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Travaux de réaménagement du tronçon allant

du PK24 au PK105 de la Route Nationale


Transgabonaise
PLAN D’ACTION GENRE

Fiche de révision : Version 0


Organisme Validateur Date Visa

EPC

Partenaire
SOMMAIRE

TABLEAUX ................................................................................................................................ 2
FIGURES….. .............................................................................................................................. 3
ACRONYMES ET DÉFINITIONS ............................................................................................ 3
1. INTRODUCTION............................................................................................................. 5
1.1. Contexte ................................................................................................................ 5
1.1.1. Présentation du projet .......................................................................................... 5
1.1.2. Périmètre du présent plan de management ......................................................... 6
1.2. Terminologie employée ......................................................................................... 7
1.3. objectifs ET APPROCHE .................................................................................... 7
2. TEXTES DE REFERENCE ............................................................................................. 9
2.1. Législation gabonaise ............................................................................................ 9
2.2. normes international ............................................................................................10
3. CONTEXTUALISATIONS DES VBG ...........................................................................13
3.1. Définitions des VBG .............................................................................................13
3.2. Personnes concernées par les VBG......................................................................13
3.3. Causes et conséquences des VBG ........................................................................14
3.4. Risques identifiés en lien avec le projet ...............................................................14
4. DESCRIPTION DES MESURES À METTRE EN OEUVRE .......................................16
4.1. Principes ...............................................................................................................16
4.2. Mesures de prévention .........................................................................................17
4.3. Mesures d’alerte ..................................................................................................19
4.4. Mesures de correction ..........................................................................................19
4.5. Résumé des mesures et indicateurs de suivi ........................................................21
5. SUIVI, ET INDICATEURS DE SUIVI ...........................................................................23
5.1. Mise à jour du plan ..............................................................................................23
5.2. Suivi ......................................................................................................................23
5.3. Inspection et audit ................................................................................................23
5.4. Tenue de registres ................................................................................................24
5.5. Procédure en cas de non-respect des mesures .....................................................24
5.6. Rapport de synthèse mensuel ..............................................................................24
6. BIBLIOGRAPHIE ...........................................................................................................26

TABLEAUX

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Tableau 1 – Acronymes et définition .......................................................................................... 4
Tableau 2: Texte de référence national .....................................................................................10
Tableau 3 : Principales normes de performance SFI applicables au plan de gestion des
violences basses sur le genre ......................................................................................................12
Tableau 4 : Résumé des mesures et indicateurs de suivi ...........................................................22

FIGURES

Figure 1 – Illustration des 3 étapes du projet ............................................................................. 5


Figure 2 – Illustration de la section de route objet du présent plan de management ............... 6
Figure 3: Circonstances dans lesquelles se produisent les VBG (élaboration selon IFC, juillet
2020) ...........................................................................................................................................14
Figure 4 : Principes de mise en œuvre du plan..........................................................................16

ACRONYMES ET DEFINITIONS

La signification des acronymes et la définition de certaines formules employées dans le plan est
détaillée dans le tableau ci-dessous.

CES Coordinateur environnement et social


CSESD Comités locaux de Suivi Environnemental et Social Départemental
DESG Directeur Environnement Social et Gouvernance
DGEPN Direction Générale de l’Environnement et de la Protection de la
Nature
EPC Entrepreneur de Construction
HSE Hygiène Sécurité Environnement
IST Infections Sexuellement Transmissibles
MO Maître d’Ouvrage du projet
MST Maladies Sexuellement Transmissibles
ONG Organisation Non-Gouvernementale
PEPP Plan d’Engagement des Parties Prenantes
PGES Plan de Gestion Environnemental et Social
PK Point Kilométrique
RES Responsable environnement et social
RN Route nationale
SAG Société Autoroutière du Gabon
SFI Société Financière Internationale

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SGES Système de Gestion Environnementale et Sociale
VIH Virus de l’Immunodéficience Humaine
MGRP Mécanisme de Gestion des Requêtes et des plaintes
MNT MNT : Maladies Non Transmissibles
VBG VBG : Violences Basées sur le Genre
Tableau 1 – Acronymes et définition

