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COMITE DE GESTION DE LA TAXE PARAFISCALE SUR LES GRANULATS

ZONES D'EMPRUNT DE L'AUTOROUTE A. 61


DANS LE TARN ET GARONNE

EXAMEN DES GISEMENTS ET DES CONTRAINTES


LIÉES A LEUR EXPLOITATION
Réf. 8.82.1

par

J. GALHARAGUE et J. ROBERT

CENTRE D'ÉTUDES TECHNIQUES BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES


DE L'ÉQUIPEMENT DU SUD-OUEST SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL
Division Laboratoire de Toulouse Service géologique régional
1, Avenue du Colonel Roche MIDI - PYRÉNÉES
complexe Aérospatial Avenue Pierre-Georges Latécoère
31400 Toulouse - Tél. (61) 53.35.35 31400 Toulouse - Tél. (61) 52.12.14

82 M 15 CP 17211 Décembre 1977 77 SCN 639 MPY


R E S U M E

- O'tte étude, réalisée sous le contrôle du Service Interdéparte-


mental de l'Industrie et des Mines de Midi-Pyrénées, a été financée par la
Taxe Parafiscale sur les Granulats.

- L'étude a porté sur la section BRUGUIERES - CASTELSARRASIN de


l'autoroute A-61 comprise dans le Tarn et Garonne et concerne les différents
emprunts en matériaux à créer le long de cette section.

- Le but de l'étude était de rassembler les informations nécessai-


res concernant le choix des emprunts, les modalités d'extraction et les parties
de réaménagement, afin d'éclairer le Préfet dans ses décisions d'autorisation
d'ouverture d'emprunt dans le cadre d'une concertation avec la SCETAUROUTE
et les différents services de l'Administration.

- Sept zones d'emprunt, placées dans une bande de 3 km de large


de part et d'autre de l'autoroute, sur 35 km de parcours et représentant
près de 2 millions de m3 à extraire, ont été examinées.

- Dans un cadre général ont été étudiés :

• les contraintes (contraintes réglementaires et de fait, caracté-


ristiques agricoles) qui restreignent les possibilités d'implantation,

• les gisements et les types d'emprunt qui justifient les possibi-


lités d'implantation,

• les nuisances et le cadre technique, économique et juridique des


emprunts, qui conditionnent les modalités d'implantation.

- Chaque emprunt a fait ensuite l'objet d'une description comprenant :


situation, géologie du site, occupation du sol, type d'extraction (cubature,
superficie, profondeur, nappe d'eau , remblai) remise en état des sols et
remarques sur la récupération et l'utilisation, après extraction, de l'em-
prunt .

- Les emprunts examinés devraient être tolérés car ils ne de-


vraient pas engendrer de nuisances ou contraintes trop fortes. II semble
souhaitable de laisser le moins possible d'emprunts en eau, car leurs af-
fectations ultérieures sont difficiles à trouver dans la région.
TABLE DES MATIERES

RESUME

1 • INTRODUCTI ON , 1

2 - DONNEES GENERALES .. „ ,. 3

2.1 - Contraintes ,.,.,, ...,,.,.. 3


2.1.1 - Contraintes réglementaires ,. 3
2.1.2 - Contraintes de fait - Caractéristiques
agricoles 5
2.2 - Gisements et types d'emprunts 5
2.3 - Nuisances liées aux emprunts 8
2.3.1 - Répercussions sur le paysage ..,,,.., 8
2.3.2 - Conséquences sur les eaux souterraines 8
2.3.3 - Autres nuisances ............ . , , , . c . . 9
2.4 - Cadre technique, économique et juridique , .... 9
2.4.1 - Contingences géotechniques . . , . , , * , , 9
2.4.2 - Implantation et transport ...,.,.,.,.. 10
2.4.3 - Définitions et contexte juridique des
remises en état 11

3 - ETUDES DES EMPRUNTS , . , .. 18


3 . 1 - Naudy 18
3.2 - Salcevert , . ,.,,.... 20
3.2.1 - Salcevert-est ....,....,, ....,,. 20
3.2.2 - Salcevert échangeur .,...,..,,,,.,...,. 22
3 . 3 - Negret . , ,...,. 22
3.4 - Escatalens , ...» 24
3.5 - Les Parcs 28
3.6 - Mallaurens , , 30
3.7 - Gandalou 31

4 - CONCLUSIONS 33

PLANCHE HORS TEXTE

- Carte des gisements et des contraintes à 1/50 000


- 1 -

1 - INTRODUCTION

Cette étude, réalisée sous le contrôle du Service de l'Indus-


trie et des Mines de Midi-Pyrénées, a été financée par la Taxe Parafiscale
sur les Granulats ; il s'agit de l'étude référenciée 8.82.1 par le Comité de
Gestion de la Taxe.

Dans le cadre d'une gestion globale des ressources du départe-


ment (granuláis, eau, espaces, sites), Monsieur le Préfet et le Groupe de tra-
vail Taxe Parafiscale du Tarn et Garonne ont émis le souhait qu'une concerta-
tion s'établisse entre les différents services de l'Administration et la
SCETAUROUTE, Société chargée par la Société concessionnaire d'étudier la réa-
lisation de l'autoroute A. 61, pour le choix des emprunts, des modalités d'ex-
traction et des partis de réaménagement.

L'étude réalisée a pour but de rassembler et de donner une for-


me pratique aux informations nécessaires à cette concertation et d'éclairer
de façon concrète le Préfet dans les décisions d'autorisation d'ouverture sur
avis des services techniques concernés.

L'étude a porté sur la section BRUGUIERES-CASTELSARRASIN compri-


se dans le Tarn et Garonne et concerne les communes de Pompignan, Fabas, Canals,
Labastide St-Pierre, Montbartier, Monteen, Lacourt St-Pierre, Escatalens,
St-Porquier et Castelsarrasin - la section CASTELSARRASIN-AGEN, intéressant
le Tarn-et-Garonne n'a pas été abordée car les zones d'emprunt n'ont pas
encore fait l'objet d'une définition suffisante.

On a étudié une bande d'environ 1 km de large de part et d'autre


du tracé, dans laquelle s'inscrivent les projets de zones d'emprunt qui nous
ont été communiqués par SCETAUROUTE, projets qui au moment de l'étude n'é-
taient pas parfaitement définis. On notera qu'il s'agit d'emprunts à destina-
tions variées, aussi bien pour couches de chaussées que pour couches de forme
- 2 -

et remblais divers et que la cubature totale à extraire serait de l'ordre


de 2 millions de m .

Pour juger des possibilités que recèle cette bande de 2 km


de large et de 35 km de long, et pour préjuger de l'impact des futures ex-
tractions sur le paysage et l'environnement, il a été effectué une visite
détaillée des emprunts existants et un examen des zones probables des fu-
turs emprunts. La Scétauroute nous a par ailleurs fourni de nombreux élé-
ments sur le sous-sol sous forme de sondages de reconnaissance.
- 3 -

2 - DONNEES GENERALES

Avant d'examiner dans le détail les emprunts envisagés,


il y a lieu de présenter certaines données qui soit rectrei¿i_ent ou justi-
fient les possibilités d'implantation (contraintes, gisements, types d'em-
prunt), soit conditionnent plus ou moins fortement la réinsertion des zones
d'emprunt dans le paysage et l'environnement (nuisances, cadre technique,
économique et juridique).

