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COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES

DIRECTION GÉNÉRALE DE LA RECHERCHE, ET MINIÈRES


DE LA SCIENCE ET DE L'ÉDUCATION SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL
(Programme R & D «Énergie»)

POTENTIEL GEOTHERMIQUE « BASSE TEMPERATURE »


EN FRANCE
ÉTUDE TECHNICO-ÉCONOMIQUE
par

G. AUBERTIN - A. DESPLAN - J.-M. LEJEUNE - G. MARTIN

r~i .

Département géothermie - hydroénergie


B.P. 6009 - 45060 Orléans Cedex - Tél. : (38) 63.80.01

Rapport du B . R . G M .

83 SGN 686 GTH Octobre 1983


SOMMAIRE

PREMIERE PARTIE - LES ASPECTS DU SOUS-SOL

I - LES RESSOURCES GEOTHERMIQUES DE BASSE TEMPERATURE 3

II - LES REALISATIONS GEOTHERMIQUES EXPLOITANT DES AQUIEERES DONT LA


TEMPERATURE EST COMPRISE ENTRE 30 ET 50°C 6
III - ANALVSE DU RISQUE - STRATEGIES D'EXPLORATION DES AQUIEERES DE
BASSE TEMPERATURE ...... ... 7
III.,1 - Le risque géologique 7
ill,.2 - Limitation possible du risque géologique par la réalisa-
tion de travaux exploratoires 8
IIÏ.3 - Opportunité d'une statégie d'exploration pour la recon-
naissance des aquifères de basse température ............ 9

IV - LES INSTALLATIONS DE SOUS-SOL .,....,,.....,.., 13


IV.1 - Mode d'exploitation de la ressource géothermique ,.-....... 13
IV.2 - Les forages 14
!.V. 3 - Matériel de pompage - Echangeur de chaleur ................ 17
IV. 3.1 - Lu matéjvLeJj* de. pompage. 17
II/. 3.2 - Echangeant de. ckate.uA. . >. 18
IV.4 - Mode d'intervention des partenaires impliqués dans la
réalisation des installations de sous-sol . » 18
V - ASPECTS LEGISLATIFS - TAXATIONS ET REDEVANCES DE RELEVEMENT ET
REJET -, 21
V.l - Textes législatifs „, „ , 21
I/.7.7 - PnA.nc¿paux de.cKe.tt, conc°jina:vi£ ¿a. ^to-theAm-Le. 21
V. 7.2 - La loi du 16 dé.ce.mbn.0. 1964 22
V.2 - Taxations et redevances des prélèvements et des rejets 22
y.2.1 - Lu pK.eLe.\>eme.n&> 23
l/. 2. 2 - Lu n.e.je.U ......... 24
ANNEXE 1 30

S ES FORAGES D'EXPLOITATION >0


1 - Contexte géologique complexe , 30
2 - Contexte géologique simplifie 32
3 - Objectifs des forages d'exploration 34
DEUXIEME PARTIE - LES APPLICATIONS DE L'EXPLOITATION GEOTHERMIQUE DES
AQUIFERES DE BASSE TEMPERATURE 30 h 50°C

I - DOMAINES D'APPLICATION .. 35
1.1 - L'utilisation de l'énergie géothermale des aquifères de
moyenne température (30 - 50°C) pour le chauffage logements
et la production d'eau chaude sanitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
1.2 - L'exploitation géothermique des aquifères de moyenne tem-
pérature dans l'agriculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
1.3 - La géothermie dans l'industrie .. 37
1.3.1 - Ma/ické. à count texme. 37
1.3.2 - MaAcké. à Long teAjme. 38
1.4 - Les stockages de chaleur en aquifère de moyenne profondeur . 39
1.4.7 - Principaux. &yi,thnej> dz ¿tockage. en aqu¿{e.K.e. . . . . . . . . 39
1.4.2 - PKÁ.ncipa¿z6 tiiaLÍ&ation¿ e.xpé.K.ime.ntaJ'.eA ou indui-
tKÁ.e.l¿e¿> du stockage, de. chaJLe.uK. en aquiete. 42
1.4. S - JntzKPj:, de-ó aquife.fi<¿6 de. mouznne. -t-mpe/LaXuAe.
[30 à 40°C) poux le. étockage. t>oute.KhJXÎn . . . . . . . . . . . . 44
1.4.4 - Mcuichi dej> ¿tockageJ> de. ch.aZe.un. en aquLfeJio, de.
moyenne. pno£onde,ùn ' . . . . . 44
II - CONCEPTION DES INSTALLATIONS DE SURFACE .-. 46
11.1 - Le transport de l'eau géothermale 47
II.1.1 - ka£eju.e£ utLLLbabX.e. poun ¿e. tnjxnÂpont . . . . . . . . . . . . 48
II. 7 . 2 - CalofiA.guge.age. de¿> ca.wxLÍAa£Lovií> ............'...... 52
11.2 - Les échangeurs de chaleur 54
II .2.1 - le. cko¿x du mate.KA.auy. 55
II. 2. 2 - Conce-p-tíon de¿> echange.uA¿ ........................ 56
11.3 - Pompes à chaleur ., 59
11.4 - Schémas généraux de raccordement des PAC en géothermie .... 65
11.5 - Les émetteurs de calories . _,.,..... 68
II. 5. 7 - LeJ> pKA.nci.paux ¿yt>£meA d' mÍA¿¿on de.
dañó ¿e. ckau^fagz dej> ¿ocaux 68
II. 5. 2 - ln^iue.nce. dti ¿y&tmej> i.nte.Aie.u>u> de.' chauffage, . . . 69

III - QUELQUES SCHEMAS DE PRINCIPE D'INSTALLATIONS GEOTHERMIQUES DE TRES


BASSE ENERGIE . ¡ . 74
TROISIEME PARTIE - ETUDE DE CAS

PREMIER CAS - CHAUFFAGE DE SERRES DANS- LE DEPARTEMENT DU NORD 83


I - ETUDE SOUS-SOL ,.. 84
1.1 - Etude géologique 84
1.2 - Programme de forage 87
1.3 - Caractéristiques d'exploitation ...», 87

II - ETUDE THERMIQUE 91
11.1 - Hypohtèses sur les dimensions des terrains 91
11.2 - Puissance nécessaire 91
11.3 - Puissance disponible 91
11.4 - Consommations 92

III - BILAN ECONOMIQUE 94


III.1 - Coûts d' investissement 94
II.2 - Coûts d'exploitation 94
III.3 - Indicateurs économiques 95

DEUXIEME CAS - CHAUFFAGE DE LOCAUX TERTIAIRES PAR GEOTHERMIE AVEC


FOURNITURE D'EAU POTABLE EN LORRAINE 96

I - CARACTERISTIQUES DE LA RESSOURCE 97
1.1 - Caractéristiques du forage „ 97
1.7.7 - Lote, de. ¿a xia¿Áj>at¿on 97
I. 7. 2 - Evolution de. V ouvfiagt de. 1958 à 1981 97
7.7.3 - Vonné.eJ> fieJ.atA.veJ> au pompage, d'eJiAcu. K.e\aZÁj>e. en
mam> 1981 pan VEHSG 98
1.2 - Aanlyse de la ressource disponible 98
ï. 2.1 - Etat du koxage. KÍxxZJUi e.n 1958 98
1.2.2 - R&ó-iouAce mobiZi&abte. à panMji d1 un nouve.au (.ofuxge. 99
1.2.3 - Coupe, géologique. pK.iv-idlonne.lln 100
7.2.4 - Coupe, te.ckru.quz pn.é.v-uionnelle. d'un Rouage, d'ex-
plon.atA.on de. 680 m aux gnej> vo^gitm, 101
II - ETUDE THERMIQUE 104
11.1 - Besoins 104
II. 7.7 - ?uÁj>¿>anc.e. appeJLíe. 104
II. 7. 2 - ConAommat¿on¿> 104
II. 1.3 - Puliiance. 104
11.2 - Adaptation à la géothermie 104
II .3 - PAC Electrique . . 106
II.4 - PAC Thermique ...., 106
II. 5 - Modifications au réseau de surface 106
II.6 - Bilan d'exploitation 109
71.5. J - Pompe, à ckalejat motean. ¿te.cJAA.que. ............ 109
11.6.2 - Pompe, à ckatejuA rnotzuA tkeAmique. .............. 109
11.6.3 - hoAoivu, non couveAtA pcoi ia gèotheAmle. 109
III - INVESTISSEMENTS 111
III.1 - Investissements sous-sol 111
III .2 - Investissement surface 111
III. 2.1 -'Pompe, à ckale.uAmote.uA 'eJLzc.tAA.quCL Ill
III.2.2 - Vompe. à ckattuA à mote.uK. th.eAmA.que. 1.11
IV - COUTS D'EXPLOITATION ........... .... 112
IV. 1 - Chauffage actuel . .. .. 112
IV.2 - Chauffage avec pompes à chaleur moteur électrique ...... 112
IV.3 - Chauffage avec pompes à chaleur à moteur thermique ..... 112
IV.4 - Coûts P2 et P3 112
IV. 5 - Besoins en eau potable 113

V - INDICATEURS ECONOMIQUES 114

TROISIEME CAS - CHAUFFAGE DOMESTIQUE A PERTIR D'UN PUITS UNIQUE EN'


CHARENTE . 115
I - RESSOURCES GEOTHERMIQUES ........ .......................... 116
1.1 - Etude géologique >,. . 116
1.2 - Caractéristiques hydrogéologiques 118
1.2.1 - AquifiZKe. da Cé.noman¿zn ¿n^éAÂ.e.an. .~~ " 118
1.2.2 - KquÁ-CeAe. da L¿a¿ moye.n 118
1.2.3 - kqulièAQ. da Lieu, ¿n{éjiie.un e.t Tnlcu 118
1.2.4 - HydsiogiockAmle. 119
1.3 - Programme de forage 119
1.4 - Contraintes liées à l'environnement 121
II - ETUDE THERMIQUE .......... 123
II. 1 - Définition des besoins de surface 123
11.2 - Calcul des consommations moyennes de chauffage 123
11.3 - Production E.C.S 125
11.4 - Adaptation à la géothermie ,.... 128
Ill - ETUDE ECONOMIQUE . : . . 139
111.I - Coûts d'investissements 139
111.2 - Coûts d'exploitation 139
111.3 - Analyse économique sommaire 139
III. 3. 7 - Rícíttu gíotkeAmiquu 139
III. 3. 2 - Subventions ... 141
III. 3. 3 - lncU.cate.uru> pnA.Yiu.pa.ux ... 141
QUATRIEME CAS - CHAUFFAGE DE SERRES EN LANGUEDOC - ROUSSILLÚN ..... 142

I - RESSOURCES GEOTHERMIQUES 144


1.1 - Cadre géologique et données lithostratigraphiques ....... 144
.1.2- Données hydrogéologiques 144
1.2.1 - Pioductcviti 144
1.2.2 - Tampi/iatuie. ........=... 145
1.2.3 - SaJUrUXi 145
1.3 - Conception des travaux de captage de l'eau géothermale .. 145
II - COUVERTURE DES BESOINS DE LA ZONE HORTICOLE PAR GEOTHERMIE .... 156
11.1 - Hypothèses de ressources 156
11.2 - Schéma technique de chauffage des serres ............... 156
11.3 - Puissance disponible par géothermie .................... 156
11.4 - Puissance appelée par les serres 157
11.5 - Energie consommée annuellement 157
.11.6 - Part couverte par la géothermie 157
III - BILAN TECHNICO-ECONOMIQUE SOMMAIRE 161

CINQUIEME CAS - COMMISSARIAT A L'ENERGIE ATOMIQUE CENTRE DE BRUYERES-


LE-CHATEL
PREMIERE PARTIE

LES ASPECTS SOUS SOL


- 1 -

La géothermie de basse température (30 à 50° C) intéresse


de plus en plus les collectivités locales et les organismes ayant en charge
le chauffage de locaux ou de groupes de logements dont la taille ne justifie
pas, pour des raisons économiques essentiellement, la réalisation d'opérations
géothermiques de plus grande profondeur (de type Dogger ou Trias dans le
Bassin Parisien par exemple). Elle concerne aussi les projets au droit des-
quels il n'y a pas de ressource géothermique à température supérieure.
Ainsi, le marché de la géothermie de basse température devrait se développer
dans les années à venir. De plus, la realisation àe pilotes puis ae projets
industriels de stockage de chaleur dans ces aquifères devrait voir le jour
dans un proche avenir.

Les ressources géothermiques de basse température sont


largement distribuées sur le territoire français (Bassin Parisien - Bassin
Aquitain - Lorraine - Littoral méditerranéen...), et peuvent être
présentes en certaines régions où des ressources géothermiques plus profondes
sont inexistantes.

L'exploitation à des fins énergétiques de ce type de res-


sources géotheajmiques nécessite la mise en place d'installations (tant
de sous-sol <que de surface) sensiblement différentes de celles qui
équipent les stations géothermiques qui captent des aquifères profonds
(Dogger ou Trias dans le Bassin Parisien) :

- les réservoirs de basse température contiennent souvent des fluides


géothermaux suffisemment peu minéralisés pour que des exploitations en-
puits unique soient envisageables ;
- les ressources géothermiques de basse température sont situées à des
profondeurs généralement comprises entre 500 et 1 000 mètres. Le
forage de puits dans cette gamme de profondeur relève de techniques
qui ne sont pas exclusivement pétrolières, à l'inverse de celles qui sont
mises en oeuvre pour la réalisation des forages géothermiques profonds.
La conception de tels forages doit résulter d'un compromis entre forage
pétrolier et forage d'eau ;
- :dt fait du niveau de température relativement bas,et de la relativement
faible minéralisation de leurs eaux, les installations de production,
et en particulier les matériels de pompage, à mettre en oeuvre pour
l'exploitation des ressources de basse température sont moins sophistiquée, et
vraisemblablement plus fiables que celles qui exploitent les ressources
géothermiques plus profondes ;
- le bas niveau de température des ressources géothermiques de ce type implique
une conception des installations de chauffage différente : ainsi a-t'on recours
à l'utilisation de pompes à chaleur qui sont d'autant plus efficaces que les
niveaux de température de retour des systèmes de chauffage sont bas.

Ainsi la valorisation du potentiel géothermique important que


constituent en France les ressources géothermiques de basse température néces-
site une approche des problèmes d'exploration (analyse du risque), de conception
et de réalisation des installations de sous-sol et de surface, spécifique à
ce type de ressource et souvent différente de celle qui a été développée ces
dernières années pour l'exploitation des ressources géothermiques plus
profondes.
- 2 -

La présente étude comporte trois parties :

- la première traite des problèmes spécifiques de sous sol liés


à l'exploitation de ce type de ressources. Après un bref rappel de la
distribution des ressources géothermiques de basse température sur le
territoire français sont abordées les questions .-

. de l'analyse du risque et des stratégies d'exploration à


éventuellement mettre en oeuvre

. de conception et de mode de réalisation des installations de


sous sol

, de législation liée à l'exploitation de ce type de ressource.

- la seconde partie après une présentation des différents domaines


d'application de la géothermie de basse température (chauffage domestique -
utilisation dans l'industrie, dans.' 1 ' agriculture ; stockage souterrain de
chaleur)traite des installations de surface à mettre en oeuvre pour
exploiter de façon optimale ce type de ressource.

- la troisième partie présente quatre projets d'exploitation des eaux


des aquifères à basse température choisis en accord avec la CEE, ainsi qu'une
réalisation particulièrement démonstrative.

- projet de chauffage par géothermie de serres dans une zone horticole


voisine de Montpellier au moyen d'un puits unique exploitant les eaux du
jurassique à 45°C ;

- projet de chauffage géothermique de locaux tertiaires à partir d'un


puits unique au Trias (35°C) dans la région lorraine L'installation d'une
pompe à chaleur et la récupération du fluide géothermal comme' eau potable y
sont envisagées ;

- Projet de chauffage d'un ensemble de serres dans le département du


Nord à partir d'un puits unique captant l'aquifère du carbonifère ,-

- projet de chauffage domestique à partir d'un puits unique en Charente ;

- réalisation de la station géothermique de BRUYERES LE CHATEL qui


exploite en puits unique l'aquifère du Néocomien (34°C) à des fins de chauffage
de locaux industriels et d'alimentation en eau.

L'analyse technico-économique de ces différents cas types d'exploitation


des aquifères à basse température est présentée.
- 3 -

I - LES RESSOURCES GEOTHERMIQUES DE BASSE TEMPERATURE

Les ressources géothermiques sont classiquement identifiées


selon leur niveau de température, c'est à dire aussi selon l'usage qui peut
en être fait : utilisation directe des calories ou production d'électricité.
On s'intéresse ici aux ressources à basse température (30 à 50° C) dont
seul un usage thermique peut être envisagé.

La recherche d'eau potable, puis à partir de 1950 la


recherche pétrolière menée dans le sous-sol français au moyen de nombreux
forages (plus de 5 000 forages pétroliers) et de campagnes géophysiques
a permis de reconnaître en profondeur les bassins sédimentaires, les fossés
d'effondrement et les avant pays des grandes chaines de-montagne.

La législation minière française met dans le domaine


public dès la fin des forages les renseignements géologiques et, après
10 ans, les données sismiques. Ainsi, grâce à ces renseignements essentiel-
lement d'origine pétrolière ont pu être réalisées l'identification et
l'évaluation du potentiel des ressources géothermiques de plus de 50° C.

L'inventaire des ressources géothermiques de basse température


vient d'être réalisé, à partir de données provenant des forages d'eau, des
forages pétroliers et des forages de recherche de site de stockage souterrain
de gaz.

Ce travail à conduit à l'élaboration de nombreuses cartes


et à une description synthétique des ressources géothermiques. La planche 1
présente l'ensemble des zones où ont été étudiés les réservoirs géothermiques
potentiels dont la température est comprise entre 30 et 50° C.

Le tableau 1 reprend très succintement chacune des régions


examinées et dans chacune d'elle, les réservoirs étudiés.

En l'état actuel de nos connaissances, on est amené à conclure


que l'essentiel du potentiel géothermique de basse température est situé
dans les deux grands bassins sédimentaires français : le Bassin Parisien et le
Bassin Aquitain.

Dans le Bassin Parisien, l'Albien, le Néocomien et le Lusitanien


constituent des cibles géothermiques potentielles intéressantes, du fait
de leur productivité élevée sur une grande partie de leur étendue. Ces réservoirs
sont inégalement connus. Le Trias peut être intéressant en Lorraine et en Région
Centre.
Dans le Bassin Aquitain les principaux aquifères dont la
température est comprise entre 30 et 50° C sont 1'Eocène le Crétacé
inférieur,et; dans une moindre mesure, le Trias au nord du Bassin. Les aquifères
couvrent de grandes étendues et sont inégalement connut..

La valorisation du potentiel géothermique des autres régions


(Alsace, Sud-Est, Couloir Rhodanien, Franche Canté, Limagne, Façade
méditerranéenne...) apparait limitée ou implique la mise en place de stra-
tégies, et de techniques particulières relevant de l'exploration.
_ 4-
PLANCHE 1
POTENTIEL GEOTHERMIQUE BASSE TEMPERATURE
REGIONS ETUDIEES

IÊT

Terrains sédimentaires tectonisés (massifs récents) ou peu profonds.


Régions natureLl.es renfermant ou susceptibles de renfermer des aquifères
à plus de 3 0 ° .
LES RESSOURCES GEOTHERMIQUES DE BASSE TEMPERATURE (30 à 50° C)

BASSIN DE PARIS BASSIN AQUITAIN AUTRES REGIONS

ALBIEN : productivité importante (25 EOCENE : généralement à température ALSACE : les ressources géothermiques
à 40° C) souvent bien connu, inférieure à 50° C. Bonne à basse température sont
fait l'objet d'une exploita- productivité. Aquifère étendu pratiquement inexistantes.
tion rigoureuse. Eau douce. et relativement bien connu
Puits unique éventuellement exploité aux forages géother-
possible. miques de TOULOUSE.
NEOCOMIEN : productivité importante PALEOCENE DANIEN : la température est LIMAGNE : la productivité du réservoir du
la température peut dépas- généralement supérieure à STAMPIEN est très incertaine.
ser 40° C. Eau douce ; 50° C et cet aquifère est
puits unique possible. mal connu.
LUSITANIEN : productivité intéres- CRETACE SUPERIEUR : cet aquifère est BASSIN MEDITERRANEEN : Quelques ressour-
sante mais mal connue. La exploité à BORDEAUX (sables) ces à basse température semblent
DAX et MONT DE'r'MARSANCdolomies exister. La géologie est complexe I
température peut dépasser
karstifiées) et constitue Ln
60° C au Centre du Bassin. et les aquifères sont mal connus.
Eau de salinité faible. un des principaux objectifs Risque élevé. , - I

Puits unique éventuelle- du bassin. Eaux douces.


ment possible. Puits unique possible.
DOGGER : il se trouve à des tem- JURASSIQUE : se trouve a des tempéra- COULOIR RHODANIEN : Potentiel limité.
:
pératures inférieures tures inférieures à 50° C Risque élevé .
à 50° C à la périphérie sur la bordure est du bassin.
du Bassin. La produc- Il est mal connu.
tivité décroit généra-
lement vers la péri-
phérie du bassin.
TRIAS : se trouve à des tempe- LIAS INF. - TRIAS : se trouve à des FRANCHE COMTE : potentiel limité.
ratures de 30 r) 50CC en températures inférieures
Lorraine (où sa productivité à 50° C à l'extrémité nord
est importante) et sur les du Bassin. Productivité
bordures de la région Centre. incertaine.
CD
m

- 6-

II - LES REALISATIONS GEOTHERMIQUES_EXPLOITANT_DES_AQUIFERES_DONT_LA


TEMPERATURE EST COMPRISE ENTRE 30 ET 50° C

Dès 1 9 2 9 , les eaux d e l ' A l b i e n ont été utilisées directement


pour l ' a l i m e n t a t i o n e n eau chaude (27° C) d e s piscines d e la Wille de P a r i s .
Trois forages dont deux sont encore en fonctionnement avaient été réalisés
dans ce but (Blomet - La Butte a u x Cailles - Hebert) .

En 1 9 5 6 , a été foncé le p u i t s d e la Maison d e la Radio


avec comme objectif le réservoir des sables d u Néocomien. Ce réservoir
a d û être abandonné au profit d e l ' A l b i e n en raison de difficulté d e
c a p t a g e . Les calories des e a u x d e l ' A l b i e n sont exploitées a u moyen
de pompe à chaleur et utilisées pour le chauffage et la climatisation d e la maison
de la R a d i o .

Ce n ' e s t q u ' a p r è s le second choc pétrolier q u ' o n t été r é a -


lisées quelques opérations d e géothermie de basse température. Ce sont :

A N N E E DE RESERVOIR MODE D ' E X - TEMPERA-


OPERATIONS OBSERVATIONS
REALISAT. CAPTE PLOITATION TURE EN°C

1977 TOUX ST CRICQ (32) Eocè ne Puits unique 42° C Chauffage de serres

197 8 LODEVE (34) Cambrien- Puits unique 30 à 35°C Chauffage de serres


Autunien

1978 PEZENAS (34) Jurassique Ancien forage 38° C Chauffage d ' u n e piscine
pétrolier
1978 TARBES (65) Eocène 42° C Abandonné

1979 BEAUMONT (6 3) Oligocène 46° C Abandonné

1980 BRUYERES LE Néocomien Puits unique 34° C 1 500*TEP économisées/


CHATEL ( 7 8 )
an + utilis. eau potable

1981 BEAUVAIS (60) Dogger Doublet 48° C 1 200*TEP économisées/an

BORDEAUX MERIADECK Tuironien C ë n . Puits unique 54° C 1 500*TEP économisees/an

BORDEAUX BENAUGE Turonien C é n . Puits unique 45° C 1 560*TEP économisées/an


(33)
REIMS MURIGNY (51) Lusitanien Puits unique 41° C La décision d'exploiter
n ' e s t pas encore prise

1982 PESSAC SAIGE (33) Turonien C é n . Puits unique 48° C 870*TEP économisées/an

MONTPELLIER , 3 4 ) Jurassique 28° C forage d'exploration


BAGATELLE moyen abandonné

MONTPELLIER ^4) Jurassique 43° C forage d'exploration


ANTIGONE moyen abandonné

NOGARO (32) Eocè ne Puits unique 51° C la décision d'exploiter


à des fins géoth. n ' e s t
pas prise

1983 CHATEAUROUX (36) Trias Puits unique 32° C forage réalisé début 83

(*) Les chiffres mentionnés sont théoriques et proviennent des études de


faisabiLité
- 7 -

III - ANALYSEJMJ RISQUE - STRATEGIES D'EXPLORATION_DES_AQUIFERES_DE BASSE


TEMPERATURE

III.1. Le risque géologique

Dans une region donnée ou au voisinage d'un projet, l'analyse


de l'information géologique relative à un réservoir géothermique potentiel
est conduite dans deux directions :

1) II convient de procéder à l'évaluation quantitative de la ressource ; on


détermine ainsi les caractétistiques prévisionnelles du réservoir à
l'aplomb du projet (profondeur du réservoir, épaisseur, transmissivité,
porosité, pression de gisement, température, salinité du fluide...) de
façon à pouvoir évaluer , en particulier, le couple débit-température qui
est à priori disponible à l'aplomb du projet.
Les différents paramètres géologiques de chacun des réservoirs géothermi-
ques ont été cartographies dans la première partie de la présente
étude.

2) II est nécessaire d'évaluer le degré de connaissance que l'on a de


la ressource. Celui-ci est directement lié à la nature des investi-
gations qui ont été pratiquées sur le réservoir (géophysique, forages
avec éventuellement levé de coupe géologique, diagraphies, carottage,
test DST, essai de productivité de longue durée...) à la densité des recon-
naissances et au degré de complexité géologique de la région. Les aquifères
de basse température sont inégalement connus.

D'une part la densité des reconnaissances géologiques est très variable.


