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INTRODUCTION

1. Présentation du sujet
Il est de principe vulgaire dans la vie courante que « le travail assure
l’indépendance » ; sans excès des mérites et à convergence unanime, le travail est considéré
comme la clé de tout développement socio-économique. Toutes les sociétés recourent à ce
moyen aux fins de subsister et faire face aux inévitables aléas de la vie et garantir sûrement un
avenir plus ou moins meilleur en se mettant à l’abri des éventuels risques. Le travail anoblit
l’homme, lui rend sa dignité et l’élève. L’importance accrue du travail n’étant plus ainsi à
vanter la grandeur, diverses législations au monde, se focalisant solidement sur les principaux
instruments relatifs aux droits de l’homme ; ont requis l’impérieuse nécessité d’ériger le droit
du travail parmi les droits fondamentaux. Il en va pareil pour la RD. Congo dont la
Constitution dispose que « le travail est un droit et un devoir sacré pour chaque congolais »1.
L’intérêt de cette théorie est de nous faire appréhender que le but rechercher dans
l’accomplissement d’un quelconque travail ; est de se voir rémunéré au cours ou à la fin de
celui-ci. Cette rémunération octroie donc à un individu, personne physique, la capacité d’une
subvention aisée à ses divers besoins. Cependant, de même que l’individu a sans cesse besoin
d’un salaire pour la satisfaction de ses désirs, l’Etat, personne morale, considéré comme une
fiction, a besoin des ressources suffisantes pour garantir sa souveraineté, assurer l’exercice
régulier de ses missions régaliennes, financer diverses charges publiques, bien plus, garantir le
bien être social de ses citoyens par la création des services publics.
En effet, de toutes les ressources principales de l’Etat, la fiscalité joue un rôle
capital pour une Nation qui se veut respectueuse et souveraine. Elle est l’un des instruments
qui ouvrent une large voie à l’Etat, de se procurer assez de recettes pour faciliter la réalisation
de ses engagements et cautionner l’exécution de ses dépenses. L’interventionnisme fiscal à
travers sa multiplicité d’impositions, s’effectue par des prélèvements fiscaux et non fiscaux
sur les personnes physiques et morales, activités confondues, divers revenus, richesses,…
pour, comme précédemment dit ; procurer à l’Etat les moyens nécessaires de son bon
fonctionnement. C’est dans cet objectif que la Constitution congolaise du 18 février 2006
dispose à son article 174 qu’il ne peut être établi d’impôts que par la loi ; la contribution aux
charges publiques constitue un devoir pour toute personne vivant en RDC…
L’objectif de l’exercice d’un travail étant ci-haut démontré, soulevé et résumé au
concept « rémunération » ; notre intrigue, repose sur le principe constitutionnel que prône
l’article 174 sus évoqué, selon lequel il ne peut être établi d’impôt que par une loi. Il se trouve
en dépit de celui-ci qu’il figure parmi moult impôts qui abondent le système fiscal congolais ;
un impôt qui frappe la rémunération de toute personne physique ou morale, œuvrant en RDC.
Il s’agit en l’occurrence, de l’impôt professionnel sur les rémunérations, IPR en sigle.
Ainsi donc, sans effet dérogatoire au principe qu’incarne l’alinéa 1 de l’article 174 sus
émargé ; l’IPR relève de l’établissement de l’ordonnance-loi N° 69-009 du 10 février 1969

1
Constituions de la RDC du 18 février 2006 telle que révisée par la loi N°11/002 du 24 janvier
2011, article 36 al.1
2

relative aux impôts cédulaires sur les revenu telle que modifiée et complétée à ce jour qui en
prévoit la perception2.
De ce qui précède, il importe de noter que tout citoyen, y compris les
fonctionnaires, agents publics et autres membres des institutions tant publiques que privées,
est tenu de payer l’impôt. En ce qui concerne l’IPR, il est perçu sur les rémunérations de
toutes les personnes touchant leur salaire en RDC.
Ce faisant, le présent travail nous renseignera globalement sur l’établissement et la perception
de l’IPR dans le régime fiscal congolais, et d’autant plus spécialement, nous fournira la clarté
dans une approche comparative de ses modes de perception dans les secteurs d’enseignement
qu’organise la RDC. L’intérêt de cette intrigue nous a conduit, pour l’assouvissement de notre
curiosité en la matière, à concevoir et formuler notre sujet de recherches dont la
problématique est ainsi libellée : « étude comparative de la perception de l’IPR dans les
secteurs de l’ESU et l’EPST, cas de la ville de Mwene-Ditu ».
Loin d’avoir dit et réalisé le nécessaire, notons sans perdre de vue que c’est autour
de la problématique que revêt ce sujet en son sein, qu’aura à graviter la théorie devant
l’éventrer dans les pages suivantes de ce présent travail.
2. Choix et intérêt du sujet
A. Choix du sujet
Le choix étant par définition une préférence accordée à une personne ou à une
chose , il sied de noter qu’aucun intitulé d’une recherche scientifique ne peut être conçu ; ni
3

par le fait du hasard, ni par imagination ; plutôt en fonction des diverses motivations ayant
émaillé la conscience intellectuelle de son auteur. D’où la première des questions que l’on se
pose en lisant tout travail scientifique est de savoir pourquoi le chercheur a choisi tel sujet en
lieu et place de tel autre ?
Cependant, l’IPR au Congo ; se veut d’actualité, une question brulante, et est à
l’origine de beaucoup de tumultes, confusions, mystifications et d’incompréhensions tant dans
son établissement que dans sa perception dans le mental de plusieurs congolais d’une manière
globalisante, et spécifiquement dans le chef du personnel enseignant œuvrant dans les secteurs
de l’ESU et l’EPST. Surtout avec l’application de la loi des finances de 2018 pour l’exercice
2019, voire aussi celle de 2019 pour l’exercice 2020. D’aucuns n’ignorent à quel point les
grèves dans les institutions de l’enseignement national ont fait couler d’encre en y battant
record à cause du prélèvement sur l’IPR4.
Dans l’observation, seul le personnel du secteur de l’ESU a été hoché par cette situation alors
que celui de l’EPST semblait briller dans la quiétude. C’est donc, dans le souci d’ôter de

2
Ordonnance-loi N°69-009 du 10 février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les revenus,
art.77.
3
Dictionnaire Universel Français numérisé en application Androïde.
4
Avec la loi des finances de l’exercice 2019 ; il a été procédé à la modification du barème
progressif de l’IPR de 10 à 4 le nombre des tranches, la modification des revenus et des taux
(0%, 15%, 30%, et 40%). Cette mesure permet de simplifier les modalités de calcul de l’IPR et
préserver le pouvoir d’achat de la population. La loi des finances pour l’exercice de 2020 a
ramené la première tranche de 0% à 3%.
3

l’ignorance le peuple congolais sur la perception de l’IPR, tout en valorisant l’intérêt de son
établissement d’une part, et d’autre part d’assouvir notre curiosité quant au calme observé
dans le secteur de l’EPST au détriment d’ébranlement dans celui de l’ESU dans la perception
de l’IPR, que se trouvent inscrits le pourquoi et la motivation de notre choix sur le présent
sujet.

B. Intérêt du sujet
Il est de principe juridique « qu’il n’y a pas d’action sans intérêt ». Par définition,
l’intérêt est ce qui, dans quelque chose, chez quelqu’un, retient l’attention par sa valeur et son
importance5. Par référence à ce principe, tout travail doit poser ses jalons sur un intérêt précis.
En ce qui nous concerne, celui-ci est échelonné à trois niveaux :
1. Personne ne peut s’engager à entreprendre une recherche ou une étude sur un sujet
donné sans que préalablement il n’ait rien constaté. Personnellement ceci se résume
dans le fait pour nous, d‘avoir de la bonne maîtrise sur la perception de l’IPR dans le
système fiscal congolais, et dans les secteurs de l’ESU et l’EPST au regard des lois en
la matière ; de surcroît, d’approfondir la notion de la fiscalité et ses divers régimes en
RDC.
2. Il nous parait évident que tout homme a besoin d’une ou des ressources financières
pour faire face à ses besoins. Cette ressource est pour certains la rémunération sur
laquelle un impôt est prélevé. Ce travail étant un apport dans la société, doit s’inscrire
dans la mesure de résoudre des problèmes présents et à venir en la matière que son
sujet opère. Il présente en fait un intérêt social étant donné que l’IPR se conçoit
comme «  un impôt frappant les rémunérations de toutes les personnes rétribuées par
un tiers… 6 de droit privé ou de droit public7 ». Il constitue un éclaircissement non
seulement pour le personnel œuvrant dans les secteurs de l’ESU et l’EPST, mais aussi
pour l’Etat congolais à travers les agents du fisc dans le calcul et la perception de
l’IPR, ainsi que pour tout congolais qui s’attend à une rémunération dans l’exercice de
son métier.
3. Scientifiquement, tout en mettant en œuvre une source d’information à la portée de
toute personne, tout chercheur poussé par une curiosité scientifique et précisément en
ce qui cadre avec l’établissement et la perception de l’IPR généralement,
spécifiquement de ses modes de prélèvement dans les secteurs de l’ESU et l’EPST.
Rédiger ce travail nous est de même une opportunité par excellence de pragmatiser les
notions théoriques apprises durant notre cursus universitaire et celles développées.
3. Etat de la question

Le Droit, faisant partie intégrante de plusieurs autres disciplines scientifiques ; il


est crucial de noter que toute science suscite toujours une soif intense dans le chef de tous
ceux qui s’y intéressent. Faisant allusion au bon nombre de siècles qu’a déjà consommé la

5
Dictionnaire Français Larousse disponible sur
HTTPS://www.larousse.fr/dictionniares/francais/int%c3%A9rc3AAt/43680, site consulté le 25
janvier 2021 à 20 :30
6
AZAMA LANA, Droit fiscal Zaïrois, éd. CADICEC, Kinshasa, 1986, P. 235.
7
Art.47-1 de l’ordonnance-loi N°69-009 du 10 février 1969, Op. Cit.
4

science juridique dans son existence, tout porte à croire qu’il serait pratiquement chose
difficile de nos jours, qu’il y ait une invention théorique dont on peut totalement s’approprier
les mérites d’initiateur. C’est pour la raison que différents auteurs, divers chercheurs ont déjà
parlé et touché quasiment tous les domaines de la vie. Même certaines questions potentielles
se rapportant à notre sujet d’étude ont été par le passé et par le présent exploitées par d’autres
chercheurs à travers divers travaux scientifiques, articles, ouvrages… chacun bien-sûr dans les
limites de sa problématique. Raison majeure pour laquelle nous ne compléterons que ce qui a
par nature été déjà dit.

En effet, nous nous sommes inspirés des différents ouvrages et travaux ayant un
point de similarité avec notre sujet, afin de nous en démarquer et constituer un ajout sous un
certain angle. Pour ce faire, nous allons ainsi dans cette étude présenter quelques uns de
travaux et ouvrages qui ont marqué notre attention. Nous citons :
AZAMA LANA, dans son ouvrage intitulé le Droit fiscal Zaïrois, avait précisé que,
« la contribution (impôt) professionnelle sur les rémunérations concerne les
rémunérations de toutes les personnes rétribuées par un tiers sans être liées par un
contrat d’entreprise, y compris les bénéficiaires des pensions ; il a enrichit en
affirmant que la contribution professionnelle est appliquée sur l’ensemble des revenus
annuels de chaque redevable ou à raison de toute somme proportionnelle équivalente
pour les périodes inférieures à un an8.
Le professeur BUBUA WA KAYEMBE note pour sa part, dans son ouvrage Droit
fiscal Congolais, législation fiscale douanière en vigueur en RDC que : « pour être
juste, l’impôt doit être établi selon la faculté contributive, la capacité contributive ou
les possibilités de chacun. Il n’est donc pas question, au nom de l’égalité fiscale, de
frapper aveuglement riches et pauvres, salariés et paysans, ménages sans enfants et
familles nombreuses, valides et invalides, etc. »9.
Dans ses investigations sur l’IPR, John Peter KAYEMBE TSHIOVU, démontre que
l’IPR constitue une grande participation dans la réalisation ou la maximisation des
recettes fiscales par rapport aux autres impôts. Cela se justifie par un nombre plus
important des contribuables qui se sont ajoutés au répertoire. Il précise de surcroît que
l’IPR est à la charge des employés et retenu à la source par les employeurs qui ont
l’obligation de le réserver au compte du receveur des impôts dans les dix jours qui
suivent le mois en cours duquel les rémunérations ont été versées ou mises à la
disposition des bénéficiaires10.
Après ses recherches menées sur la procédure d’établissement de l’IPR, Olivier
KASELE BAKUKA atteste, qu’il est joint à la déclaration de l’IPR une fiche
individuelle pour chacun des rémunérés (fiche de paie). Ces fiches sont classées par
type d’IPR correspondant et par ordre alphabétique. Il a tout de même prouvé que
l’IPR concerne les rémunérations de toutes les personnes rétribuées par un tiers, de
8
AZAMA LANA, Op. Cit., PP. 235-250.
9
BUABUA WA KAYEMBE M. Droit fiscal congolais. Législation fiscale et douanière en
vigueur en RDC, éditions Universelles Africaines, Kinshasa, 2006, P.15.
10
J.P. KAYEMBE THIOVU, mécanismes de’ recouvrement de l’IPR et son impact dans la
maximisation des recettes fiscales, cas de la DGI Kasaï-Oriental ; mémoire, UOM, juillet 2011,
PP. 27, 38. (Inédit).
5

droit public ou privé, sans être liées par un contrat d’entreprise comprenant notamment
les traitements, les salaires, les émoluments, les indemnités qui ne présentent pas le
remboursement de dépenses professionnelles effectives, les gratifications, primes et
toutes les rétributions fixes ou variables. Quels que soient leur qualification, les
traitements des administrateurs, gérants, commissaires, liquidateurs des sociétés par
action, gouverneurs, régents, censeur et toutes personnes exerçant des fonctions
analogues, les pensions de toute nature quelles que soient les circonstances et les
modalités qui en conditionnent l’octroi, ainsi que les sommes payées par l’employeur
ou le mandat, contractuellement ou non par suite de cessation de travail ou rupture de
contrat d’emploi ou de louage de service, la rémunération que l’exploitant s’attribue
pour son travail personnel si elle est déclarée à l’impôt professionnel sur les
rémunérations11.
La confrontation et l’analyse de ces ouvrages et travaux sur l’impôt en général et
l’IPR en particulier, nous ouvre un itinéraire dans le dans un approche purement spécifique du
sujet qui est notre. Cependant, l’impôt désigne de manière générale l’ensemble de « 
prestations pécuniaires mises à la charge des personnes physiques et morales, en fonction de
leurs capacités contributives et sans contrepartie déterminée, en vue de la couverture des
dépenses publiques et la réalisation d’objectifs économiques et sociaux fixés par la puissance
publique »12. Il ressort de cette définition que tout citoyen, y compris les fonctionnaires
publics, agents publics et autres membres des institutions publiques et cabinets politiques y
rattachés a l’obligation de payer l’impôt.
Ainsi, pour permettre à l‘Etat de faire face aux diverses dépenses publiques grâce à ses
multiples ressources financières parmi lesquelles figure les impôts ; l’IPR frappe toute
personne qui touche une rémunération en RDC, quelle que soit sa provenance ; y compris le
personnel œuvrant dans les secteurs de l’ESU et l’EPST suivant le barème progressif du taux
fixé par la loi.
De ce qui précède, la particularité et la spécificité de nos investigations résident en
ce que nous n’allons pas uniment nous borner à éventrer les dispositions algales et théories
doctrinales en ce qui concerne l’établissement et la perception de l’IPR ; mais bien mieux,
nous relèverons en démontrant les causes qui sont à la base de sa non tolérance et sa mauvaise
considération dans son prélèvement dans les secteurs de l’enseignement organisés en RDC et
plus précisément dans la ville de Mwene-Ditu.
4. Problématique et hypothèses

A. Problématique
Entendu comme « l’ensemble des questions posées dans un domaine de la science
en vue de la recherche des solutions »13.

11
Olivier KASELE BUKASA, évaluation de la procédure d’établissement de l’IPR, cas de la DPI
Sud-Kivu, mémoire, Université Evangélique en Afrique, 2011-2012 ; PP. 61, 73. (Inédit).
12
KITOPI KIMPINDE A., cours de Droit fiscal, UNILU, première licence, Droit, 2006-2007 ;
(inédit).
13
Sylvain SHOMBA K., méthodologie de la recherche scientifique, éd., MES, Kinshasa, 2007, P.
41.
6

En effet, de nos jours, il s’avère crucial de remarquer que tous les pays du globe
terrestre sont à la quête du développement accru à travers leurs ressources. Il revient donc à
chaque pays de déterminer la source de ses financements. Dans le souci d’atteindre ou de
réaliser au mieux ses objectifs, le recours aux contributions obligatoires prélevées par l’Etat,
le plus fréquent sous forme d’impôts, auprès des personnes physiques et morales devient de
plus en plus une nécessité et un moyen efficace dans la maximisation des recettes financières.
Vu que la fiscalité occupe une place capitale dans la classification des ressources financières,
d’où, l’interventionnisme fiscal à travers sa multiplicité d’impositions s’effectue par des
prélèvements fiscaux et non fiscaux sur les personnes, activités, revenus, richesses,… afin de
fournir à l’Etat les moyens d’un fonctionnement indépendant souverain et autonome.
Certes, l’Etat doit fixer les impôts, voire les taxes de manière à ce que, chaque
contribuable puisse s’acquitter tout en évitant qu’il n’échappe à la fiscalité, par crainte de
restreindre considérablement sa richesse en cas d’une imposition au delà de ses possibilités. A
ceci, NDENGE M. précise que « toute imposition supplémentaire nuirai à l’économie et
n’apporterai des recettes à l’Etat14.
Cependant, assoiffé de connaitre un développement manifeste et une indépendance financière
à tous égards ; de surcroît faire face au déficit budgétaire important qu’il connait, l’Etat
congolais ; il y a une décennie s’est engagé sur une voie de reforme fiscale afin d’accroitre,
tant soi peu, ses recettes. En l’occurrence, il est question des reformes sur les taxes et impôts
payés par les contribuables nationaux et étrangers au sein du territoire national.
Des reformes, il faut mentionner que depuis décembre 2018, la modification du
taux progressif de l’impôt professionnel sur les rémunérations se traduisant par la réduction de
10 à 4 le nombre de tranches et la variation entre : 0% pour la tranche de revenus de 0fc à
1.944.000fc ; 15% pour la tranche de revenus de 1.944.001fc à 21.600.000fc, 30% pour la
trancher de revenus de 21.600.001fc à 43.200.000fc et 40% pour la tranche supérieur à
43.200.000fc.
Ainsi, l’IPR fait partie des impôts cédulaires sur les revenus et est perçu sur les
rémunérations de toute personne physique ou morale œuvrant, quelle que soit la nature de son
travail en RDC. Il permet donc de se procurer pour la satisfaction et la réalisation des
dépenses publiques des recettes fiscales importantes à lui seul en ouvrant l’œil sur ses
redevables.
L’IPR, dans l’application des lois qui l’instituent, y compris ces récentes innovations ; a été
pour la RDC une réussite dans l’assignation de ses attentes d’une part, et d’autre part une
source d’indignation dans le chef des contribuables concernés par son prélèvement. Cette
indignation a fait l’objet des remarques bien plus dans les instituions publiques de l’Etat par
des grèves, soulèvements et marches. Une attitude qui porte à croire que l’impôt
généralement, et l’IPR spécifiquement, est ressenti à l’instar d’une privation, d’un sacrifice
par le contribuable, car contraint à restreindre ses dépenses tout en réduisant son revenu de
vie. D’où une obligation étatique de faire valoir son importance et rendre vulgaire les
mécanismes et modalités de son prélèvement ; d’autant plus, revoir à la baisse son taux
progressif ou ne fixer qu’un seul taux pour faciliter son calcul. Ceci pour s’assurer qu’il n’y
14
NDENGE M., cité par Olivier KASELE BUKASA, Op. Cit., P.1.
7

ait pas des retombées négatives comme c’est le cas actuellement dans les secteurs de l’ESU et
l’EPST où nous trouvons des personnes instruites, à fortiori les communs de mortel.
Etant dès l’introduction de ce point définie, nous considérons la problématique
comme une ou plusieurs questions, interrogations précises sur un sujet de recherche afin d’en
dénicher la vérité objective. Eu égard à ce qui précède, la problématique qui est nôtre, se doit
après décorticage d’être éventrée par des questions ci-après :
Qu’est-ce qui justifie le comportement et l’attitude indignes dans le chef des
contribuables de l’IPR dans son prélèvement en général et plus particulièrement dans
les secteurs de l’ESU et l’EPST ?
Quelles sont les motivations de l’Etat congolais dans la réduction de 10 à 4 les
tranches de revenu du taux progressif de l’IPR, et quel est son rendement par rapports
aux années d’avant cette réduction ?
L’application du taux dans le calcul de l’IPR, est-elle la même dans les secteurs de
l’ESU et l’EPST pour les mêmes tranches de revenus ?
En prenant pour référence la ville de Mwene-Ditu, la perception de l’IPR dans le
secteur privé de l’enseignement ; est-elle aussi effective qu’elle l’est dans celui
public ?
Les questions étant posées et constituant la problématique de notre présent travail,
mieux serait d’y proposer des réponses en termes d’hypothèses pour ne pas les laisser en
déshérence. Ce faisant nous allons tenter compendieusement de les répondre dans le point
suivant.

B. Hypothèses
A l’entame de la théorie sur ce point, allons-y préciser que le mot hypothèse est
polysémantique. Dans l’élaboration de ce présent travail, nous le définissons avec
REZSOHAZY comme : « un point de départ d’une démonstration à partir duquel on se
propose d’aboutir à la conclusion. Elle cherche à établir une vision provisoire du problème
soulevé en invoquant la relation supposée entre les faits sociaux dont le rapport constitue le
problème et en indiquant la nature de ce rapport » 15. De manière concise, elle est entendue
comme « une proposition des réponses aux questions de la problématique, elle servira de fil
conducteur car elle est une conjoncture »16.
Eu égard à ce qui vient d’être dit, nous répondons provisoirement aux
préoccupations soulevées dans la problématique comme suit :
D’emblée, il va de notre intérêt à préciser que l’impôt, depuis son existence n’a jamais
fait l’objet des acclamations à l’égard de ses contribuables. Bien que les modifications
sur le taux de l’IPR soient légales ; dans sa perception rencontre cependant, quelques
oppositions dans le chef des fonctionnaires de l’Etat, et pour l’année 2020, l’attitude
indigne du contribuable de l’IPR se justifierait par la hausse du montant retranché
après calcul sur leur rémunération, qu’ils jugent exorbitant, et laquelle rémunération

15
REZSOHAZY R., Théorie empirique des faits sociaux, éd., la renaissance du livre, Bruxelles,
1971, P. 68.
16
GRAWITZ M., Méthodes de sciences sociales, éd., Dalloz, Paris, 1964, P. 289.
8

qu’ils traitent de modique. De surcroît, bien que ceci soit légal, il serait préférable que
le taux devant être appliqué fasse l’objet d’une entente consensuelle entre
Gouvernement et contribuables à travers laquelle ce premier, devrait expliquer le
bienfondé de cet impôt qui un devoir citoyen ;
L’Etat est le garant du bien être social et économique des citoyens, et n’a son sens
d’existence que dans la facilitation et l’allègement de tout ce qui compromet une vie
aisée de sa population. C’est dans cette optique que les motivations de l’Etat congolais
dans la réduction de 10 à 4 le nombre de tranches du taux progressif de l’IPR seraient
le souci d’accroitre ses recettes fiscales pour garantir l’exercice de ses missions. Quant
au rendement de l’IPR dans sa perception depuis ses récentes innovations, celui-ci
serait lucrativement positif et bénéfique pour l’Etat congolais en se basant sur le
rapport du rendement de l’IPR publié en 2019 par le ministre des finances ;
L’Etat congolais à travers ses dispositions constitutionnelles et multiples lois, prohibe
la discrimination sous toutes ses formes, et doit, en première position se vouloir le
premier garant du respect des droits et libertés des citoyens, tout en les maintenant
tous sur un pied d’égalité. C’est pour affirmativement répondre que le taux appliqué
dans le calcul de l’IPR serait parfaitement le même dans le secteur de l’ESU et de
l’EPST pour les mêmes tranches de revenus ;
Le système fiscal congolais est à savoir, autodéclaratif et autoliquidatif. Ce qui
démontre clairement que le législateur met en œuvre la bonne conscience du
contribuable à s’acquitter de ses obligations fiscales. Cependant, en ce qui concerne
l’IPR, l’on procède par une retenue à la source. Prenant ainsi la ville de Mwene-Ditu
pour cible référentielle, la perception de l’IPR dans le secteur privé de l’enseignement
ne serait pas effective au même titre qu’elle l’est dans le secteur public, étant donné
que dans ce dernier, seul l’Etat opère la retenue à la source avant le paiement de ces
agents et fonctionnaires ; alors que dans le secteur privé, la bonne conscience ci-haut
évoqué favorise l’évasion fiscale.
Ainsi dit, tels sont les portes d’entrée qui nous permettent d’aiguiser notre vision
dans l’étude comparative de la perception de l’IPR dans les secteurs de l’ESU et l’EPST, cas
de la ville de Mwene-Ditu, et nous permet en même temps de choisir les méthodes et
techniques à emboiter pour mener à bon port notre présente étude.
5. Méthodes et techniques du travail

A. Méthodes
La méthode peut être définie comme « l’ensemble des règles pour conduire
raisonnablement et logiquement nos pensées ; en d’autres mots, c’est la voie à suivre pour
atteindre le but qu’on s’est fixé »17. Pour Nicolle, elle est « une démarche consistant à suivre
une application ou un chemin qui mène à un but fixé en respectant les étapes
intermédiaires »18.

17
MPALA MBABULA M., Directive pour réaliser un travail scientifique, éd., MPALA,
Lubumbashi, 2001, P. 69.
18
J.M. Nicolle, Histoire des méthodes scientifiques ; du théorème de Thalès à la fécondation in
vitro, éd. Bréal, Bruxelles, 1994, P. 31.
9

Pour nous, elle est une façon de mener ou guider sa pensée avec un certain ordre logique et
cohérent basé sur les réalités à découvrir.
Pour ainsi orner la théorie de notre présente œuvre et atteindre les attentes de nos
investigations en la matière que sa problématique a en gestation, nous avons recouru aux
méthodes suivantes :
 La méthode exégétique : elle consiste à faire une revue documentaire susceptible de
fournir des informations sur son sujet d’étude. Il nous aidera donc à scruter les textes
juridiques cadrant avec la matière de notre sujet afin de saisir la volonté du législateur ;
d’analyser les divers ouvrages, articles, travaux, … pour disposer par le fait des
renseignements capitaux et indispensables sur la fiscalité, le système fiscal congolais et les
notions essentielles de l’IPR ;
 La méthode sociologique ou descriptive : qui consiste à décrire son fait par
l’observation pratique, celle-ci sera l’objet en ce qui nous concerne, de faire une descente sur
terrain en prenant la ville de Mwene-Ditu comme cible, afin d’appréhender comment sont
mises en exécution les dispositions légales et règlementaires dans la perception de l’IPR ;
 La méthode comparative : définie comme «  une opération réfléchie par laquelle
sont établies les ressemblances et les différences entre deux faits »19 ; elle nous permettra dans
notre rédaction et recherche, à connaitre et lister les éléments convergents et divergents dans
la perception de l’IPR dans les secteurs de l’ESU et l’EPST pour en comprendre dans une
élucidation nette et potable les agents causaux ;
 Et la méthode historique ; qui se justifie dans le fait que, dans la recherche des
explications des faits sociologiques, on ne se contente pas de ce qui est présent et actuel ; en
revanche, on est obligé de scruter le passé pour comprendre le présent. Ainsi nous partirons de
l’évolution historique de la fiscalité et de l’impôt pour en comprendre les corolaires actuels
qui sont manifestes dans la perception de l’IPR avec les innovations apportées sur son taux.
Ainsi paraphrasées, ces quatre méthodes nous ont paru suffisantes pour ôter les
brouillards autour de la thématique du prélèvement de l’IPR dans les secteurs sus émargés.
Malencontreusement, elles seraient inefficaces pour arriver à la vérité sans des techniques y
associées.

B. Techniques
La technique est définie par B. VERCHANGEN comme l’ensemble des moyens
et procédés qui permettent à un chercheur de ramasser les informions originales ou de
secondes mains sur un sujet donné20. C’est aussi un ensemble d’étapes et d’opérations limitées
et liées à des éléments pratiques, car concrets et adaptés à un but bien déterminé21.

19
J. FREYSSINET-DOMINJON, Méthodes de recherche en sciences sociales, éd., Monte
chrétien, E.J.A, Paris, 1997 ; P. 14.
20
B. VERCHANGEN, « méthodes et techniques de la recherche scientifique », in analyse social,
vol. I, N°2, mai 1954, P. 50.
21
PINTO R. et GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales tom II, éd., Dalloz, Paris, 1971, P.
87.
10

En déduction de deux premières définitions, nous pouvons dire que les techniques sont en fait
des outils qui facilitent l’investigation concernant un objet d’étude précis et de fournir
adéquatement des réponses à une interrogation.
Pour ce faire, nous avons fait appel à :
 La technique documentaire : celle-ci nous a permis de réaliser une récolte des
données d’archives, de consulter divers ouvrages ; articles et revues, lexiques, les rapports
annuels, les textes légaux et règlementaires, circulaires, les thèses, les travaux de fin de cycle
ainsi que les sites internet étant en corrélation avec notre problématique d’étude. Cette
technique est définie comme « une technique consistant à étudier et à analyser les documents
qui portent des traces »22 ;
 L’interview : elle est selon Bruno : « une technique dont le but est d’organiser un
rapport de communication verbale entre deux personnes, l’enquêteur et l’enquêté sur un
objet »23. Cette technique nous a permis à entrer en contact avec les agents de la DGI/CIS de
Mwene-Ditu et certains praticiens du droit, sans oublier les chefs de différents établissements
de l’ESU et l’EPST de la ville de Mwene-Ditu afin d’acquérir fondamentalement et davantage
des renseignements et connaissances sur la perception de l’IPR ;
 La technique d’enquête indirecte : celle-ci nous a été d’une immensurable utilité dans
le fait qu’elle nous a conduit à la rédaction d’un questionnaire d’enquête (dont copie en
annexe) adressé aux contribuables de l’IPR, personnel enseignant des secteurs de l’ESU et
l’EPST.
6. Délimitation du sujet
La problématique que regorge en son sein notre sujet de recherche, est d’une
portée capitale qu’il convenait d’élancer notre étude sur l’ensemble du territoire national
congolais avec un indicateur comparatif entre l’ESU et l’EPST. Cependant, comme l’indique
lui-même notre sujet ; « étude comparative de la perception de l’IPR dans les secteurs de
l’ESU et l’EPST, cas de la ville de Mwene-Ditu » ; nous nous sommes abstenus d’élargir les
limites de nos investigations, car il nous serait pragmatiquement chose difficile, bien mieux
impossible d’entreprendre une telle recherche sur une étendue qui quasiment la dimension
d’un continent qu’est la RDC, et ce, en misant sur nos moyens financiers et matériels qui sont
insuffisants. A cause de cette impossibilité même, notre étude s’est spatialement bornée dans
les limites de a ville de Mwene-Ditu et plus concrètement dans les secteurs de l’ESU et
l’EPST.
Quant à la délimitation temporelle, nous avons opté d’être aussi laconique du
mieux que l’on a bon jugé. Pour éclairer, notre recherche va de l’année 2018 à l’année 2020 ;
pour la motivation que cette période demeure marquée des innovations dans l’établissement
de l’IPR et des multiples réactions négatives enregistrées dans le chef de ses contribuables
durant sa perception.

22
MULUMBATI NGASHA A., Manuel de sociologie, éd. Africa, Paris, 1997, P. 22.
23
Bruno A., cité par MULUMBATI NGASHA A., Sociologie générale, éd, Africa, Lubumbashi,
1983, P. 22.
11

7. Difficultés rencontrées
Bien avant de glisser les mots dans l’énumération des tumultes auxquels nous
avons été confrontés pour mener à bout l’œuvre que voici, il nous convient d’affirmer que la
réalisation d’un travail scientifique n’est pas chose minime et de moins que rien que l’on
l’estime être. Elle nécessite la mobilisation de beaucoup d’énergies. Si l’on ne s’arme pas du
courage, de la patience, de la tolérance et de la persévérance, l’on peut toutefois se mettre à
côté et se débarrasser de son thème de recherche et des démarches entreprises pour s’orienter
vers d’autres domaines.
En effet nous avons été, au cours de l’élaboration de cette œuvre scientifique, buté
à des difficultés d’ordre matériel, financier, physique et moral pour sa concrétisation parfaite.
Surtout en ce qui concerne la récolte des données de notre enquêté qui nous a coûté de
fatigables courses, des réponses décourageantes étant donné que celle-ci touchait à la
rémunération dont le dévoilement sincère n’est pas chose facile pour nombreux dont font
partie certains de nos enquêtés. Partant de celles-ci, nous les avons tant bien que mal
surmontées en leur expliquant l’intérêt de notre travail et avons aussi recouru à des chefs de
divers établissements de l’ESU et l’EPST pour avoir les listes de paie et autres informations
indispensables à notre étude.
8. Canevas du travail
Quant à la manière dont nous avons subdivisé notre travail, allons-y préciser que
pour une garantie d’une meilleure rédaction et un développement lucide de sa problématique ;
nous avons consacré toute sa théorie dans trois chapitres pour miner la soif de notre curiosité ;
la présente introduction et la conclusion exceptées. Il s’agit en l’occurrence :
 De la théorie et cadre conceptuel du travail constituant le premier chapitre ;
 Des quelques théories sur la fiscalité et le système fiscal congolais qui est le libellé
du deuxième chapitre ; et
 Des applications pratiques de l’IPR dans le système éducatif de la RDC, entre
clivages normatifs et justice sociale qui contient la teneur et fait l’objet de l’intitulé
du troisième et dernier chapitre.
Ces chapitres sont chacun scindés en sections, lesquelles contiennent des
paragraphes et de sous points.
12

Chapitre premier : THEORIE ET CADRE CONCEPTUEL DU TRAVAIL

Il est important de savoir que pour parler un même langage et mieux passer le
message, il convient de connaître le contexte dans lequel certains mots sont utilisés. D'où, ce
chapitre s’inscrit dans la logique de permettre à nous même et à quiconque nous lira, de saisir
le sens contextuel de la problématique de notre sujet d’étude ; pour ôter toute attitude qui
prêterait confusion aux notions similaires. Une raison qui entre en compte de motivation et
nous a conduit à scinder en trois sections ce chapitre, dont la première axée sur la définition
des concepts de base, devant faciliter la compréhension de la problématique de notre sujet
d’investigation ; la deuxième parle des notions ayant trait à l’impôt d’une manière générale,
un moyen de permettre à quiconque de s’imprégner des connaissances sur l’impôt en droit
Congolais ; et la troisième porte sur l’entité ville de Mwene-Ditu en ce qui concerne sa
monographie, car celle-ci, constitue limitativement le champ territorial de notre recherche.
Nous parlerons aussi de manière détaillée du régime de la rémunération en RDC, une façon de
parvenir à desceller ce qui est réellement rémunération aux termes dudit régime et ce qui
n’entre pas en compte de la rémunération.

Section I : Élucidation des concepts fondamentaux du travail


Tous les mots ont une définition suivant leur usage dans un discours ou une
phrase ; laquelle pourrait bien être étymologique, propre, figurée…, c’est ainsi que pour
parvenir à établir la nette différence quant aux diverses significations d’un même terme ;
faudra-t-il alors, vouloir en comprendre à première vue et lecture le sens contextuel. C’est
d’autant plus pour dire que la présente section s’évertuera, à définir les vocables clés qui
entrent dans la formulation de la quintessence de notre sujet, aux fins d’en rendre plus aisée la
compréhension.

§1 Etude

D’après le dictionnaire Français le Robert, l’étude est un effort pour acquérir des
connaissances, ou un effort intellectuel orienté vers l’observation et la compréhension de
quelque chose24.

Pour nous, le concept étude vient du verbe « étudier » qui signifie chercher par
quelques moyens et techniques que ce soient à comprendre un fait, par une épreuve pour
l’acquisition des connaissances nouvelles.
§2 Comparative

Ce terme est le féminin singulier de l’adjectif « comparatif » ; qui sert à comparer


ou à exprimer le degré de comparaison25.

24
Dictionnaire Français le Robert, 65000 mots, Définitions, exemples et 3000 noms propres,
Nouvelle édition, Malesherbes, Paris, 2012, P.165.
25
Dictionnaire Français Numérique, version 3.8.
13

De part les définitions de ces deux concepts, il ressort qu’une étude comparative s’entend
d’un outil qui permet d’aider dans les choix et les prises des décisions , en collectant, en
analysant et en comparant les informations pour atteindre le but concerné.
§3 Perception
Etymologiquement, le vocable perception est l’action de percevoir par les
organes de sens26. Cette définition est bien loin de revêtir le sens dont le mot « perception »
est employé dans l’élaboration du présent travail ; ce sens qui reste celui fiscal.
Parlant de la perception de l’impôt, elle poursuit quatre étapes, à savoir :
1. La détermination de la matière imposable (élément économique), le fait générateur (acte
créant la dette d-fiscale), la base imposable (matière de calcul) et l’unité de mesure ;
2. L’Evaluation de la matière imposable ;
3. La liquidation (la détermination de la dette fiscale du contribuable) ; et
4. Le recouvrement27.
Entendu dans ce contexte ; la perception c’est un recouvrement des impôts par le
receveur des Impôts28. La notion de la perception de l’impôt perfectionnée et approfondie
dans la deuxième section de ce présent chapitre.
§4 Impôt et Professionnel
L’impôt : c’est une charge publique, un droit imposé sur certaines choses par l’
Administration Publique29.
De façon passagère, nous entendons l’impôt comme une obligation financière établie par
l’Etat, laquelle doit être payée sans négociation par les tiers (Personnes physiques ou
morales).
L’impôt constituant l’un des vocables clés de la problématique de notre sujet, nous y avons
réservée toute une section qui parlera en long et en large de sa notion. Pour être précis c’est
dans la deuxième section d ce chapitre que nous aurons à éventrer ladite notion.
Professionnel : ce terme est un adjectif qualificatif qui désigne ce qui est relatif à
la profession (travail)30.
La profession quant à elle ; vient du latin « professio » qui est le métier exercé par une
personne ; il s’agit d’une activité manuelle ou intellectuelle procurant un salaire, une
rémunération ou des revenus à celui qui l’exerce31.
De ce qui précède, nous pouvons définir l’expression impôt professionnel comme
un prélèvement d’un droit imposé sur les rémunérations de toute personne exerçant une
quelconque profession.

