THÈME 5: LES FRANÇAIS ET

LA RÉPUBLIQUE

LEÇON 1: L’ENRACINEMENT DE LA
CULTURE RÉPUBLICAINE (1880-1900)
P 286- 305.
 INTRODUCTION
• DÉFINITION DES TERMES DU SUJET:
• La République: forme de régime politique
dans lequel le chef de l’État n’est pas un
souverain autoritaire
• CONTEXTE: A partir de 1879, la République
est aux mains des républicains mais ce
régime n’est pas encore ancré dans un peuple
majoritairement rural
 Repérez les périodes républicaines sur la frise. Qu’en déduisez-vous ?

Les régimes politiques en France de 1789 à 1940.

1800 1850 1900

Suffrage universel masculin depuis 1848
Monarchie de
Juillet
Restauration IIIe République
Premier Charles
Empire LouisX Louis-Philippe
1789-
1792- 1804- XVIII
1815- 1824- 1830- 1848-1851- 1870-1940
1792 1804 1815 1824 1830 1848
1852 1870
1792 4 septembre 1870
Révolution proclamation de la
Proclamation de 1848
la 1ère République République Monarchie
1789 absolue

Début de la Révolution Monarchie

française constitutionnelle

Empire
Lamartine en février 1848 Léon Gambetta République
devant l'hôtel de ville, défendant
le drapeau tricolore
 PROBLÉMATIQUE
• Comment les valeurs républicaines se
diffusent à l’ensemble du pays?
• Quelles sont les évolutions et les crises
affectant la République?
• Comment la République réussit-elle
progressivement à rassembler la
majorité des français de 1879 à 1901?
 I –QUELLES ACTIONS PERMETTENT
D’ENRACINER LA RÉPUBLIQUE DANS LA
SOCIÉTÉ FRANÇAISE(1875-1886)
• A-QUELLES LOIS DIFFUSENT DES VALEURS ET
UNE CULTURE RÉPUBLICAINE?
• - Née en 1870 de la chute du Second Empire,
elle doit reconstruire la France: amputée de
l’Alsace Lorraine, humiliée par la défaite,
menacée par une restauration monarchiste.
• - En 1875, les Républicains font voter 3 lois qui
forment la constitution de la III eme
République.
 1 - Organisation des pouvoirs selon la Constitution de 1875
(IIIe République)
Président de la République 7 ans
- propose et promulgue les lois
- peut dissoudre l'assemblée avec l'accord du Sénat
- nomme les préfets
- dispose du droit de grâce

Conseil général
Chambre Sénat
(département)
Ministres des députés 9 ans
Conseil
4 ans vote et
d'arrondissement
vote et initiative
des lois Conseil
initiative
responsables des lois
municipal
devant
Suffrage universel
(hommes de plus de 21 ans)

Musée Carnavalet
Lithographie 1875
Le triomphe de la République,
Musée Carnavalet
pouvoir exécutif nomination
pouvoir législatif vote ou élection
 Questions posées par le document
par rapport aux notions de continuité
et de rupture chronologique ?

Comment la République parvient-elle à

rassembler les Français ?

 dans les institutions (régime politique

renaissant), par rapport aux périodes de
monarchie et d’Empire.

 dans les esprits, en ralliant le monde des

villes et celui des campagnes, (rôle des
républicains dans la diffusion et
Musée Carnavalet

l’attachement à l’application dans la vie

quotidienne des valeurs républicaines,).

Lithographie 1875
Le triomphe de la République, En 1875, le rassemblement autour
Musée Carnavalet de la République est-il réalisé ou à
réaliser ?
Lecture de l’image
La Renaissance de la
République
Lithographie 1875
Le triomphe de la République

Suffrage
universel

Droits de
l’homme
Ralliement Ralliement
Musée Carnavalet

du monde du monde
des villes rural

Symboles de
la monarchie Adversaires de la
piétinés République
 UNE RÉPUBLIQUE PARLEMENTAIRE
• Suffrage universel masculin: les élections
deviennent un moment fort de la vie des
français. En 1914, les isoloirs renforcent
l’indépendance de chacun.
• Les pouvoirs du président (élu par les
représentants de la Nation)sont de diriger
l’exécutif (droit de grâce et de dissoudre
l’assemblée mais il renonce à l’utiliser- CRISE
DU 16 MAI 1877)
1875 1876 1877 1878 1879 1880