D'autre part, la finalité des données sur lesquelles sont basées les
études n'était que rarement de la géothermie ; ainsi selon que les données
proviennent de la recherche d'eau potable (cas de l'Albien d'Ile de France,
et du Trias de Lorraine), de l'exploration pétrolière ou de la recherche
de site de stockage souterrain de gaz (cas du Lusitanien et du Néocomien
du Bassin de Paris), elles nous renseignent avec plus ou moins de précision
sur la qualité des réservoirs géothermiques.

La prise en compte simultanément de l'évaluation quantitative et


du degré de connaissance de la ressource à l'aplomb d'un projet permet d'appré-
hender le risque géologique lié à sa réalisation. Le risque géologique est
d'autant plus grand que le degré de connaissance est faible. Pour un degré
de connaissance donné le risque géologique est d'autant plus faible que
la qualité estimée de la ressource est supérieure au seuil d'échec (qualité
de la ressource au-dessous de laquelle une opération n'est plus économiquement
rentable).
III.2. Limitation possible du risque géologique par La réalisation
de travaux exploratoires

Dans les zones à risque géologique élevé des travaux


exploratoires peuvent être envisagés. Deux types d'investigation peuvent
être pratiqués :

- Travaux géophysiques
Ainsi, quand la position structurale des réservoirs n'est
pas connue avec une précision suffisante, des travaux de géophysique peuvent
être effectués ; ils peuvent préciser la profondeur du réservoir et sa structure
mais en aucun cas ses caractéristiques de productivité.

- Forage d'exploration
II est possible de réaliser des forages de reconnaissance
en petit diamètre permettant une reconnaissance géologique (épaisseur de
la couverture, nature des formations, datation des terrains) et la mise
en évidence d'une ressource aquifère (lithologie du réservoir, épaisseur,
nature du fluide géothermal,...). La réalisation d'un essai de productivité
et la mesure de la température du fluide géothermal donnent ainsi une
parfaite connaissance de la ressource. Le coût de réalisation de ce type de
forage est inférieur à celui d'un forage de production classique. L'annexe 1
présente quelques éléments sur la conception de ce type de forages.
Ainsi en cas d'échec, ce type d'ouvrage offre une économie
par rapport à un forage classique. En cas de succès il représente par contre
un surcoût non négligeable, car contrairement à une idée répandue, la
transformation du forage de reconnaissance en forage de production est
généralement exclue.

On constate qu'au delà d'une limite de profondeur voisine


de 1 500 mètres la différence de coût entre des ouvrages de type exploration
et exploitation devient très minime et l'option exploration ne présente
plus d'intérêt économique. Les aquif.ères de basse température (30 à 50° C)
sont généralement situés à des profondeurs inférieures à 1 500 mètres et la
réalisation de forages d'exploration peut s'avérer intéressante.

Des forages de type reconnaissance ne sont pas envisageables


pour des réservoirs dont le captage nécessite la mise en place de crépines
ou de completion de réservoir élaborée . Le diamètre imposé par l'objectif
est tel que le forage a réaliser est proche d'un forage d'exploitation
classique. Il n'est donc pas envisageable d'effectuer des forages
d'exploration dans les réservoirs sableux ou gréso-argileux (Albien et
Néocomien du Bassin de Paris, Cénomanien du Bassin Aquitain).
- 9 -

II n'existe pas à l'heure actuelle, comme pour les forages


géothermiques et pétroliers profonds ou les forages d'eau plus superficiels,
suffisamment de référence de prix en matière de forage géothermique :
d'exploration(*).

Une consultation auprès de trois entreprises de forage (deux


spécialisées dans les forages profonds, une plus habituée aux forages d'eau)
a été effectuée.L'analyse des résultats indique que les entreprises de
type forage d'eau paraissent en mesure de réaliser des forages d'exploration
dont le prix de revient est environ la moitié de celui des forages
d'exploitation.

II1.3. Opportunité d'une stratégie d'exploration pour La reconnaissance


des aquifères de basse température

L'exploration d'une ressource géothermique mal connue, peut,


dans la mesure où l'analyse du risque n'est pas faite au cas par cas, être
abordée dans le cadre plus global d'une stratégie d'exploration développée
à une échelle plus régionale.

Une telle approche est préférable au'" coup par coup" notamment
au niveau des entreprises qui s'équiperont d'autant mieux qu'elles auront la
certitude de faire toute une série de forages ce qui permettrait d'abaisser
encore les coûts.

L'intérêt réel de ce type d'approche globale peut être


appréhendé, dans une région donnée par la comparaison économique du coût
global des opérations avec ou sans forage de reconnaissance.

C'est ce que nous présentons planche 2 étant entendu que


son utilisation dépend, ccmme nous l'indiquions ci-dessus, de la possibilité
d'évaluer au préalable le pourcentage prévisible d'échec (ou de succès).

Ce graphique canporte les éléments suivants :

En abscisse : l'évaluation du pourcentage de succès que l'on


estime dans la zone prospectée.

En ordonnée ; dépense totale engagée par rapport à la


dépense qui serait engagée sans forage de reconnaissance (coefficient
multiplicateur).

(*) Les réalisations de ce type ont été expérimentées dans le Languedoc-


Roussi lion avec des résultats satisfaisants (foraqe de
Montpellier BAGATELLE et ANTIGONE - forage de Sète en c o u r s ) . Il faut
souligner que l'entreprise qui a réalisé ces forages pratique des prix
exceptionnellement bas pour la profession et que les prix pratiqués ne
peuvent être généralisés à d'autres régions(entreprise familiale opérant
dans un contexte économique spécifique).
- 10 -

Une droite y = 1 correspondant au coût global d'opérations sans


forage de reconnaissance. Cette droite est à considérer ccmme une droite de
référence.

Une série de droites d'équation y = x + b


b représentant le rapport de coût entre forage de reconnaissance et forage
de production (avec b = 1 - 3/4 - 1/2 et 1/4).

Exemple :

Réalisation de 10 forages dans une région à qualité de


réservoir incertaine.
Profondeur 1 500 m - géologie complexe - % de succès estimé : 40 %.

Une consultation auprès d'entreprises de forage montre un


rapport de coût de 1/2 (b = 1/2) entre forage de production et forage de
reconnaissance.

En se reportant au graphique, on constate que le point


d'intersection de la droite y = x + 1/2 et du % 40 se situe en-dessous de
la droite de référence.

L'option reconnaissance présente donc dans ce cas une


économie et doit être choisie. Si nous avions estimé un pourcentage de succès de
60 %, le point se serait trouvé au-dessus de la courbe et l'option production
aurait dû être choisie.

Cette approche présente l'intérêt de pouvoir être utilisé quelle


que soit l'évolution des coûts de forage en général et du rapport forage
production/forage d'exploration en particulier. Il peut donc être parfaitement
adapté à toute consultation auprès d'entrepreneurs pour une campagne donnée
dans une région donnée.

La connaissance des coûts nous définira simplement, pour une


date donnée, la position de la droite y = x + b .

A noter que cette approche n'est acceptable que dans le cadre


d'une série de forages.

Un certain nombre de contraintes limite l'intérêt de la mise en


place de stratégies d'exploration pour les aquifères de basse température.
Leur champ d'application est présenté ci-dessous :

- Les stratégies d'exploration sont ou peuvent être_intéressantes :


. dans les zones où la ressource géothermique est mal connue
(risque géologique élevé et où les besoins en énergie de
surface sont suffisamment importants pour justifier la
réalisation de plus ieurs opérations ;
. l'examen de la planche 2 montre que ce type de stratégie
est d'autant plus intéressant que le pourcentage de succès
est faible. Les zones a pourcentage de succès faible sont
par ailleurs les zones les moins favorables au développement
de la géothermie.
- 11 -

. l'exploration est plus intéressante en cas de succès


pour les aquifères dont l'exploitation est prévue en
doublet ; surcoût induit par l'exploration se répartis-
sant sur un volume financier plus grand. Rappelons que
l'exploitation des aquifères de basse température est
plus souvent prévue en puits unique qu'en doublet.

- La mise en oeuvre de stratégiesd'exploration n'est pas envisageable


. dans les zones où la ressource géothermique est connue ;
. quand la profondeur des aquifères dépasse 1 500 m ;
. pour les aquifères dont le captage nécessite la mise en
place de crépines ou de completion de réservoir élaborée,

Leur champ d'application apparait ainsi assez restreint.


Leur mise en application, si elle conduit à la limitation du risque
géologique, ne l'exclut pas totalement et le forage d'exploitation qui
pourra être réalisé après une exploration doit pouvoir conserver le
bénéfice de la procédure de garantie du Comité Géothermie.
Dépense lolols engogée ( X x dépens« «ons reconnoisanc«)

2 .

175-

1,25-

0,75-

0,5 -

0,25-

z
m

% Succès estimes
- 13 -

IV- LES INSTALLATIONS DE SOUS-SOL

Les installations nécessaires, pour l'exploitation des


aquifères de basse température sont dans les principes assez proches
de celles qui ont été développées dans les nombreuses stations
géothermiques, qui, aujourd'hui industriellement, captent des réservoirs
profonds (de type Dogger ou Trias dans le Bassin de Paris par exemple).
Cependant, les conditions d'accès et de mise en exploitation des ressources
de basse température sont généralement moins contraignantes (profondeur du
réservoir, température et minéralisation du fluide géothermal plus faibles)
que celles qui existent pour les ressources plus profondes et induisent
des différences importantes au niveau de la conception et de l'exécution
des installations (forages, pompes...).

Nous présentons sommairement dans le présent paragraphe les


principales caractéristiques des installations(*) à concevoir et à
réaliser pour l'exploitation des ressources de basse température, en mettant
l'accent sur ce qui les différencie de celles qui équipent les
stations géothermiques classiques.

IV .1. Mode d'exploitation de La ressource géothermique

Pour exploiter le fluide géothermal contenu dans un réservoir/


on peut utiliser :

. soit un puits unique de production


. soit un doublet composé d'un puits de production et d'un
puits d'injection.

. Puits unique
Les eaux des aquifères de basse température sont, contrairement
à la plupart des réservoirs géothermiques profonds, généralement peu minéralisées
voir douces ; il est ainsi souvent envisageable de réaliser des exploitations
en puits unique et parfois même réutiliser les eaux pour l'alimentation en eau
potable ou des besoins industriels (ex. : projet de Bruyères le Chatel - Néocomien)
La réalisation d'une station a puits unique permet de faire
une économie importante (un seul forage à réaliser) lors de l'investissement
et donc une rentabilisation plus facile.

En revanche, elle induit une chute de pression importante dans


le réservoir qui empêche une exploitation intensive de la ressource car
l'interaction hydraulique entre puits voisins est donc forte, ce qui
impose de grands périmètres de protection.

(*) Celles-ci seront étudiés plus en détail lors des études de préfaisabilité
qui constituent la dernière partie de cette étude
- 14 -

. Doublet
Lorsqu'il n'est pas possible de rejeter l'eau géothermale
en surface après son passage dans l'échangeur de chaleur il faut la
réinjecter. Ce type d'exploitation n'est accompagné d'aucun rejet en surface
et n1entraine pas de chute de pression dans le réservoir ce qui permet
d'exploiter plus intensément les ressources géothermiques.
Par contre les investissements sont environ deux fois plus
élevés que pour un puits unique, et les coûts d'exploitation augmentés
du fait du fonctionnement d'une pompe de réinjection.

. Compatibilité de l'exploitation géothermique avec les autres


utilisations possibles
Les aquifères utilisables pour la géothermie de basse tempéra-
ture peuvent être dans le même temps, utilisés à d'autres fins : alimentation
en eau potable , réserve stratégique d'eau potable (cas de l'Albien d'Ile de
France), stockage souterrain de gaz, de chaleur...
Il conviendra au cas par cas de choisir les modes d'exploitation
géothermiques les mieux adaptés à la gestion globale de l'aquifère.

IV.2. Les forages

Les forages géothermiques réalisés pour l'exploitation des


aquifères profonds différent assez peu des forages pétroliers de profondeur
équivalente ; les contraintes propres à la géothermie (débits exploités en
moyenne 10 fois supérieurs à ceux des pétroliers - nécessité d'une
réinjection en cas de doublet...) impliquent toutefois quelques différences.
L'approche générale, les techniques, les matériels et les intervenants
restent cependant proches de ceux qui sont utilisés pour l'exploration et
l'exploitation pétrolière.

Parallèlement à l'exploration pétrolière, le recours aux


eaux souterraines pour l'alimentation humaine,industrielle ou agricole a
permis de développer une technicité du forage d'eau, certes moins sophistiquée
que celle mise au point par les pétroliers, mais qui a permis de réaliser,
dans de bonnes conditions des forages dont la profondeur a pu atteindre
1 200 m . Les intervenants, les modes d'intervention et le matériels mis en
oeuvre sont spécifiques.

Les ressources géothermiques de basse température se trouvent


à des profondeurs intermédiaires appartenant soit au domaine du forage d'eau
ou à celui du forage pétrolier. Dans le but de réduire les coûts de forage,
nous avons examiné, en nous inspirant de l'expérience acquise (en particulier
par les Services Géologiques Régionaux du BRGM) dans quelle mesure il était
envisageable de concevoir pour l'exploitation des ressources géothermiques
de basse température (30 à 50° C) un compromis entre forage d'eau et
forage de type pétrolier.
- 15 -

Les coûts des installations de sous-sol varient en fonction


de nombreux paramètres (profondeur, type de réservoir à capter...). Aussi,
avons-nous préféré, à une analyse globale des coûts (qui se révèle
peu utilisable) une approche au cas par cas qui sera présentée dans
le cadre de chacune des études de sites.

- Plateforme de forage
Les machines adaptées au forage de puits destinées au
captage des aquifères de basse température sont de puissance moyenne
(60 à 80 T au crochet pour un ouvrage vertical de l'ordre de 1 000 à
1 200 mètres de profondeur) et de taille réduite. Aussi les plateformes
à aménager seront de taille plus limitée :
a) une surface de 80 x 100 m est nécessaire pour des
forages au Dogger à 1 800 mètres ;
b) une surface de 60 x 80 m suffira pour le forage d'un
puits de 1 200 mètres de profondeur (projet au Lusitanien
à SOISSONS) ;
c) une surface de 50 x 60 m pourrait suffire au forage de
puits à l'Albien en région parisienne (700 mètres).

Le fait que les eaux des aquifères de basse température


soient douces dans bien des cas, peut éventuellement permettre de
limiter la taille des bourbiers destinés aux eaux d'essais.

En première approximation on peut retenir, que pour des


conditions géotechniques données et en utilisant une machine de forage
adaptée on est en mesure de réduire les coûts de plateforme de façon
importante (il existe un rapport 2 entre les coûts des plateformes de
type a et b ) .

- Coupes techniques - Tubages - Cimentation - Boue


Les coupes techniques des forages moyenne profondeur
sont à leur échelle, tout à fait comparables à celles rencontrées
en forage profond. Les diamètres les plus couramment utilisés sont
en effet :
Forage 17" 1/2 - 12" 1/4 - 8" 1/2 (rarement 6")
Tubage 13" 3/8 - 9" 5/8 (rarement 7 " ) .

Les chambres de pompage 13"3/8 sont toutefois généralement


moins profondes (environ 100 m) du fait d'aquifères à caractéristiques
hydrodynamiques supérieures à ce que l'on rencontre en
géothermie basse température (meilleur débit spécifique).

Les tubages, du fait d'une profondeur moindre sont


choisis moins épais et comportent rarement d'équipement de centrage.

Le tubage de production (9"5/8 en général sous la chambre


de pompage) est cimenté par une société de service, c'est à dire dans les
mêmes conditions que pour les forages profonds.

Pour ce typende forage le programme boue est par contre


laissé à l'initiative de l'entreprise qui utilise le plus souvent des
boues peu élaborées à base de bentonite.
- 16 -

- Diagraphies
Celles-ci peuvent être réparties en deux catégories :
. les diagraphies de contrôle de forage (mesure de la
géométrie du sondage, contrôle de la qualité des cimen-
tations) ;
. les diagraphies géologiques : on mesure quelques paramètres
physiques des morts terrains dans le but de se repérer par
rapport à la géologie.; on mesure certains paramètres de
réservoir (porosité, argilosité, pression de gisement,
température, identification des niveaux producteurs...).

Le programme de diagraphies à réaliser dans les morts terrains


pourra être réduit quand la connaissance géologique régionale est précise.

Le programme de diagraphies de réservoir sera d'autant plus


complet (et plus onéreux) que les réservoirs à capter nécessiteront la
mise en place de completion élaborée (crépines - massif filtrant). De
même les zones qui font l'objet d'exploitation en doublet ou par
plusieurs puits uniquesvrapprochés impliquent une parfaite connaissance
des réservoirs.

Ainsi on peut constater que pour l'exécution des forages


captant les aquifères de basse température les critères- de choix des
diagraphies sont proches de ceux qui sont utilisés pour les forages plus
profonds.

Une différence par rapport aux forages profonds, est


que l'on peut envisager, du fait de la profondeur moins grande des
forages, de faire appel à de petites sociétés de :service (qui
interviennent sur les forages d'eau) dont les honoraires sont moins
élevés que ceux des grandes sociétés très équipées qui interviennent
dans le domaine pétrolier.

- Completion
Le mise en place d'une completion de réservoir, dont
les fonctions essentielles sont la stabilisation des parois du réservoir
(ce qui permet d'empêcher les venues de sables dans le puits et dans
les matériels de pompage et d'éviter les colmatages par les particules
argileuses par exemple)etl'amélioration de la qualité du captage par
l'augmentation du rayon hydraulique du puits est nécessaire pour le
captage des aquifères qui ne présentent pas de cohésion et mérite d'être
particulièrement soignée.

L'approche des problèmes de completion des réservoirs de


moyenne profondeur est sensiblement la même que celle des réservoirs
plus profonds (type de crépines identiques).

Toutefois, très souvent, le gravier est mis en place de


façon artisanale à l'aide d'un tube descendu à l'extérieur de la crépine
elle-même surmontée d'un élément tromonique et d'un train de tiges
désolidarisé en fin d'opération.
- 17 -

- Surveillance géologique - Suivi du forage


Sur les forages géothermiques profonds, un intendant
de forage qui représente le maitre d'oeuvre, assure le contrôle de
la bonne exécution des travaux de façon continue sur toute la durée
des chantiers. La présence de l'intendant de forage est nécessaire
dans le cas de travaux exécutés en régie. De plus, il est généralement
fait appel à une société de service qui assure sous le contrôle du
maitre d'oeuvre la surveillance géologique. L'intendance de forage et
la surveillance géologique représentent en moyenne 4 % du prix de
revient total d'un forage géothermique, ce qui n'est pas négligeable.

Sur les forages destinés au captage des aquifères de basse


température il semble que/dans bien des cas, la surveillance géologique
puisse être effectuée par le géologue chargé du projet sans l'intervention
d'une société de service, de façon analogue à ce qui est pratiqué sur
les forages d'eau.

De même, dans la mesure où on peut envisager pour l'exécution


des forages captant les aquifères de basse température un recours aux
marchés au métré, l'intendance de forage pourrait être supprimée, le
contrôle des travaux étant assuré par l'ingénieur de forage ou de
1'hydrogéologue qui suit le projet.

IV.3. Matériel de pompage - Echangeur de chaleur

¡19.3.1. LoJ)_matinU.nti_dz pompage.

La nature généralement moins corrosive des eaux et la


température relativement basse des eaux des aquifères étudiés, permet
d'envisager l'utilisation de matériels de pompage (pompe d'exhaure
notamment) moins sophistiqués et moins chers que ceux qui sont utilisés
en géothermie plus profonde et plus proche des matériels utilisés dans
les captages d'eau. De plus, les caractéristiques hydrodynamiques de ces
réservoirs étant généralement meilleures (il y a un rapport de 100 entre
la transmissivité de certains puits de l'Albien et certains forages géo-
thermiques au Dogger du Bassin de Paris),les hauteurs de rabattements
dans les puits seront plus faibles et il sera alors possible d'envisager de
mettre en placedes pompes à axe verticaK*) , ce qui n'exclut pas des
solutions à moteur immergé. Ainsi les matériels à mettre en place pour
l'exploitation des aquifères à basse température sont moins sophistiqués,
moins coûteux et vraisemblablement plus fiables que ceux qui sont utilisés
pour l'exploitation des aquifères plus profonds.

(*) La limite pratique d " immersion de ce type de matériel est de Tordre


de 100 mètres (au-delà seuls des prototypes ont été réalisés).
- 18 -

IV. 3.2. EchanQtuJti,

Le transfert de chaleur entre le fluide géothermal


(circuit primaire) et le fluide qui circule dans les réseaux de chauf-
fage (circuit secondaire) ou le fluide frigorigène d'une pompe à
chaleur, se fait au moyen d'un échangeur de chaleur.

La nature généralement agressive des eaux géothermales


des aquifères profonds a conduit â mettre en place des échangeurs en
titane qui s'est avéré comme étant le moins altérable des métaux. Les
échangeurs au titane sont cependant très chers.

La nature physico-chimique des eaux des aquifères de


basse température esttelle qu'elle pose dans bien des cas, beaucoup ou de l'élargis-
sage moins de problèmes de corrosion que les fluides des aquifères profonds
(Dogger et Trias du Bassin Parisien par exemple). Aussi, est-il possible
de recourir à des matériaux beaucoup moins coûteux que le titane.

Certaines eaux géothermales permettent d'utiliser des aciers


inoxydables. Pour d'autres nappes présentant des caractéristiques favorables
(ni H2S, ni H) il est possible d'envisager des échangeurs en cuivre ou en
alliage de cuivre et nickel (Cas de l'Eocène à Toulouse).

Dans le cas d'eaux douces (Albien et Néoccmien du Bassin de


Paris. Eocène à Tarbes), des échangeurs en acier pourraient convenir.

I V . 4 . Mode d'intervention des partenaires impliqués dans La réalisation


des installations de sous-sol

De nombreux schémas sont possibles.

Un maitre d'ouvrage peut commander à un réalisateur


assurant la conception et l'exécution des installations de sous-sol
en tant qu'ensemblier qui vend les ouvrages "clefs en main". Cette
procédure est assez peu utilisée en forage compte tenu des aléas spéci-
fiques à ce type de travaux.

Un maitre d'ouvrage peut confier à un maitre d'oeuvre


la conception et le contrôle de l'exécution des installations de sous-sol.
Cette procédure est la plus couramment utilisée en géothermie. Dans ce
cas, divers types de marché peuvent être passés entre le maitre d'ouvrage
et les autres partenaires.
- 19 -

- La régie
Le maitre d'ouvrage consulte sur la base d'un avant-projet
(APS ou APD) généralement établi par le maitre d'oeuvre et choisit les
entreprises susceptibles d'exécuter les travaux. Les travaux se
déroulent ensuite sous le contrôle du maitre d'oeuvre qui a préalablement
établi un cahier des charges très précis (STD-PEO)*.* La rémunération des
entreprises se fait selon l'application des prix unitaires contractuels
aux quantités réellement exécutées.

Dans un tel schéma le rôle et la responsabilité du maitre


d'oeuvre sont très importants ; celui-ci doit en effet faire en sorte que les
coûts supportés par les maitres d'ouvrage soit minimaux pour une qualité
des ouvrages exécutés maximale.

La majorité des opérations de géothermie profonde sont


établies selon ces modalités. Quelques opérations de géothermie captant les
aquifères de moyenne profondeur ont été réalisées de cette façon
(BRUYERES LE CHATEL - B E A U V A I S . . . ) .

- Le métré intégral
La maitre d'ouvrage consulte sur la base d'un avant-projet
généralement établi par un maitre d'oeuvre et choisit les entreprises
susceptibles d'exécuter les travaux. L'entreprise de forage choisie
dans ce cas assure la maitrise du chantier et est rémunérée sur la base
des prix forfaitaires sur lesquels elle s'était engagée dans la réponse
à l'appel d'offre. L'entreprise assume dans ce cas une partie des risques.

Un grand nombre de forages d'eau peu profonds sont exécutés


suivant ces modalités (cas des forages d'eau au grès vosgien (700 m) en
Lorraine - foragesd'exploration de Montpellier, Bagatelle (700 m) et
Sète (1 200 m ) .

- Solutions mixtes
Entre les deux extrêmes que constituent le métré intégral
et la régie, des solutions intermédiaires nombreuses ont été pratiquées.

Citons :
. forage au métré jusqu'au toit du réservoir, forage du
réservoir et essai en régie(forage du réservoir en régie
préférable afin d'éviter tout conflit entre entrepreneur
et maitre d'oeuvre ; ce dernier pourrait en effet reporter
sur l'entreprise la responsabilité d'essai médiocre en lui
reprochant un colmatage par exemple) ;
. forage au métré avec une clause permettant le passage en régie
quand se produisent des pertes de boues dépassant un certain
débit.

De telles solutions sont souvent adoptées pour la réalisation


des forages d'eau profonds et de quelques forages géothermiques captant des
aquifères de basse température (forage géothermique de la région bordelaise.

(*) APS = Avant Projet Sommaire - APD = Avant Projet Détail Lé


(**) STD-PEO = Spécifications Techniques Détaillées - PEO = Plan d'Exécution des
Ouvraaes.
Les sigles sont empruntés au code français des Marches HuDlics d'ingénierie
- 20 -

- Choix d'une solution adaptée aux aquifères de basse température


La solution optimale est celle qui conduit pour une bonne
qualité des ouvrages, au coût minimum.

On peut observer que les opérations réalisées par des


entreprises relevant plus du domaine de l'eau que du pétrole, ont tendance
à avoir des prix de revient plus faibles. De même ce type d'entreprises est":
plus orienté vers des formules "métré".

