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REPUBLIQE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

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MINISTERE DES TRAVAUX PUBLICS MINISTRY OF PUBLIC WORKS
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ECOLE NATIONALE SUPERIEUR DES NATIONAL ADVANCED SCHOOL OF
TRAVAUX PUBLICS PUBLIC WORKS
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Année académique 2014 -2015


Membres du groupe :

1. WEMBE BILL Jeferson 12TP20435


2. NDJANGA NJEUMI Bérenger 12TP20402
3. MAKEMDI VOUTSA Laurelle Ivana 12TP20347
4. LEKOUA Armel Ulrich 12TP20400
5. NGAJIP NYA Nelson Lionel 12TP20376
6. MANDA-AH Macmillan NJOFIE 12TP20378
7. OUBEUL NYEMBE Aimé 12TP20485
8. ATANGANA Yannick 12TP20361
9. NINKO Dave Patrick WOKS 12TP20430
10. TSEMENGUE TSALA Mathieu 12TP20473
11. WEKIN KOLKOL Ghislain 12TP20509
12. AWOUNANG DJOUMETSA Polydos 12TP20465
13. TSAPI Severin 12TP20359
14. SIBANOU WEMENI Alois 12TP20401
15. KAMGA SIKADIE Hermann 12TP20405
16. ADEH Roger Jombog 12TP20514
17. BILLONG Etienne M. 12TP20
18. NYAWOUE Hervé 12TP20467
19. CHOFOR Blake 12TP20350
20. BEBETO NCHIA 12TP20532
21. HAMATOUKOUR YAYA 12TP20396
22. AIBA AIBA Armand 12TP20
23. MBIA OLINGA Armel Franck 12TP20423
24. AKEMBONG Ubell 12TP20494

Sous la supervision de : Dr. BAHOKEN VALERI LESMONT


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Table des matières

INTRODUCTION ...............................................................................................4

I. LA SEPARATION DES POUVOIRS ..........................................................5

1. Les pouvoirs .........................................................................................5

2. Les types de séparation des pouvoirs ....................................................6

II. CAS DU CAMEROUN ...........................................................................7

1. Le régime camerounais ........................................................................7

2. Les réalités d’application…………………………….……………………………………..9

CONCLUSION………………………………………………………………………………………………10

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………11

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INTRODUCTION

Au XVIIIe siècle, Napoléon Bonaparte (1769-1821) affirmait : << la loi c’est moi >>, se
déclarant ainsi comme détenteur de tous les pouvoirs. Au constat de l’absolutisme des
temps modernes, qui attribuait au monarque toute la puissance et en particulier la faculté
législative sans partage, les pouvoir n’étaient pas séparés. Face à cette réalité, John Locke et
Montesquieu plaidèrent pour une constitution mixte qui respecterait la souveraineté entre
plusieurs entités politiques : ’’ la séparation des pouvoirs’’. Ce qui exprime de façon
catégorique l’article 16 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 Août
1789 : << Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation
des pouvoirs déterminée n’a point de constitution >>.

Le concept de séparation des pouvoirs au sens large, désigne depuis l’antiquité la division
des fonctions étatiques selon le principe de constitution mixte, qui demande de repartir le
pouvoir entre différents organes ou personnes. Au sens étroit, il signifie la séparation des
missions de l’Etat en trois pouvoirs : le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Il semble utile que
plongé dans un système de gouvernance dit démocratique, nous nous questionnions sur
l’effectivité de l’application du concept de ‘’séparation des pouvoirs’’, outil à priori
fondamental dans l’édification d’une nation de droit et la protection des libertés
individuelles. Notre propos sera articulé dans un premier temps sur la présentation du
concept de séparation des pouvoirs et deuxièmement, nous nous attarderons sur le cas
particulier du Cameroun.

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I. SEPARATION
La théorie de la séparation des pouvoirs désigne la distinction entre les différentes
fonctions de l’Etat, mise en œuvre afin de limiter l’arbitraire et d’empêcher les abus liés à
l’exercice de la souveraineté. Cette doctrine, qui est au cœur de l’organisation actuelle de
nos institutions, garantit l’indépendance fonctionnelle des juridictions par rapports aux
différents pouvoirs.

