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colonial.
Chapitre 6 : La mise en œuvre du projet républicain.
Introduction :
Proclamée après la chute du Second Empire, la IIIème République s'impose
progressivement dans le pays. Entre 1870 et 1914, les républicains réalisent un projet
dont les racines et valeurs remontent à la Révolution française.
Sa mise en œuvre s'effectue sans plan préétabli, au fil des événements
politiques. En outre, de nombreuses contestations existent, que ce soit dans le
domaine politique, social ou religieux. Si elles font tanguer l'édifice républicain, celui-
ci tient pourtant bon et sort finalement affermi des crises.
> Le 4 septembre, alors que la défaite de Sedan contre les Prussiens a été annoncée
la veille , Léon Gambetta proclame la République à l'Hôtel de Ville de Paris.
> Doc. 4 p. 167 : Mais, aux législatives de 1871, les monarchistes l'emportent sur les
républicains, qui paient leur volonté de continuer la guerre. Le 17-02, Adolphe Thiers
est désigné par les députés « chef du pouvoir exécutif de la République ». La paix
avec la Prusse est alors signée.
> En mai 1873, le monarchiste Mac-Mahon est élu président. Mais, en août , le
camp monarchiste reste divisé car le rapprochement des orléanistes avec les
légitimistes échoue : la France reste provisoirement une république.
> Doc. 4 p. 167 + doc. 1 p. 171 : Profitant de ces divisions lors des élections, les
républicains deviennent majoritaires à l'Assemblée en 1877. Mac-Mahon, après
avoir tenté d'empêcher le fonctionnement de la nouvelle assemblée, démissionne en
1879 : la République s'impose définitivement.
> Doc. 1 p. 174 : Lieu de débats souvent enflammés, l'Assemblée est le cœur de la vie
politique de la République. L'éloquence y devient essentielle : par leurs discours, des
députés élus au suffrage universel masculin, comme Clemenceau, Jaurès ou
Gambetta, peuvent faire tomber un ministère ou s'opposer à une loi.
> Doc. 1 p. 174 :Par peur d'une répétition du coup d'Etat de 1851, on décide que le
président sera élu par le Parlement, et non au suffrage universel direct : le régime
est donc parlementaire et le président a peu de pouvoirs réels.
> Alors que, depuis la Commune, le Parlement était à Versailles (lieu symbolique de la
monarchie), il revient à Paris en 1879, rétablissant ainsi le lien avec le peuple.
Blanc de la
royauté
> PPO sur l'enterrement de Victor Hugo p. 169 : retenir le texte de présentation.
> Doc. 1 p. 166 : Répondant à la vision allemande d'une nation basée sur le sang, le
philosophe et historien Ernest Renan définit en 1882 la nation française de
manière culturelle et historique, comme la « volonté de continuer à faire vivre
l'héritage qu'on a reçu ».
Ainsi, en 1884, le manuel scolaire d'Ernest Lavisse exalte les grandes figures
patriotiques et contribue à créer un roman national (récit historique orienté
permettant d'exalter le patriotisme).
> Doc. 1 p. 166 + doc. p. 185 : Le désir de revanche contre l'Allemagne est ainsi
cultivé.
Les instituteurs, qualifiés de « hussards noirs de la République », conditionnent les
enfants à servir militairement leur pays. Un service militaire de 2 ans (puis 3 en
1913) est d’ailleurs instauré.
> Doc. 1 et 2 p. 175 : De nombreuses lois assurant les libertés fondamentales sont
adoptées, surtout au début des années 1880. Elles
sont sociales (rétablissement du divorce en 1884), économiques (limitation du temps
de travail des femmes et des enfants – 12 heures/jour à partir de 12 ans) ou encore
politiques (élection des maires par les conseils municipaux).
> Doc. 2 p. 175 : Adoptée en 1881, la loi sur la liberté de la presse permet la
multiplication des quotidiens. Cet essor est aussi soutenu par les progrès techniques
et l'alphabétisation croissante de la population.
> Doc. 2 p. 175 : Le droit de créer des syndicats, instauré en 1884 entraîne leur
multiplication dans différents secteurs. La loi sur la liberté d'association (1901)
complète le dispositif.
2 De véritables libertés ?
> Le droit de vote est au cœur des pratiques républicaines, mais il n'existe pas
d'isoloir avant 1913 : les électeurs sont souvent influencés par les notables du village ;
parfois, le président du bureau de vote met lui-même le bulletin dans l'urne, d'où de
nombreuses fraudes.
> Des libertés sont à double tranchant comme la liberté syndicale qui permet surtout
de discipliner les grèves en obligeant les organisations à se déclarer en préfecture.
Les libertés sont contrôlées : la création des Renseignements généraux en 1911
marque la naissance d'une vraie police politique.
> Doc. 2 p. 180 : Le droit de vote pour les femmes effraie. Les républicains pensent
qu'elles sont souvent sous l'influence de l'Eglise, et que leur vote pourrait mettre en
danger la laïcité républicaine.
> Doc. 3 p. 183 : Les nouvelles libertés permettent néanmoins aux revendications
suffragistes des femmes de s'organiser et de se diffuser, par l'intermédiaire
d'associations, et la publication de nombreux journaux.
> Doc. 1 p. 182 : Des anarchistes (lexique p. 324) organisent une série d'attentats
entre 1892 et 1894 qui fascinent l'opinion et inquiètent le gouvernement. Ces actions
vont jusqu'à l'assassinat du président Sadi Carnot en 1894 .
> Des scandales politico-financiers impliquant des députés alimentent une hostilité
au régime : l'antiparlementarisme (Voc. p. 182).
Beaucoup de cadres de l'armée adhèrent à cette vision antidémocratique.
> Doc. 2 p. 183 : L'extrême droite prend donc de l'ampleur avec des partis appelés
ligues. Leurs membres défendent des valeurs réactionnaires et xénophobes (Voc. p.
183), exaltent le rôle de l'armée et l'appartenance nationale. Le gouvernement
réprime sévèrement les mouvements les plus radicaux qui désirent renverser la
République.
3 Une France réactionnaire et cléricale.
> La France est toujours un pays très croyant et, alors que les protestants sont
plutôt républicains, une partie du clergé et de l'électorat catholiques considèrent
la République comme un régime impie (qui méprise la religion).
==> PPO/loi 1905 p. 178 : Lire et retenir le texte de présentation.
> Etude p. 179 : L'Eglise catholique refuse de coopérer avec la République. Certaines
processions de rue tournent parfois à la violence et sont l'occasion de protester
contre la politique anticléricale du gouvernement.
> Enfin, une partie des Français est nostalgique. L'idée d'un retour à la monarchie
persiste même si elle reste minoritaire. L'affaire Dreyfus a ainsi révélé qu'une partie
des cadres de l'armée ne sont pas républicains mais monarchistes et fervents
catholiques.
Conclusion :
> Entre 1870 et 1914, la mise en place du projet républicain est longue et compliquée,
d'abord parce que la République est proclamée à la hâte en 1870 et, ensuite, parce
que les Républicains sont d’abord minoritaires.
> Il faudra ainsi un long travail pour persuader les Français du bien-fondé de ce
régime, à grand renfort de propagande républicaine. Cette propagande s'avérant
efficace, elle permet à la République de surmonter les crises.