Il semble que ce choix ne puisse être fait qu'au cas par


cas. En particulier la formule métré parait difficilement envisageable dans
les zones où la position de la ressource géologique est mal connue. Dans
les zones mieux connues des formules métré jusqu'au toit du réservoir
et en régie pour le réservoir pourraient donner des résultats intéressants .
- 21 -

V - ASPECTS LEGISLATIFS - TAXATIOhSET REDEVANCES DE PRELEVEMENT ET REJET

L'exploration et l'exploitation à des fins géothermiques


des aquifères de basse température (30 à 50° C) s'inscrivent dans un cadre
légal identique à celui qui a été défini pour les aquifères plus profonds
(le code minier classe toutes les ressources géothermiques de température
< 150° C dans la catégorie des gites géothermiques à basse température") .
Nous rappelerons ci-dessous les principaux décrets qui régissent la
géothermie(*).

Si aucune mesure de taxation liée au volume exploité


n'e-st à prendre en compte pour les stations géothermiques fonctionnant en
doublet il n'en est pas de même pour les stations en puits unique. Celles-
ci se rapprochent plus des captages d'eau souterraine, et relèvent en
particulier de la loi sur l'eau de 1964 et des différents décrets
qui s'y rapportent. En particulier nous présenterons tous les aspects
liés aux taxations et redevances de prélèvement et de rejet.

V '.1. Textes législatifs(**)

f .1.1. VtvLvLCÁjmxx dlcAeXi c-onçeAnant ta.

En France, le sous-sol appartient à l'Etat qui peut concéder


l'exploitation des ressources dans le cadre légal du code minier.

Deux décrets principaux régissent la géothermie :


- Décret 77-620 du 16 juin 1977, qui ajoute un nouveau titre au code minier
intitulé "des gites géothermiques à basse température" instituant l'obli-
gation d'une autorisation de recherche avant d'effectuer un forage et d'un
permis d'exploitation avant toute utilisation de la ressource.
- Décret 78-498 du 28 mars 1978, qui précise les modalités d'application.
On retiendra en particulier les points suivants du décret 78-498 :
- la définition d'un gîte à basse température (< 150° C ) ,
- la définition des opérations de minime importance (profondeur inférieure à
100 m et puissance thermique inférieure à 200 th/h) qui ne nécessitent qu'une
procédure réduite,
- la procédure d'autorisation, incluant une enquête publique et la présentation
d'une étude d'impact des projets.

(*) Les aspects Législatifs de La géothermie en France sont présentés plus


complètement dans divers ouvrages : Faisabilité de La qéothermie de Basse Energie
en Europe (1980-BRGM.CEE), Guide du Maître d'Ouvrageen'Géothermie (BRGM).
(**) L'ensemble des textes officiels auxquels il sera fait référence dans ce
chapitre seront reproduits dans l'annexe 2 .
- 22 -

Les demandes d'autorisation de recherche et d'exploitation


sont accordées par le préfet après instruction par la Direction interdépar-
tementale de l'industrie ( D U ) .

D'une façon générale, les D U (division sous-sol) sont en


charge des problèmes de gestion et de contrôle des ressources.

Par ailleurs, la géothermie relève pour tout ou partie de


la législation relative aux réseaux de chaleur.

V .1.2. La_lol_duL_16_dé:cmbn:<i 1964

Afin de concilier les divers usages de l'eau et de lutter


contre la pollution, la loi n° 64 1245 du 16 décembre 1964 a institué une
nouvelle série de réglementations dont certaines relatives :
. aux rejets divers dans les eaux ;
. à la surveillance des prélèvements d'eaux souterraines à
des fins non domestiques,
entrent en application pour des exploitations en puits unique.

De plus cette loi stipule que les divers renseignements


intéressant les eaux souterraines tombent immédiatement dans le domaine public.

Cette loi tient compte de l'accroissement des divers besoins en


eau et conduit à faire respecter le droit de chacun à disposer de la quantité
d'eau de qualité nécessaire à son activité.

A cet effet elle institue les Agences Financières de Bassin,


établissements publics administratifs qui perçoivent des redevances sur les
prélèvements, consommations et pollutions des eaux et financent plus ou
moins partiellement des opérations de préservation de ces mêmes ressources
en eau.

V .2. Taxations et redevances des prélèvements et des rejets

Les usages de l'eau sont, dans la majorité des régions


françaises soumis à un système de taxation et de facturation lié tant aux
volumes prélevés et/ou consoitmés qu'aux modifications des propriétés
physiques et chimiques que l'usage induit.

Les stations géothermiques fonctionnant en doublet ne


sont soumises à aucune taxation. Il n'en est pas de même pour les
exploitations en puits unique.
- 23 -

Les Agences de bassin sont chargées sur l'ensemble du territoire


de la gestion des ressources en eau. Chaque Agence comprend un Comité, assemblée
délibérante et une agence financière qui agit en tant- que Mutuelle à laquelle les
usagers de l'eau cotisent obligatoirement. En retour, elle finance les opérations
destinées à assurer une meilleure gestion des eaux. Les agences financières
perçoivent des redevances..

- poiar les prélèvements importants d'eau effectués dans le milieu naturel


(cas des exploitations, en puits unique) ;
- pour la détérioration de la qualité de l'eau causée par les organismes
qui rejettent des substances polluantes (cas de rejet d'un fluide géothermal
minéralisé).

1/ . 2 . 1 . Le-4 pKó.¿z\iQjnznt¿

les prélèvements de fluide géothermaux entrent dans la


catégorie "des prélèvements directs d'eau souterraine et d'eau de surface".

Ces prélèvements, lorsqu'ils sont réalisés par l'utilisateur


de l'eau, sont légalement soumis à une déclaration à l'Agence Financière de
Bassin concernée lorsque l'eau est destinée à des fins non domestiques et
que le débit en est supérieur à 8 m 3 / h .

Les six Agences de Bassin n'ayant pas les mêmes systèmes de


taxation , deux types de redevances sont cependant à distinguer :
. les redevances (en F/m3) sur les prélèvements, qu'ils
puissent être d'eau de surface ou d'eau souterraine ;
. les redevances (en F/m3) sur les fractions consommées des
prélèvements.

Elles peuvent être répercutées sous la forme :


. d'une redevance sur la fraction consommée ( = prélèvement-
restitution, en volume) ;
. d'une prime sur la fraction restituée.

Il convient ici de préciser que la plupart des Agences


ont adopté des valeurs moyennes leur permettant d'estimer les fractions
rejetées par rapport aux prélèvements en fonction des usages de l'eau.
- 24 -

Les coefficients de restitution pris en compte par la


majorité des Agences sont les suivants :

USAGE RESTITUTION

Distribution publique d'eau potable 80 %

Refroidissement des centrales thermiques au fil


99,3 %
de l'eau
Etablissement industriel pratiquant 1'épandage.. . 30 %
la restitution directe 93 %

Aucun coefficient de restitution n ' a été envisagé à ce jour


pour les exploitations géothermiques. Dans la mesure où le fluide géothermal
est réutilisé après extraction de ces calories il Semble qu'on puisse adoter
un coefficient de 80 %. Dans la mesure où le fluide géothermal est directe-
ment rejeté, il semble qu'on puisse retenir un coefficient comparable à celui
des centrales thermiques.

Les redevances prélèvements et consommations qui sont différentes


selon les régions et les bassins sont publiés chaque année. On trouvera en
annexe un extrait du journal officiel du 31 décembre 1982 précisant les
tarifs en vigueur pour l'année 1983.

V . 2 . 2 . LQJ>

Le rejet des eaux géothermales après extraction de leurs calories


dans le milieu souterrain, n'est pas soumis à un système de taxation
(cas des exploitations géothermiques en doublet) (*).

Le décret d'application de la loi 64-1245 du 16 décembre 1964


n° 73-219 du 23 février 1973 précise que "tous déversements, écoulements, jets,
dépôts directs ou indirects d'eau" et plus généralement tout fait susceptible
d'altérer la qualité de l'eau superficielle ou souterraine et des eaux de
mer dans les limites territoriales doit faire l'objet d'une demande
d'autorisation auprès de l'administration. Dans la mesure où les fluides
géothermaux sont minéralisés, ils entrent dans fie <ûadre légal.

(*) Notons que L'article 7 de L'arrêté du 13 mai 1975 indique que Le renfouis-
sement ou réinjection forée ou gravitaire dans Leur gite de prélèvement
des eaux souterraines ayant subi uniquement un transfert de chaleur est
exempté de la demande d'autorisation de rejet.
- 25 -

Le décret différencie les divers milieux dans lesquels


peut s'effectuer le rejet et précise les compétences des divers services
administratifs en ce qui concerne la délivrance des autorisations. La circulaire
du 14 janvier 1977 du Ministère de la Qualité de la Vie commente ce décret.

V .2.2.1. lu tijpej* de.

Trois types de rejet peuvent être différenciés :

- les rejets dans un réseau d'évacuation (collecteur pluvial - réseau


d'assainissement) ;
- les rejets dans les nappes souterraines ;
- les rejets dans un réseau d'eau de surface (ruisseau, rivières) ou des
plans d'eau (étangs, lacs, mer).

Buivant le type de rejet, la législation est différente :


elle est décrite dans les paragraphes suivants.

Rejets dans un réseau d'évacuation

La législation maintient encore sur ce problème la différen-


ciation entre les eaux usées domestiques et les eaux de provenances différentes .

Tout déversement d'eaux usées autres que domestiques dans des


égouts publics doit être autorisé par la collectivité (Code de la Santé Publique
article L 35-8). L'autorité municipale compétente est le conseil municipal.

Lorsqu'il existe un système d'évacuation séparatif, la


répartition des rejets de diverses natures doit d'être la suivante :

réseau d'eaux usées : eaux ménagères, eaux


industrielles ;
2ème réseau : eaux de pluie et eaux de lavage des chaussées.

La circulaire du 10 juin 1976 (J.O. NC du 21 août 1976),


adressée aux préfets, précise certaines modalités relatives à l'assainissement
des agglomérations et à la protection sanitaire des milieux récepteurs. Il y
est précisé :
- que "l'on évitera d'accueillir dans le réseau général..." d'assainissement
"...les eaux pratiquement indemnes de pollution, telles les eaux de
refroidissement" (chapitre 1, paragraphe 3) ;
- que dans le cas d'un système séparatif, les "ouvrages pluviaux peuvent
recevoir certains effluents industriels : eaux de refroisissement, effluents
efficacement épurés" (chapitre 2 - paragraphe 2.1.).
- 26 -

Le déversement dans un réseau d'eaux pluviales n'étant pas,


actuellement, soumis à un système de redevance d'assainissement comparable
à celui appliqué aux eaux usées, ce mode d'évacuation des eaux géothermales
serait apparemment et du point de vue économique (cf. paragraphes suivants)
le plus intéressant à défaut de déversement ou d'enfouissement dans le
milieu naturel. Cependant le fait d'amener de forts débits dans une station
d'épuration peut créer quelques problèmes en déséquilibrant la balance chimique
de l'effluent (dilution trop forte).
Rejets dans les eaux superficielles
Les textes sus-cités fixent diverses normes relatives aux
quantités maximales rejetées : en rapportant ces normes à divers débits
d'eau géothermale, il est possible d'apprécier les concentrations maximales
des eaux pour lesquelles l'autorisation de rejet devient obligatoire.

Les appréciations des concentrations extrêmes ont été


évaluées à titre indicatif, sur la base d'un rejet permanent 24 h/j, au
débit constant indiqué.

REJET DANS LES CANAUX,


REJETS DANS LES COURS D'EAU
LACS, ETANGS

Rejets maximums en sels 300 kg/j 30 kg/j


dissous
Q = 2 m3/h C = 6,25 g/1 Q = 2 m3/h C = 0,625 g/1
Q = 15 m3/h C = 0,83 g/1 Q = 15 m3/h C = 0,083 g/1
Q = 50 m3/h C = 0,25 g/1 n = 50 m3/h C = 0,025 g/1

Rejets maximums en azote 500 kg/j


et phosphore totaux Q = 2 m3/h C = 10,4 mg/1
Q = 15 m3/h C = 1,4 mg/l
Q = 50 m3/h C = 0;4 mg/1

C = concentration pour de débit exprimé

On constatera que pour des débits importants, les concentra-


tions maximales pour des rejets dans des canaux ou lacs peuvent être souvent
atteints dans le cas où les prélèvements sont réalisés dans certains milieux
aquifères minéralisés (cas de nombreux aquifères de basse température).

Rejets en mer

Ceux-ci sont exemptés de l'autorisation de déversement si


les normes fixées par l'article 5 de l'arrêté du 13 mai 1975 sont respectés.
Ces normes (cf. annexe 15) n'imposent pas de limites, comme pour les eaux
douces, en ce qui concerne les teneurs en sels dissous et azote et phosphore
totaux ; il convient cependant de respecter une distance minimale de 1 000 m
d'une baignade autorisée ou d'un parc conchylicole.
- 27 -

Rejets dans les nappes souterraines

En application de la loi du 16 décembre 1964, le décret


73-218 du 23 février 1973 différencie :
- les eaux souterraines à faible profondeur : moins de
10 m sous le sol, et les eaux souterraines profondes,
en précisant pour chaque catégorie les formalités de demande, d'autorisation
de rejets dans ces milieux.

L'arrêté du 13 mai 1975 (cf. annexe 15) fixe les conditions


dans lesquelles certains déversements de nocivité négligeable sont exemptés
de l'autorisation prévue par le précédent décret.

L'article 7 de cet arrêté concerne l'enfouissement des eaux :


le renfouissement - ou réinjection forcée ou gravitaire - dans leur gîte
de prélèvement des eaux souterraines ayant servi uniquement au transfert
de chaleur est exempté de l'autorisation : ce point concerne particulièrement
les eaux ayant été utilisées comme fluides de réfrigération ou de chauffage
(cas des eaux géothermales) sans que des limites de débit ou de température
lie diminuent actuellement les possibilités d'application.

Rejets dans un plan d'eau de surface

Qu'il s'agisse d'un plan d'eau douce (lac, cours d'eau) ou de


la mer, les rejets restent toujours soumis au régime de l'autorisation. Les
conditions d'exemption sont exposées dans l'arrêté du 13 mai 1975 et la
circulaire du 14 janvier 1977 (cf. annexes 14 et 15).

V . 2 . 2 . 2 . Facturation*, ttn.2dnvanc.Zi> de. i<¿jeX¿>

Les rejets de fluide géothermaux peuvent avoir lieu dans


cinq milieux différents (milieu aquifère souterrain, réseau d'eau de surface,
réseau d'assainissement unique, réseau pluvial et milieu marin).

Rejets dans un réseau d'assainissement

Les volumes de fluides géothermal exploités sont susceptibles


d'induire, si les rejets doivent avoir lieu dans un réseau d'évacuation,
des problèmes importants en égard aux débits mis en cause.

Le législateur a précisé par le décret n° 67.945 du 24 octobre


1967 les modalités d'exploitation des réseaux d'assainissement.

La circulaire du 5 janvier 1970 fixe les modalités d'application


du décret cité ci-dessus en commentant les divers articles.
- 28 -

Les points suivants peuvent en être dégagés :

la taxation des rejets s'applique aux eaux usées. Le budget de fonctionnement


du réseau séparatif pluvial, lorsqu'il existe, doit être équilibré (art. 1 et 9)
il en résulte donc une taxation des rejets pluviaux ;

les redevances d'assainissement sont calculées sur les volumes d'eaux estimés
forfaitairement ou effectivement prélevés par les usagers sur les
distributions publiques ou toute autre source (art. 4 du décret) ;

toute personne tenue de se raccorder au réseau d'assainissement et s'alimentant


en eau, même partiellement à une source autre qu'un service public doit en
faire la déclaration à la mairie (art. 6) ;

l'évaluation du volume d'eau provenant d'une "autre source", afin de servir


de base au calcul de la redevance, peut être réalisée (art. 6) :
. par mesure directe, par compteur : la circulaire encourage
cette pratique sans légalement l'imposer ;
par estimation forfaitaire un arrêté préfectoral doit
alors être établi.

La lecture de la circulaire en annexe, est recommandée afin


d'apprécier les diverses conditions dans lesquelles la taxation des rejets
s'applique.

Cependant, les textes n'explicitent pas les conditions dans


lesquelles un fluide géothermal dont les qualités initiales sont bonnes
(eau souterraine potable par exemple) pourraient être rejetées dans certains
réseaux d'eaux pluviales. D'autre part, la circulaire du 5 janvier 1970,
dans les commentaires qu'elle apporte au décret considéré, semble admettre
que certains usages publics de l'eau du réseau d'adduction (arrosage des
chaussées et jardins, alimentation des fontaines publiques et des bouches
d'incendie...) ne sont pas assujettis à la redevance d'assainissement car ces
eaux - effectivement peu ou pas polluées - peuvent se déverser dans les
réseaux pluviaux lorsqu'ils existent.

Il semble donc que l'usage particulier de certains réseaux


pluviaux pour l'évacuation d'eau géothermale de bonne qualité (à préciser
d'ailleurs !) devraient être examinés par le législateur.

Rejets dans le milieu aguifère souterrain

La réinfiltration gravitaire ou forcée, d'eau dans le milieu


souterrain n'est pas soumise à un système de taxation comparable à celui des
rejets dans un réseau d'assainissement.

Aucune taxe ne s'applique à ces rejets, dans la mesure où


ceux-ci sont légalement autorisés (qualité de l'eau réinfiltrée - déclaration
des ouvrages).
- 29 -

Rejets en mer

Les rejets en mer ne sont pas soumis â une taxation.

On peut supposer que l'ouvrage de rejet doit bénéficier d'une


autorisation d'occupation du domaine public maritime au même titre que
l'ouvrage de prélèvement.
- 30 -

ANNEXE 1

LES FORAGES D'EXPLORATION

Tout forage peut être conçu soit comme forage de production,


soit comme forage de reconnaissance. Au-delà d'une profondeur d'environ
1 500 m l'économie que l'on peut faire sur les diamètres de forage et de
tubage ne suffit pas à faire la différence entre les 2 options dont les coûts
principaux, représentés par la location de sondeuse et les frais fixes
incompressibles sont tout à fait comparables.

Nous n'envisagerons donc une approche exploratoire que pour des


forages dont la profondeur n'excède pas 1 500 m .

Il est assez malaisé de vouloir concevoir des ouvrages de


reconnaissance types, chaque forage devant être adapté aux contraintes
géologiques existantes qui sont multiples et variées. Les contraintes
imposées sont également fonction des objectifs choisis et la reconnaissance
légère trouve vite ses limites dans le cas de recherches multi-objectifs.

Par ailleurs, suivant les régions, la notion de reconnaissance


n'aura pas toujours le même sens. Dans les zones moyennement connues il
s'agira surtout d'évaluer quantitativement (et qualitativement) les possibilités
d'un aquifère déjà localisé (objectif de projet). Dans les zones peu connues,
il s'agira d'abord de reconnaître géologiquement les formations avant toute
idée de production (objectif régional).

Notons enfin, que contrairement à une idée répandue, il


n'est pratiquement jamais possible de transformer un forage de reconnaissance
en ouvrage de production.

Les propositions faites sont en conséquence basées sur ces


cas nécessairement schématiques et sont conçues avant tout comme des éléments
de réflexion.

Deux cas ont été envisagés :


. contexte géologique complexe,
. contexte géologique simplifié.

1. Contexte géologique complexe

Ce contexte est caractérisé par une succession de terrains


variés dont certains sont aquifères (type Bassin parisien par exemple). Les
coupes techniques présentées au chapitre 2 montrent que dans un tel contexte,
il est illusoire de vouloir réaliser un forage d'exploration transformable en
forage de production ou d'injection à des débits importants.

La mise en place obligatoire de colonnes techniques cimentées


de diamètre 13"3/8 - 9"5/8 et 7" exclut toute possibilité de reconnaissance
préalable provisoire.
- 31 -

Un tel schéma impose donc la réalisation dans les zones


incertaines ou inconnues d'un ouvrage d'exploration non récupérable
pour l'exploitation à gros débit mais qui permettrait d'obtenir toutes
les informations (pression, débit, température) sur l'aquifère recherché
et, le cas échéant, une exploitation à faible débit (< 50 m 3 / h ) .

Afin d'en limiter au maximum le coût, cet ouvrage serait


obligatoirement droit.

L'hypothèse choisie concerne l'exploitation d'aquifères ne


nécessitant pas la mise en place de crépines ; si ce cas doit être envisagé,
le diamètre de forage imposé par l'objectif est tel qu'un forage type
reconnaissance n'est plus envisageable.

Cas sans perte dans les terrains de surface Cas avec pertes dans les terrains de
surface

0m

CENOMANIEN 600m.

AOUIFERE
F.4"'/4 F.4" •/«

Le forage en 4"1/4 peut être envisagé avec un outil diamant


(bonne tenue des tricones/ problématique à cette profondeur dans un aussi
petit diamètre). Cette phase peut également être carottée.

Cimentation continue derrière les tubages indispensables,de


façon à isoler les différents aquifères.
- 32 -

Ce type d'ouvrage, en cas d'échec, offre une économie par


rapport à un forage classique. Il représente par contre, en cas de succès
total (gros débit), un surcoût non négligeable puisqu'il s'ajoute au
doublet géothermique habituel (cf. chapitre I V ) .

A noter que ce type de forage peut être réalisé avec une


machine moyenne (puissance de levage de l'ordre de 50 T maximum) travaillant
éventuellement au métré et non en régie.

On notera également que dans l'hypothèse où nous aurions


pu imaginer un tel forage transformable en ouvrage classique de production
son coût n'aurait pas été obligatoirement incitatif dans la mesure où
l'idée même de transformation implique l'utilisation d'une machine lourde.
Or la location d'un tel appareil représente la part prépondérante dans le
coût global d'un forage.

2 - Contexte géologique simplifié

Un tel contexte peut être caractérisé par des formations


géologiques monotones et non aquifères surmontant un réservoir bien
individualisé lithologiquement. C'est généralement le cas d'aquifères peu
profonds tels que ceux rencontrés dans le Bassin Aquitain ou le
Sud Est.

Ces forages peuvent être réalisés avec des machines moyennes


et permettent, si des débits sont faibles à moyens (< 50 m 3 / h ) , une utilisation
en forages de production (problème de pompage éventuel dans tubage 7 " ) .

Si les débits sont insignifiants, une tentative de récupération


du tubage doit être envisagée (possible du fait d'une cimentation partielle
de la colonne) .

Si l'on s'en tient à un objectif strict de reconnaissance, un


équipement plus sommaire peut être mis en place (schéma 3 ) . Le carottage de
la phase 4"1/4 peut également être envisagé.
- 33 -

PRODUCTION CLASSIQUE EXPLORATION PRODUCTION EXPLORATION STRICTE


Foible debit oeologie

. F 17"/, T 13 F ÍVi F S% T 5

Chambre de

300
350

F 8 Vi T 7 F 6%T 5

7S0 yy 750
Cimentât ion sabot Cimçntotion
800 800 ' 800 sabot

AQUÍ FERE — F6 AQUIFERE —F Lis AQUIFERE AV.


-ETñcDoe ou Outil dipmont )

WOO 1000 1OO0

Essa recuperation tubooe aprei Essai récupérai ion lubogt

découpe si 0 irmiffrjont opr* 1 ! découpe

Dans l'hypothèse d'une possibilité d'exploitation à gros


débit, la réalisation d'un forage de production classique s'impose
(cf. schéma 1 ci-dessus).

A noter, et ceci est valable pour les deux contextes, que dans
des terrains vraiment difficiles, la pose d'un tubage API 5" dans un trou
6"1/4 peut être problématique voire dangereuse. Il serait donc préférable de
forer en 7"7/8 ce qui nécessiterait un tube 9"5/8 en surface (forage 12"1/4) .
Les coûts s'en ressentiraient évidemment.

Les schémas proposés montrent que la conception des forages


d'exploration passe par une réduction des diamètres et une diminution des
phases de forage. Cette procédure, pour économique qu'elle soit, accroît
sensiblement le risque de ne pas arriver a l'objectif du fait de contraintes
techniques très serrées (marge de manoeuvre nulle en cas de nécessité d'aban-
donner un diamètre). Il faut donc avoir à l'esprit que dans certains cas, l'in-
cident technique annulera l'économie envisagée par la réalisation d'un
forage de reconnaissance et grèvera lourdement les budgets d'autant que
l'objectif n'aura même pas été atteint et que l'on restera dans l'incertitude
totale.
- 34 -

3 - Objectifs des forages d'exploration

S'il importe de limiter les coûts encore faut-il que


les objectifs recherchés soient atteints.

Quels sont ces objectifs ?

Dans les zones très peu connues : une reconnaissance


essentiellement géologique (épaisseur de la couverture, nature des formations,
datation des terrains...) et mise en évidence éventuelle d'une ressource
aquifère.

Dans les zones mieux connues mais incertaines : déterminer avec


suffisamment de précisions les caractéristiques hydrodynamiques et physico-
chimiques d'un aquifère.

Les équipements proposés, bien que limités en diamètre,


permettent d'atteindre ces objectifs. En ce qui concerne les caractéristiques
hydrodynamiques, celles-ci seront déterminées par extrapolation des résultats
acquis ce qui est tout à fait acceptable pour des réservoirs captifs où le
couple débit-pression varie linéairement (tenant compte toutefois des pertes
de charges supplémentaires et d'une possibilité plus faible de développement
des puits).
DEUXIEME PARTIE

LES APPLICATIONS DE L'EXPLOITATION GEOTHERMIQUE


DES AQUIFERES DE BASSE TEMPERATURE 30 à 50°C
- 35 -

I - DOMAINES D'APPLICATION

Les domaines d'utilisation géothermique des aquifères de moyenne


température (30 à 50°C) sont ceux de la géothermie de moyenne énergie
classique :

- l'utilisation des calories géothermales pour le chauffage de


logements et la fourniture d'eau chaude sanitaire constitue le principal
domaine d'application. Les installations présenteront cependant des
particularités de conception par rapport aux opérations captant des
aquifères à température plus élevée.

- le chauffage de locaux publics et industriels et des piscines


constitue un autre domaine d'application non négligeable.