Patrice de Mac-Mahon Jules

républicains
Grévy majoritaires
républicains majoritaires à la chambre à la chambre des députés
des députés et au sénat

Elections
discours de Lille Majorité
législatives
Janvier : de mars républicaine
Crise du 16
amendement Wallon 1876 au sénat
mai 1877 Elections législatives Démission
février- juillet 1875 : Mac- Mahon d'octobre 1877
lois constitutionnelles de Mac
dissout la Majorité
chambre des républicaine Mahon
confirmée à la
députés chambre
Élections à la chambre
des députés

La conquête des institutions

la chambre des députés

conquise par les républicains
la République aux républicains
Le rite républicain se construit autour de pratiques : le suffrage
universel, le droit de vote pour tous.
1870 1871 1872 1873 1874 1875

Adolphe Thiers Patrice de Mac-Mahon

1851-
1870
4 septembre 1870
proclamation de la République
Janvier :
Division parmi la majorité de députés amendement Wallon
230
monarchistes entre légitimistes et orléanistes février- juillet 1875 :
lois constitutionnelles

républicains
bonapartistes
Léon monarchistes
Gambetta Elections à l’Assemblée nationale
1. Les républicains victorieux en 1879
Les épreuves de « l’Année Terrible » Le compromis institutionnel
la guerre franco-allemande principes des Lumières et
élections législatives remportées par les monarchistes de 1789, responsabilité des
l’insurrection de la Commune ministres devant
le parlement
Les républicains en quête de la majorité à l'assemblée
mais droit de dissolution au
Progrès électoraux grâce aux voix des « couches nouvelles »
président de la République
 LE RÉGIME PARLEMENTAIRE.
• Séparation des pouvoirs
• Les présidents du Conseil exercent un rôle
gouvernemental plus important que le
président de la République. La chambre des
députés peut renverser les gouvernements.
• Les républicains opportunistes puis radicaux
sont au pouvoir. Les socialistes sont
minoritaires.
 BILAN
• C’est un courant réformateur ,
progressiste qui a fortement
contribué à l’enracinement de la
démocratie mais qui n’a pas amélioré
sensiblement la vie des ouvriers et
des paysans.
1875 1876 1877 1878 1879 1880
http://www.elysee.fr/president/la-presidence/les-symboles-de-la-republique-francaise/les-symboles-de-la-republique-francaise.489.html

Patrice de Mac- Mahon Jules

Grévy
républicains majoritaires
républicains majoritaires à la chambre à la chambre des députés
des députés et au sénat

Elections 1881
discours de Lille Majorité
législatives liberté de réunion,
Janvier : de mars républicaine liberté de presse
Crise du 16
amendement Wallon 1876 au sénat 1884
mai 1877 Elections législatives Démission 1881-1882 Liberté
février- juillet 1875 : Mac- Mahon d'octobre 1877
école laïque syndicale
lois constitutionnelles de Mac
dissout la Majorité gratuite et
républicaine Mahon obligatoire
chambre des 1885
confirmée à la
députés Obsèques
chambre
Nationales
Élections à la chambre de
Jules Ferry Victor
des députés
Hugo

2. L'ancrage de l'esprit républicain

Les grandes lois
La conquête des institutions l’établissement des libertés publiques
la chambre des députés l'affirmation de l'égalité et de l'unité
conquise par les républicains de la nation
Le culte des grands hommes
la République aux républicains L'adoption de rites et la diffusion de
symboles républicains
 2- les lois sur les grandes libertés
• Les libertés fondamentales sont assurées par les
lois du 30 juin 1881 sur la liberté de réunion, du
29 juillet 1881 accordant la liberté de la presse.
• * La liberté syndicale est instituée par la loi du 21
mars 1884 : elle permet, 10 ans après la
Commune, de constituer des syndicats.
• * La République est orientée dans un sens
laïc par deux lois : en 1880 sont supprimées les
dispositions légales imposant le repos le
dimanche et les jours de fête religieuse ; en 1884
le divorce est rétabli.
Loi sur la presse, 29 juillet 1881
Art. 1. L’imprimerie et la librairie sont libres
Art. 5. Tout journal écrit ou périodique peut être publié, sans autorisation préalable et sans dépôt
de cautionnement, après la déclaration prescrite pas l’article 7…
Art.27. La publication ou reproduction de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou
mensongèrement attribuées à des tiers sera punie d’un emprisonnement d’un mois à un an et
d’une amende de 5 à 1000 francs

Loi sur la liberté de réunion, 30 juin 1881

Art. 1. Les réunions publiques sont libres. Elles peuvent avoir lieu sans autorisation préalable…
Art 2. Toute réunion publique sera précédée d’une déclaration indiquant le lieu, le jour,
l’heure de la réunion.