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1. INTRODUCTION

1.1. CONTEXTE

1.1.1. Présentation du projet

Le consortium SAG, constitué par Meridiam et GSEZ (ARISE) a été sollicité par le Gouvernement
gabonais pour mettre en œuvre le projet de réaménagement et d’exploitation de la route
économique dite Transgabonaise, reliant Libreville à Franceville. La Transgabonaise est l’axe
routier majeur du Gabon, d'une longueur d’environ 828 km, elle emprunte les routes nationales
RN1, RN2, RN3 et RN4.
Meridiam et GSEZ (ARISE) ont tous deux une expérience dans la structuration et la livraison de
grands projets dans le pays. Le projet est développé dans le cadre d’un contrat de partenariat Public
Privé, d’une durée de 30 ans par lequel l’État concède au Partenaire, la conception, le
réaménagement, le financement, l'entretien, l'exploitation et la maintenance de la Transgabonaise.
Entre Libreville et Franceville, le projet est divisé en trois étapes, présentées sur la carte ci-dessous:
1. Étape 1 : Libreville – Alembé ;
2. Étape 2 : Alembé – Mikouyi ;
3. Étape 3 : Mikouyi – Franceville.

Figure 1 – Illustration des 3 étapes du projet

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1.1.2. Périmètre du présent plan de management

Au sein de l’Étape 1 du projet, l’EPC sera en charge du contrat pour la conception et le


réaménagement / construction du PK24 au PK105 de la route nationale N1, reliant Nkok à Kango,
en passant par Ntoum, Kougouleou et Ndouaniang.
Le présent plan gestion des Violences Basées sur le Genre porte sur les activités relatives aux
travaux d’aménagement de réaménagement / construction correspondant à ce segment allant du
PK24 au PK105, illustré sur le plan ci-dessous.

Figure 2 – Illustration de la section de route objet du présent plan de management

Les travaux consistent en la réfection ou d’aménagement de la chaussée, les travaux hydrauliques


(drainage…), l'installation des équipements de sécurité et de signalisation.
L’EPC concevra, construira, testera et achèvera toutes les installations et les systèmes nécessaires à
la réalisation des travaux.
Les travaux de réaménagement et d'amélioration, tels que spécifiés, seront réalisés dans le cadre de
l'emprise existante en évitant l'acquisition de terrains, sauf pour les endroits dont la largeur est
insuffisante et où des dispositions de correction du tracé, d'amélioration des intersections /
caractéristiques géométriques de la route sont jugées nécessaires, réalisables et abordables. C’est
par exemple le cas du dédoublement de voies prévu entre PK24 et PK40,2.

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1.2. TERMINOLOGIE EMPLOYEE

Dans l’ensemble du document, la terminologie suivante est employée avec le sens suivant :
 Le Projet : Extension du PK24 au PK105 de la Route Nationale Transgabonaise ;
 Le Partenaire : Société Autoroutière du Gabon (SAG) ;
 L’EPC : Afcons Infrastructure Limited.

1.3. OBJECTIFS ET APPROCHE

Le plan de gestion des violences basées sur le genre (VBG) permet de répondre aux potentiels
impacts du projet sur les personnes et des risques de violences basées sur le genre qu’elles
encourent, qu’il s’agisse des salariés ou des communautés vivant dans la zone élargie autour du
projet.
Ce plan établit ainsi des mesures à mettre en place dans le cadre du projet en s’insérant dans la
stratégie nationale du Gabon contre les violences de genre et en cohérence avec les bonnes
pratiques de l’IFC.
Ses objectifs sont les suivants :
 Décrire les différentes formes de VBG pouvant être présentes dans le cadre du projet.
 Décrire les principaux risques en termes de VBG et présenter de manière concrète les
mesures à mettre en œuvre afin d’atténuer ces risques.
 Attribuer les rôles et responsabilités respectifs dans la préparation et la mise en place de
chaque mesure.
 Mettre en place un mécanisme de suivi des impacts et des mesures d’atténuation.
 Assurer une communication renforcée et suivie durant l’ensemble du projet

La mise en place du présent plan s’insère dans le cadre du Système de Gestion Environnementale
et Sociale (SGES) de l’EPC. Ce SGES est constitué de différents plans traitant chacun d’un sujet
spécifique, ils s’articulent de manière cohérente afin d’adresser l’ensemble des risques et impacts
potentiels du projet.
Dans ce contexte, le plan gestion des Violences Basées sur le Genre fait référence à certains
autres plans dans le cadre de mesure complémentaires :
 Le Plan de prévention et de lutte contre la propagation de la Covid 19 ;

 Plan d’intervention d’urgence ;

 Plan de gestion des matières dangereuses ;

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 Plan d’ininterruption de la circulation ;

 Plan de gestion des accès et de la sécurité des installations de chantier ;

 Mécanisme de Gestion des Requêtes et des Plaintes (MGRP) ;

 Plan d’hygiène, santé et sécurité des communautés

 Etc..