- dans le domaine agricole, l'énergie des aquifères de basse


température peut être utilisé pour le chauffage des serres et le séchage
des produits agricoles.

- dans le secteur industriel la géothermie est totalement méconnue.


Elle semble a priori une source d'énergie applicable ; aux procédés
utilisant de l'énergie à bas niveaux de température.

- des utilisations dans le domaine de l'aquaculture peuvent être


envisagées.

De plus les aquifères de moyenne température peuvent être utilisés


pour le stockage souterrain d'énergie (rejets thermiques industriels
notamment).

1.1 - L'UTILISATION DE L'ENERGIE GEOTHERMALE DES AQUIFERES DE


MOYENNE TEMPERATURE (30 - 50°C) POUR LE CHAUFFAGE DE LOGEMENTS ET LA
PRODUCTION D'EAU CHAUDE SANITAIRE :

Ce type d'utilisation constitue le principal créneau de


développement, et représente un enjeu énergétique important. Il
constitue une solution intermédiaire entre l'exploitation thermique des
nappes superficielles s'adressant à des ensembles de logements de
petites tailles (250 logements maximum) et la géothermie profonde
s'adressant à des ensembles immobilier de grande taille (2000 - 3000
logements par opération).

L'évaluation du potentiel énergétique représenté par les aquifères


de moyenne température (30 à 80°C) a été réalisé* par une confrontation
des ressources et des besoins déterminés ville par ville à partir de la
structure de l'habitat aujourd'hui et à l'horizon 90.

Toutes les communes de France comprenant au moins 1000 logements


(quand des ressources géothermiques sont à des profondeurs comprises
entre 500 et 1000 mètres, cas de la Lorraine, Bourgogne, Aquitaine,
Franche Comté, Poitou, Charente, Midi Pyrennées), et dont il n'est pas
exclu que le sous sol offre un réservoir géothermique à plus de 30°C

* Cette confrontation ressources/besoins a été effectuée dans le cadre


d'une étude intitulée "La Géothermie Basse Energie - Evaluation de sa
contribution au bilan énergétique français". (BRGM pour le compte de
l'AFME).
- 36 -

Lors de cette confrontation ressources-besoins, la priorité a été


donnée, quand plusieurs aquifères existaient à l'aplomb d'une commune,
aux aquifères les plus chauds.

Les résultats pour les aquifères de basse température s'établissent


comme suit :

Potentiel exprimé en milliers de TEP

ALBIEN
BASSIN PARISIEN TRIAS DOGGER LUSITANIEN NEOCOMIEN TOTAL :

Ile de France 28 210 238 :

Picardie 12 6 18 :

Lorraine 30 30 :

Haute Normandie 7 7 :

Centre 20 20 :

TOTAL BASSIN PARISIEN 313 :

CRETACE CRETACE
: BASSIN AQUITAIN TRIAS LIAS JURAS. INF. SUP. EOCENE TOTAL :

: Aquitaine 50 51 :

:• Poitou Charente 1 1 :

: Midi Pyrennées 22 32 34

TOTAL BASSIN AQUITAIN 86 :

Le potentiel géothermique des autres régions n'avait pas été estimé


de façon analytique en raison essentiellement de la mauvaise
connaissance que l'on a des ressources, et la contribution des aquifères
de basse température est difficile à extraire. On retiendra une
hypothèse de 20 000 TEP.

Au total le potentiel maximum des aquifères de basse température


évalué par cette démarche à l'horizon 1990 atteint environ 420 milliers
de TEP, et se répartit comme suit :

Bassin Parisien 314 milliers de TEP


Bassin Aquitain 86 " "
Autres régions 20 "
TOTAL 420 "
37 -

Ces valeurs constituent une borne maximale dans la mesure où une


priorité absolue a été donnée à la géothermie sur les autres énergies et
où on n'a pas abordé les aspects d'économies et:;de montage juridique
financier.
Le potentiel géothermique des aquifères de basse température
représente environ 16 % du potentiel géothermique de basse énergie
total. Il n'est donc pas négligeable et mérite d'être valorisé.

1.2 - L'EXPLOITATION GEOTHERMIQUE DES AQUIFERES DE MOYENNE


TEMPERATURE DANS L'AGRICULTURE

L'existence d'une bonne concordance entre les ressources


géothermales françaises dont la température est supérieure à 30°C avec
les cultures sous serres florales et maraîchères est remarquable au
niveau de plusieurs régions (Bassin Parisien - Aquitain - Lorraine).

Or il se trouve que les besoins de serres en énergie sont


relativement importants puisque de l'ordre de 200 TEP/ha pour les
cultures maraîchères et 400 TEP/Ha pour les cultures florales. De plus
ces besoins sont répartis d'octobre à juin.

Les quelques considérations laissent transparaître des perspectives


favorables à la géothermie d'autant plus que le prix de l'énergie
représente actuellement une part excessive des coûts de production.

1.3 - LA GEOTHERMIE DANS L'INDUSTRIE

La géothermie est assez peu connue dans le milieu industriel bien


que paradoxalement son application à ce type d'activité présente un
double atout par rapport au chauffage de logements :

- une durée d'utilisation élevée pour des établissements forts


consommateurs d'énergie thermique.

- une régularité des besoins au cours de l'année.

1.3.1 - Marché à court terme

Le marché intéresse les unités de production pour lesquelles il


serait possible de raccorder à la géothermie des installations
existantes dans un cadre technique et économique acceptable. Parmi
elles, on peut citer :

- LES MALTERIES

Une ressource à bas niveau de température permet de couvrir la


totalité des besoins pour le trempage et plus de 50 % des besoins
pour le tourraillage. Les régions favorables à la géothermie
correspondent à un potentiel de production des malteries de 490 000
tonnes, ce qui devrait permettre une économie annuelle de 20 000
TEP dans ce secteur, soit 20 % de la consommation annuelle qu'il
représente.
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- 38 -

- LES BRASSERIES

On peut recenser quelques très grosses brasseries dont


l'implantation coïncide avec une ressource géothermale
intéressante, notamment dans le Nord de la France et en Alsace.

- LES CONSERVERIES

Les opérations présentant un intérêt particulier pour la géothermie


sont la pré-cuisson des conserves et le blanchissement des légumes,
qui utilisent des eaux à environ 80°C. Les régions les plus
intéressantes à étudier dans un tel cadre sont l'Aquitaine et le
Nord-Picardie.

- LE TEXTILE

Dans cette branche, le chauffage des liquides représente 50 % de la


consommation globale, et utilise les eaux à environ 80°C. Les
principales régions concernées sont le Nord, Rhône-Alpes et la
région parisienne.

- LE SECHAGE DES PRODUITS AGRICOLES

Un certain nombre de produits agricoles sont séchés à des


températures compatibles avec celles des ressources géothermales
basse énergie. Parmi eux, on peut citer par exemple le mais (45°C à
110°C) et les fruits et légumes (80°).
Cette activité est saisonnière ce qui limite la géothermie à des
unités implantées à proximité d'autres utilisateurs. Cependant, les
problèmes économiques auxquels se heurtent la profession et
l'intérêt qu'elle porte aux énergies nouvelles laisse présager à
court terme une diversification possible de la géothermie vers ce
secteur.

Conclusion

En fait, bien que le parc industriel français soit globalement


assez bien réparti au droit des ressources géothermiques intéressantes,
la dimension moyenne des unités de production et donc des besoins
énergétiques est généralement trop faible pour amortir l'investissement
d'un forage géothermique. De plus, les critères économiques des indus-
triels (délais de retour impérativement inférieurs à quatre années)
limitent le lancement d'opérations. Cependant, la bi-utilisation "énergie"
+ "eau" permet dans certains cas d'obtenir une rentabilité acceptable.
L'utilisation de la géothermie ne devient rentable que lorsque l'on
envisage le regroupement de plusieurs utilisateurs, ce qui suppose
comme préalable, une concentration urbaine ou industrielle.

1.3.2 - Marché à long terme

Dans de nombreux cas, la configuration du parc industriel français


n'est que partiellement favorable à la géothermie, en raison essen-
tiellement de l'inadaptation des systèmes de chauffage aux niveaux
de température des ressources exploitables.
- 39 -

Par contre, la géothermie devrait intéresser la conception et le


développement du futur parc industriel. Ceci est d'autant plus vrai que
l'augmentation sans cesse croissante du coût de l'énergie, de par
l'impact direct qu'elle a sur les coûts de production, est en train de
modifier sensiblement les données du problème. C'est ainsi que, dans le
domaine du séchage, on commence à envisager de travailler à des
températures plus basses que celles utilisées jusqu'alors, quand bien
même cela devrait-il se traduire par la conception d'installations de
volume beaucoup plus important.

Outre les secteurs industriels énumérés jusqu'alors et présentant


un intérêt pour la géothermie tant à court terme qu'à long terme, trois
autres secteurs sont susceptibles de favoriser une diversification de la
géothermie : l'industrie minérale, la pisciculture et l'aquaculture.

- L'INDUSTRIE MINERALE

Le lien par l'approche géologique, l'habitude de la profession de


prendre en charge ses fournitures énergétiques (sites isolés), la
caractéristique favorable des besoins miniers font que ce secteur
pourrait intégrer dans ses projets de développement l'utilisation
des ressources géothermiques. Toutefois, cette possibilité résulte
de la corrélation de deux "anomalies" géologiques : une ressource
minière et une ressource géothermique. Une telle éventualité se
trouve toutefois en France (Uranium dans les Cévennes et Potasse en
Alsace).

- LA PISCICULTURE ET L'AQUACULTURE

Ces secteurs ont des rendements beaucoup plus élevés lorsque les
productions sont faites en eau chaude. La géothermie est ainsi
susceptible d'y trouver une utilisation très bien adaptée. Le
développement, qui peut être très important, sera lié au
développement propre de ce type de production.

1.4 - LES STOCKAGES DE CHALEUR EN AQUIFERE DE MOYENNE PROFONDEUR

Les rejets thermiques industriels, représentent d'énormes quantités


d'énergie, dissipées en pure perte aux moments où elles ne peuvent être
utilisées directement. Des formations aquifères du sous sol peuvent être
utilisées pour le stockage de cette énergie. Leur utilisation donne
accès à de très grands volumes alors que les aménagements à entreprendre
sont réduits. Le stockage en aquifère permet de différer l'utilisation
de l'énergie calorifique produite en excédent durant certaines périodes
de l'année pour la mettre à profit en période de forte demande. Le type
de stockage le plus fréquemment envisagé est le stockage saisonnier.

1.4.1 - Principaux systèmes de stockage en aquifère

1.4.1.1 - Stockage par puits unique

Ce système exploite un seul forage utilisé alternativement


pour le stockage des calories en été et le pompage en hiver.
Ce dispositif qui ne permet la gestion que d'un seul niveau
énergétique, nécessite la disponibilité d'un prélèvement d'eau
en phase d'injection et la possibilité d'un rejet en surface
durant la phase de pompage.
STOCKAGE SOUTERRAIN D'ENERGIE
EN NAPPE AaUlFERE
hauffage d'habitation
-EXPLOITATION EN PUITS UNiaUE

sa?

ompe d'injection
pompe d'exhaure

forage

formation poreuse. ' eau de gisement


et perméable 0,5 .1
temps réduit tr=t/ti
écoulé depuis le début de chaque phase de production

FIG.1 : Stockage a l'aide d'un seul forage (puits unique) FIG.2 : Evolution de la température de production
utilisé successivement pour l'injection en été (stockage) d'un système par puits unique.(cas d'une température
et le pompage en hiver (chauffage) Ce système sous-entendir constante) 6 B =température initiale du gisement,
la disponibilité d'une alimentation en eau et la possibilité de rejet 6¡=température d'injection.

-EXPLOITATION EN DOUBLET (SYSTEME A BALAYAGE)


j7
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en mois (depuis
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S o :6

(B) 35
FIG.3: Stockage par doublet a balayage. M

Schema de principe. V 11

FIG.4-: Système a balayage (déphasage :1,5an) •S 31

Schema d'écoulement et distribution des S1


-o 29
fronts thermiques dans l'aquifère. '

FIO.5: Systèmes a balayages (déphasage court(A)


long(B). Evolution de la température au puits de
production. Débit = 8 5 m 3 / h , distance entre puits
te

U t m l A ) , 250m(B) . Température d'injection • temps n année. Idepuis début Jection)


Z2.62,
été 56°C . hiver 8°C . .5 2.0 2.5 3.0 3.5 t.O

-EXPLOITATION EN DOUBLET (SYSTEME DU PUITS CHAUD- PUITS FROID)


OU REJET THERMIQUE
INDUSTRIEL (UI.O.M.)
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FIG.6 : Stockage a l'aide de deux forages : H G . 7 : Système avec puits chaud et puits froid
système a puits chaud et puits froid Evolution de la température aux puits.
stock froid stock chaud
( température initiale du gisement: 28°C )
- 40 -

Dans le cas simple d'un stockage équilibré (support


cylindrique unitaire) à température et débit constant, on note
une décroissance de la température depuis sa valeur maximale
en injection et durant toute la phase de production.
La forme et le taux de variation de cette courbe
sont fonction des paramètres de l'aquifère et du
choix des conditions d'exploitation. On remarque
également que les effets conjugués de l'inertie
thermique du milieu et des pertes aux limites du
stock engendrent une amélioration des performances de
production au cours des cycles successifs. Selon les cas
d'espèces, l'efficacité thermique du stockage, représentée par
l'aire sur la courbe de production peut atteindre 75 à 85 %.

1.4.1.2 - Stockage par doublet de forages

Le système par doublet de forage, tout en nécessitant un


investissement plus important, permet de résoudre le problème
du prélèvement rejet, et assure au dispositif une complète
autonomie hydraulique ; le débit prélevé à l'un des puits
étant réinjecté en totalité à l'autre puits. De plus,
l'influence hydraulique mutuelle des deux forages crée
rapidement un champ de pression quasi-stationnaire dans le
réservoir. La fermeture et la boucle géothermale sur
1'échangeur évite enfin la contamination chimique
bactériologique du milieu de surface et de l'aquifère.

1.4.1.2.1 - Système par doublet à balayage

L'énergie à stocker est introduite de manière continue au


puits d'injection (affectation fixe) : eau chaude en été et
froide en hiver. Le dimensionnement du système permet alors de
choisir le couple débit-distance entre puits, afin d'assurer
au puits de pompage une production énergétique en phase avec
la demande. Dans le cas d'un stockage saisonnier, les volumes
chauds et froids introduits sucessivement au rythme de deux
fois par cycle annuel. On conçoit donc, à priori, que les
pertes thermiques seront importantes et que le paramètre
déterminant sera constitué par le déphasage ou temps de
transfert thermique entre les puits. A ce stade, deux choix sont
envisageables :

- le système à déphasage court (6 mois) caractérisé par une


distance entre forages réduite, et une efficacité thermique
faible (20 à 30 % maximum). Ce système n'est à conseiller que
dans le cas des aquifères peu profonds et parfaitement connus
au plan hydrogéologique.
- 41 -

- le système à déphasage long (1,5 an ou plus) qui


assure une température de production sensiblement
constante et voisine de la témpérture initiale du
gisement dans le cas d'un dimensionnement optimal.
La production de ce système est particulièrement
bien adaptée au fonctionnement des pompes à chaleur
qui requièrent une température constante de l'entrée
de 1'évaporateur. Il s'agit donc davantage d'un
système avec régénération périodique du potentiel
énergétique de l'aquifère que d'un véritable
dispositif de stockage.

Au plan des contraintes de fonctionnement, la stabilité du


dispositif nécessite le respect de consignes d'exploitation
portant notamment sur l'équilibre des bilans hydrauliques et
thermiques annuels. Enfin, par rapport au puits unique, la
courbe de production d'un doublet à balayage est particulière
(croissance monotone en hiver par exemple) : en sorte que la
puissance maximale ne sera disponible qu'à la fin de chaque
demi-cycle.

1.4.1.2.2. - Système avec puits chaud et puits froid

Le système par doublet avec puits chaud et puits froid permet


de gérer simultanément un stock de calories et un stock de
frigories individualisés et confinés au voisinage des forages
correspondants. Dans son principe, il s'agit de la
juxtaposition de deux systèmes par puits unique dont les
fonctionnements réciproques sont interdépendants,
par exemple :

- durant l'été le fluide prélevé au puits froid à basse


température est réchauffé par l'intermédiaire d'un échangeur
(énergie excédentaire, retour d'un circuit de climatisation,
énergie solaire...) et stocké au puits chaud.

- durant l'hiver, l'eau est prélevé au puits chaud pour le


chauffage et le fluide de retour à basse température est
réintroduit dans l'aquifère au puits froid.

On réalise ainsi un système oscillant stable, à pertes


thermiques réduites, en imposant certaines conditions :

- l'équilibre des volumes globaux injectés et prélevés à


chaque puits, afin d'éviter le recyclage thermique d'un puits
sur l'autre, cause de dégradation des performances
énergétiques,

- le respect d'une distance minimale entre forages afin de


réduire les échanges thermiques entre les deux stocks.
- 42 -

- la définition des niveaux énergétiques moyens de chaque


stock fixant les paramètres du système de régulation.

Le système avec puits chaud et puits froid permet donc de


valoriser au mieux les avantages respectifs du dispositif à
puits unique (efficacité thermique élevée) et du mode
d'exploitation par doublet (autonomie, pertubations
hydraulique et chimique limitées).

1.4.2 - Principales réalisations expérimentales ou industrielles de


stockage de chaleur en aquifère

L'idée de stocker de la chaleur dans le sol est ancienne. Les


premiers dispositifs envisagés étaient tous a circuit fermé : il
s'agissait d'échangeurs enterrés où des canalisations permettaient la
circulation d'un fluide qui transferait sa chaleur au terrain ou
réciproquement. La notion d'utilisation des nappes souterraines comme
"accumulateurs de chaleur" est apparue peu avant 1950. Il a fallu
attenre 1973 pour que ces idées reviennent au jour.

1.4.2.1 - Premières réalisations expérimentales

A partir de 1973 a été réalisé un certain nombre d'expérimentations


de stockage de chaleur (en Europe, aux Etats Unis, et au Japon) en nappe
aquifère généralement superficielle. L'examen des résultats montre que
le stockage de chaleur en milieu poreux à faible profondeur est souvent
rendu difficile par les forts écoulements des nappes superficielles, les
fortes perméabilités verticales qui facilitent la convection et les
pertes thermiques en surface. Les aquifères les plus profonds qui sont
considérés dans le cadre de cette étude ne comportent généralement pas
ces inconvénients.

Parallèlement à ces expériences ont été réalisées ces dernières


années des études théoriques de stockage souterrain de chaleur ayant
conduit à la mise au point de modèles mathématiques de simulation du
comportement hydrothermique des aquifères.

1.4.2.2. - Projets et réalisations industriels en France

1.4.2.2.1 - Stockages en nappe superficielle

- un doublet captant la nappe alluviale du Rhin est utilisé depuis


1974 pour le chauffage et la climatisation par pompes à chaleur du
Palais des Congrès à Strasbourg.

- Aulnay sous Bois : un doublet associé à une pompe à chaleur


permettra le chauffage de 224 logements. La nappe exploitée et à faible
profondeur. En hiver l'eau est pompée à la température naturelle de la
nappe 14°C et réinjectée après prélèvement des calories par la pompe à
chaleur. En été par inversion du doublet la "poche froide" est repompée,
réchauffée par capteurs aérosolaires (qui captent l'énergie solaire et
les calories d'ambiance) et réinjectée au puits de production. Les
premiers résultats de rendement de stockage ne seront disponibles qu'au
début de l'hiver 83/84.
- 43 -

- Montreuil : pour chauffer et climatiser le complexe immobilier


intersyndical GCT de Montreuil il a été choisi d'exploiter à l'aide de
pompe à chaleur les propriétés thermiques de la nappe d'eau souterraine
contenue dans les sables de l'Yprésien et les calcaires duLutétien.

Le dispositif choisi est celui du puits chaud - puits froid. La


température de l'aquifère est de 13°C et les températures d'injection
sont voisines de 5°C en hiver et 35° en été. Les volumes moyens
exploités seraient de 42 m 3 /h en hiver (7 moisi et 59 m 3 /h en été (5
mois). Sur ces volumes seront prélevés 1.6 10 calories ou frigories
suivant la saison par fonctionnement avec un écart de température
constant de 7.6°C.

Les forages et les équipements de surface sont installés. Une


première phase d'injection a eu lieu pendant l'été 82. Les premiers
éléments de rendement thermique et économique du projet ne sont donc pas
encore disponibles.

1.4.2.2.1 - Stockage en aquifères profonds

Stockage de chaleur de plaisir

Le CEA et ELF Aquitaine sont en train de réaliser un stockage


souterrain de chaleur dans la nappe aquifère du Néocomien (500 mètres de
profondeur). La chaleur stockée, provient d'une usine d'incinération
d'ordures ménagères susceptible de fournir 90 Gwh/an, à un débit
quasi-constant. Elle servirait à chauffer 400 logements collectifs et
des équipements publics. L'ensemble consomme 100 Gwh/an et un appoint
sera de toute façon nécessaire. Le stockage se fera à 180°C pour une
fourniture de l'usine à 200°C.

Le dispositif comporte :

- un puits central exclusivement affecté au transit de l'eau chaude


sous pression, au stockage comme à la récupération

- trois puits périphériques, situés à 85 mètres du puits central et


affectés au transit de l'eau à basse température.

Un premier puits de reconnaissance a été foré et sera réutilisé


comme puits périphérique. Actuellement l'expérience entre dans sa phase
de réalisation : étude et réalisation de la station de surface, forages
complémentaires et matériels de fond associés. Le projet devrait
permettre une économie de 8 600 TEP.

Le projet géosolaire de Blois

Ce projet, lancé par la société TREPAUD, a été étudié conjointement


par la COFRETH (pour les problèmes liés au réseau de chauffage ainsi que
pour les questions économiques) le BRGM (pour les études géologiques et
de comportement thermique de la nappe) et par TREPAUD (pour les
transferts thermiques).
- 44 -

Le dispositif retenu pour le stockage intersaisonnier de la chaleur


provenant d'une usine d'incinération et dans une moindre mesure de
capteurs solaires, était celui du doublet à balayage avec un déphasage
long (18 mois). L'aquifère choisi était le Lusitanien situé à 800 mètres
de profondeur et dont la température d'équilibre était voisine de 27°C.
Les deux puits devaient être distants de 2500 mètres.

Le débit d'exploitation constant tout au long de l'année était de


85 m 3 /h. En été l'injection de calories se faisait à 57°C (recharge
thermique de l'aquifère). En hiver la température des eaux d'exhaure
était voisine de 27°C et l'injection de ces eaux refroidies après
exploitation de leur calories pour le chauffage était de 8°C.

Bien que l'efficacité thermique d'un tel dispositif soit


relativement faible, l'installation projetée permettait une économie de
820 TEP pour une fourniture de 1920 TEP. L'investissement s'élevait en
1981 à 12 MF. Un surcoût de 7 MF aurait permis une économie de 800 TEP
supplémentaires.

Cette opération n'a toutefois pas pu se concrétiser et est à ce


jour abandonnée.

1.4.3 - Intérêt des aquifères de moyenne température (30 à 40°C)


pour le stockage souterrain

Les aquifères de moyenne température sont le siège d'écoulement


généralement beaucoup plus lent que les aquifères superficiels et ainsi
la migration des bulles froide ou chaude générées par le stockage se
trouve considérablement ralentie.

Ils comportent souvent des intercalations de niveaux imperméables


(niveaux argileux, calcaires compacts...) qui réduisent considérablement
la perméabilité verticale et limite de ce fait la convection.

L'inertie thermique des épontes des aquifères profonds, leur


température naturelle élevée limitent les pertes thermiques
comparativement aux stockages en nappe superficielles. Ils sont
particulièrement adaptés au stockage de rejets industriels à haute
température.

1.4.4 - Marché des stockages de chaleur en aquifère de moyenne


profondeur

Les aquifères susceptibles d'être utilisés au stockage de chaleur


sont largement distribués sur le territoire (Albien, Néocomien du Bassin
Parisien, Trias de Lorraine, Eocène crétacé supérieur d'Aquitaine...).

Les sources de chaleur

* Les effluents thermiques dont le stockage pourrait être réalisé à


court terme sont les rejets d'usine d'incinération d'ordures ménagères.
En France 184 unités traitant 7 337 tonnes de déchets par jour (ce qui
représente une énergie voisine de 270 000 TEP par an) ne sont pas
équipées de systèmes de récupération de chaleur ; 34 unités traitant
11 337 tonnes de déchets par jour sont équipées de système de
récupération de chaleur ; pour ce type d'unités celles dont la chaleur
n'est utilisée que pendant une partie de l'année l'hiver par exemple,
pourrait être associé à des systèmes de stockage.
- 45 -

D'autres rejets thermiques industriels peuvent faire l'objet de


stockage.

A plus long terme les aquifères pourraient constituer le mode


principal de stockage des calories solaires (héliogéothermie).

Les utilisations

Les stockages de chaleur intéressent tout le domaine de la


géothermie de Basse Energie : chauffage de logements et fourniture d'eau
chaude sanitaire, serres, industries agroalimentaires, pisciculture...).

Les projets pilotes de stockage qui sont à l'étude ou en cours de


réalisation devraient montrer dans les années à venir la faisabilité
technique de telles installations et permettre d'appréhender leur
rentabilité économique.
- 46 -

II - CONCEPTION DES INSTALLATIONS DE SURFACE

Les installations de surface doivent permettre de prélever


un maximum d'énergie et de la distribuer dans les meilleures conditions
aux utilisateurs, c'est à dire en la dégradant le moins possible.

La conception des installation de surface est soumise à deux


contraintes :

- nature de la ressource
- nature des besoins

. Par définition, la ressource est à très basse température


(< 50°C).Le prélèvement d'énergie ne se fera donc dans des conditions
acceptables que dans la mesure où la distribution de thermie à très
basse température sera possible, ou en mettant en oeuvre des pompes à
chaleurs.