Loi relative à la création des syndicats professionnels dite loi Waldeck-Rousseau, 21 mars 1884
Art. 2. Les syndicats ou associations professionnelles même de plus de vingt personnes exerçant
la même
profession pourront se constituer librement sans autorisation du gouvernement.
Art. 3. Les syndicats professionnels ont exclusivement pour objet l’étude et la défense des intérêts
économiques,
industriels, commerçants et agricoles…
Art.10. La présente loi est applicable à l’Algérie. Elle est également applicable aux colonies de la
Martinique, de la Guadeloupe et de la Réunion. Toutefois, les travailleurs étrangers et engagés
sous le nom d’immigrants ne pourront faire des syndicats.

Election du maire par le Conseil municipal, 1884

I.1. Les grandes lois républicaines
des années 1880 : les lois sur les
grandes libertés sont votées...
Loi du 29 juillet 1881 :
Art. 1 – L'imprimerie et la librairie
sont libres.
Art. 5 – Tout journal, ou écrit
périodique peut être publié sans
autorisation de dépôt de
cautionnement.
Art. 7 – Avant la publication de out
journal ou écrit périodique, il sera
fait une déclaration.
 Pierre WALDECK-ROUSSEAU
1846-1904

Député, ministre,
président du Conseil de juin 1899
à juin 1902

Initiateur des lois :

- sur les syndicats (1884),
- sur le droit d'association (1901).
www.dreyfus.culture.fr

Retour à la frise
3- un enracinement dans la
démocratie locale
B- LES MOYENS DE DIFFUSION DE LA
CULTURE RÉPUBLICAINE
• 1- l’armée
• Un des piliers de la III eme république
• Service militaire obligatoire pour tous les
jeunes hommes pendant deux ans puis
trois en 1913
• La caserne devient un lieu de citoyenneté,
de brassage social et régional.
L’armée au service de la République.
 2- l’instruction obligatoire, gratuite et
laïque
• École: lieu de l’apprentissage de la citoyenneté et
un des piliers du modèle républicain.
• Diffusion de la morale républicaine.

1880 : création du conseil supérieur de l’instruction

publique dans lequel l’Eglise est absente. Réforme
des lycées et création des lycées de jeunes filles.
-1881-1882 : Instauration d’une école primaire
gratuite, laïque et obligatoire pour les enfants de 6
à 13 ans.
 LES OBJECTIFS
• Alphabétiser les français (un quart ne
savait pas lire)
• Permettre une ascension sociale par la
méritocratie.
• Réduire l’influence de l’Église dans
l’enseignement.
• De former de bons patriotes et de
bons républicains.
 Biographie
Jules Ferry, 1832-1893

1. Le républicain farouchement attaché à la République

Opposant à l'empire, il collabore à plusieurs journaux

Elu député républicain en 1869.
Plusieurs fois ministre et président du conseil jusqu'en
1885.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/57/Julesferry.jpg

2. Le fondateur de l'école gratuite, laïque et obligatoire de

6 à 13 ans
Ministre de l’Instruction publique, il inspire les lois qui instituent
- l’ école gratuite en juin 1881,
- l’école laïque et obligatoire en mars 1882.

3. Le partisan de l'expansion de l'empire colonial français

Relance l’expansion coloniale : au Congo, en Tunisie, et au Tonkin
L’inspirateur des grandes lois Rencontre l’opposition sur cette question des républicains
républicaines des années 1880 radicaux et notamment de Clémenceau qui provoque sa chute
sur l’école après l’occupation du Tonkin.
Jules Ferry :" la 1ère République a donné la terre, la 2ème le suffrage universel ; la 3ème le savoir".

