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Projet ERRUISSOL - FUSAGx

SERVICE PUBLIC DE WALLONIE


DIRECTION GENERALE OPERATIONNELLE AGRICULTURE, RESSOURCES
NATURELLES ET ENVIRONNEMENT
DEPARTEMENT DE LA RURALITE ET DES COURS D’EAU NON NAVIGUABLE
DIRECTION DU DEVELOPPEMENT RURAL

- Projet ERRUISSOL -
Cartographie numérique des zones à
risque de ruissellement et d’érosion
des sols en Région wallonne
Rapport final
09/05-12/08

Sous la Direction scientifique de


Prof. S. Dautrebande Gestionnaire :
Dr A. Degré Pr M.-F. Destain
Attachés de Projet : Contributions :
Ir A. Smoos Ir F. Colard, Ir F. Collette
Ir P. Demarcin

Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques (FUSAGx)


Hydrologie & Hydraulique agricole - Génie rural & environnemental
Passage des Déportés, 2 ; B-5030 Gembloux (Belgique)
Tél. : +32(0) 81 62.21.87 ; Fax : +32(0) 81 62.21.81
Email : degre.a@fsagx.ac.be
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Table des matières


1. Introduction.......................................................................................................................1
2. Modèle numérique de terrain et cartographie des pentes des parcelles agricoles ..........2
2.1. Résolution du MNT ou taille du pixel ........................................................................2
2.2. Complétude des données par identification automatique des masques ..................3
2.2.1. Méthode............................................................................................................3
2.2.2. Résultats...........................................................................................................4
2.3. Intégration des données d’altitude « levé laser » aux données issues du PICC ......8
2.3.1. Méthodologie d’extraction des données altimétriques ......................................8
2.3.2. Résultat.............................................................................................................8
2.4. Qualité du MNT ......................................................................................................11
2.4.1. Méthodologie ..................................................................................................11
2.4.2. Résultats.........................................................................................................11
2.5. Conclusion :............................................................................................................12
3. Cartographie des zones à risque d’érosion hydrique diffuse..........................................15
3.1. Méthodologie ..........................................................................................................15
3.1.1. Érosivité de la pluie.........................................................................................15
3.1.2. Érodibilité du sol .............................................................................................16
3.1.3. Traitement de la base de données AARDEWERK .........................................18
3.1.4. Résultats.........................................................................................................19
3.1.5. Limites de la détermination de l’érodibilité......................................................20
3.1.6. Facteur topographique....................................................................................21
3.1.7. Facteur cultural ...............................................................................................22
3.1.8. Facteur d’aménagement anti-érosif ................................................................22
3.2. Résultats.................................................................................................................23
4. Cartographie des zones à risque de ruissellement concentré........................................28
4.1. Méthodologie ..........................................................................................................28
4.1.1. Création d’un MNT – Axes..............................................................................29
4.1.2. « Enfoncement » du réseau hydrographique..................................................30
5. Cartographie des zones à risque de ruissellement diffus...............................................35
5.1. Méthodologie : ........................................................................................................35
5.1.1. Groupes hydrologiques de sols ......................................................................36
5.1.2. Incidence de l’occupation du sol sur la valeur du paramètre de rétention « S ».
........................................................................................................................41
5.1.3. Incidence de la pente sur la valeur du paramètre de rétention « S » .............42
5.1.4. Incidence de l’humidité initiale sur la valeur du paramètre « S »....................42
5.2. Résultats.................................................................................................................42
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6. Méthodologie d’estimation de l’érosion hydrique actuelle ..............................................46


6.1. Détermination du facteur LS ...................................................................................46
6.1.1. Méthodologie « Foster and Wischmeier » ......................................................47
6.1.2. Réalisation ......................................................................................................48
6.1.3. Conclusion ......................................................................................................51
6.2. Détermination du facteur C.....................................................................................51
6.2.1. Méthodologie ..................................................................................................51
6.2.2. Résultat...........................................................................................................52
6.2.3. Conclusion ......................................................................................................52
7. Conclusion finale ............................................................................................................53
8. Bibliographie...................................................................................................................54
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1. Introduction

Le Projet de Cartographie Numérique des Risques d’Erosion et de Ruissellement en


Wallonie (ERRUISSOL) vise à constituer une base de données cartographique et numérique
relative aux risques d’érosion et de ruissellement sur l'entièreté du territoire wallon, à
l'intégrer dans un Système d'information géographique et à la mettre à jour et en valeur au
sein de la Région wallonne.
De 2001 à 2003, la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux
(FUSAGx) a mis au point pour le compte de la Direction générale de l’Agriculture (DGA) une
méthode de cartographie des zones à risque de ruissellement et d’érosion en Région
wallonne ( Convention « Erosion 243 ») ; l’étude méthodologique est basée sur des concepts
éprouvés de modélisation hydrologique et sur l’utilisation intégrée du modèle numérique de
terrain, de l’occupation du sol, des types de sol et des réseaux hydrographique et routier.
Cette étude, conduite sur trois petits bassins versants pilotes de La Lasne, de La Blanche et
de l’entité de Dinant, a abouti à une cartographie des zones à risque d’érosion hydrique
diffuse, des zones à risque de ruissellement diffus et des zones à risque de ruissellement
concentré.
Les objectifs de la présente recherche sont les suivants :
- Cartographie des pentes des parcelles agricoles dans le cadre des exigences
réglementaires en matière de bonnes conditions agricoles (lutte contre l’érosion des
sols) (cf. chapitre 2).
- Cartographie des zones à risque d’érosion hydrique diffuse sur l’ensemble du territoire
wallon (cf. chapitre 3).
- Cartographie des zones à risque de ruissellement diffus sur l’ensemble du territoire
wallon (cf. chapitre 4).
- Cartographie des zones à risque de ruissellement concentré (que ce soit avec ou sans
risque de coulées boueuses) sur l’ensemble du territoire wallon (cf. chapitre 5).
- Mise au point de la méthodologie d’estimation de l’érosion actuelle (cf. chapitre 6).
Les données nécessaires à ces cartographies sont disponibles, produites et/ou acquises par
les services de la Région Wallonne, pour le territoire wallon.
La DGA a mis notamment en œuvre la Carte Numérique des Sols, carte décrivant les
caractéristiques pédologiques des sols de Wallonie. De plus, la DGA est informée et contrôle
annuellement l’utilisation du sol des exploitations agricoles. Ces données, vectorielles et
images, sont des outils précieux pour la mise au point et la validation des cartographies des
zones à risque de ruissellement et d’érosion en Région wallonne.
La démarche développée dans le présent projet se veut pragmatique et n’a pas pour
ambition de procéder à une nouvelle récolte systématique de données.
Les cartographies produites répondent au mieux aux préoccupations et aux besoins actuels
des différents gestionnaires de l’espace au niveau régional.
La présente convention s’inscrit dans le cadre de la réduction des risques d’inondation et de
colluvionnement1 et s’inscrit également dans le cadre du Plan P.Lu.I.E.S.2 du Gouvernement
Wallon.

1
Programme 19.02 – Gestion de l’Espace rural – Budget 2005 du Ministère de la Région wallonne
2
AGW 09.01.03

1
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2. Modèle numérique de terrain et cartographie des pentes


des parcelles agricoles

L’inventaire des données altimétriques disponibles en Région wallonne conduit à


sélectionner les données suivantes pour la réalisation du modèle numérique de terrain
(MNT) en vue de la cartographie des pentes :
- Les points numériques de terrain du Projet Informatique de Cartographie
Continue (PICC – DGO2, SPW), dont l'échelle est le 1/1.000 et dont la
distance entre les points de mesure est en général de 50 mètres (« type »
185, cf. tableau 1) ;
- les données numériques « point » du Digital terrain model (DTM) 1/10.000 de
l’Institut Géographique National (IGN) dont la distance entre points est de 20
mètres ;
- les altitudes au sol issues du dernier écho laser du MNT des cours d’eau de
première catégorie navigables et non-navigables dont la densité est d’un point
tous les mètres.
L’outil TopoToRaster de Spatial Analyst 9.1 (ArcGIS 9.1) est utilisé pour l’interpolation du
MNT. Cet outil, qui permet de produire un MNT « hydrologiquement correct » est basé sur le
programme créé par Hutchinson (1988,1989). Cette méthode consiste en une interpolation
itérative par différences finies (« iterative finite difference interpolation technique ») qui
présente les avantages de l’interpolation locale (par exemple : IDW – Inverse Distance
Weighting) sur une superficie très étendue.
Le choix de la résolution du MNT dépend des données altimétriques entrant dans la
confection de celui-ci, il est discuté au paragraphe 2.1.
En raison de la meilleure précision des données numériques du PICC, celles-ci sont utilisées
préférentiellement aux données IGN3. Cependant, la cartographie PICC possède des zones
d’absence de données altimétriques appelées « trous » généralement situées au droit de
zones boisées. Il est donc indispensable de compléter le manque d’information altimétrique
de ces zones par d’autres données, c’est la complétude des données PICC par les données
IGN (cf. paragraphe 2.2).
L’intérêt de l’intégration des données d’altitude issues du relevé laser dans l’élaboration du
MNT 1/10.000 est discuté au paragraphe 2.3.
Enfin, la qualité altimétrique du MNT est estimée sur base d’un échantillonnage de points
altimétriques levés sur le terrain et présenté dans le paragraphe 2.4.

2.1. Résolution du MNT ou taille du pixel

La résolution d’un raster est exprimée par la surface au sol représentée par ses cellules. Une
cellule, communément connue sous le nom de Pixel, est l'entité spatiale fondamentale dans
un raster (Gatrell, 1991 ; DeMers, 2001).

3
PICC : échelle 1/1000ème ; IGN : échelle 1/10000ème.

2
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Selon Hengl (2006), la dimension d’un pixel en fonction de la distance entre les points de
données peut être déterminée par la formule suivante :

A
p = 0,25 ×
N

où p est la dimension du pixel en mètres, A est la superficie de la zone étudiée en mètres


carrés et N le nombre d’observations qui constituent les données d’entrée. Les points de
niveau de terrain du PICC étant en moyenne distants les uns des autres de 50 m, la taille du
pixel devrait être de 11,9 m de côté.
Cependant, en plus des points niveau de terrain, tous les objets du PICC possédant une
valeur d’altitude au sol sont exploités dans ERRUISSOL (cf. tableau 1). Ils permettent
d’augmenter la densité de points et contribuent à une amélioration du MNT.
Considérant l’utilisation de ces données et la volonté d’avoir une valeur entière, la dimension
unitaire des pixels constituants les MNT est fixée à 10 m par 10 m.