. Les besoins eux offrent une extrême variété, la géothermie très


basse énergie n'excluant aucun type de chauffage géothermique à priori.

Comme nous le voyons dans les autres chapitres, l'utilisation de


l'énergie géothermale concerne aussi bien le chauffage d'habitations,
intervention "classique" dans le domaine de la géothermie basse
énergie, que le chauffage de serres, en passant par le chauffage de
piscine.

Le seul impératif est que les installations de surface soient


adaptées à la ressource existante.

Enfin, contrairement aux réservoirs profonds le plus généralement


exploités, l'eau géothermale des aquifères à très basses température
présente fréquemment un chimisme tel, que l'on peut envisager son
utilisation soit comme eau industrielle, soit même comme eau domestique.

Cette bi-utilisation doit être recherchée pour deux raisons


majeures :

. elle améliore très nettement la rentabilité économique de


l'opération.
. elle évite le gaspillage d'eau douce, produit dont la valeur
intrinsèque augmente sans cesse.

Les installations de surface comprennent trois parties :

- le système de production qui regroupe les fonctions, de transport


de l'eau géothermale, d'échange thermique, ainsi que les pompes à
chaleur, et, le système de stockage éventuel

- un réseau de distribution

- les émetteurs thermiques.


- 47 -

Nous ne rentrerons pas dans le détail en ce qui concerne le réseau,


étant entendu qu'il ne se différentie pas des canalisations des réseaux
secondaires. Il doit avoir les meilleures qualités de résistance
physico-chimique et mécanique, une isolation maximale pour un moindre
coût.

II.I - LE TRANSPORT DE L'EAU GEOTHERMALE

Le transport de l'eau géothermale de basse Energie est


habituellement soumis à des contraintes techniques liées aux impératifs
suivants :

- fiabilité du réseau - facilité de mise en oeuvre et coût

- limitation au minimum des pertes thermiques entre le puits de


production et la chaufferie

- résistance à la température de l'eau géothermale

- limitation des pertes de charges si le puits de production est


éloigné de la chaufferie

- résistance à la corrosion chimique, mécanique et bactérienne,


l'eau géothermale étant généralement agressive (salinité de l'ordre de
30 g à 50 g/1 pour le Dogger du Bassin Parisien ou le Trias ;
température d'amenée de l'eau entre le puits de production et la
chaufferie relativement élevée, de 50 à 70°C ; présence possible d'H2S
et de bactéries ; )

- résistance à la température de l'eau géothermale.

En ce qui concerne le transport d'eaux géothermales de très basse


énergie, les problèmes de résistance à la température et de résistance à
la corrosion se posent avec moins d'accuité.

On pourra donc utiliser des gammes de matériaux intermédiaires


entre ceux strictement "géothermiques" et les matériaux servant à la
distribution d'eau douce. De fait, dans certains cas on pourra choisir
un matériaux classique (eau géothermale à 30°C, de salinité voisine de
1 g/1). Dans d'autres cas il faudra faire appel à des matériaux plus
sophistiqués (Eau à 50°C, sulfureuse).

Les problèmes de résistance physico-chimique résolu par le choix de


matériaux adaptés, il reste le point le plus important qui est celui de
la limitation des pertes thermiques durant le transport.

On peut avoir des distances importants à parcourir, et le niveau de


température limite là plus qu'ailleurs le taux de dégradation que l'on
peut tolérer.
- 48 -

II.I.l Matériel utilisable pour le transport

Rappelons ici quel peut être le type de matériel utilisable.

11.I.1.1 Canalisations en fonte ductile

Principaux avantages de la fonte ductile

- résistance aux chocs

- légèreté (réduction d'épaisseur du fait des qualités mécaniques


du métal)

- facilité d'usinage sur chantier (coupe, perçage, taraudage)

- résistance aux pressions élevées, en particulier aux coups de


bélier et aux charges ovalisantes

- résistance aux mouvements de terrains

- maintenance réduite car pas de protection cathodique

- possibilité d'obtenir des matériaux pré-isolés (mousse de


Polyurethane chargée à 90 kg/m3 et protégé par un enduit de
Polyurethane).

En exécution normale, les tuyaux en fonte ductile comportent un


revêtement intérieur au mortier de ciment exécuté par centrifugation. Il
convient de vérifier la résistance de ce ciment à l'eau géothermale.

111I.l.2 Canalisations en aciers

C'est le type de matériaux le plus employé pour le transport d'eaux


douces. Il peut être utilisé dans le transport d'eaux géothermale de
très basse énergie dans le cas où elles ne sont pas trop agressives.

Principaux avantages des aciers :

- résistance aux chocs et aux pressions élevées

- facilité d'usinage en toute circonstance

- grande résistance aux pressions.

L'inconvénient majeure reste la corrosion et dans certains cas la


nécessité d'une bonne protection cathodique.

Cependant, il existe une gamme très étendue d'aciers allant des


simples aciers noirs au carbone, aux aciers spéciaux au Titane, en
passant par les aciers inoxydables.

On devra donc adapter le matériau à la qualité de 1'eau géothermale


qu'il devra transporter. Les contraintes de ce transport (possibilité
d'interventions fréquentes ou non) interviendront au niveau du choix,
ainsi que les coûts qui éliminent les solutions faisant intervenir des
aciers spéciaux.
- 49 -

D'autre part le calorifugeage de ce type de matériaux ne pose pas


de problème particulier.

II.1.1.3 Les canalisations en matières plastiques armées

On arrive maintenant à obtenir une bonne fiabilité de ces produits


grâce à une fabrication reproductible de produits de qualité, et par des
techniques de mise en place et d'assemblage procurant une installation
fiable.

De plus leur coût le rend compétitif avec les matériaux


traditionnels de l'industrie du tube.

Sous l'appellation "matières plastiques renforcées fibres de verre"


nous ne considérons que les résines thermodurcissables, Epoxy et
polyester pour ne citer que les principales ; la tenue en température
des propriétés mécaniques des thermoplastiques (PVC, polyoléfines) étant
insuffisante pour certains emplois.

Comme pour l'acier, il y a une très grande variété de produits.

Conception du renforcement et procédés de fabrication

Ils sont nombreux mais deux seulement permettent une production de


niveau industriel : la centrifugation et l'enroulement filamentaire.
Encore faut-il différencier l'enroulement filamentaire discontinu de
l'enroulement filamentaire continu.

Par rapport à l'axe du tube plusieurs dispositions d'enroulement


filamentaire sont possibles : orthogonal, parallèle, hélécoïdal.

Le positionnement des fibres influe directement sur les


performances mécaniques du matériau.

Un problème important, tant au niveau de la tenue que de la


corrosion, est celui du système de raccordement des tubes entre eux.

Aujourd'hui, il semble que le joint le plus performant soit le


joint collé cône sur cône. Dans cette conception, le tube et le manchon
sont très précisément chanfreines en bout avec le même angle, ceci d'une
part pour créer un joint de friction cône sur cône, et d'autre part,
d'assurer un fluage maximum de l'adhésif. Le manchon étant par ailleurs
allongé au-delà de son cône femelle, cette prolongation du manchon
permet aux tubes que l'on insère de s'aligner parfaitement dans l'axe du
manchon. Avec un tel système, la concentration des contraintes qui
s'exercent sur la liaison est minimisée du fait de l'épaisseur minime de
colle et les contraintes se transfèrent très efficacement dans la
structure et non pas sur le joint de colle.

Néanmoins, quand on opère ce type de joints sur chantier, il est


nécessaire de s'assurer que les deux longueurs de tube sont bien
alignées afin d'éviter tout déboîtement possible. En effet, si l'adhésif
est trop épais ou si une quantité trop importante d'adhésif a été
appliquée, le joint a tendance à réagir d'une façon élastique pouvant
provoquer un déboîtement prématuré.
- 50 -

Les avantages majeurs des résines sont :

- excellente résistance à la corrosion


- pas de nécessité de protection cathodique
- légèreté
- limitation des pertes de charge de par la plus faible rugosité

II.1.1.3 Canalisations en amiante ciment (type Eternit)

Les canalisations en amiante ciment brut sont compatibles avec des


eaux tièdes (40-50°C) même avec de fortes teneurs en chlorure de sodium
(expérience de transport d'eau dans les stations thermales).

L'amiante-ciment est constituée comme son nom l'indique d'un


mélange d'amiante et de ciment.

L'amiante est une roche (silicate hydratée de magnésium


principalement) cristallisée sous forme de fibres très fines
(2 x 10 mm) dont la résistance à la traction est supérieure à celle de
l'acier. Suivant les gisements on distingue plusieurs sortes d'amiante.

Le ciment utilisé est du ciment portland artificiel CPA 400. Le


ciment présente vis-à-vis de l'amiante une grande affinité : en présence
d'eau les grains de ciment se fixent sur les fibres d'amiante.

Les fibres jouent le rôle d'armature et 1'amiante-ciment peut


résister à des efforts de traction très importantes.

L'amiante-ciment et la corrosion

L'amiante possède une très bonne résistance à la corrosion due aux


agents chimiques. Le ciment présente vis-à-vis de l'amiante une grande
affinité (les grains de ciment se fixent sur les fibres d'amiante et il
est ensuite très difficile de les séparer).

Les propriétés de ces deux principaux constituants et les procédés


même de fabrication (en particulier la forte compression) qui conduisent
à une structure dense (d = 1,88) très fine (diamètre des pores égales à
0,02) et imperméable (l'amiante-ciment est un "matériau poreux non
débouchant") expliquent que le matériau amiante-ciment présente une
grande inertie aux milieux agressifs.

Les tuyaux amiante-ciment sont malgré tout exposés à la corrosion


dès qu'ils sont en présence d'agents susceptibles d'attaquer le ciment
et en particulier les composés de calcium ou de magnésium.

Pour les eaux d'origine géothermale, on peut indiquer que


l'amiante-ciment possède un comportement parfait vis-à-vis des eaux
saumurées. Seules les teneurs excessives en sulfates (SO ) sont à
redouter.

Caractéristiques des joints

Les tuyaux s'accouplent entre eux par des joints Univit.


- 51 -

Ces joints constitués d'un manchon en amiante-ciment muni de trois


gorges où viennent se loger un anneau de butée et des bagues
d'étanchéité en élastomère.

Il est également possible d'utiliser les joints Gibault pour les


assemblages que l'on souhaite démontables.

Joint UNTVTT

ANNtAJJ DEWJO-EJTE •
MANCHON

TALON DE BUTEE

Joint GI3AULT
- 52 -

II.1.2 - Calorifugeage des canalisations

Les tubes pré-calorifugés en usine permettent une mise en oeuvre


plus rapide et présentent de plus l'avantage d'une isolation de qualité
constante sur toute la longueur du réseau.

Les canalisations décrites précédemment peuvent être livrées


pré-calorifugées sur demande, selon divers procédés.

Nous décrirons le procédé le plus répandu qui est le procédé


ANDERSEN (tuyauteries isolées préfabriquées).

Les constituants

a) le tube

Ce procédé peut être mis en oeuvre sur les tubes en acier noir,
acier galvanisé, en inox, en PVC, en résines armées.

b) l'isolant

- polyuréthane de haute densité (100 kg/m3) à base de MDI, polyol


et firon 11.

- résistant à la compression (9 kg/cm2)

- étanche à l'eau (98 % de cellules fermées),

c) le revêtement

Tube PVC de 3,2 à 8 mm d'épaisseur, élastifié et diélectrique,


présentant une grande résistance au poinçonnement et à l'écrasement.
Parfaitement étanche.

Ces trois éléments sont lubrifiés par une graisse compatible qui
garde dans le temps toutes ses propriétés entre - 10°C et + 110°C.
Cette graisse permet aux éléments d'être parfaitement indépendants les
uns des autres.

ENVELOPPE PVC

LUBRIFIANT

ISOLANT

LUBRIFIANT

TUBE
- 53 -

Tous les éléments nécessaires à la constitution d'un réseau sont


préfabriqués en usine.

Diamètres standards : le procédé Andersen peut être mis en oeuvre


sur des canalisations de 0 compris entre 25 et 200 mm (jusqu'à 400 mm en
hors standard).

Exemple de pose d'un réseau aller-retour précalorifugé par le


procédé Andersen

grillage ou bande d e signalisation

WZZZYZZZWZZZZZZZZZZZZ/A
150 1S0
100
4O0-2D
- 54 -

la courbe des déperditions calorifiques (données fabricant) est la


suivante
Déperditions Diamètre
en Kcal/m/h. du tuyau nu en m m .
45

40

35

30

25

25

10

20 10 60 80 100 120
Température de fonctionnement en °C.

certaines études ont montré que ce procédé permettait de limiter la


chute de température à moins de 1°C sur 10 km de réseau pour une
température du sol de 8°C (en diamètre > 200 mm) .

Le procédé Warmisotube bénéficie d'une garantie décennale.

II.2 - LES ECHANGEURS DE CHALEUR

A cause de la nature généralement agressive de l'eau géothermale,


il n'est pas possible d'utiliser celle-ci directement dans les réseaux
de chauffage. L'extraction des calories de l'eau géothermale se fait donc
par l'intermédiaire d'un échangeur de chaleur. Cet appareil permet de
faire passer un flux thermique d'un fluide à un autre.
- 55 -

Le passage des fluides (le primaire constitué par l'eau


géothermale, et le secondaire véhiculant les calories récupérées) au
sein d'un échangeur implique deux conséquences immédiates :

- d'abord une dégradation des températures : la température


d'utilisation au secondaire sera inférieure à la température
d'extraction de l'eau géothermale. Cet écart, communément appelé
"pincement", traduit l'efficacité de 1'échangeur. Dans la
pratique, et selon le problème thermique que l'on à résoudre, des
écarts (pincements) de 1 à 2°C sont possibles.

- ensuite, une perte de charge subie par les fluides, point


important puisqu'il entraîne des frais de pompage
supplémentaires.

La conception de 1'échangeur devra tenir compte de ces deux


impératifs, auxquels s'ajoutent la nécessité d'une résistance correcte à
l'usure, et d'une facilité de démontage suffisante pour les nettoyages
nécessaires.

II.2.1 - Le choix des matériaux

Etant donné la variété des qualités d'eaux géothermale, il y a lieu


d'étudier dans chaque cas les possibilités offertes compte tenu du
risque de corrosion : le choix peut aller du Titane à tout acier
inoxydable.

a) le titane

Le titane semble être actuellement la meilleure solution dans le


cas d'eau géothermale agressive (MELUN L'ALMONT, CREIL ) . Il
s'est avéré comme étant le moins altérable des métaux, et d'un
emploi sûr. Par contre, les échangeurs en titane sont chers par
rapport aux échangeurs utilisant l'acier inoxydable par exemple.
(Des solutions d'alliages à base de titane font l'objet d'études).
Il conviendra de retenir que lorsque la chimie de l'eau le
nécessitera.

b) l'acier inoxydable

Les échangeurs utilisant l'acier inoxydable n'ont pu résister


jusqu'ici à l'eau géothermale très agressive. Certaines qualités,
telles que les nuances URANUS 50 et B 6, pourraient néanmoins
convenir dans un bon nombre de cas d'eaux géothermale. De fait la
qualité doit être adaptée à la chimie de l'eau. Ce type de
matériaux devrait pouvoir être retenu dans la majorité des cas
concernant la géothermie très basse énergie.

c) L'acier revêtu

L'échangeur est constitué d'acier ordinaire mais toutes les parties


en contact avec le fluide géothermal sont protégées par un
revêtement à polymérisation thermique résistant à l'agressivité de
celui-ci. Il s'agit d'une couche de résine à base de silicone
(silico-formo phénolique - époxy modifié) de 250 à 300 microns
d'épaisseur.
- 56 -

Ce type de revêtement ("Sakaphen") offre :

- une grande résistance aux substance chimiques même en milieux


très alcalins (pH 12 à 5)

- une très grande adhérence sur les aciers

- un aspect de revêtement très lisse limitant considérablement les


possibilités d'accrochage de bactéries, en particulier vers de
températures de l'ordre de 20 à 30°C.

Par contre :

- pour ce type d'échangeur, les chocs thermiques doivent absolument


être évités.

- les mises en route et arrêts doivent toujours être progressifs.

- il faut de plus éviter tout phénomène d'abrasion par une


décantation et une filtration poussée.

L'intérieur des tubes devra être nettoyé par voie chimique


(circulation d'eau à température ambiante (15 à 20°C) contenant une
solution acide (5 g/1 d'acide chlorhydrique)) ou à l'aide d'une
brosse nylon, à l'exclusion d'une brosse métallique.

d) 1'acier

II pourrait convenir dans le cas d'eau douce exemptes d'H S.

e) Autres matériaux

II s'agit essentiellement du cuivre ou d'alliages cuivre-nickel qui


résistent bien a la corrosion saline.

Quel que soit le métal employé, de nombreux problèmes sont dûs à la


nature des joints ainsi qu'à la qualité des raccordements.

II.2.2 - Conception des échangeurs

Le matériau retenu résistant à l'eau géothermale, les échangeurs


utilisés pour les applications traditionnelles peuvent convenir en
géothermie dans la mesure où leur maintenance est aisée (démontage,
nettoyage).

Il existe essentiellement trois types d1échangeurs :

- les échangeurs à plaques

- les échangeurs multitubulaires

- les échangeurs spirales.

Seuls les deux premiers types semblent correspondre au critère de


maintenance aisée.
- 57 -

a) Les échangeurs à plaques

1. Barres de suspension 2. Plateau de serrage


3. Tirants de serrage 4. Bâti

Circulation des fluides


dans un échangeur à plaques
- 58 -

Un échangeur à plaques est composé d'un nombre variable de plaques


cannelées munies de joints, serrés entre un bâti fixe et un plateau
mobile de serrage au moyen de tiroirs de serrage latéraux. Les plaques
cannelées et le plateau de serrage sont suspendus à la barre centrale
supérieure du bâti et guidées par la barre support inférieure.

Des orifices percés dans le coin des plaques sont disposés de façon
à ce que les deux fluides qui vont assurer l'échange de chaleur
circulent alternativement dans les espaces inter-plaques, le milieu
chaud réchauffant le milieu froid.

Les plaques sont cannelées, d'une part pour en améliorer la


rigidité, et d'autre part pour créer un écoulement turbulent qui accroît
l'efficacité de l'échange thermique.

Ce type d'échangeur est très bien adapté à l'utilisation en


géothermie car son efficacité est particulièrement élevée, la surface
d'échange pouvant être importante sous un encombrement relativement
réduit. Les frais de pompage sont généralement réduits du fait de pertes
de charges faibles.

L'entretien est aisé : il suffit de faire coulisser les plaques sur


les guides horizontaux pour les démonter. L'accès est donc total et
permet un nettoyage mécanique très efficace, une même et seule personne
pouvant assurer l'opération de démontage, nettoyage et remontage en
quelques heures.

De plus, ils peuvent être agrandis en ajoutant des plaques


supplémentaires, ce qui est extrêmement précieux lorsque les données du
problèmes thermique ne sont pas exactement celles escomptées, débit du
forage plus faible que prévu, température de l'eau thermale
surestimée,.. Il suffit de prévoir un bâti suffisamment grand.

Par contre, l'utilisation de ces échangeurs à plaques nécessite une


faible différence de pression entre le circuit primaire et le circuit
secondaire.

Les joints inter-plaques sont obtenus par moulage d'élastomère


synthétiques tels que :

- nitrile - néoprène

- butyl - styrène

- viton

Ils peuvent être également en amiante caoutchouté compressé.

Les possibilités de ce type d1échangeurs sont (données


constructeur) :

- surface d'échange jusqu'à 1200 m 2


- débits traités jusqu'à 1800 m 3 /h par circuit
- température de service jusqu'à 200°C
- pression d'épreuve jusqu'à 31 bars selon le type.
- 59 -
b) Les échangeurs multitubulaires

Ils peuvent être : - à tubes cintrés en U

- à tubes rectilignes.

. L'échangeur à tube cintré en U est facilement démontable pour


visite et nettoyage éventuels de l'extérieur des tubes. Ce nettoyage
peut être mécanique. Par contrer le nettoyage de l'intérieur des tubes
est plus délicat, compte tenu des cintres des tubes. Cependant, il peut
être réalisé chimiquement.

Compte tenu de ces données, il est préférable de réserver ce type


d'échangeurs aux applications pour lesquelles les dépôts ne sont ni très
durs, ni très adhérents (ils exigeraient que ce soit le fluide
secondaire qui circule à l'intérieur des tubes, et non pas l'eau
géothermale, ce qui n'est pas la technologie classique).

. Dans le cas d'échangeur à tube rectilignes après démontage des


deux calottes, les tubes sont entièrement accessibles pour un nettoyage
mécanique de l'intérieur de ces tubes, ce qui est très important dans le
cas de dépôts durs et adhérents. Par contre, le faisceau n'est pas
démontable, et l'extérieur des tubes ne peut être nettoyé que
chimiquement. Certains échangeurs comportent des ailettes autour des
tubes, de, façon à augmenter la surface d'échange thermique. L'eau
géothermale circule à l'intérieur des tubes.

Afin d'obtenir une bonne efficacité d'échange, ces échangeurs


doivent généralement être montés en série d'où des pertes de charge
relativement importantes.

Ils sont encombrants et imposent de prévoir un espace libre devant


leurs corps cylindriques (montés horizontalement) au moins égal à la
longueur du faisceau pour permettre le nettoyage.

Nous ne verrons pas les autres types d'échangeurs dans la mesure où


ils ne paraissent pas adaptés à la géothermie.

II.3 - POMPES A CHALEUR

C'est le "maillon" essentiel, car leur utilisation est quasi


systématique en géothermique de très basse énergie. Quand elles sont
présentes, elles assurent la majorité de la fourniture énergétique
d'origine géothermale. Leur choix est donc déterminant quant à la
démonstration de la rentabilité de l'opération de géothermie.

. Principe

Le principe réside dans l'absorption des calories d'une source


(dite froide) à une température donnée, pour les restituer à une
température plus élevée à une source chaude au moyen d'un fluide
caloporteur.

Il existe deux procédés principaux pour atteindre ce but : soit la


compression, soit l'absorption.

Nous ne présentons ici que la compression. L'absorption qui dérive


du premier mécanisme auquel se surajoute les propriétés de Sorption et
de désorption de gaz dans des liquides, nécessite des machines plus
complexes ayant des rendements notablement plus faibles.
- 60 -

. Mode de fonctionnement (cf schéma ci-après)

Dans la pompe à chaleur, le fluide frigorigène suit un cycle en 4


phases essentielles :

. 1'evaporation,

. la compression,

. la condensation,

. la détente.

1) dans 1'évaporateur un liquide volatil à basse température entre


en contact dans 1'évaporateur avec une source "froide". Le transfert de
calories permet 1'evaporation de ce fluide. Les principaux liquides
utilisés sont :

. l'ammoniac pour les grosses installations comme celles de la


Maison de la Radio,

. les fréons (dérivés fluorés du méthane),

. le butane,

. 1'isobutane.

2) Le compresseur C aspire le gaz et le comprime en effectuant


ainsi un travail W. Le gaz va s'échauffer à la température à laquelle il
aurait fallu le porter pour obtenir la pression sous laquelle il se
trouve à volume constant. Il sera d'autant plus chaud que le taux de
compression sera élevé.

3) Le compresseur refoule ensuite ces vapeurs dans le condenseur K


où elles se condensent. Lors de cette condensationla chaleur
latente de vaporisation Q2 est cédée . Le liquide provenant de la
condensation des vapeurs est renvoyé à 1'évaporateur en passant par un
organe de réglage (détendeur). Le liquide s'évapore à nouveau dans
1'évaporateur E et le cycle recommence.

. Type de pompes à chaleur

Le compresseur doit être entrainé par un moteur soit électrique


soit thermique. Devant les problèmes d'évolution du rendement et de
régulation crées pour ce dernier type de moteur, on a parfois adopté une
troisième technique qui est basée sur le fonctionnement d'un moteur
thermique qui entraîne un alternateur celui-ci alimentant en électricité
le moteur de la pompe à chaleur.

L'utilisation de moteurs thermiques (solution 2 et 3) permet


d'associer à la pompe à chaleur proprement dite un système de
récupération de l'énergie dissipée (chaleurs fatales) au niveau du
moteur, des gaz d'échappement, et du local de la pompe à chaleur.
- 61 -

Emission de calorie
[source chaude)

î
Compenseur

K
I

Compresseur C

Moteur
- > 0- Détendeur

t
l
I
1
Source froide Circuit effectué par
le fluide caloporteur
Evaporation
Etat liquide

Etat gazeux

t01
absorption de calories
(source froide]

SCHEMA 1 : SCHEMA DE PRINCIPE D'UNE PGMPE A CHALEUR


- 62 -

. Rendement énergétique global

Le rendement d'un moteur thermique est de l'ordre de 30 %, soit :

Pm = 0,3 P

avec Pm = puissance motrice


P = puissance thermique du combustible.

D'autre part, si l'on exprime par x le rapport de la puissance


calorifique récupérable Peal sur les chaleurs fatales, à la
puissance motrice Pm, on obtient :

Peal = x Pm.

La valeur moyenne de x utilisée dans les calculs ultérieurs est


prise égale à 5/3 (communication "Renault"), soit :

Peal = — Pm = 0,5 P.

Le coefficient de performance réel (COP ) étant le rapport de la


puissance disponible au condenseur à la puissance mécanique fournie
au compresseur de la pompe à chaleur, on obtient :
P cond
COP =
Pm

Ainsi, pour une pompe à chaleur (P.A.C.) thermique ayant un COP


moyen de 4, pour 100 thermies "combustibles" fournies au moteur, on
peut "récupérer" au total :

P ,+ P , = Pm x COP + P . (4 + - ) = 100 x 0,3 (4 + - ) =


cond cal cal

170 thermies

Dans le cas d'une P.A.C. électrique, en prenant comme rendement de


centrale 33 % pour 100 thermies fournies à la centrale, avec le même
COP de 4, on peut disposer au condenseur de :

(100 x 0,33) x 4 = 132 thermies

Rappelons que dans le cas d'un générateur classique (chaudière)


ayant un rendement de 80 %, on dispose pour 100 thermies fournies
au générateur de 100 x 0,8 = 80 thermies, soit 2 fois moins que
dans le cas de la P.A.C. thermique ci-dessus.