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2. TEXTES DE REFERENCE

2.1. Législation gabonaise

Cette section illustre une partie du cadre règlementaire national en lien avec les VBG. En effet, les
textes de lois se référant aux VBG sont nombreux car le sujet des discriminations liées au genre ou
aux VBG peut être traité sous divers angles. Cette section n’est donc pas exhaustive.
TYPES DE TEXTE DE CONTENU
REFERENCE

Constitution L’Article 2 de la Constitution (1990) prévoit le principe de l’égalité de tous


gabonaise les citoyens devant la loi sans distinction d’origine, de race, de sexe,
d’opinion ou de religion.

Lois Loi n°38/2008 du 29 janvier 2009 relative à la prévention et à la lutte contre


les mutilations génitales féminines ainsi que celle interdisant le harcèlement
sexuel.
Loi n°10-2016 du 5 septembre 2016 portant sur la lutte contre le
harcèlement professionnel et définissant le harcèlement comme « tout
comportement répétitif ayant pour effet de porter atteinte à la dignité d’une
personne et de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant ou
humiliant en milieu professionnel. » Ce harcèlement peut être moral ou
sexuel.

Articles du Code L’article 255 nouveau qui dispose : « constitue une agression sexuelle toute
Pénal Gabonais atteinte sexuelle ou acte de nature sexuel commis sur la personne d’autrui
sans son consentement, avec violence, contrainte, menace, surprise et
tromperie ».

Dans le même sens, l’Article 256 nouveau quant à lui dispose : « constitue
un viol, tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature que ce soit sur la
personne d’autrui sans son consentement avec violence, contrainte, menace
surprise ou tromperie » ; le viol est puni d’un emprisonnement de 5 à 10 ans
et d’une amende de 2.000.000 à 10.000.000 de francs CFA.

Les articles 260 et suivants du Code pénal, renforcés par la loi No 18/84,
interdisent la prostitution et le proxénétisme. Ainsi, aux termes de ces
textes, sont punis d’un emprisonnement de six mois à 2 ans et d’une amende
de 50 000 à 1 000 000 FCFA tous ceux qui protègent la prostitution ou la
favorisent.
Décrets Un ensemble de décrets existe pour protéger les veuves et les orphelins
gabonais :

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- Le décret n°0252/PR/MFAS portant organisation du régime de mise
en œuvre de l’aide sociale et protection de la famille du 19 juin
2012.
- Le décret n°0251/PR/MBCPFP fixant les modalités d’attribution et
de calcul du capital décès aux ayants droits de l’agent public
décédé.
- Le décret n°0247/PR/MFAS portant création et organisation de la
Direction Générale de la promotion des Associations de l’action
sociale et de la famille du 19 juin 2012.
- Le décret n°0253/PR/MJGSDHRC portant organisation et
fonctionnement des bureaux de l’assistance judiciaire du 19 juin
2012.
- Le décret n°0705/PR/MFAS fixant les statuts du Fonds National
d’Aide Sociale du 17 juillet 2012.
- Le décret n°0741/PR/MTEPS fixant les montants des prestations
familiales des gabonais économiquement faibles du 04 juillet 2011.
- Le décret n°000205/PR du 30 juin 2020 portant promulgation de la
loi n°006/2020 portant modification de la loi n°042/2018 du 05
juillet 2019 portant code pénal de la République gabonaise, l’article
260 dispose que « le proxénétisme est le fait par quiconque, de
quelque manière qu’il soit : « de vivre sciemment avec une
personne se livrant habituellement à de la prostitution et ne pouvant
justifier de ressources suffisantes pour lui permettre de subvenir à
sa propre existence ».

Tableau 2: Texte de référence national

2.2. NORMES INTERNATIONAL

Les dispositions juridiques relatives aux droits humains et ratifiées par le Gabon sont les
suivantes :

 La Convention sur l’Elimination de toutes formes de Discrimination à l’Egard des Femmes


(CEDEF) ratifiée le 21 janvier 1983 (article 8) ;
 La Charte Africaine des Droits de L’homme et des Peuples, ratifiée le 20 février 1986 ;
 La convention sur l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes
(CEDEF), ratifiée par le Gabon le 21 janvier 1993.
 Le Protocole de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux
Droits des femmes, aussi appelée protocole de Maputo ratifiée le 10 janvier 2011 (Article
18, al. 3) ;
 La Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant, ratifiée le 18 mai 2007 ;
 La Convention relative aux Droits de l’Enfant, ratifiée le 9 février 1994 ;