Tableau 1- Liste des données numériques du PICC en format


« point » utilisées pour la génération du MNT.
type Description
112 Niveau haut des berges (rivière, fleuve, canal, ruisseau)
180 bas talus
182 haut talus
185 point de niveau de terrain
186 falaise pied
187 falaise haut
751 limites parcellaires

2.2. Complétude des données par identification automatique des


masques

2.2.1. Méthode

Une méthode d’utilisation complémentaire des données PICC et IGN est mise au point pour
compléter les zones d’absence d’informations altimétriques du PICC. Cette méthode
nécessite l’identification de l’ensemble des zones de « trous » du PICC en vue de les utiliser
comme masque d’extraction d’information IGN. Dans un premier temps, ces masques sont
acquis par digitalisation et les résultats obtenus permettent de conclure à une amélioration
qualitative estimée sur base visuelle, de la précision des pentes calculées au niveau de ces
masques.
Afin de limiter le risque d’erreur inhérent à une identification et digitalisation manuelles, une
technique de détection automatique des « trous » est développée.

3
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

La technique consiste en trois étapes :


- conversion de l’ensemble des points d’altimétrie du PICC en un raster. Ce raster donne
une image binaire de valeur 0 ou 1 selon que le pixel correspond ou non à un point
d’altimétrie connu ;
- application de deux filtres au niveau de ce raster afin d’isoler des zones dont la
distance par rapport au point d’altimétrie connu le plus proche est supérieure à 20 m et
dont la superficie est supérieure à 2500 m² ;
- optimalisation de la quantité d’information extraite de l’IGN permettant de compléter les
données du PICC
Les valeurs de 2500 m² et de 20 m comme superficie et distance minimum ont été
déterminées comme suit. Les points numériques de terrain du PICC sont situés aux nœuds
d’une grille à maille carrée dont la dimension unitaire moyenne est de 50 m. Il en résulte que
le plus petit espace non considéré comme « trou » de données est l’espace délimité par les
4 points d’une maille dont la superficie est en moyenne de 2500 m². Un filtre de dimension 6
x 6 pixels (soit 60 x 60 m) est appliqué sur le raster afin d’identifier ces « trous ». La distance
entre un point d’altimétrie du PICC et le côté le plus proche d’un pixel appartenant à un
« trou » est au minimum de 20 m.
La dernière étape vise à optimiser la quantité d’information extraite de l’IGN pour compléter
les données du PICC. Pour ce faire, une zone tampon (buffer) de 10 m est créée autour des
zones identifiées comme trous afin de les élargir et de réduire à 10 m la distance minimum
séparant les masques des points du PICC, soit la taille d’un pixel.
Le résultat de cette technique est un ensemble de polygones pouvant être utilisés comme
masque d’extraction d’information au niveau des zones pour lesquelles le PICC ne présente
pas de données altimétriques (cf. figure 1).

2.2.2. Résultats

En comparaison avec les pentes extraites des seules données du PICC (cf. figure 2 et 4), on
constate qualitativement que la technique développée conduit à une amélioration de la
précision des pentes au niveau de ces zones de trous (cf. figures 3 et 5).

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Figure 1 – Masque obtenu par détection automatique des « trous ».

5
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Figure 2 – Zone d’absence de données PICC sans complétude par les données de l’IGN au
niveau du masque.

Figure 3 – Zone d’absence de données PICC avec complétude par les données de l’IGN au
niveau du masque.

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Figure 4 - Zone d’absence de données PICC sans complétude par les données de l’IGN au
niveau du masque.

Figure 5 – Zone d’absence de données PICC avec complétude par les données de l’IGN au
niveau du masque.

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2.3. Intégration des données d’altitude « levé laser » aux données


issues du PICC

Il est constaté que la densité de points disponibles dans le PICC et l’IGN ne permet pas de
situer avec exactitude les lignes de rupture de pente. En outre les zones de fortes pentes
semblent s’étendre trop loin sur les plateaux et dans les vallées (cf. figure 7). L’intégration
des données issues des levés laser est réalisée pour pallier ces constats au niveau de
vallées.
Les données d’altitudes Laser se présentent sous la forme de deux rasters de maille 1 x 1 m.
Le premier raster reprend les altitudes issues du premier écho laser et donc les altitudes au
sommet de la végétation. Le deuxième raster reprend les altitudes au sol issues du dernier
écho laser. Au sol, signifie en fait sur la première surface solide rencontrée, il y a donc les
altitudes au sol et les altitudes aux sommets de toutes les structures artificielles en dur, à
savoir essentiellement les bâtiments.
Pour permettre d’utiliser les données altimétriques du levé « laser », il est nécessaire
d’éliminer les points hors sol correspondant aux bâtis, haies, …

2.3.1. Méthodologie d’extraction des données altimétriques

L’extraction des points hors sol, se fait par différence d’altitude d’un point par rapport à ses
voisins directs.
Différentes opérations sont nécessaires pour obtenir une couverture de points uniquement
composée de points au sol :
- Pour chaque pixel, détermination de l’altitude minimum sur un carré de 3x3 pixels.
- Calcul de la différence d’altitude entre l’altitude réelle du pixel et le minimum calculé.
- Sur le raster d’altitude, attribution d’une valeur de NoData à tous les pixels où la
différence d’altitude est significative. Les autres pixels gardent leur valeur d’altitude.
- Généralisation de la valeur de NoData aux pixels situés dans les zones d’aire limitée
et entourées de pixel de valeur de NoData. Ce qui correspond, dans la majorité des
cas, aux bâtiments. Cette opération est réalisée de manière semi-automatique,
l’opérateur devant définir la valeur seuil d’aire, en dessous de laquelle le NoData est
généralisé.
- Conversion du raster en une couverture de points, ceux-ci correspondant aux points
d’altitude réellement au sol.
Cette couverture de points sera utilisée par substitution des données d’altitudes du PICC
et/ou de l’IGN pour l’élaboration du nouveau MNT et in fine de la carte des pentes.

2.3.2. Résultat

Sur la figure 6, on observe la superposition du fond IGN et d’une couverture de polygone


réalisée au départ des zones où sont éliminés les points d’altitude. On peut constater que
l’ensemble des bâtiments du fond IGN est repris par la couverture de polygones, ce qui tend
à prouver que la méthode d’élimination des points hors sol est satisfaisante.

8
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Il est à noter qu’un certain nombre de points réellement au sol sont également retirés, par
exemple des points situés aux endroits de très forte pente comme le long de berges ou de
fossés ou d’arbres. Mais au vu de la méthode de travail, de la densité de point restante et du
résultat final, cette perte d’information est jugée acceptable.
La figure 8 reprise ci-dessous, présente la carte des pentes issues du MNT réalisé par
combinaison des données d’altitudes du PICC et des données d’altitudes du Laser après
élimination des points hors sol. Le résultat dans les zones de rupture de pente est à
comparer avec celui obtenu à la figure 7.

Figure 6 – Superposition du fond IGN et des zones à extraire du relevé laser.

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Zones
d’extension
des fortes
pentes

Figure 7 – Cartographie des pentes à partir des données du PICC et illustration de l’extension
des zones de fortes pentes sur les vallées et plateaux.

Figure 8 – Cartographie des pentes par complément des données PICC via les données laser
au niveau des plaines des cours d’eau de première catégorie.

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2.4. Qualité du MNT

La qualité altimétrique du MNT en terre agricole est quantifiée sur base de points de
contrôles relevés par l’administration de l’agriculture4.

2.4.1. Méthodologie

La méthodologie retenue est la suivante :


- dans chaque planche IGN, une demi-planchette IGN est choisie aléatoirement ;
- dans chaque demi-planchette IGN choisie, un échantillonnage aléatoire d’une maille
(500 X 500 m) est réalisé. Dans les mailles échantillonnées, un transect (500 m de
long avec 1 point de mesure altimétrique tous les 100 m) est réalisé. La maille n’est
considérée comme « valide » que si elle possède 75 % de sa superficie recouverte par
le parcellaire du SIGEC5. Le nombre de mailles ou de transects dépend de la
concentration (ou densité) en mailles « valides » par planche IGN. Pour exemple, le
nombre de transects (ou de mailles) dans la planche 37 (plaine de l’Escaut) est
beaucoup plus grand que le nombre de transects dans la planche 64 totalement située
en Ardenne. Un seuil minimal de 3 échantillons est fixé par planche pour obtenir assez
de données dans les zones de frontières ;
- enfin, l’orientation du transect est définie aléatoirement par rapport au nord et selon
un pas d’angle de 10°.

2.4.2. Résultats

Suite au traitement statistique, nous avons pu quantifier l’incertitude (RMSE6), l’imprécision


(variance de l’erreur signée) et l’inexactitude (erreur signée moyenne). L’erreur signée étant
l’écart entre l’altitude du MNT et l’altitude mesurée.
Les valeurs sont les suivantes :
- RMSE = 0,8 m
- Variance de l’erreur signée = 0,7 m²
- Erreur signée moyenne = 0,2 m
En conclusion, le MNT ERRUISSOL est considéré valide.

4
Nous tenons à remercier Philippe Nemry, Directeur de la Direction des Contrôles, et Francis Debled,
Directeur de la Direction de l’Aménagement Foncier Rural, pour leur aide.
5
SIGEC : Système Intégré de Gestion et de Contrôle, il reprend le numéro d’agriculteur et le numéro
de parcelle agricole. Il repose sur 3 piliers de contrôle : le producteur, les surfaces (système
d’indentification du parcellaire) et les animaux (système SANITEL) (rapport d’activité 2004, DGA).
n

∑ (Valeur observée − Valeur estimée)


2

6
RMSE : Root Mean Squared Error RMSE = i =1
où n est
n
le nombre d’observations.

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2.5. Conclusion :

La cartographie des pentes des terres agricoles est réalisée sur l’ensemble du territoire
wallon avec les meilleures données altimétriques disponibles actuellement (cf. figure 9).
Les pentes sont obtenues à partir de la fonction Slope de Spatial Analyst 9.1 (ArcGIS 9.1)
qui calcule la pente d’un pixel en fonction de l’altitude des 8 pixels voisins (fenêtre d’analyse
3 X 3).
La figure 10 présente le MNT sur l’ensemble du territoire wallon et la figure 11 illustre les
pentes regroupées en 7 classes :
- 0 ≤ pente ≤ 3 %,
- 3 < pente ≤ 5 %,
- 5 < pente ≤ 7 %,
- 7 < pente ≤ 10 %,
- 10 < pente ≤ 15 et
- pente > 15 %).
Les deux dernières classes font référence au « Programme de Gestion durable de l’Azote en
Agriculture PGDA7 » et à la conditionnalité en matière de risque d’érosion ou de pertes en
terre (bonnes conditions agricoles et environnementales8).