26
Dictionnaire Français Larousse numérique en application androide.
27
Paulin ZABUDI T., Op. Cit., P.29.
28
Dictionnaire Français Numérique Français hors ligne
29
Dictionnaire Français Numérique, http://wiktionary.org,version 3.8
30
Dictionnaire Français le Robert, op-cit, P.359.
31
Définition tirée sur l’adresse https://fr.m.wikipedia.org/wiki/pofesion site consulté le 04 juillet
2021 à 14h30’.
14

§5 Rémunération

La rémunération est communément le prix d’un travail fourni, d’un service rendu ;
c’est la récompense que l’on tire de son travail. La rémunération correspond donc à un
paiement, un salaire ; une somme d’argent payée en échange d’un travail ou d’un service32.
En effet, Parler de l’IPR sans approfondir la notion de « rémunération », ne serait
pareil qu’à construire une maison sans fondation, parce que la rémunération en soi constitue
l’élément moteur sur lequel repose tout le calcul de l’IPR. Ce paragraphe s’étend ainsi donc
sur la rémunération en général et son bref aperçu dans la législation congolaise.

A. Notion de la rémunération
Notons in limine litis que les termes rémunération et salaire sont souvent
employés indistinctement pour désigner une même réalité. Aussi allons-nous, dans le cadre de
cette réflexion, faire allusion à l’un ou l’autre concept.
Certes, la notion du salaire présente un grand intérêt pratique ; et pour la préciser, il faut
l’envisager d’un double point de vue. C’est que le salaire est, selon la conception classique, la
contrepartie du travail ; mais l’évolution va aujourd’hui dans le sens de ce que Philippe
LANGLOIS a appelé une socialisation du salaire, celui-ci devant être considéré en tant que
revenu du travailleur33. Par conséquent, il conviendra de parcourir la notion de rémunération
ou salaire selon sa conception classique avant d’en analyser la définition extensive.

B. Définition
La définition classique du salaire est celle qui résulte notamment du code du
travail congolais où les expressions salaire et rémunération sont employées indistinctement.
En effet, aux termes de l’article 7, litera h) de la loi n° 015/2002 du 16 octobre 2002 portant
Code du travail, la rémunération est « la somme représentative de l’ensemble des gains
susceptibles d’être évalués en espèces et fixés par accord ou par les dispositions légales et
réglementaires qui sont dus en vertu d’un contrat de travail, par un employeur à un
travailleur »34. Il s’agit donc de toute somme ou avantage accordé à l’occasion du travail dans
le cadre de l’entreprise ayant pris le travailleur en charge35.
De l’analyse de ces définitions, nous comprenons que la rémunération est un effet direct du
contrat de travail (à durée déterminée ou indéterminée) conclu entre l’employé et
l’employeur, faisant de celle-ci une obligation dans le chef de ce dernier et un droit pour le
l’employé pour les prestations qu’il rend.
Enfin c’est la même optique qui est prise en compte par la convention sur l’égalité de la
rémunération lorsqu’elle entend que, « la rémunération comprend le salaire ou traitement

32
Dictionnaire L’internaute https://www.Linternaute.fr//dictionnnaire/fr/définition/remuneration
site consulté le 04 juillet 2021 à 14h50’
33
LANGLOIS, P., Droit du travail, 6ème éd., Paris, Sirey, 1987. P.205.
34
Loi N°015/002 du 16 octobre 2002 portant code du travail tel modifiée et complétée en ce jour,
art. 7
35
LYON-CAEN G. et PELISSIE J., P.533.Droit du Travail, éd., Dalloz, Paris, 1988, P.533.
15

ordinaire, de base ou minimum, et tous autres avantages, payés directement ou indirectement,


en espèces ou en nature, par l’employeur au travailleur en raison de l’emploi de ce dernier36.
La rémunération est étudiée dans son sens le plus large notamment en droit de la
sécurité sociale où il sert à calculer les cotisations dues par l’employeur et certaines
prestations versées aux assurés sociaux ; la loi adopte ici une définition très large et englobe
toute somme perçue à l’occasion du travail37.
Ainsi donc, les sommes versées en l’absence de toute prestation effective de travail sont
assimilées au salaire. La doctrine fait alors appel à la notion de salaire social. En effet, écrit
LUWENYEMA LULE, si l’on se référait à la notion de salaire proprement dit, c’est-à-dire au
salaire lié à la présence effective du travailleur et à sa prestation de travail, celui-ci devrait
disparaître avec la suspension ou l’arrêt. Or, le droit de travail contemporain s’efforce au
contraire d’assurer la garantie de la continuité des moyens d’existence du travailleur malade
ou en congé38.
Le droit fiscal adopte également une définition très large du salaire, en intégrant en particulier
la rémunération de beaucoup de dirigeants de sociétés qui, cependant, ne sont pas liés par un
contrat de travail39. C’est également dans ce sens que la législation fiscale belge entend par
travailleurs « tous les fonctionnaires et agents du secteur public dont l’emploi est statutaire,
les militaires de carrière, les magistrats, les ministres d’un culte public »40, en vue d’étendre le
régime fiscal des rémunérations à leurs revenus professionnels.
Enfin, il y a lieu de signaler que selon le Bureau International du travail (BIT), le terme
rémunération tel que défini par la Convention n° 100 sur l’égalité de rémunération ratifiée par
la République Démocratique du Congo est entendu de la façon la plus large et inclut les
allocations familiales légales, les soins de santé, les frais de voyage ainsi que les avantages
accordés exclusivement en vue de faciliter au travailleur l’accomplissement de ses fonctions41.
Dans nos sociétés modernes, la rémunération constitue le but du contrat de travail
pour l’employé, la solvabilité de l’employeur revêt, pour celui-ci, une importance
primordiale42. « Le travailleur se trouve ainsi en droit d’invalider le contrat s’il est trompé sur
la surface financière de l’employeur »43. C’est à cause du caractère alimentaire du salaire, que
loi permet que dans certaines situations la rémunération persiste alors que le travailleur ne
fournit pas du travail. C’est ce qui se passe lorsque le travailleur se trouve dans une des
situations suivantes : congé annuel, congé de maternité, congé de circonstance, congé
d’éducation ouvrière, jours fériés légaux, maladie ou accident professionnels ou non, etc.44.
36
Art. 1-a de la Convention de l’OIT sur l’égalité de rémunération, 1951 (ratifiée par la RDC).
37
LANGLOIS, P., Op. Cit., P.205.
38
LUWENYEMA LULE, Précis de droit du travail zaïrois, Editions Lule, Kinshasa, 1989, P.169.
39
LANGLOIS, P., Op. Cit., P.205.
40
Commentaire du Code des impôts sur les revenus, n° 20/21. MALHERBE, J. et THILMANY,
J., Cours de droit fiscal. Impôts sur les revenus, éd., UCL, Kinshasa, 1993, P.67.
41
Yves-Junior M.L., « les manifestations de l’effet Matthieu dans le régime fiscal de la
rémunération en république démocratique du Congo », P.4, article téléchargé sous format PDF à
l’adresse www.hamann-legal.de»upload le 10 janvier 2021 à 14h00.
42
Jean-Pierre MBWEBWA KALALA, cours de droit du travail, L1 Droit, UMD, 2019-2020
(inédit).
43
Duc Jean-Louis, Le travail et le Droit, éditions universitaires, Fribourg, 1994 ; P.199.
44
Lire les articles, 142, 130, 146, 169, 93, 105-106 de la loi N°015/002, OP. Cit.
16

C. Composantes de la rémunération
Aux termes de l’article 7.h du code du travail, la rémunération comprend
notamment : le salaire ou traitement, les commissions, l’indemnité de vie chère, les primes, la
participation aux bénéfices, les sommes versées à titre de gratification ou de mois
complémentaires, les sommes versées pour prestations supplémentaires, la valeur des
avantages en nature, l’allocation de congé ou l’indemnité compensatoire de congé, les
sommes payées par l’employeur pendant l’incapacité de travail et pendant la période
précédant et suivant l’accouchement, les allocations familiales pour la partie dépassant le
montant légal.
En revanche, ne sont pas éléments de la rémunération : les soins de santé, l’indemnité de
logement ou le logement en nature, les allocations familiales légales, l’indemnité de transport,
les frais de voyage ainsi que les avantages accordés exclusivement en vue de faciliter au
travailleur l’accomplissement de ses fonctions.
En réalité, il est question de déterminer si telle ou telle somme suit le régime du
salaire ou pas. Il serait erroné pour le législateur de prétendre que les avantages indiqués ci-
haut ne sont pas des éléments de la rémunération, alors qu’ils en font réellement partie sauf
qu’ils ne suivent pas le régime du salaire45.
1. Le salaire de base ou salaire proprement-dit
Le salaire pris comme composante de la rémunération est « la contrepartie du
travail (et parfois de la disponibilité) et constitue un élément essentiel du contrat de travail »
46
.
a. Taux de salaire
De l’analyse de l’article 86 du code de travail, le taux de salaire est tributaire du
principe selon lequel les travailleurs effectuant le travail dans les mêmes conditions et ayant
les mêmes qualifications professionnelles et rendement touchent un salaire analogue, sans
discrimination fondée sur leur origine, leur sexe ou leur âge47. Le taux du salaire dépend de
plus en plus de l’autorité publique ou parfois des conventions collectives. Et
l’interventionnisme étatique en cette matière se perçoit à travers la fixation du Salaire
minimum interprofessionnel garanti.
En RDC, conformément à l’arrêté n° 12/CABMIN/TPS/AR/KP/059/02 du 27 septembre
2002, le salaire minimum interprofessionnel garanti, « SMIG » en sigle, est défini comme la
somme minimale en deçà de laquelle aucun travailleur ne peut être rémunéré sous peine de
sanctions. Il constitue l’ensemble de sommes perçues par le travailleur en numéraire, en
nature, hormis les allocations familiales légales, l’indemnité de logement ou le logement en
nature, l’indemnité de transport ainsi que les avantages accordés exclusivement en vue de
faciliter au travailleur l’accomplissement de ses fonctions. La rémunération fixée tant dans le

45
KUMBU KI Ngimbi, Droit du travail. Manuel d’enseignement, Kinshasa, 2010, P.49.
46
Michel Miné et Daniel Marchand, Le droit du travail en pratique, éditions EYROLLES, Paris,
2009, P.353.
47
Jean-Pierre MBWEBWA KALALA, Op. Cit.
17

cadre d’un contrat de travail que d’une convention collective pour un travail effectué ou un
service rendu ne peut être inférieur à cette somme48.
En effet, le taux sur le SMIG est fixé par un décret ministériel et varie suivant la
catégorie du travailleur, il est actuellement fixé à 7.075 FC par jour pour la catégorie de
manœuvre ordinaire49.
b. La fixation du salaire
Le salaire est fixé par des contrats individuels conclus librement entre travailleurs
et employeurs ou par voie de conventions collectives. Est nulle de plein droit toute clause de
contrat individuel ou de convention collective fixant des rémunérations inférieures aux
salaires minima interprofessionnels garantis50.
Le montant du salaire est déterminé soit à l’heure, soit à la journée, soit à la semaine ou au
mois, soit à la pièce, soit à la tâche 51. En conséquence, on peut relever deux modes de fixation
de salaire.
 Le salaire au temps : qui peut être défini comme celui qui résulte du travail effectué
par un salarié sans qu’il soit fait référence à une production quantitative déterminée ;
 Le salaire au rendement : c’est un mode de rémunération par lequel la rémunération
varie en fonction de la quantité de production réalisée par un individu ou une équipe
dans un temps donné52.
En effet, il faut noter que tout travail effectué au-delà de 45 heures légales par
semaine donne lieu obligatoirement à une majoration : c’est le paiement des heures
supplémentaires conformément aux termes de l’article 119 du code de travail53.
c. Modalités de paiement de salaire
Par modalités de paiement, nous voudrions faire allusion à la forme, à l’époque et
au lieu ainsi qu’aux garanties de paiement du salaire.
 Forme
En raison du caractère alimentaire de la créance du salaire, il importe que le
travailleur soit payé en monnaie métallique ou fiduciaire. Tel est l’esprit du législateur quand
il précise à travers les articles 89 et 98 du code de travail que le salaire doit être stipulé en
monnaie ayant cours légal et doit être payé en espèces.

48
Veille juridique de la FEC N°007/DJSF/2018 de novembre 2018, Département Juridique, Social
et Fiscal, le salaire minimum interprofessionnel garanti en application en République
Démocratique du Congo, point 1.
49
Article 2 du décret N° 18/017  du 22 mai 2018 portant fixation du salaire minimum
interprofessionnel garanti, des allocations familiales minima et de la contre-valeur du logement.
50
Loi N°015/2002 du 16 Octobre 2002 portant code du travail, telle que modifiée et complétée à
ce jour, art.88.
51
Article 89 de la loi N°015/002 du 16 octobre 2002, OP. Cit.
52
Yves-Junior M.L., Op. Cit., P.6.
53
L’arrêté ministériel N°68/011 du 17 mai 1968 règlementant la rémunération des heures
supplémentaires.
18

Aussi, le paiement en nature est-il interdit ; mais il est possible d’utiliser des procédés
modernes de règlement par chèque et par virement postal ou bancaire54.
 Epoque et lieu du paiement
Quant à l’époque et au lieu, les parties sont libres de déterminer la périodicité de
paiement du salaire ; à défaut, il est fait référence aux usages. Mais le rôle de la volonté ou
des usages s’est trouvé singulièrement limité par l’intervention du législateur qui veut que le
paiement de la rémunération soit effectué à des intervalles réguliers n’excédant pas un mois
(article 99 du code de travail), étant donné que la fin première de la rémunération consiste à
assurer la subsistance du travailleur 55. C’est dans ce sens que le législateur congolais dispose
que le paiement doit avoir lieu au plus tard dans les six jours suivant la période à laquelle il se
rapporte.
Mais certains compléments du salaire échappent par nature à une périodicité rapprochée et le
principe de la périodicité est écarté par le recours à des pratiques comme les acomptes, les
avances et les rappels (article 114)56.
Le lieu de paiement est généralement le siège de l’établissement ; mais les parties
sont libres de convenir dans leur contrat individuel ou dans les conventions collectives d’un
lieu différent de ce siège, à condition que ce lieu ne soit pas un débit de boisson, ni un
magasin de vente (sauf pour les salariés qui y prestent déjà) et que le paiement s’effectue un
jour ouvrable et pendant les heures de service57.
Enfin, conscient des dangers susceptibles de menacer le salaire, lesquels dangers
proviendraient soit de l’employeur, soit de ses créanciers, soit enfin des créanciers du salarié,
le législateur a institué des mécanismes de garantie du salaire vis-à-vis de ces trois groupes.
A l’encontre de l’employeur, le législateur a mis en place un dispositif protecteur garantissant
le paiement effectif. Cependant, l’employeur peut procéder à des retenues notamment dans
des cas ci-après (art.112) : retenues fiscales (l’impôt professionnel sur la rémunération, qui
constitue l’objet de notre travail), cotisation due à l’Institut national de sécurité sociale,
retenues à titre d’avances, retenues à titre d’indemnités compensatoires 58, retenues à titre de
cautionnement et à titre d’avances, etc. Et vis-à-vis des créanciers du salarié, l’article 114 du
code du travail soumet la créance du salaire à un régime d’insaisissabilité et de cessibilité
partielle.
d. Preuve de paiement
Tout employeur est obligé de tenir un livre de paie et de fournir une preuve de
paiement en remettant au salarié un décompte écrit de la rémunération (art. 103 du code du
54
Yves-Junior M.L., Op Cit. P.6.
55
NDOMELO KISUSA K. et KIENGE-KIENGE I., « Droits et obligations du travailleur en droit
congolais. Apparence ou réalité d’un conflit d’intérêts », in «Academia Bruylant, Editions Kazi,
Kinshasa, 2003, PP. 113-126
56
Yves-Junior M.L., Op Cit, P.7.
57
Art. 98 Du code du travail.
58
Ces retenues se justifient uniquement en cas de violation par le travailleur de l’article 52 du code
du travail, lequel article fait obligation au travailleur de restituer en bon état à l’employeur les
marchandises, produits, espèces et, d’une façon générale, tout ce qui lui a été confié dans le
cadre de l’exercice de ses fonctions.
19

travail). Ce document indique au salarié la manière dont le salaire a été calculé. Le travailleur
peut ainsi fonder sa contestation sur ce document59.
2. Avantages en nature
L’article 98 al. 1 du code du travail stipule que « La rémunération doit être payée
en espèces, sous déduction éventuelle de la contre-valeur des avantages dus et remis en
nature ». et l’article 139 ajoute que « Sous réserve des dispositions des articles 138 logement
et ration alimentaire) et 139 (Un arrêté du Ministre ayant le Travail et la Prévoyance Sociale
peut fixer les conditions de ces deux avantages) du présent Code, le paiement de tout ou partie
de la rémunération en nature est interdit »60.
De ce qui précède, les prescrits des articles ci-haut cités laissent clairement entendre que lé
législateur congolais ne permet le paiement en nature que pour le logement et la ration
alimentaire. Il ne faut pas perdre de vue que qu’ils sont comptabilisés dans le salaire, même
leur contre-valeur.
3. Primes, gratifications et indemnités
a. Les primes
La variété des primes est considérable. La plupart des primes sont assimilées au
salaire. Certaines visent à «motiver» le salarié, certaines primes peuvent être illicites, par
exemple une prime de rendement au kilomètre, attribuée à des chauffeurs routiers, constituant
une incitation au dépassement de la durée du travail. D’autres primes récompensent la fidélité
du salarié61. Ainsi nous avons :
 La prime de rendement : le salarié bénéficie d’une augmentation en fonction de la
hausse de production ;
 La prime d’ancienneté : elle est accordée pour amener les travailleurs à rester fidèles à
un seul employeur ;
 La prime d’assiduité : elle est octroyée pour encourager les présences au travail ;
 La prime de pénibilité : elle est recommandée lorsque le l’employé travaille dans des
conditions difficiles62.
b. Gratifications
Il s’agit des sommes d’argent allouées par l’employeur aux membres du
personnel, soit à l’occasion d’événements familiaux (primes de maternité, de vacances, etc.),
soit de manière périodique (primes de bilan, de fin d’année, treizième mois, etc.). En principe,
la gratification est une libéralité et l’acte n’a pas de caractère obligatoire. Le taux de la
gratification est librement déterminé par l’employeur, qui fixe librement les conditions
d’attribution. On n’a pas à en tenir compte pour la base du calcul des indemnités de rupture et
le salarié ne peut en exiger le renouvellement. La gratification est, au contraire, obligatoire
(contractuelle), lorsqu’elle est prévue par la convention collective ou le contrat de travail.
Cette obligation peut également résulter d’un engagement unilatéral de l’employeur, mais à la
59
Jean-Pierre MBWEBWA KALALA, Op. Cit.
60
Les articles 138 et 139 du code du travail organisent les conditions dans lesquelles l’employeur
peut fournir au travailleur le logement et la ration alimentaire.
61
Michel Miné et Daniel Marchand, Op. Cit., P. 355.
62
Jean-Pierre MBWEBWA KALALA, Op. Cit.
20

condition qu’une clause précise définisse objectivement l’étendue et les limites de celle-ci63.
Elles peuvent en outre devenir obligatoires lorsqu’elles sont :
 De caractère obligatoire : quand elles sont payées à tous les travailleurs sans
distinction ;
 Constantes : quand elles sont régulièrement et spontanément payées depuis de
nombreuses années ;
 Fixe : lorsqu’il s’agit d’un même montant payé chaque fois64.

c. Les indemnités65
En général il s’agit de l’argent que l’employeur paie au travailleur en
remboursement des dépenses encourues pas celui-ci de l’exécution de son travail. Il y en a de
trois sortes : rémunératoire, compensatoires et représentatives de frais.
 Les indemnités rémunératoires : elles se substituent au salaire (cas de l’indemnité de
congés payés, indemnité pour brusque rupture, etc.) ;
 Les indemnités compensatoires : c’est par exemple l’indemnité de rupture abusive ou
indemnité de licenciement ;
 Les indemnités représentatives de frais : celles-ci ne sont pas comptées parmi les
éléments su salaire. Il y en a de plusieurs sortes : indemnités de fais de transport,
indemnités de frais de voyage, indemnités d’éloignement ou de dépaysement.

D. Sortes de rémunération
La doctrine distingue deux sortes de rémunération à savoir la rémunération directe
et la rémunération indirecte.
1) La rémunération directe : qui est composée de la rémunération directe fixe (salaire de
base) et de la rémunération variable ou salaire de performance (mérite individuel ou
collectif) ;
2) La rémunération indirecte : elle est composée des avantages en nature et sociaux (une
évaluation difficile, mais une part non négligeable de la rémunération indirecte) d’un’
part et des périphériques légaux d’autre part66.

§6 Secteur et enseignement

Enseignement : c’est l’action ou la manière d’enseigner, de transmettre des


connaissances ou des savoirs nouveaux, c’est aussi la profession et la carrière de ceux qui
enseignent67.

63
Michel Miné et Daniel Marchand, Op. Cit., P. 357.
64
Jean-Pierre MBWEBWA KALALA, op-cit.
65
Idem
66
DARES, cité par ibidem.
67
Toupictionnaire : le dictionnaire de politique sur
https://www.toupie.org/dictionnaire/enseignement.htm site consulté le 04 juillet 20121 à 15h05’.
21

Secteur : le concept secteur est un domaine défini d’activités économiques,


sociales ou autres dans un Etat ; une organisation, une institution. C’est aussi une subdivision
d’un domaine d’activités68.

Eu égard à ce qui est dit ci-haut ; il faut entendre par Secteur de l’enseignement, le
domaine spécifique de la vie qui s’occupe de l’éducation ou de la transmission des
connaissances par des enseignants aux apprenants.

Lapidairement, en République Démocratique du Congo le secteur de l’enseignement est


subdivisé en deux sous secteurs que sont les secteurs de l’Enseignement Supérieur et
Universitaire, ESU en sigle ; et de l’Enseignement Primaire, secondaire et technique, EPST en
sigle.

§7 Ville

Ce concept est entendu comme une zone urbaine fortement peuplée dans laquelle
se concentre la majorité des activités humaines d’un pays ; une réunion importante de
constructions constituant un milieu social autonome et une entité économique (commerce,
industrie, administration)69.

Aux termes de la loi sur les ETD ; le législateur congolais définit la ville comme
étant tout chef-lieu de province ; toute agglomération d'au moins 100.000 habitants disposant
des équipements collectifs et des infrastructures économiques et sociales a laquelle un décret
du Premier ministre aura conféré le statut de ville70.

Pour rappel, la circonscription géographique qui constitue le cadre de notre recherche


scientifique est la ville ferroviaire de Mwene-Ditu ; sa description demeure en réserve, étant
donné qu’elle fera l’objet de la dernière section dans ce chapitre.

Section II :  Prolégomènes sur l’impôt

L’impôt est une notion qui existe il y a des lustres, vouloir parler de ses notions de
manière large pourrait bien rendre à l’excès volumineux ce présent travail. c’est ainsi que
laconiquement, cette section parle des notions théoriques inhérentes à l’impôt, notamment en
ce qui concerne son évolution, sa définition et ses caractéristiques, ses fonctions, ses critères,
sa classification et la nuance qu’il y a entre l’impôt et certaines notions qui lui sont proches.

§1 Evolution historique de l’impôt

Les mêmes arguments qui ont été utilisés pour justifier de la nécessité de l’Etat
ont été avancés pour montrer la légitimité de l'impôt. C'est la genèse de l’Etat qui a engendré

68
Dictionnaire Français Larousse en ligne, consulté sur l’adresse
https://www.Larousse.fr.dictioniare/francais/secteur71771 le 04 juillet 2021 à 15h30
69
Dictionnaire français le Robert, op-cit, P. 358.
70
Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et
fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les
Provinces, article 6.
22

la naissance de l'impôt. L’Etat est né quant la production sociale a pu libérer une partie des
individus qui se sont adonnés à d'autres tâches en dehors de la production. Le développement
économique, le passage de l'économie de cueillette et de chasse à une économie agricole a été
à l'origine de l’Etat et de l'impôt par le dégagement d'un surplus économique qui a permis de
libérer une partie des producteurs. Donc tant que l’Etat existe, l'impôt doit exister.
L'évolution de la conception de l'impôt est liée à celle de l’Etat : Cette conception correspond
à un Etat gendarme dont les interventions dans l'économie sont nuisibles. Selon les modernes,
l'impôt est un instrument qui facilite l'interventionnisme de l'Etat dans l'économie. Ce dernier
taxe favorablement les activités qu'il désire encourager et surtaxe les activités qu'il désire
décourager. Cette conception correspond à un Etat interventionniste71.

Les impôts existent et ont existé sous des noms divers chez tous les peules et dans
toutes les sociétés. « Dans le temps antique, l'impôt était considéré comme un attribut de la
puissance du prince, fondé sur les droits régaliens »72.

Dans la tradition congolaise, l'impôt n'est pas inconnu ; dans les royaumes et
empires africains qui ont vécu de la même manière que les royaumes et empires européens,
l'impôt a existé. Les biens qui abondaient à la cour du Roi venaient essentiellement des ses
sujets. Ces biens servaient à la réception des hôtes du Roi, à l'assistance aux personnes en
détresse, à la gratification et à la récompense de quiconque posait un acte de bravoure au
profit de la collectivité. A l'époque coloniale, le législateur avait institué au Congo belge six
types d'impôts répartis en deux catégories : la première incluait l'impôt personnel, l'impôt sur
les revenus, l'impôt complémentaire sur les bénéfices, la contribution spéciale de guerre. Cette
catégorie ne frappait que les personnes morales, physiques de race blanche et les personnes
physiques de race noire dites évoluées. La deuxième catégorie est celle relative à l'impôt
indigène pour les personnes physiques de race noire dites non évoluées qu'on considérait
comme des indigènes73.

Lors de l'accession du pays à la souveraineté nationale, certains Congolais ont cru


qu'il s'agissait, par cet acte de haute portée historique, d'un affranchissement vis-à-vis de
l'ensemble des contraintes qui ont existé pendant la colonisation, notamment le paiement des
impôts. La suppression pure et simple de l'impôt, considéré par la population autochtone
comme un asservissement, devenait le cheval de bataille de plusieurs forces politiques. La
plupart des impôts contenus dans le code des impôts, la base de la législation fiscale
congolaise, ont été établis lors de la reforme fiscale de 196974.

Notons que le législateur fiscal de 1969 a remplacé le terme «impôt » par celui de
contribution, mettant ainsi l'accent sur le caractère de cotisation de chacun des citoyens
congolais et des résidents en vue de financer la production de biens et services collectifs au
lieu d'insister sur le caractère contraignant. C'est la loi n° 005/03 /2003 du 13 mars 2003

71
Dr Jalel BERREBEH, la théorie générale de l’impôt, volume1, éd., ISG Paris, 1999, P.4.
72
TROTABAS et COTTERET. J. M, Droit Fiscal, 7ème édition, Dalloz, Paris, 1992, P.7.
73
Marquet M, l'impôt Belgo-congolais, éd., Anvers, Paris, 1998, P.1.
74
Idem, P.2
23

portant restauration du terme « impôt » qui a restitué cette terminologie en lieu et place de la
contribution.

§2 Définition et caractéristiques de l’impôt

A. Définition

Nous ne pouvons parler dorénavant des caractéristiques de l’impôt sans pour


autant élucider le mot impôt en soi. Pour commencer, notons de prime à bort que le vocable
impôt est polysémique du point de vue définitionnel selon qu’il est employé dans tel ou tel
autre domaine.

Cependant, La définition la plus classique de l'impôt et la plus connue est celle qu'a esquissée
Gaston Jèze dans son Cours de Finances publiques, d'autant plus que celle-ci fut largement
adaptée par la doctrine par la suite 75. Cette définition est celle selon laquelle l’impôt est une
« prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d’autorité, à titre définitif et sans
cotre partie en vue de la couverture des charges publiques »76.

Il convient de signaler que cette définition bien qu’elle est classique ; est
imparfaite, du fait qu’elle ne mentionne que seules les personnes physiques comme étant
concernées par la réquisition de l’impôt, alors que même les personnes morales sont
concernées. C’est pour cette raison irréfutable soit-elle que L. MEHL et P. Beltrame
définissent l’impôt comme: «une prestation pécuniaire requise des personnes physiques et
morales de droit privé voire de droit public, à titre définitif et sans contre partie déterminée
en vue de la couverture des charges publiques»77.

Cette définition n’est pas du tout parfaite car elle fait abstraction à la capacité contributive du
contribuable ; ainsi la définition donnée à ce sujet par Trésor-Gauthier est telle que l’impôt
désigne « l’ensemble de prestations pécuniaires mises à la charge des personnes physiques et
morales, en fonction de leurs capacités contributives et sans contrepartie déterminée, en vue
de la couverture des dépenses publiques et de la réalisation d’objectifs économiques et
sociaux fixés par la puissance publique »78.

De l’analyse de toutes les défiions évoquées à ce sujet, il convient pour nous


d’affirmer que l’impôt est donc un prélèvement imposé par le pouvoir avec contrainte et non
un prélèvement volontaire.

B. Caractéristiques de l’impôt

De la définition de l’impôt qualifiée de classique (celle donnée par Gaston Jèze),


il ressort que l’impôt est une prestation pécuniaire, perçu d’autorité, à titre définitif et sans
75
Olivier NÉGRIN: «Une légende fiscale: la définition de l'impôt de Gaston Jèze », in RDP N° 1,
2008, P.3.
76
G.JEZE, cité par DUVERGER, Finances publiques, 11ème édition, PUF, Paris, 2007, P.29.  
77
L.MEHL et BELTRAME, Science et techniques fiscales, PUF, Paris, 1972, P.142.
78
Trésor-Gauthier, K., Précis de Droit Fiscal Congolais, éditions universitaires européennes,
Saarbrücken (Allemagne) 2014, P.15.
24

contrepartie pour la couverture des charges publique. Cela fait donc cinq caractéristiques que
revêt l’impôt.

 L’impôt : Prélèvement pécuniaire : dans ses modalités, l'impôt est bien en principe
un prélèvement sous forme pécuniaire et ce, contrairement aux modalités de règlement
en nature qui ont pu exister dans un passé lointain. Nombre d'auteurs ont pu souligner
à cet égard que si le développement des échanges marchands à 1' évidence a pu
favoriser cette évolution, 1' obligation pour les contribuables de se libérer de leur dette
fiscale en monnaie a contribué elle aussi à accélérer le développement de 1' économie
de marché79.
 L'impôt : un prélèvement obligatoire effectué par voie d'autorité : quelles que
soient ses modalités de paiement, le prélèvement fiscal a fondamentalement le
caractère d'un prélèvement obligatoire, dès lors qu'il est effectué par voie d'autorité par
l'administration sur le fondement des prérogatives de puissance publique qui sont les
siennes. En conséquence, le contribuable n'a ni le droit de prétendre se soustraire à sa
dette d'impôt, ni celui de vouloir fixer librement ou négocier le montant de sa
contribution. Son accord, son libre-arbitre en somme, n'entre en jeu d'aucune manière.
Et, s'il s'avérait récalcitrant, 1'Administration serait en droit de recourir aux procédures
d'exécution forcée pour le contraindre à satisfaire à ses obligations ;
 L'impôt : un prélèvement effectué à titre définitif : L'impôt est une ressource
définitive pour les collectivités publiques qui en bénéficient, c'est-à-dire l'État, les
collectivités territoriales et certains établissements publics. Contrairement à 1'emprunt,
il n'a pas à être restitué (excepté les cas où il a été irrégulièrement perçu ou lorsque son
remboursement a expressément été prévu dans le cadre de politiques économiques
spécifiques)80 ;
 L'impôt : un prélèvement sans contrepartie immédiate et qui sert à couvrir les
charges publiques : Juridiquement, l'impôt ne constitue pas le prix d'un service rendu.
Aussi, le contribuable ne peut-il pour contester sa dette arguer de la mauvaise
utilisation des deniers publics. Il ne peut davantage exiger que l'impôt qu'il paie soit
affecté à tel ou tel service public ou au financement de telle ou telle opération. De
même, il ne peut refuser de payer l'impôt au motif que celui-ci financerait des
dépenses contraires à ses principes. Néanmoins, la notion de charges publiques ne peut
plus être aujourd'hui entendue de manière restrictive, c'est-à-dire limitée à des
dépenses concernant exclusivement les fonctions régaliennes de 1' État. En effet, ce
dernier assure maintenant des fonctions économiques, sociales, culturelles, etc. dont la
couverture est bien entendue assurée par les revenus tirés de la fiscalité81.

79
Michel Bouvier, Introduction au Droit Fiscal Général et à la théorie de l’impôt, 10ème éd.,
L.G.D.J., Paris, 2010, P.24.
80
Idem, P.25.
81
Ibidem, P.26
25

§3 Fonctions et Rôles de l’impôt

L’impôt est une institution qui remplit d’importantes fonctions dans la vie d’un
Etat. Ces fonctions peuvent être catégorisées en deux : les fonctions politiques et les fonctions
sociales82.

A. Les fonctions politiques

Dans la gestion de la chose publique, l’Administration se sert du revenu des


impôts pour soutenir ses politiques financières, économiques et monétaires.

1. Fonction financière de l’impôt

L’impôt sert d’abord à couvrir les dépenses de l’Etat. Si la seule raison d'imposer
des taxes et des impôts est de transférer du secteur privé au secteur public les ressources
nécessaires pour couvrir les dépenses et les frais de fonctionnement du gouvernement, le
niveau de taxation et la distribution du fardeau fiscal parmi les contribuables doivent être
établis de manière à créer le moins de distorsions possibles. La dimension optimale des
programmes publics doit refléter la demande des individus pour ces programmes83.

2. Fonctions économiques de l’impôt84

L’impôt est un instrument de premier ordre dans la conduite de la politique


économique d’un pays. A cet effet, il joue les rôles suivants :

 la régulation de l’économie : l’impôt peut être utilisé pour organiser une certaine
activité économique ou orienter le système économique d’un Etat (cas des avantages
liés aux investissements) ;
 le rôle prohibitif de l’impôt : l’on peut se servir de l’impôt pour protéger l’économie
nationale contre la concurrence étrangère, diminuer l’exercice trop immense d’une
activité présentant plusieurs inconvénients sur d’autres secteurs de la vie sociale ou
pour dissuader la consommation d’un bien ou d’un service considérés come nuisibles
à la vie des administrés ;
 le rôle incitatif de l’impôt : l’impôt est aussi indispensable pour la promotion de
l’économie nationale (par des abattements, des exonérations…).

3. Fonction monétaire de l’impôt

L’impôt est un bon régulateur de la masse monétaire en circulation dans un Etat.


Les prélèvements qui sont opérés sur les capitaux ou sur toutes les autres sommes en
circulation permettent de réduire la masse d’argent et d’éviter ainsi une inflation excessive de
la monnaie85.
82
David BEN K., cours de Droit Fiscal, L1, UMD, 202-19-2020, P.13 (inédit).
83
Dr Jalel BERREBEH, op-cit, P.15.
84
KALUNGA TSHIKALA, « exploitation forestière et politique éco-fiscale du Congo », in les
cahiers du CRESA, N° spécial, Septembre, 2010, PP.28-37.
85
David BEN K., Op. Cit., P.14.
26

B. Les fonctions sociales de l’impôt

Au plan social, l’impôt joue bien des rôles essentiels dans la vie nationale.

1. La redistribution des richesses

L’impôt est employé pour réduire l'injustice sociale de façon ponctuelle


(personnes âgées, titulaires de revenus modestes) ou plus générale (niveau de transfert des
revenus ou des fortunes) voire assurer à tous citoyens un minimum de ressources. Le niveau
des transferts de revenus dans le budget de l'Etat notamment, témoigne de l'importance de
cette fonction. Bref, l’impôt permet de distribuer les revenus nationaux (par la prise en charge
des calamités, construction des hôpitaux et écoles, rémunération des agents de l’Etat, …)86.

2. La réalisation des objectifs d’intérêt général

L’impôt permet de réaliser les objectifs d’intérêt général. Les recettes d’impôt
servent à la construction des routes, des écoles et des hôpitaux, entretien des services de
sécurité, financement des organisations administratives…87.

3. L’impôt joue un rôle humanitaire

L’application de la loi tient compte de la situation sociale de chaque contribuable.


Ainsi, l’âge, le statut social, les conditions sociales (revenus) sont-ils pris en compte dans la
perception de certains impôts. Cela découle de la nécessité que les membres d’une
communauté devraient participer aux charges publiques en fonction de leurs capacités
contributives respectives88.

§4 Critères d’un bon impôt89

Un bon impôt doit répondre aux critères suivants.