1. Les différents pouvoirs

Les différents pouvoirs en place dans les systèmes politiques modernes sont : le pouvoir
législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.

- Le pouvoir législatif est détenu par le parlement qui, en fonction des pays est
constitué soit d’une chambre (monocamérale) comme c’est le cas au Sénégal, soit
d’une chambre basse et d’une chambre haute (bicamérale) dont les USA. Les
membres de ces chambres sont élus au suffrage universel direct ou indirect, le peuple
dans son ensemble peut ponctuellement détenir une part du pouvoir législatif lorsque
sont organisés des référendums.
- Le pouvoir exécutif, confié à un gouvernement composé d’un Premier ministre et des
ministres, à la tête duquel se trouve un Chef de l’Etat et/ou de gouvernement ; la
fonction d’exécution de ces règles relève de la fonction exécutive. C’est précisément
le cas de la France où le Président de la République, Chef de l’Etat est garant de
l’exécutif, tandis qu’en grande Bretagne c’est le Premier ministre qui conduit la
politique gouvernementale.
- Le pouvoir judiciaire, confié aux juridictions, la fonction d’exécution de ces règles
relève de la fonction exécutive ; détenu par les juges, il a pour rôle de rendre justice
sur le territoire.

Partant du constat que, dans le régime de la monarchie absolue, ces trois fonctions sont
le plus souvent confondues et détenues par une seule et même personne, la théorie de
séparation des pouvoirs plaide pour que chacune d’entre elle soit exercée par des organes
distincts, indépendants les uns des autres, tant par leur mode de désignation que par leur
fonctionnement.

2. Les types de séparation

Le concept de répartition des pouvoirs s’illustre de deux organisations

On distingue en premier ressort, la séparation stricte. Elle désigne l’organisation d’un Etat
dans lequel les trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, sont spécialisés et

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organiquement séparés. Aucun d’entre eux ne peut empiéter sur les prérogatives des autres.
Ce type de séparation est caractérisé par :

 Le Parlement, élu au suffrage universel, qui exerce le pouvoir législatif et budgétaire


et ne peut censurer le gouvernement
 L’exécutif a un caractère monocéphale avec un Chef d’Etat qui est Chef du
gouvernement et qui ne peut dissoudre le Parlement
 La justice a pour mission de régler les différends qui apparaissent dans l’application
des lois. Les juges ne sont révocables ni par le pouvoir exécutif, ni par le pouvoir législatif.
Ce mode de d’organisation du fonctionnement de l’Etat est illustré par le régime Présidentiel
en place aux Etats Unis d’Amérique, qui n’exclut cependant pas une large collaboration entre
le gouvernement et le congrès ; ces pouvoirs sont tenus de cohabiter pendant la durée de
leur mandat même si leurs visions politiques sont totalement opposées.
Le principe de séparation stricte s’oppose au second type de séparation des pouvoirs à
savoir, la séparation souple.
Cette dernière désigne l’organisation d’un Etat dans lequel différent pouvoir, législatif,
exécutif et judiciaire, collaborent et dialoguent afin de garantir un fonctionnement régulier
des pouvoirs publics. Ainsi, l’exécutif peut intervenir dans des fonctions relevant du
gouvernement. Ici les pouvoirs sont distincts mais disposent de moyens d’action réciproque,
on parle de << check and balances >>. Comme actions réciproques on peut citer :
 La dissolution de l’Assemblée législative par le Chef de l’Etat
 La mise en jeu de la responsabilité du gouvernement ou motion de censure par le
pouvoir législatif
 Les magistrats du parquet soumis à l’autorité hiérarchique du gouvernement.

Le principe de séparation souple est appliqué en France sous le régime semi-présidentiel,


ainsi qu’en Grande Bretagne sous le régime parlementaire.

Ces deux concepts de séparation des pouvoirs sont observés dans les Etats démocratiques
dans le monde, le Cameroun ne s’y dérobe pas.