7 Directive européenne 91/676/CEE et sa transposition en droit wallon : AGW 15.02.07 (MB 07.03.07)
8 AGW 22.06.06 fixant les lignes directrices de la conditionnalité prévue par l'article 27 de l'AGW
23.02.06 mettant en place les régimes de soutien direct dans le cadre de la Politique
Agricole Commune (MB 10.08.06).

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Figure 9 – Organigramme de réalisation de la cartographie des pentes (Dautrebande S., Smoos


A. et Collette F., 2006).

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Figure 10 – Modèle numérique de terrain (disponible en A3 en annexe 1).

Figure 11 – Carte des pentes en 7 classes (disponible en A3 en annexe 1).

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3. Cartographie des zones à risque d’érosion hydrique


diffuse

La cartographie des zones à risque d’érosion hydrique diffuse est basée sur l’équation
universelle de perte en sol (USLE) qui définit la perte en sol moyenne annuelle sur base de 5
paramètres.
Le risque est déterminé en fonction d’un seuil de perte en sol considéré « acceptable » et
d’une occupation du sol.

3.1. Méthodologie

Les cartes sont basées sur l’équation universelle de perte en sol (USLE, Wischmeier and
Smith, 1978) qui définit la perte en sol moyenne annuelle A [t/ha.an] selon :
A = R.K .C.LS .P

MJ .mm
avec, R : l’érosivité de la pluie [ ],
ha.h.an
t.ha.h
K : l’érodibilité du sol [ ],
ha.MJ .mm
C : le facteur représentatif de la couverture du sol [ ],
LS : le facteur topographique [ ],
P : le facteur d’aménagement anti-érosif [ ].

3.1.1. Érosivité de la pluie

L’érosivité de la pluie combine l’effet du ruissellement et l’effet splash de la goutte de pluie.


L’érosivité de la pluie est obtenue selon les moyennes pluviométriques établies de 1976 à
20059 réalisées à partir d’une application créée au sein de l’Unité d’Hydrologie et
Hydraulique agricole de la FUSAGx pour la réalisation de moyenne pluviométrique annuelle
suivant une répartition spatiale et temporelle des données pluviométriques par polygones de
Thiessen (Dautrebande et Deglin, 2000).
L’érosivité de la pluie est calculée sur base de l’expression proposée par Bollinne et al.
(1980) pour nos régions :
R = 9,81.(0,27.PL − 160)

où PL est la pluie moyenne annuelle [mm].

9
Une convention d’utilisation des données pluviométriques de l’IRM et de la DGO2 a été accordée à
la convention ERRUISSOL pour cette période.

15
Projet ERRUISSOL - FUSAGx
La carte de l’érosivité de la pluie est présentée en figure 12.

Figure 12 : Erosivité de la pluie pour la période 1976-2005 (Dautrebande et Deglin, 2000).

3.1.2. Érodibilité du sol

L’érodibilité du sol est la sensibilité du sol à l’érosion. Dans l’équation de Wischmeier, elle est
reprise sous le facteur ou l’indice K, qui dépend de quatre paramètres : la texture
(pourcentage de limon + sable fin et pourcentage de sable compris entre 0,1 et 0,2 mm), le
pourcentage de matière organique, la structure du sol et la perméabilité (Wischmeier et al.,
1971).
Le facteur K de l’USLE (Universal Soil Loss Equation) est obtenu à partir d’un abaque
(Wischmeier et al., 1971) (cf. figure 13), également disponible sous forme d’une équation
pour les sols dont le pourcentage de limon + sable très fin est inférieur à 70 % (Wischmeier
and Smith, 1978).

K = 0,1317 . 2,1 . M 1,14 . (12 − a) + 3,25 . (b − 2) + 2,5 . (c − 3)


t.ha.h
Avec K : l’érodibilité du sol [ ];
ha.MJ .mm
M = (pourcentage de limon + sable très fin) . (100 – pourcentage d’argile) ;
a : le pourcentage de matière organique ;
b : le code de structure (1 à 4, cf. figure 13) ;
c : la classe de perméabilité (1 à 6, cf. figure 13).

16
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Figure 13– Nomogramme de l’érodibilité du sol (Wischmeier et al., 1971).

Au vu du manque de données relatives à la structure du sol en Région wallonne, le calcul de


l’érodibilité est réalisé jusqu’à l’obtention de la première estimation du K (cf. figure 13)
fonction des pourcentages de texture et du pourcentage de matière organique.
Concernant ce dernier paramètre, il a été choisi, suite à l’analyse des données ReQuaSUD
(Colinet et al., 2005), d’attribuer la valeur moyenne des teneurs en carbone organique total
enregistrées en régions agricoles de grandes cultures, soit 1,4 %, pour le calcul de
l’érodibilité du sol. Cette valeur peut être considérée comme représentative à terme de toute
parcelle susceptible d’être mise en culture en Région wallonne. En effet, Il est connu de
longue date que lorsqu’une forêt ou prairie est mise en culture, son taux de carbone
organique diminue rapidement.
Les textures proviennent de la base de données AARDEWERK qui contient la totalité des
données analytiques des profils de la carte des sols belges, soit un peu plus de 6 300,
répartis sur l’entièreté de la Région wallonne, avec leurs coordonnées Lambert belge 1972
approximatives (erreur moyenne résiduelle de 50,25 m selon Leroy et al. (2000) cité par
Legrain10).
Sur les bases précitées, il est apparu à l’analyse la tendance observée d’une teneur en argile
croissante de la Moyenne Belgique vers le Condroz, les Fagnes, la Famenne puis l’Ardenne.
La valeur du paramètre K a donc été modulée sur une base spatialisée.

10
Base de données adaptée par Ir Xavier Legrain (2005) dans le cadre de l’Étude de faisabilité de la
phase révision partielle du Projet de Cartographie Numérique des Sols de Wallonie (PCNSW) pour la
DGARNE –SPW (merci à Xavier Legrain pour la mise à disposition de cette base de données).

17
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

3.1.3. Traitement de la base de données AARDEWERK

Des valeurs apparaissant comme aberrantes ont été éliminées (par exemple lorsque la
somme des 3 fractions texturales est inférieure à 97 % ou supérieure à 103 %11 ) ; il en a été
de même pour les profils ne possédant pas de coordonnées X-Y (soit 32 profils).
Considérant que la carte du risque d’érosion diffuse concerne les 30 premiers centimètres du
profil de sol (approximativement la profondeur du labour), les fractions texturales des
horizons de surface sont prises en compte et moyennées12.
Ont également été éliminés de l’analyse d’ensemble, les cas suivants :
- Les profils possédant un horizon A0013 ou A014 supérieur à 10 cm de profondeur (soit
5 profils de A00 et 26 profils de A0) ;
- L’horizon A00 ou A0 s’il est inférieur ou égal à 10 cm (soit 6 profils de A00 et 162
profils de A0)
Au final, 5 443 profils sont analysés à partir de la base de données AARDEWERK.

A partir de ces valeurs de K, un traitement statistique de différences de moyennes a été


réalisé par la méthode de Tukey15. Les groupes de moyennes sont d’abord définis par
rapport à la classe texturale (limon, argile, etc.), à l’exception des sols limono-caillouteux,
puis répartis dans les ensembles physiographiques majeurs16. Le test de Tukey est une
première étape vers la réalisation de groupes de K, car le test donne une appréciation de
l’égalité deux à deux des moyennes et donc la possibilité de réaliser des groupes
« homogènes »17.
Pour le cas particulier des sols limono-caillouteux, nous posons l’hypothèse que la nature de
la charge influence le plus la texture de ces sols. Ils sont dès lors divisés en fonction de leur
charge avant d’être divisés en fonction des ensembles physiographiques majeurs. Parmi
ceux-ci, un groupe reprend tous les sols dont la charge n’est pas définie tels que les G.p18 ou
les (G).p ou G.x ou encore G.. (par exemple les Gbb).

11
Ces erreurs étaient déjà précisées par Xavier Legrain dans la colonne remarque de la base de
données.
12
Dans le nord du sillon sambro-mosan, la moyenne n’a été effectuée que sur les 20 premiers
centimètres, la classe subséquente de profondeur 21-40 cm dépassant la limite fixée à 30 cm.
13
L’horizon L ou A00 (anciennement) correspond à la litière du sol, les débris de végétaux sont bien
identifiables.
14
L’horizon O ou A0 (anciennement) est l’horizon holorganique non tourbeux, les débris de végétaux
ne sont plus reconnaissables.
15
Le test de Tukey a comme avantage de mettre un risque de première espèce sur l’entièreté de la
famille étudiée, les conclusions du test sont donc plus fiables.
16
Les ensembles physiographiques majeurs sont « établis sur base de la dominance de sols à texture
meuble ou limono-caillouteuse, et de la distinction entre domaine calcaire avéré et non calcaire »
(Veron, Bah, 2005). Ces quatre ensembles divisent le territoire wallon en une zone nord représentant
grosso modo la région limoneuse ; une zone centrale reprenant la partie sud plus caillouteuse de la
région limoneuse (longeant la ride condruzienne), la ride condruzienne, le Condroz, la Famenne et les
Fagnes ; une zone sud représentative de la Gaume et enfin une dernière partie semblable à l’Ardenne
(figure 20).
17
Merci à Dr Yves Brostaux et Adeline Gillet de l’Unité de Statistique, Informatique et Mathématique
appliquées (SIMa) de la FUSAGx pour leurs aides respectives
18
G.p sont les sols limono caillouteux sans développement de profils avec une charge en éléments
grossiers supérieure à 15 %.

18
Projet ERRUISSOL - FUSAGx
Concernant l’érodibilité des sols caillouteux, Wischmeier et al. (1971) conseillent de diminuer
de 10% de sa valeur le paramètre K des sols possédant un pourcentage de cailloux
significatif (effet protecteur des cailloux). Ce seuil est fixé à 15 % du volume de sol en
éléments grossiers (donnée fournie par la classification belge).
Au final, 58 moyennes ou valeurs19 sont à comparer deux à deux (cf. tableau 1, en
annexe 1), par le test de Tukey.

3.1.4. Résultats

La figure 13 en annexe 1 résume le résultat du test et permet de dégager un certain nombre


de groupes concernant le paramètre K. Certains se superposent (populations pouvant se
rattacher indifféremment en terme statistique à l’un ou l’autre groupe). Dans le cadre de ces
« superpositions », sont alors constitués prioritairement les groupes de plus grande taille,
soient neuf groupes (cf. figure 13). Les valeurs moyennes de ces neuf groupes constituent
les valeurs de K qui seront utilisées dans le cadre de la détermination des zones à risque
d’érosion hydrique diffuse.