 La productivité : un impôt est productif lorsqu'il procure à l'Etat des ressources


nécessaires à la couverture de ses dépenses au moindre coût ;
 La justice fiscale : La recherche de la justice en général et la recherche d'une
répartition équitable de l'impôt en particulier a été le souci de presque toutes les
théories quelle que soient l'ampleur et la nature de leurs contradictions. Deux principes
ont dominé la théorie fiscale celui dit de la répartition du bénéfice et celui dit de la
capacité contributive.
 la répartition de l’impôt selon les capacités contributives : cette théorie stipule
que le financement du secteur public doit se faire d'une manière qui distribue
équitablement la charge fiscale entre les agents économiques, c'est à dire que
les contribuables ayant une capacité contributive identique paient des montants
égaux d'impôts (équité horizontale) et par analogie ceux qui ont des capacités
86
KITOPI KIMPINDE, Op. Cit.
87
David BEN K., op-cit, P.14.
88
Idem, P.14.
89
 Rebecca M, de l’ICA à la TVA, pour quel rendement, mémoire, UNIKIN, 2013, P.7.
27

différentes s'acquittent d'un impôt différent (équité verticale). Selon cette


théorie une charge fiscale implique une diminution de l'utilité et par contre une
perte de bien être. Le but est alors d'égaliser le sacrifice exigé pour chaque
contribuable90 ;
 La répartition de l’impôt selon le bénéfice reçu : selon cette théorie, la charge
fiscale supportée par chaque contribuable est établie en fonction des avantages
personnels tirés par la consommation des divers biens et services fournis par la
puissance publique. Pour une meilleure équité fiscale, cette théorie relie la
quantité de bien et service consommé par chacun et le poids de la charge
fiscale qu'il devra supporter. La charge fiscale payée par chaque individu doit
être liée à la satisfaction qu'il retire des dépenses 91.Ce critère stipule que les
charges fiscales doivent être équitablement réparties entre tous ceux qui
détiennent un revenu ;
 La fonctionnalité : l'impôt doit répondre aux exigences de la stabilité économique et
surtout celles du développement et de croissance économique92.

§5 Les mécanismes généraux d’un impôt


La notion d'impôt est indissociable des mécanismes généraux auxquels obéit la
mise en œuvre des impositions93. L’impôt tel que l’on l’a indiqué dans sa définition, fait
intervenir certains éléments qui le constituent ; il convient de dire donc que l’on ne peut pas
parler de l’impôt sans faire mention de ces éléments ; il s’agit du, de : la matière imposable,
l’assiette fiscale, fait générateur, taux, redevable, débition, dispenses, contribuable …
Le droit Congolais distingue à cet égard deux grands types de mécanismes généraux : le
mécanisme de l'assiette d'une part, celui de la liquidation et du recouvrement d'autre part94.

A. L’assiette fiscale
Asseoir l'impôt c'est constater et évaluer la matière imposable, déterminer le fait
générateur de l'imposition ainsi que la personne imposable95.

1. La détermination et la constatation de la matière imposable


La constatation est l’opération administrative qui consiste à identifier et évaluer
la matière imposable sur base de l’existence juridique d’une créance de l’Etat96.

90
Dr Jalel BERREBEH, Op Cit, P.6.
91
Idem, P.7.
92
Rebecca M., Op. Cit, P.7
93
Michel Bouvier, Op. Cit., P.42.
94
En matière des procédures fiscales, les textes de base sont :
- La Loi N°004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales ;
- L’ordonnance-loi N°13/003 du 23 février 2013 portant réforme des procédures relatives à
l’assiette, au contrôle et aux modalités de recouvrement des recettes fiscales ;
- La Loi N°006/03 du 13 mars 2003 fixant les modalités de calcul et de perception des acomptes et
précomptes de l’impôt sur les bénéfices et profits telle que modifiée et complétée par
l’ordonnance-loi N°13/004 du 23 février2013
95
Michel bouvier, Op. Cit, P.43.
96
Article 1.f de l’ordonnance-loi N°13/003 du 23 février 2013 Op. Cit.
28

La matière imposable est l’élément économique qui est imposé. Il s’agit, en substance, de ce
sur quoi porte l’impôt ; l’élément qui est la source de l’impôt. Il peut s’agir d’un bien, un
capital, un revenu, un service …97. Par exemple, pour l'impôt sur les rémunérations des
personnes physiques(IRPP), c'est le revenu gagné par les travailleurs à la fin de chaque mois98.
L’évaluation de la matière imposable est déterminée par le législateur, qui a prévu trois
méthodes d’évaluation : l’évaluation forfaitaire pour les revenus modestes ou les petites
entreprises ; l’évaluation réelle, qui repose sur la détermination précise et exacte de la base
imposable ; et l’évaluation dite méthode indiciaire qui repose sur l’évaluation de la fortune du
contribuable99.
La détermination de la matière imposable passe par des techniques suivantes :
 Le système d’impôt unique : un seul impôt qui frappe une activité unique (déjà
obsolète) ;
 Le système d’impôts multiples : ici il y a diversification des matières imposables ;
 Le système d’impôt synthétique : l’impôt est perçu globalement sur l’ensemble des
revenus d’un contribuable et même des membres de son foyer (Cfr. article 63 de
l’ordonnance-loi N°63-009 du 10 février 1969).
Si la définition de la matière imposable est de 1'entière compétence du législateur, il
appartient à l'administration fiscale de déterminer ensuite pour chaque contribuable 1' assiette
de son imposition, c'est-à-dire la base d'imposition 100, conformément à sa capacité
contributive.
La base d'imposition ou l’assiette de l’impôt est concrètement le montant net sur
lequel on applique le taux pour calculer l'impôt ; ce sont les revenus ou biens sur lesquels est
appliqué le taux ou le barème de l’impôt pour en obtenir la somme due par la personne
imposable101.
Le taux est exprimé en pourcentage et préalablement prévu par la loi, il constitue
les quotités du revenu retenues au titre d’impôt102.

2. La détermination du fait générateur


On entend par fait générateur de l'impôt «l'événement qui crée la dette fiscale. Il
s'agit soit d'un acte juridique soit d'une situation économique »103 ou un acte matériel104. Pour
le législateur congolais ; c’est l’événement ou l’acte qui, en vertu des lois et règlements,
rendent le contribuable redevable d’un droit, d’une taxe ou d’une redevance 105. Par exemple
97
David Ben K., op-cit, P.17
98
Serlooten P., cité par KEVINASH Robert KAZADI MBUYAMBA,  La part de l'impôt sur le
chiffre d'affaires dans les recettes collectées par la Direction Générales des Impôts de 2004 à 
2007 en RDC, mémoire, Université catholique du Congo, juillet 2011, P.30.
99
David Ben K., Op. Cit.
100
Michel B., Op. Cit, P.43.
101
G. KAHASHA KA NASHI (avocat), « La fiscalité des ONG en RDC, introduction et tableau
synthétique », in OCHA, 2010, P.5 article téléchargé sur intente sous format PDF
102
Idem, P.6.
103
A. BARILARI et R. DRAPE, Lexique fiscal, 2e édition, Dalloz 1993, P.15.
104
David Ben K., op-cit, P.19.
105
Article 1.K de l’ordonnance-loi N°13/003 du 23 février 2013, Op. Cit.
29

pour l’IPR c’est la date du paiement du salaire par l’employeur que date fiscale prend
naissance.

3. La détermination du redevable de l’impôt


Le redevable est un terme général désignant toute personne astreinte au paiement
de l'impôt dont le recouvrement est autorisé par la loi106. Le redevable de l'impôt est déterminé
par la loi qui définit les règles en vertu desquelles des personnes physiques ou morales
relèvent d'un impôt déterminé ; Il convient toutefois de noter que le redevable désigné par les
textes n'est pas nécessairement celui qui supporte effectivement l'impôt. Il faut tenir compte
en effet de l'incidence de l'impôt.
On donne le nom d'incidence de l'impôt « à ce phénomène par lequel la personne
à qui le fisc réclame le montant de l'impôt, la déverse sur un tiers qui, peut-être, parviendra à
son tour à en transmettre la charge à autrui, de sorte que le contribuable légalement désigné se
borne à faire l'avance de l'impôt et s'en rembourse sur d'autres personnes ignorées du fisc qui
le supportent définitivement »107. D’où la distinction entre le redevable légal et le redevable
réel.
 Le redevable légal : désigne la personne tenue de déclarer, de liquider et d'acquitter
l'impôt même si celle-ci n'en supporte pas nécessairement la charge. On peut aussi
l’appeler  assujetti ;
 Le redevable réel : désigne la personne dont le patrimoine supporte effectivement
l'impôt, même si la loi ne la responsabilise pas directement quant à sa déclaration, à sa
liquidation et à son acquittement. C’est lui le contribuable108.
La déclaration : c'est l'acte par lequel le redevable fait connaître à l'administration
fiscale, l'existence de la matière imposable, son montant, et éventuellement tous les éléments
imposables nécessaires au calcul de l'impôt (situation de la famille, charges déductibles...) ou
au contrôle109.
B. La liquidation et le recouvrement de l’impôt
Une fois les bases imposables déterminées, il convient de calculer le montant de
l'impôt dû, puis de le recouvrer.

1. La liquidation de l’impôt
C’est une opération qui consiste pour le service générateur à déterminer le
montant à payer par le contribuable au profit de l’Etat, c’est-à-dire le tarif de la taxe en
fonction du taux d’imposition. C’est au fait, le calcul de la somme à payer par le contribuable,
le tarif de la taxe aux bases établies de l’imposition110.
Liquider l'impôt c'est donc calculer la dette fiscale du contribuable en fonction d’un taux
légal.
106
G. KAHASHA KA NASHI, Op. Cit., P.5
107
E. ALLIX, cité par Michel Bouvier, Op. Cit., P.44
108
BUABUA WA KAYEMBE M, Traité de droit fiscal zaïrois, PUZ, Paris, 1993, P.93
109
François DERUEL, Finances publiques, Droit fiscal, éd., Dalloz, 11, rue Soufflot, Paris, 1987,
P.72.
110
Paulin ZABUDIT T., Op. Cit., P.40.
30

Cette opération est effectuée soit par 1' administration (par exemple pour les droits
de douanes et accises), soit par le contribuable lui- même (par exemple pour la TVA, pour
l'impôt sur les sociétés…), soit par un tiers (le cas de l’IPR où la retenue est faite à la source
par l’employeur à charge de l’employé).
2. Le recouvrement
C’est l’opération qui consiste à percevoir les sommes dues à l’Etat après
l’accomplissement des formalités de constatation, liquidation et l’ordonnancement 111. A cet
effet, l’ordonnancement est l’opération administrative qui consiste à établir un titre de
perception, après contrôle préalable de la conformité et régularité des opérations de
constatation et liquidation, destiné à la prise en charge de la recette et permettant au receveur
de l’Administration des recettes non fiscales de recouvrer la créance au profit du Trésor
public.
Le recouvrement de l’impôt s’entend aussi de toutes les opérations conduisant à la
perception, par le receveur des impôts, des sommes dues au trésor par les redevables au titre
d’impôts. On peut donc distinguer le recouvrement des droits communs qui s’effectue soit par
la voie autoliquidative, soit par l’Avis de Mis en recouvrement (AMR) et le recouvrement
forcé ou poursuites en recouvrement112.
Le recouvrement de l’impôt s’opère à une période déterminée par la loi. Cette période
s’appelle exigibilité. Le législateur définit celle-ci comme un « droit que le Trésor public peut
faire valoir, à partir d’un moment donné, auprès du redevable pour obtenir le paiement du
droit, de la taxe ou de la redevance »113. A cet effet, la date butoir prévue pour l’acquittement
de chaque impôt est appelée débition ; et c’est à l’arrivée de celle-ci que le recouvrement à
lieu.
Dans les procédures de recouvrement des impôts, il y a ce que l’on appelle aléas
fiscaux ; ceux-ci résultent de la double imposition et de l’évasion fiscale.
a. La double imposition
La double imposition peut être économique ou juridique.
Il y a double imposition juridique lorsqu’une matière imposable supporte deux ou plusieurs
fois le même impôt, au cours d’un même exercice fiscal, parfois entre les mains d’un même
contribuable.
Il y double imposition économique lorsqu’au cours d’un même exercice fiscal une matière
imposable est frappée des deux impôts différents dans le chef des deux ou plusieurs
contribuables différents114.
b. L’évasion fiscale

111
Idem, P.41.
112
Ministère des finances/Direction générale des impôts, manuelles des procédures fiscales,
Kinshasa, 2004, P.51
113
Article 1 de l’ordonnance-loi N°13/003 du 23 février 2013, Op. Cit.
114
Lucien ILUNGA B., Cours de Droit Fiscal International, UMD, L2 2020-2021, (inédit).
31

Il y a évasion fiscale lorsqu’un contribuable ne s’acquitte pas de son obligation


fiscale sans que quelqu’un d’autre ne s’en soit acquitté 115. C’est aussi une déperdition du
revenu d’un Etat qui constitue un manque à gagner que subit le trésor public dans la
réalisation des recettes fiscales ; elle peut être frauduleuse ou non116.

1. L’évasion fiscale non frauduleuse117


L’évasion fiscale est non frauduleuse lorsqu’elle a lieu sans violation de la loi.
Elle revêt diverses formes :
 L’exemption : c’est une dispense légale d’impôt tenant compte du statut du
contribuable ;
 L’exonération : elle est une dispense légale d’impôt fondée le plus souvent sur des
considérations de politique économique ;
 L’immunisation : à l’instar de deux précédentes, elle est une dispense d’impôt en vue
d’éviter, notamment la double imposition ;
 L’optimisation : c’est un échappement à l’impôt par l’exploitation des lacunes des lois
fiscales.

2. L’évasion fiscale frauduleuse


L’évasion fiscale frauduleuse ou fraude fiscale est une délinquance en matière
fiscale. Elle se traduit par la violation délibérée des lois fiscales dans le but de se soustraire en
tout ou partie au paiement d’un impôt. Elle est punie par la loi118.

§6 L’impôt et les autres prélèvements

Les prélèvements opérés sur le patrimoine des gouvernants et gouvernés en vue


de la couverture des dépenses publiques sont divers, cependant l’impôt en constitue une
catégorie majeure.

Sortes des prélèvements pécuniaires

Les prélèvements opérés par l’Administration sont soit fiscaux, soit non fiscaux.

1. Les prélèvements fiscaux


Ce sont ceux qui sont effectués sans que les sommes perçues ne soient en
corrélation avec le service rendu ; il s’agit de l’impôt et de la taxe. L’impôt étant d’ors et déjà
défini, nous ne pouvons faire des redites ; l’on peut cependant parler de la taxe.
La taxe est entendue comme un paiement monétaire effectué en contrepartie d’un
service rendu par une personne publique ou pour couvrir les charges publiques 119. On en
distingue deux sortes.

115
Idem.
116
David Ben K.B., Op. Cit.
117
Idem.
118
Ibidem.
119
AUBY et DUCAS-ADER, cite par David Ben K.B., Op Cit.
32

a. La taxe fiscale
Cette taxe est soumise, en général, au même régime que celui de l’impôt, mais
opéré en raison du fonctionnement d’une entité publique (elle n’a pas ainsi de contrepartie
déterminée ; cas des droits d’enregistrement et proportionnel perçus lors de la constitution des
sociétés)120.
b. Les taxes parafiscales
Ce sont des prélèvements opérés sur les usagers par certains organismes publics
ou semi-publics, économiques ou sociaux, en vue d’assurer leur financement autonome. Tel
est le cas des cotisations versées par les employeurs et travailleurs à l’INSS (actuellement
CNSS), ou des cotisations payées par les travailleurs à leur syndicat121.
Il s’agit notamment de :
 La taxe rémunératoire ou taxe administrative : perçue en contrepartie d’un service
rendu par l’Administration ;
 Cotisations sociales : prélèvements mis d’autorité à charge des employeurs et des
employés pour couvrir les différents risques de la vie (maladies, vieillesse, …) 122;
 La redevance : une somme versée à échéances périodiques en contrepartie d’un
avantage concédé contractuellement. C’est une somme d’argent due en contrepartie de
l’utilisation des services publics, d’une concession,…123 (cas de la redevance
minière)124 ;
 La royaltie : c’est une taxe due par l’exploitation d’une ressource naturelle à l’Etat
(elle équivaut en soi à une redevance) ;
 Les pas-de-porte : ils sont perçus avant l’octroi des avantages que l’Administration
entend consentir aux Administrés, il en est ainsi avant l’octroi d’une concession
minière ou des hydrocarbures (ils sont proches des royalties)125.
2. Les prélèvements non fiscaux
NB : les taxes parafiscales ci-haut énumérées constituent totalement et limitativement tous
les prélèvements non fiscaux ; tandis que l’impôt et la taxe fiscale forment les prélèvements
fiscaux.

§7 Classification de l’impôt126

La diversité des impôts et de leurs mécanismes n'exclut pas leur classement


possible par grandes catégories. L'intérêt de la démarche de classification est qu'elle s'efforce
de restituer une approche d'ensemble et ordonnée des structures fiscales. Mais il est vrai aussi
que la multiplicité des impôts rend particulièrement difficile une classification absolument
pertinente.
120
Idem.
121
Paulin ZABUDIT T., Op. Cit., P.30.
122
David Ben K.B., Op. Cit.
123
Paulin ZABUDIT T., Op. Cit, P.31.
124
David Ben K.B., Op. Cit.
125
Idem.
126
Michel B., Op. Cit, P.30.
33

A. La classification administrative
Cette classification est utilisée par la comptabilité nationale. Elle consiste à classer
les impôts selon la collectivité bénéficiaire 127. En R.D.Congo on distingue les impôts du
pouvoir Central, des provinces et des Entités territoriales Décentralisées.
Sont impôt du pouvoir Central :
 L’impôt mobilier ;
 La Taxe sur la valeur Ajoutée (TVA) ;
 L’impôt professionnel sur les rémunérations (y compris ses diverses catégories que
nous verrons plus tard) ; et
 L’impôt sur les bénéfices et profits (IBP).
Les impôts Provinciaux et Locaux comprennent :
 L’impôt sur la superficie des propriétés bâties et non bâties ;
 L’impôt sur les véhicules automoteurs ;
 L’impôt sur les revenus locatifs ;
 L’impôt personnel minimum128.

B. La classification économique129
Les impôts sont ici classés selon trois grands critères possibles : soit en fonction
des éléments économiques taxés, soit en fonction des facteurs et acteurs économiques
supportant la taxation, soit encore en fonction de 1' objet ou de la catégorie socio-
économique visés par la taxation130. Mais dans la rédaction de ce présent travail nous ne
parlerons que ceux du premier critère. Ainsi on distingue :
 L'impôt sur les revenus : c’est un prélèvement effectué lorsqu'apparaît le revenu, par
exemple l'impôt sur les rémunérations des personnes physiques, l’impôt Mobilier
(IM) ;
 L'impôt sur la dépense : c’est un prélèvement effectué lors d'une consommation, par
exemple la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ;
 L'impôt sur le capital : il s’entend d’un prélèvement effectué à la suite d'une
accumulation (valeur d'un patrimoine) ou d'un mouvement (transmission de biens) de
capital, par exemple l'impôt foncier.

C. La classification technique
Cette classification prend pour critères les techniques et modalités administratives
de la taxation. C’est la classification la plus classique et la plus utilisée. Elle reflète souvent
des débats donnant lieu à des larges polémiques131.

127
Idem, P.30.
128
Ordonance-loi N° 13/001 du 23 février fixant la nomenclature des impôts, droits, taxes et
redevances des provinces et des Entités Territoriales Décentralisées ainsi que leur modalité de
répartition. Article 3.
129
Béatrice et Francis G., la fiscalité Française, 20ème éd., Gualino, Paris, 2015, P.25
130
Michel B., Op. Cit., P.30.
131
Michel B., Op. Cit., P.33.
34

On distingue de ce fait :
 L’incidence de l’impôt : l’incidence de l’impôt est le point de chute de la charge
fiscale ou mieux qui supporte réellement le poids de l’impôt. On distingue :
 l’impôt direct : celui qui en est assujetti n’a pas la possibilité d’en répercuter la
charge sur une tierse personne (cas de l’impôt foncier) ;
 L’impôt indirect : l’assujetti (appelé redevable) a la possibilité d’en répercuter
la charge sur une tierse personne (le contribuable), cas de la TVA132 ;

 La personnalisation de l’impôt : elle est une technique fiscale qui consiste à opérer des
différenciations entre les contribuables lors de l’établissement de leurs obligations
fiscales. Tenant compte de ce critère on distingue :
 l’impôt réel : est celui qui frappe les biens d'un contribuable sans considération
de sa situation personnelle133. (cas de la TVA) ;
 L’impôt personnel : son établissement prend en compte la situation
économique, sociale et financière du contribuable (à l’instar de l’IPR)134 ;

 Le mode de fixation de taux d’impôt : ici on tient compte du taux prévu par la loi :
 L’impôt de quotité : il consiste à définir initialement un taux d'imposition qui
sera ensuite appliqué à la matière imposable. Cette technique est celle qui est
maintenant en vigueur dans tous les systèmes fiscaux modernes.
 L’impôt de répartition : est celui dont le produit total attendu est fixé à
1'avance puis réparti ensuite entre les contribuables 135, (ce système est
actuellement abandonné) ;

 L’indexation de la matière imposable : c’est la fixation du taux en tenant compte


parfois de la valeur de la matière imposable. Il y a lieu de citer :
 L’impôt ad valorem : calculé par application d'un tarif à la base imposable. Ce
procédé est le plus communément utilisé, (cas de la taxe de consommation sur
l’alcool) ;
 L’impôt spécifique : son indexation tient compte de la quantité de la matière
imposable exprimée sur base d’une unité de mesure quelconque.136

 La nature de la matière imposable : la matière imposable pour rappel est l’élément


économique qui frappe l’impôt. On distingue ici :
 L’impôt sur le revenu : perçu sur les sommes gagnées (cas des dividendes…);
 L’impôt sur la dépense : perçu sur l’utilisation d’un revenu (cas de la TVA) ;
 L’impôt sur le capital : perçu sur les biens investis (impôt foncier)137.
 Le nombre d’éléments imposés, on distingue :

132
David Ben K.B., Op. Cit.
133
J.-C. MARTINEZ, Droit fiscal contemporain tome I, éd. Litec, Paris, 1989, P.28.
134
David Ben K.B., Op. Cit.
135
Michel B., Op. Cit., PP.41-42.
136
David Ben K.B., Op. Cit., et Michel B., Op. Cit., P.41.
137
Idem
35

La distinction entre impôts synthétiques (généraux) et impôts analytiques


(particuliers) privilégie le critère de la sélectivité. L’impôt synthétique appréhende une
situation globale, souvent pour mieux la personnaliser, tel l’impôt sur le revenu qui est assis
sur les revenus perçus par un foyer pendant une année civile, ou bien l’impôt sur la fortune ou
encore les droits de succession. L’impôt analytique découpe son assiette au scalpel pour ne
retenir qu’un élément et le mettre à contribution chaque fois qu’il apparaît, tel l’impôt sur la
consommation ou la taxe sur la vente d’immeubles138.
C’est par ici que nous marquons la fin de notre deuxième section qui s’est étalée
sur la notion de l’impôt de manière détaillée. Ayant choisi la Ville de Mwene-Ditu comme
cible de nos investigations ; nous allons à présent présenter sa monographie.

Section III : Monographie du cadre d’étude : ville de Mwene-Ditu


Il est question dans cette section de présenter le cadre historique de la Ville
de Mwene-Ditu, sa situation géographique et démographique ainsi que toutes les notions
afférentes à son étude.

§1 Historique et création
Etymologiquement, le terme Mwene-Ditu vient du vocable linguistique
Kanyòk « Mwiin Diit », qui signifie « Propriétaire de la forêt ». Mwiin Diit fut
phonologiquement modifié et adapté au ciluba, avec l’influence coloniale. Tel est le sort de
Kandkand en Kanda-Kanda, et d’autres noms de lieux Kanyòk. Cette appellation de Mwiin
Diit est un attribut (nom de gloire) d’un ancêtre chasseur du nom de « Kabakaay », qui se
glorifie « waa ku mat », ‘celui qui est aux forêts’, qui habite les immenses forêts’ ; ou encore
« Mwiin Diit », ‘propriétaire de la forêt’. Le chasseur devient ainsi, avec son attribut,
Kabakaay waa ku mat.
Le substantif adapté au ciluba fut entériné par l’administration congolaise, sans
abroger l’appellation authentiquement phonologique (celle de Mwiin Diit). L’appellation Diit
en Kanyòk provient d’une grande forêt qui existait avant le déboisement sur l’actuelle
occupation ou espace habité de la ville de Mwene-Ditu (Mwiin Diit) ; cette forêt colonisait
une très grande superficie jusqu’au-delà de la rivière populairement connue sous le nom de
Mbuji-Mayi. Cette rivière a plusieurs noms : Nkalany au sud par les Ruund, Wiiwuj ou
Mwanz par les Kanyòk, Wiivij par les Kete139.
Cette entité qui est aujourd’hui une ville, est le transfert du chef-lieu de
l’ancien territoire de Kanda-Kanda (Kandkand) créé par l’ordonnance n°0077/AMO du
29/09/1933. Le transfert fut confirmé par l’ordonnance n°21/426 du 08/12/1954, portant
création d’autres territoires dans la province du Kasaï. Ce transfert se fait en 1952. Cette entité
où les belges avaient érigés des bâtiments administratifs, à ce temps là Mwene-Ditu était une
forêt intense longée par la voie ferrée reliant port Francis (Ilebo) à Elisabethville
(Lubumbashi).
138
Jacques Grosclaude et Philippe Marchessou, Droit fiscal général, 11ème éd. Dalloz, Paris, P.10.
139
Mees T. Bulang’-Cikol, « Présentation briefée de la ville de Mwene-Dit », PP. 1,2, site consulté
le 10 juin 2019, http://www.fondationkaretardweej.com
36

Le territoire de Mwene-Ditu ainsi créé avait pour composantes les chefferies de


Mulund’, Kaacisùng, la collectivité de Kanincin, le secteur de Kandkand Mutònj (Kanda
Kanda), les cités de Luhùùt (Luputa) et de Wikong, et sa superficie était de 12000 km 2
environs.
Le premier administrateur fut Monsieur Jean Hillet et le dernier administrateur
blanc fut Plateus. Après l’indépendance, le premier administrateur congolais fut Rémy
Kazadi. En 1964 Mwene-Ditu connait un tournoi politique déterminant de l’histoire
nationale : Territoire autonome ou indépendant du pouvoir central du pays à Kinshasa et du
sud Kasaï en sécession, raisons pour lesquelles on a parlé du territoire de Mwene-Ditu
territoire contesté. La même période, par référendum, la population du territoire de Mwene-
Ditu (Mwiin-Diit) vote à 84% environ pour faire partie du Katanga, province de Lualaba ; ce
résultat du référendum ne fut pas exécuté.
Enfin de compte la ville de Mwene-Ditu (Mwiin-Diit) est créée par le décret
(présidentiel) n°043/2003 du 28/03/2003, portant création d’une ville (de Mwene-Ditu au
Kasaï-Oriental140.

§2 Situation géographique et démographique

A. Situation géographique
A son article 2 le décret fixe les limites de la ville de Mwene-Ditu tel que :
Au nord : La chefferie de Mulund’ et le secteur de Kandkand partant du
confluent des ruisseaux cisùlsùl et Bondooy. De ce point, le ruisseau Bondooy à son confluent
avec le ruisseau cisunz jusqu’à sa source. De ce point, une ligne droite jusqu’à la source du
ruisseau Mukaleng Musùl en traversant la Nationale n°1 Mwene-Ditu-Mbuji-Mayi. De ce
point, une ligne droite jusqu’à la roche Diibw Dyambul Diibw Naady’ en secteur de Kandkand
(Kanda Kanda).
Au sud : La chefferie de Mulund’ par une ligne droite reliant la source du ruisseau
Mukuluuy à la hauteur du passage à niveau du chemin de fer sur l’axe routier Mwiin-Diit –
Kalend à celle du ruisseau Kahuuh. De ce point une ligne droite jusqu’à la source du ruisseau
Kanèn. De ce point, une ligne droite jusqu’à la source du ruisseau Kaamatòt jusqu’à son
confluent avec le ruisseau Lukol.
A l’Est : Le secteur de Kandkand et la chefferie de Mulund par la ligne droit
partant de la roche Diibw Dyambul Diibw Naady’ jusqu’au ruisseau Musady. De ce point, en
remontant jusqu’au pont sur le ruisseau Musady au niveau de la Nationale n°1 Mwiin Diit –
Luhùùt. De ce point, jusqu’au confluent du ruisseau Musady avec le ruisseau Mukuluuy
menant jusqu’à sa source.
A l’ouest : La chefferie de Mulund’ par le ruisseau Lukole à son confluent avec le
ruisseau Mukusuuy jusqu’à sa source. De ce point, une ligne droite jusqu’à la source du
ruisseau cisùlsùl caa Mulang aa Kalombw’. De ce point jusqu’à son confluent avec le ruisseau
Bondooy.

140
Idem, P. 2.
37

La ville de Mwene-Ditu (Mwiin Diit) est composée de trois communes suivantes : Commune
de Musadi (Musady), Commune de Mwene-Ditu (Mwiin Diit) et la Commune de Bondoyi
(Bondooy). Elle est une ville carrefour par sa grande gare, reliant les villes de Mbuji-Mayi,
Kananga et Lubumbashi. Elle est située à 132 km de la ville de Mbuji-Mayi sur la ligne
routière, à 108 km de la cité de Ngandajika sur la ligne routière, à 1155 de Sakania, et à 665
km d’Ilebo sur la ligne de chemin de fer141.

B. Démographie142
Le cadre humain de la ville de Mwene-Ditu ou Mwiin Diit est composé
d’une population hétérogène constituée des différentes communautés locales.
Cependant, la population autochtone de la ville est Kanyòk. Dans cette ville on y
trouve habité plusieurs autres communautés entre autres : Kanyòk, Songye, Otetela (Tetela),
Luba lolo (Luba Katanga), Luba Kasaï, Kanincin ainsi que d’autres communautés de la RDC
et du Rwanda (Les réfugiés Rwandais de FAO au Kasaï-Oriental, territoire de Mwene-Ditu
entre 1997-2000, qui sont aujourd’hui éparpillés partout dans la ville de Mwene-Ditu et dans
le territoire de Lwiil’). Le refoulement de 1993 a donné naissance à plusieurs cas d’orphelins
et enfants vulnérables sans soutien, et le phénomène enfants de la rue a accru. Il y a un
manque d'entreprenariat. Les filles et femmes défavorisées se livrent à la prostitution pour
trouver le pain du jour, nourrir leurs enfants acquis dans ces circonstances de prostitution, car
n’ayant pas autre travail que de se prostituer. Et elles sont aussi la source non négligeable des
enfants de la rue qui inondent la ville de Mwene-Ditu et les orphelinats de la ville. Cela
revient à dire que cette population est estimée à 557000 habitants. De fois il ya augmentation
et d’autres fois la diminution démographique, cela dépend du contexte économique de la ville,
la cherté de la vie de la ville, et la pauvreté qui ronge cette entité.

C. Superficie
La superficie de la ville de Mwene-Ditu est non encore exprimée par les
services techniques du domaine spécialisé pour des raisons non identifiées. Mais est-il que,
celle-ci dispose d’une grande étendue estimable de 9 à 15 km2 (en estimant)143.

§3 Situation économique144
L’économie de la ville est basée beaucoup plus sur l’agriculture artisanale et
l’élevage extensif, le commerce, et elle est non industrielle. Elle est très primaire, le secteur
tertiaire étant très moindre.
Secteurs d’activités de la ville

Deux principaux secteurs d’activités de la ville sont les suivants :

141
Mees T. Bulang’-Cikol, Op. Cit., PP.2 et 3.
142
Idem, PP. 3 et 4.
143
Mees T. Bulang’-Cikol, Op. Cit., P. 3.
144
Idem, P.4-5
38

1. L’agriculture
Secteur principal pour cette ville. Cette agriculture qu’on retrouve dans le
secteur primaire, est très rudimentaire, basée sur la culture des mais, manioc, les légumineux,
pommes de terre, patates-douce, etc. ces cultures se font pour la plupart à la périphérie de la
ville, dons les territoires qui l’environnent.
2. Le commerce
Le petit commerce et locale de cette ville fait d’elle l’espace d’échange entre
les villes de Mbuji-Mayi, Kananga et Lubumbashi ; et c’est ce petit commerce qui permet la
survie dans cette ville. Malheureusement, la ville se dépeuple car les affaires deviennent dures
et la population est à la recherche du marché d’emploi à Lubumbashi.
La ville s’approvisionne en grande partie des produits manufacturés venants de
l’extérieur (Dubaï, Sud Afrique, en passant par Kinshasa et Lubumbashi etc.)
En conclusion Mwene Ditu forêt s’attend à devenir le chef lieu d’une nouvelle
province de Lomami par son standing actuel, par rapport à Kabinda sa concurrente.

§4 Situation administrative
Comme toute autre ville, la ville de Mwene-Ditu regorge en son sein plusieurs
services administratifs lesquels opèrent chacun conformément à ses attributions. En 2003 les
premiers animateurs furent : Michael KAZADI TSHIPUTU maire de la ville et François
Xavier NKONGOL MAND A MUSAS, maire adjoint ; à l’instar de bon nom145. De nos jour
elle chapeautée par la maire de la Ville Fideli KABINDA MUTONJI.
En ce qui concerne les services d’assiette, en matière de l’impôt que nous traitons (L’IPR), il
y a un Centre d’impôts Synthétiques qui y œuvre pour le recouvrement de celui-ci et dont
nous décrirons la structure et les missions plus tard dans le deuxième chapitre de ce travail.

145
Ibidem, P.5.
39

Conclusion partielle
Tout compte fait, ce premier chapitre dont le libellé est le cadre théorique et
conceptuel du travail, est subdivisé en trois sections dont l’élucidation des concepts
fondamentaux du travail(1), les prolégomènes sur l’impôt(2) et la monographie du cadre
d’étude : l’entité ville de Mwene-Ditu(3). Dans un aperçu général, nous avons défini
différents termes constituant la problématique de notre sujet d’étude. Nous nous sommes
cependant attelé sur celle de la définition de la rémunération étant donné son importance dans
la rédaction de ce travail. Aux termes de l’article 7, litera h) de la loi n° 015/2002 du 16
octobre 2002 portant Code du travail qui est le cadre légal régissant le régime de la
rémunération dans notre pays, la rémunération est entendu comme la somme représentative de
l’ensemble des gains susceptibles d’être évalués en espèces, et fixés par accord ou par les
dispositions légales et réglementaires qui sont dus en vertu d’un contrat de travail, par un
employeur à un travailleur. Nous avons parcouru son régime dans la réglementation du travail
et ce, en précisant sa notion et circonscrivant ses éléments constitutifs avant de déterminer les
modalités de son paiement qui sont scrupuleusement déterminées par la loi ci-dessus évoqué.
Nous avons abordé la notion de l’impôt en parlant de son évolution historique sur
le plan mondiale et de manière spécifique de son histoire en RDC. Il faut retenir à ce propos
que la plupart d’impôts en RDC relèvent de la législation fiscale de 1969 alors que le terme
impôt vient substituer celle de « contribution » en 2003. Sous un angle définitionnel, une
définition complète de l’impôt est telle qu’il  est un ensemble de prestations pécuniaires mises
à la charge des personnes physiques et morales, en fonction de leurs capacités contributives,
sans contrepartie déterminée et à titre définitif, en vue de la couverture des dépenses
publiques et de la réalisation d’objectifs économiques et sociaux fixés par la puissance
publique. De cette définition il est sorti cinq caractéristiques dont les plus pesants sont les
caractères obligatoire et le manque de contrepartie déterminée de l’impôt ; qui le distingue
d’autres prélèvements tels que la taxe, la redevance, … alors que la justice fiscale, la
productivité et la fonctionnalité entrent en compte des critères d’un bon impôt aux côtés de
ses fonctions politiques, sociales et économiques qui sont des piliers du prélèvement de
l’impôt. Cependant, les mécanismes du prélèvement de l’impôt impliquent d’une part la
détermination de l’assiette fiscale qui est la base du calcul de l’impôt incluant le fait
générateur, la matière imposable, le redevable…, et d’autre part les opérations de liquidation
et de recouvrement qui facilitent le transfert des fonds issus du prélèvement des impôts vers le
trésor public. Aux risques de ne pas être complet sur ce sujet, la classification des impôts dont
la complexité suivant divers doctrines est notée, a marqué un point final sur le développement
de la théorie de l’impôt. Néanmoins faudra-t-il retenir la classification administrative,
économique et technique de l’impôt.
Rappelons que le centre géographique de nos investigations reste l’entité
territoriale décentralisée ville de Mwene-Ditu, aux termes de la constitution du 18 février
2006. Celle-ci fut proclamée ville depuis 2003 par le décret (présidentiel) N°043/2003 du
28/03/2003, portant création d’une ville (de Mwene-Ditu au Kasaï-Oriental. Elle est
actuellement deuxième ville de la province de Lomami.
Ainsi, nous pouvons aborder à présent le deuxième chapitre qui va enrichir les
notions de l’impôt en ce qu’elle va porter sur la fiscalité congolaise.
40

Chapitre deuxième : QUELQUES THEORIES ESSENTIELLES SUR LA


FISCALITE ET LE SYSTEME FISCAL
CONGOLAIS

Les origines de la fiscalité montrent des liens intimes entre celle-ci et la notion des
pouvoirs régaliens de l’Etat. Aussi bien, le pouvoir fiscal, celui de décider de l'impôt, a
toujours été étroitement associé au pouvoir politique. De ces rapports est née une légitimité
réciproque ; d'une part l'organisation ainsi que la logique du processus de décision fiscale, se
sont trouvées totalement impliquées dans la dynamique politique ; d'autre part, l'impôt est lui-
même devenu un point d'ancrage essentiel de l'État. Tout en étant un objet de ressentiments,
de résistances ou parfois de révoltes, il est devenu aussi bien l'expression concrète d'un lien
social fondé sur la mise en commun d'une partie des richesses privées, en vue de la réalisation
de l'intérêt public qu’est l'expression de la condition de l'exercice de la puissance publique.
Ce chapitre va donc, s’étaler dans la première section sur la fiscalité en général et
spécifiquement sur celle congolaise ; nous parlerons dans la deuxième section de l’aperçu
juridique de l’impôt professionnel sur les rémunérations afin d’en comprendre les modes
d’établissement et les mécanismes de prélèvement, et nous la troisième section qui va le
boucle portera sur les services compétents chargé d’assiette et de la perception de l’IPR.

Section I :  Notions de fiscalité


La fiscalité porte à la fois sur le système de perception des impôts et sur
l’ensemble des lois qui régissent les procédés de perception. De ce fait, cette section poursuit
un objectif, celui d'offrir une vision claire, structurée et synthétique de la fiscalité congolaise
avec notamment le recours aux textes légaux et doctrinaires afin d’aiguiser nos connaissances
fondamentales en la matière fiscale.