Ecole et méritocratie La pédagogie

républicaine
"Victor Hugo fut le poète des faibles, des enfants, des pauvres. Toujours, il a pris la défense
des faibles contre les forts, des opprimés contre les oppresseurs. Il a été l'ami des pauvres,
jusqu'à sa dernière heure, et c'est sur sa demande que son corps fut placé sur un corbillard
de dernière classe [...] Il faut lire, mais ne vous attachez pas à la lecture des interminables et
stupides romans -feuilletons que votre journal quotidien vous fournit tous les jours au
nombre de deux ou trois [..]. Au lieu de lire vos feuilletons, lisez les œuvres de l'homme que
l'on va fêter prochainement, lisez Victor Hugo. ne vous effrayez pas de la forme de son style :
beaucoup de ses œuvres peuvent être lues avec fruit par tout le monde [...] Parmi celles
que je vous recommande particulièrement : le dernier jour d'un condamné, les Misérables,
les Châtiments, l'année terrible, les Travailleurs de la mer, Quatre-vingt-treize, Histoire d'un
crime, Napoléon Le Petit. Essayez-en, goûtez-en, et vous verrez que, vite, vous serez habitués
à Victor Hugo. Je dirai plus : "non seulement vous lirez ses œuvres, mais vous les relirez; si je
vous parle ainsi, c'est que cette chose m'arrive à moi même en ce moment. Encore une fois,
lisez Victor Hugo; ce sera un moyen d'honorer sa mémoire en même temps qu'un moyen de
bien vous rendre compte de toute l'importance de vos devoirs de citoyens, de tous les
devoirs des républicains"

Doc 6. Extraits des carnets d'un instituteur du Loir-et-Cher dont il se servait de base durant les
conférences qu'il donnait à la population de son village entre 1899-1910. cité dans J. Ozouf,
Nous les instituteurs 1967.
Biographie de Hugo
 Victor Hugo
Biographie
1802 1885
L'écrivain militant républicain

1. De la monarchie à la République
http://www.histoire-image.org/pleincadre/index.php?m=Hugo&d=11&i=299

Elevé dans une famille royaliste

rallié à la République en 1848 (« j'ai grandi », 1846)
député républicain de la Seine en 1848 sous la 2de République

2. L'engagement républicain contre Napoléon III

et le Second Empire
Opposant à Napoléon III, s'exile sous l'Empire dans les îles
anglo-normandes, écrit un pamphlet : « Napoléon le petit. »
Portrait de Victor Hugo
Refuse l'amnistie accordée aux républicains en 1859 :
par Bonnat en 1879
" et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là ! "
http://www2.cndp.fr/themadoc/hugo/funerailles.htm

3. Le Grand homme de la République

Retour en France en 1870
Obsèques nationales en 1885, cercueil exposé une nuit
sous l'arc de triomphe, corps transféré au Panthéon
Carnets d’un
Le corps transporté de la maison mortuaire à l'Arc
instituteur
de Triomphe. Le Monde illustré, n° 1471, 6 juin 1885.
 Prix obtenu en histoire et en
géographie par une élève de
cours élémentaire en 1898
Mairie-école de Léry dans l'Eure en 1900
http://lafouine.over-blog.org/photo-115171-mairie-ecole-en-1900_jpg.html

lecoleautempsdesbattous.blogspot.com/ 2010/07
 3- la diffusion des symboles et des
rites
• a- Marianne: allégorie de la République
• b- la devise « Liberté, égalité, fraternité »
• c- la Marseillaise
• d- le drapeau tricolore
• e- la fête nationale le 14 juillet
• Tous ces symboles développent une culture
politique autour de valeurs communes et le
patriotisme républicain.
DOCUMENT 2 P 287
LE TRIOMPHE DE LA
RÉPUBLIQUE
 BILAN
• LA RÉPUBLIQUE EST UNE LENTE CONSTRUCTION
QUI S’APPUIE SUR L’ENRACINEMENT DE
PRATIQUES DÉMOCRATIQUES ET DE SYMBOLES
UTILISÉS PENDANT DES FÊTES ET DES
COMMÉMORATIONS NATIONALES.
• LA RÉPUBLIQUE EST SOUTENUE PAR LES CLASSES
MOYENNES ET LES MILIEUX D’AFFAIRES, MAIS
AUSSI LES MILIEUX PROTESTANTS, LES FRANCS-
MAÇONS ET LES NOTABLES LOCAUX. RÔLE DES
« HUSSARDS NOIRS DE LA RÉPUBLIQUE »
II- LA RÉPUBLIQUE RÉSISTE AUX CRISES