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II. CAS DU CAMEROUN

1. Le régime camerounais

Le régime semi-présidentiel, est un régime politique hybride qui combine des


caractéristiques du régime parlementaire et d'autres du régime présidentiel selon Maurice
Duverger. C’est le régime par excellence pratiqué au Cameroun du moins selon la
constitution du 2 juin 1972, bien que ayant subi plusieurs modifications. En fait comme nous
le savons déjà ce régime comporte en son sein les trois pouvoirs classiques, chacun ayant
attribut. Le régime semi-présidentiel se caractérise par :

- Première caractéristique : une dyarchie au sommet de l’exécutif, Le Président n’est


pas responsable devant le Parlement car il est élu au suffrage universel pour un mandat de 7
ans (article 6). Au Cameroun, Il dispose de pouvoirs effectifs importants, dont celui de
dissoudre le Parlement. Il nomme le Premier ministre et les ministres sous la proposition de
ce dernier. Il préside le Conseil supérieur de la magistrature. La diplomatie et l'armée sont
des « domaines réservés » du chef de l'Etat. Il est le chef des armées et nomme les
ambassadeurs. Il négocie et ratifie les traités. Il est également le garant de la Constitution (il
nomme trois des 9 membres du Conseil constitutionnel) et dispose d'un droit de grâce.
Le Gouvernement est doublement responsable devant le Parlement et le chef de l'Etat.
Le Premier ministre, nommé par le Président, est le Chef du gouvernement. Le
Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. Il dispose de l'administration
publique et de l'armée pour faire exécuter sa politique et faire appliquer les lois. Il a
l'initiative de la loi (Projet de loi). Le Premier ministre peut saisir le Conseil constitutionnel
sur une loi avant sa promulgation. Le Premier Ministre engage devant l’Assemblée nationale
la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une
déclaration de politique générale. S'il est censuré par une majorité de députés, il doit
démissionner avec son gouvernement. Il peut également présenter sa démission au
Président de la république. L’initiative des lois appartient concurremment au Président de la
République et aux membres du Parlement (article 25) Les projets et propositions de loi sont
déposés à la fois sur le bureau de l’assemblée Nationale et sur celui du Sénat. Ils sont
examinés par les commissions compétentes avant leur discussion en séance plénière.

- Deuxième caractéristique : l’équilibre des pouvoirs prend plusieurs formes :

Le Parlement exerce une grande partie du pouvoir législatif et peut contrôler l’activité
gouvernementale, selon la Constitution du 2 juin 1972. [Les députés] ont aussi pour mission
de < contrôler >' le gouvernement Comment ? En obligeant le gouvernement à rendre
compte de ses faits et de ses actes. Et pour cela, les députés ne manquent pas de moyens.

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Les ministres doivent répondre à toutes les questions (qu'elles soient écrites ou orales) des
députés, ils doivent aussi venir expliquer leur politique devant les députés siégeant dans
leurs commissions respectives. Les députés peuvent même aller plus loin, mener de
véritables investigations en nommant des commissions d'enquête, le parlement est
composé du Sénat (100 sénateurs élus au suffrage indirect pour 5 ans renouvelable) et de
l’Assemblée Nationale (180 députés élus au suffrage universel direct pour 5 ans). Les deux
chambres siègent dans des lieux différents : le palais des congres pour le Sénat et le palais
des verres pour l’Assemblée nationale. Le parlement peut proposer des lois (proposition de
lois), amender celles inscrites par le gouvernement et les voter. Il peut censurer le
Gouvernement. Il a un pouvoir de contrôle de l'exécutif par le biais de "commissions
parlementaires".

L’exécutif : si l'Assemblée nationale peut bloquer les projets et politiques du premier


ministre et des ministres (ou voter une motion de censure à l'endroit du gouvernement), le
président peut, de son côté, en cas de crise grave, après consultation du Président du
Conseil constitutionnel et des bureaux de l’assemblée Nationale et du Sénat, demander à
l’assemblée Nationale de décider par une loi de proroger ou d’abréger son mandat. Dans ce
cas, l’élection d’une nouvelle Assemblée a lieu quarante (40) jours au moins et soixante (60)
jours au plus après l’expiration du délai de prorogation ou d’abrègement de mandat. -
Lorsque l’assemblée Nationale adopte une motion de censure ou refuse la confiance du
Gouvernement, le Premier Ministre doit remettre au Président de la République la
démission du Gouvernement. . Le droit présidentiel de dissoudre l'assemblée limite la
possibilité pour celle-ci de mettre en cause, du moins à répétition, le gouvernement. Le
Président peut aussi consulter la population par référendum. Il peut également demander la
démission du gouvernement sans l'accord de l'assemblée.