§1 Définition et origine du fisc

A. Définition

La fiscalité désigne à la fois un système de perception des impôts et un ensemble


des lois qui sont en vigueur dans un pays à une période bien déterminée146.
La fiscalité est l'ensemble de la législation et de la réglementation en matière
fiscale, en vigueur dans un territoire donné. C’est au fait, l’ensemble de mesures et pratiques
relatives à l'administration fiscale (fisc), aux prélèvements fiscaux (impôts) et autres
prélèvements obligatoires147.
De notre part ; nous l’entendons comme étant l’ensemble des prélèvements
fiscaux que le Pouvoir central, les Provinces et les ETD prélèvent sur le patrimoine des

146
CLAUDE(D) et AUDIGIER(P), Dictionnaire Encyclopédique, Ed. Larousse, Paris, 1959,
P.411.
147
Trésor-Gauthier M.K., Précis de Droit Fiscal Congolais, éditions universitaires européennes,
Saarbrücken, Allemagne, 2014, P.15.
41

particuliers appelés contribuables, sur base des textes légaux qui en tracent la voie de
perception.
Ayant défini la fiscalité, notons qu’il existe d’autres concepts qui lui sont proches dont il nous
convient de définir, afin de les démarquer de celle-ci. Il s’agit bien entendu de ce qui suit :
 Le fisc : (terme polysémique), cependant dans la rédaction de ce travail ; la définition
qui corrobore notre contexte est celle où il désigne « l’administration chargée de
calculer l’impôt dû et de le recouvrer pour le compte de l’Etat (le trésor public)» ;
 La parafiscalité : c’est un ensemble des prélèvements obligatoires, autres que les
impôts ; destinés spécialement au fonctionnement de certains services administratifs et
qui ne sont pas repris au budget de l’Etat148 ;
 Le système fiscal : il est un ensemble d’instituions fiscales en vigueur dans un Etat149.
 Le Droit fiscal : il est « l’ensemble des règles juridiques qui régissent l’établissement
et la perception des impôts auxquels sont assujettis les membres d’une collectivité
étatique »150.
B. Origine du fisc

La fiscalité a des ressources historiques qui remontent à l’antiquité. Elle est


présente dans toutes les grandes civilisations mais a beaucoup évolué dans le temps et selon
le pays, en fonction de l’état de développement socio-économique, environnemental et
industriel.
Etymologiquement le terme fiscalité tire son origine du latin « FISCUS » qui signifie
« panier » que les romains employaient pour recevoir de l’argent, il a donné naissance
également au mot « fisc » qui désigne actuellement l’ensemble d’administrations publiques
qui ont charge l’impôt. La perception remonte aux époques immémoriales de l’histoire chez
les romains, certains agents chargés de recouvrement de l’impôt circulaient avec les paniers
d’osier qui leur servaient à transporter des présents que le peuple offrait à l’empereur César, à
travers l’impôt ; ces paniers s’appelaient FUSCUS CESARES qui « signifie trésor du
César ». D’où le fisc fut chargé de calculer l’impôt dû et de le recouvrer pour le compte de
l’Etat151. En RDC, l’histoire de la fiscalité n’est pas différente de celle dont nous avons narrée
sur l’impôt, seulement nous en parlerons plus tard pour plus de clarté dans cette section.
Nous parlerons plus tard, de l’Administration fiscale Congolaise, donc des régies
financières chargées de la perception des divers impôts, tant au niveau national que dans les
Provinces et ETD.

148
David Ben K., Op Cit.
149
Idem.
150
BUABUA WA KAYEMBE M., Op. Cit. P.13.
151
http://www.africmemoire.com/généralitésurlafiscalitéenRDC site consulté le 06 janvier 2021 à
08h00
42

§2 Importance et rôle152
La fiscalité est la masse la plus importante des ressources propres que l’Etat se
procure pour satisfaire les besoins de la population. Elle joue un rôle important pour couvrir
l’ensemble de dépenses publiques effectuées par l’Etat.
Sur le plan social, les prélèvements sont tirés en fonction de la capacité contributive de
chaque citoyen pour concourir à la collecte des fonds publics et ces derniers feront l’objet
d’une rétribution d’abord au bénéfice de l’appareil de l’Etat à travers l’exercice de ses
fonctions (santé, éducation, défense, etc.) puis en valeur des couches les plus diminues à
travers l’assistance sociale.
Enfin, dans le domaine économique, les prélèvements jouent un rôle important
dans l’intervention de la régulation de la conjoncture économique sur les revenus disponibles
de ménage que sur le budget de l’Etat et aussi sur une action globale économique.

§3 Principes et objectifs

A. Objectifs
Les objectifs de la fiscalité peuvent être décrits en termes généraux ou particulier.
De manière générale, l’objectif de la fiscalité, c’est de procurer de recettes, régulariser et
contrôler l’activité économique. Il résulte que les objectifs de la fiscalité peuvent être saisis
sur trois plans à savoir : plan financier, plan économique et le plan social153.
 Plan financier : la fiscalité permet de diminuer les masses monétaires en circulation,
c’est donc une politique stratégique permettant d’éviter l’inflation monétaire et permet
de procurer des recettes à l’Etat ;
 Le plan économique : la fiscalité étant qu’instrument de politique économique
promeut l’économie et stimule un taux de croissance élevé. Grâce à la fiscalité, l’Etat
régule l’ensemble des opérations économique en établissant les impôts pour chaque
catégorie d’entre elles ;
 Le plan social : l’objectif de la politique économique étant de maximiser le bien-être
social, c’est-à-dire l’intérêt de la population. L’objectif assigné à la fiscalité est de
combattre la pauvreté et le chômage en réduisant les inégalités de fortune, des revenus,
et de consommation qui sont contraire à la justice sociale. Le mécanisme de la fiscalité
est susceptible de corriger notamment la distribution des revenus en augmentant les
uns par des transferts et en diminuant les autres par des transferts. Son action a de la
sorte un effet distributif sur toutes catégories de revenus154.

B. Principe de la fiscalité
Les principes de la fiscalité s’inspirent de la législation fiscale internationale.
Ainsi, les principes à la base du droit fiscal prennent racine, directement ou indirectement,
dans la Déclaration des droits de 1'homme et du citoyen de 1789. En cela, ce droit se trouve

152
GAUDEMET(M) et MOLINIER(J), Finances Publiques, Paris, éd., CRJ, 1997, P.42.
153
KOLA GONZE R., Cours de Droit Fiscal, Faculté de droit, UNIKIN, Kin, 2013-2014 (inédit).
154
DISSI et SARAF, Droit Fiscal : Manuel et application, Ed. Dunod, Paris, 2003, P.5
43

porteur d'une tradition politique ainsi que d'une conception particulière de la fiscalité qui sont
liées au projet de société qui fut celui des penseurs de la Révolution française155.
Il existe cependant, un bloc des principes majeurs juridiques qui composent le foncement
unique de toutes les règles et techniques de la fiscalité dans sa quasi-totalité des démocraties
modernes.
1. Le principe de légalité de l’impôt
Le principe de légalité de l'impôt tire son origine du principe du consentement de
l'impôt exprimé par les tiers-Etats dans un décret du 13 juin 1789. Le texte indique que
désormais toutes les contributions existantes sont illégales et nulles parce qu'elles n'ont pas été
consenties156. Ce même décret sera repris par 1' article 14 de la Déclaration des droits de 1'
homme et du citoyen du 27 août 1789157.
La légalité signifie que l’impôt ne peut être établi que par l’Autorité ayant le pouvoir législatif
dans ses attributions. Cette légalité n’a pas donc ici la même acceptation que celle qui est lui
est reconnue en droit pénal et en Droit administratif. Donc la légalité de l’impôt traduit la
nécessité de requérir la volonté du peuple tant pour l’établissement de l’impôt que pour sa
perception. Cette volonté du peuple est généralement exprimée par le biais de ses
représentants158. A ce sujet on peut noter l’article 174 alinéa 1 de la constitution congolaise de
2006 telle que révisée par la Loi N° 11/002 du 20 janvier 201159.
2. Le principe d’égalité devant l’impôt
Initialement posé par l'article 13 de la Déclaration des droits de l’homme et des
citoyens , ce principe implique l’interdiction de toute discrimination dans le paiement des
160

obligations fiscales. Etant donné que la tendance naturelle de toute personne et d’éviter le
paiement d’impôt, le risque est de voir les dirigeants politiques se dérober de leurs obligations
fiscales en laissant le fardeau de la charge fiscale peser sur les autres citoyens. Ce principe
suppose donc l’absence des privilèges et immunités, ainsi qu’une équitable répartition de
l’impôt entre les citoyens, en raison de leurs capacités contributives ; exception faite aux
impératifs de la justice fiscale (les dispenses) et aux raisons de politique socioéconomique 161
(promotion des investissements, la fiscalité des Associations Sans But Lucratif) 162.
Ce principe se trouve consacré à l’alinéa 2 de l’article 174 de la constitution congolaise et
dont les exceptions se trouvent mentionnées à l’alinéa 3 du même article163.

155
J. LAMARQUE, Droit fiscal général, Les Cours de droit, éd., Litec, Paris, 1998, P.41.
156
Michel Bouvier, Op Cit, P.50.
157
« Selon 1' article 14 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen des
Nations Unies: « Tous les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs
représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre
l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée».
158
David Ben K., Op Cit.
159
L’article 174 dispose que « Il ne peut être établi d’impôts que par la loi ».
160
Michel Bouvier., Op Cit.
161
David Ben K., Op Cit.
162
Voire la loi N°004/2002 du 15 mars 2002 portant code des investissements et la loi N°004/2001
du 20 juillet 2001 portant dispositions générales applicables aux Associations sans But Lucratif
et aux établissements d’utilité publique.
44

NB : de ce principe sortent deux autres qui sont celui de l’imposition en raison des facultés
contributives et celui de la progressivité de l’impôt.
3. Le principe de liberté
Le principe de liberté en matière fiscale s'entend non seulement de la liberté
individuelle mais aussi de la liberté du commerce et de l'industrie. Ce principe essentiel est à
la base de nombre de procédures du droit fiscal, alors même que sur le terrain des
représentations et des croyances, l'impôt est encore souvent éprouvé comme étant au premier
chef un élément limitant, voire portant atteinte à la liberté individuelle ainsi qu'à à la liberté de
gestion des entreprises164. Cependant, on peut considérer, comme Gabriel Ardant que l'impôt a
représenté un facteur d'émancipation et de progrès par rapport au pillage, à la réquisition ou à
tout autre mode autoritaire de prélèvement. De ce point de vue, l'impôt peut être vu comme
«une technique libérale » lorsqu'il est « le moyen de faire contribuer les individus aux besoins
de la société et aux besoins propres des dirigeants, tout en leur laissant le maximum de
liberté »165.
4. le principe de nécessité de l’impôt
Le principe de nécessité de l'impôt est tiré des articles 13 et 14 de la Déclaration
des droits de l’homme et des citoyens. L'article 13 précise en effet que «pour l'entretien de la
force publique et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est
indispensable». L'article 14 évoque quant à lui « la nécessité de la contribution publique». Ce
caractère indispensable et nécessaire de l'impôt fonde implicitement la légitimité du contrôle
fiscal et de la répression de la fraude. Il en résulte ainsi que ni la fraude ni le refus de l'impôt
ne sauraient se justifier au nom de la liberté individuelle. Mais d'un autre côté, comme les
droits et libertés individuels ne sauraient pas pour autant être remis en cause au nom du
principe de nécessité de 1' impôt, il faut donc que les deux principes, de nécessité et de liberté,
puissent être conciliés166.
5. Le principe d’annualité de l’impôt
Le principe d'annualité de l'impôt procède de deux autres principes, celui du
consentement de l'impôt et celui de l'annualité budgétaire. Il signifie que la perception des
impôts doit être autorisée pour une année (l'année civile) par la loi de finances. La portée du
principe d'annualité de 1 'impôt ne doit pas prêter à confusion. Il concerne seulement 1'
autorisation annuelle du Parlement pour la perception de l'impôt, non la validité dans le temps
des dispositions fiscales qui demeurent en vigueur tant qu'elles ne sont pas expressément
modifiées ou abrogées par le législateur. Aussi bien les dispositions fiscales, qui peuvent être
contenues dans des lois ordinaires comme dans des lois de finances, font partie des
dispositions permanentes et demeurent donc applicables tant qu'aucun texte les abrogeant ou
les modifiant n'a pas été voté. En second lieu, le principe d'annualité de l'impôt n'interdit pas

163
« La contribution aux charges publiques constitue un devoir pour toute personne vivant en
République Démocratique du Congo. Il ne peut être établi d’exemption ou d’allègement fiscal
qu’en vertu de la loi ».
164
Michel Bouvier., Op Cit., P.59.
165
G. ARDANT, Histoire de l'impôt vol2, éd., Fayard, Paris, 1972, P.28.
166
Michel Bouvier., Op Cit., PP.62-63.
45

le recouvrement de l'impôt au-delà de l'année pour laquelle il a été voté dès lors que la
perception a été autorisée préalablement par la loi de finances de 1' année.
A ce sujet l’article 129 de la constitution congolaise de 2006 dispose que
« L’exercice budgétaire commence le premier janvier et se termine le 31 décembre ».
6. Le principe du respect des droits de la défense
Le principe du respect des droits de la défense veut qu'une sanction ne puisse être
infligée sans que préalablement la personne en cause n'ait été en mesure de prendre
connaissance des éléments et faits lui étant reprochés et de présenter ses observations .D'autre
part, la sanction doit être motivée et elle doit être susceptible de recours juridictionnel167.
En République démocratique du Congo, ce principe s’avère garantie dans la loi de 2003
portant réforme des procédures fiscales.
7. Le principe de non rétroactivité de la loi fiscale
Le principe de non-rétroactivité de la loi fiscale est d’une portée générale ; alors
que ce principe constitue 1'un des fondements essentiels de la sécurité juridique pour les
sujets de droit, son application en matière fiscale est loin d'avoir un caractère systématique. La
première raison de cette application partielle tient aux relations entre le droit fiscal et le droit
budgétaire. Ainsi, la loi fiscale est nécessairement rétroactive en ce qui concerne les impôts
directs dans la mesure où c'est la loi de finances initiale qui fixe les tarifs ou taux d'imposition
applicables à des revenus acquis au cours de 1'année qui vient de s'écouler. Plus précisément,
la technique de l'impôt de quotité, le principe de l'annualité de l'impôt et l'appli- cation de la
règle du fait générateur rendent ainsi quasiment inévitable la rétroactivité de la loi en matière
d'impositions directes. À côté de cette rétroactivité « passive », il est néanmoins des lois
fiscales volontairement rétroactives. Celles-ci se présentent souvent dans leur contenu comme
des lois interprétatives168.
8. le principe du contradictoire
Le caractère contradictoire des procédures juridictionnelles s'applique en droit
fiscal comme pour les autres catégories du droit et ce principe doit être rapproché de celui du
respect des droits de la défense Il a une portée étendue en droit fiscal. Au-delà de la seule
phase juridictionnelle, on le retrouve en effet présent tout au long de la procédure
administrative de contrôle fiscal, et il constitue une garantie importante pour le contribuable
vérifié. Ainsi, les manquements à ce principe de la part de 1' administration sont susceptibles
d'être sanctionnés par l'irrégularité de la procédure de rectification ou d'imposition169.
9. Le principe de la compétence liée de l’Administration
Le principe de la compétence liée de 1' administration signifie que cette dernière
doit et ne peut agir que dans le cadre des dispositions législatives et réglementaires qui
définissent ses missions et attributions. Découlant du principe de légalité, la règle selon
laquelle 1'administration a une compétence liée n'exclut pas cependant qu'elle puisse avoir des

167
Michel Bouvier., Op Cit., P.66.
168
Idem, PP. 67-68.
169
ibidem. PP.68-69.
46

compétences décisionnelles étendues, notamment en raison des pouvoirs discrétionnaires qui


sont les siens en nombre de domaines170.

§4 Le système fiscal congolais

A. Historique171
En ce qui concerne le système fiscal de la République Démocratique du Congo,
nos ancêtres connaissaient aussi la fiscalité mais sous forme de prélèvement en nature. En
effet, durant l’époque précoloniale, les chefs des villages avaient droit à une partie de la
chasse ou de la récolte. Lorsqu’ils recevaient un visiteur de marque, ils recouraient à leurs
sujets pour récolter des poules, œufs, chèvres afin de faire face à des dépenses occasionnées
par cette visite. A leur tour, ils étaient tenus d’offrir des banquets, nourrir des juges, des
soldats et accorder des biens à certains nécessiteux de leurs concitoyens.
En somme, les chefs étaient chargés de trouver des remèdes aux problèmes susceptibles
d’affecter la santé publique des villageois, leur sécurité personnelle et la sécurité de leurs
biens. Pour y parvenir, il fallait le concours de tous et de chacun.
A l’arrivée de l’autorité coloniale, le congolais d’an tant a connu un autre type
d’impôt appelé: impôt de capitation (cuput = tête) qui signifie «taxe par tête», qui consistait
en un prélèvement opéré sur charge d’individu comme tel, sans tenir compte de ses ressources
ni de ses bilans. Le but de cet impôt était de procurer des recettes à l’Etat et surtout de
combattre l’oisiveté en obligeant les redevables à se procurer l’argent nécessaire au paiement
de l’impôt, forçant ainsi les autochtones à abandonner l’économie de subsistance et à
développer l’économie des marchés. Par la suite, certains nationaux ont développé des
activités commerciales et artisanales. Grâce à leur volonté et à leur sens d’affaires, ils ont
réussi à créer des affaires assez importantes et prospères. D’autres, de part leur fortune, ont
occupé des fonctions qui étaient jusqu’alors exercées par les Européens.

B. Caractéristiques du système fiscal congolais172


Le système fiscal congolais est caractérisé par éléments suivants :
 Le système s’appuie sur le code des impôts ;
 Le système fiscal congolais est déclaratif ;
 Le système fiscal congolais comprend des règles particuliers d’assiette et un taux
d’imposition propre du point de vue des revenus cédulaires (les revenus locatifs ; les
revenus mobiliers ; et les revenus professionnels) ;
 Le système fiscal congolais fait la distinction entre l’imposition des personnes
physiques et des personnes morales. Cette distinction réside sur les taux d’imposition :
les personnes morales sont imposées d’un taux proportionnel quel que soit leur forme.
C’est-à-dire un taux unique ; les personnes physiques sont régies par trois catégories,
les personnes physiques soumises à la patente et qui relèvent des activités des entités
170
Idem, P.70.
171
http://www.africmemoire.com/généralitésurlafiscalitéenRDC site consulté le 06 janvier 2021 à
08h00
172
Paulin ZABUDIT TANSEL, Op. Cit., PP. 20-21.
47

administratives décentralisées (commune, ville, territoire), les personnes physiques


imposées selon le forfait : il s’agit des petites et moyennes entreprises respectant le
chiffre d’affaires édité par la loi, les personnes physiques soumises au droit commun,
ici on applique le barème progressif. L’idée du barème progressif est que celui qui a
plus paie plus et celui qui a moins paie moins avec comme prétexte que cela établit la
justice sociale ;
 Le système fiscal congolais applique la territorialité d’impôt ; c’est-à-dire que tous les
impôts congolais sont territoriaux. On impose seulement les revenus des sources
congolaises (les revenus produits au Congo).
C. Sortes de fiscalité
Dorénavant, rappelons que le système fiscal congolais est déclaratif et cédulaire. Il
existe quatre catégories d’impôts dont les impôts réels, les impôts cédulaires sur les revenus,
l’impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés ainsi que la taxe sur la valeur
ajoutée173. De nombreuses taxes administratives, les droits de consommation et les droits de
douanes complètent la liste des impositions en vigueur en RDC174.
On distingue deux sortes de fiscalité : la fiscalité directe et la fiscalité indirecte 175 ; nous
classerons donc les quatre catégories de l’impôt entre ces deux fiscalités.
1. Fiscalité indirecte176
La fiscalité indirecte est composée des impôts indirects.
Les impôts indirects sont ceux qui frappent les dépenses ou les consommations. Ils ne
frappent que le revenu ou le capital en mouvement (c.à.d. en train d'être mobilisé ou utilisé
dans la société). Ils frappent le revenu lors de la dépense et le capital quand on le transfert
d'un patrimoine à un autre.
Les impôts indirects sont supportés en dernier lieu par les consommateurs finaux dans la
mesure où ils sont systématiquement intégrés dans les prix de vente des marchandises.
a. La taxe sur la valeur ajoutée(TVA)
La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt général sur la consommation177.
Faisant partie des impôts sur les biens et services ; la TVA fut instituée par l'ordonnance-loi n
69-058 du 05 décembre 1969, sous la dénomination de l’impôt sur le chiffre d’affaire, ICA en
sigle.
La TVA apparaît comme un impôt économique moderne remédiant aux « taxes en cascade
qui [faussaient] les conditions de la concurrence » et permettant « de favoriser
l’investissement, d’améliorer la position compétitive de la production et d’inciter à la
réorganisation nécessaire des entreprises »178.

173
Patrick MANET, fiscalité congolaise, Kinshasa, 2017, P.3. (Inédit).
174
David Ben K.., Op. Cit.
175
La Taxe sur la Valeur Ajoutée et l’Impact de son application en République Démocratique du
Congo mémoire téléchargé sur internet le 08 octobre 2020 sur http://memoire-online-unikin-tva
sous format PDF, P.10
176
Idem, PP.17-19
177
Art. 1 de l’ordonne N°10/001 du 2 août 2010 portant institution de la taxe sur la Valeur Ajoutée
178
Conseil des prélèvements obligatoire.
48

b. Les droits de douane et accises


Ils sont régis par ordonnance-loi N° 10/002 du 20 aout 2010 portant code des
douanes et l’ordonnance-loi N° 007/2012 du 20 septembre 2012 portant code des accises.

Le droit d'accises ou de consommation est un impôt indirect qui frappe la consommation de


certains produits désignés par la loi dont le fait générateur de l'imposition à ce droit est : la
production locale des biens de consommation désignés et l'importation de ces mêmes produits
sur le Territoire nationale179.

Les droits de duane quant eux sont un impôt qui frappe soit à l’exportation, soit à
l’importation ou à l’occasion de celles-ci des marchandises, à l’exception des impositions
dont le montant est limité au coût approximatif des services rendus ou qui sont perçues par la
douane pour le compte d’un autre organisme180.
2. Fiscalité directe et son aperçue en RDC
La fiscalité directe est un domaine qui rassemble les impôts directs.
Un impôt direct est celui qui frappe le revenu et le capital du seul fait de leur existence. Par
conséquent, il est payé et supporté par une même personne. Les impôts directs se subdivisent
en impôts réels et en impôts cédulaires sur les revenus.
a. Les impôts réels
Les impôts réels sont des impôts dont le calcul et le recouvrement ne tiennent pas
compte de la situation du contribuable. Ils frappent de la même manière et sans distinction
aucune tous les contribuables. Il s’agit généralement des impôts frappant la détention d’un
bien matériel181. Ces impôts sont :
 L'impôt foncier ou impôt sur la superficie des propriétés foncières bâties et non
bâties ;
 L'impôt sur le véhicule ou vignette ;
 L'import sur la superficie des concessions minières et d'hydrocarbures.

b. Les impôts cédulaires sur les revenus


Cette catégorie d’impôts résulte de l’ordonnance-loi N°69/009 du 10 février 1969 relatives
aux impôts cédulaires sur les revenus. Dans celle-ci, on y trouve les impôts ci-après :
 L’impôt sur les revenus locatifs (IRL);
 l'impôt sur les revenus mobiliers ou impôt mobilier ;
 Impôt sur les bénéfices et profits(I.B.P) ou impôt sur les sociétés : s'applique aux
bénéfices nets de toute entreprise industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou
immobilière dont l'activité professionnelle est exercée en RDC ;

179
Art. 1 l’ordonnance-loi N° 007/2012 du 20 septembre 2012 portant code des accises.
180
Art. 1. 16 et 17 de ordonnance-loi N° 10/002 du 20 aout 2010 portant code de douane.
181
IBANDA KABAKA Paulin, « la fiscalité de la République Démocratique du Congo : les Impôt
réels » P.1, sous format PDF.
49

 Impôt professionnel sur les rémunérations(IPR) ou Impôts sur les revenus des
personnes physiques ;
A ceux-ci s’ajoutent l’impôt exceptionnel sur les revenus des expatriés impôt personnel, qui
régi par l’Ordonnance-loi n°69/007 du 10 février 1969 relative à la contribution
exceptionnelle sur les rémunérations versées par les employeurs à leur personnel expatrié, et
le décret-loi N°119/2000 du 09 septembre 2001 portant création d’un impôt personnel
minimum pour expatrié.
De ce qui précède, il sied de rappeler que notre sujet de mémoire a porté sur le
l’impôt professionnel sur les rémunérations des personnes physiques (de nationalité
congolaise) ; c’est pour cette raison majeure que nous y avons consacré toute une section dans
les pages qui suivent. Mais avant cela, nous parlerons de la rémunération qui constitue la
matière imposable même de cet impôt.

Section II : Conception théorique de l’IPR en droit congolais


La législation fiscale nationale se fonde essentiellement sur les ordonnances-lois
N°69-006,69-007 et 69-009 du 10 février 1969 ainsi que sur celle N°69-058 du 5 décembre
1969 relatives, respectivement, à l’impôt réel, à l’impôt exceptionnel sur les rémunérations
versées parles employeurs à leur personnel expatrié, aux impôts cédulaires sur les revenus et à
l’impôt sur le chiffre d’affaires actuellement appelé taxe sur la Valeur Ajoutée. Avec le
temps, ces quatre textes fondamentaux ont connu de nombreuses modifications en ce qui
concerne l’assiette, le taux ainsi que les règles de procédure. Suite à cette évolution de la
législation fiscale et face à l’intensification de l’activité normative à partir de l’année 1997
ainsi qu’à la multiplicité de textes qui en découlait, il s’est avéré, non seulement, impérieux
mais aussi, urgent de procéder à une mise à jour du Code des impôts. Cette dernière s’inscrit
dans le cadre des efforts fournis par l’Administration fiscale pour promouvoir le civisme
fiscal en République Démocratique du Congo.
Nous parlerons de façon générale dans l’élaboration de ce présent travail des impôts
cédulaires sur les revenus qui sont donc des impôts subdivisés en feuillets (catégories) et
frappant toutes les ressources tirées d’un travail ou d’un capital. Rappelons que c’est
l’Ordonnance-loi n° 69-009 du 10 février 1969, telle que modifiée et complétée à ce jour, qui
régit les impôts cédulaires sur les revenus. Les revenus sont répartis en trois cédules donnant
lieu, chacune, à une imposition : l’impôt locatif, l’impôt mobilier et l’impôt professionnel sur
les rémunérations, c’est autour de cette dernière catégorie que rode la problématique de notre
sujet.
Ce faisant, cette section est axée de manière approfondie sur les notions de l’IPR
en rapport avec le droit fiscal congolais. L’IPR tire son fondement dans la constitution et à
l’article 47 de l’ordonnance précédemment évoquée lorsqu’il y est stipulé que « tous les
salaires et primes fassent l’objet d’une imposition ».
50

§1 Notions et définition de l’IPR

A. Notions
Tel que dit ci-haut, l’IPR fait partie des impôts cédulaires frappant séparément les
revenus. La législation fiscale congolaise retient quatre catégories des revenus provenant des
activités professionnelles exercées en RDC, mais les soumet à trois régimes qui recourent aux
mêmes principes comportant des adaptations dans leur mise en œuvre respective. Il s’agit des
revenus ci-après :
 Les bénéfices de toutes entreprises industrielles, commerciales, artisanales, agricoles
ou immobilières, y compris les libéralités et avantages quelconques accordés aux
associés non-actifs dans les sociétés autres que par actions182 ;
 Les rémunérations diverses de toutes personnes rétribuées par un tiers, de droit public
ou de droit privé, sans être liées par un contrat d’entreprise, celles des associés actifs
dans les sociétés autres que par actions ou que l’exploitant d’une entreprise
individuelle s’attribue ou attribue aux membres de sa famille pour leur travail, ainsi
que les pensions, les rémunérations diverses des administrateurs, gérants,
commissaires, liquidateurs des sociétés et de toutes personnes exerçant des fonctions
analogues ;
 Les profits, quelle que soit leur dénomination, des professions libérales, charges et
offices ;
 Les profits autres que les trois premières catégories des revenus.
Fiscalement parlant, ces revenus sont baptisés sous des appellations et frappés des impôts tels
que ci-dessous183 :
 Les revenus immobiliers ; (impôt sur les revenus locatifs) IRL :
 Les revenus mobiliers ; (impôt mobilier) IM ;
 Les revenus professionnels ; (impôt sur les bénéfices et profits) IBP, impôt
professionnel sur les rémunérations IPR et impôt exceptionnel sur les rémunérations
des expatriés IERE).
En résumé, François DERUEL, définit l'impôt sur les revenus comme celui qui est « prélevé
sur la richesse produite par le travail ou le capital. Il frappe cette richesse à l'occasion de son
acquisition ».
Notre réflexion ne se consacre qu’à la dernière catégorie de ces revenus, à savoir
les rémunérations diverses (…) soumises à l’impôt professionnel sur la rémunération (IPR).
A. Avantages184
Le régime cédulaire est plus maniable pour imposer à des taux différents les
diverses catégories de revenus. La progressivité du taux prend une partie importante du
revenu taxable au fur et à mesure que ce dernier augmente et le montant de l'impôt augmente
182
UMBA DI NDANGI, R., Finances publiques. Commentaires de principes, procédures,
pratiques des origines à nos jours en République Démocratique du Congo, éd., B.E.C.I.F.,
Kinshasa, 2006, P.229.
183
  François DERUEL,   Op. Cit, P.11.
184
UMBA DI NDANGI, R., Op. Cit., P.2007.
51

relativement au revenu. Le partage des revenus en cédules permet de ne pas décourager les
investissements par l'imposition des revenus des capitaux investis au même taux que les
revenus d'exploitation et permet au fisc de ne pas perdre ses recettes escomptées sur les
revenus autres que ceux d'exploitation en cas d'exploitation déficitaire d'une entreprise.
B. Inconvénients185
Le système d'impôts cédulaires présente l'inconvénient de ne pas tenir compte de
la capacité contributive de chaque redevable. C'est en quelque sorte un système injuste. L'une
des conséquences cédulaires est l'interdiction d'imputer les pertes d'une cédule sur les revenus
d'une autre cédule ou de déduire les revenus d'une cédule des charges se rapportant à une
cédule. Le système cédulaire complique la déclaration et le calcul de l'impôt ; en suite sa
structure devient confuse, sa charge pour le contribuable demeure mal connue et rend les
possibilités d'évasion fiscale plus grandes. Il exige un niveau suffisant d'instruction parmi les
redevables sans quoi des directives et les formulaires resteraient sans objet. Pour les
entreprises et les commerçants, la tenue d'une comptabilité, même élémentaire conditionne la
possibilité de percevoir l'impôt sur les bénéfices.

B. Définition
A l’origine, l’IPR se définissait comme un impôt frappant les rémunérations de
toutes les personnes rétribuées par un tiers sans être liées par un autre contrat que celui de la
subordination (le contrat de travail). C’est que les contribuables de l’IPR devraient se trouver
dans un lien de subordination vis-à-vis de la personne à qui ils rendent service et qui les
rémunère186.
Mais ce critère d’existence d’un contrat du travail n’est pas exclusif parce qu’en
vue d’enrayer l’éventualité d’une évasion fiscale, même le contrat de mandat y a été assimilé
chaque fois que le législateur fiscal a estimé qu’une confusion délibérée pouvait être créée
entre les deux catégories de contrat pour échapper à cet impôt 187. C’est que cette définition a
été battue en brèche depuis 2000 et semble dépassée. En effet, renseigne le Professeur Kola
Gonze, même les personnes ayant un mandat politique sont aujourd’hui assujetties à cet
impôt188. Cette solution a déjà été mise en évidence en droit fiscal français où l’on établit la
différence entre traitements et salaires : la première notion désigne la rémunération perçue en
fonction d’un statut professionnel, alors que la deuxième désigne la rémunération perçue au
titre d’un contrat de travail écrit ou verbal189.
De ce qui est précède, il va de notre intérêt de parler de revenus imposables

§2 Les revenus imposables e190


Les revenus imposables à l’IPR comprennent les éléments de la rémunération
constituant un enrichissement chez le salarié. Ces éléments sont notamment :

185
UMBA DI NDANGI, R., Op. Cit., P.2007.
186
Voy. Cité par Marcel GONTHIER, Droit fiscal appliqué, éd., Foucher, Paris, 2001, P.174.
187
Idem, P.230.
188
KOLA GONZE, Op. Cit.
189
Christine NOEL, Droit fiscal, Paris, Gualino éditeur, 2009, P. 336.
190
Article 47 de l’Ordonnance-loi n° 69-009 du 10 février 1969, Op Cit.
52

 Les rémunérations des personnes rétribuées par un tiers, de droit public ou de droit
privé, sans être liées par un contrat d’entreprise ainsi que celles des associés actifs
dans les sociétés autres que par actions comprennent notamment :
 les traitements, les salaires, les émoluments, les indemnités qui ne représentent pas le
remboursement de dépenses professionnelles effectives, les gratifications, primes et
toutes autres rétributions fixes ou variables, quelle que soit leur qualification ;
 les traitements des administrateurs, gérants, commissaires, liquidateurs des sociétés,
gouverneurs, régents, censeurs et toutes personnes exerçant des fonctions analogues ;
 les traitements et jetons de présence des présidents-délégués généraux, des
administrateurs et commissaires des entreprises publiques et sociétés d’économie
mixte ;
 les traitements, salaires et avantages octroyés aux membres des institutions publiques
et aux agents de carrière des services publics ;
 les traitements, salaires et avantages accordés aux membres des cabinets politiques ;
 les pensions de toute nature, quelles que soient les circonstances ou les modalités qui
en conditionnent l’octroi, ainsi que les sommes payées par l’employeur ou le mandant,
contractuellement ou non par suite de cessation de travail ou de rupture de contrat
d’emploi ou de louage de service ;
 la rémunération que l’exploitant d’une entreprise individuelle s’attribue ou attribue
aux membres de sa famille pour leur travail.
Sont compris dans les rémunérations, les avantages en nature autres que le
logement éventuellement meublé et les soins médicaux. D’une manière générale, nous
pouvons dire que sont taxables tous les éléments de la rémunération qui constituent un
enrichissement nouveau dans le chef du salarié tandis que sont exonérés tous les éléments de
la rémunération qui représentent le remboursement réellement supporté par le salarié.
Il importe de rappeler ici que le fait générateur de l’impôt sur les rémunérations c’est la
prestation de service en RDC et non la déduction de la rémunération par l’employeur comme
charge professionnelle. Si l’on devait admettre comme fait générateur de l’IPR leur déduction
comme charge d’exploitation, certaines rétributions échapperaient totalement à l’imposition ;
il en serait ainsi notamment de salaire des fonctionnaires de l’Administration publique et des
domestiques191.
De ce qui précède, il sied de signaler que la base imposable de cet impôt reste la
base brute (par « traitement brut » ou « base brute » il faut entendre le total des sommes
payées en espèce à titre de rémunération, à l’exclusion par conséquent de la valeur des
avantages en nature et des sommes présentant le caractère d’indemnités ou avantages
sociaux (logement, transport, frais médicaux, allocations familiales légales, etc.) et sans
déduction des cotisations sociales ou syndicales 192. Néanmoins, certains détails méritent d’être
tirés au clair en vue de permettre tant aux employeurs qu’à leurs salariés d’en avoir une nette
perception.

191
AZAMA LANA, Op. Cit., P.236.
192
La circulaire départementale N°4133 du 23 décembre 1988 portant interprétation de l’article 48-
3° de l’Ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969.
53

En effet, si pour le salaire ou traitement de base les choses semblent claires, il est pourtant
nécessaire d’expliciter le régime des indemnités, des pensions et des avantages en nature.

§3 Les dispenses en matières de l’IPR


Une dispense s’entend de la suspension, dans un certain cas particulier, de
l’application d’une loi ou de certaines règles sous certaines conditions au bénéfice d’un
individu groupe d’individus, d’une catégorie de personnes, d’une collectivité, etc. 193. Nous
pouvons ainsi la définir comme un ensemble des mesures légales mettant à l’écart du
prélèvement d’un impôt certaines personnes, structures, entités, … sur base de certains
critères. Dans le cadre de l’IPR, il faut retenir au titre de dispenses ce qui suit.