2.1 - Contraintes

On examinera successivement les contraintes réglementaires


puis les contraintes de fait, et notamment les caractéristiques agricoles
qui peuvent constituer un obstacle à l'ouverture d'emprunts.

2.1.1 - £ontraijTte¿ £éj[lemen_ta^res

a - D'URBANISME

Sur le tronçon étudié, des documents d'aménagement et d'urbanis-


me, correspondant à des P.O.S (plan d'occupation des sols) sont en cours de
réalisation pour les communes de Bressols, Castelsarrasin, Labastiae -St-Pierre
Montech.

Plus précisément, Bressols présente un P.O.S publié mais, remis


en cause sur certains points à l'heure actuelle ; on y note plusieurs zones
à vocation d'habitation (N B) à proximité de l'autoroute (cf. localisation
sur planche hors-texte). Castelsarrasin et Labastide-St-Pierre ont des docu-
ments plus ou moins élaborés et Montech présente un POS en préparation.

Bien que dans aucun des cas, les orientations indiquées ne


- 4 -

puissent être considérées comme définitives, on peut admettre que les ou-
vertures de carrières ne seraient pas interdites en zones rurales.

En ce qui concerne le POS de Castelsarrasin, le secteur situé


à l'Est de la ville et limité par l'autoroute et la rt.N. 658 ainsi que celui
situé au Nord de l'agglomération à la hauteur de 1'hippodrome, de la R.N. 133
et de la voie SNCF, ont une vocation urbaine et l'ouverture ae carrières ne
pourra y être envisagée que sous certaines conditions de récupération ou de
réaménagement de l'espace.

b - BOIS ET FORETS

Les forêts domaniales de Montech (132 0 ha) et de St Porquier


(150 ha) sont soumises au régime forestier et l'ouverture des carrières y est
en général interdite. Par contre la forêt d'Escatalens est du domaine privé.

c - PROTECTION DES CAPTAGES D'EAU POTABLE

(cf. localisation des captages sur planche


hors-texte)

On a recensé :

- deux captages sur le territoire de la commune de Castelsar-


rasin destinés à l'alimentation en eau de cette commune et de St-Porquier :

- deux captages à Escatalens qui assurent ainsi son alimenta-


tion en eau.
- un captage à Montech, alimentant également la commune de
Lacourt-St-Pierre.

On peut noter, que parmi les captages répertoriés, le plus


proche d'un emprunt (Castelsarrasin près du lieu-dit Poncets) se situe à
près de 1,5 km de celui-ci (Les Parcs).
- 5 -

Les zones d'emprunt envisagées n'ont donc pas d'interférences


avec les périmètres de protection réglementaires envisagés pour chacun des
captages, compte tenu des distances.

En ce qui concerne les autres communes (Bressols, Labastide-


St-Pierre, Montbartier, Campsas, Canals, Fabas, Grisolles, Pompignan) elles
sont alimentées par les puits du Syndicat des eaux de Grisolles, placés en
bordure de Garonne, à plusieurs kilomètres de l'autoroute.

2.1.2 - £oritraijvte£ Çle_f£i_t ^ Car_ac teri_s_tig_ues_ajjri_coles

La bande étudiée (1 km de part et d'autre du tracé), où s'ins-


crivent pratiquement tous les emprunts envisagés, se situe dans un domaine
essentiellement rural.

Les potentialités agricoles de sol sont intéressantes sur


tout le parcours. Les secteurs des emprunts de Naudy et Salcevert sont clas-
sés en zoi.e de vignoble AOC de Fronton, les autres emprunts sont rangés en
zone de vignoble VDQS.

Il existe un seul réseau collectif d'irrigation, celui du pé-


rimètre de Bressols, dont l'antenne du réseau la plus proche est à 1,3 km de
l'autoroute, donc en dehors de la surface concernée.

2.2 - Gisements et types d'emprunts

La bande étudiée est située en totalité sur des terrasses


ternaires étagées de la Garonne et du Tarn. Les terrasses sont soit &n<^
(haute terrasse, moyenne terrasse, basse terrasse) soit récentes (basse plai
ne et lit majeur) mais ces dernières ne sont pratiquement pas concernées par
cette étude.

La morphologie de détail de la surface alluviale est d'autant


- 6 -

moins régulière que l'on passe de la terrasse la plus basse at la plus


récente (basse terrasse) à la terrasse la plus haute et la plus ancienne
(haute terrasse), ceci en raison d'une érosion par des cours d'eaux secon-
daires .

Bien que la constitution générale des alluvions des terras-


ses soit relativement constante (4 à 7 mètres de graviers recouverts de 1 à
4 mètres de sols fins avec une nappe à la base), il y a une diversification
des matériaux d'une terrasse à l'autre : les alluvions les plus anciennes sont
les plus polluées et dans la basse terrasse, on trouve même des graves pro-
pres à la base de la couche.

- Les argiles, argiles limoneuses ou limons qui recouvrent


les cailloutis sont d'épaisseur variable, ayant subi plus particulièrement
des érosions ou des mises en dépôt secondaires en nappe. Cette épaisseur de sols
fins fluctue de moins de 1 m à plus de quatre mètres suivant les zones ce qui
notamment dans la basse terrasse a conduit à écarter certains secteurs des
prospections,

- Le substratum des différentes terrasses est constitué par


les formations molassiques du Tertiaire Continental qui sont considérés com-
me quasi-imperméables. Il affleure très rarement sur le tronçon étudié et
généralement dans le talus séparant deux terrasses, plus ou moins masqués
par des éboulis et des solifluxions de pente.

- Les alluvions renferment une nappe d'eau qui se situe à des


profondeurs variables suivant la saison et la localisation dans la terrasse,
elle serait en moyenne pour les emprunts étudiés vers 4 m de profondeur au
Nord de la forêt de Monteen et entre 2 et 3 m au Sud.

L'écoulement de la nappe dans le moyenne terrasse, puis


dans la basse terrasse s'effectue d'abord de Fabas-Campsas au canal de Mon-
teen en direction du Nord-Est vers la rivière Tarn, puis passé le canal de
- 7 -

Montech jusqu'à Castelsarrasin. en direction de l'Ouest ou du Nord-Ouest vers


la Garonne.

- Les emprunts actuellement envisagés par les projeteurs


sont au nombre de sept sur le tronçon étudié.

Le premier (Naudy) se situe dans la moyenne terrasse en


bordure du talus séparant cette unité de la terrasse plus récente. Cette dis-
position cenduira à une carrière à flanc de relief avec exhaure de l'eau de
la nappe par gravité.