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 Le Protocole facultatif à la CEDEF ratifié le 5 novembre 2004 ;
 Le Protocole facultatif à la convention relative aux droits de l’enfant concernant la vente
d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants ratifié
le 1er octobre 2007 ;
 Le Protocole additionnel à la convention des Nations Unies contre la criminalité
transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes en
particulier des femmes et des enfants (protocole de Palerme) ratifié en septembre 2010 ;
 La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en fait mention (Article 7), de même
que le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politique (Articles 2, 4, 24, 25, 26) et
celui relatif aux Droits Economiques Sociaux et Culturels (Articles 2, 10, 3) qui interdisent
toute discrimination basée sur le sexe.
 Les conventions OIT (Organisation Internationale du Travail) ratifiées par le Gabon en
date dont les plus importantes portent sur le travail forcé, le travail des enfants, la lutte
contre les discriminations à l’embauche, la liberté syndicale et de négociation et les
conditions de travail.

Le présent projet s’engage par ailleurs à respecter les référentiels et Normes de Performance de
l’IFC en matière de durabilité environnementale et sociale du 1 er janvier 2012, qui sont détaillées
dans le tableau ci-dessous :

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Normes de performance Résumé du contenu
 Promouvoir le traitement équitable, la non-discrimination et l’égalité des
chances des travailleurs.
 Établir, maintenir et améliorer les relations entre les travailleurs et la
direction.
Main-  Promouvoir le respect du droit national du travail et de l’emploi.
NP.2
d’œuvre et  Protéger les travailleurs, notamment les catégories vulnérables de
conditions de travailleurs comme les enfants, les travailleurs migrants, les travailleurs
travail recrutés par des tierces parties et les travailleurs de la chaîne
d’approvisionnement du client.
 Promouvoir des conditions de travail sûres et saines et protéger la santé
des travailleurs.
 Éviter le recours au travail forcé.

 Identifier et évaluer les risques sociaux et environnementaux du projet ;


 Adopter une hiérarchie de mesures d’atténuation visant à anticiper et
éviter les impacts, et quand cela n’est pas possible, réduire et compenser
les risques et impacts affectant travailleurs, communautés et
environnement ;
Santé, sécurité  Promouvoir une gestion améliorée des performances environnementales et
et sûreté des sociales du projet à travers l’utilisation efficace des systèmes de gestion ;
communautés  S’assurer que les plaintes des communautés affectées et les
communications externes venant des autres parties prenantes soient prises
NP.4 en compte de manière appropriée et fassent l’objet de retours ;
 Promouvoir et fournir des moyens adéquats permettant un dialogue
concret avec les communautés affectées couvrant l’ensemble des risques
potentiels du projet, et veiller à ce que les information environnementales
et sociales pertinentes soient divulguées et diffusées.

Tableau 3 : Principales normes de performance SFI applicables au plan de gestion des violences
basses sur le genre

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3. CONTEXTUALISATIONS DES VBG

3.1. DEFINITIONS DES VBG

Les violences basées sur le genre (VBG) désignent, selon la Banque Mondiale (BM, 2018), « tout
acte préjudiciable perpétré contre le gré d’une personne et fondé sur les différences que la société
établit entre les hommes et les femmes (genre). Elle englobe les actes qui provoquent un préjudice
ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, la menace de tels actes, la contrainte,
et d’autres formes de privation de liberté. Ces actes peuvent se produire dans la sphère publique ou
privée (IASC 2015). Les femmes et les filles sont touchées de façon disproportionnée par la
violence sexiste à travers le monde. »
Les VBG désignent un ensemble de comportements incluant :

 Les violences sexuelles : toute forme de contacts sexuels non consensuels, y compris le
viol le harcèlement sexuel, l’exploitation et les sévices sexuels ; le mariage précoce/forcé, à
savoir le mariage d’une personne contre son gré souvent avant l’âge de 18 ans, également
appelé mariage d’enfants ; le sororat ou le lévirat.

 Les violences physiques : comprenant l’usage de la force et l’usage d’armes ;

 Les violences émotionnelles et psychologiques : notamment l’humiliation systématique,


l’intimidation, les traitements dégradants, les insultes et les menaces ;

 Les violences économiques : l’exploitation économique et le déni de ressources, de


services et d’opportunités (par exemple, le fait de limiter l’accès aux services financiers, à
la santé, l’éducation, ou à d’autres ressources dans le but de contrôler ou d’asservir une
personne) ; la traite et l’enlèvement d’êtres humains aux fins d’exploitation.