• A- L’AFFAIRE BOULANGER:LE
NATIONALISME*P 302
• Patriotisme *p 302

• Nationalisme *p 302
3. les crises 1885-1900 dont la République sort renforcée
1885 1890 1895 1900 1905

Un contexte troublé Les crises de remise La défense des Le triomphe des

1887 en cause du régime droits de l'homme des républicains
le scandale surmontées constitution du
1894-1899
des décorations 1888-1889 l’affaire gouvernement de
la crise Dreyfus Défense républicaine
1892 le scandale
boulangiste 1899-1902
de Panama
1899 grâce loi sur la liberté
républicains 1892-1894 présidentielle d’association 1901
modérés au les attentats
anarchistes 1906 républicains
pouvoir
réhabilitation radicaux au
depuis
de Dreyfus pouvoir 1902-1909
1879
 Doc 1 : Boulanger à la Une du grelot Doc 3 : Chronologie de la crise boulangiste

1885 : suite au contexte économique dégradé et au krach boursier

de 1882, poussée monarchiste à la chambre dont la majorité reste
républicaine. Instabilité ministérielle.
1886 : nommé ministre de la Guerre. Réformateur populaire, il réduit
le service militaire de 5 ans à 2 ans et annule les exemptions à la
conscription.
1887 : le scandale des décorations éclabousse les républicains.
Boulanger accroit sa popularité par sa détermination à prendre une
revanche vis-à-vis de l'Allemagne.
encyclopedie.bseditions.fr

Avr. Enlèvement à la frontière du commissaire Schnaebelé

chargé d’espionner l’Allemagne. Méfiants vis-à-vis de l’attitude de
Boulanger, les députés républicains font tomber le gouvernement
auquel il appartient.
1888 : mars. Mis à la retraite, Boulanger se lance en politique, rassemble
les antiparlementaires de tous bords (monarchistes, bonapartistes
Doc 2 : affiche électorale 1889 nationalistes.) contre la République considérée comme un régime
d'incapacité et de corruption. Il réclame une révision de la
Constitution
1889 : janv. Elu député de Paris. Il refuse l'appel de ses partisans
pour tenter un coup d'Etat.
Avr. Accusé de complot contre la sûreté de l’Etat, sous le
coup d’un mandat d’arrêt du ministre d l’Intérieur et ayant
perdu son immunité parlementaire par décision de la chambre,
Boulanger doit s’enfuir en Belgique.
Manuel 1ère Hachette, 2003

1891 : Sept. Discrédité, il se suicide à Bruxelles sur la

tombe de sa maîtresse.
Le mouvement boulangiste retombe.

Retour à la frise
 Doc. 1 p 299 Boulanger à l’assaut de la
Bastille parlementaire.

La caricature montre un général français (pantalon rouge, képi

orné, médaille d’officier de la légion d’honneur) tenant un drapeau.
Il désigne du doigt une forteresse sur laquelle est écrit « Bastille
parlementaire ».
Le général est entouré d’un soldat tirant au canon des écrits, d’une
foule levant le poing mais aussi dressant haut des drapeaux portant
des titres de journaux (L’Intransigeant, la Cocarde, la Presse…).
 * La caricature montre le soutien de diverses catégories de la
population (paysan en chapeau de paille avec sa faux, ouvrier en
chemise blanche, bourgeois en haut de forme, militaires) et de
journaux.
* Le but des personnes en faveur du général Boulanger est d’établir
une modification du régime. Cela est visible avec les slogans inscrits
sur le drapeau tenu par le général : « Vive la République honnête »,
« A bas les voleurs». L’accusation de corruption vise les parlementaires
installés derrière les murs de la Bastille.
* Le moyen de parvenir au pouvoir est indiqué avec le soleil se
levant à l’horizon sur lequel est inscrit : « Elections de 1889 ». Le canon
porte sur son fut l’inscription : «Suffrage universel». Le général
Boulanger compte sur les élections proches (l’affiche de 1889) et sa
grande popularité pour parvenir au pouvoir.
Le général Boulanger rassemble autour de lui les oppositions à la
République opportuniste de 1886 à 1889. Il bénéficie d’une grande
popularité après s’être opposé à l’Allemagne lorsqu’il était ministre de
la guerre en 1886.
Le « général Revanche » inquiète les modérés et l’écarte du
gouvernement en 1888. Il remporte les élections partielles de 1888-
1889.
_ Le programme boulangiste est nationaliste et anti- parlementaire. Il demande
la dissolution de la Chambre, l’élection d’une assemblée Constituante, et la révision
de la Constitution pour renforcer le pouvoir exécutif.
_ Le général Boulanger rallie autour de lui une coalition de radicaux désirant une
république autoritaire et centralisatrice (jacobine), mais aussi des royalistes et des
bonapartistes espérant renverser le gouvernement.
_ Le général Boulanger remporte une victoire triomphale à Paris et une immense
foule l’incite à marcher sur l’Elysée où se trouve le siège de la présidence de la
République. Il refuse le coup de force et attend avec confiance les élections
générales de 1889. Mais, face aux poursuites judiciaires lancées contre lui par les
modérés, il s’enfuit en Belgique où il se suicide en 1891.
 B-LE SCANDALE DE PANAMA
Doc. 2 p299 antiparlementarisme.
Le contexte est celui de scandales dont le plus
important est celui du scandale de Panama en
1892.
Des députés sont accusés de corruption pour
permettre à la Compagnie du canal de Panama
d’émettre des emprunts auprès du public.
L’opinion a le sentiment d’une complicité entre
monde des affaires et classe politique.