Tableau 2 : Moyennes des classes d’érodibilité et leur écart-type.


La valeur moyenne des classes t.h
t.h Ecart-type correspondant
d’érodibilité K MJ .mm
MJ .mm
10 10-3 5,1 10-3
16 10-3 8,7 10-3
23 10-3 9,7 10-3
31 10-3 12,1 10-3
37 10-3 8,1 10-3
40 10-3 8,9 10-3
43 10-3 7,4 10-3
49 10-3 4,5 10-3
51 10-3 4,4 10-3

Une partie des populations de profils de sol présente des effectifs faibles. Pour permettre à
l’utilisateur de tenir compte des erreurs engendrées de ce fait, la carte des classes de K est
assortie d’une carte des écart-types relatifs aux 9 groupes créés (cf. tableau 2).
Enfin une carte d’érodibilité simplifiée est présentée en annexe 1, comprenant 4 classes (cf.
figure 14).

19
Car certains groupes de valeur de K définis ne possèdent actuellement qu’un seul échantillon.

19
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 14 – Erodibilité des sols (classification en 4 classes).

3.1.5. Limites de la détermination de l’érodibilité

La base de données AARDEWERK présente des lacunes de données analytiques dans


certaines zones, correspondant à une superficie totale de 587 km² (3,5 % de la surface de la
Région Wallonne). Ces cas particuliers sont repris dans le tableau 2 (en annexe 1) par ordre
décroissant d’aire.
Afin de supprimer les zones sans valeur de K, le module « Eliminate » de ArcGIS est utilisé
afin de fusionner les polygones sans valeur avec le polygone voisin présentant le plus grand
périmètre de contact ;
Enfin, il est encore à indiquer qu’il n’a pas été tenu compte des séries spéciales
représentatives des sols artificiels (dont la première lettre du sigle pédologique est « O »),
des terrasses (récentes et/ou tourbeuses) (T), des affleurements rocheux (J), des complexes
de sols sur fortes pentes et d’affleurements rocheux (J-H), des zones de sources
anthropisées (B(/0)), du non cartographié (NC), des tourbes (V ou W) et leur complexe (V-E).
Il résulte de ce choix qu’une partie des polygones sans valeur ne possède pas de voisin ; ils
restent donc sans valeur. Ces polygones sont cependant généralement présents en dehors
de la surface agricole utilisable.

20
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

3.1.6. Facteur topographique

Le facteur LS est une combinaison de l’influence de l’inclinaison de la pente (S) et de la


longueur de pente (L). La pente est déterminée sur base des pentes ERRUISSOL décrites
supra et la longueur de pente est extraite de l’équation de Wishmeier, considérant la perte
en sol égale à deux taux « acceptables », respectivement de 5 et 10 t.ha-1.an-1. L’expression
permettant le calcul de LS est la suivante (Wischmeier and Smith, 1972) :
m
⎛λ ⎞
LS = ⎜⎜ ⎟⎟ .(0,065 + 0,045.s + 0,0065.s 2 )
⎝ lw ⎠

où, λ est la longueur de pente [m],


s est la pente [%],
lw est la longueur de pente d’une parcelle type « Wischmeier » (22.1 m).
m est un paramètre empirique
Lors de la révision du “USLE Handbook” (Wischmeier and Smith, 1965), Wischmeier et
Smith (1978), le facteur « L » a été modifié par le biais de l’exposant « m » (tableau 3).

Tableau 3 : Valeurs de l’exposant « m » proposées par Wishmeier and Smith (1978) selon les
classes de pentes
Exposant m Classes de pentes [%]
0,2 <1
0,3 Entre 1 et 3
0,4 Entre 3,5 et 4,5
0,5 > ou = 5

Laflen and Moldenhauer (2003) dans « The USLE Story » rappellent les conclusions de
Wischmeier et Smith : « ‘m’ varie largement d’année en année et peut être négatif. En
moyenne la valeur varie de 0 à 0,9 ». Ils reconnaissent que la relation a été controversée,
ceci étant largement dû à la forte variation dans les résultats expérimentaux qui n’a pas été
expliquée de manière satisfaisante, et aussi parce que il n’y a pas d’accord sur la définition
de la longueur de pente. Ils ont clairement reconnu que l’effet de la longueur de pente sur
l’érosion du sol était influencé par la pente, la végétation et les pratiques agricoles.
Notons encore que dans le même ouvrage, Laflen and Moldenhauer (2003) expliquent qu’au
travers des différentes expressions de LS depuis Zingg (1940) jusqu’à RUSLE (McCool et
al., 1987), aucune donnée pour des pentes supérieures à 25 % n’a été utilisée, mais que les
relations compatibles pour des pentes égales à 25 % étaient extrapolées à partir des
données expérimentales.
En conclusion, les facteurs L (incluant le facteur « m ») et S sont très variables et dépendent
de la longueur de pente et de la pente, mais aussi d’autres facteurs (pratiques agricoles,
végétation,…), L semble en outre affecté d’une variabilité interannuelle. Il est important de
remarquer d’où proviennent ces expressions (S entre 3 et 18 % de pente ; L entre 9 et 90 m
de longueur de pentes) qui constituent les limites d’application de ces formules. Pour rester
le plus général, nous prenons la valeur de « m » égale à 0,5.

21
Projet ERRUISSOL - FUSAGx
Le premier facteur du terme de droite de l’expression est représentatif de l’effet de la
longueur de pente sur le paramètre LS et le second facteur est l’effet de la pente sur ce
même paramètre.

3.1.7. Facteur cultural

Trois occupations de sol représentatives sont considérées pour déterminer le facteur C :


culture de type sarclé, culture de type non sarclé et culture de type prairial (cf.tableau 4). Les
deux premières valeurs ont été obtenues en considérant des monocultures par Dautrebande
et Colard (2003).

Tableau 4 – Valeurs de C en fonction de l’occupation du sol.


Occupation du sol Valeur de C
Cultures de type sarclé 0,32
(Dautrebande et Colard, 2003)
Culture de type non-sarclé 0,08
(Dautrebande et Colard, 2003)
Prairies ou forêts 0,008
(Wischmeier and Smith, 1978)

3.1.8. Facteur d’aménagement anti-érosif

Le facteur d’aménagement anti-érosif est fixé égal à 1, de manière à considérer le cas le


plus défavorable et le plus général sur l’ensemble du territoire wallon (aucun aménagement
anti-érosif).

22
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

3.2. Résultats

La définition du risque d’érosion hydrique diffuse est obtenue par l’équation suivante :
1/ m
⎛ A.l w ⎞
λ = ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ R.K .C.(0,065 + 0,045.s + 0,0065.s ).P ⎠
2

avec, A : la perte en sol admise (5 ou 10 t.ha-1.an-1)

MJ .mm
R : l’érosivité de la pluie [ ],
ha.h.an
t.ha.h
K : l’érodibilité du sol [ ],
ha.MJ .mm
C : le facteur représentatif de la couverture du sol [ ],
λ : la longueur de pente [m],
s : la pente [%],
lw : la longueur de pente d’une parcelle type « Wischmeier » [m].
m : un paramètre empirique (Cf. §3.1.6)
P : le facteur d’aménagement anti-érosif [ ].
Le risque est défini en fonction de la longueur de pente qui conduit, selon les hypothèses
d’occupation de sol, à la perte en sol admise (tableau 5).
Les cartes de zones à risque d’érosion hydrique diffuse sont présentées aux figures 17, 18,
19, 20, 21 et 22. Les superficies reprises par ces zones sont présentées au tableau 5 et
dans les figures 15 et 16.

Tableau 5 - Superficie [ha] des zones cartographiées dans le cadre de la cartographie des
zones à risque d'érosion hydrique diffuse.
Risque 5 t/ha.an - 5 t/ha.an - 5 t/ha.an - 10 t/ha.an - 10 t/ha.an - 10 t/ha.an -
prairie culture de culture de prairie culture de culture de
type non type sarclé type non type sarclé
sarclé sarclé
Non 190917 ha 190917 ha 190917 ha 190917 ha 190917 ha 190917 ha
cartographié
0 < longueur Très 64605 ha 641741 ha 1228839 ha 23561 ha 366858 ha 941359 ha
de pente ≤ 100 élevé
100 < longueur Elevé 33347 ha 149978 ha 114803 ha 17061 ha 129310 ha 148410 ha
de pente ≤ 200
200 < longueur Moyen 25416 ha 87611 ha 51438 ha 13051 ha 84008 ha 83493 ha
de pente ≤ 300
300 < longueur Faible 21235 ha 62030 ha 29157 ha 10932 ha 61565 ha 55577 ha
de pente ≤ 400
400 < longueur Très 18591 ha 48014 ha 18417 ha 9564 ha 48152 ha 40227 ha
de pente ≤ 500 faible
longueur de Négli- 1336130 ha 509952 ha 56671 ha 1425156 ha 809433 ha 230259 ha
pente > 500 geable

23
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Distribution de fréquence des superficies des éléments cartographiés dans le cadre de la


cartographie des zones à risque d'érosion hydrique diffuse - 5 t/ha.an

1600000

1400000

1200000

1000000
Superficie [ha]

800000

5 t/ha.an - prairie
600000 5 t/ha.an - culture de type
non sarclé
5 t/ha.an - culture de type
400000 sarclé

200000

0
Non 0 < longueur de 100 < longueur 200 < longueur 300 < longueur 400 < longueur longueur de
cartographié pente < ou = de pente < ou = de pente < ou = de pente < ou = de pente < ou = pente > 500
100 200 300 400 500

Figure 15 - Distribution de fréquence des zones à risque d'érosion hydrique diffuse pour le
seuil "acceptable" de 5t/ha.an en Région wallonne.

Distribution de fréquence des superficies des éléments cartographiés dans le cadre de la


cartographie des zones à risque d'érosion hydrique diffuse - 10 t/ha.an
1600000

1400000

1200000

1000000
Supeficie [ha]

10 t/ha.an - prairie

800000 10 t/ha.an - culture de


type non sarclé
10 t/ha.an - culture de
type sarclé
600000

400000

200000

0
Non 0 < longueur de 100 < longueur 200 < longueur 300 < longueur 400 < longueur longueur de
cartographié pente < ou = de pente < ou = de pente < ou = de pente < ou = de pente < ou = pente > 500
100 200 300 400 500

Figure 16 - Distribution de fréquence des zones à risque d'érosion hydrique diffuse pour le
seuil "acceptable" de 10t/ha.an en Région wallonne.