3.2. PERSONNES CONCERNEES PAR LES VBG

Les VGB peuvent avoir lieu entre différentes groupes ou entités de personnes comme le montre le
schéma suivant

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Figure 3: Circonstances dans lesquelles se produisent les VBG (élaboration selon IFC, juillet
2020)

3.3. CAUSES ET CONSEQUENCES DES VBG

Les conséquences des VBG sur les individus sont pourront notamment les suivantes :
 Conséquences sur la santé physique : blessures, douleurs, contusions, scarifications…
 Conséquences sur la santé mentale : dépression, anxiété, traumatismes, suicides…
 Conséquences sur la santé sexuelle et reproductive : MST, grossesses non désirées…
 Conséquences sur l’économie : réduction des ressources, perte de contrôle des revenus…

3.4. RISQUES IDENTIFIES EN LIEN AVEC LE PROJET

Les facteurs de risques identifiés sur le projet et les risques associés sont les suivants

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Flux de population en quête d’opportunités économiques entraînant une modification du
contexte local
- Venue de travailleurs masculins générée par le projet :
Le projet va générer des flux de populations de par le besoin de main d’œuvre. Ces flux de
populations peuvent entraîner une augmentation des VBG quelle que soit leur nature : violences
psychologiques, violences physiques, violences sexuelles.
Par ailleurs, la venue d’hommes au pouvoir d’achat plus important que celui des hommes habitants
dans la zone pourra entraîner une emprise sur les jeunes femmes (voire mineures). Cela entraînerait
à la fois :
 Des risques de mariages précoces et / ou forcés des travailleurs avec les jeunes filles du
village dont les parents « donneraient » leur fille pour s’assurer d’une vie meilleure qu’elle
ne l’était avant l’arrivée des travailleurs ;
 Des risques de violences sexuelles, des risques d’abus sexuels sur mineurs, et des risques
de grossesses précoces.

De même la venue d’hommes peut entraîner des déstabilisations des familles locales entraînant
possiblement des divorces et violences.
La consommation d’alcool et de drogues peut également accentuer ce risque.
La venue d’un grand nombre de travailleurs masculins peut également augmenter les activités de
prostitution, générant un risque supplémentaire de VBG.
Ce risque est présent à la fois au niveau du chantier et de la base vie concentrant plusieurs
centaines de travailleurs et prestataires, aux abords du chantier qui pourra attirer des personnes en
quête d’opportunités économiques, et également au sein des villages.
L’augmentation de la population résidente pourra entraîner une augmentation de l’insécurité et de
risques de troubles à l’ordre public.
- Emplacement du projet :
La probabilité que des femmes employées travaillent dans des endroits éloignés ou isolés ou à
proximité d'employés de sexe masculin avec une supervision limitée présente un risque de VBG
sur le lieu de travail.

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Bien que les risques de VBG soient présents pour les hommes et les femmes, ils sont plus présents
dans ce contexte pour les femmes.
Comportements inadaptés de la part des forces de sécurité
Un risque également présent concerne les forces de sécurité dont les interactions ou les actes avec
les populations peuvent être inadaptés. En effet, l’IFC 1 démontre que les femmes ont souvent des
expériences et des interactions différentes et généralement négatives avec le personnel de sécurité.
Par exemple, le nombre de cas de harcèlement sexuel ou de violences sexuelles à l’égard des
femmes peut augmenter par la présence de forces de sécurité privées ou publiques dans la zone du
projet
Non prise en compte de l’approche genre dans le projet

4. DESCRIPTION DES MESURES A METTRE EN OEUVRE

4.1. PRINCIPES

Le plan suivant respecte la séquence préconisée par l’IFC à savoir : Evaluer, prévenir, signaler,
répondre et surveiller les VBG.
Les principes de mise en œuvre du plan repose sur le schéma suivant :

Figure 4 : Principes de mise en œuvre du plan

1IFC (2017). Manuel de bonnes pratiques, recours aux forces de sécurité : évaluer et gérer les impacts, International Finance Corporation, février
2017.

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Par ailleurs conformément aux recommandations de l’IFC, les principes suivants doivent sous-
tendre tous les efforts pour évaluer, prévenir, répondre et surveiller les VBG.
- Centré sur les victimes : Donner la priorité aux droits et les besoins des personnes qui ont vécu
des VBG et écouter leurs souhaits.