www.encyclopedie.bseditions.fr/ image/article/
Affiche du « Petit Journal » du 23
février 1893 : « la République se lave
de ses scandales »
Scandale des décorations
1887
Le 7 octobre 1887, la presse dévoile
un trafic de décorations mis en
place par Daniel Wilson gendre du
président de la République Jules
Grévy et député d'Indre-et-Loire.
Wilson a revendu depuis un bureau
de l'Élysée des milliers de
décorations, dont des croix de la
Légion d'honneur pour 25 000
Francs de l'époque, dans le but,
notamment, de subventionner des
journaux de province.
Parmi ses complices, le général
Caffarel (1829-1907), accusé par
ailleurs de trafic d’influence pour
l’attribution de marchés militaires…
La rue, les journalistes, les
politiciens relaient le scandale.
Georges Clemenceau et Jules Ferry
s'acharnent sur le président Jules
Grévy et finalement le poussent à la
démission.
Scandale de Panama
1892
Ferdinand de Lesseps crée une société
anonyme pour rassembler les fonds
nécessaires et conduire le projet de
percement d’un canal interocéanique
dans l’isthme de Panama.
Les travaux débutent en 1881. Mais
rapidement les obstacles techniques et
climatiques (pluies, malaria, fièvre
jaune…) mettent la compagnie de
Panama en difficulté . En 1888, à
cours d'argent, la compagnie tente
d'obtenir l'autorisation d'émettre un
emprunt pour lequel le vote d'une loi
est indispensable. Le suffrage d'une
partie des parlementaires et l'appui de
certains journaux sont alors obtenus
par corruption (4 millions de francs
sont ainsi détournés). Le projet est un
gouffre financier. L'emprunt ne peut
empêcher la faillite de la compagnie
de Panama en 1889, provoquant la
ruine de 85 000 souscripteurs.
Une instruction judiciaire s'ouvre en
1891 contre les « chéquards. »
La révélation de la corruption des
députés frappe l'opinion et nourrit
l’antiparlementarisme.
 C-L’AFFAIRE DREYFUS

• DOSSIER P 296-297
•En 1894, le capitaine Dreyfus, officier d’état major soupçonné de
trahison au profit de L’Allemagne est condamné à la déportation en
Guyane. Mais sa famille, ses amis et même son chef Picquart qui a
découvert un document accablant pour un autre officier le
commandant Esterhazy. C’est une erreur judiciaire .

• Doc. 2 p 296, J’accuse.

Qui sont les véritables coupables de l’affaire Dreyfus, d’après Zola ?
Pour l’écrivain Zola, les responsables sont des officiers,
des généraux et les bureaux de guerre, c’est-à-dire les militaires hauts
gradés.