24
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 17 – Carte des zones à risque d’érosion hydrique diffuse pour une culture de type sarclé
et un seuil de perte en sol de 10t/ha.an (disponible en A3 en annexe 1).

Figure 18 - Carte des zones à risque d’érosion hydrique diffuse pour une culture de type non-
sarclé et un seuil de perte en sol de 10t/ha.an (disponible en A3 en annexe 1).

25
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 19 - Carte des zones à risque d’érosion hydrique diffuse pour une occupation du sol de
type prairie et un seuil de perte en sol de 10t/ha.an (disponible en A3 en annexe 1).

Figure 20 - Carte des zones à risque d’érosion hydrique diffuse pour une culture de type sarclé
et un seuil de perte en sol de 5t/ha.an (disponible en A3 en annexe 1).

26
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 21 - Carte des zones à risque d’érosion hydrique diffuse pour une culture de type non-
sarclé et un seuil de perte en sol de 5t/ha.an (disponible en A3 en annexe 1).

Figure 22 - Carte des zones à risque d’érosion hydrique diffuse pour une occupation du sol de
type prairie et un seuil de perte en sol de 5t/ha.an (disponible en A3 en annexe 1).

27
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

4. Cartographie des zones à risque de ruissellement


concentré

La cartographie des zones à risque de ruissellement concentré sur l’ensemble du territoire


wallon consiste en la représentation des lieux de concentration naturelle des eaux de
ruissellement, nommés axes de ruissellement concentré. Ceux-ci correspondent aux
thalwegs, vallées et vallons secs où des écoulements intermittents peuvent apparaitre sous
l’effet des précipitations.
Le risque de ruissellement concentré est défini sur base de la superficie des bassins
versants afférents en tout point des axes de concentration des eaux :
- Superficie comprise entre 1 et 9 ha Ù risque faible ;
- Superficie comprise entre 9 et 18 ha Ù risque moyen ;
- Superficie supérieure à 18 haÙ risque élevé.
La représentation du réseau de voiries est ajoutée en tant qu’information jugée prioritaire
pour l’analyse de la cartographie des axes naturels. Il est également une indication de la
vulnérabilité liée à l’activité humaine.
A proximité d’un cours d’eau permanent, la carte de l’aléa d’inondation par débordement de
cours d’eau est un autre élément indispensable à la lecture de la carte.

4.1. Méthodologie

La méthodologie consiste en l’application des modules d’ArcGis® suivants sur le modèle


numérique de terrain réalisé dans le cadre de la cartographie des pentes :
- « fill sink » pour la réalisation d’un continuum au sein des axes. Celui-ci réalise un
lissage du MNT pour permettre une délimitation correcte de bassin versant et d’axes
de ruissellement. Les creux qui résultent souvent d’erreurs dans le MNT sont effacés
par comparaison avec les altitudes des pixels proches.
- « flowdirection » pour le calcul de la direction de flux d’un pixel sur base de son
altitude et des altitudes des 8 pixels voisins. La direction de flux est représentative de
la plus grande différence d’altitude sur la distance séparant les centres des pixels dans
le sens de l’amont vers l’aval..
- « flowaccumulation » permettant l’obtention pour chaque pixel du nombre de pixel
contributifs à l’accumulation de flux. L’outil va sommer à partir des pixels de crête et ce
pour chaque pixel le nombre de pixels qui contribuent à son flux.
L’usage généralisé de cette méthodologie a conduit à des erreurs ou imprécisions de deux
types :
- la création de « barrages » par les ponts (ou viaducs) routiers (cf. figures 23 et 24) ou
ferroviaires, par les portions du réseau routier ou ferroviaire en remblais (cf. figure 25).
Dans ces situations, l’application de la fonction « fill » comble entièrement la partie
amont au « barrage » et engendre un artefact conduisant à une représentation
inexacte des axes de concentration du ruissellement ;
- la non-superposition des axes au droit du cours d’eau concerné (cf. figure 26).

28
Projet ERRUISSOL - FUSAGx
La première problématique a été résolue par une sélection différente des données
altimétriques utilisées dans le cadre de la réalisation du modèle numérique de terrain (MNT).
Un modèle numérique de terrain dédié à la cartographie des axes de concentration du
ruissellement a été produit, appelé MNT – Axes (cf. paragraphe 4.1.1).
Concernant la non-superposition des axes au droit des cours d’eau permanents, une revue
bibliographique a permis de mettre en évidence la solution de l’« enfoncement » du réseau
hydrographique (stream burning) sur le modèle numérique de terrain. Cette méthode permet
de forcer le flux à passer par les pixels représentatifs du cours d’eau. Elle nécessite l’usage
d’un réseau hydrographique continu (cf. paragraphe 4.1.2).

4.1.1. Création d’un MNT – Axes

Les phénomènes de « barrages » sont susceptibles d’intervenir à l’approche de portions de


réseau routier ou ferroviaire en remblais et/ou à l’approche d’un pont routier ou ferroviaire. A
titre d’exemple, citons le viaduc d’Huccorgne sur l’autoroute Namur – Liège (cf. figures 23 et
24). La suppression des données relatives aux réseaux routiers de la base de données PICC
et des points d’altimétrie représentatifs des hauts et bas de talus de cette même base a
permis de résoudre la difficulté. Suite à ces modifications de sélection, la figure 27 présente
le même viaduc ainsi que la cartographie des axes de concentration du ruissellement basée
sur le MNT dédié.
Notons qu’une correction approfondie de ces phénomènes de « barrages », particulièrement
pour les ponts, de moindre longueur ainsi que pour les réseaux en remblais, a nécessité
l’utilisation d’un masque, utilisé pour ôter les données altimétriques correspondantes aux
portions de pont sur les réseaux ferroviaires et routiers. Ce masque a été réalisé au moyen
du TOP10V-GIS de l’Institut Géographique National (IGN).
Ci-dessous, les figures 28 et 29 illustrent le cas d’un problème de « barrages » et sa solution
par la méthode exposée ci-dessus.
Au final, le MNT- Axes est obtenu sur base de deux données altimétriques :
- le PICC avec une sélection des données différente (cf. tableau 6) du MNT-Pentes (cf.
tableau 1) sans les zones de pont ;
- le DTM 1/10.000 de l’IGN20 sans les zones de pont.
Cette première réingénierie ne permet cependant pas de résoudre l’ensemble des
phénomènes de « barrages » liés à la présence d’un réseau en remblais (cf. figure 25). Une
majorité de ces artefacts est corrigée au paragraphe suivant.

Tableau 6 - Liste des données numériques du PICC en format « point » utilisées pour la
génération du MNT- Axes.
type STAR Description

112 Niveau haut des berges (rivière, fleuve, canal, ruisseau)


185 point de niveau de terrain
186 falaise pied
187 falaise haut
751 limites parcellaires

20
Licence obtenue par la Direction du Développement Rural par AI. Mokadem.

29
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

4.1.2. « Enfoncement » du réseau hydrographique

L’« enfoncement » du réseau hydrographique permet de forcer le flux à passer par les pixels
représentatifs du cours d’eau. Elle nécessite un réseau hydrographique continu et dépassant
les frontières du MNT (Saunders W., 1999).
Le réseau hydrographique continu sur l’ensemble de la Région wallonne a été réalisé à partir
du réseau hydrographique digitalisé de la DGARNE du 13 novembre 200621. Les cours d’eau
hors frontières de la Wallonie ont été ajoutés afin de contrer l’effet de barrage leur étant dû.
La continuité a été obtenue par digitalisation sur écran à l’échelle 1/10.000 et sur base du
fond IGN à la même échelle22.
Notons que le « réseau continu » est destiné à notre application méthodologique et ne
constitue pas un cours d’eau continu en tous points conforme à la réalité. A titre d’exemple,
dans le cas de cours d’eau voûtés non digitalisés, le cours d’eau réel peut présenter un tracé
différent de sa représentation (cf. figure 10 en annexe 1) ; dans certains cas, à défaut d’autre
information, le cours d’eau en amont du voûtement a été supprimé (cf. figure 10 en
annexe 1). Il est donc important de noter que l’utilisation du cours d’eau continu porte sur le
seul aspect visuel de la cartographie.
Signalons encore que lorsque l’axe de concentration d’un bassin versant de plus de 18 ha
(« axe rouge, risque élevé ») se superpose au cours d’eau, le problème des inondations y
relève essentiellement du débordement de cours d’eau ; dans ce cas, il convient de se
référer prioritairement à la Cartographie de l’Aléa d’inondation par débordement de cours
d’eau du Gouvernement wallon et non ou peu à la présente cartographie des zones à risque
de ruissellement concentré.
Notons enfin que la nécessité de continuité du réseau hydrographique a imposé les choix
suivants :
- supprimer les tronçons de cours d’eau en amont des carrières (cf. figure 11 en
annexe 1) ;
- continuer le réseau se jetant dans un puits naturel (ou chantoire23 ou trou) en se
référant, quand possible, à sa vallée sèche (cf. figure 12 en annexe 1)24 ;
- supprimer les tronçons dont le fond IGN ne donne plus d’information en aval25
(« tronçons orphelins », cf. figure 13 en annexe 1) ;
- supprimer les étangs digitalisés et isolés par rapport au réseau hydrographique.
Suite aux nombreux tests, la profondeur d’enfoncement du réseau hydrographique a été
fixée à 30 m.

21
Merci à Fabrice Damoiseau (DGARNE) qui a fourni la base numérique du réseau hydrographique
continu.
22
Merci à Stéphane Becquevort et à François Dupont pour la digitalisation.
23
Selon la dénomination employée sur le fond IGN, car il est possible de rencontrer ce mot
orthographié sans « e » terminal.
24
En période de hautes eaux, il est possible que la chantoire se mette en charge, déborde et ruisselle
selon son thalweg sec naturel.
25
Ce cas est présent le plus fréquemment et intervient généralement lorsque le fond IGN renseigne
que ce tronçon digitalisé représente un drain ou un cours d’eau temporaire (signalé en pointillé sur le
fond IGN).

30
Projet ERRUISSOL - FUSAGx
Outre les problèmes de non-superposition d‘axe au droit du cours d’eau, l’« enfoncement » a
permis de résoudre la majorité des problèmes de « barrage » lié à la présence d’un réseau
en remblais (cf. figure 28).

Figure 23 – Exemple de « barrages ».

Figure 24 –Zone du viaduc d’Huccorgne : l’axe ne passe pas sous le viaduc.

