n’est pas en reste : les territoires ultra-marins membres de l’UE disposent tous du statut de
« Région Ultrapériphérique » de l’UE (RUP) qui leur donne droit à des subventions supplémentaires et à
des dérogations pour compenser leur handicap.
La carte des langues pratiquées en Europe: Après l'héritage des religions, L'Europe regroupe aussi une grande
diversité de langues, cependant seulement trois d'entre elles dominent : les langues Germaniques comme en
Allemagne ou Norvège par exemple essentiellement répandu dans le nord de l'Europe, les langues Romanes
comme en Italie ou en Espagne qui sont donc répandu dans le sud-ouest de l'Europe et enfin les langues Slaves
comme pour la Pologne ou encore la Bulgarie qui sont répandu dans l'Est de l'Europe. Ce groupe linguistique
domine en Europe car c'est l'héritage européen remontant à plusieurs siècles. Ce sont donc les langues
maternelles de la fondation de l'Europe.
ELKHANCHOUFI MOSTAFA , PROFESSEUR AGREGE Page 2
HISTOIRE, GEOGRAPHIE ET GEOPOLITIQUE DU MONDE
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L’Union accorde les mêmes droits économiques et sociaux à travers tout l’espace communautaire
non seulement aux citoyens des nations qu’elle regroupe, mais aussi aux étrangers qui y sont
régulièrement installés. Mais la citoyenneté politique ne se déduit pas, pour l’instant, de ces droits
civils et sociaux.
Introduite par le traité de Maastricht en 1992, la citoyenneté européenne ne vient pas remplacer la
citoyenneté nationale mais la compléter en accordant de nouveaux droits à toute personne ayant la
nationalité d’un État membre de l’Union. C’est une citoyenneté dite de « superposition ».
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Les individus n’y accèdent qu’au travers de l’État dont ils sont les ressortissants. Elle n’est donc
pas ouverte aux résidents extra-communautaires.
Les droits politiques qui sont accordés aux étrangers ressortissants d’un autre pays membre de l’UE
ne concernent que le droit de vote aux élections locales.
Pour autant, un espace public européen se met progressivement en place : sur le plan médiatique,
des chaînes de télévision rendent compte de l’actualité européenne.
Le rôle des échanges universitaires dans le cadre du programme Erasmus ou du processus de
Bologne d’harmonisation des diplômes crée les conditions d’un cadre universitaire européen.
Des symboles d’une Europe unie émergent lentement : le drapeau européen adopté le 26 mai 1986,
l’Ode à la Joie devenu l’hymne européen en 1985, la journée de l’Europe fêtée le 9 mai en souvenir
de la déclaration Schuman de 1950 et surtout l’euro, mis en circulation le 1er Janvier 2002 et qui
constitue certainement le signe le plus marquant
Le Sommet de Paris de 1974 a décidé que le parlement européen serait élu au suffrage universel à partir
de 1979. Bloqué jusqu’alors par la France gaulliste qui craignait une orientation fédérale, ce tournant
conforte la légitimité du Parlement et favorise par-là l’extension de ses compétences. Le traité sur l’Acte
unique lui permet de disposer d’un pouvoir de coopération, c’est à dire d’amendement, sur tous les textes
législatifs concernant la mise en place du marché unique (1986) ; le traité de Maastricht de 1992 poursuit
dans cette voie en lui conférant le pouvoir de codécision avec le conseil des ministres, notamment en
matière budgétaire. Le Parlement a aussi vu ses pouvoirs renforcés en matière de contrôle de l’exécutif :
depuis le traité d’Amsterdam (1997), il investit la commission européenne. Si le Parlement européen a
ainsi vu ses prérogatives étendues, il ne dispose pas de la totalité du pouvoir législatif. Il n’a aucun
pouvoir sur les recettes et n’a le dernier mot que sur la moitié des dépenses. Le traité de Lisbonne étend
toutefois le champ de la codécision à 50 nouveaux domaines (y compris sur le plan de l’immigration
clandestine et du contrôle des personnes aux frontières), lui permet de participer au vote sur le budget de
la PAC et d’élire, sur proposition du Conseil, le président de la Commission, qui, depuis les élections
européennes de juin 2014, est issu du groupe majoritaire au Parlement européen.