Doc 1 : «J’Accuse! » Lettre au Président de la République d’Emile
Zola parue dans « L’Aurore », le 13 janvier 1898
J'accuse le lieutenant-colonel du Patay du clam, d'avoir été
l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire et d'avoir ensuite défendu
son œuvre néfaste, depuis trois ans par des machinations les plus
saugrenues et les plus coupables [...]
J'accuse le général Billot (ministre de la guerre en avril 1896),
d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de
Dreyfus et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce
crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique et
pour sauver un Etat-major compromis.
J'accuse le général Boisdeffre et le général Gonse de s'être rendus
complices du f
même crime, l'un sans doute par passion cléricale,
l'autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la
Guerre, l'arche sainte inattaquable [...]
J'accuse enfin le premier conseil de guerre (celui de 1894), d'avoir
violé le droit en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète,
et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette
illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique
d'acquitter sciemment un coupable.
Quand aux gens que j'accuse, je ne les connais point, je ne les ai
jamais vus, ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de
malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen
révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice.
Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité
qui a tant souffert et qui a droit au bonheur; ma protestation
enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me
traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour !
Retour à la frise Chronologie schématique
Doc 2 : déclaration de Maurice Barrès,
l'état de la question, parue dans Le
journal, octobre 1898.
"La mise en liberté du traitre Dreyfus
serait après tout un fait minime, mais si
Dreyfus est plus qu'un traitre, s'il est
un symbole, c'est une autre affaire :
c'est l'affaire Dreyfus ! halte-là ! Le
triomphe du camp qui soutient Dreyfus
installerait décidément au pouvoir des
hommes qui poursuivent la
transformation de la France selon leur
esprit propre. Et moi, je veux
conserver la France [...] C'est tout le
nationalisme, cette opposition. Vous
songez et vous prétendez nous plier sur
vos songeries. Nous constatons les
conditions qui peuvent seules maintenir
la France et nous les acceptons.
Il ne faut point supprimer la juridiction
militaire parce que certaines fautes
insignifiantes chez les civils deviennent
par leurs conséquences très graves
chez les militaires.
Il ne faut point se plaindre du
mouvement antisémite dans l'instant où
l'on constate la puissance énorme de la
nationalité juive qui menace de
chambardement l'Etat français. "
 l’opinion se déchire

Les antidreyfusards Les dreyfusards

Doc. Dreyfus est juif. Défense du droit, de
Défense de l’honneur la justice et de
de l’armée, de la l’individu face à la
raison d’État qui raison d’Etat.
doivent passer avant
la cause d’un individu
fut-il injustement
condamné.
 LE NOUVEAU RÔLE DES
INTELLECTUELS
• Intervention dans la sphère publique sur les
grandes valeurs de la République et sur les
choix politiques.
• Intervention aussi d’intellectuels de droite (
Maurice Barrès)
Bilan de l’affaire Dreyfus.

L’accusation d’espionnage de Dreyfus devient une « affaire » et une

crise politique lorsque la preuve de son innocence est révélée et que
les nationalistes refusent la remise en cause de l’armée qui l’a
condamné.
Pour les dreyfusards, défendre Dreyfus, c’est défendre la République
et le droit.

-Affirmation des valeurs républicains : liberté, égalité, justice, respect

des Droits de l’homme.
- Rassemblement des républicains qui forment un gouvernement de
Défense républicaine (socialistes, radicaux, centre dans le
gouvernement Waldeck- Rousseau en 1899).

-La III° République continue à se construire malgré les crises.

 D- LES ATTENTATS ANARCHISTES
• 1- Le mouvement anarcho-syndicalisme
veut renverser la République en faisant des
attentats « l’action directe »
• 1893: Auguste Vaillant lance une bombe à
la chambre des députés.
• 1894: Caserio assassine le président de la
République Sadi Carnot.
2- le syndicalisme révolutionnaire
• Les grandes grèves sont réprimées avec
violence en particulier sous Georges
Clémenceau (1906-1910)
• Mais la politique sociale du parti radical
aboutit:
• - la création en 1906 du ministère du travail
• - 1910 loi sur les retraites ouvrières
• - 1914 impôt sur le revenu
 CONCLUSION
• LA CULTURE RÉPUBLICAINE QUI S’IMPOSE
PROGRESSIVEMENT À PARTIR DES ANNÉES 1880
ASSOCIE RESPECT DE L’INDIVIDU,
PRÉPONDÉRANCE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS
DÉSIGNÉS PAR LA NATION SOUVERAINE, RÔLE
DÉCISIF DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE POUR LA
FORMATION DU CITOYEN ET LE DÉGAGEMENT
D’UNE ÉLITE, RÉPONSE AUX ATTENTES DES
CLASSES MOYENNE INDÉPENDANTE, ADHÉSION À
UN ENSEMBLE DE SYMBOLES ET DE RITES.