Tous les autres projets se situent dans la basse terrasse de


telle façon qu'ils formeront des emprunts en fosse, lisseront à sec ou en eau
selon que la profondeur de la nappe et la remise en fond de fouille des sols
fins de recouvrement permettront de combler suffisamment ou non la fosse ;
ils pourront également être partiellement en eau et partiellement à sec. On
voit donc que la profondeur de la nappe et la coupe des terrains (en parti-
culier l'épaisseur des sols de recouvrement) pourront conduire à des types
d'emprunt très différents (en eau ou non) ; ces données seront examinées avec
plus de précision dans le chapitre consacré à l'étude des emprunts,

- En pratique, on reconnaît tout le long du parcours de l'au-


toroute entre Pompignan et Castelsarrasin trois formations utilisables du
point de vue des qualités et des quantités pour les besoins du chantier :

- a) Les alluvions très polluées de la haute terrasse, (très


peu représentées sur le parcours dans le Tarn et Garonne) moins favorables
géotechniqueroent, seront utilisées dans le département voisin.

- b) Les alluvions de la moyenne terrasse, parcourues pendant


trois kilomètres par le tracé, feront l'objet d'un emprunt qui devrait être
d'un type ne présentant pas de difficultés do réinsertion.
- 8 -

- c) Les alluvions de la basse terrasse, favorables géotech-


niquement si l'on évite certaines zones, parcourues pendant 25 km par le tracé,
seront exploitées par sept emprunts échelonnés. Etant donné les types d'em-
prunt que l'on obtiendra sur cette terrasse, il y aura lieu d'examiner en dé-
tail le devenir dans le paysage et l'environnement (chapitre 3) des fosses
créées. Les anciennes extractions qui existent dans la bande d'étude dans la
basse terrasse sont dans plusieurs cas devenues des décharges plus ou moins
sauvages ce qui à plusieurs titres est à proscrire absolument.

2.3 - Nuisances liées aux emprunts

2.3.1 -

La couverture végétale disparait dès le début de l'extraction,


laissant voir un terrain décapé et très visible dans le paysage par contraste
avec l'environnement.

Pour les emprunts en fosse, si l'aspect paysager n'est pas


envisagé, il y a formations d'excavations à rives linéaires et de formes géo-
métriques rigides, perçues comme une agression au paysage. Pour les emprunts
en butte, si aucune précaution n'est prise pour les dissimuler, on les voit
se détacher sur le versant exploité comme de grandes "balafres".

2.3.2 - £oris£qiieric£s_sur_l£s_eau2c ^oiit£rrairies

a) II est évident que les carrières en eau rendent la nappe,


mise à nue, plus vulnérable aux pollutions accidentelles de surface, le pro-
duit polluant atteignant la nappe directement ; rappelons à ce sujet que les
carrières abandonnées servent souvent de décharges sauvages.
b) Le colmatage des bords et du fond des carrières en eau
constitue le facteur essentiel de l'influence d'une graviere sur la nappe,
la carrière constituant dans ces conditions un obstacle à contourner par
les écoulements souterrains : le niveau de la nappe s'élève à l'amont et
est rabattu à l'aval. Les débits d'échange entre la nappe et la graviere
sont réduits au minimum et les risques de pollution de la nappe sont dimi-
nués.

Au contraire dans les carrières non colmatées, il se pro-


duit une convergence des filets liquides vers l'excavation. Les débits
d'échange entre la nappe et la graviere sont dans ces conditions maximaux,
les risques de pollution sont augmentés.

2.3.3 - Autres nuisances

II s'agit essentiellement des bruits et des poussières liés


à l'extraction, au traitement et au transport des matériaux. Comme les em-
prunts de l'autoroute ont une durée de vie de quelques mois, les nuisances
ainsi engendrées devraient être tolérées.

2. 4 - Cadre technique, économique et juridique

On examinera successivement les contingences géotechniques et


de travaux, l'implantation des emprunts, la définition et le contexte juri-
dique des remises en état.

2.4.1 -

En préambule, notons qu'il s'agit ici des contraintes provi-


soires liées à un chantier dont la durée de vie sera d'un an à deux ans. On
les décrit surtout étant donné leur incidence sur le devenir ultérieur de
1'emprunt.
- 10 -

• L'extraction proprement dite commence après que la "dé-


couverte" ait été faite, c'est-à-dire le déssouchage, le décapage et la mise
en dépôt de la terre végétale et éventuellement du limon de recouvrement.
Les souches, terres, limons mis en dépôt occuperont pendant les travaux d'ex-
traction une aire longeant ou jouxtant l'emprunt -(cordon . . . ) , aire qui en
particulier selon les soins apportés pour conserver une terre végétale en
bon état peut approcher la moitié de l'aire totale de l'emprunt.

• L'utilisation en remblai de matériaux médiocres (sols fins,


graves argileuses) est très dépendante des teneurs en eau ; par suite les
couches de surface des différents emprunts peuvent nécessiter pendant les
travaux une aire spéciale (mise en stock pour essorage ou traitements divers),
donc occupation de surfaces supplémentaires plus ou moins préparées (décapage
végétal au moins).

• Les matériaux pour chaussée supposent une élaboration (la-


vage, criblage, concassage) nécessitant une aire de traitement, une aire de
stockage et la décantation d'eaux chargées dans des bassins (bassins consti-
tués dans l'emprunt lui-même). Le gisement dit d"'Escatalens" éloigné des
agglomérations et dans un site peu contraignant a été choisi pour ces opéra-
tions et son ouverture a été autorisée.

Afin que la remise en état s'effectue au moindre coût, il est


nécessaire que celle-ci soit bien définie avant exploitation. II s'agira donc
en fonction de la vocation ultérieure du site (rurale, agricole le plus souvent)
de déterminer à l'avance les profondeurs, la forme générale, la forme des
berges et les mises en dépôtsdes terres végétales et des limons de découverte.

2.4.2 - _Imp_lant a_ti.on_ejt _tra.n£por_t

Les remblais nécessitent de grandes quantités de matériau peu


élaborés et qui ne supportent pas une valeur ajoutée par transport aussi
- 11 -

grande que les granuláis classiques ; les emprunts sont donc recherchés
dans un périmètre tel que les distances de transport à la plateforme auto-
routière ne dépassent pas 1 km en ordre de grandeur et de façon à ce que
des scrapers ou des camions puissent accéder si possible au chantier par,
des pistes non publiques (suppression de nuisance sur voirie , carburant
détaxée ) . Ceci restreint les possibilités d'implantation en fonc-
tion de la possibilité de construire une piste sans ouvrage et commande
par ailleurs de placer les emprunts de façon régulière le long du tracé.
Cette situation échelonnée est limitée par le fait qu'un emprunt doit avoir
une taille suffisante pour que les opérations diverses avant, pendant et
après travaux ne soient pas multipliées. Toutes ces données technico-écono-
3
miques conduisent à rechercher des emprunts de 150 000 à 200 000 m au mini-
mum et selon un rapport optimum :

- taille de l'emprunt
- distance moyenne de transport.

On voit donc que les zones d'emprunt envisagées par Scetauroute ne sont pas
uniquement le résultat d'une prospection géotechnqiue et foncière, et que ces
implantations obéissent aussi à d'autres impératifs technico-économiques.