A. Les revenus immunisés194


Sont immunisées :
1. Les indemnités ou allocations familiales
Lorsqu’elles sont réellement accordées aux employés et salariés dans la mesure où
elles ne dépassent pas les taux légaux. Mais si ces indemnités dépassent, la partie
supplémentaire doit être réintégrée pour être soumise à l’IPR. La circulaire ministérielle
N°0023 du 9 janvier 2001 précise la notion du caractère exagéré pouvant justifier pareille
réintégration. Ces précisions ont été également apportées par plusieurs auteurs dont
JAGENEAU qui s’exprime en ces termes : « ne constituent pas les éléments de la
rémunération à intégrer dans la base imposable ou taxable : les soins de santé, les allocations
familiales, les frais de voyage, le transport »195.
Pour sa part, François DUQUESNE rappelle qu’en principe, il incombe à
l’employeur de rembourser au salarié les frais qu’il justifie avoir exposés pour les besoins de
son activité et dans l’intérêt de l’entreprise196.
2. les pensions, rentes et indemnités
Celles accordées en vertu des lois qui régissent les pensions de vieillesse, l’octroi
de secours en cas d’invalidité prématurée ou de décès, les pensions aux invalides, aux veuves,
orphelins et ascendants de combattants, aux victimes d’accidents du travail ou de maladies
professionnelles et aux estropiés congénitaux, les pensions alimentaires.
Une pension est une somme d’argent que l’on donne pour être logé, nourri pour
des raisons d’âge notamment la vieillesse ou pour des raisons d’incapacité de travailler. Le
code des impôts établit une distinction entre les pensions accordées gratuitement et les
pensions octroyées sur base de retenues antérieures sur rémunérations.
 Les pensions accordées gratuitement : aux termes de l’ordonnance sous examen, les
rémunérations des personnes rétribuées par un tiers sans être liées par un contrat

193
https://www.google.com/search?client=ms-opera-mini-android&q=disepense+d
%C3%A9finition+juridique&oq=Dispense+d%C3A9fini&aqs=heirloom-srp.2.0I5 site consulté
le 30 juin 2021, à 13h33
194
Article 48 de l’Ordonnance-loi n° 69-009 du 10 février 1969, Op. Cit.
195
Jean-Pierre MBWEBWA KALALA, Op. Cit.
196
Idem.
54

d’entreprise comprennent notamment les pensions de toute nature, quelles que soient
les circonstances et les modalités qui en conditionnent l’octroi197.
Il s’agit des pensions allouées par les pouvoirs publics ou par les particuliers, sociétés ou
employeurs individuels aux membres de leur personnel qui ont atteint un certain âge ou qui ne
sont plus capables de travailler sans des retenues préalables aient été opérées sur leur salaire
pendant leurs années d’activités. Une telle pension représente une sorte de traitement différé,
elle reste taxable à l’IPR de même manière que tout autre traitement198.
 Les Pensions octroyées sur base des retenues antérieures :
Lorsque les pensions sont allouées sur base de retenues antérieures, deux
hypothèses sont à envisager : celle des pensions accordées en vertu des lois qui régissent les
pensions de vieillesse et celle des pensions octroyées sur base des retenues effectuées
obligatoirement sous le patronage de l’employeur en vertu du statut, du contrat du travail ou
des conventions collectives199.
3. Les indemnités et avantages en nature concernant le logement, le transport et les frais
médicaux.
Pour autant que :
 l’indemnité de logement ne dépasse 30 % du traitement brut ;
 l’indemnité journalière de transport soit égale au coût du billet pratiqué
localement avec un maximum de quatre courses de taxi pour les cadres et quatre
courses de bus pour les autres membres du personnel. Dans tous les cas, la
réalité et la nécessité du transport alloué à l’employé doivent être démontrée.
De même, Gabriel GUERY confirme que doivent être déduites de l’assiette
imposable, les primes ou indemnités de transport, dès lors qu’elles ont pour objet de
rembourser des frais réellement subis par des salariés pour couvrir la distance séparant leur
domicile de leur travail200. Ce point de vue est exprimé dans des termes similaires par Brigitte
HESS- FALLON et Anne-Marie SIMON201. La matière imposable ci-haut identifiée est
l’élément économique qui est à la source de l’impôt ; son évaluation permet d’établir la base
imposable, c’est-à-dire le montant auquel s’appliquera le tarif de l’impôt.
 les frais médicaux ne revêtent pas un caractère exagéré.
Ainsi, deux conditions permettent donc d’imposer les indemnités au titre de
l’IPR : que celles-ci ne constituent pas les remboursements des dépenses supportées par le
salarié dans l’exercice de sa profession et qu’elles ne soient pas expressément exonérées par
la loi. C’est qu’en dehors des remboursements et de l’exonération, toutes les indemnités
demeurent imposables à l’IPR

197
Article 48-2° de l’Ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969.
198
AZAMA LANA, Op-cit, P. 243.
199
AZAMA LANA, Op. Cit., P. 244
200
Gabriel GUERY, Pratique du droit du travail, 11ème éd., Gualino éditeur, Paris, 2003, P.284.
201
Brigitte Hess-Fallon et Anne-Marie SIMON, Droit du travail, 16ème éd., Dalloz, Paris, 2004,
P.187.
55

B. Les exemptions et exonérations202


Sont exemptés et exonérés de l’IPR :
1. L’Etat, les Provinces, les Villes, les Territoires, les Communes, les Circonscriptions
administratives ainsi que les Offices et autres établissements publics de droit congolais
n’ayant d’autres ressources que celles provenant de subventions budgétaires ;
2. Les institutions religieuses, scientifiques ou philanthropiques créées par application de
l’article 1er du décret du 28 décembre 1888 et satisfaisant aux conditions requises par
le décret-loi du 18 septembre 1965 ;
 Les associations privées ayant pour but de s’occuper d’œuvres religieuses,
scientifiques ou philanthropiques qui ont reçu la personnalité civile par
application de l’article 2 du décret du 28 décembre 1888 et visées à l’article 5 du
décret-loi du 18 septembre 1965 ;
 Les établissements d’utilité publique créés par application du décret du 19 juillet
1926 ;
 Les associations sans but lucratif ayant pour fin de s’occuper d’œuvres
religieuses, sociales, scientifiques ou philanthropiques qui ont reçu la
personnalité civile en vertu de décrets spéciaux ;
3. Les employés des organismes internationaux, du chef des rémunérations touchées par
eux et payées par lesdits organismes ;
4. Les diplomates et agents diplomatiques, les consuls et agents consulaires accrédités en
RDC du chef des rémunérations et profits touchés par eux en leur qualité officielle
lorsqu’ils sont de l’Etat qu’ils représentent et ce, sous réserve de réciprocité, c’est-à-
dire à la condition que les Gouvernements dont ils sont mandataires accordent la
même immunité aux diplomates et agents consulaires de la RDC.
Il faut par ailleurs signaler qu’en vertu de l’Accord de Cotonou signé en 2000 entre les pays
ACP et l’Union Européenne, les primes versées à des nationaux dans le cadre de la mise en
œuvre des projets financés sur fonds de l’Union Européenne sont exonérées de l’IPR203.
De tout ce qui précède, nous reconnaissons que la fiscalité préférentielle n’est pas
mauvaise en soi ; mais elle doit être entourée des mécanismes d’encadrement afin d’éviter des
abus. Certes, certaines exonérations et exemptions comportent en elles-mêmes des germes,
mieux des ingrédients d’une éventuelle évasion fiscale, provoquant ainsi de l’animosité dans
le chef des contribuables honnêtes et privant même l’administration fiscale d’importantes
recettes.
Aux côtés de la notion des dispenses, nous pouvons y assimiler celle des charges
professionnelles déductibles qui s’avère impérieusement capitale dans le prélèvement de
l’IPR.

C. Charges professionnelles déductibles de l’IPR


L’article 50 de l’Ordonnance-loi n° 69-009 du 10 février 1969 stipule que sont
seuls admis comme dépenses professionnelles les versements réellement effectués à titre
202
Art. 94 de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969, Op Cit.
203
Yves-Junior MANZANZA LUMINGU, Op. Cit., P.4.
56

définitif, soit à des caisses de pension officielle, soit obligatoirement sous le patronage de
l’employeur en vertu du statut ou du contrat d’engagement, en vue de la constitution au profit
du redevable d’une rente viagère, d’une pension, d’une assurance- maladie ou d’une
assurance chômage. Sont applicables aux contribuables rémunérés et dans les mêmes
conditions, les déductions prévues à l’article 44.2° de l’ordonnance sus évoquée (lorsque le
redevable est une personne physique qui réside effectivement en République Démocratique du
Congo au sens de l’article 62, les frais médicaux supportés par le redevable, tant pour lui
même que pour sa femme et ses enfants célibataires à charge. Ces frais médicaux
comprennent les frais médicaux proprement dits, les frais chirurgicaux et pharmaceutiques
ainsi que les dépenses pour soins dentaires, à l’exclusion des prothèses. Ces frais ne sont
admis en déduction que pour autant qu’ils aient été effectivement payés ; la déduction est
limitée au montant dont il est justifié par documents probants, c’est-à-dire reçus extraits du
carnet à souches et factures dûment acquittées pour ce qui est des autres frais). Ne sont pas
déductibles des rémunérations imposables, les contributions et charges quelconques autres
que celles prévues aux articles 50 et 51 de l’ordonnance ci-haut mentionnée204.
D’une manière générale, il faut remarquer que les charges déductibles dans le chef
des salariés fixées par l’article 50 sont très limitées et ne couvrent pas toutes les dépenses
auxquelles le salarié peut avoir à faire face.
Outre les charges professionnelles, le salarié est autorisé par la loi à détruire de ses revenus
imposables les pertes éventuellement subies dans l’exercice de sa profession. Comme pour les
entreprises, la déduction des pertes professionnelles des salariés est limitée à deux exercices
antérieurs205.

§4 Taux de l’IPR
Depuis son instauration dans le système fiscal congolais, l'impôt professionnel sur
les rémunérations est, et continue à être imposée suivant le barème progressif d’imposition
par tranches de revenus ; son taux varie actuellement entre 3 et 40% suivant les tranches des
revenus annuels. Néanmoins, ce barème d’imposition ne s’applique pas aux rémunérations
versées au personnel domestique et aux salariés relevant des petites et moyennes entreprises
soumises au régime de la patente, lesquelles sont imposées suivant les taux forfaitaires fixés
par arrêté du ministre des Finances206.

A. Notion et domaine de progressivité


Contrairement au taux proportionnel qui est constant et reste inchangé quelle que
soit la quantité de la matière soumise à l’impôt 207, le taux progressif augmente en fonction de
cette quantité. Mais l’application de ce taux suppose la connaissance des biens et des revenus
des assujettis. Aussi, dans le cas d’espèce, le domaine de progressivité doit-il être précisé, en

204
Art. 50, 51 et 52de L’Ordonnance-loi n° 69-009 du 10 février 1969, Op Cit.
205
AZAMA LANA, Op. Cit., PP. 249-250.
206
Lire à ce propos le Décret-loi n° 109/2000 du 19 juillet 2000 tel que modifié et complété par le
Décret-loi n° 015/2002 du 30 mars 2002 relatif à l’impôt cédulaire sur les revenus.
207
BAKANDEJA WA MPUNGU, G., Les finances publiques. Pour une meilleure gouvernance
économique et financière en République Démocratique du Congo, éd., Afrique Editions,
Kinshasa, 2006, P.84.
57

distinguant bien sûr la progressivité globale ou par classe de la progressivité par tranche ou
par palier :
 Pour le premier cas, les revenus sont atteints dans leur totalité par des taux
d’imposition qui vont en augmentant en même temps qu’augmentent lesdits revenus.
Ces derniers sont repartis dans des classes préalablement fixées. Chaque classe
comporte un taux supérieur à celle qui la précède ou inférieur à celle qui la suit. L’on
observe donc dans la progressivité globale que la matière imposable est rangée dans
telle ou telle classe selon son montant et le taux augmente de classe en classe. Ce
procédé est simple même s’il constitue un facteur d’inégalité, dans la mesure où une
faible différence des matières imposables suffit pour que deux individus soient
imposés différemment.
 Quant à la progressivité par tranche ou par palier, tous les revenus, quelle que soit leur
importance, sont découpés à un certain nombre des tranches, partant du principe que
les revenus compris dans la même tranche sont destinés à la satisfaction de mêmes
besoins et doivent être imposés au même tarif. Chaque tranche est atteinte par un taux
qui va en croissant. Ce système est conçu pour éviter l’inconvénient de la totalité ou
de sauts brusques provoqués par la progressivité globale208.
Quant à l’IPR, c’est la progressivité globale qui est appliquée. Ce faisant,
signalons que de 2018 à 2020 des modifications majeures ont teinté le taux progressif de
l’IPR et méritent d’être mentionnés à ce stade.

B. Des Tableaux synoptiques des taux de l’IPR


Pour les rémunérations autres que celles versées au personnel domestique et aux
salariés patentés, le taux de l’IPR est fixé de la manière suivante :
Tableau N°01 : le taux progressif de l’IPR appliqué jusqu’en 2018
Source : tableau constitué par nous-mêmes en nous basant sur le paragraphe premier de
l’article 84 de l’ordonnance-loi n° 13/008 du 23 février 2013 modifiant et complétant
certaines dispositions de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969 relative aux impôts
cédulaires sur les revenus.

N° Tranches annuelles des revenus en Francs Taux


Congolais
1 0,00 FC à 524.160,00 FC 0%
2 524.161,00 FC à 1.428.000,00 FC 15%
3 1.428.001,00 FC à 2.700.000,00 FC 20%
4 2.700.001,00 FC à 4.620.000,00 FC 22.5%

208
Yves-Junior MANZANZA LUMINGU, Op. Cit, P.12.
58

5 4.620.001,00 FC à 7.260.000,00 F 25 %
6 7.260.001,00 FC à 10.260.000,00 FC 30%
7 10.260.001,00 FC à 13.908.000,00 FC 32.5%
8 13.908.000,00 FC à 16.824.000,00 FC 35%
9 16.824.001,00 FC à 22.956.000,00 FC 37.5 %
10 Le surplus 40 %
Interprétation : de l’analyse de ce tableau, il y a lieu de constater que le taux progressif de
l’IPR appliqué jusqu’en 20218 varie de 0% à 40% suivant les différentes tranches de salaire
dont le nombre est de dix (10).
Tableau N°02 : le taux progressif de l’IPR dans l’année 2019209
N° Tranches annuelles des revenus en Francs Taux
Congolais
1 0,00 FC à 1.944.000,00 FC 0%
2 1.944.001,00 FC à 21.600.000,00 FC 15%
3 21.600.001,00 FC à 43.200.000,00 FC 30%
4 Pour les revenus supérieurs à 43.200.000,00 FC 40%

Source : tableau constitué par nous sur base des prescrits de l’article 18 de la loi de finances
N°18/025 du 13 décembre 2018 de l’exercice 2019.
Interprétation : après un examen minutieux de ce tableau, nous constatons que les tranches
de salaires sont ramenées au nombre de quatre (4) à la différence de celui de dix appliqué en
2018 ; en revanche la progression du taux quant à elle demeure intacte soit de 0% à 40%,
seulement avec entachée des modifications quant au montant annuel de tranches de revenus
sur lesquelles ces taux sont appliquées.
Tableau N°03 : le taux progressif de l’IPR pour l’année 2020
N° Tranches annuelles des revenus en Francs Taux
Congolais
1 0,00 FC à 1.944.000,00 FC 3%
2 1.944.001,00 FC à 21.600.000,00 FC 15%
3 21.600.001,00 FC à 43.200.000,00 FC 30%
4 Pour les revenus supérieurs à 43.200.000,00 FC 40%

Source : tableau constitué par nous sur base des prescrits la loi de finances N° 19/005 du 31
décembre 2019 pour l’exercice 2020.
Interopération : d’un regard attentif dans ce tableau, il est irréductible de s’apercevoir que
les tranches de revenus organisées en 2020 ne sont pas différentes de celles de l’année 2019.
La nuance qu’il y a à ressortir réside ici au niveau de la progression du taux applicable qui
varie entre 3% et 40%. Les mêmes taux sont intégralement d’application pour l’année 2021.

209
Article 18 de la loi de finances N°18/025 du 13 décembre 2018 de l’exercice 2019.
59

NB : En aucun cas, l’impôt total ne peut excéder 30 % du revenu imposable. Les
rémunérations versées au personnel domestique et aux salariés relevant des Micro- entreprises
sont imposées suivant les taux forfaitaires fixés par voie d'Arrêté du Ministre ayant les
Finances dans ses attributions. L’impôt professionnel individuel y afférent est reversé par
quotités trimestrielles210.
En aucun cas, l’impôt professionnel individuel, calculé sur la base des dispositions du
paragraphe premier de l’article 84 de l’ordonnance-loi rétive aux impôts cédulaires, après
déduction des charges de famille prévues à l'article 89 de la même ordonnance-loi, ne peut
être inférieur à 2000fc Francs congolais par mois211.
Lorsqu’un employeur a recours occasionnellement aux services d’une personne, la
contribution à percevoir à la source est fixée à 15 % du montant des sommes payées ou
attribuées, sans préjudice de la régularisation ultérieure prévue par l’article 76 de
l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 196212.
De ce qui précède, il y a lieu de distinguer les sortes principales suivantes de
l’IPR :
 L’IPR pour les nationaux qui sur lequel l’on applique le taux barémique et progressif
(IPR/NAT) ;
 L’IPR pour les exploitants individuels (IPR/EI) ;
 L’IPR pours les travailleurs occasionnels (IPR/OCC) ;
 L’IPR prélevé sur les rémunérations du personnel domestique et aux salariés relevant
des Micro- entreprises.
Ces quartes sortes sont régies d’une part par la l’ l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10
février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les revenus tel que modifiée et complétée à ce
jour ; et dans la rédaction de notre présent travail, seules la première et la troisième sortes
nous importèrent le plus. D’autre part, une cinquième et sixième sortes sont organisée par
l’Ordonnance-loi N°69/007 du 10 février 1969 et le décret-loi N°119/2000 du 09 septembre
2001213.

§5 Perception de l’IPR
Présentons d’abord les redevables de l’impôt avant d’exploiter ses modalités de
perception.

A. Les redevables de l’IPR


Parler de la notion de redevable revient à répondre à question, qui supporte
réellement l’IPR et qui a la charge de l’acquitter ?
210
L’article 84 de l’ordonnance-loi n° 13/008 du 23 février 2013 modifiant et complétant certaines
dispositions de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969 relative aux impôts cédulaires sur
les revenus
211
Article 17 la Loi de finances N° 19/005 du 31 décembre 2019 pour l’exercice 2020.
212
Article 87 de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969, OP. Cit.
213
Article 1 de l’Ordonnance-loi n°69/007 du 10 février 1969 relative à la contribution
exceptionnelle sur les rémunérations versées par les employeurs à leur personnel expatrié et le
décret-loi N°119/2000 du 09 septembre 2001 portant création d’un impôt personnel minimum
pour expatrié.
60

Sont redevables de l’IPR, les personnes physiques, les communautés, les sociétés
et les autres personnes juridiques qui paient ou attribuent à un titre quelconque des revenus
mentionnés à l’article 77.2° de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969 telle que
modifiée et complétée à ce jour.
Il ne s’agit là que des redevables légaux qui ont la charge de procéder aux prélèvements au
bénéfice du fisc. En tant que tels, Ils ont pour obligation de faire une déclaration, dûment
remplie, datée et signée, est souscrite chaque mois au plus tard le 15 du mois qui suit le mois
au cours duquel les rémunérations ont été versées ou mises à la disposition des bénéficiaires
(ce qui constitue la débition de l’IPR). Par ailleurs, trois procédés sont généralement utilisés
pour le prélèvement des recettes fiscales214 :
 Le versement direct par le contribuable ;
 Le prélèvement par un tiers ;
 Le timbre (qui est peu usité).
Pour l’IPR, l’on recourt au deuxième procédé, à savoir le prélèvement par un tiers on parle
alors du système de retenue ou de stoppage à la source.
A noter dans le système du prélèvement de l’IPR est le fait que la personne à qui est faite
l’obligation d’acquittement de l’IPR (le redevable légal) n’est pas celle qui en supporte
réellement la charge ; exception faite du prélèvement de l’IPR/EI. Cette dernière est appelée
redevable réel ou contribuable (c’est la personne dont le patrimoine supporte la charge du
prélèvement de l’IPR) ; il s’agit généralement de toute personne qui touche sa rémunération
en RDC au titre d’une quelconque prestation.
Tout compte fait, il sied de se demander si les différentes règles mises en œuvre dans le cadre
du régime fiscal de la rémunération veillent au respect du principe de l’égalité des citoyens
devant l’impôt.

B. Procédure de perception de l’IPR 215


Tout par de ce l’on appelle déclaration ; Toute personne physique ou morale
redevable à l’impôt professionnel sur les rémunérations et de l’impôt exceptionnel sur les
rémunérations du personnel expatrié, est tenue de souscrire une déclaration chaque mois, dans
les dix jours qui suivent le mois au cours duquel les rémunérations ont été versées ou mises à
la disposition des bénéficiaires. Cette déclaration doit être souscrite même si les
rémunérations ne sont pas versées. Dans ce cas, elle porte la mention « Néant » en ce qui
concerne les rémunérations versées et l’impôt correspondant »216.
La perception de l’impôt poursuit quatre étapes, à savoir concrètement dans le
cadre de l’IPPR :
1. La détermination de la matière imposable (toute rémunération touchée au Congo), le
fait générateur (le paiement de la rémunération ou remise des sommes constitutives de
la rémunération à leur bénéficiaire ou leur inscription dans son compte bancaire), la

214
Yves-Junior MANZANZA LUMINGU, Op. Cit, P.13.
215
Paulin ZABUDI T., Op. Cit., P.29.
216
Article 123 de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969, OP. Cit.
61

base imposable (la rémunération brute après déductions des Chagres professionnelles
et autres frais légaux) et l’unité de mesure (le taux applicable) ;
2. L’évaluation de la matière imposable (la rémunération brute) ;
3. La liquidation (la détermination de la dette fiscale du contribuable après déduction des
charges professionnelles et autres frais légaux du montant de la rémunération brute) ;
4. Le Recouvrement : Le recouvrement est l’opération qui consiste à faire passer l’impôt
des mains du contribuable dans celles de l’Etat. Il y a deux procédés de recouvrement
ou de perception notamment : le recouvrement de droit commun et le recouvrement
forcé.
NB : Le système fiscal congolais est principalement déclaratif c'est-à-dire qu’il revient au
contribuable la charge de présenter librement à l’Administration fiscale les éléments de
l’assiette des impôts auxquels il est redevable. Parallèlement à cela, la législation fiscale
reconnaît à l’Administration le pouvoir de procéder au contrôle de la déclaration ainsi
souscrite. Ce pouvoir constitue un contrepoids au système déclaratif aux fins de la sauvegarde
des intérêts du Trésor.

§6 Calcul de l’IPR
L’I.P.R. est calculé suivant un barème annuel à taux progressif repris de manière
conforme à la Loi de finances N° 19/005 du 31 décembre 2019 pour l’exercice 2020 varie
entre 3% à 40% correspondant aux différentes tranches de rémunérations.
Pour ce qui est des avantages, ceux-ci font également parti de la rémunération d’un employé,
il faut cependant distinguer les avantages légaux et non légaux. Les avantages légaux sont
immunisés de toute imposition, le contraire pour les avantages non légaux.
Le barème de calcul de l’Impôt Professionnel sur les rémunérations donné à Article 17 la Loi
de finances N° 19/005 du 31 décembre 2019 pour l’exercice 2020 est un barème annuel et non
mensuel. Par conséquent, il faut diviser les montants des tranches par 12 pour calculer l’IPR
mensuel.
A titre d’exemple, la 1ère tranche de l’IPR à laquelle on fait allusion est égale à 1.944.000 FC
diviser par 12 mois et multiplier par 3% = 162.000 FC x 3 % = 4.860 FC au titre de l’IPR par
mois.
NB : Ce calcul s’effectue après déduction des charges professionnelles et avantages légaux.
Ainsi, en aucun cas, l’IPR ne peut pas être inférieur à 2000fc ni supérieur à 30% du revenu
imposable.

§7 Les sanctions
Le défaut d’annexes à la déclaration de l’impôt professionnel sur les
rémunérations afférente au dernier mois de l’année est sanctionné par une amende de :
1.000.000,00 Francs congolais pour l’état récapitulatif de tous les éléments imposables de
l’exercice ; 500.000,00 Francs congolais pour le relevé nominatif des fiches individuelles ;
25.000,00 Francs congolais pour chaque fiche individuelle.
Il est ajouté à la Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures
fiscales un article 93 bis libellé comme suit : Le défaut de souscription de déclaration dans le
62

délai est sanctionné par une amende : de 200.000,00 Francs congolais pour les déclarations
d’un contribuable exonéré ou réalisant les opérations exonérées et pour les déclarations avec
mention « Néant » ; de 1.500.000,00 Francs congolais pour la déclaration créditrice de l’impôt
sur les bénéfices et profits, en cas de régularisation après mise en demeure de déclarer ; de
500.000,00 Francs congolais par jour de retard pour la déclaration comportant une
documentation allégée sur le prix de transfert» 217.
C’est par ce paragraphe des sanctions qui entrent en jeu dans la perception
de l’IPR qui nous marquons un point final à la présente section dont la teneur était centrée sur
le cadre théorique de l’IPR en droit congolais. Cette section nous a permis de définir l’IPR,
de savoir qui en sont contribuables et redevables légaux. Bien plus cette section nous a, dans
la mesure du possible, permis d’ôter tous les brouillards qui abondaient notre cervelle quant
aux divers taux complexes de l’IPR ; nous avons compris généralement que l’IPR est soumis
au taux progressif suivant différentes tranches organisées par la loi. Ce faisant, la question qui
demeure hantant notre curiosité et savoir quel service et compétent pour recevoir paiement
issu des prélèvements de l’IPR. C’est cette épineuse question jusqu’ici non décortiquée qui
constituera la théorie dans la dernière section de ce chapitre.

Section III : Les services compétents chargés d’assiette et de la


perception de l’IPR

La RDC compte trois régies financières que sont la Direction Générale de


Douanes et Accises (DGDA), la Direction Générale des Recettes Administratives et
Domaniales (DGRAD) et la Direction Générale des Impôts (DGI). Cependant dans
l’élaboration de notre présent travail nous ne parlerons que de la DGI qui est le service
compétent chargé de la perception de l’IPR. Ainsi dans cette section nous allons parler d’une
part de façon générale de la DGI, passer l’éponge sur ses missions, narrer son histoire et son
régime juridique ; et d’autre part parler spécifiquement du C.I.S de Mwene-Ditu en présentant
sa situation géographique et lapidairement sa structure organique.

§1 Historique de la DGI218
Sous sa forme première, la direction générale des impôts fut une direction du
ministère des finances. Elle fut créée par l'ordonnance N°88-039 du 10 mars 1988 sous
l’appellation de « Direction générale des contributions (D.G.C)» conformément à
l’appellation que revêtait l’impôt à l’époque, et était placée sous la compétence du Secrétariat
Général des Finances. Cependant la notion de l’impôt a bien existé avant cette date.
Considérant la nécessité d'adapter la domination et les structures de la direction générale des
impôts en vue d'une plus grande efficacité dans la mobilisation des recettes fiscales, le
gouvernement a créé au sein du ministère des finances, un service nommé Direction Générale
des Impôts, créée par le décret N°017/2003 du 2 mars 2003 ; la DGI est l'un des services
publics placés sous l'autorité directe du ministère ayant les finances dans ses attributions et est
doté d'une autonomie administrative et financière. Ce décret est modifié et complété
217
Article 27 et 28 de loi de finances 2020
218
Josué KALENGA M., rapport de stage effectué à la DGI, CIS de Mwene-Ditu, 2020-2021, P. 2
63

notamment par le décret N° 004/099 du 30 décembre 2004 et le Décret N° 008/14 du 28 juin


2008 (qui jusqu’à ce jour la régit).
De façon plus précise, les structures de la D.G.I sont établies par les dispositions de l'article 5
de ce décret. A ses annexes se trouve la structure administrative et l'organigramme.
§2 Nature juridique219
Il ressort des articles 1er et 3ème du décret de 2003 que la D.G.I est un service du
ministère des finances doté d'une autonomie administrative et financière. En tant que tel, elle
est placée sous l'autorité directe du ministère des finances. Dépourvue de personnalité
juridique, la D.G.I n'est donc pas une entreprise publique comme d'aucuns peuvent le croire,
mais un service du ministère des finances qui a reçu la mission de gérer directement les
ressources humaines, matérielles et financières mises à sa disposition.

§3 Missions de la DGI220
Dans le cadre des lois et règlements, la direction générale des impôts exerce toutes
les missions et prérogatives en matière fiscale concernant notamment :
 L'assiette ;
 Le contrôle fiscal ;
 Le recouvrement ; et
 Le contentieux des impôts, taxes, redevances et prélèvements à caractère fiscal.
Sa mission générale reste la maximisation des recettes pour le compte du trésor
public. A cet effet, la direction générale des impôts est chargée d'étudier et de soumettre à
l'autorité compétente les projets de lois, de décrets et d'arrêtés à incidence fiscale ou tout
agrément d'un projet. La DGI exerce ses compétences de manière exclusives sur toute
l'étendue du territoire national221.
§4 Impôts perçus par la DGI222
La D.G.I dans la limite légale de l’exercice de ses missions et compétence est
autorisée à percevoir les Impôts suivants :
 L’impôt mobilier (I.M) prévu par la loi N°69/900 du 10 février 1969 telle que
modifiée et complétée en ce jour ;
 L’impôt professionnel sur les rémunérations (I.P.R), organisé par l’ordonnance-loi
N°69-009 du 10 février 1969 telle que modifiée et complétée en ce jour ; et
l’impôt exceptionnel sur les rémunérations du personnel expatrié (I.E.R.E) dont la
teneur est consacrée dans l’ordonnance-loi N°69-007 su 10 février 1969 telle que
modifiée et complétée en ce jour ;
 L’impôt sur les bénéfices et profits ; et enfin

219
Josué KALENGA M., Op. Cit, P. 3.
220
Idem, P. 3.
221
OSWARI KAMBAMBA Isaac, rapport de stage effectué à la DGI, Direction Générale des
Grandes Entreprises, Kinshasa, 2009-2010, P.3
222
Josué KALENGA M., Op Cit., PP. 3-4.
64

 La Taxe sur la valeur ajoutée (T.V.A.) prévue par l’ordonnance-loi N°10/001 du


20 août 2010 telle que modifiée et complétée en ce jour.
De manière globalisante ce sont là ci-haut tous les impôts qui entrent dans la
compétence de la D.G.I., seulement nous verrons plus tard comment se repartit cette
compétence au niveau des Centres d’impôts Synthétiques (C.I.S.) à l’instar de laquelle notre
stage s’est déroulé.
§5 Organisation et fonctionnement de la DGI
A. Structure organique
Pour atteindre les objectifs lui assignés, la direction générale des impôts s'appuie
sur une bonne organisation et une structuration appropriée des services. Les structures de la
DGI sont spécifiées par l'article 5 du décret N°17/2003 stipulées de la manière suivante. la
D.G.I est dirigée par un Directeur Général assisté des Directeurs Généraux Adjoints nommés,
relevés et le cas échéant révoqués de leurs fonctions par le Président de la République sur
proposition du Gouvernement délibéré en Conseil des Ministres. Elle comprend une
Administration Centrale, une Direction Opérationnelle, une direction urbaine dans la ville de
Kinshasa, une Direction Provinciale dans chaque province ainsi que des Centres d’Impôts
Synthétiques placés au niveau chaque Ville.
L’Administration Centrale est composée de la direction Générale et des directions
centrales suivantes :
 Direction des ressources humaines ;
 Direction de la gestion budgétaire et des services généraux ;
 Direction de l’informatique ;
 Direction des études, Statistiques et communication ;
 Direction de la législation ;
 Direction de l’assiette fiscale ;
 Direction de la recherche et des recoupements ;
 Direction de recouvrement223.
B. Fonctionnement
La DGI dispose, pour son fonctionnement et la motivation de son personnel,
d’une allocation budgétaire au moins égale à 5% des recettes assignées ainsi que celle de 40%
des pénalités fiscales recouvrées. Elle bénéficie également, en sus des crédits budgétaires lui
alloués à cet effet, d’une quotité de 10% des pénalités recouvrées pour ses dépenses
d’investissement224.
§6 Du centre d’impôts synthétiques de Mwene-Ditu
Comme au niveau de chaque ville, la Direction Générale des impôts a de même un
Centre d’Impôts Synthétiques à Mwene-Ditu, actuellement deuxième ville de la province de
Lomami après le chef-lieu Kabinda ; lequel trouve son adresse au croisement des avenues
UBANKI et BANDAKA, au N°01, dans le quartier KABILA K., dans la commune de
223
Josué KALENGA M., op-cit, P. 9.
224
Oliver KASELE BAKUKA, Op. Cit., P. 22.
65

Mwene-Ditu, ville de Mwene-Ditu. Il est actuellement aux commandes du Chef divisionnaire


répondant au nom de Ruban KALEKA YUNGA qui en assure la gestion et le contrôle.
A. Structure organisation du C.I.S de Mwene-Ditu225
Le Centre d’Impôts Synthétiques de Mwene-Ditu est composé de cinq bureaux
pour l’exercice des ses missions et l’accomplissement effectif de ses objectifs. Il s’agit :
 Du bureau du Chef du Centre qui a le grade de Chef Divisionnaire, auquel est rattaché
un secrétariat permanent ;
 Du bureau Accueil et Vulgarisation qui est composé des trois cellules dont : la cellule
Gestion des Répertoires, la cellule Suivi des Droits spontanés et la Cellule
Codification ;
 Du bureau Brigade de Recensement qui regorge la cellule Contrôle fiscal, la cellule
Recensement et la Cellule programmation ;
 Du Bureau Appoint et Contentieux qui a en son sein deux cellules : la Cellule Appoint
et la Cellule Contentieux ; et
 Du Bureau Recouvrement qui fonctionne avec deux cellules dont la cellule Recettes et
Statistiques et la cellule Droits émis.
NB : Le Bureau Accueil et Vulgarisation et le Bureau Brigade de Recensement constituent ce
que l’on appelle Bureaux d’Assiette parce qu’ayant pour rôle d’asseoir ou de constituer la
dette fiscale à charge des contribuables.
B. Impôts perçus par le CIS/MD226
Comme nous l’avons déjà souligné, la D.G.I exerce sa compétence sur l’étendue
de la R.D.C, et pour assurer au mieux l’efficacité dans la réalisation de ses missions ; elle
limite au niveau des C.I.S une catégorie d’impôts dont il a la compétence à percevoir. Il s’agit
de ce qui suit.
 L’impôt sur les bénéfices et profits des entreprises de petite taille : Conformément
à l’ordonnance-loi N°13/006 du 23 février 2013 portant régime fiscal applicable aux
entreprises de petite taille en matière d’impôt sur les bénéfices et profits à son article 2, il faut
entendre, au plan fiscal, par :
 Entreprise de petite taille constituée en Micro-Entreprise ou Petite Entreprise, toute
entreprise, quelle que soit sa forme juridique, qui réalise un chiffre d’affaires annuel
inférieur à 80.000.000 de Francs Congolais. La Micro-Entreprise est toute entreprise
qui réalise un chiffre d’affaires annuel ne dépassant pas 10.000.000 de Francs
Congolais. Tandis que la Petite Entreprise est celle qui réalise un chiffre d’affaires
annuel supérieur à 10.000.000 de Francs Congolais et inferieur à 80.000.000 de
Francs Congolais.
 L’article 3 poursuit que les professions libérales et les professions constituées en
charges ou offices dont le chiffre d’affaires est inferieur à 80.000.000 de Francs
Congolais sont considérés comme Micro-Entreprises et Petites Entreprises suivant les
conditions définies à l’article 2 ci-dessus.

225
Josué KALENGA, Op. Cit., P.10.
226
Idem, P.4.
66

C’est seulement sur ces deux catégories d’entreprises que le C.I.S a compétence de
recouvrement en ce qui concerne l’impôt sur les bénéfices et profits.
 L’impôt mobilier : c’est un impôt qui est prélevé sur les revenus d’actions ou à des
fins professionnelles, les tantièmes, les montants nets de redevance ainsi que les sommes
réparties en cas de partage de l’avoir social par suite de liquidation ou de toute cause,
déduction faite du capital social réellement libéré restant à rembourser. Les taux de cet impôt
diffèrent selon qu’il s’agisse des entreprises de droit national et de droit étranger.
 L’impôt professionnel sur les rémunérations (I.P.R) : le C.I.S de Mwene-Ditu
perçoit L’IPR pour les nationaux (I.P.R./NAT) du personnel du secteur privé ou travailleurs
alors que l’IPR pour les fonctionnaires publics est retenu à la source au niveau national ;
L’I.P.R pour expatrié (I.E.R.E.), L’I.P.R occasionnelle, L’I.P.R pour les exploitants
individuels (I.P.R/EI).
Conclusion partielle
Pour clore ce chapitre dont le thème est « quelques théories essentielles sur la
fiscalité et le système fiscal congolais ». Pour son développement scientifique et harmonieux,
nous l’avons parcellarisé en trois sections suivantes : notions sur la fiscalité(1), conception
théorique de l’IPR en droit congolais(2) et les services compétents chargés d’assiette et de la
perception de l’IPR(3).
En effet ; de manière compendieuse ; la fiscalité est entendue comme l'ensemble
de la législation et de la réglementation en matière fiscale en vigueur dans un territoire donné.
L’étude que nous venons d’entreprendre sur celle-ci en général atteste que le système fiscal
congolais est autodéclaratif. Cela veut dire qu’il est basé sur la bonne foi du contribuable
appelé à déclarer la matière imposable, dont l’évaluation sera finalement confirmée par
l’agent du fisc. C’est à ce niveau soulignons le, que se joue la prédation économique et
financière constituées par les fraudes fiscales. De plus, parler sur  le régime fiscal de la
rémunération en République Démocratique du Congo, nous a permis de retenir que la fiscalité
congolaise repose à la fois sur les impôts indirectes à savoir la taxe sur la valeur ajoutée et les
droits de douane et accises d’une part, et d’autre part les impôts directs parmi lesquels nous
avons les impôts réels (l'impôt foncier ou impôt sur la superficie des propriétés foncières
bâties et non bâties, l'impôt sur le véhicule ou vignette, l'import sur la superficie des
concessions minières et d'hydrocarbures), et les impôts cédulaires sur les revenus (L’impôt
sur les revenus locatifs , l'impôt sur les revenus mobiliers ou impôt mobilier, l’impôt sur les
bénéfices et profits I.B.P ou impôt sur les sociétés, l’impôt professionnel sur les
rémunérations ou l’impôt sur les revenus des personnes physique, l’impôt exceptionnel sur
les revenus des expatriés). Ces impôts se trouvent potentiellement consignés dans le code des
impôts. Cependant en ce qui nous concerne, l’IPR qui fait l’objet de notre problématique
relève de la loi organique N°69-009 du 10 février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les
revenus telle que modifiée et complété à ce jour.
Après l’analyse de cette loi nous avons noté que l’IPR vise aujourd’hui les
rémunérations diverses touchées sur le territoire congolais, incluant même les traitements des
membres des institutions publiques et politiques. Son taux de prélèvement est progressif dont
la variation est de 3% à 40% suivant les tranches de revenus dont le nombre est de 4. C’est en
67

ce qui concerne l’IPR pour les nationaux alors que l’IPR occasionnel, l’IPR pour les
exploitants individuels et l’IERE sont chacun régis par un taux proportionnel. Nous avons à ce
sujet martelé que la progressivité du taux de l’IPR présente un inconvénient qui est celui de la
discrimination fiscale en ce que le taux augmente suivant la richesse du contribuable.
Ayant abordé la notion des services compétents pour la perception de l’IPR, il
convient de dire que la Direction Générale des impôts est la régie financière aux cotés de la
DGDA et la DGRAD à avoir qualité de percevoir celui-ci. Elle est sous la direction et le
contrôle du ministère des finances. Elle est organisée en Direction des grandes entreprises
située à Kinshasa, en Directions générales provinciales et en centres d’impôts synthétiques
afin de faciliter la perception de tous les impôts dont elle a compétence sur toute l’étendue de
la République. C’est dans cette décentralisation fiscale qu’il est installé à Mwene-Ditu u,
Centre d’Impôt Synthétiques de Mwene-Ditu. Ainsi l’Administration fiscale constitue,
comme le soutient BIFUMANU D., le bistouri du gouvernement en matière fiscale. Elle est le
cœur même de l’Etat, car celui-ci tire ses ressources des impôts, taxes, droits et redevances
qui sont gérés par lui-même.
Ce chapitre étant bordé, nous allons cependant aborder le troisième et dernier
chapitre de notre travail de manière plus pragmatique et plus concrète.
68

Chapitre troisième : LES APPLICATIONS PRATIQUES DE L’IPR DANS


LE SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS ; ENTRE
CLIVAGE NORMATIF ET JUSTICE SOCIALE
Toutes les théories basées sur les modalités et mécanismes du prélèvement de
l’IPR étant déjà épluchées, il va de notre intérêt d’axer le tronçon sous un angle purement
pragmatique quant à son application. C’est en ceci que se crucialse l’objet de ce présent
chapitre. Cependant, bien avant d’aborder de plein pied la thématique de l’application
pratique de l’IPR dans les divers secteurs de l’éducation en République Démocratique du
Congo ; nous passerons l’éponge en théorie sur l’éducation congolaise, qui est un service
public du développement puisque qu’implique autrement-dit l’enseignement. Une raison de
plus qui étaye la parcellarisation de ce chapitre en quatre sections respectivement la
présentation du système éducatif de la RDC(1), la présentation de l’enquête, l’analyse et
interprétation des résultats(2), les problèmes majeurs et quelques éléments de
contextualisation du système fiscal congolais dans le prélèvement de l’IPR dans l’ESU et
l’EPST à Mwene-Ditu(3), enfin les suggestions, priorités et stratégies clés pour une
imposition juste et une fiscalité susceptible de développement(4).

