Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
* ************ ***********
MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS MINISTRY OF PUBLIC WORKS
**************** ***************
ECOLE NATIONALE SUPERIEUR DES NATIONAL ADVANCED SCHOOL OF
TRAVAUX PUBLICS PUBLIC WORKS
*********** ************
INTRODUCTION ...............................................................................................4
CONCLUSION………………………………………………………………………………………………10
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………11
Au XVIIIe siècle, Napoléon Bonaparte (1769-1821) affirmait : << la loi c’est moi >>, se
déclarant ainsi comme détenteur de tous les pouvoirs. Au constat de l’absolutisme des
temps modernes, qui attribuait au monarque toute la puissance et en particulier la faculté
législative sans partage, les pouvoir n’étaient pas séparés. Face à cette réalité, John Locke et
Montesquieu plaidèrent pour une constitution mixte qui respecterait la souveraineté entre
plusieurs entités politiques : ’’ la séparation des pouvoirs’’. Ce qui exprime de façon
catégorique l’article 16 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 Août
1789 : << Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation
des pouvoirs déterminée n’a point de constitution >>.
Le concept de séparation des pouvoirs au sens large, désigne depuis l’antiquité la division
des fonctions étatiques selon le principe de constitution mixte, qui demande de repartir le
pouvoir entre différents organes ou personnes. Au sens étroit, il signifie la séparation des
missions de l’Etat en trois pouvoirs : le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Il semble utile que
plongé dans un système de gouvernance dit démocratique, nous nous questionnions sur
l’effectivité de l’application du concept de ‘’séparation des pouvoirs’’, outil à priori
fondamental dans l’édification d’une nation de droit et la protection des libertés
individuelles. Notre propos sera articulé dans un premier temps sur la présentation du
concept de séparation des pouvoirs et deuxièmement, nous nous attarderons sur le cas
particulier du Cameroun.
Les différents pouvoirs en place dans les systèmes politiques modernes sont : le pouvoir
législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.
- Le pouvoir législatif est détenu par le parlement qui, en fonction des pays est
constitué soit d’une chambre (monocamérale) comme c’est le cas au Sénégal, soit
d’une chambre basse et d’une chambre haute (bicamérale) dont les USA. Les
membres de ces chambres sont élus au suffrage universel direct ou indirect, le peuple
dans son ensemble peut ponctuellement détenir une part du pouvoir législatif lorsque
sont organisés des référendums.
- Le pouvoir exécutif, confié à un gouvernement composé d’un Premier ministre et des
ministres, à la tête duquel se trouve un Chef de l’Etat et/ou de gouvernement ; la
fonction d’exécution de ces règles relève de la fonction exécutive. C’est précisément
le cas de la France où le Président de la République, Chef de l’Etat est garant de
l’exécutif, tandis qu’en grande Bretagne c’est le Premier ministre qui conduit la
politique gouvernementale.
- Le pouvoir judiciaire, confié aux juridictions, la fonction d’exécution de ces règles
relève de la fonction exécutive ; détenu par les juges, il a pour rôle de rendre justice
sur le territoire.
Partant du constat que, dans le régime de la monarchie absolue, ces trois fonctions sont
le plus souvent confondues et détenues par une seule et même personne, la théorie de
séparation des pouvoirs plaide pour que chacune d’entre elle soit exercée par des organes
distincts, indépendants les uns des autres, tant par leur mode de désignation que par leur
fonctionnement.
On distingue en premier ressort, la séparation stricte. Elle désigne l’organisation d’un Etat
dans lequel les trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, sont spécialisés et
Ces deux concepts de séparation des pouvoirs sont observés dans les Etats démocratiques
dans le monde, le Cameroun ne s’y dérobe pas.
1. Le régime camerounais
Le Parlement exerce une grande partie du pouvoir législatif et peut contrôler l’activité
gouvernementale, selon la Constitution du 2 juin 1972. [Les députés] ont aussi pour mission
de < contrôler >' le gouvernement Comment ? En obligeant le gouvernement à rendre
compte de ses faits et de ses actes. Et pour cela, les députés ne manquent pas de moyens.
Le judiciaire : même si les procureurs, chargés d’engager les actions judiciaires au nom de
la République, peuvent recevoir des ordres du ministre de la Justice, les juges du siège, qui
rendent la justice, sont inamovibles, c’est-à-dire que le pouvoir exécutif ne peut les déplacer
afin que la justice soit indépendante. Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour Suprême,
les Cours d’appel, les Tribunaux. Il est indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir
législatif article 37(2). Le Président de la République est garant de l’indépendance du pouvoir
judiciaire article 37(3). Il nomme les magistrats. Il est assisté dans cette mission par le
Conseil Supérieur de la Magistrature qui lui donne son avis sur les propositions de
nomination et sur les sanctions disciplinaires concernant les magistrats du siège.
L’organisation et le fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature sont déterminés
par la loi. Le Conseil Constitutionnel est composé de neuf membres nommés par le Président
de la République et les présidents des chambres parlementaires. Les anciens Présidents de la
République sont également membres de droit du Conseil Constitutionnel. Il contrôle la
régularité des élections et la constitutionnalité des lois. Ses décisions s’imposent à l’Etat.
Cependant, il apparait plusieurs points ou l'exécutif empiète sur les autres pouvoirs. On
le note effectivement sur des points tels que: le chef de l'exécutif, relativement à l'article 37-
alinéa 3, est le garant de l'indépendance du pouvoir judiciaire, il nomme et sanctionne les
magistrats sous assistance du Conseil Supérieur de la Magistrature; aussi le chef de l'exécutif
peut dissoudre l'Assemblée Nationale, pourtant cette dernière ne dispose d'aucun moyen de
pression sur lui en cas de remise en question de sa responsabilité. En outre, le fait que
l'Assemblée Nationale soit très majoritairement de la même coloration politique que
l'exécutif, entraine non pas l'empiètement mais implicitement une main mise sur le législatif.
On se demande alors à propos s'il ne serait pas mieux de revoir les critères de composition
de l'Assemblée Nationale pour limiter quelque peu le pouvoir de l'exécutif et s'accorder avec
le concept de séparation des pouvoirs.
En toile de fond, il apparait que le concept de séparation des pouvoirs tel que
préconisé par ses précurseurs est d'une importance qui n'est plus à démontrer. D'où son
adoption et application dans les Etats démocratiques à travers le monde. C'est un
principe dont l'application est effective au Cameroun, quoique l'on observe plusieurs
manquements à cet effet à travers une prépondérance et une relative domination de
l'exécutif sur le législatif et le judiciaire. Seulement, au-delà du cas du Cameroun, existe-t-
il véritablement dans le monde, un système politique dans lequel aucun pouvoir ne
domine sur les autres? Ou de façon plus vulgaire, ou alors moins diplomatiquement, est
ce qu'il y a deux capitaines dans un bateau?