2.4.3 - .Dé.fi£i_ti_2ns_ _et_conjtext£ _¿u.ridi£U£ des_remi s£s_en é_tat

On exploitera ou on reprendra parfois in extenso dans ce cha-


pitre un texte de M. J.L Lascar *" , "des problèmes d'aménagement de carrières
dans la politique de gestion des ressources et d'aménagement du territoire",
paru dans la revue "Carrières et Matériaux"n° 147, avril 1976.

Trois cas peuvent concerner les emprunts après la fin des


extractions :

^Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Direction de la Technologie, de


l'Environnement industriel et des Mines au Ministère de l'Industrie et de
la Recherche.
- 12 -

a - la remise en état des sols


b - l'aménagement
c - le réaménagement

Seule la remise en état des sols est une obligation régle-


mentaire ; l'aménagement, le réaménagement et leur entretien supposent la
mise en place d'un processus complémentaire dépassant l'exploitation des
carrières.

En effet pour passer de la réinsertion simple (la "remise en


état des sols") à une réinsertion plus élaborée (1'"aménagement" ou le'réamé-
nagement") capable de donner une destination précise au terrain exploité, il
faut faire intervenir une notion de rentabilité ou d'intérêt général et cela
ne peut se faire que grâce à l'intervention du propriétaire et éventuellement
de la puissance publique.

a - La remise en état du sol est définie par l'article 12 du décret du 20


septembre 1971. Elle comporte, en dehors des mesures ou opérations impo-
sées par le respect de la réglementation minière, des règlements d'urba-
nisme et plus généralement des dispositions édictées dans le cadre des
polices particulières :

I o - la conservation des terres de découverte

2° - le régalage du sol après remblayage avec les déblais de


l'exploitation et les terres de découverte

3° - le nettoyage de l'ensemble des terrains,

4° - la rectification de fronts de taille, qu'ils soient


de pleine terre ou qu'ils forment berge de plan d'eau,
y compris îlots délaissés.
- 13 -

Peuvent s'ajouter des mesures également obli-


gatoires plus particulières car elles n^ s'appliquent
pas à toutes les carrières mais à celles qui les justi-
fient .
i

5° - Remblayage total des fouilles avec des matériaux inertes.

6° - Maintien du régime hydraulique et des caractères écologi-


ques du milieu aquatique

7° - Création d'un rideau d'arbres destiné à masquer l'exploi-


tation.

8° - Reboisement si le terrain était préalablement boisé.

b - L'aménagement d'un emprunt peut être défini comme une opération de réin-
sertion du terrain exploité dans son environnement, la maîtrise du sol
étant assurée par la présence d'un propriétaire consentant (ou de deux
ou trois propriétaires si ce terrain a une certaine importance, mais dans
certaines conditions juridiques pour l'exploitation de la zone aménagée).
L'aménagement va entraîner des frais et la mise en oeuvre de technique dé-
passant celle de l'exploitant, et dont les charges devront être réparties
entre :

- l'exploitant, pour un montant égal aux charges de la remise


en état des sols

- le ou les propriétaires pour la partie complémentaire.

Le contrat d'aménagement qui suit le contrat de foretage


concerne donc le carrier et le propriétaire ; pour sa part 1'administrarion
devra suivre la partie de l'aménagement qui constitue la remise en état des
.sels
- 14 -

c
- Le réaménagement.Nous reprenons in extenso le texte de M . J . U Lascar
concernant ce point.

" C ' zt>t unz opt'iation ¿ ' appliquant à de¿ z¿pacti> im-
poKtanti, [paK&oi¿ plu¿izuKA czntainzh d ' kzctaKzi, ) c cnczKnant •

- de tKth nombKzux pKopnÁ.tta.üie.i>,


t2.XJia.iYU> e.xp¿oltí¿ ou. à zx.ploi.tiK
teJiKain& qui ne. ¿&Kont ja.ma.ii> zxptoitth, ma.ih qui
¿ont touchíi) paK ¿z pKojzt [zonzi boi¿íz¿, Koutzh,
&0Xzt6 , VOÍZ¿ ÍZKKZZ& , ZtZ...)
dani taquzlte. ¿'¿diz dz Kiamlnagzmznt pKícídz zt domina l'ac-
tion d' zxploitation.
Ccllz-ci pzut dzvzniK >xnz ¿imptz consíquzncz.
Lz monta.gz d'une optKcution de K&a.mz'na.gzmznt [KPjnodzZa-
zonz impoKtantz) &uppo¿z •*

a) - ¿' tta.boKcUt.ion d'un pKojzt dtta.il.lt, pKogKammt dani


lz tzmpi ; (ce pKojzt dzvKa ÔX.KZ itudit paK d&6
tquipzi pluKidi&ciplina.iKe.it gKoupant de.¿ uKba,ni¿-
tz¿ , pa.iji>a.gii>tzi>, bota.ni¿tz¿ , ioKzttizKb, pidologu^i
gtotzcknicizni, zt gtologuzh] .

b) - l' zxi&tzncz d'un maZtKZ d'ouvKagz qui ¿zKa ¿z motzuK


de l'action.

c.) - qu'unz bolution a c.tt appoKttz '


- au. pKobllmz de la maZtKÍ¿z d¿4
- aux pKoblímzA d e ^inanczmznt

On voit combizn nou¿ ¿ommz¿ loin dz '•


- la Kzmi&z zn ttat du ¿ol, qui conczKnz lz
- l'amtnagzmznt, qui conczKnz paKtiz lz caKKizK zt
paKtiz tz pKopKittaiKz.
- 15 -

En züzt, Iz fiíamznagzmznt cone tune, tií¿ pexx. Iz cafi-


fiiex, ma.it> dz nombreux pn.opfi-Lzta.VieA, dzt> coltzctivitzi,
locales zt la pui¿¿a.ncz publique..

Czttz zone, fizamínagzz, fizmodzlzz :

- aula ¿>oit une. dzhtlna.tX.on fizntablz [zt un pfiomo-


tzuh. pzut la, pxzndftz en chafigz) • c ' zt>t Iz fizamzna.Qzmznt pfil

ou hzfia. dzát-inzz à &at-ü>{iCL.iA¿ dz¿ bz¿o¿n¿ ¿ociaux


zt hzulz la. pu¿4>¿>ancz publ¿quz pzut Iz pfizndfiz en akafigz
c' zi>t Iz ftíamznagzmznt public ou pa.fia.-publie.

Un ftzamínagzmznt implique, unz adhz¿ion collzctivz


voifLZ mzmz unz dzcit>ion à un nivzau tfizb zlzvz ca.fi zllz
pzut zngagzà. unz ou dz nombfizuAzi communz¿. On a pzn¿>z,
d. cz ¿ujzt, à la. cfizoution dz "zonz d' amznagzmznt pfio-
gfiammz"...

En outre, on n'oubliera pas qu'il y aura une gestion et des


travaux d'entretien pour tout réaménagement.

Possibilités de la Société des Autoroutes du Sud de la France


en ce qui concerne la remise en état

Les trois situations concernant les emprunts après exploita-


tion ayant été définies et précisées, il est très important de noter que 1'a
ménagement et le réaménagement nécessitent la maîtrise des sols à aménager
ou réaménager.