Selon le dernier baromètre de la Commission européenne, réalisé à la fin de l'année 2019, les
Français sont les citoyens européens les plus sceptiques envers l'UE. En effet, seuls 32 %
déclarent qu'ils tendent à avoir confiance dans les actions de l'institution, soit la plus faible
proportion après les Britanniques (29 %), qui ont quitté officiellement l'UE Comme le montre notre
infographie, les niveaux de confiance les plus élevés, c'est à dire plus de 55 % de la population,
sont observés à la frontière orientale de l'UE (Lituanie, Bulgarie, Roumanie,...), dans les pays
scandinaves ainsi qu'au Portugal et en Irlande. À l'inverse, les citoyens des pays du pourtour
méditerranéen sont de loin les plus sceptiques : moins de 40 % des Grecs, Italiens et Espagnols
affirment faire confiance à l'UE.
La France défend traditionnellement aussi un modèle social fondé sur un État protecteur, ce qui n’est pas
le cas du Royaume-Uni ni d’une majorité de pays d’Europe de l’Est, mais peut constituer un terrain
d’entente avec les Scandinaves, qui consacrent une part importante de leur budget à la protection sociale.
Les Pays-Bas, l'Irlande et la Belgique seraient les plus touchés en cas de Brexit, tout simplement
parce qu'ils sont les plus exposés au commerce avec le Royaume-Uni et liés par un réseau
d'investissements croisés. Mais en valeur, c'est l'Allemagne qui encaisserait le plus gros choc. Elle
perdrait au total 6,8 milliards d'euros d'exportations de marchandises, dont 2 milliards pour le secteur
automobile et 1 milliard pour les machines.
La France serait, elle aussi, affectée au travers des mêmes mécanismes que l'Allemagne mais dans
une moindre mesure. Les secteurs les plus touchés seraient les machines, l'agroalimentaire et la chimie
qui afficheraient chacun des pertes de 0,5 milliard d'euros de manque à gagner d'ici à 2019.Pour les
analystes d'Euler Hermes, comme pour le Trésor britannique, c'est bien le Royaume-Uni qui serait le
plus directement et le plus durement touché.
L’effet Brexit serait particulièrement toxique si le pays ne renégociait pas un accord de libre-échange
avec l'Union européenne. Le pays sombrerait alors rapidement en récession. Il perdrait plus de 4
points de PIB en deux ans, la livre se dépréciant d'au moins 20 %. Les experts du Trésor avaient
calculé, eux, que le PIB serait inférieur de 3,6 % au bout de deux ans et même inférieur de 6 %
dans le cadre du scénario le plus pessimiste, l'économie perdant 820.000 emplois et les salaires 4
%.La conception britannique exprime, depuis les origines du processus d’intégration européenne,
une grande méfiance à l’égard des institutions communautaires, jugées trop bureaucratiques et
contraires à ses intérêts dès lors qu’elles pourraient distendre le lien avec les États-Unis.
L’indiscipline britannique s’est exprimée à différentes époques : quand M. Thatcher négocie la
ristourne de sa contribution au budget européen (1984), quand Londres montre son hostilité à l’égard
du traité de Maastricht (1992), ce qui installe le Royaume-Uni en dehors de la zone euro. Avec le
développement de la crise financière de la zone euro depuis 2009, les Britanniques se montrent de plus
en plus réticents à mutualiser des éléments de leur souveraineté pour construire une Europe monétaire
voire politique à laquelle ils n’ont jamais vraiment adhéré. L’arrivée au pouvoir des conservateurs en
2010 a renforcé ce sentiment ; si les Britanniques restent favorables au marché unique ou à coopérer
sur un plan européen dans le secteur de la défense, la question de la participation au budget européen
est à nouveau posée, sur fond de crise économique et budgétaire. C’est le sens du projet de référendum
organisé le 23 juin 2016 pour consulter l’opinion publique sur son souhait de rester ou non dans l’UE.