En schématisant et en ne considérant que le seul aspect


énergétique :

. la pompe à chaleur à moteur thermique est plus performante qu'un


générateur classique dès lors que le COP est supérieur à 1 ;

. la pompe à chaleur à moteur électrique doit avoir un COP


supérieur à 2,4 pour être plus performante qu'un générateur
classique;
- 63 -

. Les différents types de sources

. AIR - AIR

C'est le cas général de tous les climatiseurs, où pendant le


cycle de chauffage, les calories sont empruntées à l'air extérieur
(source froide) et sont restituées à l'air ambiant (source chaude).

La source de chaleur est gratuite et disponible en tout temps.

Le handicap de ce système est que la source "froide" est à la


température la plus basse au moment où les besoins de calories à
l'intérieur sont les plus importants, ce qui conduit souvent à un
complément d'apport calorifique par temps très froid, au moyen le plus
souvent de résistance électrique d'appoint, ou alors à surdimensionner
1'installation.

Un autre problème peut aussi se poser : le givrage de


1'évaporateur.

. EAU - AIR

La source froide peut alors être :

l'eau - d'un lac

- d'un puits

- de la mer

- d'origine géothermique.

. EAU - EAU

Le fluide frigorigène transmet alors les calories récupérées


sur le fluide "froid" à l'eau du réseau secondaire (réseau de chauffage
intérieur).

L'intérêt est de disposer de sources de chaleur plus stables


que le système air - air.

C'est le système utilisé pour les installations de grosses


puissances.

. SOL - AIR

Peut être utilisé, mais les possibilités sont médiocres pour


différentes raisons :

- géologie locale

- conditions climatiques du lieu et humidité du sol

- nécessité de grandes surfaces d'échange au niveau du sol (à


1,5 à 2 m de profondeur ; une plus grande profondeur
d'enfouissement serait préférable, mais grèverait lourdement
le coût d'une installation).
- 64 -

échangeur

CYCLE DE CHAUFFAGE

échappement

—I 1 Jcompresseur
moteur
thermique

Vdétendeur

BOUCLE GEOTHERMALE AVHZ POMPE A CHALEUR A MOTEUR THERMIQUE


ET RECUPERATION DES CHALEURS TOTALES
- 65 -

. AIR - EAU

Aménagement des procédés précédents.

Il est bien certain que le mode chauffage couplant la pompe à


chaleur et la géothermie fait appel aux systèmes eau - exclusivement
air

II.4 - SCHEMAS GENERAUX DE RACCORDEMENT DES PAC EN GEOTHERMIE :

II existe 3 schémas principaux de raccordement des PAC en


géothermie.

1) le PAC remonte directement la température de l'eau géothermale.

2) la PAC récupère une partie de la chaleur résiduelle de l'eau


géothermale après son passage dans l'échangeur.

3) 1'évaporateur de la PAC peut aussi être placé sur le circuit de


retour du secondaire (circuit de chauffage) avant le retour à
1'échangeur.

a) Raccordement direct de 1'eau de forage sur 1'évaporateur de la


PAC sans échangeur statique :

PAC

VoubteX.
- 66 -

Ce schéma constitue l'exemple le plus élémentaire, l'eau du forage


traversant l'évaporateur, alors que l'eau de retour du chauffage
traverse le condenseur.

Ce schéma est surtout employé quand la température de 1'eau


géothermale est inférieure à la température de retour du chauffage et
cela pendant une grande partie de la saison de chauffe.

b) Raccordement de l'eau géothermale sur l'évaporateur de la PAC


après son passage dans un échangeur statique :

On peut envisager deux variantes pour lesquelles l'eau du forage


passe d'abord dans le primaire de 1'échangeur, puis dans l'évaporateur
de la pompe à chaleur.

Variante série

•î

Ec
ro.

'SERIE *

L'eau de retour du chauffage passe d'abord dans 1'échangeur, puis


dans le condenseur de la pompe à chaleur.

La présence de 1'échangeur statique est intéressante dans le cas où


l'eau géothermale est à une température suffisante pour les besoins.

Variante parallèle
- 67 -

Une partie de l'eau de retour passe dans l'échangeur, et une autre


partie dans le condenseur de la pompe à chaleur. Les deux débits se
réunissent ensuite avant retour au système de chauffage.

d) Evaporateur situé sur le retour du secondaire :

variante série :

L'eau de retour du secondaire passe dans 1'evaporateur de la pompe


à chaleur puis dans l'échangeur statique, avant de récupérer au
condenseur de la pompe à chaleur l'énergie qui y est disponible.

Variante parallèle :

L'eau de retour du secondaire se décompose ici en deux débits dont


l'un passe par 1'evaporateur de la PAC, puis dans l'échangeur statique,
tandis que l'autre passe directement dans le condenseur de la PAC. Les
deux débits se rejoignent ensuite pour repartir vers les corps de
chauffe.
68 -

e) Choix du schéma de raccordement de la pompe à chaleur :

Le raccordement adopté sera celui qui donnera la meilleure


couverture avec la consommation la plus faible cependant, il peut être
intéressant d'augmenter la puissance des P.A.C.

II.5 - LES EMETTEURS DE CALORIES

Dans le cas où il n'y a pas intervention de PAC, ils ont un rôle


essentiel puisqu'ils doivent distribuer le maximum des calories qui leur
sont fournies à un niveau de température déterminée par le réservoir
mais en partie dégradée par les installations vues précédemment (puits
échangeur, réseau).

Dans le cas d'intervention de PAC, on pourra jouer sur la puissance


des machines afin de porter l'eau à une température qui convienne au
fonctionnent des émetteurs. Mais le coefficient de performance diminue
quand le gain en température augmente, le coût d'investissement
augmentant aussi.

" Rappelons deux points : dans tout les cas, plus la température de
retour est faible meilleur est le gain thermique.

Fréquemment, il n'y a pas de contraintes nécessitant de limiter


cette température de retour, puisque le fonctionnement en puits unique
peut être adopté. (En cas de réinjection, la viscosité de l'eau influe
directement sur les puissances de pompage).

II.5.1 - les principaux systèmes d'émission de calories dans le


chauffage des locaux

a) les radiateurs classiques (90° - 70° C par -7°C extérieur) ne


sont pas favorables au chauffage géothermique.

Les sources de basse énergie à très basse température suffisante


étant peu nombreuses, il faudrait relever par PAC la température avec un
Dt trop important ; il convient d'utiliser des radiateurs à température
plus basse (70°C - 50°C) - soit avec la même surface de chauffe et
adjonction d'un système d'appoint (batterie - air chaud..) c'est à dire
tout système combinant l'air neuf à l'air extrait à l'air du local -
soit avec une surface de chauffe augmentée. Cet agrandissement altère
l'esthétique intérieure du bâtiment et réclame un investissement initial
plus élevé.

b) les convecteurs en plus des inconvénients présentés par les


radiateurs ont une courbe d'émission défavorable. La géothermie les
exclut totalement en raison des niveaux élevés de température demandés
pour les périodes tempérées.
- 69 -

c) les plinthes chauffantes. Leur émission se fait surtout par


convection et aussi par rayonnement. Celles où le rayonnement domine ont
une bonne courbe d'émission mais sont peu utilisées. Les plinthes avec
émission par convection présentent le même désavantage que le
convecteur.

d) les ventilo-convecteurs. Leur courbe de température commence


haut et les températures de retour ne diminuent plus en fonction de la
convection. Ils peuvent servir à la fois pour le conditionnement d'air
en été et pour le chauffage en hiver. Leur calcul s'établit pour le
conditionnement d'air et ils ont des températures d'alimentation plus
faibles que les températures traditionnelles.

e) le chauffage à air chaud ne se révèle très rentable que dans le


cas où les dispositifs de régulation et une isolation thermique des
bâtiments sont suffisants. Dans ces conditions, on atteindra des
température de retour très basses et en particulier quand il fait très
froid. Ce système présente des contraintes techniques spécifiques :
nécessité de renouveler de l'air ; écarts de température entre le sol
et le plafond. Ces problèmes résolus, le système centralisé de chauffage
par air chaud se révèle valable pour la géothermie grâce à l'excellent
épuisement calorifique et aux températures de retour faibles surtout
pendant la période de très grands froids.

f) les dalles pleines. Ce système est très intéressant pour


l'utilisation des calories géothermiques en raison des températures de
retour et de circulation très basses. Mais on reproche à ce type de
chauffage son manque de souplesse, sa difficile régulation, et les
surchauffes locales. Cette installation doit faire l'objet d'une étude
très importante : on doit absolument éviter certains écueils :

- température trop élevée du sol

- mauvaise répartition des tuyauteries

- mauvais équilibrage des installations.

En tout état de cause, on peut obtenir des températures de retour


inférieures à 30°C ce qui fait de ce système un des mieux adaptés.

g) le plancher et plafond chauffant. Le plafond chauffant diffère


de la dalle pleine car il émet de la chaleur vers le bas. Bien qu'il
soit basé sur le même principe, pour une même température, son émission
égale celle de la dalle pleine à 50 %. Utiliser le plancher comme seul
chauffage entraînerait une densité de tuyauterie trop grande où une
température du plafond trop élevée (x 2 ) . Ce mode de chauffage bénéficie
de peu d'expansion. La solution serait la combinaison d'un plancher
chauffant et d'autre source de chauffage. Le système plancher et le
plafond chauffants sont donc peu adaptés à la géothermie.

II.5.2 - Influence des systèmes intérieurs de chauffage

L'évolution de la fourniture géothermique par simple échange en


fonction du paramètre R = apparait sur la figure suivante pour
deux systèmes d'émission : Q
70 -

0 100
P. JxiO'
débit forage
- 71 -

. Radiateurs : 70/50

. Plancher : 55/40

Cette présentation permet d'analyser soit l'influence du nombre de


logements pour un débit donné au forage soit 1'influence du débit du
puits, pour un nombre de logements donné. Elle se justifie dans la
mesure où une augmentation du nombre de logements raccordés se traduit
par le même effet qu'une diminution du débit forage sur la fourniture
annuelle relative.

La lecture des courbes, montre l'influence primordiale des systèmes


intérieurs de chauffage sur l'ensemble des résultats. Il est bien
évident que les températures de retour des installations sont
déterminantes pour ce qui concerne l'échange.

L'adjonction des pompes à chaleur permet de rattraper partiellement


une partie de fourniture d'origine géothermique qui n'a pu être faite
par échange.

II.4.3 - Les principaux systèmes d'émission de calories pour le


chauffage des serres

Nous retiendrons ici trois types de chauffage. Le chauffage par


aérothermes, le chauffage par paillage radiant, le chauffage par tuyaux
enterrés.

Les aérothermes : Le fluide chauffant passe dans des canalisations


très ramifiées entre lesquelles est soufflé un courant d'air ;
l'appareil suspendu à la charpente, envoie un flux d'air chaud sur les
plantes.

Ces appareils imposent des contraintes :

Ils doivent être :

- assez nombreux pour obtenir la meilleure homogénéité possible du


chauffage pour éviter les zones froides et les zones "brûlées".

- leur vitesse de réponse dépend de la température de l'eau qui


fournie de l'énergie.

En revanche, ils exigent beaucoup plus de surveillance et


d'entretien que les tubes.

Le coût d'installation et les frais d'exploitation (électricité,


etc...), rendent ces installations assez onéreuses, qui ne semblent pas
être les mieux adaptés à la géothermie très basse énergie.

Système de chauffage par paillage radiant

Cette technique, consiste à faire circuler l'eau à l'intérieur


d'une gaine en plastique souple posée à même le sol de la serre.
La surface de la serre recouverte par cette gaine varie de 50
à 70 % de la surface au sol ce qui permet de réchauffer simultanément le
sol et l'air ambiant.
- 72 -

Les essais ont fourni des résultats dans l'ensemble très positifs,
à condition de respecter des températures de circulation de l'eau
relativement basses et variables selon les cultures. On peut atteindre
des températures de retour inférieures à 20°C.

Il faut toujours veiller à respecter un équilibre entre la


température de l'air et du sol pour éviter des conséquences néfastes
pour les cultures. Un apport complémentaire de chaleur ambiante par
aérotherme est parfois nécessaire.

Ces gaines en PVC font 40 cm de large (30 cm pour la culture des


roses). Leur durabilité est assez courte (2 à 3 ans) mais des progrès
rapides sur ce point permettent d'espérer une amélioration très nette.

Cette technique de chauffage du sol, en maintenant les racines à


une température relativement élevée, permet d'abaisser la température
ambiante dans la serre et, globalement, de faire des économies
d'énergie.

Des essais comparatifs entre un chauffage par air puisé


(température de 14°C à 16°C) et les gaines radiantes (température de
circulation de l'eau de 26°C) ont été effectués sur cultures de tomates.
Ils ont abouti à la conclusion que bien que la température de l'air dans
la serre chauffée par air puisé ait toujours été supérieure à celle
par paillage radiant, aucune différence dans les résultats agronomiques
n'a été constatée.

Au contraire, on a observé une précocité supérieure pour un


rendement identique avec le chauffage par paillage radiant.

Chauffage du sol par tuyaux enterrés

Les eaux tièdes peuvent difficilement être utilisées pour le


chauffage des serres avec des méthodes traditionnelles du genre
thermo-siphon, la température de l'eau étant trop basse. Par contre, les
caractéristiques physiques du sol, notamment son importante inertie
thermique, due à une forte capacité calorifique et à une conductivité
plutôt faible, permettent de la réchauffer très facilement avec des eaux
tièdes. Il suffit en effet de 5 watts par m 2 pour élever la température
du sol d'un abri de 1°C alors que 10 watts par m 2 sont nécessaires pour
réchauffer l'air de cet abri de 1°C.

. Réchauffement de 1'air

Le chauffage du sol assure un léger réchauffement de l'air, mais


généralement insuffisant pour obtenir un climat de serre favorable à la
culture de la majorité des plantes. La valeur de ce réchauffement dépend
de la disposition des tuyaux dans le sol et notamment de la profondeur
d'installation : le gain est plus important avec des tuyaux disposés
près de la surface du sol qu'avec des tuyaux enfous profondément.

La grande majorité de la chaleur dissipée dans le sol se retrouve


dans l'air. On estime en effet qu'avec un chauffage par tuyaux enterrés
à 50 cm et distants de 80 cm, 80 à 90 % de l'énergie calorifique
dissipée dans le sol contribue à réchauffer l'air de l'abri, moins
de 10 % se perdant en profondeur ou sur les bordures.
- 73 -

Avec cette géométrie de tuyaux alimentés en eau à 32-35°C et une


température de sol (a moins 15 cm) de 14-15°C, le réchauffement moyen de
l'air (à plus 50 cm) est de 2 à 3°C.
- 74 -

111 - Qy§LQUES_SCHEMAS_DE_PRINCIPE_D;INSTALLATIONS_GEOTHERMIQUES_DE_TRES
BASSE ENERGIE

Les pages qui suivent montrent les principaux systèmes qui sont
utilisés dans le cas de chauffage à très basse température.

Si le principe de fond reste le même pour la géothermie basse


énergie, on doit remarquer que l'utilisation de P.A.C, comme fournisseur
de calories principal, la biutilisation, le rejet de surface en
constituent les éléments originaux.
- 75 -

SCHÉMA 1 : chauffage uniquement avec récupération sur nappe

A) ; Vannes d'isolement
(ß) : Poches è thermomètre
soupape de sécurité
+ manomètre
- 76 -

SCHÉMA 2 : chauffage + production d'eau chaude


sanitaire avec récupération sur nappe
Bailor^ , ^ Départ etu
Eau chaude

de ville / (-"-^
upape de sécurité I J

¡on I
- 77 -

S H E W CE PRINCIPE D'tlsE EXPLOITATION DITE

A ENERGIE TOTALE

CornD'C s seur. moteur elect ríQuei lembriyage. sHerntleuf. moteur thermiQuen


- 78 -

SCHEMA DE PRINCIPE DE L'EXPLOITATION

BIUTILISATION

rejet
Chauffage

St o I ion
d» Eau ri f r o t d i r
Echangeur
defernsation non
conte min««

nir Cuisine

Sanitaire
Eaux.
•au chaud«
sanitai'e

sau potable

FORAGE

¡Egout
600
- 79 -

OlOlf

Esponsión

70°C

Figure 1 - Exemple-type de schema de chauffage de serres, avec stockage


Vanne Vanne
d'inversion d'inversion

__ PRODUCTION PRODUCTION
DE CALORIES DE FRIGORIES
(chauffage) ~ (réfrigération)

SOIT — DISTRIBUTION D'EAU POTABLE SOIT — DISTRIBUTION D'EAU POTABLE

( )__— Pompe Uj/ Pompe

PUITS PUITS PUITS PUITS


DE PRODUCTION D'INJECTION DE PRODUCTION D'INJECTION

INSTALLATION HIVERNALE INSTALLATION ESTIVALE


Pompe .
Pompe imergée
imergée

AQUIFERE N AaUlFERE

UTILISATION DES EAUX DES NAPPES SUPERFICIELLES

COMME SOURCE FROIDE OU SOURCE CHAUDE DE POMPE A CHALEUR


TROISIEME PARTIE

ETUDE Dh CAS
ii existe à l'heure actuelle 7 exploitations géothermales
de "Basse Température". Deux sont situées dans l'Ile de France, deux dans
l'Aquitaine, une en Picardie, une en Champagne et une dans le Centre.

Les réservoirs exploités sont l'Albien, le Néocomien, le


Cénomanien, le Lusitanien, le Dogger, le Trias. Les Maitres d'Ouvrage sont
essentiellement des Collectivités locales et un industriel (CE. A . ) .

Nous allons essayer de voir , au vu de projet en cours


d'élaboration les caractéristiques qui se dégagent des opérations de géothermie
basse température.

Nous présentons quatre études types concernant des projets


de géothermie dans les régions de Charente, Lorraine, Languedoc-Roussillon et
dans le Nord, ainsi le seul document de synthèse existant sur la réalisation
de Bruyère Le Chatel qui fonctionne depuis le premier semestre 1983.

La comparaison de ces documents entre eux et avec les études


de géothermie basse énergie amène les réflexions suivantes :

- le but de deux études (chauf.fage de locaux en Lorraine et en Charente) est


très voisin des objectifs habituels de la géothermie moyenne température
qui est l'utilisation de l'énergie pour le chauffage domestique. Pour les
deux autres études (chauffage de serres dans le Nord et dans le Languedoc),
l'objet se rapproche de la seule réalisation existant dans ce domaine
(Me lieray) .

- les projets sont fortement imprégnés de particularités régionales à des


stades très divers.
Pour ce qui concerne_le Sous-Sol

. les réservoirs ont des caractéristiques marquées : Karst (Nord, Languedoc)


réservoir gréseux (Lorraine), réservoir carbonaté poreux ;
. leur profondeur est voisine (1 300 m) pour 3 opérations mais elle est
moitié moindre pour le Néocomien à Bruyères Le Chatel et pour le Trias
de Lorraine (600 - 700m) ;
. par contre dans ce dernier cas, il est nécessaire de réaliser un puits
de réinjection pour conserver le potentiel du réservoir qui est
exploité de façon Importante.
. D'autre part le risque géologique est sensible sauf pour ce forage dans le
Trias de Lorraine** car les réservoirs sont peu connus.

(*) Cette comparaison doit être accompagnée d'une remarque sur La forme des
travaux de base. En effet» Les documents de base dont nous avons tiré ces
4 synthèses étaient d'une part, deux études de faisabiLité menées à Leur
terme (projets Charente et Lorraine) et d'autre part» deux préétudes
sommaines (projets Languedoc, Nord).
Les bureaux d'études qui ont réaLisés chaque étude thermique, ont appLiqué
eux Les "recettes" que Leur a donné L'expérience qui Leur est propre.
(**) II ne devrait pas y avoir de problème de réinjection en particulier parce
que Le débit exploité est très en deçà du potentiel maximum du puits.
- 82 -

Ces particularités ont des répercutions sur le coût d'inves-


tissement. Par exemple, le programme de forage du projet du Languedoc prévoit
le captage du réservoir en trou ouvert sur près de 850 m, ce qui permet de
réaliser une économie très importante. Ce point allié à la faible profondeur
permet d'envisager l'intervention de foreurs locaux qui mettent en oeuvre des
procédures de forage légères permettant d'obtenir des coûts de réalisation
très bas.

Au chapitre de la surface

Si les lois de la thermique sont suivies, il faut constater que l'adaptation


à la ressource géothermique des besoins de surface nécessite des choix parfois
subjectifs entre différents procédés ou entre différentes organisations de
procédés identique.
Ainsi on constate des différences d'approche au niveau des études thermiques
provenant en partie de l'expérience propre des bureaux d'études thermiques.
Par exemple, le projet de chauffage de serres dans le Languedoc ne fait
pas intervenir de P.A.C. pour relever la température de l'eau géothermale
contrairement aux autres projets ou opérations étudiés.

Ces différences de conceptions, accentuées par le fait


que les niveaux de besoins sont très variables, font que le rendement énergé-
tique des opérations envisagées est très dispersé. Il y a un facteur 8 entre les
économies d'énergies réalisées par df>s projets extrêmes, alors que les 3/4 des
opérations de géothermie moyenne température économisent entre 2 500 et
5 000 TEP/an.

Enfin pour au moins un projet (Lorraine), et pour l'exploitation


géothermique de Bruyère Le Chatel, la possibilité d'utiliser l'eau géothermale
comme eau industrielle, voire comme eau domestique, améliore de façon très
sensible l'opération, puisque l'on a des recettes annuelles nettes situées
entre 500 000 F et 1 000 000 F/an.

Ce facteur semble important tant du point de vue économique


que du point de vue de la valorisation des "matières premières".
- 83 -

PREMIER CAS

CHAUFFAGE VE SERRES VANS LE DEPARTEMENT VU NORV

RESUME
Ce projet est basé sur l'exploitation du réservoir du
calcaire carbonifère mis en évidence par les forages belges voisins.

Il prévoit l'alimentation en eau chaude d'un ensemble


de serres, à dominante horticole, qui seraient crées sur place pour
exploiter cette ressource. L'épuisement maximum des calories sera obtenu
par la mise en oeuvre de PAC.
Cette opération est intéressante puisqu'elle a les ob-
jectifs principaux suivants :diminution de la dépendance pétrolière du
secteur agricole, relance de l'horticulture grâce à la diminution des
coûts de fonctionnement, renforcement du potentiel horticole grâce
à l'organisation du marché (vingt exploitants pourraient être en effet
regroupés) et créations d'emplois dans une région où le chômage est
particulièrement important (50 emplois créés).

1/ Caractéristiques de la ressource :

Toit du Carbonifère : 850 m


Profondeur totale du forage : 1 300 m
Température moyenne : 52°C (toit du réservoir)
Débit d'exploitation : 200 m'/h
Eau douce : 1,5 g/1
Captage en puits unique par tubage 7"

11/ Caractéristiques des besoins de surface :


(*)
Puissance géothermale disponible : 8 806 kW d'où installation de
16 parcelles horticoles
Puissance totale appelée : 12 800 kW
Energie consommée : 33.083 MWH
Fourniture par la géothermie : 26.494 MWH
Fourniture par P.A.C. : 5.124 MWH
TEP substituées : 2 719
TEP économisées : 2 134

111/ Etude économique :

Coûts d'investissements : 11 215 kF

Coûts d'investissement à la TEP économisée : 5 300 F

(*) Y compris récupération par P.A.C.


I - ETUDE SOUS-SOL

I.I. ETUDE GEOLOGIQUE

Le site étudié au nord de la région de Valenciennes


est implanté en bordure nord du bassin houiller.

L'objectif visé est le réservoir du Calcaire Carbonifère.

Le forage pourrait recouper les terrains suivants :

0 à 5 m formation superficielle quaternaire (sable fin)


m
-co

5 25 Landénien : sables fins argileux à niveaux tuffacés


25 à 74 m Séno-turonien supérieur : craie avec silex
m
-CD

74 90 Turonien moyen : marnes crayeuses


90 à 144 m Turonien inférieur et Cénomanien : marnes argileuses
avec tourtia à la base
144 à 205 m Grès vert
205 à 810/850 m houiller : schistes et grès
. passée de Laure vers 255/260 m
schistes et grès del'Assise de Flines
. début de l'assise de Bruille vers 600/630 m
grès de Suchemont de 600/630 m à 630/670 m
schistes ampéliteux de Bruille de 630/670 m à
780/820 m
phtanites de 780/820 m à 810/850 m
au-delà de 810/850 m Calcaire carbonifère
- 85 -
Figure 1

COUPE GEOLOGIQUE PREVISIONNELLE

Protondeur Cote N.C.F. Epaisseur Lithologie Stratigraphie Observations

(m ) (m ) (m )

0 • !7
Zb Sables fins arquee« a niveaux tuftaces LANUtNIfcN
26 - 8
itNUNItN 1 Aquitère à
50 Craies; quelques silex
TURONIfN SUP 1 protéger
75 -58
TURONIEN Mû Y
70 M a r n e s argileuses ( Oièves")
INF CEhOMANE
145 -128
60 Grès vert
205 -168
Schistes et grès
passée de Laure vers 255 / 2 6 0 m

Schistes et grès
assise de F î m e s WESTPMALIEN

425

début de l'assise de Bruille vers 600^630 i


630 -613
40 Grès d e S u c h e m o n t
670 • fid

150 Schistes ampéliteux NAMURIEN

820 -803
850 30 Phtanites

f
Calcaire

Formation
CARBONIFERE à capter
horizon karstifié ( ? )
1200 -1183

i
-S-SE- -N-NW-

.g
. too

1-Í00 i
>
OD

MOM
ci
.ti

1500

0 100 600 1000 n


Echelle : _D'opr«s orchiv»! H . B N P C . _

f
CD
- 87 -

1.2. PROGRAMME DE FORAGE

La figure 3 présente la coupe de forage. Il s'agit


d'un puits droit.