A cet égard la Société des Autoroutes du Sud de la France


(A.S.F.) n'est pas en général dans une situation pouvant lui permettre de
- 16 -

jouer le rôle d'un maître d'oeuvre (pour un réaménagement) ou d'un proprié-


taire (pour un aménagement). En envisageant toutes les éventualités, on cons-
tate qu'elle peut :

- soit louer les terrains et payer aux propriétaires des


droits de foretage au volume extrait. C'est le cas le
plus fréquent, et dans ce cas l'A.S.F. ne peut évidem-
ment avoir aucune action quant à la destination ultérieure
des terrains, dont les propriétaires restent maîtres. Il
appartient à la puissance publique de faire respecter les
règles de police relatives au maintien en l'état et à la
protection des nappes.

- soit acheter les terrains mais ce cas est très rr..'> pour
les raisors indiquées plus loin.

Dans ce cas, l'A.S.F. peut conserver après réaménagement la


maîtrise des plans d'eau : .le plus souvent, ces plans d'eau
seront rétrocédés à des collectivités (la Commune) pour ges-
tion. Evidemment, l'A.S.F. dispose ici de plus de marge de
manoeuvre pour donner à la ballastière l'aspect souhaité
(aménagement).

- soit monter une opération avec une commune qui est ou se


rend propriétaire des terrains dans le cadre d'une autre
utilité publique. Des expériences récentes montrent que
cette solution est complètement irréaliste si la Commune
n'est pas effectivement propriétaire des terrains au mo-
ment où s'amorcent les discussions. L'A.S.F. n'entrepren-
dra donc aucune action de ce type si ce n'est pas le cas.

D'une façon générale, l'A.S.F. ne peut pas se rendre proprié-


- 17 -

taire des terrains nécessaires aux emprunts car les acquisitions se font
dans certaines conditions juridiques et fiscales. Or, dans l'état actuel
des idées, ces terrains ne peuvent être expropriés au titre de l'utilité
publique que s'ils sont immédiatement adjacents aux emprises de l'auto-
route ; et encore n'est-il pas sûr que les enquêtes parcellaires aboutis-
sent favorablement pour de telles extensions d'emprises.

Dans ces conditions, le fait d'imposer à l ' A . S . F. des obli-


gations d'aménagement et d'affectation ultérieure des terrains auxquelles elle
ne serait pas en situation de satisfaire, amènerait la Société à renoncer à
la procédure de désignation a priori des emprunts et à revenir à la procé-
dure de recherche d'emprunts par les entreprises consultées. Le risque est
alors grand de se trouver en face d'initiatives expéditives et dispersées,
dont les exemples ne manquent pas.

IZfaatidfiaitdonc. conbidtftzn. Za Socittz conczb-


bionnainz commz an caknizK aaqazZ on dzmandztiait dz& nzmihzb
zn itat du ¿oZ, [di6po¿,ition& nz'QlZmzntaifiz&) ¿aufi ¿itaationà
pafitizaZitfiz& dz piopfilZtz d<L& ¿ol¿> QX dTaminagzm&nt à Z'ini-
tiativ z dz £ ' A . S . F .
- 18 -

3 - ETUDE DES EMPRUNTS

Les emprunts envisagés sont situés sur la planche hors texte


à 1/50 000. Ils sont matérialisés par un large cercle indiquant le secteur
où se situera l'extraction sans toutefois préciser la localisation de l'em-
prunt, pour des raisons de confidentialité, à la demande de SCETAUROUTE.

Ces emprunts sont désignés par un lieu-dit conformément


à l'Avant projet qui nous a été soumis. Il s'agit de :

, Naudy, commune de Campsas


- Salcevert, communes de Labastide st-Pierre et Monbartier
- Négret, commune de Bressols,
- Escatalens, commune de même nom,
- Les Parcs, communes de St-Porquier et Castelsarrasin,
- Mallaurens, commune de Castelsarrasin,
- Gandalou, commune de Castelsarrasin.

3.1 - NAUDY

• L'emprunt est situé 1 km au Sud de Campsas, sur la moyenne


terrasse, dans la zone du bois de Sioulayre et près des fermes de Piquepoul,
Jouby et Naudy. Il s'établit sur un plateau autour des cotes NGF 136 - 137
limité vers le Nord-Ouest par un talus à faible pente long de 200 m à 300 m
qui constitue le passage à la basse terrasse (cote NGF 120 m ) . Sur le talus
affleurent les formations molassiques du substratum, parfois masqures par des
éboulis caillouteux.

• Près du château d'eau de Piquepoul on observe, à la fa-


veur de petites extractions récentes une coupe géologique type, qui sera
complétée pour sa partie inférieure par des sondages à la tarière :

0 à 0,5 m de limons surmontant 3 m de graviers rouges 0/80,


puis le substratum argilo-marneux ; la nappe d'eau de faible épaisseur est
entre 3 et 3,5 m à la base des graviers. En se déplaçant vers le bord de
la terrasse, les limons de surface disparaissent et la couche de graviers
est moins épaisse.

• Le site est à vocation rurale, en polyculture (vignes,


fruitiers, céréales ...) et petits bois et taillis. Quelques fermes en-
tourent la zone. On note quelques habitations récentes près du château
d'eau de Piquepoul. L'ensemble des habitations est desservi par un trian-
gle de chemins vicinaux.

• Compte tenu du volume recherché et de l'épaisseur de la


couche utile, l'extraction à son terme devrait couvrir 20 hectares environ.
Le terrain naturel serait descendu de 1 à 3 m du bord du talus vers l'inté-
rieur de la terrasse, ceci permettant d'obtenir une extraction à sec, puis-
que l'eau pourrait être amenée gravitairement vers la terrasse inférieure.
Seule la terre végétale constituera un dépôt à reprendre après extraction.
On pensera également à avoir des bords d'emprunt à pente très modérée.

• Dans ces conditions, la remise en état des sols ne nécessi-


tera qu'un minimum de réglage du fond d'emprunt, peut être une collecte des
eaux par fossés peu profonds t;t la remise en place de la terre végétale.

• La récupération du sol sera sans doute d'ordre agricole ;


on devra tenir compte des nouvelles conditions du sous-sol.
- 20 -

3.2 - SALCE VERT

La zone proposée et portée sur la carte jointe est ici rela-


tivement étendue parce qu'elle englobe deux possibilités d'emprunt que l'on
peut désigner par "Salcevert-est" et"Salcevert-échangeur" ; Salcevert-est
se situe à l'Est de la RN 20 tandis que Salcevert-échangeur est à l'Ouest
de l'échangeur dit de Montauban

3.2.1 - Salcevert-est

• Cet emprunt est implanté le long et à l'Est de la RN 20 là


ou la future autoroute croise cette voie, entre Lauzard et Salcevert, proche
également du chemin de La Grange. La topographie est plane avec une très fai-
ble pente vers le Nord.

• La coupe des terrains est trè.s différente au Nord et au Sud


de la zone ; en«effet, au Nord, les sols fins de couverture sont épais de 1
à 2 m et l'on se trouve dans les conditions de la graviere existante à 500 m
au Nord-Est en bord de voie ; au Sud par contre, les sols fins sont beaucoup
plus épais et des sondages indiquent 5 à 6 mètres d'argile avant d'atteindre
les sables et graviers qui eux ne sont pas épais ; la nappe au Nord se situe
vers 3 mètres (2 à 4 mètres) de profondeur tandis qu'au Sud, elle est généra-
lement captive sous la couverture. L'emprunt est donc géotechniquement beau-
coup plus intéressant dans sa partie nord où l'on supposera que la future ex-
traction sera recherchée.