Le judiciaire : même si les procureurs, chargés d’engager les actions judiciaires au nom de
la République, peuvent recevoir des ordres du ministre de la Justice, les juges du siège, qui
rendent la justice, sont inamovibles, c’est-à-dire que le pouvoir exécutif ne peut les déplacer
afin que la justice soit indépendante. Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour Suprême,
les Cours d’appel, les Tribunaux. Il est indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir
législatif article 37(2). Le Président de la République est garant de l’indépendance du pouvoir
judiciaire article 37(3). Il nomme les magistrats. Il est assisté dans cette mission par le
Conseil Supérieur de la Magistrature qui lui donne son avis sur les propositions de
nomination et sur les sanctions disciplinaires concernant les magistrats du siège.
L’organisation et le fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature sont déterminés
par la loi. Le Conseil Constitutionnel est composé de neuf membres nommés par le Président
de la République et les présidents des chambres parlementaires. Les anciens Présidents de la
République sont également membres de droit du Conseil Constitutionnel. Il contrôle la
régularité des élections et la constitutionnalité des lois. Ses décisions s’imposent à l’Etat.

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Dans un régime semi-présidentiel, le pouvoir est, soit partagé, soit entre les mains du
Chef de l’exécutif selon qu’il est une majorité parlementaire ou non pour le soutenir. Dans le
cas de la majorité acquise, nous nous retrouvons dans un système présidentialiste Quels en
sont les réalités au Cameroun ?

2. La réalité d’application du régime

Le principe de séparation des pouvoirs visant à l'origine la limitation des pouvoirs de


l'exécutif, au Cameroun on observe des points où cette limitation est effective. En effet,
l'action de l'exécutif est limitée par le judiciaire dans la mesure ou, le chef de l'exécutif ne
peut contester ou annuler les décisions de justice, rendues par les tribunaux et instances
judiciaires supérieures. Aussi, quoique pouvant demander une seconde lecture par le
parlement d'une loi adoptée par celui-ci, ou saisir le Conseil Constitutionnel pour un contrôle
de constitutionnalité, le pouvoir exécutif ne peut empêcher la promulgation et l'entrée en
vigueur de cette loi; ceci en vertu de l'article 31 de la Constitution.

Cependant, il apparait plusieurs points ou l'exécutif empiète sur les autres pouvoirs. On
le note effectivement sur des points tels que: le chef de l'exécutif, relativement à l'article 37-
alinéa 3, est le garant de l'indépendance du pouvoir judiciaire, il nomme et sanctionne les
magistrats sous assistance du Conseil Supérieur de la Magistrature; aussi le chef de l'exécutif
peut dissoudre l'Assemblée Nationale, pourtant cette dernière ne dispose d'aucun moyen de
pression sur lui en cas de remise en question de sa responsabilité. En outre, le fait que
l'Assemblée Nationale soit très majoritairement de la même coloration politique que
l'exécutif, entraine non pas l'empiètement mais implicitement une main mise sur le législatif.
On se demande alors à propos s'il ne serait pas mieux de revoir les critères de composition
de l'Assemblée Nationale pour limiter quelque peu le pouvoir de l'exécutif et s'accorder avec
le concept de séparation des pouvoirs.

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CONCLUSION

En toile de fond, il apparait que le concept de séparation des pouvoirs tel que
préconisé par ses précurseurs est d'une importance qui n'est plus à démontrer. D'où son
adoption et application dans les Etats démocratiques à travers le monde. C'est un
principe dont l'application est effective au Cameroun, quoique l'on observe plusieurs
manquements à cet effet à travers une prépondérance et une relative domination de
l'exécutif sur le législatif et le judiciaire. Seulement, au-delà du cas du Cameroun, existe-t-
il véritablement dans le monde, un système politique dans lequel aucun pouvoir ne
domine sur les autres? Ou de façon plus vulgaire, ou alors moins diplomatiquement, est
ce qu'il y a deux capitaines dans un bateau?

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BIBLIOGRAPHIE
- Introduction au droit : Dr BAHOKEN Valeri
- Constitution de l’Etat camerounais
- Microsoft Encarta
- Ockawix

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