- Sécurité : Protéger les personnes qui subissent, de témoigner ou de dénoncer les VBG, ainsi que
ceux qui cherchent à y remédier.
- Contexte spécifique : fonder toutes les actions sur la compréhension du contexte juridique et
social local.
- Collaboratif : Travailler avec toutes les parties prenantes pour identifier les risques, prévenir les
VBG et répondre aux signalements.

En effet, la réussite de la mise en œuvre de ce plan passe par une prise de conscience de toutes les
parties prenantes du contexte local, des risques de VBG dans la zone du projet et de l’importance
de l’implication de chaque partie prenante afin que la mise en œuvre des mesures soit effective.
- Inclusif : S'attaquer au risque accru des VBG pour certains groupes et permettre l'accès à une
évaluation indépendante, objective et sans jugement des espaces pour discuter des préoccupations.
- Intégré : Aborder la question des VBG dans le cadre d'un les processus existants de
l'organisation et les systèmes de gestion.
- Non-discriminatoire : Localiser les efforts pour traiter les VBG dans le cadre d'approches plus
larges afin de promouvoir une approche inclusive, diversifiée et efficace de l’entreprise.
- Bien informés : S'appuyer sur l'expertise de professionnels, concernant les VBG, la protection de
l'enfance et des experts juridiques si nécessaire, pour aider à informer des approches et des
réponses de soutien.
Aussi, les mesures présentées dans ce plan sont les suivantes :

 Mesures de prévention ;
 Mesures d’alerte ;
 Mesures de correction ;
 Mesures de suivi.

4.2. MESURES DE PREVENTION

Les mesures de prévention ont pour objectif d’anticiper les risques présents et de mettre en place
des actions afin de pouvoir éviter au maximum ces risques.
1) Favoriser le recrutement local

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Voir Plan de recrutement.

2) Adopter l’approche genre dans la gestion du chantier

 Adapter les locaux

Les locaux doivent proposer des équipements adaptés à ses salariés hommes et femmes notamment
concernant les dortoirs, les vestiaires et les sanitaires qui doivent être séparés et en nombre
adéquat.
 Tenir compte des besoins genres dans l’organisation du travail

Le règlement doit tenir compte des besoins spécifiques liés au genre, notamment l’acceptation et
l’adaptation des pauses aux différents besoins.
 Intégrer les VBG au sein des politiques de l’entreprise

Le sujet des VBG doit être évoqué au sein des politiques de l’entreprise par l’intermédiaire du
Code de conduite.
3) Sensibiliser et informer

 Sur les VBG

Les sensibilisations aux VGB auront lieu au début du projet puis de manière biannuelle auprès des
personnes suivantes :

 Les salariés et les sous-traitants recevront une sensibilisation dès leur arrivée ;
 Les populations recevront une sensibilisation
 Les professionnels de santé recevront des sensibilisations concernant les VBG et leur prise
en charge.
 L’ensemble des comités recevra une sensibilisation aux VGB, à la réception des plaintes, à
l’accueil et à l’orientation des victimes.

Les points abordés lors de cette sensibilisation pourraient être notamment : la définition des VBG,
des exemples de cas concrets, la présentation des résultats de l’enquête nationale, la présentation de
la démarche de signalement et du système de sanctions inscrits dans le Code de Conduite pour les
salariés et sous-traitants et du système pénal gabonais pour les populations.
• Sur les MST et les risques liés à la consommation d’alcool

Voir Plan de santé communautaire.


Le parallèle sera fait entre l’augmentation des risques de VBG et la consommation d’alcool.

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4) Mettre en place une collaboration avec les acteurs locaux

Afin d’ancrer l’ensemble des mesures dans la dynamique locale, il est important de mettre en place
une collaboration avec les acteurs suivants :
 Une ou plusieurs ONG (par exemple : ONG Agir pour le Genre, ONG Cri de femme) qui
pourront assurer la formation des parties prenantes sur les VBG et intervenir dans le suivi
des victimes de VBG

4.3. MESURES D’ALERTE

Il est essentiel de mettre à disposition des salariés et des populations des dispositifs d’alerte en cas
de VBG afin qu’ils puissent informer les personnes ressources (internes et externes au projet) et
qu’une protection puisse ensuite être proposée à la victime.
Trois dispositifs seront mis en place à cet effet :
5) Mettre en place un mécanisme de gestion des requêtes et des plaintes adaptées aux VBG

Voir Mécanisme de Gestion des Requêtes et des plaintes.