- Phase lB"l/2 : Après forage en 17"l/2 jusqu'à 80 m on élargit


en 24" pour descendre et cimenter un tube 18"5/8.

- Phase 13"3/8 : On fore en 17"l/2 jusqu'à 400 mètres.

- Phase 9"5/8 Reprise du forage en 12"l/4jusqu'à 850 m.


Pose d'une colonne mixte 13"3/8, 9"5/8, et
cimentation.

- Phase 8"l/2 A partir de 850 m jusqu'au réservoir, forage en


8"l/2. Le captage se fera en trou ouvert.

1.3. CARACTERISTIQUES D'EXPLOITATION

A ce stade de l'étude on a extrapolé, à partir des


données des forages réalisés en belgique (St Ghislain, 81in, Douvrain),
les caractéristiques suivantes :

- pression statique en tête de puits : 1 kg/cm2


- t ransmissivité 55 Dm.

Les courbes interprétatives des caractéristiques d'ex-


ploitation sont données sur la figure 4.
- 88 -
FIGURE 3

COUPE DE FORAGE

_ Om

F 12"1/4 T 9"5/

-850 U

F 8"1/2

_/2OOm

F : diamctre Je tompe

T : di;unètre Je tuba ne.


- 89 -

FICHE DE SYNTHESE

RESSOURCES GEOTHERMIQUES .OCALITE

IMPLANTATION1

Coordonnées :

Cote sol :
Observations

FORMATION CONSIDEREE : CARBONIFERE

STRUCTURE DU RESERVOIR

Cote du toit (NGF) : - 830 m + 20 On estime rencontrer les niveaux


producteurs à 1 200 m ± 300 m de
Profondeur du toit : 850 m + 20 profondeur.
Hauteur utile : horizon karstifié
Hauteur totale : -
Profondeur totale des forages : 1300 m + 300 m
Observations :

CARACTERISTIQUES DU RESERVOIR

Forosité : porosité de fissures


Perméabilité : 55 darcy.m
Pression de gisement (cote) : 1 kg + 1 Artésien
Niveau piézométrique : + 30 m
Observations : les caractéristiques hydrodynamiques sont très mal connues ;
d'où les incertitudes très imDortantes.

CARACTERISTIQUES DU FLUIDE

Température : 52DC + 1 0 (à 1 200 m ;


Salinité : 1,4 g / 1 , Faciès sulfaté calcique
Observations la température sera fonction de la profondeur de l'horizon
karstifié qui est mal définie.
- 90 FIGURE 4

CARACTERISTIQUES D'EXPLOITATION


= ' 'J I T :• F' F' o D ;J c T l <• i rJ

- S I M PL E T -
il H f ' B O N I F E F E
... 1 =; M i
- - V

_ — -.
r H
F' F-PE'E. S I O N E U T E T E D E F V I
'"' D E E: IT D ' E Y. F' L 0 I TfiT I 0
T T P H H î M I S î I '.,' I T E S

T = ; M o r. ~ = -

•J i_i -J •_ I i :• :•,

: •=) P B 0 H I F E F: E

I" 6 -II
0 D E B I T EN n",H
F1 IJ I :=: S fi N C E DE L R P 0 MP E
D E P R 0 D U C T I û N E H V I L 0 l-J ñ T T S
F' 0 U R DES T F: fi N S H I S S I V I ~ E I L E
T=10
T = 55
0 M ? -- H T = i o ei. D H r C v.' ME T

10 û 15 0 209 2 50
- 91 -

II - ETUDE THERMIQUE

II.I. HYPOTHESES SUR LES DIMENSIONS DES TERRAINS

Après discussion avec les professionnels et les repré-


sentants de la Chambre d'Agriculture, il a été admis que la taille
optimum pour une parcelle serait de 5 000 m 2 , portant des serres hor-
ticoles ou maraîchères de 3 000 m2 les 2 000 m2 restants servant
pour le maraichage, la maison d'habitation et le privatif.

Les calculs des besoins thermiques sont donc basés


sur ce module de 3 000 m2 de serres, restant entendu qu'un exploitant
pourrait toujours acquérir plusieurs parcelles.

II.2. PUISSANCE NECESSAIRE

Pour des températures extérieures de - 9° C et intérieures


de 18° C,une puissance de 228,5 Kcal/m2, soit 2 660 KW/ha ou 800 KW
environ par serre unitaire de 3 000 m2 est nécessaire.

II.3. PUISSANCE DISPONIBLE

On suppose une eau géothermale à 52° C au toit du


réservoir donnant une eau en sortie d'échangeur à 48° C, la tempéra-
ture de retour étant à 23° C.

A = 25° C
débit Q = 200 m3/h (K coeff. Thermie/h + Kw)
P = Q x A x K
= 200 x 25 x 1,163 = 5 815 KW

Le problème du rejet en milieu naturel suppose le rejet


de l'eau à une température assez basse.

Une pompe à chaleur permettrait d'extraire la chaleur


contenue dans l'eau entre 23° C et 13° (donc de rejeter l'eau à cette
température)
soit 200 x 10 x 1,163 = 2 326 KW
Pour un C.O.P. de 3,5 : Puissance installée environ 665 KW
Puissance disponible totale : 5 815
+ 2 326
+ 665
8 806 KW
- 92 -

Compte tenu de la puissance de 800 KW demandée par


parcelle, ceci permettrait d'équiper en principe 11 parcelles à 100 %
sans autre énergie d'appoint. Or, la fréquence des températures infé-
fieures à 2° C est de l'ordre de 1 200 h dans la région soit 14 %
de l'année.

On peut admettre que pendant cette période, une puissance


supplémentaire puisse être apportée par une source de chaleur complé-
mentaire (gaz ou Fuel lourd) pour 1/3 des besoins en cas de températures
extérieures à - 9° C par exemple.

Ceci permet donc d'avoir un nombre de parcelles supérieur

11 x 3
soit 16 parcelles.

Nous avons examiné parallèlement deux hypothèses :

11 parcelles, soit le maximum autorisé sans appoint pour les plus


basses températures extérieures (11 x 0,3 ha = 3 ha 30 de serres) ;
16 parcelles supposant l'utilisation de chauffage d'appoint pendant
la période des plus basses températures extérieures.

16 parcelles 11 parcelles

Puissance appelée par - 9° C


12 800 KW 8 800 KW
extérieur
Répartition : géothermie 5 815 KW 45 % 5 815 KW 71 %
PAC 2 991 KW 24 % 2 326 KW 29 %
Appoint 3 994 KW 31 %
Puissance ramenée à la parcelle 800 KW 800 KW
Géothermie 363 KW 528 KW
PAC 187 KW 272 KW
Appoint 250 KW

II.4. CONSOMMATIONS

Elles ont été calculées grâce à un programme informa-


tique à partir des courbes de fréquence de température extérieures
et des dépenditions thermiques dans les serres.

16 parcelles 11 parcelles

Consommations totale (MWh) 33 083 22 528


Fourniture par la géothermie seule 26.494 21 285
" par les P A C 5 124 1 243
- 93 -

16 parcelles 11 parcelles

- la géothermie satisfera seule


les besoins instantanés pour
6° et 18° C î O et 18° C
une température extérieure
comprise
- géothermie + P A C : Besoins
entre 2° et 6° C ±0 et - 9° C
- géothermie + P A C + Appoint - 9° C et 2° C
Or il s'agit d'un maximum, toutes
les serres étant supposées à 18° C
Besoins annuels
La géothermie peut satisfaire {%
des besoins annuels) 80 % 94 %
Les appoints couvriront 20 % 6 %
se répartissant ainsi :
PAC 15 % 6 %
Appoints classiques 5 %

A noter que le chauffage éventuel des habitations n'est pas pris en


compte au stade de l'étude. Il est minime en face des besoins de
l'horticulture. Cependant il serait intéressant de l'adapter (basse
température) pour profiter de la ressource géothermale.

Rejets dans le cas d'une pompe à chaleur, les rejets dans le milieu
naturel pourront se faire à 13° C ; sans pompe à chaleur, elle serait
à 25° C.

Calcul de l'énergie économisée et temps de retour

16 parcelles 11 parcelles

Total annuel des besoins en


chauffage
33 083 MWH ou (22 528 MWH) 2 845 TEP (1 937)
Consommation de la P A C
1 464 MWH (360 MWH) 366 (90)
Consommation pompage 876 MWH 219 (219)
Appoint 126

Economie 2 134 (1 628)


- 94 -

III - BILAN ECONOMIQUE

III.I. COUTS D'INVESTISSEMENT

A) Prix de revient de la thermie géothermique avec P A C

16 parcelles 11 parcelles

- puits, forage, pompe de production 8 070 KF 8 070 KF


- S.A.F. Géothermie 100 KF 100 KF
- échangeur 30 000 F/u 600 KF 600 KF
- P A C 100 000 F/u i:5 00 KF 1 5 00 KF
- distribution 750 000 x 0,5 Km 375 KF 375 KF
- évacuation 1,9 Km x 300 000 570 KF 570 KF

11 215 KF 10 715 KF

III.2. COUTS D'EXPLOITATION

16 parcelles 11 parcelles

PI Fuel domestique 296 KF -


Electricité 892 KF 471 KF

P2 Sous-Sol 80 80
Surface 50 50

P3 Sous-Sol 250 250


Surface 80 80

Divers
Assurance (S.A.F. géothermie) 5 5
Taxe de rejet* - -

TOTAL 1 653 KF 936 KF

On devrait prévoir utiliser l'eau géothermale pour arroser les


plantations. On ne prendra donc pas en compte le coût de taxe de rejet
qui serait en tout état de cause financé par la vente de l'eau.
- 95 -

III.3. INDICATEURS ECONOMIQUES

16 parcelles 11 parcelles

Coût d'investissement à la TEP


économisée (hors subvention) 5 300 F 6 600 F

Délais de retour brut hors


subvention (sur une base de
4 300 KF et 2 900 KF/an ;
coût du chauffage conventionnel
en fuel lourd) 4,2 ans 5,5 ans

Taux de rentabilité interne


(monnaie constante en 10 ans) 21 % 18 %
- 96 -

DEUXIEME CAS

CHAUFFAGE PE LOCAUX TERTIAIRES PAR GEOTHERMIE At/EC FOURNITURE VEAU POTABLE


EN LORRAINE

RESUME

Le Trias, qui est déjà exploité par un puits vétusté pour ali-
menter en eau industrielle la Caserne dont il s'agit ici, pourrait servir
de source froide à un groupe de pompes à chaleur pour assurer le chauffage
des casernements ( équivalents logements).

¡/ Caractéristiques de la ressource :

Objectif Trias
Profondeur du sabot 617 m
Profondeur totale du forage 659 m
Température 33°7
Débits d'exploitation 50 ou 100 m3/h
Sa I in¡té < 1 g/1

Le captage serait effectué en puits unique en cas de production


à 50 m3/h et en doublet pour le débit de 100 m3/h ; cela afin de conserver
le potentiel de la nappe qui est très exploité ¡ci.

Il/ Caractéristiques des besoins de surface :

On envisage la possibilité de mettre en oeuvre soit une PAC à


moteur thermique, soit une PAC à moteur électrique. C'est cette deuxième
solution qui est retenue.

Puissance appelée 5 200 KW


Puissance fournie par la géothermie 1 800 KW
Energie appelée 8 556 MWh
Energie fournie par géothermie 7 200 MWh
Energie consommée (PAC, pompage) 1 286 MWh
TEP substituées 619 TEP
TEP économisées 273 TEP

111/ Approche économique : (deux puits, pompes à chaleur électrique)

Coûts d'investissement : 10 230 KF HT


Coûts d'investissement à la TEP substituée : 16 500 KF HT
Coûts d'investissement à la TEP économisée : 37 000 KF HT
Délai de retour : 9»5 ans
Taux de rentabilité interne (monnaie constante) : 8,5 % (y compris
économies
en eau)
- 97 -

Cette étude envisage le chauffage par géothermie d'ane Caserne


en Lorraine. Celle-ci a la particularité d'être alimentée en eau par un
forage d'eau qui a été réalisé en 1958 qui capte les grès du Trias.

On étudie la possibilité de réutiliser ce forage ou d'en


créer un second en fonction de l'adaptation à la géothermie que l'on
en fera. L'étude géologique est donc essentiellement centrée sur le
choix entre ces deux solutions.

- CARACTERISTIQUES DE LA RESSOURCE

1.1. - CARACTERISTIQUES DU FORAGE

!. 1.1. - Lors de sa réalisation :

Date de réalisation : 1958

Cote sol : 204,03 m NGF

Profondeur : 659 m crépine de 617 à 659 m

Qualité de l'eau : pH = 7,3


résistivité = 746 ohm.cm
température : 33,7°C
résidu sec à 105°C = 925 mg/I
teneur en fer = 0,75 mg/I
dureté = 22,5° F

Niveau statique : 236,55 m NGF en 1958

Débit en 1958 : 158 m3/h pour un rabattement de 32,52 m

Débit spécifique : 1,4.10~ 3 m2/s.(4,9 m~ 3 /h/m)

1.1.2. - Evolution de l'ouvrage de 1958 à 1981

- Rechemisage en 1968 à la profondeur de 280 m sur 376 m.

- Compte-tenu d'une baisse de pression de 0,50 à 0,70 m/an en


moyenne de la nappe des Grès Vosgiens, liée à une exploitation annuelle
de 4,5 à 5 millions de m3 dans le secteur de Nancy, en théorie, la pres-
sion au sol serait, à fin 1980, d'environ 1,7 à 2,1 kg, soit un niveau
statique compris entre 221 et 225 m NGF.

- Evolution du débit artésien de l'ouvrage : le débit est passé


de 158 m3/h en 1958 à 70 m3/h en 1976. Il est, en 1981, de 33 m3/h environ.
- 98 -

- Evolution de la température : elle est passée de 33,7°C à


29,4°C.

1.1.3. - Données relatives au pompage d'essai réalisé en mars


1981 par I'ENSG

- Mise en charge de l'ouvrage en mars 1981.

- Hauteur piézomètrique = 16 m/sol (cote piézomètrique voisine


de 220 m N G F ) , soit une chute de pression d'environ 16,50 m en 22 ans.

- Débit artésien le 20/03/1981 = 33 m3/h (température 29,4°C).

- Compte tenu des analyses réalisées par le laboratoire de l'ENSG,


il semblerait, en outre, que la concentration en chlorure de sodium présente
d'assez fortes variations et pourrait être liée à une nouvelle perforation
des tubages.

- Qualité de l'eau le 9/11/1979 : pH = 7,92


résistivité : 721 ohm.cm
température = 32°C
résidu sec à 105°C = 982 mg/l
teneur en fer = 1,53 mg/l
dureté = 240°F

1.2. - ANALYSE DE LA RESSOURCE DISPONIBLE

1.2.1. - Etat du forage réalisé en 1958

Le forage est dans un état relativement médiocre. Ce diagnostic


est appuyé :

- d'une part, sur les fortes variations en chlorure de sodium


qui paraissent être l'indice d'une perforation des tubages (augmentation
notable de la dureté entre 1958 et 1981) ;

- d'autre part, sur l'accroissement de la teneur en fer (de 0,75 mg/l


en 1958 à 1,53 mg/l en 1979) qui semble être le reflet d'une dégradation des
tubages par corrosion.

Par ailleurs, si la baisse du débit artésien peut être imputée en


majeure partie à l'exploitation intensive de ¡a nappe des Grès Vosgiens
dans le secteur de Nancy, depuis 3 décennies, elle ne doit pas exclure la
possibilité d'un colmatage partiel des crépines ou d'un ensablement de la
base du forage entre 617 et 659 m dû à un vieillissement de l'ouvrage.

Compte tenu de l'évolution du débit artésien et d'un besoin estimé


à 500 m3/j minimum pour l'alimentation en eau de la Caserne, le po-
tentiel de l'ouvrage devrait être insuffisant pour satisfaire les besoins
actuels vers la fin de 1983.
- 99 -

1.2.2. - Ressource mobilisable à partir d'un nouveau forage

Dans l'hypothèse où un nouveau forage serait réalisé pour ren-


forcer l'alimentation en eau potable de la Caserne, la_transmis-
sivité des Grès Vosgiens pouvant être estimée à 1,4.10 ra2/s, le débit
mobilisable peut être évalué à 240 m3/h pour un rabattement voisin de
50 m (soit une pompe immergée à 50 m environ), dans l'état actuel de la
pression en tête d'ouvrage.
- 100 -

1.2.3. - COUPE GEOLOGIQUE PREVISIONNELLE

0 à -77 m marnes et marno—calcaires du Lias


-77 à -366 m marne â évaporites du Keuper
—366 à -400 m dolomie de la Lettenkohle
-400 à -526 m marnes, calcaires et doloraie du Muschelkalk
supérieur et moyen
-526 à -532 m marnes dolomitiques du Muschelkalk inférieur
-532 à -567 m grès à Voltzia
-567 à -605 m grès des couches intermédiaires
-605 â -636 m conglomérat principal
—636 à —680 m grès vosgiens
- 101 -

1.2.4. -COUTE TECHNIQUE PREVISIONNELLE D'UN FORAGE D'EXPLOITATION


DE 680 M AUX GRES VÛSG1ENS ( figure 1)

1 - FORAGE

0 à -20 m forage au tricone à la boue Ç5 22"


-20 à -80 m forage au tricone à la boue (5 17" 1/2
-80 a -600 m forage au tricone à la boue sursalée 0 12" 1/4
-600 à -680 D forage au tricone à l'eau (5 8" 1/2

2 - EQUIPEMENT

0 à -20 m tubage acier semi-inoxydable {5 460/470 mm et


cimentation de l'annulaire 559/470 in
-20 à -S0 m tubage acier API 0 340/315 ro et cimentation
de l'annulaire 444/340 cm, collerette de raccordement
à -20 m
-80 à -600 m tubage acier API 0 244,5/220,5 et cimentation
de l'annulaire 244,5/311, collerette de raccordement
à -80 m
-600 à -680 m tubage acier inoxydable KS 22 S à nervures repous-
sées 20/10 mm 0 160/150 avec massif de gravier
filtre 3/6 et 6/10
- 102 -

COUPE TECHNIQUE ET GEOLOGIQUE DU NOUVEAU FORAGE D'EXPLOITATION

.20 forage 22"


tubage 460/470 mm marnes du Lias
forage 17" 1/2 77
- 80 tubage 340/315 mm

marnes à êvaporites
du Keuper

forage 12" 1/4


tubage 244,5/220,5

366
dolomie de la Lettenkohle,
marnes, calcaires et
dolomies du Muschelkalk

526
532 n a m e s du Muschelkalk
grès à Voltzia
_ 600 605 couches intermédiaires
forage 8" 1/2
tubage crépine 160/ 150 grès vosgiens et Conglomérat
principal
_ 680
- 103 -
Figure 2

SCHEMA DE PRINCIPE DE L'EXPLOITATION

0 r e m i 11 o n

C h o u ffage

Stal ion
de
Eau refroidi»
Echangeur
diferrîsation non
conte rninés

Cuisine
San ita ire
Eaux
tau c h a u d e
sanita ire U5MS

eau potable
NOUVEAU

FORAGE

Ego ut

600

6 8O m £Ü
- 104 -

- ETUDE THERMIQUE

Pour déterminer la possibilité d'utiliser la ressource existante,


il est tout d'abord nécessaire, d'une part, d'évaluer les besoins quantita-
tivement et qualitativement et, d'autre part, d'adapter la part de chauffage
qui sera assurée par la géothermie pour obtenir les meilleurs résultats
économiques.

1.1. - BESOINS

11.1.1. - Puissance appelée

L'opération de géothermie étant placée dans le contexte plus général


d'économies d'énergie, il convient d'analyser les besoins avant et après le
programme d'isolation prévu.

En fonction des caractéristiques thermiques des bâtiments, la


puissance totale appelée est de 5 200 KW avant isolation. Après isolation
des combles, la puissance devient de l'ordre de 3 500 KW.

11.1.2. - Consommations (Figure 3)

Elles ont été de 824,3 m3 de fyel pour l'année 1979, soit 713 tonnes
de fuel ou 8 556 MWh, se répartissant ainsi : 7 308 MWh pour le chauffage et
1 246 MWh pour l'eau chaude sanitaire.
On peut estimer la consommation théorique nécessaire pour assurer
le chauffage seul en considérant :

- rendement de la chaudière : 80 /£ ;

- pertes en ligne (réseau vétusté) : 5 % ;


La consommation théorique pour le chauffage est donc de 5 554 MWh (u)
(hors E.C.S.).

11.1.3. - Pu i ssance

A partir de la méthode des degrés jour, en considérant d'autre


part que les locaux sont chauffés pendant 16 h à 18°C, puis que 50 % des
locaux sont chauffés pendant 8 heures à + 15°C et que les 50 % restant sont
chauffés pendant 8 heures à 10°C, on trouve, à partir de la consommation
théorique, une puissance de base de 3 200 KW (u).

I I.2. - ADAPTATION A LA GEOTHERMIE

La température de l'eau géothermale est trop faible pour que l'on


puisse l'exploiter directement.
- 105 -
FIGURE 3

NANCY (54)

CASERNE K L E B E R -5000

fréquences cumulées des températures moyennes


journalières

degrés jours 9 sur la saison de chauffage (232 j.)


-4000

degrés jours base 9e sur l'année entière


365,25 -
DJU = 2 854

Température de base = - 11° C

Température d'équilibre à 0° C

300 _ -3000

-2000

-1000

-10 10
- 106 -

On relèvera donc la température avec une pompe à chaleur. La


puissance optimale sera de 1 800 KW ce que représente une couverture
totale du chauffage à partir de 0°C extérieur, soit une couverture de
90 % de l'ensemble des besoins de chauffage.

Il paraît intéressant de comparer les performances des deux types


de pompes à chaleur qui existent : d'une part, les PAC à moteur thermique,
d'autre part, celles à moteur électrique.

La régulation du chauffage des bâtiments est du type 70/50,


la pompe àchaleur fonctionnant au point d'équilibre (0°C extérieur) en
régime 60/50.

11.3. - PAC ELECTRIQUE(tableau 1, figure 4)

Le débit géothermal nécessaire est de 100 m3/h.

La réalisation d'un puits de réinjection s'imposera ainsi que le


pompage de l'eau avec un système de variation de débit. Un échangeur évi-
terait toute pollution de cette eau.

Il fonctionnerait en régime 35/22 avec un pincement de 4°C.

Les pompes à chaleur seront du type classique (compresseur à vis,


fluide frigorigène R 12,...).

On installera deux PAC de 150 KW environ de puissance (compresseur) per-


mettant d'atteindre la puissance calorifique nécessaire de 1 800 KW.

M . 4 . - PAC THERMIQUE

Dans cette solution, le débit d'eau géothermal nécesaire est de


38 m3/h (débit actuel). Il ne nécessite donc pas d'investissement supplé-
mentaire hormis un échangeur pour éviter toute pollution de l'eau qui est
utilisée par le casernement.

Le régime de fonctionnement sera de 35/11.

La pompe à chaleur sera du type "CaterpiI lard" avec un compresseur


à vis et fluide frigorigène R 12.

Deux pompes à chaleur seront installées restituant au condenseur


une puissance de 1 275 KW environ. La récupération de calories sur les mo-
teurs et les gaz d'échappement fournira respectivement 350 KW et 175 KW.

11.5. - MODIFICATIONS AU RESEAU DE SURFACE

Elles consistent essentiellement à prévoir un système d'équili-


brage entre les bâtiments et à répendre le calorifuge des caniveaux. M
conviendra aussi de prévoir un système d'eau chaude sanitaire indépendant
et à modifier le système de pompage de distribution.
Figure 4

—V-z- : -*-. r — —•• —:

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- 108 -
Tableau 1
POMPE A CHALEUR MOTEUR ELECTRIQUE

CAS DE DEUX POMPES A CHALEUR

COUVERTURE A 0° C

Température Coefficient
Puissance absorbée Puissance restituée
extérieure de performance

0° C 311 Kw. 1 800 Kw. 5,78

2° C 283,5 Kw 1 600 Kw. 5,64

4° C 256,5 Kw. 1 400 Kw. 5,45

6° C 229,5 Kw. 1 200 Kw. 5,22

8° C 203,2 Kw. 1 000 Kw. 4,92

10° C 141, 75 Kw. 800 Kw. 5,64

12° C 116,2 Kw. 600 Kw. 5,16

14° C 90,75 Kw. 400 Kw. 4,4

16° C 65,2 Kw. 200 Kw. 3,06

18° C 0 0 0

COUVERTURE A + 5° C

La représentation graphique du coefficient de performance indiqué sur


La graphique n° 4 n'est pas exacc. En effet, l'évolution du coefficient
de performance n'est pas une ligne droite naÏ3 une courbe, aile est plus
défavorable que la courbe réelle. Au stade actuel de l'étude, cette repre-
sentación nou3 permet d'approcher la réalité.
- 109 -

11.6. - BILAN D'EXPLOITATION

tI.6.]. - Pompe à chaleur moteur électrique'(tableau 2)

a) Economie en FOD

Comme on a pu le constater sur les graphiques des courbes


des dégrés jour et d'après nos calculs, nous assurons 90 % des besoins
actuels pour une saison de chauffe, soit 6 577 MWh. En outre, on considé-
rera que 50 % de I'ECS est remplacé par la géothermie, soit 623 MWh.

b) Consommation KWh_électrigue (avec production ECS)

Après passage sur ordinateur en intégrant les fréquences


cumulées de température extérieure par bande de 2 dégrés celsius et l'évo-
lution du coefficient de performance, nous obtenons une consommation en KWh
annuelle théorique de :
I 186 378 KWh pour le chauffage
+ 99 648 KWh pour I'ESC

soit 1 286 026 KWh


à laquelle s'ajoute la consommation des auxiliaires estimée à 100 000 KW..
11.6.2. - Pompe à chaleur moteur thermique

a) Economie en_F0D

Par définition, elle est identique à l'économie réalisée par


la PAC électrique, soit 7 200 MWh ou 754 m3 de F.O.D.

b) Consommât!on_KWh gaz

Après passage sur ordinateur en intégrant les fréquences


cumulées de température extérieure par bande de 2 dégrés celsius et l'évo-
lution du coefficient de performance, nous obtenons une
consommation en KWh gaz annuelle de :

4 306 270 KWh pour le chauffage


+ 327 014 KWh pour l'ECS

soit 4 633 284 KWh consommation totale de gaz


à laquelle s'ajoute la consommation des auxiliaires estimée à 25 000 KW.