Dans ces conditions, les sols fins de surface (limons et argi-


les) seront en principe hors d'eau.
- 21 -

• Le site est occupé par des prairies, des mats, de petits


bosquets et quelques vignes ; le long des deux routes on note des bâtiments
et un élevage porcin. Il s'agit donc d'un paysage rural avec occupation semi
industrielle en bord de route.

• Pour extraire les 400 000 m3 envisagés, une fosse de 6 à


10 hectares devra être creusée, constituant une excavation avec une tranche
d'eau de 2 à 5 mètres. Pour que l'emprunt reste à sec, on ne devrait pas
extraire plus de 2 à 3 mètres d1épaisseur, ce qui conduirait pour un maté-
riau de qualité médiocre à occuper une superficie d'environ 20 hectares ;
ceci, en dehors du fait que le sol récupéré aurait une valeur agricole moins
intéressante qu'à l'origine sur une surface notable, nous parait une opéra-
tion improbable pour diverses raisons.

• La remise en état des sols devrait donc concerner une ex-


cavation en eau ; on demandera un talutage à pente douce des berges et on
souhaitera qu'à son terme pour des raisons paysagères l'extraction laisse un
plan d'eau à contours souples, en évitant une géométrie trop rectiligne. On
pourra également prévoir de " * ¿aUàiLi de¿ llot&, doj> px.&4>qu' i
de¿ ci¿qu.&¿ [poan. cutvi u.i.ttKÁ.ziL'iWLnt dz¿ p¿age.¿) buzi d<L¿>
me.nt¿ d'¿ntíiít e.n vue. dz la m¿6 e. en valiu.fi da pay¿agz".. . , ceci
d'autant plus que le plan d'eau sera vu en Permanence par les usagers de la
R.N. et de l'autoroute.

• La situation près de ces voies limite beaucoup les utili-


sations possibles qui pourraient être soit une réserve d'eau pour l'indus-
trie ou pour l'agriculture, soit plus simplement un plan d'eau entouré de
végétation constituant un espace vert à l'état naturel.

Une clôture permettra d'éviter les décharges sauvages à crain


dre en bordure de route.

* Extrait du rapport B.R.G.M. "Dégradations nuisances et pollutions occasionnées


par l'exploitation des carrières" par M. Demander et J. Harmey
- 22 -

3.2.2 - Salcevert-échangeur

• L'emprunt est situé en bordure de l'autoroute et des voies


de raccordement à la RN 20 en direction de Montauban.

Les conditions topographiques et de terrain sont à peu près


celles de Salcevert-est, dans sa partie nord. On y trouve aussi de la poly-
culture et de rares friches ; le long du chemin de Bayssières, situé à peu
de distance au Nord de l'emprunt, on rencontre une série d'habitations avec
jardins.

• Les observations sur la remise en état et sur les utilisa-


tions possibles seront les mêmes que pour l'emprunt Salcevert-est ; on souli-
gnera en plus l'intérêt de rideaux d'arbres et bosquets qui avec un plan d'eau
d'aspect agréable, constitueraient une excellente coupure entre la zone habi-
tée du chemin de Bayssières et les voies de l'échangeur.

3.3 - NEGRET

• L'emprunt est situé en bordure est de la forêt de Montech,


entre les fermes Negret et Galabra. La topographie des lieux est à peu près
plate, autour de la cote NGF 104 m, avec quelques petites bosses.

• L'emprunt est établi sur les alluvions de la basse terras-


se, représentées ici par 0,5 - 1,0 m d'argiles et limons surmontant 5 à 6 m
(?) de grave argileuse ou limoneuse. L'ensemble repose sur le substratum mar-
no-argileux des formations molassiques. La nappe d'eau est rencontrée entr«
3-4 m de profondeur.

Le site est à vocation rurale avec une grande partie occupée


par de la prairie et des friches, le reste porte des cultures céréalières.
On note une seule ferme habitée aux environs de l'emprunt, qui est longé à
- 23 -

l'Est par un chemin vicinal.

• L'emprunt est prévu pour fournir 500 000 m , ce qui im-


plique une superficie d'extraction de 10 hectares si l'on extraie la tota-
lité de la couche d'alluvions.

« L'extraction 3e fera en fosse et conduira à la création


d'un plan d'eau avec une lame d'eau de 2 à 3 m d'épaisseur. Si l'on ne veut
pas laisser l'emprunt en eau, étant entendu que le remblaiement avec les sols
fins de tête n'est pas quantitativement possible, et que le remblaiement
avec des dépôts inertes provenant de l'extérieur parait aléatoire, il fau-
drait envisager d'extraire seulement hors d'eau soit sur 2 , 5 m environ en
occupant donc une superficie de l'ordre de 20 hectares. Cela sans doute
condamnerait l'emprunt.

• La remise en état des sols intéressera donc une excava-


tion en eau ; on demandera un talutage à pente douce des berges et on sou-
haitera des bordures à contours souples et la création de plages et d'ilôts
pour donner un aspect paysager à l'ensemble.

• On peut difficilement envisager que la Société conces-


sionnaire intégre le plan d'eau dans une aire de repos, puisque cela est
déjà programmé quelques kilomètres plus loin (Escatalens). Dans ces condi-
tions, le ou les propriétaires du sol pourraient s'orienter vers une utili-
sation de l'emprunt en réserve d'eau à des fins agricoles plutôt que vers
un étang de pêche ou un plan d'eau écologique qui nous parait très pénali-
sé par la proximité de l'autoroute. Envisager une pisciculture parait éga-
lement exclue car on ne pourrait vider périodiquement les bassins.

Dans tous les cas, si le plan d'eau n'est ni clôturé, ni


entretenu, ni surveillé, il s'en suivra la création d'un marais avec ro-
seaux et plantes aquatiques très propice à la décharge sauvage.
- 24 -

3.4 - ESCATALENS

• La société ASF a déjà fixé les objectifs et procédé aux


démarches nécessaires pour la préparation de cet emprunt. Une notice expli-
cative concernant cette extraction nous a été remise par SCETAUROUTT! ; nous
en reprenons ci-après l'essentiel.

• Localisation de l'emprunt

L'emprunt projeté se situe sur le territoire de la commune


d'Escatalens, à peu près au centre de gravité d'un tronçon limité par le
canal de Monteen à l'Est, la RN 658 et la voie ferrée Bordeaux-Sète à l'Ouest.
Il touche au emprises de l'autoroute par son extrémité nord, ce qui permet
l'acheminement des matériaux sur l'assiette de l'autoroute sans utiliser la
voirie publique.

• Site de l'emprunt

Les parcelles considérées étaient autrefois occupées par la


forêt dite d'Escatalens, maintenant déboisée. Les propriétaires actuels du
sol envisagent une remise en culture progressive (boisement, etc...), projets
dont la direction de l'Agriculture du Tarn et Garonne est saisie.