31
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 25 – Exemple de « barrage » dû à un réseau routier en remblais.

Figure 26 – Exemple de non superposition au cours d’eau (image de gauche) et correction par
la méthode de l’« enfoncement » (droite).

32
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 27 – Zone du viaduc d’Huccorgne : correction du phénomène de « barrage » suite à


l’enlèvement des données relatives aux routes du PICC.

Figure 28 – Problèmes de « barrage » au niveau des ponts sur le réseau routier en remblais.

33
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 29 – Résolution du problème de « barrage » suite à la non-prise en compte de données


altimétriques présentes sur le masque pont.

Figure 30 – Problème de « barrage » créant un changement de bassin versant suite à la


présence d’une route en remblais et solution de ce problème.

34
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

5. Cartographie des zones à risque de ruissellement diffus

La cartographie des zones à risque de ruissellement diffus est basée sur la méthode SCS
(Soil Conservation Service26, 1972) qui est utilisée dans le cadre d’estimation de débit de
petits bassins versants ruraux.
La cartographie des zones à risque est basée sur une représentation pixel par pixel de la
production de ruissellement27 pour différentes pluies. Dans le cadre de la méthode SCS, la
production de ruissellement dépend de l’occupation du sol, du type de sol, de la pente, des
conditions d’humidité du sol préalables et de la pluie.
Selon cette même méthode, les groupes hydrologiques de sols sont représentatifs du type
de sol (particulièrement de sa vitesse limite d’infiltration).

5.1. Méthodologie :

La carte basée sur la méthode SCS représente la production de ruissellement calculée pixel
par pixel pour une occupation du sol définie et une pluie de projet donnée.
Pour déterminer ce coefficient de ruissellement, les données suivantes sont nécessaires :
- la carte des groupes hydrologiques de sol (cf. le paragraphe 5.1.1) ;
- la carte des pentes ;
- la définition de classe d’occupation du sol (type sarclé, non-sarclé,…) permettant un
classement hydrologique de l’occupation du sol ;
La hauteur de ruissellement s’exprime :

( PL − 0,2.s ) 2
R=
( PL + 0,8.s )

avec : R, la hauteur de ruissellement [mm] ;


PL, la hauteur de précipitation [mm] ;
s, un paramètre de rétention [mm].
Le paramètre de rétention dépend :
- du groupe hydrologique de sol ;
- de l’occupation du sol ;
- de la pente ;
- des conditions d’humidité préalable.
L’occupation du sol considérée est celle de 2005 (COSW, DGARNE-FUSAGx). À l’échelle
du sous-bassin versant, cette occupation du sol peut être considérée statistiquement
représentative d’année en année, tout autre paramètre restant égal.

26
Le « Soil Conservation Service » se nomme actuellement le « Natural Resources Conservation
Service», USA.
27
La production de ruissellement est le rapport entre le volume ruisselé et le volume précipité.

35
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Pour la hauteur de précipitation, 4 valeurs sont considérées :


- une pluie exceptionnelle (courbe de Ruthy, Ruthy, 1960) ;
- trois pluies selon les courbes Intensité-Durée-Fréquence (IDF) de la station d’Uccle
(Mohymont et Demarée, 2006) d’une durée de 1h et d’une période de retour de 25, 50
et 100 ans.
Le choix des pluies de projet est dicté par la directive « inondations » (2007/60/EC) et son
application en Région wallonne par le plan PLUIES.
Les hauteurs de précipitations sont reprises dans le tableau 7.

Tableau 7 – Hauteurs de pluie utilisées dans la méthodologie.


Pluies
25 ans - 1 h 50 ans - 1 h 100 ans - 1h exceptionnelle
Hauteur 34 39 44 60
précipitée [mm]

La pluie exceptionnelle de 60 mm pendant une heure correspond à une pluie d’une période
de retour supérieure à 200 ans sur les courbes IDF de la station d’Uccle (Mohymont et
Demarée, 2006).

5.1.1. Groupes hydrologiques de sols

Le classement des sols en termes d’infiltrabilité se fonde, dans le cadre du Projet


ERRUISSOL, sur la méthode du Soil Conservation Service (« méthode SCS ») de
détermination de « Groupes hydrologiques de sols » ; l’approche est actuellement largement
utilisée au niveau mondial et a fait ses preuves dans ses applications en Région
wallonne (Projet CARHY, Laime St. et Dautrebande S., 1995, FUSAGx, sous financement
SETHY-MET et SSTC ; et notamment Projet EPICgrid_PIRENE, Sohier C. et Dautrebande
S., 2005, FUSAGx, sous financement Gouvernement wallon).
Les sols sont classés en quatre « Groupes hydrologiques », notés A, B, C, D, en fonction de
leur texture, épaisseur, stratification et drainage naturel. Ces quatre classes déterminent des
plages de capacité d’infiltration de base (ou capacité limite d’infiltration) des sols nus, dont
une représentation schématique est proposée en figure 31.
Ces groupes hydrologiques sont un élément de base, permettant d’associer, dans la
méthodologie SCS (Chow V. T., 1964 ; Maidment D. R., 1992), les pentes des terres,
l’occupation et utilisation du sol, l’humidité du sol, etc., pour aboutir in fine à définir un
paramètre appelé CN (Curve Number), en vue de déterminer par exemple le ruissellement
direct ( ou « pluie efficace » en hydrologie) en fonction d’averses de projet, l’évolution de
l’infiltrabilité dans le cadre d’une modélisation hydrologique physiquement basée et, en ce
qui concerne le projet ERRUISSOL, en vue d’une cartographie du risque de ruissellement
diffus.
La cartographie ERRUISSOL des Groupes SCS hydrologiques de sols utilise
essentiellement la carte numérique des sols, échelle 1/20 000, du Projet de Cartographie
Numérique des Sols de Wallonie (PCNSW, Direction générale de l’Agriculture (DGA) et
Unité Sol – Écologie – Territoire de la FUSAGx) et l’approche de classement telle qu’adoptée
dans le projet CARHY précité.

36
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 31 – Plages de capacité d’infiltration de base sur sol de culture (les lignes en trait
discontinu correspondent l’intervalle de variation autour de la moyenne (source : Maidment D.
R., 1992, d’après Musgrave, 1955).

Le classement utilise les informations relatives à la texture du sol, à la qualité de son


drainage naturel, à la nature du substrat, à l’importance et la nature de la charge caillouteuse
(Figure 32).
En suivant l’organigramme de la figure 32, la première décision principale consiste à mettre
en « non classé » les séries spéciales suivantes :
- Les zones de sources (B),
- Les zones de sources anthropisées (B/o),
- Les dolines (Do),
- Les mardelles (Ma),
- Non cartographié (NC),
- Les zones décapées mécaniquement (OD),
- Les fosses d’extraction (OE),
- Les terrils (OH),
- Les marnières (OM),
- Les remblais (ON),
- Les terrains remaniés (OT),
- Les tourbières exploitées (OU),
- Les complexes non différenciés de carrières, terrils, remblais, terrains remaniés,
zones bâties et industrialisées (OX),
- Les ravins ou fonds de vallons rocailleux (R),
- Les fonds de vallons limoneux (S).

37
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Sols du Projet de Cartographie


Numérique des Sols de
Wallonie (1/20 000)
GENIE RURAL & ENVIRONNEMENTAL
----------
Unité d'Hydrologie et Hydraulique Agricole GENIE RURAL &
ENVIRONNEMENTAL

série non
spéciale = α
oui
sol ou
texture = β non
ou
série spéciale =
γ
oui
Non classés non
sol = δ

oui
sol ou non
drainage = ι ou non texture = ε
substrat = κ
oui
oui sol ou
Classés texture = ζ ou série non
en B spéciale =η
phase 1 = 6
ou phase2 = 3 ou 5 non
ou drainage = ι oui
Classés Classés ou substrat = κ
en B en A charge = θ non
ou substrat =
oui μ
oui

Classés Classés Classés


en C en A en B

Classés Classés
en B en D

Groupes Hydrologiques (A, B, C et D) de sols


(Infiltrabilité, méthode SCS, pente standard de 5 %)

Projet ERRUISSOL, Ir P. Demarcin, le 20/04/2007

α = B, B/o, Do, Ma, NC, OD, OE, OH, OM, ON, OT, OU, OX, R ou S ; β = A à B non tacheté, S, V, W,
Z, A-S, S-Z, P à B non morcelé ; γ = N ou G-T ; ι = d, D, e, h, f, F, i, I, g ou G ; κ = d, e, f, f-r, fp, fp-u,
fu, gu, gw, h, hu, j, ju, j-w, kfu, m, mu, p, pu, pw, q, q-w, qs, r, rb, ru, tu, u, w ou xu ; δ = A à horizon B
tacheté ; ε = G, L à B non tacheté, P à B morcelé, A-E, A-G, A-L, A-U, E-Z, G-L, G-Z, S-G, S-U, V-E,
A-G-S, A-S-U, E-L-S ou U-L-S; θ = n ou nx; μ = n ; ζ = L à B tacheté, E, U, L-E ou U-L ; η = H ou G-I.
Figure 32 – Organigramme de classement des sols de la carte numérique des sols de Wallonie
(2004) en groupes hydrologiques de sols.

38
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

La deuxième décision principale concerne les sols ou les textures suivants :


- Les sols limoneux à horizon B non tacheté (A..),
- Les sols sablo - limoneux légers à horizon B non morcelé (P),
- Les sols limono - sableux (S),
- Les tourbes (V),
- Les tourbières hautes (intactes) inactives (W),
- Les sols sableux (Z),
- Les complexes de sols limoneux et limono - sableux (A-S),
- Les complexes de sols limono - sableux et sableux (S-Z),

et les séries spéciales suivantes :


- Les complexes de sols crayeux (N),
- Les terrasses (récentes et/ou tourbeuses) (G-T).
Les éléments repris ci-dessus sont classés dans le Groupe hydrologique A (le plus favorable
quant à son infiltrabilité) sauf s’ils possèdent un drainage plus défavorable (d, D, e, h, f, F, i,
I, g ou G28) ou un substrat moins perméable (d, e, f, f-r, fp, fp-u, fu, gu, gw, h, hu, j, ju, j-w,
kfu, m, mu, m, p, pu, pw, q, q-w, qs, r, rb, ru, tu, u, v ou xu29) ; ils rejoignent alors le Groupe
hydrologique B.
La troisième décision principale concerne les sols limoneux à horizon B tacheté ou fortement
tachetés qui sont classés, quel que soit leur drainage naturel et leur substrat, en groupe
hydrologique B.
La quatrième décision principale est relative aux sols ou textures suivants :
- Les sols limono-caillouteux (G),
- Les sols sablo-limoneux à horizon B non (fortement) tacheté (L),
- Les sols sablo - limoneux légers à horizon B morcelé (P),
- Les complexes de sols limoneux et argileux légers (A-E),
- Les complexes de sols limoneux et limono-caillouteux (A-G),
- Les complexes de sols limoneux et sablo-limoneux (A-L),
- Les complexes de sols limoneux et argileux lourds (A-U),
- Les complexes de sols argileux légers et sableux (E-Z),
- Les complexes de sols limono-caillouteux et sablo-limoneux (G-L),
- Les complexes de sols limono-caillouteux et sableux (G-Z),
- Les complexes de sols limono-sableux et limono-caillouteux (S-G),
- Les complexes de sols limono-sableux et argileux lourds (S-U),
- Les complexes de sols tourbeux et argileux (V-E),
- Les complexes de sols limoneux, limono-caillouteux et limono-sableux (A-G-S),
- Les complexes de sols limoneux, limono-sableux et argileux lourds (A-S-U),

28
p 18, « Légende de la Carte Numérique des Sols de Wallonie (Belgique) » (Bah et al., 2005),
disponible sur http://www.fsagx.ac.be/gp/L%C3%A9gende%20carte%20num%C3%A9rique.pdf
29
p 29, idem.