Section I :  Présentation du système éducatif de la RDC


Le système éducatif de la RDC joue un rôle important dans la reconstruction des
institutions politiques du pays, dans la stimulation de la croissance et dans la correction des
inégalités. Le système éducatif de la RDC continue de se développer à tous les niveaux, bien
que lentement et avec des hauts et des bas, au motif que la RDC sort sans doute d’une longue
crise économique et politique qui a eu de graves conséquences néfaste sur le système
éducatif227. Il sera question dans cette section de faire une présentation plus ou moins détaillée
du système éducatif de notre cher beau pays qu’est la RD. Congo.

§1 Définition de et finalités de l’éducation

A. Définition
L’éducation peut être définie comme un ensemble de comportements visant à
améliorer les facultés intellectuelles, les qualités morales et l’habileté manuelle de l’individu,
les comportements dont on cherche à comprendre la finalité, les orientations et les
conséquences. On peut aussi considérer que l’éducation est une activité productive au sens
d’un processus de transformation dans la mesure où l’homme constitue à la fois la matière
première et le produit final. En langue anglaise, l’éducation signifie l’enseignement, la
formation, 1’ instruction, etc.228. Dans la rédaction de ce travail nous utiliserons
alternativement l’éducation et l’enseignement pour toutefois signifier une même chose.

227
Région Afrique Département du développement humain, Le système éducatif de la république
démocratique du Congo : Priorités et alternatives, document du travail de la Banque Mondiale
éd., Word Design Inc., Kinshasa, 2005, P.1 et 26.
228
DURKHEIM F., éducation et sociologie, éd., PUF, collection Quadrige, Paris, 1992, P.45.
69

B. Finalités229
Les systèmes d’éducation en générale poursuivent plusieurs finalités regroupées
en trois (3) catégories à savoir la finalité culturelle ; la finalité sociale et la finalité
économique.
1. La finalité culturelle
Elle consiste à transmettre à la nouvelle génération la culture de la société. A cet
effet, la finalité culturelle a trois fonctions : consacrer la culture du passé en affirmant son
prestige ; permettre à la culture de se perpétuer endoctriner la population de telle sorte que les
produits de cet endoctrinement se conforment à l’image des groupes qui dominent la société.
2. La finalité sociale
L’éducation joue le rôle de socialisation ou d’intégration du corps social sur le
plan des connaissances, des valeurs morales et des catégories de pensée. C’est depuis la fin de
la seconde guerre mondiale et particulièrement en 1948 qu’on a assigné à l’éducation la
finalité sociale. En effet, c’est la déclaration universelle de droit de l’homme qui a inséré
l’éducation parmi les droits humains fondamentaux.
3. La finalité économique
Celle-ci consiste dans le fait de préparer les individus à la vie professionnelle et à
adapter leurs formations aux besoins de la société. Il s’agit de donner au facteur travail
(l’homme) la possibilité d’être plus productif.

§2 Cadre légal et nature juridique de l’enseignement

Parler du cadre légal de l’enseignement revient à ressortir les lois et textes


réglementaires qui régissent l’enseignement de façon générale en RDC. Ce faisant,
l’enseignement au Congo est de manière générale régi par la loi-cadre N° 14/004 du 11
février 2014 de l’enseignement national. Nous verrons plus tard les autres textes légaux
spécifiques qui régissent chaque secteur de l’enseignement.
De ce qui précède, il sied de préciser que le service public est la nature juridique
de l’enseignement230 au sens des missions obligatoires de l’Etat. Le caractère de service public
de l’enseignement entraine deux séries de conséquences231 :
 L’application des principes propres au service public de l’enseignement entre autres :
l’obligation scolaire, la gratuité de l’enseignement de base et le monopole de la collation
des grades.
 L’application à l’enseignement des principes qui sont communs à l’ensemble des
services publics que sont :
 Le principe de continuité ;
 Le principe d’égalité, et
229
MVUDI MATINGU, cours d’économie de l’éducation, L1 ECOPUB, UNIKIN, 2012-2013.
(Inédit)
230
Article 131 de la loi-cadre N° 14/004 du 11 février 2014 de l’enseignement national.
231
Dominique MBUYI TSHIKALA, cours de grands services publics de l’Etat, L1 Doit, UMD,
2019-2020, P. 73 (inédit).
70

 Le principe de mutabilité ou d’adaptation.

§3 Organisation de l’enseignement national

L’enseignement national comprend deux structures, à savoir l’enseignement


formel et l’éducation non formelle. L’enseignement formel est dispensé sous forme
d’enseignement classique et d’enseignement spécial. L’éducation non formelle est donnée
sous forme d’activités assurées dans des établissements spéciaux et dans des centres de
formation232.
Pour ne pas perdre de vue, dans la rédaction de notre travail, rappelons tout en précisant que
la problématique de notre travail cadre uniquement avec l’enseignement formel de type
classique dans lequel se trouvent organisés l’enseignement primaire, secondaire et technique
et l’enseignement supérieur et universitaire.
L’enneigement national de type classique est organisé en233 :
 L’enseignement maternel ;
 L’enseignement primaire ;
 L’enseignement secondaire (L’enseignement secondaire comprend le secondaire
général, les humanités générales, les humanités techniques et professionnelles234) ; et
 L’enseignement supérieur et universitaire (ESU).
NB : les trois premières sortes de l’enseignement formel de type classique ci-dessus
énumérées forment une catégorie unique de l’enseignement dénommée enseignement
primaire, secondaire et technique (EPST).

A. Mode d’organisation et du fonctionnement de l’’ESU


L’enseignement supérieur en RDC est passé d’un système privé très fortement
aidé par des fonds publics à l’époque de l’indépendance, à un système mixte, public et privé,
qui est presque entièrement financé sur base des fonds privés. Cependant, cette évolution ne
s’est faite ni en douceur ni de façon planifiée, mais a résulté de changements et de revirements
de politiques créant un environnement incertain pour le développement de ce secteur. Ces
changements et revirements mettent aussi en évidence l’importance politique de
l’enseignement supérieur et les difficultés à le réformer235.
1. Cadre légal
Hormis la loi de 2014 sur l’enseignement national, le secteur de l’ESU est régi par
les textes légaux et réglementaires ci après :
 La loi N°18/038 du 29 décembre 2018 portant statut du personnel de l’Enseignement
Supérieur, Universitaire et de la Recherche scientifique ;
 La loi N° 08/009 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales applicables aux
établissements publics ;
232
Article 68 de la loi-cadre N° 14/004 du 11 février 2014, Op. Cit.
233
Article 69, Idem.
234
Article 79, ibidem.
235
Région Afrique Département du développement humain, Op. Cit., PP ; 119-120.
71

 Le décret N° 18/003  du 28 février 2018 portant création, organisation et


fonctionnement de l’Agence nationale d’assurance qualité de l’enseignement supérieur
et universitaire, « ANAQ-ESU » en sigle ;
 L’Ordonance-loi N°81-026 du 3 octobre 191 relative à la collation des grades
académiques universitaires tel que modifiée et complétée à ce jour.

2. Des établissements de l’ESU236


Les établissements publics de l’enseignement supérieur et universitaire sont des
personnes morales de droit public placées sous la tutelle du ministre ayant l’enseignement
supérieur et universitaire dans ses attributions. Ils jouissent d’une autonomie de gestion
académique, scientifique, administrative, financière et patrimoniale. Ils obéissent aussi, en sus
de l’autonomie, aux principes communs qui régissent les établissements publics : le
rattachement et la spécialité.
Les établissements d’enseignement supérieur et universitaire dont la gestion relève du droit
privé sont des établissements d’utilité publique. A ce titre, l’Etat leur accorde des subsides
pour leurs dépenses de fonctionnement et/ou d’investissement.
Ils sont placés sous le contrôle du Ministre ayant l’enseignement supérieur et
universitaire dans ses attributions. Il s’agit des universités, des instituts supérieurs techniques ;
des instituts supérieurs techniques artistiques ; des instituts supérieurs technologiques ; des
instituts supérieurs pédagogiques ; des instituts supérieurs pédagogiques et techniques et des
écoles supérieures237.
C’est à travers ces établissent que l’ESU remplit ses objectifs, en l’occurrence :
 Promouvoir l’esprit d’initiative et de créativité en vue de rendre service à la
communauté ;
 Doter le pays des cadres supérieurs ;
 Contribuer au développement de la société par une recherche scientifique organisée en
fonction de ses problèmes ;
 Promouvoir la culture nationale tant par la sauvegarde et la valorisation de ses
traditions que par la diffusion des nouvelles connaissances ;
 Promouvoir l’écrit et la lecture par la revalorisation des supports de la mémoire
collective238.

3. Statut du personnel de l’ESU et particularité de leur rémunération

a. Du statut
Parlant du statut du personnel de l’ESU, notons d’emblée que la législation
congolaise dispose en la matière de la loi N°18/038 du 29 décembre 2018 portant statut du
personnel de l’Enseignement Supérieur, Universitaire et de la Recherche scientifique. C’est
celle-ci qui répond à toutes les questions en rapport avec le statut du personnel de l’ESU.
236
Article 85 de la loi-cadre N° 14/004 du 11 février 2014, Op. Cit.
237
Article 89, idem.
238
Article 86, ibidem.
72

Aux termes de l’article 3 de la loi susmentionnée, il y a lieu de distinguer les catégories


suivantes du personnel de l’ESU :
1. Le personnel académique ;
2. Du personnel de la recherche scientifique et de la documentation ;
3. Et du personnel administratif, technique et ouvrier.
Quant à la qualité qu’il porte, il sied de préciser que le personnel œuvrant dans les
établissements publics de l’Etat est fonctionnaire de l’Etat et régi par le droit de la fonction
publique en vertu de la Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’Etat. Par ailleurs, ceux œuvrant dans le secteur privé sont des
travailleurs engagés sur base d’un contrat de travail et sont régis par le droit du travail.
b. de la rémunération
Parlant de la particularité de la rémunération du personnel de l’ESU, il faut de
même distinguer celle-ci selon qu’il s’agisse du personnel œuvrant dans le domaine public de
l’Etat de celui du domaine privé.
L’article 128 de la loi portant statut du personnel de l’ESU et de la recherche
scientifique dispose quant à la rémunération du personnel des établissements de l’ESU qu’elle
comprend le traitement, les primes et les avantages sociaux. Elle est fonction du grade 239, de
l’échelon, de l’emploi et du poste de travail prévus par la loi susmentionnée, elle est payée en
tenant compte du coût réel de la vie.
La notion du traitement, primes et avantages sociaux est une notion très large, seulement
nous nous en épargnons l’approfondissement pour ne pas nous écarter de notre problématique.
Pour être encore laconique, étant donné que le personnel de l’ESU du secteur
privé est régi par le droit du travail, il en va de même en ce qui concerne leur rémunération,
celle-ci répond aux critères et est composée des éléments de la rémunérions prévus par le
même code (Cfr. PP. 16-21 du présent mémoire).

B. Modalités d’organisation et de fonctionnement de l’EPST


1. Cadre légal
Les textes légaux et règlementaires qui régissent le secteur de l’EPST en RDC
sont entre autres ;
 L’ordonnance N° 91-232 du 15 août s1991 portant règlement d’administration
relatif au personnel enseignant de l’enseignement primaire, secondaire et
professionnel tel que modifiée et complétée à ce jour ;
 la Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière des
services publics de l’Etat ;
 l’ordonnance-loi N°91/231 du 15 août 1991 portant règlement d’administration
relatif au corps des inspecteurs de l’enneigement primaire, secondaire et
professionnel ;

239
Lire au sujet des gardes, le chapitre deuxième de la loi N°18/038 du 29 décembre 2018 portant
statut du personnel de l’Enseignement Supérieur, Universitaire et de la Recherche scientifique
73

 l’ordonnance-loi N°88-092 du 07 juillet 198 instituant un examen d’Etat en vue


de l’obtention du diplôme d’études secondaires cycle long.

2. Des établissements
L’enseignement primaire, secondaire et technique poursuit un certain nombre de
missions, pour l’accomplissement de celles-ci, il procède par les formations dans :
 Des écoles primaires et secondaires ;
 Des écoles ou instituts de formation technique ou professionnelle ;
 Des écoles normales d’instituteurs ;
 Des écoles ou instituts d’enseignement médical240.
Ces établissements sont soit des établissements publics de l’Etat, soit des
établissements privés agréés selon qu’ils relèvent respectivement du domaine public de l’Etat
ou du domaine privé.
3. Statut du personnel de l’EPST et la particularité de leur rémunération
Le personnel de l’EPST est réparti en personnel administratif et en personnel
enseignant , chacune de ces catégories ayant en son sein des sous catégories organisées en
241

gardes.
Le personnel des établissements publics d’enseignement évolue sous l’encadrement du
ministère de l’EPST et a le statut du personnel de carrière des services publics de l’Etat 242. En
revanche, le personnel œuvrant dans les établissements privés bien qu’étant sous
l’encadrement du même ministère en ce qui concerne les instructions et orientations à suivre,
il porte cependant le statut du travailleur au sen du code du travail congolais.
En ce qui est de la rémunération, celui-ci est constitué du salaire, des primes, des
avantages sociaux et autres avantages spécifiques pour les personnel des établissements
publics de l’Etat243 ; alors que pour le personnel du domaine privé, la particularité de leur
rééducation vaut mutatis mutandis pour celle du personnel du secteur privé de l’ESU.
NB : Il faudra préciser que dans l’ESU tout comme dans l’EPST, le personnel des
établissements publics est rémunéré par l’Etat lui-même, tandis que celui du domaine privé
est rémunéré les entrepreneurs, chef des établissements d’utilité publique ou privés agréés
suivant le cas.

Section II : Présentation de l’enquête, analyse et interprétation des


résultats
Après avoir fait une présentation détaillée du système éducatif congolais en
paraphrasant les secteurs de l’ESU et l’EPST, il nous revient alors de parler du cadre
240
Article 80 de la loi-cadre N° 14/004 du 11 février 2014, Op. Cit.
241
Article 2 de l’ordonnance N° 91-232 du 15 août s1991 portant règlement d’administration
relatif au personnel enseignant de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel
242
Articles 6 et 7 idem.
243
Articles 17 et 18 ibidem.
74

méthodologique qui nous a permis de mener à bout notre recherche de manière approfondie.
Nous présenterons par la suite les résultats de notre enquête qui seront sanctionnés
d’interprétations devant nous guider dans l’établissement d’une comparaison objective et sans
complaisance, dans la perception de l’IPR dans les secteurs de l’ESU et l’EPST au sein de
l’entité ville de Mwene-Ditu. Ainsi la teneur de cette section présentée, précisons qu’elle
constitue l’épine dorsale de ce travail, car permet d’assouvir la soif de notre curiosité,
d’appréhender d’un œil critique le prélèvement de l’IPR en y prévoyant des voies palliatives.

§1 Cadre méthodologique
Toute recherche ne saurait être envisagée sans pour autant entrevoir l’itinéraire à
suivre pour atteindre les objectifs assignés. Pour atteindre les nôtres, nous nous sommes servis
des outils d’enquête bien entendu des techniques vivantes (qui sont des moyens concrets que
le chercheur utilise pour recueillir des données sur le terrain de première main ou mieux des
procédés qui mettent en présence le chercheur, d’un ou de plusieurs enquêtés, le premier
voulant obtenir des seconds des informations sur des sujets précis). Ceux-ci nous ont donc
facilité la collecte des informations nécessaires sur notre sujet d’étude. Il s’agit en
l’occurrence :
 Du questionnaire : il se veut d’un ensemble des questions que nous avons constitué à
la destination des enquêtés (contribuables de l’IPR des secteurs de l’ESU et de
l’’EPST) pour obtenir des informations précises du prélèvement de l’IPR. Il y a en
annexe notre questionnaire adressé aux contribuables de l’IPR du secteur de l’ESU et
celui de l’EPST ;
 De l’interview : qui est une technique de recherche nous ayant favorisé une
conversation avec une autre catégorie des enquêtés (les agents du fisc de la DGI, CIS
de M/D et les chefs d’établissements privés et publics de l’ESU et de l’EPST). Nous
avons à la fois utilisé l’interview libre et celle dirigée.

§2 L’échantillonnage
Etant donné que le chercheur se heurte souvent à un dilemme d’aborder tous les
éléments d’une population, il fait souvent recours à l’échantillon pour parvenir dans un temps
record aux résultats recherchés. Vu la taille globale du personnel œuvrant dans les secteurs de
l’ESU et de l’EPST qui ne pouvait nous faciliter la tâche en dépit du temps qu’il nous a été
imparti pour la rédaction de ce travail ; nous avons grâce et à l’aide de la méthode non
probabiliste, déterminé notre taille de l’échantillon à 150 personnes œuvrant dans les secteurs
de l’ESU et de l’EPST dans l’entité territoriale décentralisée ville de Mwene-Ditu.
Ainsi, la ville de Mwene-Ditu, tel que l’organisation de l’enseignement de notre
pays le prévoit, comprend dans le cadre de celui-ci, des établissements du domaine public et
ceux du domaine privé dans l’ESU tout comme au sein de l’EPST. De façon détaillée il y a
lieu de retenir ce qui suit :
 Pour le secteur de l’ESU, la ville de Mwene-Ditu comprend :
 Deux (2) établissements du domaine public dont l’Université de
Mwene-Ditu (UMD) et l’institut supérieur de Mwene-Ditu (ISP
Mwene-Ditu) ;
75

 Deux (2) établissements du domaine privé parmi lesquels figurent


l’Université MORAVE et L’institut supérieur des sciences
médicales.
Ce qui fait un total de quatre (4) établissements au total.
 En ce qui concerne le secteur de l’EPST, la ville de Mwene-Ditu comprend au total
275 établissements dont :
 Pour le domaine public, cent quatre vingt-cinq (185) ;
 Et nonante (90) du domaine privé.
§3 Présentation, Analyse comparative et interprétation des résultats des
données

La présentation et l’analyse comparative des données de notre enquête seront ici,


faites dans des tableaux et graphiques présentés dans les pages qui suivent.

A. Nombre de personnes enquêtés

Tableau N°04 : répartition des enquêtés


suivant les secteurs et domaines d’activités

  SECETUR  
Enquêtés
Domaine 1 EPST ESU Total
5
PRIVE 0 41 14 100 55
1 66,6
7%
Pourcentage 0 74,55% 25,45% 100% EPST
0 ESU
%
PUBLIC 59 36 95 Total
50
33
Pourcentage 62,11% 37,89%
;3
100%
3
TOTAL 100 50 % 150

Pourcentage 66,67% 33,33% 100%

Source : Tableau constitué par nous sur


base des donnés de notre enquête sur la ville de Mwene-Ditu dans les secteurs de l’ESU et
l’EPST.
En guise d’observation, ce graphique démontre que toutes les personnes enquêtées
sont au nombre de cent-cinquante (150) au total parmi lesquelles cinquante(50) enquêtés soit
33,33% sont personnel enseignant du secteur de l’ESU et cent (100) enquêtés soit 66,67%
sont personnel enseignant du secteur de l’EPST.
En détail, le tableau précise que parmi les cinquante(50) enquêtés de l’ESU il y a 14
personnes du domaine privé soit 25,45% et 36 personnes du domaine public soit 37,89%
d’une part. D’autre part, parmi les cent(100) enquêtés de l’EPST nous y trouvons 59 enquêtés
qui sont du domaine public et 36 du domaine privé.
76

B. Connaissance de l’IPR

Enquêtés
160
140
axe de connaisance IPR

120
100
80
60
40
20
0
Non Oui Total

Ce graphique nous montre de manière générale que, de tous les 150 enquêtés soit
100% de notre taille de l’échantillon, 124 personnes soit 82,67% ont connaissance de
l’existence d’un impôt dénommé IPR, tandis que 26 personnes soit 17,33% n’en a pas
connaissance.
Tableau N°05 : Connaissance de l’IPR suivant le domaine et le secteur d’activités

PRIVE PUBLIC TOTAUX


Connaissance
de l’IPR EPST ESU Total EPST ESU Total EPST ESU Total

Non 16 0 16 10 0 10 26 0 26
Oui 25 14 39 49 36 85 74 50 124
TOTAL 41 14 55 59 36 95 100 50 150

Source : Tableau constitué par nous à la suite de nos données d’enquêtes récoltées sur la
connaissance de l’IPR dans les secteurs de l’ESU et l’EPST dansa la ville de Mwene-Ditu.
En observant ce tableau, il détaille en son sein la situation de la connaissance
globale de l’IPR soulevée dans le graphique ci-haut, mais d’une manière détaillée. D’une
part, suivant le secteur d’activités (ESU et EPST) et d’autre part, selon le domaine d’activités
(Privé et Public). A retenir est que :
 Toutes les 50 personnes enquêtées du secteur de l’ESU ont connaissance de l’IPR
qu’il soit du domaine privé ou public de l’Etat.
 A l’antipode, parmi les 100 enquêtes de l’EPST, 26 personnes en ignorent l’existence,
dont 16/41 sont du domaine privé et 10/59 sont du domaine public ; alors que des 74
qui en ont connaissance, 25/41 sont du domaine privé et 49/59 sont du domaine
public.

C. Vérification sur les notions du calcul l’IPR


77

Enquêtés
160 100%
150
140
120
100 59,33%
89 Pourcentage
80
40,67% Enquêtés
60 61
40
20
0
Non Oui Total

Ce graphique présente la situation globale des contribuables de l’IPR sur lesquels


notre enquête a porté en ce qui concerne les notions du calcul de l’IPR. Il renseigne cependant
que parmi les 150 enquêtés soit 100% ; 59,33% soit 89 contribuables de ceux-ci ne savent pas
calculer l’IPR ; tandis que 40,67% soit 61 contribuables ont au moins connaissance des
notions sur le calcul de l’IPR.
Tableau N°06 : connaissance du calcul de l’IPR par secteur et domaine d’acticités

PRIVE PUBLIC TOTAUX


Notions du calcul
de l’IPR EPST ESU Total EPST ESU Total EPST ESU Total
Non 32 4 36 46 7 53 78 11 89
Oui 9 10 19 13 29 42 22 39 61
TOTAL 41 14 55 59 36 95 100 50 150
Source : Tableau constitué par nous en fonction des données de notre enquête menée en
vérification de la connaissance des notions du calcul de l’IPR auprès du personnel de l’ESU et
de l’ESPT dans la ville de Mwene-Ditu.
En termes d’observation, ce tableau présente une vue détaillée de la connaissance
des notions du calcul de l’IPR dans le chef de nos enquêtés. Dans son analyse, il y a lieu de
noter ce qui suit :
 Sur les 100 enquêtés issus de l’EPST, 78/89 personnes au total ignorent la notion du
calcul de l’IPR dont 32/41 sont du domaine privé et 46/59 sont du domaine public,
alors que des 22/61 personnes qui ont connaissance du calcul de l’IPR, 9/41 sont du
domaine privé et 13/59 sont du domaine public.
 Parmi les 50 enquêtés de l’ESU, 11 personnes ne savent pas calculer l’IPR dont 4/14
sont du domaine privé et 7/36 du domaine public ; et dans les 39 qui ont la notion du
calcul de l’IPR, 10/14 sont du domaine privé et 29/36 sont du domaine public.
D. Tranche de salaire mensuel du personnel enseignant de l’ESU et de
l’EPST en 2018 et 2020
78

1. Rémunération mensuelle en 2018

Pourcentage Enquêtés

Total

Plus de 1.913.000fc 2.67% 100%


4
605.000FC à 855.000FC 0.67%
1
150
385.001FC à 605.000FC 2.00%
3
225.001FC à 385.000FC 15.33%
23
119.001FC à 225.000FC 36.67%

43.681FC à 119.000FC 55
39.33%
0FC à 43.680FC 3.33% 59
5

Ce graphique présente la situation rémunératoire de nos enquêtés en 2018. Il


démontre que parmi les 150 enquêtés au total soit 100%, quatre personnes soit 2,67% sont
rémunérées à plus de 1.913.000FC ; une personne soit 0,67% est dans l’intervalle de
605.001FC à 855.000FC ; trois personnes soit 2% sont dans la tranche de salaire de
385.001FC à 605.000FC, 23 personnes soit 15,23% sont dans l’intervalle de 255001Fc à
385000F, 55 personnes soit 36,67 sont dans la tranche de 119.001FC à 255.000FC, 59
enquêtés sont rémunérés dans la tranche de 43.681FC à 119.000FC et 5 personnes sont dans
la tranche de 0FC à 43.680FC.

Tableau N°07 : rémunération mensuelle suivant le domaine d’activités et le secteur


d’activités dans l’année 2018

PRIVE PUBLIC TOTAUX


Tranches de salaire mensuel
2018 EPST ESU Total EPST ESU Total EPST ESU Total
0FC à 43.680FC 3 0 3 2 0 2 5 0 5
43.681FC à 119.000FC 31 3 34 23 2 25 54 5 59
119.001FC à 225.000FC 6 7 13 30 12 42 36 19 55
225.001FC à 385.000FC 1 2 3 2 18 20 3 20 23
385.001FC à 605.000FC 0 2 2 1 0 1 1 2 3
605.000FC à 855.000FC 0 0 0 1 0 1 1 0 1
Plus de 1.913.000fc 0 0 0 0 4 4 0 4 4
Total 41 14 55 59 36 95 100 50 150
Source : Tableau constitué par nous sur base des données récoltées sur la rémunération du
personnel de l’ESU et de l’EPST dans la ville de Mwene-Ditu.
79

En guise d’observation, le tableau ci-dessus présente la situation salariale


mensuelle du personnel enseignant de l’ESU et l’EPST dans l’année 2018. Ce tableau
présente de manière détaillée et précise ce qui suit :
 Parmi les 100 enquêtés du secteur de l’EPST, 5 enseignants sont rémunérés dans la
tranche de 0FC à 43.680FC dont trois du domaine privé et 2 du domaine public ; 54
enseignants touchent un salaire compris dans la tranche de salaire de 43.681FC à
119.000FC parmi lesquels 31 sont du domaine privé et 23 du domaine public ; 36
enseignants sont dans la tranche de salaire de 119.001 à 225.000FC parmi lesquels 6
sont duc privé et 30 du public ; 3 enseignants sont dans la tranche de 225.001FC à
385.000FC dont un du privé et deux du public ; une personne du public est dans la
tranche de 385.001FC à 605.000FC ; une personne du public est dans la tranche de
605.000FC à 855.000FC ; et il n’y personne qui est rémunérée au-delà de
1.913.000FC.
 Parmi les 50 enquêtés du secteur de l’ESU, personne n’est rémunéré dans la tranche
de 0FC à 43.680FC ; cinq enseignants touchent un salaire compris dans la tranche de
salaire de 43.681FC à 119.000FC parmi lesquels trois sont du domaine privé et 2 du
domaine public ; 19 enseignants sont dans la tranche de salaire de 119.001 à
225.000FC parmi lesquels 7 sont duc privé et 12 du public ; 20 enseignants sont dans
la tranche de 225.001FC à 385.000FC dont deux du privé et 18 du public ; deux
personnes du privé sont dans la tranche de 385.001FC à 605.000FC ; et quatre
enseignant sont rémunérés au-delà de 1.913.000FC.

2. Rémunération mensuelle en 2020

Total
150
100%
5
1.800.001FC à 3.600.000FC 3,33%
Pourcentage
Enquêtés
162.001FC à 1.800.000FC
64
42,67%

0FC à 162.000FC
81
54%
0 20 40
60 80
100 120
140 160

Ce graphique démontre que parmi les 150 enquêtés soit 100%, 81 personnes soit
54% sont dans la tranche de 0FC à 162.000FC, 64 personnes soit 42,67% se situent dans la
tranche de 162.001FC à 1.800.000FC, et 5 personnes soit 3,33% sont rémunérées dans la
tranche de 1.800.001 à 3.600.000FC.
80

Tableau N°08 : rémunération mensuelle suivant le domaine d’activités et le secteur


d’activités dans l’année 2020

PRIVE PUBLIC TOTAUX


Tranches de salaire mensuel
2020 EPST ESU Total EPST ESU Total EPST ESU Total
0FC à 162.000FC 39 3 42 27 12 39 66 15 81
162.001FC à 1.800.000FC 2 11 13 32 19 51 34 30 64
1.800.001FC à 3.600.000FC 0 0 0 0 5 5 0 5 5
Total 41 14 55 59 36 95 100 50 150
Source: Tableau constitué par nous sur base des données de notre enquête sur la
rémunération du personnel de l’ESU et l’EPST dans la ville de Mwene-Ditu.
En guise d’observation, le présent tableau présente la situation ci-dessous :
 Parmi les 100 enquêtés de l’EPST, 66 enquêtés sont dans la tranche de salaire de 0FC
à 162.000FC dans lesquels 39 sont du domaine privé et 27 du domaine public ; 34 enseignants
sont dans la tranche de 162.001FC à 1.800.000FC dont 2 du domaine privé et 32 du domaine
public ; personne n’est dans la tranche de 1.800.001FC à 3.600.000FC ;
 Parmi les 50 enquêtés de l’ESU, 15 enquêtés sont dans la tranche de salaire de 0FC à
162.000FC dans lesquels 3 sont du domaine privé et 12 du domaine public ; 30 enseignants
sont dans la tranche de 162.001FC à 1.800.000FC dont 11 du domaine privé et 19 du domaine
public ; et 5 personnes, toutes du domaine public sont dans la tranche de 1.800.001FC à
3.600.000FC.
E. Constat de l’application du taux de l’IPR en 2018, 2019 et 2020 dans les secteurs de
l’ESU et l’EPST
1. Taux de l’IPR appliqué en 2018

Enquêtés
5
3,33%

150
103 illégal
100%
68,67% inférieur
Légal
rien
36 Total
24%

6
4%

Ce graphique démontre que des 150 enquêtés soit 100%, l’Administration fiscale
congolaise a appliqué un taux de l’IPR :
 Illégal sur la rémunération de 5 contribuables soit 3,3% ;
 Inférieur sur la rémunération de 103 contribuables soit 68,67% ;
 Légal sur la rémunération de six contribuables soit 4% ; et
 Rien n’a été prélevé sur la rémunération de 36 contribuables.
81

Tableau N°08 : Taux de l’IPR appliqué en 2018 suivant les secteurs et domaines
d’activités

PRIVE PUBLIC TOTAUX

Taux appliqué en 2018 EPST ESU Total EPST ESU Total EPST ESU Total
Illégal 2 0 2 1 2 3 3 2 5
Inférieur 36 11 47 36 20 56 72 31 103
Légal 1 1 2 1 3 4 2 4 6
Rien 2 2 4 21 11 32 23 13 36
Total 41 14 55 59 36 95 100 50 150
Source : tableau constitué par nous sur base des données récoltées sur terrain dans le cadre de
notre enquête portant sur le taux de l’IPR appliqué dans les secteurs de l’ESU et l’EPST dans
la ville de Mwene-Ditu en 2018.
Dans l’observation de ce tableau qui présente la situation du taux de l’IPR
appliqué en 2018, il y a lieu retenir par conséquent que :
Parmi les 100 enquêtés de l’EPST, l’Administration fiscale a appliqué un taux de
l’IPR : illégal sur la rémunération de trois contribuables dont deux du domaine privé et un du
domaine public ; inférieur sur la rémunération de septante-deux contribuables dont 36 du
domaine privé et 36 du domaine public ; légal sur la rémunération de 2 contribuables dont un
du domaine privé et l’’autre du domaine public ; enfin sur la rémunération de 23 contribuables
elle n’a rien perçu, parmi lesquels deux sont du domaine privé et 21 du domaine public.
Parmi les 50 personnes enquêtées du secteur de l’ESU, l’administration fiscale a
appliqué un taux de l’IPR : illégal sur deux contribuables, tous du domaine public ; inférieur
sur la rémunération 31 contribuable dont 11 du domaine privé et 20 du domaine public ; légal
sur la rémunération de quatre contribuables dont un du domaine privé et trois du domaine
public ; enfin sur la rémunération de 13 contribuables elle n’a rien perçu parmi lesquels deux
sont du domaine privé et 11 du domaine public.

2. Taux de l’IPR appliqué en 2019

Enquêtés
23
50 15,33
150 33,33 Illégal
100% Inférieur
Légal
Rien
64 Supérieur
42,67%
Total

3 10
2% 6,67%
82

Le graphique dans la page précédente démontre que parmi les 150 enquêtés soit
100%, l’Administration fiscale congolaise a appliqué un taux de l’IPR :
 Illégal sur la rémunération de 50 contribuables soit 33,33% ;
 Inférieur sur la rémunération de 23 contribuables soit 15,33% ;
 Légal sur la rémunération de 64 contribuables soit 42,67% ;
 Supérieur sur la rémunération de dix contribuables soit 6,67% ;
 Et elle n’a rien prélevé sur la rémunération de 3 contribuables soit 2%.

Tableau N°09 : Taux de l’IPR appliqué en 2019 suivant les secteurs et domaines
d’activité

PRIVE PUBLIC TOTAUX


Taux appliqué en
2019 EPST ESU Total EPST ESU Total EPST ESU Total
Illégal 33 2 35 12 3 15 45 5 50
Inférieur 1 10 11 7 5 12 8 15 23
Légal 6 1 7 37 20 57 43 21 64
Rien 1 1 2 3 5 8 4 6 10
Supérieur 0 0 0 0 3 3 0 3 3
Total 41 14 55 59 95 95 100 50 150
Source : tableau constitué par nous sur base des données récoltées sur terrain dans le cadre de
notre enquête relative au taux de l’IPR appliqué dans les secteurs de l’ESU et l’EPST dans la
ville de Mwene-Ditu en 2019.
Sous observation, ce tableau étale la situation du taux de l’IPR appliqué en
2019. Ce faisant, il y a lieu de remarquer que :
Parmi les 100 enquêtés de l’EPST, l’Administration fiscale a appliqué un taux de
l’IPR : illégal sur la rémunération de 45 contribuables dont 33 du domaine privé et 12
du domaine public ; inférieur sur la rémunération de huit contribuables dont un du
domaine privé et sept du domaine public ; légal sur la rémunération de 21
contribuables dont six du domaine privé et 37 du domaine public ; supérieur sur la
rémunération de trois contribuables du domaine public ; enfin rien n’a été prélevé sur
la rémunération de six contribuables dont un du domaine privé et 5 du domaine public.
Parmi les 50 personnes enquêtées du secteur de l’ESU, l’Administration fiscale a
appliqué un taux de l’IPR : illégal sur la rémunération de deux contribuables, tous du
domaine public ; inférieur sur la rémunération de 31 contribuables dont 11 du
domaine privé et 20 du domaine public ; légal sur la rémunération de quatre
contribuables dont un du domaine privé et trois du domaine public ; enfin sur la
rémunération de 13 contribuables elle n’a rien perçu, parmi lesquels deux sont du
domaine privé et 11 du domaine public.
83

3. Taux de l’IPR appliqué en 2020

Enquêtés
1
0,67%

150 37 illégal
24,67% 80
100% inférieur
53,33%
légal
rien
23 supérieur
15,33% Total

9
6%

Le graphique dans la page précédente démontre que parmi les 150 enquêtés soit
100%, l’Administration fiscale congolaise a appliqué un taux de l’IPR:
 Illégal sur la rémunération d’un contribuable soit 0,67% ;
 Inférieur sur la rémunération de 37 contribuables soit 24,67% ;
 Légal sur la rémunération de 80 contribuables soit 53,33% ;
 Supérieur sur la rémunération de neuf contribuables soit 6% ;
 Et elle n’a rien prélevé sur la rémunération de 23 contribuables soit 15,33%.