L'autoroute traverse 1'ex-forêt, la découpant en deux parties


de superficie équivalente. La construction de l'autoroute, ainsi que du réta-
blissement du CD 51 en passage supérieur et d'une aire de repos projetée coté
ouest, nécessite 10 à 12 hectares d'emprises.

Cette zone est donc en voie de restructuration complète.


- 25 -

Le site se trouve à environ 3 kilomètres des agglomérations


les plus proches (Lavilledieu, Escatalens, Saint-Porquier). Seules quelques
fermes ou habitations isolées se trouvent plus près.

Les nuisances sont donc réduites, ce qui permet d'envisager


sur place une aire de traitement (criblage, concassage) au cas où les maté-
riaux ne pourraient pas être utilisés à l'état brut.

® Géologie du site

Le site est sensiblement horizontal, les cotes t. n. variant


entre 94.5 et 96.0 NGF.

Le socle de molasses aquitaniennes est recouvert par 5 à 6 m


d'alluvions de la basse terrasse du Tarn.

Le terrain a été reconnu par une vingtaine de sondages à la


pelle mécanique, complétés par des essais de laboratoire. Ces investigations
ont permis de mettre en évidence la coupe moyenne de terrains suivante :

0 0,5 m : Terre végétale


0,5 - 1,5 m : Limon de couverture
1,5 - 2,5 m : Graves argileuses
2,5 - 5,5 m : Graves sableuses
5,5 : Marnes du substratum

Suivant la qualité des graves argileuses, en particulier


le pourcentage d'argile, l'épaisseur des terres de découverte sera donc
de 1,50 m ou légèrement supérieure.

L'épaisseur exploitable sera légèrement inférieure, ou égale à 4 m.

L'eau de la nappe se situe entre 3,5 à 4,5 m.


- 26 -

• Principe de l'exploitation

La carrière proprement dite aura une superficie de vingt cinq


hectares (2 5).

L'exploitation est prévue selon le schéma suivant :

1 - Les terres de découverte sont mises en dépôt provisoire.

2 - Au fur et à mesure, les formations graveleuses sont extraites et mises,

soit en oeuvre immédiatement, soit en dépôt avant traitement si leur


nature le justifie.

L'extraction se poursuit jusqu'au toit des marnes, c'est-à-


dire environ 1,50 à 2,00 m sous la nappe. Cette extraction est faite soit
dans l'eau à la dragline soit par rabattement de la nappe (pompage et re-
jet dans le ruisseau de Laronne).

3 - Sur les 2 5 ha, environ 7,5 ha (4 ha au Sud du CD 51,3,5 ha immédiatement


au Sud des emprises de l'autoroute) sont laissés ouverts et forment plans
d'eau.

4 - Le reste de la zone d'emprunt est remblayé jusqu'à une cote d'environ


moins deux mètres par rapport au terrain naturel, avec les matériaux
suivants, du bas vers le haut :

- produits de dessouchage provenant, soit des emprises de


l'autoroute, soit de la découverte de l'emprunt, soit éventuellement
d'autres provenances (0,50 m)
- 27 -

- terres de découvertes (2,50 m)

- terre végétale provenant du décapage de la zone d'emprunt


et des emprises de l'autoroute (0,50 m ) .

Ces zones en légère dépression peuvent ensuite être remises


en culture.

• Destination des plans d'eau

- Le plan d'eau situé au Nord est destiné à être incorporé


aux emprises de l'autoroute. Il fera partie intégrante de l'aire de repos
envisagée dont il constituera l'un des attraits, l'autre étant l'environnement
forestier. Cette aire, située à mi-distance entre les échangeurs de Montauban
et Castelsarrasin, pourra ainsi être une halte appréciée.

La S.A.S. F. assurera donc l'aménagement paysager et l'entre-


tien de ce plan d'eau.

- Le plan d'eau situé au Sud du CD 51 a été réservé sur la


suggestion de la direction départementale de l'Agriculture, en vue de cons-
tituer une réserve d'eau à usage agricole, dans une zone où des besoins peu-
vent se manifester.

- Dans les deux cas, Ll serait souhaitable que les plans


d'eau présentent des contours souples pour des raisons paysagères.
- 28 -

3.5 - LES PARCS

• L'emprunt est placé à 1,5 km au Nord du village de


St-Porquier. Il est établi à quelques centaines de mètres à l'Est du
canal latéral à la Garonne, entre le C.D. 14 et la ferme Courtinals.
La situation n'étant pas encore bien fixée nous étudions un site qui
est placé à cheval sur un talus assurant la liaison entre deux paliers
topographiques de la basse terrasse ; le palier inférieur est à la cote
NGF 90 m et le palier supérieur autour de 93 m avec un point haut à 95ra.
Dans la partie la plus raide, le talus a une pente de 4 %,

• Une ancienne extraction de petite taille, placée sur le


talus, et utilisée actuellement comme décharge publique par la commune
de St-Porquier, permet d'observer la coupe suivante : en tête, 1,5 -
2,00 m de limon, puis 2,0 - 2,5 m de grave (0/20 - 30) ; l'eau était
à 4,00 m du sol lors de notre passage.

Les informations issues des sondages réalisées dans le sec-


teur peuvent être synthétisées de la manière suivante :

- la couche d'alluvions est supérieure à 6 m et sans doute


inférieure ou égale à 10 m.

- les sols fins de tête (limons) ont entre 1,5 et 3,5 m


d'épaisseur.

- l'eau se situe à 4,5 - 5,0 m de profondeur dans le palier


supérieur et plus proche de la surface, autour de 3,5 m,
dans le palier inférieur.
- 29 -

• Le site est à vocation rurale avec des cultures céréalières


et notamment le mats, quelques vergers, de la vigne et des prairies en pe-
tites parcelles. On note une ferme au Nord de la zone et un cordon discon-
tinu d'habitations en bordure du C.D. 14.

• L'emprunt est prévu pour fournir 210 000 m . Comme il ne


nous parait pas souhaitable de multiplier les extractions avec plan d'eau,
dont l'utilisation ultérieure est difficile à trouver, on pourrait envi-
sager ici d'effectuer un emprunt à sec en se plaçant sur le palier supé-
rieur de la basse terrasse, car la nappe d'eau y est plus profonde que
sur le palier inférieur. Dans ces conditions, le niveau d'eau moyen étant
établi autour de 4,5 m de profondeur, on aurait 3,5 m de matériau à extrai-
re, en décomptant 0,50 m de terre végétale +0,50 m de garde par rapport
au niveau de la nappe. L'emprunt couvri rai t alors 6 hectares.

Si pour diverses raisons, cette solution ne peut être retenue,


on s'orientera vers un emprunt en fosse avec l'eau entre 3,0 et 5 m du sol
suivant la localisation de l'extraction. Cet emprunt aurait environ 3 hec-
tares pour 7 m de matériau à extraire,

• Si l'emprunt est envisagé à sec, la remise en état des sols


nécessitera un minimum de réglage du fond d'emprunt et la remise en place de
la terre végétale ; si l'emprunt laisse un plan d'eau, on n'oubliera pas de
taluter les bords de l'extraction avec une pente très modérée tout en souhai-
tant que l'emprunt soit réalisé avec des contours souples pour des raisons
paysagères.