39
Projet ERRUISSOL - FUSAGx
- Les complexes de sols argileux légers, sablo-limoneux et limono-sableux (E-L-S),
- Les complexes de sols argileux lourds, sablo-limoneux et limono-sableux (U-L-S).
Ces sols sont classés en Groupe hydrologique B sauf présence d’un drainage plus
défavorable (d, D, e, h, f, F, i, I, g ou G) ou d’un substrat moins perméable (d, e, f, f-r, fp, fp-
u, fu, gu, gw, h, hu, j, ju, j-w, kfu, m, mu, m, p, pu, pw, q, q-w, qs, r, rb, ru, tu, u, v ou xu) ou
encore d’une charge en éléments grossiers supérieure à 50 % en volume de sol (phase 1 =
630, ou phase 2 = 3 ou 5), auquel cas ils se rangent en Groupe hydrologique C ; par contre,
si le substrat (n) ou la charge (n ou nx) est crayeuse et que le drainage naturel, le substrat
ou le pourcentage en éléments grossiers ne sont pas « défavorables » sur le plan
hydrologique, ils sont « upgradés » en Groupe hydrologique A.
La cinquième décision principale concerne les sols ou textures suivantes :
- Les sols argileux légers (E),
- Les sols sablo-limoneux à horizon B (fortement) tacheté (L),
- Les sols argileux lourds (U),
- Les complexes de sols sablo-limoneux et argileux légers (L-E),
- Les complexes de sols argileux lourds et sablo-limoneux (U-L),

ou les séries spéciales :


- Les complexes de sols limono-caillouteux et caillouteux sur pente forte (G-I),
- Les complexes de sols sur fortes pentes (H).
Ces éléments sont toujours classés en C.
Les éléments non repris dans les 5 décisions principales sont classés en Groupe
hydrologique D, à savoir les sols présentant des phases à roche affleurante (phase 6 = A) ou
les séries spéciales suivantes :
- Les affleurements rocheux (J),
- Les complexes de sols sur fortes pentes et d’affleurements rocheux (J-H).
Le résultat final de ce classement est présenté à la figure 33.

30
Dans le cas d’un sol limono-caillouteux dont la phase 1 est égale à 6, deux interprétations sont possibles :
- sols caillouteux (charge en éléments grossiers entre 15 et 50 % en volume et texture L, A ou E),
- sols très caillouteux (charge en éléments grossiers supérieure à 50 % en volume et texture L, A ou
E).

40
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 33 – Groupes hydrologiques des sols de Wallonie.

5.1.2. Incidence de l’occupation du sol sur la valeur du paramètre de rétention


«S»

Le paramètre de rétention est inversement proportionnel au « curve number » (CN). Les


valeurs du CN sont reprises dans des tables en fonction de l’humidité préalable (cf.
paragraphe 5.1.4) à deux entrées : les groupes hydrologiques de sols (cf. paragraphe 5.1.1)
et l’occupation du sol.
Pour exemple un CN représentatif d’un sol à humidité préalable moyenne (II) et à groupe
hydrologique A sous prairie permanente de condition hydrologique moyenne possède un CN
de 49, alors que dans le cas d’un sol nu (condition hydrologique défavorable) le CN est de
77 (Chow, 1964).

41
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

5.1.3. Incidence de la pente sur la valeur du paramètre de rétention « S »

Les valeurs de CN obtenues dans les tables (Chow, 1964) sont valables pour une pente de
5 %. La valeur est donc adaptée pour tenir compte de l’évolution du relief (figure 34).
100

CNII pour
une
90 pente de
5%

50
80
55
60
70 65
70
CNII

75
60 80
85
90
50
95

40

30
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09 0.1 0.11 0.12 0.13 0.14 0.15 0.16
pente
Figure 34 : Evolution du CNII (conditions antérieures d’humidité moyennes) selon la pente.

5.1.4. Incidence de l’humidité initiale sur la valeur du paramètre « S »

La condition d’humidité du sol est fixée à condition moyenne qui est représentative d’une
teneur en eau égale à la capacité au champ.

5.2. Résultats

Ces cartes de zones à risque sont obtenues en classant la production relative de


ruissellement selon 4 classes : 0 - 5 %, > 5 - 20 %, > 20 - 40 % et > 40 %.
La cartographie est représentée en cinq informations :
- non cartographié ou non valide31 pour le modèle ;
- risque faible (0 < production relative de ruissellement ≤ 5%) ;
- risque moyen (5 < production relative de ruissellement ≤ 20 %) ;
- risque élevé (20 < production relative de ruissellement ≤ 40 %) ;
- risque très élevé (production relative de ruissellement > 40 %).

31
La validité du modèle est assurée si et seulement si PL > 0,2 . s.

42
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Tableau 8 - Superficies [ha] des zones à risque de ruissellement diffus.


pluies
25 ans - 1 h 50 ans - 1 h 100 ans - 1h 60 mm - 1h
Non classé ou non valide pour le modèle 467384 ha 410364 ha 395059 ha 395059 ha
0 < production relative de ruissellement ≤ 5 % 464430 ha 446545 ha 418449 ha 50414 ha
5 < production relative de ruissellement ≤20 % 573506 ha 512531 ha 419664 ha 510994 ha
20 < production relative de ruissellement ≤40 % 184165 ha 307659 ha 411616 ha 579896 ha
production relative de ruissellement > 40 % 760 ha 13145 ha 45457 ha 153883 ha

Les cartes issues de la méthodologie sont présentées (figures 36, 37, 38 et 39) selon les
cinq classes présentées ci-dessus. En termes de superficie affectée à chaque zone à risque,
le tableau 8 et la figure 35 montrent un accroissement des zones à risque élevé (20 <
production relative de ruissellement < ou = 40 %) et très élevé (production relative de
ruissellement > 40 %) en passant des pluies de période de retour de 25, 50 et 100 ans vers
la pluie exceptionnelle.

700000

600000

500000
superficie [ha]

400000 25 ans - 1 h
50 ans - 1 h
100 ans - 1h
300000 60 mm - 1h

200000

100000

0
Non classé ou non valide 0 < production de 5 < production de 20 < production de production de
pour le modèle ruissellement < ou = 5 % ruissellement < ou = 20 ruissellement < ou = 40 ruissellement > 40 %
% %

Figure 35 – Distribution de fréquence des superficies selon les 5 classes de la carte des zones
à risque de ruissellement diffus en Région wallonne.

43
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 36 – Carte des zones à risque de ruissellement diffus pour l’occupation du sol de 2005
(COSW, DGARNE – FUSAGx) et une pluie de projet en considérant les IDF de la station d’Uccle
d’une période de retour de 25 ans et d’une durée d’1 heure (disponible en A3 en annexe 1).

Figure 37 - Carte des zones à risque de ruissellement diffus pour l’occupation du sol de 2005
(COSW, DGARNE – FUSAGx) et une pluie de projet en considérant les IDF de la station d’Uccle
d’une période de retour de 50 ans et d’une durée d’1 heure (disponible en A3 en annexe 1).

44
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 38 - Carte des zones à risque de ruissellement diffus pour l’occupation du sol de 2005
(COSW, DGARNE – FUSAGx) et une pluie de projet en considérant les IDF de la station d’Uccle
d’une période de retour de 100 ans et d’une durée d’1 heure (disponible en A3 en annexe 1).

Figure 39 – Carte des zones à risque de ruissellement diffus pour une pluie de 60 mm pendant
1 heure et l’occupation du sol de 2005 (COSW, DGARNE – FUSAGx) (disponible en A3 en
annexe 1).

45
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

6. Méthodologie d’estimation de l’érosion hydrique


actuelle

Le dernier objectif de la convention ERRUISSOL est la mise au point d’une méthodologie


d’estimation de l’érosion hydrique actuelle en Région wallonne.
Dans le cadre du projet, les paramètres érosivité de la pluie et érodibilité du sol sont
déterminés, une estimation « actuelle » de l’érosion hydrique n’implique donc que les
facteurs topographique (LS) et cultural (C).

6.1. Détermination du facteur LS

Depuis la première expression du facteur LS Zingg (1940), cité par Laflen and Moldenhauer
(2003) jusqu’à RUSLE (McCool et al., 1987), il y a eu différentes manières de calculer le LS.
La numérisation des procédures de calcul a conduit au développement de deux grandes
philosophies de détermination du LS :
- la première s’appuie soit sur une toposéquence relative au plus long
chemin d’écoulement, soit en 2D (Wischmeier and Smith, 1965,
1978 ; Foster and Wischmeier, 1974 ; Foster et al., 1987 ; McCool et
al., 1989 ; Desmet and Govers, 1996 ; Renard et al., 1997 ; Hickey,
2000 ; …). Cette approche nécessite la programmation d’un outil
dédié dans le logiciel ArcInfo©.
- la superficie amont afférente au pixel qui remplace la longueur
d’écoulement (Moore and Burch, 1986 ; Moore et al., 1993 ;…).
Cette approche-ci peut être générée sur base de la cartographie de
l’accumulation des flux dans le logiciel ArcInfo©.
L’équation du LS proposée par Foster and Wischmeier (1974) tient compte de l’évolution
irrégulière du relief et des successions de pentes le long du versant. D’autre part, la
contribution de chaque pixel à la valeur du LS est calculée, ce qui permet de mettre en
évidence les pixels du bassin versant les plus dommageables en termes d’érosion.
L’identification du plus long chemin d’écoulement et la formule de Foster and Wischmeier
sont programmées (Cf. Annexe 2). Cette dernière est facilement adaptable à l’expression de
Desmet and Govers (1996) en modifiant l’élément d’entrée. Le choix entre ces deux
alternatives nécessite la mesure d’une vérité terrain.