6) Former des personnes ressources à la réception des signalements de VBG et encourager le
recours au MGRP

Afin de permettre l’accueil des personnes qui souhaitent alerter sur une situation vécue par elles-
mêmes ou par une tierce personne, et de permettre la réception des plaintes il faut prévoir la
formation des professionnels de santé de la base vie.
Les personnes faisant partie des canaux récepteurs des plaintes recevront également cette
formation. Le MGRP détaille ces canaux précisément.
Par ailleurs, ces professionnels seront informés et sensibilisés quant à l’existence du MGRP afin
d’encourager les plaignants à solliciter ce mécanisme.

4.4. MESURES DE CORRECTION

Les mesures correctives ont pour objectif de pouvoir réagir suite à des actes relevant de VBG.
7) Mettre en place un système d’accompagnement des victimes au sein du personnel quel que
soit l’origine du coupable ou pour les victimes au sein des populations lorsque le coupable est
partie prenante du projet :

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Accompagnement psychologique :
Dans le cadre du partenariat établi avec l’hôpital militaire et probablement avec des associations
locales ou une ONG, pour favoriser l’accueil psychologique des victimes par une permanence
tenue par des psychologues. (Idéalement deux psychologues seront présents, un homme et une
femme. Le cas échéant, la présence d’une femme sera privilégiée au regard du contexte afin de
favoriser l’échange).
Accompagnement juridique et social :
La victime pourra être accompagnée pour obtenir une visite médicale, porter plainte auprès de la
gendarmerie et entamer les procédures juridiques.
8) Mettre en place un système de sanctions pour les auteurs de VBG au sein du personnel

Traitement interne à l’entreprise


L’entreprise de par sa politique interne, prendra les mesures nécessaires, inscrites dans le règlement
intérieur dans le Code de conduite, afin de sanctionner les auteurs de VBG.
Cette politique interne sera fondée sur la nature des actes, leur gravité. Elle tiendra compte
également des récidives.
Traitement par le système de justice local
En parallèle, le cas sera traité par le système judiciaire local si la victime a décidé de porter plainte.

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4.5. RESUME DES MESURES ET INDICATEURS DE SUIVI

Mesures Responsable Calendrier de Indicateurs de Moyens de suivi Responsable du Calendrier de suivi


mise en mise en œuvre suivi suivi
œuvre

Mesures de prévention

1) Favoriser le recrutement local (mesure Voir plan de recrutement


de bonification prévue dans le cadre de
l’EIES)

2) Adopter l’approche genre dans la Directeur HSE Pré construction Nb de non- Audit de chantier visant à EPC Mensuel
gestion du chantier : / Construction conformité lors des identifier les points
audits de chantier / sensibles et propices aux
- adapter les locaux de la base-vie
Nb de mesures VBG (toilettes, couloirs,
- tenir compte des besoins genrés dans correctives prises vestiaires, dortoirs), et à
l’organisation du travail vérifier l’adéquation des
- intégrer les VBG au sein des politiques de locaux avec le personnel
Nb d’employés
l’entreprise Registre de suivi des prises
ayant signé le code
en compte des
de conduite
commentaires de l’audit
Nb de plaintes
MGRP
concernant le genre

3) Sensibiliser et informer sur les VBG à Directeur Pré construction Nb d’ateliers/ Nb Registre des présences EPC Mensuel
la fois les salariés et les sous-traitants, les HSE / Construction de personnes
Registre des actions de
populations, les comités par le biais sensibilisées par
sensibilisation
d’ateliers de sensibilisation effectués par type
des professionnels experts du sujet et par un Affichage de prévention sur
Nb de plaintes
système d’affichage au sein de la base vie, le sujet

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des écoles et des centres communautaires.

Directeur HSE
4) Mettre en place une collaboration avec Pré construction Nb de réunions PV des réunions de EPC Mensuel
les acteurs locaux (Centre de santé, ONG / Construction avec les acteurs collaboration avec les
locales) locaux/nb de acteurs locaux
personnes
présentes
Mesures d’alerte

5) Mettre en place un mécanisme de Voir MGRP


gestion des requêtes et des plaintes qui
soit adapté aux VBG
6) Former personnes ressources à la Directeur HSE Pré construction Nb de formations/ Registre des formations EPC Mensuel
réception des signalements de VBG et / Construction Nb de personnes
encourager le recours au MGRP formées
Mesures de correction

7) Mettre en place un système Directeur HSE Pré construction Nb de plaintes / Nb Registre du suivi EPC Mensuel
d’accompagnement des victimes / Construction de personnes d’accompagnement des
accompagnées victimes
8) Mettre en place un système de Directeur HSE Pré construction Nb de plaintes / Nb Registre RH EPC Mensuel
sanctions pour les auteurs de VBG / Construction de sanctions prises
Nb de sanctions
prises / Nb de
sanctions
effectuées
Tableau 4 : Résumé des mesures et indicateurs de suivi