Tableau N°10 : taux appliqué en 2020 suivant les secteurs et domaines d’activité

PRIVE PUBLIC TOTAUX

Taux appliqué en 2020 EPST ESU Total EPST ESU Total EPST ESU Total
Illégal 0 0 0 1 0 1 1 0 1
Inférieur 19 7 26 7 4 11 26 11 37
Légal 18 5 23 37 20 57 55 25 80
Rien 2 2 4 12 7 19 14 9 23
Supérieur 2 0 2 2 5 7 4 5 9
Total 41 14 55 59 36 95 100 50 150
Source : tableau constitué par nous sur base des données récoltées sur terrain dans le cadre de
notre enquête sur le taux de l’IPR appliqué dans les secteurs de l’ESU et l’EPST dans la ville
de Mwene-Ditu en 2020.
En termes d’observation, ce tableau étale la situation du taux de l’IPR
appliqué en 2020. Les données qu’il présente s’interprètent comme suit :
84

Parmi les 100 enquêtés de l’EPST, l’administration fiscale appliqué un taux de l’IPR :
illégal sur la rémunération d’un contribuable du domaine public ; inférieur sur la
rémunération de 26 contribuables dont dix-neuf du domaine privé et sept du domaine
public ; légal sur la rémunération de 55 contribuables dont dix-huit du domaine privé
et 37 du domaine public ; supérieur sur la rémunération de quatre contribuables, dont
deux du domaine public et deux du privé ; enfin rien n’a été prélevé sur la
rémunération de quatorze contribuables, dont deux du domaine privé et 12 du domaine
public.
Parmi les 50 personnes enquêtées du secteur de l’ESU, l’administration fiscale
appliqué un taux de l’IPR : illégal sur aucune rémunération ; inférieur sur la
rémunération de 11 contribuables dont sept du domaine privé et quatre du domaine
public ; légal sur la rémunération de vingt-cinq contribuables dont cinq du domaine
privé et vingt du domaine public ; supérieur sur la rémunération de cinq contribuable
du domaine public ; enfin sur la rémunération de neuf contribuables rien n’a été perçu.

F. Avis des contribuables (personnel de l’ESU et de l’EPST) sur le


prélèvement de l’IPR

Enquêtés

98
150
65,33%
100%

Contre
Pour
Total
52
34,67%

Ce graphique présente la situation du personnel enseignant de l’ESU et de l’EPST,


contribuables de l’IPR en rapport sur la ville de Mwene-Ditu, avec leur avis quant eu
prélèvement de celui-ci. Ainsi, parmi les 150 enquêtés soit 100%, 98 enquêtés soit 65,33%
sont contre le prélèvement de l’IPR sur leur salaire, tandis que 52 enquêtés soit 34,67% sont
pour le prélèvement de l’IPR sur leur rémunération.
85

Tableau N°11 : Avis des contribuables (du secteur de l’ESU et de l’EPST) de l’IPR
quant à son prélèvement sur leur salaire dans la ville de Mwene-Ditu

PRIVE PUBLIC TOTAUX


Avis sur le
prélèvement de l’IPR EPST ESU Total EPST ESU Total EPST ESU Total
Contre 22 10 32 42 24 66 64 34 98
Pour 19 4 23 17 12 29 36 16 52
Total 41 14 55 59 36 95 100 50 150

Source : Tableau constitué par nous, sur base des données récoltées sur terrain dans le cadre
de notre enquête sur l’avis du prélèvement de l’IPR dans le chef des contribuables du secteur
de l’ESU et de l’EPST dans la ville de Mwene-Ditu.
Ce tableau à titre d’observation, montre que parmi les 150 enquêtés, 100 sont de
l’EPST et 50 de l’ESU, Tandis que 98 contribuables sont contre le prélèvement de l’IPR, alors
que 52 est pour. Cela dit, il précise que :
Parmi les 100 enquêtés de l’EPST : 64 contribuables sont contre le prélèvement de
l’IPR dont 22 sont du domaine privé et 42 du domaine public ; tandis que 36
contribuables sont pour, parmi lesquels 19 sont du privé et 17 du domaine public ;
Sur les 50 enquêtés de l’ESU : 34 ne sont pas pour avec le prélèvement de l’IPR, dont
10 du domaine privé et 24 du domaine public ; alors que parmi les seize qui acceptent
le prélèvement de l’IPR, quatre sont du domaine privé et douze du domaine public.
C’est par ici que se prescrit la théorie de cette section qui a fait l’objet de la
présentation, l’analyse comparative et l’interprétation des données récoltées dans notre
enquête. Celle-ci a eu pour cadre géographique, l’entité territoriale décentralisée ville de
Mwene-Ditu, et pour cible le personnel enseignant des secteurs de l’ESU et l’EPST, dans le
cadre du prélèvement de l’IPR. L’intérêt de cette enquête était d’évaluer dans une approche
comparative le prélèvement de l’IPR dans les deux secteurs susmentionnés qui forment les
unes de catégories de l’enseignement national congolais. Nous avons cependant élargi notre
enquête aux domaines d’activité ; au motif que l’enseignement dans ses diverses sortes se
dispense à la fois dans des établissements privés et publics de l’Etat.
En effet ; nous avons, sous forme des piliers présenté les résultats de notre enquête
en ce qui concerne : la situation globale de nos enquêtés, la connaissance de l’existence de
l’IPR ; la connaissance de ses notions de calcul ; l’évaluation du taux appliqué par
l’Administration fiscale de 2018 à 2020 ; l’avis des contribuables quant à son prélèvement, et
enfin l’analyse des tranches salariales mensuelles du personnel enseignant de l’ESU et l’EPST
de l’année 2018 et 2020.
Ainsi, les résultats escomptés de tous ces piliers et leur analyse sous un angle comparatif,
nous permettent en corolaire de soulever les maux dont soufrent le prélèvement de l’IPR à
Mwene-Ditu, dans les secteurs de l’ESU et l’EPST. Tel est l’objet de la section suivante.
86

Section III : Problèmes majeurs et quelques éléments de


contextualisation du système fiscal congolais dans le
prélèvement de l’IPR dans l’ESU et l’EPST à Mwene-Ditu

La fiscalité est un paramètre nécessaire à la gestion d’un Etat, paramètre dont


l'utilisation judicieuse procure une richesse certaine, du fait essentiellement des incidences
qu'il peut avoir en termes de flux de trésorerie. Elle se concrétise donc par le paiement des
impôts et taxes tout en constituant pour la société une charge à gérer.
La RDC semble, après quasiment un siècle de colonisation, être dans une incapacité à gérer
un système fiscal digne de ce nom. Certes, quelques efforts sont perceptibles ça et là. Mais, la
crise de crédibilité du droit fiscal demeure le dénominateur commun.
Depuis leur conception, les impôts cédulaires sur les revenus revêtent une
complexité tant dans leur établissement que leur prélèvement. L’IPR en faisant partie, s’avère
de surcroît bien plus compliqué en raison de ses diverses sortes et multiples taux ; sans pour
autant faire abstraction à ses récentes innovations. Nonobstant le souci du législateur à
assouplir le calcul de l’IPR ; son prélèvement rencontre de sérieux écueils dans le chef des
contribuables, bien précisément nous citons ici le personnel enseignant du secteur de l’ESU et
de l’EPST. D’où nous parlerons dans cette section d’une part, des problèmes auxquels fait
face le système fiscal congolais, et d’autre part, de ceux qu’effleure le prélèvement de l’IPR à
Mwene-Ditu dans les secteurs de l’ESU et l’EPST.
§1 De la responsabilité de l’Etat
Le principe de la responsabilité de la puissance publique constitue un des facteurs
majeurs dans le système administratif d’un Etat. Celui-ci englobe cependant tous les aspects
qui entrent en compte de la souveraineté d’un Etat, parmi lesquels la fiscalité ne demeure pas
moins épargnée. Nous pouvons à ce titre retenir en compte les problèmes liés à
l’Administration fiscale, aux facteurs économiques ainsi que politiques.
A. L’inorganisation de l’Administration fiscale
Comme l’affirme G. Ardant, « on a trop souvent tendance à oublier que le
système fiscal le mieux conçu ne vaut que par l’Administration qui le met en œuvre » 244. Dans
les pays d’Afrique, si l’emprise des administrations fiscales sur la mise en œuvre de la
fiscalité demeure un fait indéniable, il est aussi communément admis que ces administrations
fonctionnent dans des conditions insatisfaisantes et ne sont pas plus performantes aujourd’hui
qu’elles ne l’étaient dans la période postérieure aux indépendances (années soixante) ». En
effet, sous l’effet conjugué de la « sous-administration » et de la « mal administration »
fiscale, aggravé par une imitation de façade, dans ces pays, « l’administration fiscale déforme
et rend difforme la fiscalité245.
Partant de cette conception, il y a lieu d’affirmer que l’Administration fiscale
congolaise n’a pas une bonne politique de fiscalisation en ce que son système fiscal est
caractérisé par les faiblesses tels que :
244
ARDANT G., Théorie sociologique de l’impôt, S.E.V.P.E.N, Paris, 1965, P.849.
245
RAMBOURG M., « L’échec des réformes en Afrique. Le cas des pays francophones au sud du
Sahara », Revue Française d’Administration Publique, juillet-septembre 1998, p. 405.
87

 La fragmentation fiscale et la multiplicité des taxes ;


 La lourdeur des certaines catégories d'impôts, en particulier les impôts sur les revenus
parmi lesquels l’IPR fait partie intégrante ;
 Une pratique ambiguë et inadaptée d'octroi d'exonérations fiscales ;
 Des faiblesses de moyens et d'organisation de l'administration fiscale
 Des réalités socio-économiques non adaptées au régime fiscal déclaratif ; etc.
Celles-ci constituent des facteurs que la l’administration fiscale devrait prendre en compte
dans son processus de reforme fiscale pour une politique adéquate de fiscalisation. Car ces
faiblesses empêchent la maximisation croissante recherchée des recettes ; à l’instar de la
fragmentation fiscale et la multiplicité des taxes qui favorise les fraudes fiscales, car di-on :
« trop d’impôts tuent l’impôt » ; une pratique ambiguë et inadaptée d'octroi d'exonérations
fiscales qui est l’une des causes d’un taux élevé de l’évasion fiscale.
Nous attelant sur les faiblesses de moyens et d’organisation de
l’Administration fiscale; l’IPR a depuis 1969 connu plusieurs modifications dans son
prélèvement, bien mieux les récentes innovations apportées sur son taux sont plus réparables.
Cependant, le mieux dans une administration n’est pas uniment de poser les règles, plutôt de
les exécuter scrupuleusement et adéquatement.
Hélas ! Malheur est de remarquer que l’Administration fiscale ne maitrise pas elle-même les
mécanismes du prélèvement de l’IPR. Pour être précis, nous soulignons l’ignorance des
agents du fisc. Celle-ci justifiée par le constat amère fait par nous sur terrain, en dépit duquel
le taux de l’IPR, en sus d’être appliqué en deçà et au dessus de celui légal, est même
illégalement appliqué (c’est-à-dire appliqué la où la n’a pas autorisée), sur les contribuables,
personnel enseignant de l’ESU et de l’’EPST. De manière concrète nous prenons en termes
d’illustration l’année 2019 dans la ville de Mwene-Ditu où le taux de l’IPR dans les secteurs
susmentionnés a été à 50% appliqué sous une non conformité aux textes légaux.
En plus du problème du manque de la maîtrise des mécanismes du prélèvement
de l’IPR, les services du fisc, prenant le CIS de Mwene-Ditu pour référence sont inorganisés
en ce qu’il manque l’informatisation et une adaptation technologique. Ce qui rend difficile le
prélèvement de l’IPR dans le secteur privé de l’ESU et l’EPST dans ladite ville, car la gestion
des contribuables est complexe au regard de nombre d’établissements dans ledit secteur.
B. Les facteurs économiques
L’institution d’un système fiscal de rendement élevé n’est possible que dans une
économie comportant un certain degré de développement industriel. L’observation montre
que le développement d’un système fiscal moderne constitué, dans des proportions variables,
par l’impôt sur les revenus et l’impôt sur la dépense n’est donc possible qu’avec l’essor
industriel (BELTRAME P. et MEHL L P.324).
Il se dégage de ces propos que le niveau de développement influe largement sur le rendement
et la structure d’un système fiscal. De ce fait, lorsqu’un pays, en l’occurrence la RDC, n’a pas
le niveau de développement voulu, le rendement fiscal devient hypothétique. La conjoncture
exerce une influence sur l’incidence de l’impôt en général et en particulier l’IPR dont les
conséquences se font sentir sur les recettes fiscales.
88

En effet, parler des facteurs économiques nous fraye une voie de répondre à la
deuxième question de notre problématique, celle de savoir en l’occurrence les motivations du
gouvernement congolais en ramenant de 10 à 4 le nombre de tranches du taux progressif de
l’IPR. Il va de soi affirmer que c’est dans le souci de simplifier le calcul de l’IPR que le
gouvernement congolais a décidé de ramener à quatre (4) le nombre de tranches du taux
progressif de l’IPR d’une part, et d’autre part d’accroitre ses recettes qu’il à décidé de retenir
dès janvier 2019, 15% de l’IPR sur la prime des agents et fonctionnaires de l’Etat. Mais,
aussi, c’est pour mettre en application un des repères structurels convenus avec le FMI dans le
cadre du Programme de référence246.
Une autre recherche révèle que Si la DGI s’en est remis aujourd’hui à élargir l’assiette fiscale,
c’est par rapport aux assignations budgétaires des exercices annuels. En 2018, la DGI a été
appelée à produire 4 011 milliards de francs congolais ; et 2019 par contre, les assignations
budgétaires de la DGI se situe à plus de 6 266 milliards de francs congolais (plus ou moins 4
milliards USD). Presque le double de 2018247.
En ce qui concerne le rendement de l’IPR après les mesures de son relèvement,
celui-ci est très rentable au trésor public ; nous basant sur les allégations de la
ministre Yolande Ebongo en vertu desquelles « pour le premier mois de janvier 2020, l’IPR a
rapporté au trésor public dix-huit milliards des francs congolais (18.000.000.000FC), soit 10
millions 721 828, 37 USD »248. Et même, ci-haut les assignations budgétaires faites à la DGI
démontre à suffisance l’impact de l’IPR dans le rendement du trésor public.
De ceci, il y a lieu de déceler une fois de plus une désinvolture dans le chef de
l’Administration fiscale congolaise, en ce que l’IPR est un prélèvement prévu depuis de
longue date par la loi fiscale. Mais elle n’était pas encore mise en application effectivement
jusqu’en 2018, voire à certains égards en 2019, 2020 et même actuellement.
Bien-sûr, techniquement, l’augmentation des recettes requiert la hausse des taux
de l’impôt, soit la création de nouveaux impôts ou la modification des anciens impôts;
l’amélioration du recouvrement et le renforcement des contrôles. Cependant, les objectifs
s’assignés se doivent d‘être atteints, mais pas par le canal des moyens non appropriés. Ceci
part du fait qu’en nous focalisant sur les résultats de notre enquête ; l’IPR a été illégalement
perçu à grande échelle à Mwene-Ditu dans le secteur de l’ESU et de l’EPST. A titre
d’exemple nous prenons l’année 2019, où la Tranche de revenu de 0FC à 162.000FC était
indirectement exonérée car son taux étant de 0%. Mais l’on s’est en revanche rendu compte
que cette exonération indirecte prévue par loi n’était pas d’application sur terrain, car le taux
illégalement appliqué sur la rémunération du personnel se trouvant dans l’intervalle de cette
tranche était de à la fois de 3%, ou de 15% prévu pour la deuxième tranche (de
160.001FC à 1.800.000FC).
246
https://deskeco.com/2020/02/05/rdc-ce-quil-faut-savoir-sur-limpot-professionnel-sur-les-
remunerations-ipr site consulté le 20 septembre 2021 à 22h12
247
https://zoom-eco.net/a-la-une/rdc-retenue-de-15-de-lipr-banc-syndical-et-le-gouvernement-en-
pourparlers/, site consulté le 20 septembre 2021 à 22h30.
248
La ministre de la Fonction publique, Yolande Ebongo, au cours d’une conférence de presse
tenue le 30/02/2020 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. Blaise Makasi, tiré sur l’adresse
https://www.radiookapi.net/2020/02/04/actualite/societe/rdc-limpot-professionnel-sur-la-
remuneration-ipr-mobilise-plus-de-107 site consulté le consulté le 20 septembre 2021 à 22h45.
89

Cette situation nous pousse à considérer tout en étayant l’avis du professeur M.


NYABIRUNG, que l’économie congolaise est une économie de « criminalisation ». La
criminalisation signifiant que celle-ci ne fonctionne pas selon les normes contenues dans nos
lois, plutôt que c’est la violation de ces lois qui est devenue la norme régulatrice de la
production, de la circulation, de l’échange, de la répartition et de la consommation des
richesses.
C. Des facteurs politiques
Les facteurs sociopolitiques jouent négativement sur la pression fiscale. Qu’il
s’agisse d’introduire une nouvelle imposition sur la rémunération, ou d’apporter des
améliorations substantielles ; d’importantes décisions doivent être prises. La conception et la
mise en œuvre de l’impôt étant des opérations délicates sur le plan politique ; l’étude de
l’environnement sociopolitique de l’impôt doit être divisée en deux volets d’importance
inégale. En effet, comme nous l’avons dit précédemment ; accroître les recettes fiscales
requiert la hausse des taux de l’impôt, soit la création de nouveaux impôts ou la modification
des anciens impôts; l’amélioration du recouvrement et le renforcement des contrôles.
Dommage, cette hausse en RDC n’apparait pas comme une manipulation des techniques
fiscales, mais comme un art politique, ce qui explique l’absence d’une philosophie fiscale
claire.
Parler des facteurs politiques ; s’explique par une volonté émanant des pouvoirs publics de
lever autant d’impôt que l’exigera la réalisation des besoins gouvernementaux. Seulement,
étant donné que les impôts sont prélevés sur les revenus des citoyens ; il est crucial de prendre
en compte les conditions de vie sociale de ceux-ci, en cherchant à savoir avant une forte
imposition leur volonté.
De ceci, nous pouvons répondre à la première question de notre problématique en
disant que l’attitude et le comportement indignes des contribuables de l’IPR sont en partie
dans son prélèvement justifiés par l’application stricte des dispositions légales qui régissent
l’IPR, surtout en ce qui concerne son taux jugé exorbitant par ses contribuables, en
brandissant la modicité de leur salaire. Un autre fait qu’un consensus n’a été écarté de la
politique d’imposition de l’IPR.
§2 Atteinte au principe de l’égalité des citoyens devant l’impôt :
manifestation de l’injustice fiscale dans le prélèvement de l’IPR
Dans l’histoire des nations et des peuples, il a souvent été constaté des injustices
sociales dues notamment à l’influence ou à la puissance des uns sur les autres, surtout au
rapport des forces sur le plan économique.
Les impôts sont pour rappel des prestations pécuniaires mises à la charge des personnes
physiques et morales en fonction de leurs capacités contributives et sans contrepartie
déterminée en vue de la couverture des dépenses publiques et de la réalisation d’objectifs
économiques et sociaux fixés par la puissance publique. En tant que tels, ils postulent certains
principes généraux qui, dans bon nombre d’Etats, ont acquis une valeur constitutionnelle. Il
en est ainsi des principes de la légalité et de l’égalité. La légalité exige à ce que les impôts ne
soient perçus qu’en vertu d’une loi. En revanche, le principe de l’égalité qui nous intéresse ici,
vise l’égale répartition de l’impôt entre tous les citoyens sur base de leurs facultés
90

contributives. C’est que tous les contribuables qui se trouvent placés dans une situation
identique doivent être soumis à un même régime fiscal. Le principe de l’impôt équivaut à la
justice fiscale qui fait partie des critères d’un bon impôt.
Pour ce faire, L’IPR est l’un des impôts dont le recouvrement est relativement
facilité par le système de retenue à la source évoqué supra. Nonobstant, il laisse entrevoir
certaines injustices fiscales dont les unes sont légales et d’autres de fait ; telles sont soulevés
ci-dessous.

A. Discrimination tirée de la progressivité de l’IPR


Il a été indiqué plus loin que le taux d’imposition de l’IPR est progressif et évolue
suivant la consistance des revenus ou la richesse du contribuable. Cette progressivité est part
tranche dans la législation fiscale congolaise ; et donc le taux augmente au fur et à mesure que
la rémunération augmente. Par démonstration concrète ; cette situation se présente
actuellement tel qu’un travailleur qui est rémunéré à 150.000FC, se verra appliqué le taux de
3%, tandis que celui dont le salaire se lève à 200.000FC, le taux à appliqué sur celui-ci sera de
15%.
Nous nous insurgeons ainsi contre cette façon d’imposer, et nous questionnant
curieusement pourquoi le législateur congolais a-t-il légalisé une pareille discrimination ?
Nous pouvons opportunément répondre à la troisième question de notre problématique, celle
de savoir si le taux appliqué dans le secteur de l’ESU serait le même que dans l’EPST pour la
même tranche de salaire dans la ville de Mwene-Ditu.
Après enquête menée par nous ; la réponse à cette question reste positive. Bien-sûr, les
impressions pratiques tendent à faire croire généralement que le montant retenu dans le
secteur de l’EPST est moindre comparativement à celui de l’ESU ; c’est tout a fait fondé et
justifié. La raison c’est que dans l’EPST, nombreux sont rémunérés à un montrant qui relève
de la première tranche des revenus soit de 0FC à 162.000FC mensuellement, dont le taux est
de 3%. Tandis que nombreux du personnel enseignant de l’ESU sont rémunérés au delà de
cette première tranche. D’où leur salaire se situe dans la deuxième tranche de revenu, soit
162.001FC à 1.800.000FC qui est frappé par un taux de 15%.
B. Application injuste et sélective du taux de l’IPR par les agents du fisc
Cette thématique pousse d’emblée à répondre à la dernière question de notre
problématique ; celle de savoir si le l’application du taux de l’IPR est effective dans le
domaine privé de l’ESU et de l’EPST qu’elle l’est dans celui public.
Par une négation nous répondons à cette question, et nous allons devoir arguer pour étayer
notre réponse.
Rappelons le prélèvement de l’IPR s’opère par une retenue à la source. Ainsi,
lorsqu’il s’agit du personnel œuvrant dans le domaine public, le personnel enseignant des
établissements publics en l’occurrence. Etant donné qu’ils sont fonctionnaires de l’’Etat, ce
dernier procède seul et directement à une retenue à la source au titre de l’IPR en se
conforment scrupuleusement aux prescrits des textes légaux quant au taux.
91

Par contre, dans le secteur privé, le prélèvement n’est pas effectif ou total
(n’atteint pas tous les contribuables concernés) étant donné que la charge d’opérer la retenue
incombe aux chefs d’établissements qui entreprennent des manœuvres inappropriés, allant à
l’encontre des prescrits légaux avec les agents de fisc dans l’application du taux de l’IPR. De
surcroît, les taux appliqués sont inférieurs par rapport à ceux prévus par la loi. Nous avons
attribué la responsabilité de ces deux aléas aux agents de fisc du CIS de Mwene-Ditu, car,
bien que le système congolais est autodéclaratif en ce qu’il se base sur la bonne fois des
contribuables quant à l’acquittement des impôts ; la loi dispose à leur portée tous les moyens
indispensables légaux à contraindre les contribuables de s’acquitter de leurs obligations
fiscales au cas où ils se conformeraient pas aux règles. Ainsi, ils ne mettent pas en œuvre les
moyens de contrainte qu’ils disposent pour atteindre tous les contribuables de l’IPR à Mwene-
Ditu, du domaine privé. Même, les taux appliqués sur les rémunérations de ceux qui sont
touchés reflètent à un faible pourcentage la conformité à la loi en matière et sont fréquemment
inférieurs.
Le droit de défense étant garanti en Droit, nous les avons à ce sujet contactés pour
obtenir leur argumentaire quant à leur position passive quant à la mise en œuvre des moyens
de contrainte afin de rendre effective le prélèvement de l’IPR dans le domaine privé à
Mwene-Ditu ; ils arguent que l’enseignement sous un angle général est un service public de
développement et que l’exécution des mesures contraignantes (le recouvrement forcé), ne
serait pas une chose raisonnable pour des raisons d’ordre humanitaire et social. Le faire
nuirait à la formation des jeunes congolais, futurs dirigeants du pays. Une raison de plus par
eux avancée, est que nombreux établissements de l’enseignement, posant l’accent sur ceux de
l’EPST ; œuvrent dans l’informel en prétextant qu’ils sont du domaine public et que leur
l’IPR est retenu à la source par l’Etat.
En ce qui concerne l’application des taux inférieurs par nous constaté, ils estiment quant à eux
que les taux qu’ils appliquent sont conforment à la loi 249. Mais nous en démontrerons plus tard
la réalité contraire et ses causes.

§3 La vulgarisation des lois fiscales


L’efficacité administrative est un impératif pour un système fiscal. Les prémisses
de cet impératif d’efficacité sont, au même titre que la nécessité pour les pouvoirs publics
d’informer suffisamment les contribuables du prélèvement des impôts et l’utilisation qui en
est faite. En effet, la législation congolaise est bien armée en ce qui concerne la
règlementation de divers domaines et secteurs d’activités de la vie, alors que ces lois en
général, sans vouloir parler de leurs ineffectivité et mimétisme, soufrent à premier niveau
d’une vulgarisation dans le chef des citoyens. Qu’en serait-il de celles du domaine fiscal, qui
en sus de la connaissance de leur existence, exigent une maitrise des mécanismes de calcul et
prélèvement des impôts.
En ce qui cadre avec l’IPR, tristesse est de constater de manière plus spécifique
que le personnel enseignant de l’ESU tout comme celui de l’EPST ; quoi qu’étant informés de
l’existence de l’IPR, ignorent à 60% les modalités de son calcul. Et même ceux qui
249
Propos recueillis par nous lors de l’interview fait aux agents de fisc du CIS de Mwene-Ditu le
15 août 2021, dont les noms se trouvent mentionnés dans la bibliographie
92

prétendent les connaitre, n’en ont pas la maîtrise. Par conséquent, ils sont en impossibilité de
dénicher que l’Administration fiscale, bien mieux l’Etat congolais les escroque parfois par des
prélèvements illégaux et l’application des taux supérieurs. Cette situation démontre claire et à
suffisance indéniable que les agents du fisc de manière général et certains du CIS de Mwene-
Ditu, se trouent également submergés dans le même lot d’ignorance.

§4 Manque de culture fiscale : une entrave au développement


La fiscalité a deux sujets. L’administration et le contribuable. Le terme contribuable
recouvre un contenu sociologique et juridique très complexe. Ainsi, un épicier de village est
contribuable au même titre qu’un supermarché. Il est donc inconcevable, voire impossible de
parler de l’impôt sans parler du contribuable, dans la mesure où c’est justement à lui,
qu’incombe la charge de payer l’impôt. On peut dire que le contribuable fait partie de
l’appareil administratif de l’impôt, puisqu’il est souvent l’acteur de l’établissement de l’impôt.
Son intervention se manifeste à tous les stades de l’acte d’imposition, qu’il s’agisse de
l’assiette, de la liquidation ou du recouvrement de l’impôt. C’est pour cela que nous parlerons
dans ce paragraphe d’une part, de l’incivisme des contribuables et d’autre part de la
corruption et du détournement dans le chef des agents du fisc.

A. L’incivisme fiscal dans le chef des contribuables de l’IPR


Le mot incivisme se définit comme le détachement d’un citoyen des lois et
principes de son pays ; c’est l’opposé du civisme. Ainsi pour mieux comprendre l’expression
incivisme fiscale, commençons par définir son opposé.
Le civisme fiscal est l'accomplissement volontaire par les contribuables, de leurs obligations
fiscales. Il se traduit par le remplissage des déclarations fiscales, leur dépôt dans le délai ainsi
que le paiement spontané de l'impôt dû250. L’incivisme fiscal n’est rien d’autre que cette
définition renversée. Partant de cette celle-ci, il y a lieu de dire que le civisme fiscal est une
question d'état d'esprit, de mentalité et de comportement.
En RDC, le niveau d’instruction, d’information et de formation est très bas ;
chacun cherche à vivre selon ses propres prescrits sans se référer à ses droits et ses devoirs
envers lui-même, envers les autres et même son pays. Il attend que l’Etat fasse tout pour lui
sans qu’il ne contribue avec quelque chose aux réalisations de l’Etat. C’est à ce niveau que
s’installe l’incivisme fiscal que nous définissons comme une attitude, un comportement
volontaire ou involontaire affiché ou manifesté par un citoyen pour s’abstenir du paiement des
impôts.
Après notre enquête menée sur le prélèvement de l’IPR dans la ville de Mwene-Ditu ; nous
avons distingué l’incivisme fiscal volontaire de celui volontaire :
 L’incivisme fiscal involontaire : c’est le fait pour un contribuable de ne pas s’acquitter
de ses obligations fiscales (déclaration et acquittement des impôts), faute de
connaissance, d’instruction ou d’information de celles-ci ou ce que l’on appelle dans
250
MANIKUNDA KASHA Justin et MWAPE NGOSA Valentin, « LE SYSTEME FISCAL DE
LA REPUBLIQUE DE MOCRATIQUE DU CONGO : Fondement sociologique-juridique et
difficultés de son application » in Librairie Africaine d’Etudes Juridiques, Kinshasa, 2015,
P.366.
93

le cas sous examen IPR. Ceci du fait que le l’Etat congolais en général et
l’Administration fiscal à Mwene-Ditu n’a pas le temps d’édifier les contribuables de
divers impôts et plus précisément ceux de l’IPR sur des questions telles que : Qu’est-
ce que l'impôt ? Pour quoi le payer ? Sa finalité ; etc. alors qu’il dispose d’un bureau
dénommé accueil et vulgarisation ;
 L’incivisme fiscal volontaire : il se traduit par le fait pour un contribuable instruit et
ayant connaissance d’un impôt, mais s’abstient néanmoins à bon escient à l’acquitter.
Toutefois cette position est justifiée d’après les allégations de certains contribuables en
ce qu’ils sont assujettis à plusieurs impôts sans compter les taxes en même temps, que
les recettes issus des impôts ne sont pas utilisées à leurs fins destinées, etc.
Pour compléter la réponse donnée à la première question de notre problématique,
l’incivisme fiscal justifie aussi l’attitude et le comportement indignes des contribuables de
l’IPR face à son prélèvement en général ; en particulier ceux de l’ESU de l’EPST l’incivisme.

B. Corruption et détournement généralisée dans l’espace fiscal


Les systèmes fiscaux génèrent des « comportements d’évitement » de la part des
contribuables, particuliers et entreprises (fraude fiscale, travail au noir, évasion fiscale).
Le détournement des recettes publiques, une opération qui consiste à donner aux ressources
de l’Etat une destination autre que celle visée par les pouvoirs publics et définie dans le
budget, a pour conséquence un amenuisement des moyens d’interventions financiers de l’Etat.
Cela a naturellement une incidence négative sur l’économie, le social et, fatalement le
développement de la Nation.
La corruption est la perception ou le détournement d’un processus ou d’une
interaction entre une ou plusieurs personnes dans le dessein, pour le corrupteur, d’obtenir des
avantages ou des prérogatives particuliers ou, pour le corrompu, d’obtenir une rétribution en
échange de sa bienveillance. Elle conduit à l’enrichissement du corrompu. Une corruption
peut être active (Celle qui consiste à proposer de l’argent ou un quelconque avantage à une
personne qui détient en échange un avantage indu) ; ou passive (celle qui consiste à accepter
l’avantage proposé) 251.
En effet, Le phénomène de corruption en RDC a atteint un niveau systémique qui mérite non
seulement une identification secteur par secteur ou acteur par acteur, mais aussi une recherche
approfondie des sources de cette dérive ainsi que des motifs de sa reproduction intensive,
accélérée et généralisée. De part l’observation, il ressort que la corruption n’’éparge pas
agents de fisc de la ville de Mwene-Ditu, en l‘occurrence ceux du CIS-M/D.
C’est d’ailleurs un motif qui est à la base de l’application des taux inférieurs de
l’IPR dans le domaine privé de l’EPST et de l’ESU. Ceci en ce que les agents de fisc se
conviennent avec, soit les préfets des écoles, soit les chefs des établissements privés sur le
montant issu du prélèvement de l’IPR. Et comme cet argent va dans leurs propres comptes,

251
CENCO, commission épiscopale justice et paix, La culture fiscal, éd., Médiaspaul, Kinshasa,
2005, PP. 21-22.
94

échappant ainsi au trésor public, ils s’en contentent et feignent l’application des taux
légaux252.
Bien que le gouvernement actuel déploie les efforts dans la lutte contre la corruption, elle
demeure en soi un véritable monstre en RD. Congo étant donné qu'elle a dépouillé toute les
personnes de leurs capacités de générer un habitat nouveau, des conditions de vie dignes et
décentes, de développer l'esprit créatif dans toutes les institutions et de supprimer les vices qui
ont fini par ronger l'avenir et le développement de tout le pays.
Sévissant dans les pays du tiers monde parmi lesquels figure la RDC; la
corruption et le détournement entraînent des effets nocifs sur le fisc et la fiscalité. Amplifiés
par l’environnement au sein de mêmes pays, la corruption et le détournement ; dont ceux du
fisc, résistent aux mesures correctives Mais, il semble qu’elle pourrait être résorbée par des
remèdes drastiques, appliquées avec énergie et constance. (NGAOSYVATHN Op. Cit.,
P.174).

§5 Une mauvaise politique salariale : non conformité aux prescrits des lois en
la matière et prolétarisation du personnel de l’ESU et de l’EPST à Mwene-
Ditu
Il découle d’un principe vulgaire et courant que le travail assure l’indépendance.
C’est simplement parce que la rémunération que l’on tire de celui-ci permet à l’individu
travailleur, de subvenir seul à ses besoins et faire face aux aléas quotidiens de la vie. Parmi les
buts de l’impôt, il y a celui de l’amélioration de conditions de vie des citoyens grâce aux
recettes fiscales maximisées.
De ce qui précède, il s’avère malencontreusement que le gouvernement congolais
prend plaisir à appliquer strictement le taux exorbitant de l’IPR sur le salaire modique du
personnel enseignant de l’ESU et de l’EPST sans penser à le relever. D’emblée ; il nous parait
fort évident que parmi les personnes à mieux rémunérer ; le personnel enceignant doit occuper
le premier échelon, au motif qu’il concourt à un grand pourcentage au développement du pays
à travers la formation dont ils sont vecteurs de propagation.
Parce que nous parlons du salaire, il sied de préciser que le DÉCRET N° 18/017 du 22 mai
2018 portant fixation du salaire minimum interprofessionnel garanti, des allocations familiales
minima et de la contre-valeur du logement dispose que le SMIG est fixé à 7.075FC par jour,
soit 183.950FC par mois pour le manœuvre ordinaire.
De ceci, après notre enquête menée, c’est avec consternation que nous
dénonçons la modicité salariale du personnel enseignant de l’ESU et de l’EPST située
grandement soit 70% entre 50.000FC à 300.000FC. Confrontant cette modicité à la
dépréciation monétaire du franc congolais sur le marché ; il y a de quoi taxer l’Etat congolais
d’un délinquant situé au premier plan en empiétant les droits de ses pauvres citoyens. De
surcroît, le prélèvement de l’IPR sur ledit salaire concourt à la prolétarisation du personnel de
l’ESU et de l’EPST. Au-delà du non respect du SMIG, les avantages sociaux, primes et
allocations prévus dans la particularité du salaire de l’ESU ; ne sont non plus octroyées. Il y a
252
Propos recueillis par nous lors de notre interview faite aux préfets et chefs d’établissements
privés.
95

aussi un autre point sur lequel nous ne voulons pas trop parler c’est l’inégalité des salaires
dans le secteur de l’ESU suivant les grades des enseignants.
Il en va de même pour ceux du domaine privé, qui sont également mal rémunérés surtout
depuis 2018 avec la gratuité de l’enseignement de base dans l’EPST.
Ainsi, la mauvaise rémunération impacte négativement sur la qualité de
l’enseignement tant dans l’ESU que dans l’EPST, et l’enseignement se voit généralement
désorientée de ses objectifs. Celle-ci est aussi cause de justification de la protestation contre le
prélèvement de l’IPR dans lesdits secteurs par les contribuables sans faire abstraction au fait
qu’elle entraine la corruption dans le chef du même personnel.
NB : Tous les problèmes évoqués dans cette section sont soit à la base de l’évasion fiscale,
soit de la fraude fiscale, qui font perdre à l’Etat congolais une somme importante des recettes.

Section IV : Suggestions, priorités et stratégies clés pour une imposition


juste et une fiscalité susceptible de développement
Ayant soulevé les maux dont souffre le système fiscal congolais en général, et
ceux qui minent le prélèvement de l’IPR dans les secteurs de l’ESU de l’EPST dans la ville de
Mwene-Ditu ; nous n’aurons pas à donner les solutions à tous les problèmes exposés dans la
section précédente. D’emblée, les actes contraires aux problèmes soulevés, constitueront des
solutions d’une manière générale. Il s’agit de ce qui suit :

§1 La redynamisation du système fiscal congolais par une meilleure


administration
L’évaluation du système fiscal devrait faire ressortir les insuffisances en vue de
les dépasser et d’insister sur ses aspects positifs pour les consolider. La finalité étant d’élargir
la base et de rehausser le niveau d’équité fiscale en matière de l’IPR. Il existe un lien étroit
entre l’administration fiscale, la fiscalité et les éléments économiques sur lesquels elle repose
qui constituent la matière imposable et que leur nature et leur importance fixent
impérativement les formes et les limites des prélèvements possibles.
De ce fait, la structure du système fiscal outre son aspect législatif, dépend
fréquemment de la situation économique dans laquelle il doit s'appliquer. Les prélèvements
obligatoires qui composent les systèmes fiscaux, ne peuvent être appliqués dans une économie
de subsistance, comme c’est le cas de la RDC. Il faut une réforme fiscale qui tiendra compte
de l’aspect socio-économique de la RDC pour créer et établir les prélèvements fiscaux. Ainsi,
pour une bonne maximisation des recettes, l’IPR doit être prélevé en tenant compte des
conditions de vie sociale et de la fréquence salariale de ses contribuables en général et plus
précisément ceux de l’ESU et de l’EPST.
En ce qui concerne l’Administration fiscale, la réussite de la réforme fiscale
suppose d’abord une élimination ou du moins une atténuation des obstacles inhérents à
l’administration fiscale, dont les plus déterminantes sont la multiplicité d’impôts et taxe, la
corruption et le manque de collaboration entre les contribuables et le fisc.
96

La modernisation de l’administration apparaît comme une nécessité impérieuse. A cet égard,


le culte de la compétence, de l’intégrité et de la probité doit être au centre de l’action des
pouvoirs publics dans le recrutement des agents du fisc. Une telle politique, pour produire les
résultats escomptés, nécessite une rénovation des autres moyens d’action du fisc. Parmi Les
autres moyens d’action des administrations fiscales qu’il convient de rénover, nous avons non
seulement des moyens juridiques et techniques, mais également des moyens structurels et
matériels.
Si la mise en œuvre de l’impôt comporte des actes de puissance publique, créant
des obligations unilatérales à la charge du contribuable, des garanties doivent être accordées
au contribuable pour le protéger de l’arbitraire. Ces garanties découlent de la notion de
légalité qui domine les rapports entre l’Etat et les citoyens dans les nations modernes. Nous
pouvons ici faire appel à un consensus entre l’Administration et les contribuables quant à la
fixation des taux de différents impôt dans l’avantage d’éviter toute attitude de protestation de
la part ces derniers, comme c’est le cas actuellement avec le prélèvement de l’IPR. En plus
revoir la liste en baisse des impôts et taxe cause des fraudes fiscales est une solution à ne pas
écarter dans la politique d’imposition en RDC ; au motif que trop d’impôts tuent l’impôt.