• Dans le cas d'un emprunt à sec le sol sera récupéré à


des fins agricoles ; dans le cas d'un emprunt en eau, l'utilisation en
réserve d'eau pour l'agriculture peut être envisagée, bien qu'il y ait
déjà le canal latéral à la Garonne pour satisfaire cette demande.
- 30 -

3.6 - MALIAURENS

• L'emprunt est situé 4 km à l'Est de Castelsarrasin, en


bordure de la voie SNCF, près du lieu-dit "Fourrières Hautes". Il s'éta-
blit dans une vaste plaine ouverte, près de la décharge publique de Cas-
telsarrasin utilisant une ancienne ballastière SNCF, vers la cote 91 NGF.

• La coupe géologique synthétique de l'emprunt est la sui-


vante : 1 à 4 m de sols fins surmontant 4 à 5 m de grave. La nappe d'eau est
rencontrée entre 3,0 et 5,0 m de profondeur.

• Le site est à vocation rurale avec cultures céréalières


et prairies, quelques lopins de vignes et un petit bois autour de la ballas-
tière SNCF. On note quelques habitations récentes à proximité de la zone
d'emprunt, notamment le long du chemin vicinal qui longe la zone vers le
Nord.

• En préalable à l'analyse des conditions d'extraction,


on admettra que la pollution des eaux de la nappe par la décharge publique
existante exclue pratiquement de concevoir un plan d'eau utilisable après
extraction de l'emprunt. Dans ces conditions on devrait prévoir dès à pré-
sent un remblaiement partiel de la fouille pour une mise hors d'eau. Ce
remblaiement pourrait être obtenu partiellement par les sols fins de re-
couvrement qui devraient être tous mis en dépôt. Si l'on admet, en ordre
de grandeur, 2,5 m de sols fins, 4,5 m de grave et l'eau à 3,5 m, l'em-
prunt couvrirait 4 hectares pour un volume recherché de 150 000 m3. On de-
vrait donc remblayer sur 4,0 m (3,5 m d'eau + garde de 0,5 m) d'où un dé-
ficit en remblai inerte de 1,5 m. Pour mener à bien l'opération, il faudrait
trouver un complément d'environ 40 000 m3 de déchets inertes.
- 31 -

• L'emprunt étant laissé en fosse, à environ 2 m sous le


terrain naturel, on n'oubliera pas de taluter les bords d'emprunts avec des
pentes très modérées.

• La récupération du sol pourra être agricole avec par


exemple une plantation de peupliers.

3.7 - GANDALOU

• L'emprunt est à 3 km au Nord de Castelsarrasin, à l'Ouest


du lieu-dit "Gandalou". Il est établi sur le palier inférieur de la basse
terrasse, en faible pente, entre les cotes NGF 75 m et 70 m et vient à sa
limite nord à proximité du talus qui sépare la basse terrasse de la basse
plaine.

• Nous possédons trop peu d'indications géologiques sur le


site pour donner une coupe. On admettra simplement une épaisseur d'alluvions
de 5 m.

• La zone d'emprunt est à vocation agricole avec prairies


et cultures céréalières. On note une seule ferme habitée dans les environs,
l'emprunt est bordé par deux chemins vicinaux.

• II est prévu d'extraire 430 000 m3, ce qui représente un


emprunt de 8 - 9 hectares pour une épaisseur de 5 m de matériaux. Il est
à noter que la zone d'extraction se situe au plus près à 1,5 km de l'auto-
route et qu'il sera donc nécessaire de créer une piste d'accès temporaire
relativement longue pour l'acheminement des matériaux.
- 32 -

Compte tenu de la topographie l'extraction se fera en fosse,


mais les eaux de la nappe pourront sans doute être évacuées gravitairement
vers le ruisseau de Millole en plaçant l'exutoire dans la partie nord-ouest
de l'emprunt. On aura donc un emprunt à sec, où on laissera les bords
d'emprunts avec des pentes douces.

• La remise en état des sols nécessitera un minimum de réglage


du fond d'emprunt, la collecte des eaux par des fossés de drainage et la re-
mise en place de la terre végétale.

• Le sol récupéré à des fins agricoles pourrait faire l'objet


dans la partie amont de l'emprunt de cultures céréalières par exemple et
dans la partie aval plus humide, d'une plantation de peupliers qui est un
investissement très valable en matière de boisement.
- 33 -

4 - CONCLUSIONS

Sur les 35 km du tracé de l'autoroute A-61 entre Pompignan


et Castelsarrasin, sept zones d'emprunts ont été étudiées ; elles représen-
tent chacune des superficies comprises entre 4 et 25 hectares pour des cu-
batures recherchées de 150 000 à 500 000 m3.

Compte tenu des besoins nécessaires de l'autoroute en ma-


tériaux et des ressources possibles, les zones d'emprunt devraient être to-
lérées, car elles sont placées dans des sites où les nuisances et contrain-
tes de tous ordres qu'elles engendrent sont assez faibles.

On a mis en évidence que, en dehors des remises en état ré-


glementaires des extractions, les aménagements ou réaménagements éventuels
ne peuvent, sauf exception, être demandés à la Société Maître d'Ouvrage de
1'Autoroute.

Par ailleurs, il faut remarquer que la récupération et l'uti-


lisation du site après l'extraction sont plus ou moins aisées d'un emprunt
à l'autre ; le problème sera d'éviter autant que possible de laisser des
excavations en eau, car on ne sait trop quelle utilisation ultérieure il
pourrait en être fait. Ainsi parmi les cas étudiés, on distingue :

- deux emprunts à sec (Naudy et Gandalou) qui ne poseront pas


de problèmes majeurs avec une récupération agricole du sol.

un emprunt (Les Parcs) qu'il serait souhaitable d'effectuer


à sec plutôt qu'en eau, en augmentant la superficie d'extrac-
tion, afin de récupérer le sol pour l'agriculture.

- un emprunt (Mallaurens) où il est techniquement souhaitable de


ne pas laisser la nappe d'eau à vif (pollution) et où, sous ré-
serve d'un complément de remblai inerte à trouver, il est pos-
sible de récupérer le sol pour l'agriculture.
- 34 -

un emprunt (Escatalens) qui fait l'objet d'une restructura-


tion de site par la Société A.s. F. avec aire de repos et
plans d'eau, donc sans problème de récupération,

enfin, deux emprunts en eau (Negret et Salcevert), dont l'utili-


sation avec réinsertion dans le site demeure en suspens. On a
proposé soit une réserve d'eau à usage agricole ou industriel
soit un plan d'eau à caractère paysager. On notera que le pro-
blème d'environnement se posera de façon plus sensible à Negret
qu'à Salcevert car le site de Salcevert sera par ailleurs (auto-
route, RN 20, échangeur ...) très occupé.

J. Robert J. Galharague
Ingénieur géologue ENSC Ingénieur géologue
Laboratoire régional de l'Équipement Service géologique régional

de Toulouse Midi-Pyrénées

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