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5. SUIVI, ET INDICATEURS DE SUIVI

5.1. MISE A JOUR DU PLAN

Ce plan est mis à jour et revu à chaque fois qu’il est constaté :
 Une évolution du contexte réglementaire ;
 Un constat d’audit, de revue de processus ou de revue de direction amenant à penser qu’un
amendement est nécessaire pour l’atteinte des objectifs fixés ;

5.2. SUIVI

Les objectifs du suivi de la mise en œuvre de ce plan sont les suivants :


 Confirmer l'importance des impacts, en particulier dans les cas où les prévisions faites dans
l'EIES et le PAR restent incertaines ;
 Fournir des alertes précoces indiquant que les mesures ou processus de contrôle n'atteignent
pas les objectifs souhaités ;
 Servir de base à un examen et une amélioration continue de la conception et de la mise en
œuvre du projet.

5.3. INSPECTION ET AUDIT

L'EPC élaborera un programme d'inspection et d'audit pour s'assurer que les normes et procédures
de gestion des afflux sociaux sont respectées.
Une liste de contrôle avec les points à vérifier appuiera ces inspections et audits.
Les audits et seront effectués chaque mois et comprendront à minima :
 La revue des procédures et dispositifs en place
 Les échanges avec le personnel de l’EPC sur les actions en cours
 Les contrôles sur site
 La rencontre des parties prenantes internes et externes
 La revue des indicateurs
 Les conculsions en termes de conformité et d’actions correctives à engager
Les domaines d'inspection et d'audit comprendront :

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 Les planifications et procédures en place
 Les rapports et la tenue des registres et indicateurs ;
 Le suivi des actions correctives ;
 Le registre des plaintes ;
 Les compte rendu des séances d’information, sensibilisation et formation (supports et
feuilles de présence) ;
 Les rapports des mesures et analyses ;
 Les calendriers et suivis de maintenance préventive et de mise en conformité ;
 Les fiches de contrôles internes et externes et de suivi.

5.4. TENUE DE REGISTRES

Des registres seront conservés pendant la durée du projet. Les registres pour la gestion des
violences basées sur le genre comprendront les éléments suivants :

 Registre des ateliers de sensibilisation ;


 Registre des actions de sensibilisation ;
 Registre des plaintes du MGRP ;
 Registre des ressources humaines ;
 PV de réunions avec les acteurs locaux ;
 Registre du suivi d’accompagnement des victimes ;
 Registre de suivi des prises en compte des commentaires de l’audit.

5.5. PROCEDURE EN CAS DE NON-RESPECT DES MESURES

En cas de non-respect des mesures citées dans ce plan, des actions correctives devront être mises
en place telles que :

 Un renforcement des sessions de sensibilisation et de formation par leur nombre et leur


fréquence auprès des différents acteurs : salariés et sous-traintants, populations,
professionnels de santé, comités et forces de sécurité ;
 Une renégociation des termes de partenariat avec la force publique.

5.6. RAPPORT DE SYNTHESE MENSUEL

L’EPC établiera chaque mois un rapport environnemental et social de synthèse incluant :

 Les principales activités du mois ;


 Les résultats des audits et inspections mensuels ;

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 La synthèse des différents registres ;
 La synthèse des non-conformités et actions correctives ;
 Les objectifs d’amélioration pour les mois suivants et recommandation ;
 Une grille de suivi des indicateurs du plan de gestion.
 La synthèse de tous les thèmes de formations développés au cour du mois

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6. BIBLIOGRAPHIE
• Banque Mondiale (2018). Good practice Note Addressing Gender Based Violence
(septembre 2018).
• IFC (2007). Directives environnementales, sanitaires et sécuritaires (EHS). International
Finance Corporation, 30 Avril 2007.
• IFC (2012). Norme de performance n°4 : Santé, sécurité et sureté des communautés,
International Finance Corporation, 1 janvier 2012.
• IFC (2009). A Handbook for Addressing Project-Induced In-Migration. 2009.
• IFC (2017). Manuel de bonnes pratiques, recours aux forces de sécurité : évaluer et gérer
les impacts, International Finance Corporation, février 2017.

• IFC (2020). Addressing Gender-Based Violence and Harassment: Emerging Good Practice
for the Private Sector, juillet 2020.

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