§2 La fixation d’un taux proportionnel de l’IPR


Le taux de l’IPR est tel que dit supra, progressif. L’on peut rappeler que la
progressivité consiste dans le fait que le taux de l’impôt varie en augmentation au fur et à
mesure que le revenu qui constitue sa matière imposable augmente. Cette situation qui est
source de discrimination fiscale contrairement à la justice fiscale qui fait le critère d’un bon
impôt, est parfois un fait géniteur de la fraude et l’évasion fiscales parmi tant d’autres.
Pour promouvoir et garantir le principe de l’égalité des contribuables devant l’impôt d’une
part, et éviter à un certain niveau la constance des fraudes et évasions fiscales qui font
d’ailleurs perdre à l’Etat une majeure partie de ses recettes ; le gouvernement congolais à
intérêt à fixer un taux unique, soit proportionnel de l’IPR pourvu que son prélèvement soit
équitable sur le patrimoine de tous les contribuables et d’autant plus bénéfique dans les
recettes de l’Etat. Bien plus il revoir à la baisse le taux de l’IPR, pour la même raison de lutte
contre les fraude fiscales surtout dans le secteur privé de l’enseignement, au motif que, du
moment où le contribuable juge élevé le taux de l’IPR, il a sans doute tendance à échapper à
son prélèvement par tous les moyens possibles.

§3 Mécanismes de prévention et lutte contre la corruption dans l’espace fiscal


Lorsqu’une pandémie sévit dans un pays, si l’on veut mettre fin à sa propagation
exponentielle ; il faudra commencer par établir un cadre stratégique des mesures préventives
afin de limiter sa contamination ; bien plus chercher la genèse de celle-ci afin d’y mettre un
terme. De même, avant de parler des mécanismes de prévention et de lutte contre la
corruption, il nous importe de parler des causes qui sont à la genèse de celle-ci. Il découle
donc de nos analyses et enquête que les causes générales de la corruption sont les faibles
salaires et les institutions faibles.
 Institutions faibles : la corruption fleurit lorsque les institutions gouvernementales sont
faibles, que les politiques et règlement de l’Etat lui donnent le champ libre, et que les
97

institutions de surveillance (le parlement, l’appareil judiciaire, la société civile) sont


elles-mêmes corrompues ;
 Les faibles salaires des fonctionnaires publics : un salaire est qualifié de faible
lorsqu’il ne permet pas à son bénéficiaire de faire suffisamment face à ses besoins
primaires et secondaires.
Ainsi, pour prévenir et lutter contre la corruption généralisée dans l’espace fiscal,
l’Etat congolais doit commencer par sérieusement réprimer les auteurs de cet acte
infractionnel lorsqu’ils sont trouvés coincés dedans. Par l’application effective et scrupuleuse
des lois en la matière entre autre le code pénal. Une telle répression découragerait d’autres qui
jusqu’ici se laissent aller dans cette pratique. D’ici, nous pouvons déjà saluer les efforts
actuels fournis par le gouvernement à travers les exploits accomplis par l’IGF, seulement nous
aimerions à ce que l’’Etat étende ses actions jusqu’au niveau des ETD. De plus, les
institutions chargées de la surveillance susmentionnées doivent savoir réellement aider l’Etat
dans cette lutte en étant objectives et éviter toute attitude de complaisance dans
l’accomplissement de leurs missions.
L’Etat congolais à une lourde responsabilité dans cette lutte, en ce qu’il doit
mieux rémunérer ses fonctionnaires, car lorsqu’on a des situations financières embarrassantes
non résolues faute de moyens financiers suffisants ; et que l’on se retrouve dans une position
malsaine de pouvoir y faire face ; il est difficile, voire impossible de ne pas se laisser aller
dans une noyade de la corruption.

§4 Lutte contre l’incivisme fiscal pour la promotion de la culture fiscal et


vulgarisation des lois fiscale
Une adéquation culturelle du système fiscal à l’environnement est considérée
comme condition de sa bonne application, alors que le phénomène fiscal est aussi culturel
qu’il implique une relation entre le pouvoir et la population. De ce fait, une culture fiscale est
de mise, puisque « toute société tend en effet à définir un système de valeurs, d’objectifs et
d’impératifs qui caractérisent son idéal politique.
Pour notre part, en abondant dans le même sens que Juvet NDELA K., nous
pensons que pour développer le civisme fiscal, il faut viser deux éléments essentiels ci-après :
98

1. Sensibiliser les contribuables


La sensibilisation des contribuables doit se dérouler en deux phases : l'information
et l'éducation fiscale. Les contribuables doivent avoir l'information qu'il faut sur les impôts, et
l'administration fiscale doit mettre tout en œuvre pour éduquer les contribuables.
 Information des contribuables : les contribuables doivent être suffisamment informés
sur le bien fondé des impôts. La communication doit viser à faire comprendre aux
contribuables :
 Qu’est-ce que l'impôt ?
 Pour quoi le payer ?
 Sa finalité.
Une bonne culture de l'impôt ne peut se réaliser que grâce à des campagnes
d'information et de sensibilisation conséquente, entre autres : l’'organisation des séminaires
d'informations fiscales, des matinées fiscales permettant aux contribuables de parler avec les
experts ;
 Education fiscale : après la formation, il faut passer à une autre étape qui consiste à
éduquer les contribuables. L'intérêt ici est de faire comprendre aux contribuables ce qu'est
l'impôt, pourquoi le paye et sa finalité. Cette éducation peut se faire par plusieurs moyens
notamment dans le cadre de l’IPR par la formation de certaines catégories de la population
comme le personnel enseignant de l’EPST et l’ESU, toutes les personnes travaillant dans des
entreprises, etc.
La sensibilisation permet en plus du civisme fiscal, une façon adéquate d’assurer
la vulgarisation des lois fiscales. Et lorsque les contribuables sont bien informés sur les
impôts, il est difficile qu’ils protestent contre le prélèvement de ceux-ci.
2. Faciliter la tâche aux contribuables et renforcer le contrôle fiscal
Faciliter l'impôt revient à placer le contribuable sur le même niveau du système
fiscal. L'administration fiscale doit s'efforcer de rendre au contribuable, un service de qualité.
De sorte à encourager l'éthique professionnelle par l'adoption et l'application rigoureuse du
code de déontologie de l'administration fiscale. Pour faciliter l'impôt, on peut créer des
réseaux de proximité, dans le but de faciliter le contact avec les contribuables.
C'est dans cette optique que l’Administration fiscale a créée dans sa nouvelle structure, les
CIS pour faciliter les contacts avec les contribuables. Mais nous pensons que ces CIS devront
être élargi en antenne fiscale afin de rapprocher davantage les contribuables de
l'administration fiscale.
NB : le CIS de Mwene-Ditu peut mieux promouvoir le civisme fiscal grâce à ses bureaux
accueil et vulgarisation et brigade de recensement.

§5 Rémunérer modestement le personnel enseignant de l’ESU et de l’ESPT


Comme nous l’avons prouvé supra, parmi les motifs qui poussent les
contribuables de l’IPR à s’insurger contre le prélèvement de l’IPR, la modicité du salaire
auquel ils sont rémunérés tant dans le domaine privé que public figure en première position de
99

la liste. Nous croyons que si d’abord le salaire est assez confortable est suffisant ; l’opposition
quant au prélèvement de l’IPR au motif de son taux exorbitant n’aurait pas la même ampleur.
Parce que même ceux qui semblent être d’accord avec ce prélèvement actuellement n’ont pas
épargné l’aspect d’un mauvais traitement salariale.
De ceci, l’Etat congolais a pour obligation de revoir à la hausse la rémunération de
ses fonctionnaires en ce conformant aux normes prescrites par les textes légaux de notre pays,
en l’occurrence le décret sur le SMIG et d’autres lois spécifiques sur la rémunération suivant
le secteur d’activité. En ce qui concerne le personnel enseignant de l’ESU et de l’EPST,
nombreux sont non payés et ceux qui sont payés ne touchent pas la totalité de leur salaire en
ce que d’autres éléments devant en faire partie intégrante à l’instar des allocations familiale,
des avantages sociaux, en sont exclus. Cette attitude fait croire que l’Etat décourage les
efforts fournis pour l’émergence du développement dans les secteurs de l’ESU.
Pour ceux du domaine privé, les chefs de différents établissements doivent veiller
à appliquer les normes légales du traitement salarial dans le contrat de travail avec leurs
travailleurs, personnel enseignant.
Ainsi, cette section qui s’est souciée de mettre en place des pites solution pour
ajuster le prélèvement de l’IPR dans le système fiscal congolais trouve ici son déclin, et nous
permet ainsi de conclure ce présent travail.
100

CONCLUSION GENERALE

Commencer sans achever équivaut à détruire. De peur à succomber à une


destruction dans la rédaction de ce présent travail, nous voici enfin de compte arrivé à son
apocalypse, et rappelons d’emblée que, les investigations, la réflexion et la rédaction dans sa
réalisation ont rodé en boucle autour du sujet dont la teneur de sa problématique est ainsi
libellée : « étude comparative de la perception de l’IPR dans les secteurs de l’ESU et
l’EPST, cas de la ville de Mwene-Ditu ». La motivation de notre choix sur ce sujet est
fonction et découle de divers tumultes, grèves en répétition, marches et protestations
observées il y a peu, à la suite du prélèvement de l’IPR dans le chef de ses contribuables,
mieux précisément ceux de l’ESU et de l’EPST. Prenant en compte toutes ces situations, notre
curiosité scientifique a porté sur quatre principales questions faisant l’objet de notre
problématique ; nous permettant d’assouvir ainsi notre soif scientifique. Telles sont : Qu’est-
ce qui justifie le comportement et l’attitude indignes dans le chef des contribuables de l’IPR,
en particulier ceux des secteurs de l’ESU et l’EPST dans son prélèvement ? Quelles sont les
motivations de l’Etat congolais dans la réduction de 10 à 4 les tranches de revenu du taux
progressif de l’IPR et quel est son rendement par rapports aux années d’avant cette réduction
(2018) ? L’application du taux dans le calcul de l’IPR, est-elle la même dans les secteurs de
l’ESU et l’EPST pour les mêmes tranches de revenus ? En prenant pour référence la ville de
Mwene-Ditu, la perception de l’IPR dans le secteur privé de l’enseignement ; est-elle aussi
effective qu’elle l’est dans celui public ?
Nous avons provisoirement tenté de donner des réponses à ces questions, lesquelles ont
constituées la théorie de nos hypothèses dont nous ne pouvons ici redire, car n’étant que des
estimations de notre part dont la vérification au cours de la rédaction de ce travail scientifique
a conduit à des réalités certaines. Seulement précisions que nous les avons à la fois infirmées
et confirmées.
Pareil à un guerrier, nous avons pour bouclier retenu les méthodes exégétique,
comparative, descriptive et historique pour réaliser cette œuvre scientifique ; et seul le
bouclier ne pouvant permettre de mettre à terre l’adversaire qu’était la rédaction en bonne et
due forme de ce travail, nous avons, au titre d’épée utilisé les techniques documentaire,
d’enquête et d’interview. Ces techniques et méthodes nous ont motivé à circonscrire notre
travail : en raison des faits observés, temporellement de 2018 à et 2020 ; et faute de moyens
financiers, spatialement dans l’entité territoriale décentralisée ville de Mwene-Ditu.
Pour mieux rédiger ce travail, nous avons, la présente conclusion et l’introduction exceptées,
en trois chapitres scindé sa théorie dont : théorie et cadre conceptuel du travail constituant le
premier chapitre ; quelques théories sur la fiscalité et le système fiscal congolais qui est le
libellé du deuxième chapitre ; et applications pratiques de l’IPR dans le système éducatif de la
RDC, entre clivages normatifs et justice sociale qui contient la teneur et fait l’objet de
l’intitulé du troisième et dernier chapitre. Tous sont subdivisés en sections et paragraphes,
sans omettre les sous points. Sans vouloir répéter point par point et mot à mot ce qui a été dit
dans le développement de ces chapitres, il nous convient de parler opportunément sous un
aspect global et de façon compendieuse de points clés de la problématique de notre étude.
101

L’étude que nous avons entreprise dans une analyse comparative de la perception
de l’IPR dans les secteurs de l’ESU et l’EPST qui sont les sortes de l’enseignement formel
classique congolais ; nous a permis en parlant des impôts à retenir que, l’impôt est en soi est
une prestation pécuniaire requise des personnes physiques et morales de droit privé voire, de
droit public, à titre définitif et sans contre partie déterminée en vue de la couverture des
charges publiques. De ce fait, l’IPR est l’un des impôts cédulaires sur les revenus dont le taux
est progressif. Il tire son fondement de la constitution congolaise du 18 février 2006 telle que
modifiée et complétée à ce jour à son article 174 al.1, alors que son cadre légal demeure
l’ordonnance-loi N°69-009 du 10 février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les revenus telle que
modifiée et complétée à ce jour, lorsqu’il est stipulé à son article 47 que tous les salaires et primes
fassent l’objet d’une imposition. Par définition, l’IPR est un impôt frappant les rémunérations de
toutes les personnes rétribuées par un tiers sans être liées par un autre contrat que celui de la
subordination (le contrat de travail). Actuellement, même les personnes exerçant un mandat
politique ou une fonction publique sont assujetties à l’IPR. Frappant la rémunération, cette
dernière est « la somme représentative de l’ensemble des gains susceptibles d’être évalués en
espèces et fixés par accord ou par les dispositions légales et réglementaires qui sont dus en
vertu d’un contrat de travail, par un employeur à un travailleur ».
L’IPR, indubitablement, existe il y a longtemps. En outre, l’application effective
des textes qui organisent son prélèvement a pris de l’essor depuis l’année 2019, suscitant par
le fait, des soulèvements dans le chef de ses contribuables. Nous nous sommes intéressés dans
cette agglomération, aux contribuables, personnel enseignant de l’ESU et de l’EPST. C’est
sous une approche comparative que nous avons abordé la notion de la perception de l’IPR
entre ces deux secteurs afin d’en apprécier juridiquement la pratique et en circonscrire les
causes néfastes de l’ineffectivité.
Après les résultats escomptés de notre enquête, nous avons déniché des problèmes énormes
dans l’application pratique du prélèvement de l’IPR entre les secteurs de l’ESU et l’EPST à
Mwene-Ditu, entre autres : l’atteinte au principe d’égalité des contribuables devant l’impôt,
dont la cause est à la fois le taux progressif de l’IPR qui se veut discriminatoire et
l’application injuste et sélective du taux de l’IPR par l’Administration fiscale ; le manque de
culture fiscale et la vulgarisation des lois fiscales qui sont facteurs des fraudes et évasions
fiscales ; la corruption généralisée des agents du fisc ; la modicité du salaire auquel le
personnel enseignant des secteurs de l’ESU et l’EPST est rémunéré, qui est la cause majeure
de leur indignation à l’’endroit du prélèvement de l’IPR ;…
Aux risques de laisser sans issue de sortie, les maux et écueils qui minent à la fois l’efficacité
du système fiscal congolais et le prélèvement effectif de l’IPR dans ces secteurs à Mwene-
Ditu, nous avons suggéré à titre des pistes des solutions : la promotion de la culture fiscale par
des séances de formation et séminaire au profit des contribuables ; la lutte contre la
corruption en mieux rémunérant les agents du fisc ; la fixation d’un taux proportionnel et la
revue à la baisse du taux de l’IPR sans omettre la réduction des multiples impôts et taxes qui
surabondent le système fiscal congolais…
Toute chose égale par ailleurs, la rédaction de ce travail scientifique dont l’intitulé est
mémoire, nous a offert une opportunité de poser des colonnes à l’édifice qu’est la législation
fiscale congolaise ; tout en frayant un itinéraire pour tout chercheur qui désirera lancer ses
recherches sous un angle fiscal, plus précisément en ce qui concerne l’établissement et le
prélèvement de l’IPR. Cependant, nous requérons l’indulgence de nos lecteurs au regard
d’éventuelles erreurs et imprécisions auxquelles ce travail peut avoir effleuré, car ne demeure
qu’une œuvre humaine en dépit de nos efforts consentis pour sa meilleure rédaction.
Nous nous frontons ainsi donc les mains, car supposons être au bout de notre quête.
102

BIBLIOGRAPHIE
I. Textes légaux et réglementaires

- Constitution de la RDC du 28 février 2006 telle que modifiée et complétée telle que révisée par la
loi N°11/002 du 24 janvier 2011 ;
- Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies ;
- Convention de l’OIT sur l’égalité de rémunération, 1951 (ratifiée par la RDC) ;
- Loi N°006/03 du 13 mars 2003 fixant les modalités de calcul et de perception des acomptes et
précomptes de l’impôt sur les bénéfices et profits telle que modifiée et complétée par
l’ordonnance-loi N°13/004 du 23 février2013 ;
- Loi N°004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales ;
- Loi de finances N° 19/005 du 31 décembre 2019 pour l’exercice 2020 ;
- Loi N°004/2002 du 15 mars 2002 portant code des investissements ;
- Loi N°004/2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions générales applicables aux Associations
sans But Lucratif et aux établissements d’utilité publique ;
- loi N°18/038 du 29 décembre 2018 portant statut du personnel de l’Enseignement Supérieur,
Universitaire et de la Recherche scientifique ;
- Loi de finances N°18/025 du 13 décembre 2018 de l’exercice 2019 ;
- Loi N°015/002 du 16 octobre 2002 portant code du travail tel modifiée et complétée en ce jour ;
- Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement
des Entités Territoriales Décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les Provinces
- loi-cadre N° 14/004 du 11 février 2014 de l’enseignement national ;
- L’ordonnance-loi N°69-009 du 10 février 1969 relative aux impôts cédulaires sur le revenu telle
que modifiée et complétée à ce jour ;
- ordonnance N° 91-232 du 15 août s1991 portant règlement d’administration relatif au personnel
enseignant de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel ;
- l’ordonnance-loi n° 13/008 du 23 février 2013 modifiant et complétant certaines dispositions de
l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les revenus
- Ordonnance-loi N° 007/2012 du 20 septembre 2012 portant code des accises ;
- Ordonnance-loi N° 10/002 du 20 aout 2010 portant code de douane ;
- N°10/001 du 2 août 2010 portant institution de la taxe sur la Valeur Ajoutée ;
- Ordonance-loi N° 13/001 du 23 février fixant la nomenclature des impôts, droits, taxes et
redevances des provinces et des Entités Territoriales Décentralisées ainsi que leur modalité de
répartition ;
- Ordonnance-loi N°13/003 du 23 février 2013 portant réforme des procédures relatives à l’assiette,
au contrôle et aux modalités de recouvrement des recettes fiscales ;
- Décret N° 18/017  du 22 mai 2018 portant fixation du salaire minimum interprofessionnel garanti,
des allocations familiales minima et de la contre-valeur du logement ;
- Décret-loi N°119/2000 du 09 septembre 2001 portant réaction d’un impôt personnel minimum
pour expatrié ;
- Décret-loi n° 015/2002 du 30 mars 2002 relatif à l’impôt cédulaire sur les revenus ;
- Arrêté ministériel N°68/011 du 17 mai 1968 règlementant la rémunération des heures
supplémentaires ;
- Circulaire départementale N°4133 du 23 décembre 1988 portant interprétation de l’article 48-3°
de l’Ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969.

II. Ouvrages

- A. BARILARI et R. DRAPE, Lexique fiscal, 2e édition, Dalloz 1993 ;


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- AZAMA LANA, Droit fiscal Zaïrois, éd. CADICEC, Kinshasa, 1986 ;
103

- BAKANDEJA WA MPUNGU, G., Les finances publiques. Pour une meilleure gouvernance
économique et financière en République Démocratique du Congo, éd., Afrique Editions,
Kinshasa, 2006 ;
- Béatrice et Francis G., la fiscalité Française, 20ème éd., Gualino, Paris, 2015 ;
- Brigitte Hess-Fallon et Anne-Marie SIMON, Droit du travail, 16ème éd., Dalloz, Paris, 2004.
- BUABUA WA KAYEMBE M, Traité de droit fiscal zaïrois, PUZ, Paris, 1993 ;
- BUABUA WA KAYEMBE M. Droit fiscal congolais. Législation fiscale et douanière en vigueur
en RDC, éditions Universelles Africaines, Kinshasa, 2006 ;
- CENCO, commission épiscopale justice et paix, La culture fiscal, éd., Médiaspaul, Kinshasa,
2005 ;
- Christine NOEL, Droit fiscal, Paris, Gualino éditeur, 2009 ;
- CLAUDE(D) et AUDIGIER(P), Dictionnaire Encyclopédique, Ed. Larousse, Paris, 1959 ;
- DISSI et SARAF, Droit Fiscal : Manuel et application, Ed. Dunod, Paris, 2003 ;
- Dr Jalel BERREBEH, la théorie générale de l’impôt, volume1, éd., ISG Paris, 1999 ;
- Duc Jean-Louis, Le travail et le Droit, éditions universitaires, Fribourg, 1994 ;
- DURKHEIM F., éducation et sociologie, éd., PUF, collection Quadrige, Paris, 1992
- DUVERGER, Finances publiques, 11ème édition, PUF, Paris, 2007 ;
- François DERUEL, Finances publiques, Droit fiscal, éd., Dalloz, 11, rue Soufflot, Paris, 1987 ;
- G. ARDANT, Histoire de l'impôt vol2, éd., Fayard, Paris, 1972 ;
- Gabriel GUERY, Pratique du droit du travail, 11ème éd., Gualino éditeur, Paris, 2003 ;
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E.J.A, Paris, 1997 ;
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- J.-C. MARTINEZ, Droit fiscal contemporain tome I, éd. Litec, Paris, 1989 ;
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- Jacques Grosclaude et Philippe Marchessou, Droit fiscal général, 11ème éd. Dalloz, Paris ;
- KUMBU KI Ngimbi, Droit du travail. Manuel d’enseignement, Kinshasa, 2010 ;
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- Trésor-Gauthier M.K., Précis de Droit Fiscal Congolais, éditions universitaires européennes,
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des origines à nos jours en République Démocratique du Congo, éd., B.E.C.I.F., Kinshasa, 2006.

III. Articles et revues

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synthétique », in OCHA, 2010 ;
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réels » sous format PDF ;
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cahiers du CRESA, N° spécial, Septembre ;
- MANIKUNDA KASHA Justin et MWAPE NGOSA Valentin, « LE SYSTEME FISCAL DE LA
REPUBLIQUE DE MOCRATIQUE DU CONGO : Fondement sociologique-juridique et
difficultés de son application » in Librairie Africaine d’Etudes Juridiques, Kinshasa, 2015, P.366.
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congolais. Apparence ou réalité d’un conflit d’intérêts », in «Academia Bruylant, Editions Kazi,
Kinshasa, 2003 ;
- Olivier NÉGRIN: «Une légende fiscale: la définition de l'impôt de Gaston Jèze », in RDP N° 1,
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- RAMBOURG M., « L’échec des réformes en Afrique. Le cas des pays francophones au sud du
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I, N°2, mai 1954 ;
- Yves-Junior M.L., « les manifestations de l’effet Matthieu dans le régime fiscal de la
rémunération en république démocratique du Congo » téléchargé sur www.hamann-
legal.de»upload.

IV. Mémoires et TFC et rapports de stage

- J.P. KAYEMBE THIOVU, mécanismes de’ recouvrement de l’IPR et son impact dans la
maximisation des recettes fiscales, cas de la DGI Kasaï-Oriental ; mémoire, UOM, 2010-2011 ;
- Olivier KASELE BUKASA, évaluation de la procédure d’établissement de l’IPR, cas de la DPI
Sud-Kivu, mémoire, Université Evangélique en Afrique, 2011-2012 ;
- Rebecca M, de l’ICA à la TVA, pour quel rendement, mémoire, UNIKIN ;
- KEVINASH Robert KAZADI MBUYAMBA,  La part de l'impôt sur le chiffre d'affaires dans les
recettes collectées par la Direction Générales des Impôts de 2004 à  2007 en RDC, mémoire,
Université catholique du Congo, juillet 2011 ;
- Josué KALENGA M., rapport de stage effectué à la DGI, CIS de Mwene-Ditu, 2020-2021 ;
- OSWARI KAMBAMBA Isaac, rapport de stage effectué à la DGI, Direction Générale des
Grandes Entreprises, Kinshasa, 2009-2010.

V. Notes de cours
105

- David BEN K., cours de Droit Fiscal, L1, UMD, 202-19-2020, P.13 (inédit).
- KITOPI KIMPINDE A., cours de Droit fiscal, UNIKIN, première licence, Droit, 2006-2007 ;
- Jean-Pierre MBWEBWA KALALA, cours de droit du travail, L1 Droit, UMD, 2019-2020
(inédit) ;
- Lucien ILUNGA B., Cours de Droit Fiscal International, UMD, L2 2020-2021 ;
- KOLA GONZE R., Cours de Droit Fiscal, Faculté de droit, UNIKIN, Kin, 2013-2014 ;
- MVUDI MATINGU, cours d’économie de l’éducation, L1 ECOPUB, UNIKIN, 2012-2013 ;
- Dominique MBUYI TSHIKALA, cours de grands services publics de l’Etat, L1 Doit, UMD,
2019-2020.

VI. Dictionnaires, Webographie autres

- Dictionnaire Universel Français numérisé en application Androïde ;


- Dictionnaire Français Larousse disponible sur
HTTPS://www.larousse.fr/dictionniares/francais/int%c3%A9rc3AAt/43680 ;
- Dictionnaire Français le Robert, 65000 mots, Définitions, exemples et 3000 noms propres,
Nouvelle édition, Malesherbes, Paris, 2012 ;
- Dictionnaire Français Numérique, version 3.8 ;
- Dictionnaire Français Larousse numérique en application androide ;
- Dictionnaire Français Numérique Français hors ligne ;
- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/pofesion;
- Dictionnaire L’internaute sur https://www.Linternaute.fr//dictionnnaire/fr/définition/remuneration
;
- Veille juridique de la FEC N°007/DJSF/2018 de novembre 2018, Département Juridique, Social
et Fiscal, le salaire minimum interprofessionnel garanti en application en République
Démocratique du Congo ;
- Toupictionnaire : le dictionnaire de politique sur
https://www.toupie.org/dictionnaire/enseignement.htm
- http://www.africmemoire.com/généralitésurlafiscalitéenRDC ;
- La Taxe sur la Valeur Ajoutée et l’Impact de son application en République Démocratique du
Congo mémoire téléchargé mémoire sous format PDF téléchargé sur http://memoire-online-
unikin-tva ;
- https://www.google.com/search?client=ms-opera-mini-android&q=disepense+d
%C3%A9finition+juridique&oq=Dispense+d%C3A9fini&aqs=heirloom-srp.2.0I5 ;
- https://deskeco.com/2020/02/05/rdc-ce-quil-faut-savoir-sur-limpot-professionnel-sur-les-
remunerations-ipr.

VII. Interviews

- Patient MPOYI MUTOMBO, Receveur des impôts et chef de bureau Recouvrement du


CIS/Mwene-Ditu ;
- Jean-Claude THAMBUE, chef du Bureau intérimaire du bureau accueil et
vulgarisation du CIS/Mwene-Ditu ;
- Albert NGANDU, chef de bureau Brigade de recensement du CIS/Mwene-Ditu ;
- Eugène TSHIBANGU, chef de cellule Recettes et statiques du CIS/Mwene-Ditu ;
- Patrick Kalonji KATSHIABALA, préfet du complexe scolaire la connaissance ;
- Bruno KABANGA KAYIBABU, directeur au collège vital Maurice ;
- Xavier KANDAYI MUEZEMBE, promoteur du complexe scolaire KANDAYI MUZEMBE ;
- Franck KASANGANA, préfet du complexe scolaire du Savoir ;
- TSHIMANGA TSHIMAS, secrétaire administratif de l’Université MORAVE.
106

TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION............................................................................................................1
1. Présentation du sujet.....................................................................................................1
2. Choix et intérêt du sujet................................................................................................2
A. Choix du sujet........................................................................................................2
B.Intérêt du sujet............................................................................................................3
3. Etat de la question.........................................................................................................3
4. Problématique et hypothèses.........................................................................................6
A. Problématique........................................................................................................6
B.Hypothèses.................................................................................................................7
5. Méthodes et techniques du travail.................................................................................9
A. Méthodes...............................................................................................................9
B.Techniques...............................................................................................................10
6. Délimitation du sujet...................................................................................................10
7. Difficultés rencontrées................................................................................................11
8. Canevas du travail.......................................................................................................11
Chapitre premier : THEORIE ET CADRE CONCEPTUEL DU TRAVAIL..............12
Section I : Élucidation des concepts fondamentaux du travail.......................................12
§1 Etude...................................................................................................................12
§2 Comparative........................................................................................................12
§3 Perception............................................................................................................13
§4 Impôt et Professionnel.........................................................................................13
§5 Rémunération......................................................................................................14
A. Notion de la rémunération...................................................................................14
B. Définition............................................................................................................14
C. Composantes de la rémunération.........................................................................16
D. Sortes de rémunération........................................................................................20
§6 Secteur et enseignement......................................................................................20
§7 Ville.....................................................................................................................21
Section II : Prolégomènes sur l’impôt............................................................................21
§1 Evolution historique de l’impôt...........................................................................21
§2 Définition et caractéristiques de l’impôt..............................................................23
A. Définition............................................................................................................23
B. Caractéristiques de l’impôt..................................................................................23
§3 Fonctions et Rôles de l’impôt..............................................................................25
A. Les fonctions politiques.......................................................................................25
1. Fonction financière de l’impôt............................................................................................25
2. Fonctions économiques de l’impôt.....................................................................................25
3. Fonction monétaire de l’impôt............................................................................................25
B. Les fonctions sociales de l’impôt.........................................................................26
1. La redistribution des richesses...........................................................................................26
2. La réalisation des objectifs d’intérêt général.....................................................................26
3. L’impôt joue un rôle humanitaire.......................................................................................26
§4 Critères d’un bon impôt.......................................................................................26
§5 Les mécanismes généraux d’un impôt.................................................................27
A. L’assiette fiscale..................................................................................................27
1. La détermination et la constatation de la matière imposable.............................................28
2. La détermination du fait générateur...................................................................................29
107

3. La détermination du redevable de l’impôt..........................................................................29


B. La liquidation et le recouvrement de l’impôt.......................................................29
1. La liquidation de l’impôt....................................................................................................30
2. Le recouvrement.................................................................................................................30
1. L’évasion fiscale non frauduleuse.......................................................................................31
2. L’évasion fiscale frauduleuse.............................................................................................31
§6 L’impôt et les autres prélèvements......................................................................31
Sortes des prélèvements pécuniaires........................................................................31
1. Les prélèvements fiscaux....................................................................................................32
2. Les prélèvements non fiscaux..............................................................................................33
§7 Classification de l’impôt......................................................................................33
A. La classification administrative...........................................................................33
B. La classification économique..............................................................................33
C. La classification technique..................................................................................34
Section III : Monographie du cadre d’étude : ville de Mwene-Ditu................................35
§1 Historique et création..........................................................................................35
§2 Situation géographique et démographique...........................................................36
A. Situation géographique........................................................................................36
B. Démographie.......................................................................................................37
C. Superficie............................................................................................................38
§3 Situation économique..........................................................................................38
Secteurs d’activités de la ville..................................................................................38
§4 Situation administrative.......................................................................................38
Chapitre deuxième : QUELQUES THEORIES ESSENTIELLES SUR LA
FISCALITE ET LE SYSTEME FISCAL CONGOLAIS......................................40
Section I : Notions de fiscalité.......................................................................................40
§1 Définition et origine du fisc.................................................................................40
A. Définition............................................................................................................40
B. Origine du fisc.....................................................................................................41
§2 Importance et rôle................................................................................................42
§3 Principes et objectifs............................................................................................42
A. Objectifs..............................................................................................................42
B. Principe de la fiscalité.........................................................................................42
§4 Le système fiscal congolais.................................................................................46
A. Historique............................................................................................................46
B. Caractéristiques du système fiscal congolais.......................................................46
C. Sortes de fiscalité.................................................................................................47
1. Fiscalité indirecte...............................................................................................................47
2. Fiscalité directe et son aperçue en RDC.............................................................................48
Section II : Conception théorique de l’IPR en droit congolais......................................49
§1 Notions et définition de l’IPR..............................................................................50
A. Notions................................................................................................................50
B. Définition............................................................................................................51
§2 Les revenus imposables e....................................................................................52
§3 Les dispenses en matières de l’IPR......................................................................53
A. Les revenus immunisés........................................................................................53
B. Les exemptions et exonérations...........................................................................55
C. Charges professionnelles déductibles de l’IPR....................................................56
108

§4Taux de l’IPR......................................................................................................56
A. Notion et domaine de progressivité.....................................................................57
B. Des Tableaux synoptiques des taux de l’IPR.......................................................57
§5 Perception de l’IPR.............................................................................................60
A. Les redevables de l’IPR.......................................................................................60
B. Procédure de perception de l’IPR .......................................................................60
§6 Calcul de l’IPR....................................................................................................61
§7 Les sanctions.......................................................................................................62
Section III : Les services compétents chargés d’assiette et de la perception de l’IPR.....62
§1 Historique de la DGI...........................................................................................62
§2 Nature juridique...................................................................................................63
§3 Missions de la DGI..............................................................................................63
§4 Impôts perçus par la DGI.....................................................................................64
§5 Organisation et fonctionnement de la DGI..........................................................64
A. Structure organique.............................................................................................64
B. Fonctionnement...................................................................................................65
§6 Du centre d’impôts synthétiques de Mwene-Ditu................................................65
A. Structure organisation du C.I.S de Mwene-Ditu..................................................65
B. Impôts perçus par le CIS/MD..............................................................................65
Chapitre troisième : LES APPLICATIONS PRATIQUES DE L’IPR DANS LE
SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS ; ENTRE CLIVAGE NORMATIF ET
JUSTICE SOCIALE.................................................................................................68
Section I : Présentation du système éducatif de la RDC................................................68
§1 Définition de et finalités de l’éducation...............................................................68
A. Définition............................................................................................................68
B. Finalités...............................................................................................................69
§2 Cadre légal et nature juridique de l’enseignement...............................................69
§3 Organisation de l’enseignement national.............................................................70
A. Mode d’organisation et du fonctionnement de l’’ESU........................................70
B. Modalités d’organisation et de fonctionnement de l’EPST..................................72
Section II : Présentation de l’enquête, analyse et interprétation des résultats.................74
§1 Cadre méthodologique.........................................................................................74
§2 L’échantillonnage................................................................................................74
§3 Présentation, Analyse comparative et interprétation des résultats des données. . .75
A. Nombre de personnes enquêtés...........................................................................75
B. Connaissance de l’IPR.........................................................................................76
C. Vérification sur les notions du calcul l’IPR.........................................................77
D. Tranche de salaire mensuel du personnel enseignant de l’ESU et de l’EPST en
2018 et 2020 78
E. Constat de l’application du taux de l’IPR en 2018, 2019 et 2020 dans les secteurs
de l’ESU et l’EPST.......................................................................................................................80
F. Avis des contribuables (personnel de l’ESU et de l’EPST) sur le prélèvement de
l’IPR 84
Section III : Problèmes majeurs et quelques éléments de contextualisation du système
fiscal congolais dans le prélèvement de l’IPR dans l’ESU et l’EPST à Mwene-Ditu..86
§1 De la responsabilité de l’Etat...............................................................................86
A. L’inorganisation de l’Administration fiscale.......................................................86
B. Les facteurs économiques....................................................................................87
109

C. Des facteurs politiques........................................................................................89


§2 Atteinte au principe de l’égalité des citoyens devant l’impôt : manifestation de
l’injustice fiscale dans le prélèvement de l’IPR........................................................89
A. Discrimination tirée de la progressivité de l’IPR.................................................90
B. Application injuste et sélective du taux de l’IPR par les agents du fisc...............90
§3 La vulgarisation des lois fiscales.........................................................................91
§4 Manque de culture fiscale : une entrave au développement.................................92
A. L’incivisme fiscal dans le chef des contribuables de l’IPR..................................92
B. Corruption et détournement généralisée dans l’espace fiscal..............................93
§5 Une mauvaise politique salariale : non conformité aux prescrits des lois en la
matière et prolétarisation du personnel de l’ESU et de l’EPST à Mwene-Ditu.........94
Section IV :Suggestions, priorités et stratégies clés pour une imposition juste et une
fiscalité susceptible de développement........................................................................95
§1 La redynamisation du système fiscal congolais par une meilleure administration 95
§2 La fixation d’un taux proportionnel de l’IPR.......................................................96
§3 Mécanismes de prévention et lutte contre la corruption dans l’espace fiscal.......97
§4 Lutte contre l’incivisme fiscal pour la promotion de la culture fiscal et
vulgarisation des lois fiscale.....................................................................................97
§5 Rémunérer modestement le personnel enseignant de l’ESU et de l’ESPT...........98
CONCLUSION GENERALE......................................................................................100
BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................................102
ANNEXE…………………………………………………………………………….…110
110

ANNEXE

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