46
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

6.1.1. Méthodologie « Foster and Wischmeier »

Le facteur LS est calculé pour chaque segment de pente homogène. Dans l’application
ERRUISSOL, nous considérerons le pixel comme un tel segment. Le facteur LS cumulé,
s’obtient par la relation suivante :

∑ (S j .λ1j,5 − S j .λ1j,−51 )
LS cum =
λe .(22,1) 0,5
Avec : LScum, le facteur pente et longueur de pente cumulé [] ;
Sj, le facteur pente d’un segment de pente uniforme j [] ;
λj ou λj-1, la longueur de pente du segment de pente uniforme j ou j-1 [m] ;
λe, la longueur de pente cumulée du segment 1 jusque j [m].
La figure 40 illustre un exemple de deux versants présentant des longueurs de pente et des
pentes similaires, dont les successions et donc la morphologie du versant diffèrent.

Profil A

Profil B

Figure 40 – Exemples de versants à superficies d’apport


similaires et de morphologies contrastées (Foster and
Wischmeier, 1974))

Les tableaux 9 et 10 présentent (en unités US) les facteurs LS relatifs aux segments de
pentes et le facteur LS cumulé de chacun des versants.
Particulièrement, le segment 3 du profil A et le segment 1 du profil B qui ont même pente et
même longueur horizontale, ne possèdent pas le même LSj, ce qui s’explique par le fait que
le segment 3 du profil A est le dernier à recevoir le ruissellement, donc il sera plus
susceptible de pertes en sol. De même, les LScum finaux ne sont pas les mêmes, le profil A
concave est plus susceptible de pertes en sol en bas de versant que le profil B convexe.
Des limites d’application de la formule sont définies par les auteurs. Elle n’est valable que
sur la longueur de l’écoulement considérant cette longueur comprise entre la crête et la zone
de dépôt avec une valeur maximale de 330m. Il est donc indispensable de définir les zones
de dépôt.

47
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Tableau 9 – Evolution du LS pour le profil A (figure 40).


profil A
Segment λe λj s LSj LScum
[%]
1 175 175 5 0,71 0,71
2 300 125 8 2,28 1,36
3 400 100 11 4,45 2,13

Tableau 10 – Evolution du LS pour le profil B (figure 40).


profil B
Segment λe λj s [%] LSj LScum
1 100 100 11 1,59 1,59
2 225 125 8 1,88 1,75
3 400 175 5 1,41 1,60

6.1.2. Réalisation

Un code informatique est conçu pour réaliser le calcul du facteur LS. Ce code est appelé par
une AML32 qui crée les données d’entrée nécessaires au code et les résultats finaux.
Une étape préliminaire visant à identifier la plus grande longueur d’écoulement sur un bassin
versant est également développée (cf. figure 41) pour permettre de tester la formule du
LScumulé sur ce tronçon.
La figure 42 résume les différentes étapes de la réalisation du LS cumulé.

32
AML : Arc Macro Language est le langage de ArcInfo Workstation.

48
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 41 – Détermination de la plus grande longueur d’écoulement.

49
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Figure 42 – Différents produits nécessaires à la réalisation du calcul du LS cumulé (Foster and


Wischmeier, 1974) au sein d’un petit sous-bassin versant de la Mehaigne.

50
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

6.1.3. Conclusion

Le développement présenté permet de manière automatique :


- l’identification cartographique du principal chemin d’écoulement au sein d’un bassin
versant,
- le calcul du facteur LS selon la méthode de Foster and Wishmeier
ƒ pixel par pixel tenant compte des successions de pentes y afférentes,
ƒ pour le bassin versant.
Les zones de dépôts restent à identifier automatiquement.

6.2. Détermination du facteur C

Le facteur cultural C est un élément important dans le cadre de l’estimation de l’érosion


hydrique diffuse. Les cartes de risque précédemment produites s’appuient sur différentes
hypothèses de constance du facteur C sur l’ensemble du territoire.
Approcher l’érosion « actuelle » nécessite de prendre en compte la variabilité spatiale et
temporelle de l’occupation du sol sur les terres agricoles. La méthodologie décrite ci-dessous
s’appuie sur le parcellaire du SIGEC et vise l’établissement pour une année donnée d’une
carte des facteurs C statistiquement représentative à l’échelle d’un petit bassin versant. La
taille minimale d’un bassin versant, dans cette optique, reste à moduler selon les régions
agricoles (Leteinturier et al., 2006 ; Leteinturier et al., 2007, Borgers et al., 2007)

6.2.1. Méthodologie

Pour connaître le facteur C d’une année civile, il nous est nécessaire de tenir compte tant de
la culture mise en place l’année précédente que de la culture mise en place l’année suivante.
La zone test est située dans le bassin versant de la Mehaigne. Les bases de données
SIGEC de 2005, 2006 et 200733 sont utilisées.
Pour cet exemple nous considérons les successions de cultures majoritaires jusqu’à
représenter plus de 60 % de la superficie agricole du bassin versant de la Mehaigne. Par la
suite une analyse de ces successions permet de mettre en évidence des grands groupes
relativement similaires de successions, telles que escourgeon – betterave – froment, froment
– maïs - orge d’hiver qui seront considérées comme des successions « culture non sarclée
(NS)34 – culture sarclée (S) – culture non sarclée (NS) ».
Au final, il en résulte 9 groupes de succession dont le C de l’année civile centrale doit être
estimé (cf. tableau 2 en annexe 2). Dans l’exemple précité ci-dessus, nous obtenons un
facteur C égal à 0,3.

33
Merci à Céline Motte pour la réalisation de la combinaison des trois années culturales précédant
l’analyse réalisée.
34
La culture non-sarclée est basée sur une culture de froment dont les coefficients de perte en sol
considèrent des précédents tels que maïs, froment,… sur résidus laissés en place et sans labour.

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Projet ERRUISSOL - FUSAGx

Ces valeurs sont obtenues à défaut d’informations relatives aux intercultures. Les
intercultures influençant peu la perte en sol, car présentes à une période de l’année à faible
érosivité de la pluie (Gabriels et al., 2003 ; Sohier, Dautrebande, 2007). Les valeurs
obtenues sont comparables aux valeurs présentées par Gabriels et al. (2003).

6.2.2. Résultat

La figure 43 illustre, à titre d’exemple, la valeur du facteur C pour l’année 2006 sur le bassin
versant de la Mehaigne.

Figure 43 – Exemple du facteur C estimé en première approche pour l’année civile 2006.

6.2.3. Conclusion

Une méthodologie de calcul du facteur LS à l’échelle du bassin versant a été mise au point
et validée, ainsi qu’une méthodologie de calcul du facteur C sur base des données du
SIGEC. Cette dernière s’appuie sur une table des valeurs de C adaptées aux successions
culturales majoritaires en 2006 dans le bassin versant de la Mehaigne, qu’il conviendra
d’élargir progressivement à l’ensemble de la Région wallonne et d’adapter à l’évolution
temporelle des pratiques agricoles.

52
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

7. Conclusion finale

Les exemples de dégâts liés aux inondations par ruissellement et aux coulées de boue ne
manquent pas dans l’actualité récente. Les causes sont souvent des conjonctions de
facteurs tels que le type de sol, l’occupation du sol, la topographie mais aussi bien sur
l’événement pluvieux.
Sur ce dernier point, il est impossible d’agir. Mais pour les autres, le projet ERRUISSOL vise
à fournir les données spatiales nécessaires à une bonne gestion des bassins versants et ce
dès l’amont. C’est en effet dès aujourd’hui que des politiques d’adaptation aux changements
climatiques annoncés doivent se mettre en place et c’est dès la production du ruissellement
et de l’érosion sur les versants agricoles qu’il est possible et nécessaire d’agir pour limiter les
conséquences des pluies très intenses. La connaissance spatialisée de notre territoire est
dès lors indispensable et les données présentées dans le présent rapport en sont des outils
précieux de gestion.
Trois types de risques sont cartographiés : le risque de ruissellement diffus, le risque de
ruissellement concentré et le risque d’érosion diffuse. Les données couvrent l’ensemble de la
Région, avec une résolution au sol de 10 mètres.
La méthode de cartographie qui a été utilisée est pragmatique. Elle s’appuie sur les
meilleures données disponibles aujourd’hui : la carte numérique des sols et la carte
numérique d’occupation des sols, toutes deux mises en œuvre par la DGARNE et la
FUSAGx ainsi que les données topographiques les plus récentes, notamment les données
du PICC produites par la Région wallonne.
Les méthodologies appliquées dans ce projet ont fait l’objet d’une importante réflexion pour
la mise au point et la validation des cartes lors d’études pilotes antérieures et lors de
nombreuses validations de terrain. Le projet ERRUISSOL s’appuie également sur des
modèles les plus pertinents aujourd’hui à l’échelle de la Région wallonne.
Ces données cartographiques sont destinées à un large panel d’utilisateurs, pour les aider
dans leurs tâches de recherche, d’étude et de gestion. Elles sont utiles pour la réalisation
d’études d’incidences préalables à une modification d’affectation du sol ou à l’analyse de
problèmes hydrologiques existant en vue d’y remédier. Les exemples ne manquent pas.
Enfin, il est important de signaler que la Région wallonne met gratuitement à disposition ces
données pour toute étude ou projet d’utilité publique, sur simple demande, moyennant la
signature d’une licence d’utilisation.

53
Projet ERRUISSOL - FUSAGx

8. Bibliographie

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d’Hydrologie et d’Hydraulique agricole et le Groupe de Recherche en Environnement et
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incidences de la pollution diffuse d’origine agricole et domestique sur la qualité des masses
d’eau de surface et souterraines de la région wallonne à l’aide du modèle EPICgrid-PIRENE
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55
Le présent rapport doit être cité comme suit :
Demarcin P., Degré A., Smoos A., Dautrebande S. (2009). Projet ERRUISSOL. Cartographie
numérique des zones à risque de ruissellement et d’érosion des sols en Région wallonne. Rapport
final de convention DGO3-FUSAGx. Unité d’hydrologie et hydraulique agricole. Faculté universitaire
des Sciences agronomiques de Gembloux. 55 p+annexes.

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