Les Britanniques ont voté finalement à 51,9 % en faveur du Brexit de manière toutefois très contrastée
sur un plan géographique, puisque si l’Angleterre a voté à 53,4 % en faveur du Brexit comme le Pays
de Galles à 52,3 %, l’Irlande du Nord et l’Écosse votèrent respectivement à 55,8 % et 62 %, à front
renversé, en faveur du remain. La même opposition peut se lire entre les votes métropolitains des
centres-villes plutôt favorables au remain et les votes ruraux et des régions industrielles en difficulté
plutôt favorables au Brexit.
Cette carte permet de visualiser à quoi ressemblerait l’Union européenne après le Brexit. A sa droite,
cette carte représente sous la forme de camemberts les effets de la sortie du Royaume-Uni de l’UE pour la
population (-12,91%), le PIB (-15,16%) et la superficie (-5,4%).
3. L’« eurovolontarisme » allemand se fait plus tiède alors que son leadership est
de plus en plus critiqué
La question linguistique
Plus de 200 langues sont parlées en Europe, et l’UE doit faire face à un double défi :
Une montée de la xénophobie et du racisme envers ces minorités, souvent considérées comme
des boucs émissaires des difficultés économiques et des citoyens de seconde zone (cas des turcophones en
Bulgarie, ou des Roms en Roumanie qui ne sont rattachables à aucun État-nation), inquiètent cependant
les autorités européennes.
Religions et laïcité
L’identité européenne est marquée par le pluralisme religieux, la liberté de culte partout garantie.
L’importance des Églises et le degré de religiosité sont variables d’un pays à l’autre.
En Pologne ou en Irlande, ils sont forts, et pour partie hérités de l’association entre catholicisme et
défense de l’identité nationale ; de même, en Grèce, l’Église orthodoxe a-t-elle joué le rôle de gardien de
la langue et de la culture grecque pendant les quatre siècles d’occupation ottomane (XVe-XIXe siècles).
Aux Pays-Bas par contre, la pratique religieuse, l’appartenance aux Églises et l’impact de celles-ci sur les
mœurs sont très faibles.
Les relations des religions entre elles ont également été structurantes pour façonner la société
européenne, qu’elles aient été faites de confrontations (les croisades entre chrétiens et musulmans au
Moyen-âge, les guerres de religion entre catholiques et protestants au XVIe siècle), de coexistence, de
tolérance (l’ancienne Espagne multiconfessionnelle chrétienne, juive et musulmane), voire d’action
commune comme on en a de nombreux exemples aujourd’hui.
Par ailleurs, si les pays européens peuvent être classés en trois principaux groupes (catholique, protestant,
et orthodoxe), aux marges de l’Europe, dans le Caucase ou les Balkans, la cohabitation des religions reste
de mise, notamment ici avec la présence d’un islam autochtone, ancré depuis plusieurs siècles.
L’histoire de la laïcité remonte au moins à l’héritage des Lumières, mais la séparation des Églises et de
l’État s’est imposée plus récemment (en France, il est consubstantiel à l’héritage républicain). Si elle ne
s’est pas généralisée, le processus de sécularisation est, par contre, partout avancé. Pourtant, pas plus
que l’Europe ne saurait se réduire à un « club chrétien », elle ne doit s’identifier à un « club séculier »,
qui, sous prétexte de désir universaliste et neutraliste, gommerait plus ou moins consciemment toute
référence au rôle des religions et à leur contribution possible au dialogue des cultures.