11.6.3. - Besoins non couverts par la géothermie

II reste à chauffer les 10 % qui ne sont pas couverts par


la géothermie, soit en conservant les mêmes rendements : 731 MWh ou 70 m3 de
fuel, ainsi que 50 % des besoins en E.C.S. : 623 MWh soit 60 m3 de fuel.
La consommation de fuel nécessaire pour assurer les besoins
qui ne sont pas couverts par la géothermie, s'élèvent au total à :
1 354 MWh ou 130 m3 de fuel .
POMPE A CHALEUR 1MOTEUR ELECTRIQUE

-15
ciuperature
-14 -10 -8 -6 -4 -2 0 +2 +4 +6 +8 + 10 + 12 , +14 + 16
.uerieuru
-12

l>r de jour 0 2 2+3 3+4 5+5 6+7 8+8 9+10 11 + 12 13+14 15+16 17+15 14+12 7+5 4+2 + 2

•>r de jours Ü 2 5 7 10 13 16 19 23 27 31 32 26 12 8
»Lai

< m dominât i on en IA928 37320 52248 74640 97032 119424 129276 141588 148716 15 11 80 108864 72508 26136 12518
.j. li
(électricité)

- OTT -
oiisomiiution
untie 1 le 1 86 378 Kw. h
d'électricité

3=
CD

>
er
M
- Ill -

I I I - INVESTISSEMENTS

I I 1.1. - INVESTI SSEMENTS SOUS-SOL

L'analyse des i investissements à mobiliser pour satisfaire les be-


soins en eau potable et une partie des besoins énergétiques de la Caserne
est basée sur des prix valeur 1/02/1981.

Compte tenu des résultats de l'étude thermique, nous ne retien-


rons dans le cadre de l'étude que la solution basée sur la PAC électrique
qui nécessite de mobiliser 100 m3/h par 0°C extérieur durant 4 300 h.

Les besoins en eau potable n'étant que de 500 m3/j en moyenne,


ceci nécessitera de réinjecter une partie du fluide géothermal (1 900 m3/j
environ durant 180 jours) afin d'éviter :

- le paiement de la taxe d'assainissement qui entraînerait une


charge supplémentaire de 543 KF/an (toutes taxes comprises au 1/02/1981) ;

- la baisse trop rapide de la nappe des grès Vosgiens, compte


tenu des nombreuses sollicitations dont elle fait l'objet dans le secteur
de Nancy (et dont le corollaire serait un accroissement des frais de fonc-
tionnement lié à une augmentation progressive de la hauteur de refoulement)

Dans cette hypothèse, les investissements peuvent être estimés


comme suit au 1/07/83 (10 % an) en francs HT :

Forage de pompage 3 150


Forage d'i njection 3 050
Diagraphies de contrôle 270
Pompes et divers 525
Déferrisation 735

Total des investissements 7 730

]II.2. - INVESTISSEMENTS SURFACE (1/07/83)

1 I I.2.1. - Pompe à chaleur moteur électrique

L'installation d'un système de pompe à^chaleur avec moteur d'en-


traînement électrique, avec toutes les modifications nécessaires au bon
fonctionnement du système nécessiterait un investissement de l'ordre de :
2 500 000 F HT

I I I.2.2. - Pompe à chaleur à moteur thermique

L'investisement s'élèverait dans ce cas à : 4 350 000 F HT.


- 112 -

IV - COUTS D'EXPLOITATION

IV.1. - CHAUFFAGE ACTUEL

Soit le coût actuel du fuel domestique 2 100 F/m3, la consommation


de fuel étant de 824 m3, le coût total du PI dans le système actuel s'élève
a :
824 x 2 ]00 » ] 730 400 F HT

IV.2. - CHAUFFAGE AVEC POMPES A CHALEUR MOTEUR ELECTRIQUE

Le coût de MWh électrique, tout tarif confondu, est pris égal


à : 381 F/MWh.

La consommation d'électricité s'élève à 489 999 F HT


Consommation de FOD restante = 130 m3
soit un coût de.................... 273 000 F HT
Consommation d'électricité des auxiliaires
(pompage...) estimée à 100 000 KWh soit un
coût de. 38 100 F HT
Soit pour une saison de chauffe... 801 099 F HT

Soit une économie de 929 301 F HT

IV.3. - CHAUFFAGE AVEC POMPES A CHALEUR MOTEUR THERMIQUE

Soit le MWh gaz à 155 F

Consommation de gaz naturel 4 633 284 KWh


soit une coût de 781 159 F H T
Consommation de FOD restante 130 m3 soit un
coût de 273 000 F HT
Consommation d'électricité des auxiliaires
estimée à 25 000 KWh 9 525 F HT
Soit pour une saison de chauffe 1 000 684
== =======
Soit une économie de.. 729 716 F HT

IV.4. - COUTS P2 ET P3

Nous retiendrons des provisions qui seraient respectivement à


1 ,5 % et 2 % du coût d'investissement, pourcentages qui correspondent ef-
fectivement à l'ordre de grandeur des coûts de petits entretiens et de
renouvellement que l'on prévoit dans des travaux de ce type.
- 113 -

Soit un coût d'entretien dans le cas de PAC à moteur électrique

P 2 = 153 KF
P 3 = 205 KF

Dans le cas de PAC à moteurs thermiques :

P2 135 KF
P3 181 KF

IV.5. - BESOINS EN EAU POTABLE

Comme déjà noté au paragraphe I.2.I., les besoins minima Dour


l'alimentation en eau potable de la Caserne sont estimés à 500 m3/j.

On considère que le gain net amené par l'utilisation de l'eau


géothermale est de l'ordre de 500 KF/an

PAC ELECTRIQUE PAC GAZ

Débit nominal nécessaire 100 m3/h 43 m3/h


Investissement KF HT Sous-sol 7 730 4 680
1/07/1982 Surface 2 500 4 350
TOTAL 10 230 9 030
Taux de couverture 90 % 90 %
TEP substituées 619 619
TEP économi sées 273 214
Economie TTC/an (KF)
1/07/1983 (hors P2, P3) 929 730
Charge d'entretien TTC
1/07/1983 (KF) (P2, P3) 358 316
Gain net TTC/an (KF)
1/07/1983 571 414
Eau géothermale 500 500
Gain (y compris utilisa-
tion de I'eau) (KF) 1 071 914
- 114 -

V - INDICATEURS ECONOMIQUES

(HYPOTHESES DU CHAUFFAGE AVEC PAC ELECTRIQUE)

Le Maître d'ouvrage de cette opération de géothermie étant le


Ministère des Armées, ce projet ne peut prétendre aux subventions habi-
tuel les.

Les principaux indicateurs sont :

Coût d'investissement à la TEP substituée : 16 500 F


Coût d'investissement à la TEP économisée : 37 000 F
Délais de retour brut (hors suvention, y compris utilisation
d'eau géothermale) : 9,5 ans
Taux de rentabilité interne (monnaie constante en 20 ans)
8,5 % (y compris consommation d'eau)
- 115 -

TROISIEME CAS
CHAUFFAGE DOMESTIQUE A PARTIR V UN PUITS UNIQUE EN CHARENTE

RESUME

La région de SAINTES qui nous intéresse ¡ci recel le plusieurs


réservoirs potentiels mis en évidence par des forages pétroliers distants
de 40 km ou plus du site envisagé.

L'exploitation, en puits unique de 2 réservoirs contigus, malgré


une minéralisation des réservoirs variant de 5 à 10 g/l, permettra de
chauffer des logements et équipements publics situés au droit de la ressource,
par l'intermédiaire d'une pompe à chaleur à moteur thermique.

1/ Caractéristiques de la ressource :

Toit du Lias moyen : 1 170 m


Profondeur totale du forage : 1 335 m
Température moyenne : 48° C (au toit du réservoir)
Débit total (2 réservoirs) : 85 m3/h
Chimie moyenne : 7 g/l.

Ces 2 réservoirs seront captés par un forage en 8"1/2, crépine


en 6"1/4.

11/ Caractéristiques des besoins de surface :

Besoins recencés : 2 238 logements ou équivalents


Puissance appelée : 11 974 MW(u)
Puissance totale fournie (Géothermie + PAC + récupération) : 6 821 KW(u)
Energie consommée : 24 624 MWh
Energie fournie par Géothermie : 22 100 MWh(u)
Energie consommée par P.A.C. (gaz) : 10 050 MWh(u) x
Energie consommée par pompage : 1 097 MWh
TEP substituées : 2 540
TEP économisée : 1 403.

lit/ L'étude économique donne :

Coûts d'investissements : 29 449 kF


Coûts d'exploitation : PI = 2 100 KF/an
P2 = 490 KF/an
P3 = 595 KF/an
Coûts d'investissements à la TEP substituée : 11 585 KF
" " " " " économisée : 20 990 KF
Délais de retour (avec subventions) : 10,9 ans

(x) Le rendement global est pris égal à 75


- 116 -

I - RESSOURCES GEOTHERMIQUES

I .1 . - ETUDE GEOLOGIQUE

La Charente se situe dans le bassin aquitain, la structure géolo-


gique est donc caractérisée par l'empilement de terrains sédimentaires
(1 100 mètres d'épaisseur environ) sur le socle palézoîque (cf. figure 1 ) .

Le synclinal de Saintes, flexure du socle à grand rayon de cour-


ture, est le seul mouvement qui affecte ici la planéîté des terrains.

La coupe géologique prévisionnelle est la suivante :

de 0 m à 55 m : Santonien : calcaire blanc gris marneux, tendre,


de 55 m à 95 m : Coniacien : calcaire devenant détritique à la base
de 95 m à 125 m : Turonien supérieur : calcaire avex silex à la base.
de 125 m à 155 m : Turonien inférieur : calcaire blanc saccharoîde.
de 155 m à 215 m : Cénomanien : calcaire détritique argileux (12 m)
caIcai re (23 m)
calcaire détritique et sable (25 m ) .
de 215 m à 220 m : Wealdien : argile sableuse bariolée
de 220 m à 255 m : Purbeckien : calcaire marneux et marne gypsifères.
de 255 m à 355 m : Portlandien : calcaire micritique et marnes
de 355 m à 950 m : Kimméridgien : marno-caIcaire
de 950 m à 1 050 m : Oxfordien : marnes
de 1050 m a 1 155 m : Dogger : calcaire
de 1 155 m à 1 170 m : Toarcien : marnes bleu-noir pyriteuses
de 1 170 m à 1 220 m : Domérien : calcaire dolomitique
de 1 220 m à 1 270 m : Sinémurien Hettangien : anhydrite
de 1 270 m à 1 320 m : Lias inférieur et Trias : grès et argi le
à 1 320 m : socle.
COUPE GEOLOGIQUE SCHEMATIQUE

TRANSVERSALE A L'AXE SYNCLINAL DE SAINTES

SW

TOO

1500

SYNCLINAL DE SAINTES

( C : Santonien
) 3-4
1 2 5 Km CRETACE ( C ; Coniacien-Turonien
70
m
: Cénomanien
- 118 -

1.2. - CARACTERISTIQUES HYDROGEOLOGÍQUES

La plupart des renseignements concernant les aquifères souterrains


et leurs carácter istiques sont tirés de tests de formation réalisés par la
Société Pétrolière C F . P . sur ses différents sondages d'exploration. Seuls
Rochefort, Cognac et Jonzac ont subi de véritables tests de pompage, c'est donc en
priorité sur ceux là que nous appuierons nos estimations.

1.2.1. Aquifère du Cénomanien inférieur

Les sables du Cénomanien inférieur contiennent un aquifère reconnu


au forage du Verdón à la profondeur de - 600 m pour le toit, et ce sur 35 m
d'épai sseur.

En tête du forage a été mesurée une pression de 1,2 kg/cm2 ce qui


sensiblement donnerait un niiiveau piézométrique de + 14 m (NGF).

1.2.2. Aquifère du Lias moyen

Situé sous l'imperméable constitué par les marnes du Toarcien, le


réservoir est composé par un calcaire dolomitique vacuolaire parfois bréchique
admettant des passées marneuses et anhydritiques.

Ses caractéristiques hydrogéologiques seraient :


- niveau piézométrique s'établirait entre + 10 m et + 15 m NGF ;
- transmissivité serait de l'ordre de 1 x 10~4 m2/s ;
- perméabilité de 2 à 3 x 10~6 m/s pour une épaisseur utile de 30 à 40 m.

La minéralisation totale des eaux dont le faciès hydrochimique est


sulfaté sodique atteindrait 8 à 10 g/1.

- on peut espérer un débit supérieur à 50 m3/h ;


- le gradient géothermique étant supposé de 0,03° C/m ± 0,001° C/m, la
température moyenne de surface + 12° C, au toit du réservoir à la cote
1 170 m ± 95 m la température serait 47° C ± 3,5° C.

F.2.5. Aquifère du Lias inférieur et Trias

Sous les couches d'anhydrite se situe le réservoir du Lias inférieur


et du Trias consitué par une succession de grès fins à grossiers et de passées
argi leuses.
- 119 -

En prenant toujours les mêmes références que précédemment l'aquifère


situé sous la zone à anhydrite devrait présenter :
- un niveau piézométrique compris entre 20 et 30 m
- une transmissivité dont l'ordre de grandeur serait 1 x 10~ 4 m2/s
- une perméabilité de 3 x 10~6 m / s pour une épaisseur susceptible d'être
aquitère de 30 m
- les eaux auraient une minéralisation plus faible que l'aquifère sus-jacent :
4 à 6 g/1 (voir paragraphe 1 . 2 . 4 . hydrogéochimie).

En d i s t i n g u a n t e toit du reservo i r à la cote 1 270 m ± 110 m , la


température envisagée serait 50° C ± 3 , 5 ° C .

I . 2 . 4 . Hydrogéochimie

Un aspect de la composition chimique des eaux est donné dans le


tableau suivant :

L]_AS Ca Mg NaK C! S04 HCO3


mg/l 40 130 2400 1600 3800 0? (cl am)

TRJ_AS Ca Mg Na + K Cl S04 HCO3


mg/ I 500 100 1500 1000 2700 200 (Clam,
Rochefort,Jonzac)

Les eaux des deux réservoirs sont de faciès hydrochimiques sulfatés


sod i ques.

Les sulfates (en mg de SO4 2 " ) atteignent en effet 2000 à 4000 m g / l .

1.3. - PROGRAMME DE FORAGE (figure 2)

II doit permettre de capter les deux aquifères du Lias moyen et


du Lias inférieur-Trias qui sont séparsé par la série d'anhydrite.
- Avant puits de 25 mètres de profondeur foré en 25" et tube en 18"5/8
- Forage en 17"1/2 jusqu'à pénétration de 15 mètres dans le Purbeckien soit 235 m .
Le forage pourrait être poursuivi jusqu'à 300 m si on souhaitait une chambre
de pompage plus profonde.
Tubage 13"3/8 et cimentation.
Forage en 12"1/4 jusqu'au toit du réservoir soit 1 170 mètres. Diagraphies
tubage en 9 " 5 / 8 et cimentation
- 120 - FIGURE 2

COUPE GEOLOGIQUE PREVISIONNELLE ET


COUPE TECHNIQUE DES FORAGES
- 121 -

- reprise du forage en 8"l/2 avec boue adaptée à la traversée de I'anhydrite


(boue légère avec bentonite). Forage des deux réservoirs (Lias moyen et
Lias Inférieur Trias) jusqu'à 1 335 m
- nettoyage des réservoirs et mise en place d'une crépine 5 " 1 / 2 . On adaptera
le slot à la granulométrie du réservoir.

Essais du puits après développement en air lift. Ces essais dureront


une dizaine de jours et pourraient être repris dans la mesure ou le forage
serait insuff¡sament développé.

1.4. - CONTRAINTES LIEES A L'ENVIRONNEMENT

Le rejet d'eau géothermale dans la Charente a un impact thermique


négligeable (de l'ordre du 1/10ème de d e g r é ) , quand à l'augmentation de la
salinité du fleuve en période d'étiage, elle serait inférieure à 10 mg/l
ce qui est très faible.

(*) On sera éventuellement amenés à carotter le réservoir pour établir sa


granulométrie. Ce travail n'est pas pris en compte à ce stade de l'étude.
- 122 -
LOCALITE :
RESSOURCES GEOTHERMIQUES CHARENTE

IMPLANTATION

Coordonnées :

Cote sol :

Observations

FORMATION CONSIDEREEE LIAS MOYEN LIAS INFERIEUR ET TRIAS

STRUCTURE DU RESERVOIR

Cote du toit (NGF) :

Profondeur du toit : 1 170 m .1 270 m

Hauteur utile : 35 m ± 5

Hauteur totale : 50 m 50 m

Profondeur totale des forages: 1 335

Observations :

CARACTERISTIQUES DU RESERVOIR

Porosité :

Perméabilité : 2,5.10"6 m/s ± 0,5.10~6 3.10"6 m/s ± 0,5.10-6

Pression de gisement [cote] :

Niveau piézométrique :

Observations :

CARACTERISTIQUES DU FLUIDE

Température : ^° C ± 3,5 50° C ± 3,5

Salinité : 9 g/L ± 1 5 g/L ± 1

Observations :
- 123 -

- ETUDE THERMIQUE

11.1. - DEFINITION DES BESOINS DE SURFACE

Inventaire des besoins

On a rescencé les bâtiments (logements collectifs et équipements


publics) proche du site de forage, ainsi qu'un hôpital ( = 4 0 0 lits) un peu plus
éloigné s i tué à 1 km de distance de la zone concernée.

Pour chaque bâtiment on a inventorié précisément la nature du


combustible, les consommations, les puissances installées ainsi que les
caractéristiques du chauffage (fuels, gaz) et des logements (volume...)
( f i g u re 3 ).

On a pu établir une estimation des consommations de chaleur qui se


répartie à peu près également entre le fuel, et le gaz (1.100 m3 de fuel soit
9.569 Kth PCI et 1.153 km3 de gaz soit 10.146 kth ( P C D ) ; l'hôpital consomme
lui, de l'ordre de 5 475 Kth (PCI) de gaz. Soit une consommation totale de
29.288 MWh.

A partir des caractéristiques techniques des bâtiments (Volume,


hauteur de plafond, coefficient thermique G.) et des caractéristiques
climatiques (courbe des fréquences de température...) on a calculé les
consommations théoriques des bâtiments concernés. On arrive à une valeur
théorique de consommations qui est très voisine de celle réellement
constaté.

La puissance totale appelée pour chauffer l'ensemble de ces


bâtiments est de l'ordre de 12,5 MW.

I I.2. - CALCUL DES CONSOMMATIONS MOYENNES DE CHAUFFAGE

Pour une saison de chauffe conventionnelle de 224 jours, on retient


les données suivantes :
- température extérieure de base te = - 5° C (COGNAC)
- fréquence des températures extérieures (moyenne EDF)
- température intérieure :
. jour : 19° C (pendant 16 h)
. ralenti de nuit : 15° C (pendant 8 h)

- Degrés gratuits : 2° C (jour) ; 0° C (nuit)


TABLEAU RECAPITULATIF DES CONSOMMATIONS
UTILES A PARTIR DES CONSOMMATIONS DE
COMBUSTIBLES

VOLUME CONSOMMATION NOMBRE NOMBRE CONSOMMATION CONSOMMA-


LOCAUX UTILE CHAUFFAGE* LOGEMENTS LOGEMENTS UTILE TION
(Mwh/an) EQUI- EQUI- (ECS) (estimée)
LOCAUX (ni) VALENTS VALENTS UTILE
POUR LE ECS (Mwh/an)
TYPES GLOBALE
CHAUFFAGE chauffage +
ECS (Mwh/an)
• Equipements (1)

- Ecoles 80370 3570 £i10 26 3596


- Centre culturel - - > 1775 - - -

+ COSEC
16640 212 - - 809
+ Centre sociaux

• Logements 185182 11338 - 552 1500 12114

• Hôpital non connu 3935 463 268 715 4650

TOTAL 282192 19055 2238 ^ 830 2241 21296

TOTAL EN SORTIE
CHAUDIERE 24532
TOTAL SUR PCI 29288

(1) hors hôpital (*) à partir des consommations sur PCI


CD
70
- 125 -

- K coefficient moyen intégrant les économies d'énergie pour optimisation


par coupure temporaire de chauffage. K = 0 , 9 7
- G = 1,52 W/m3/°C
- degrés jours = 1 858 (base 17° C)
- degrés heures : 29 728 (base 17° C - jour)
- degrés heures : 11 448 (base 15° C - ralentis nuit)
- surface moyenne d'un logement équivalent : 64 m2
- hauteur moyenne d'un logement : 2,50 m
- N = nombre de logements équivalents chauffage : 2 238
- consommation utile :
Cu = x N x GV x (41 176) x 10" 6 = 21 791 MWh/an
- consommation au départ chaudière avec des pertes
réseau de 13 % moyen
C = 21 791 x 1.13 = 24 624 MWh/an
- puissance maximale utile :
P = N x GV x ( 1 7 + 5 ) x 10~ 3 = 11 974 KW
- puissance nécessaire départ chaufferie
Pc = P : 0.94 = 12 738 KW

II.3. - PRODUCTION E . C . S .

Les calculs ordinateurs sont effectués en prenant en compte les


données suivantes :
. consommation moyenne annuel le par logement = 30 m3
. température de production : 55° C
. température eau de ville : 10° C
. coefficient de production et de bouclage : 1.7
. nombre de logements équivalents pour E . C . S . , y compris hôpital : 830
- consommation d'énergie annuelle par logement :
C (ECS) = 30 (55 - 10) x 1.7 x 1.162 = 2 667 KWh
- puissance appelée (ECS)/logement pour une production d'ECS en 10 heures :
Pa = C/3 650 = * 730 W/logement.

Les figures suivantes sont un extrait des tableaux des simulations


par ordinateur des besoins (jour et nuit) pour le chauffage ; la fourniture
d'ECS pour les logements connectables étant prévue produite en 10 heures en
période de nuit.
EXTRAITS SORTIES ORDINATEUR
SIMULATION DES CONSOMMATIONS ET PUISSANCES

EN SORTIE CHAUFFERIE

Figure 4 - PERIODE DE JOUR (base 17° C)

Température
Extérieure °C - 5° C 0.0 5.00 10 15 16° C - ETE
CUMUL
Puissance appelée
Maxi -
Chauffage (Kw) 11 974 9 253 6 531 3 810 1 089 544 -> 0

Puissance appelée
E.C.S . ( Kw ) 0 0 0 0 0 0

Besoins 191.6 2 116.2 6844.0 13 463.3 16 102. 16 180.4


(Mwh cumulés)

73
m
EXTRAITS SORTIES ORDINATEUR
SIMULATION DES CONSOMMATIONS ET PUISSANCES
EN SORTIE CHAUFFERIE

Figure 4 (suite) - PERIODE DE NUIT (base 15° C)

Température CUMUL
Extérieure ° C - 5° C 0.0 5.0 10 15 CUMUL ETE JOUR/NUIT
Ni
Maxi puissance appelée
chauffage (Kw) 10 886 8 164 5 443 2 721 0 - -

Puissance appelée
E.C.S. (Kw) 606 606 606 606 606 - -

Besoins cumulés
(Mwh) (p.c.S.) 93.1 1 023.7 3 282.3 6 366 7 498.4 8 444.4 24 624.8

TOTAL (P.C.I.) 29.398

O
JO

c
—It
r+
CD
- 128 -

11.4. - ADAPTATION A LA GEOTHERMIE (figure 5)

Le niveau de température de l'eau géothermale est trop faible (45° C)


pour que l'on puisse utiliser uniquement le fluide géothermal par échange
direct pour chauffer les bâtiments retenus, d'autant plus que les calories
sont distribuées par des radiateurs (régulation de type 8 5 / 6 5 pour les
logements, et 80/60 pour l'hôpital).

Le principe de chauffage retenu sera donc :


- chauffage direct par simple échange quand la température de retour du circuit
géothermique le permet (Température de retour < 45° C )
- préchauffage de l'eau du circuit géothermique par échange à partir de l'eau
géothermale qui sert ensuite de source froide aux P . A . C . qui fournissent
alors l'essentiel de l'énergie, quand la température de retour > 45° C .

L'appoint intervient quand la puissance des P . A . C . est trop faible.

Ce système centralisé dessert des sous-stations dans lesquelles se


trouveront les chaufferies d'appoint qui peuvent servir de secours.

Deux sortes de P . A . C . pouvant être utilisées :


- des P . A . C . à moteur électrique
- des P . A . C . à moteur thermique ; sur ces dernières, il est possible de récupérer
une puissance thermique supplémentaire par échangeur de refroidissement sur le
moteur et les gaz d'échappement.

Le fonctionnement sera :
- P.AX. électriques : 1 ou 2 groupes selon les températures extérieures :
. entre - 5° C et 3° C : 2 groupes en séries parallèles
. entre 3° C et 12° C : 2 groupes en séries inversées
. de 12° C à 13° C : 1 groupe

- P . A . C . thermigues : 1, 2 ou 3 groupes selon les températures extérieures


. entre - 5° C et 8,5° C : 2 ou 3 groupes (selon modèles choisis)
. entre 8 , 5 ° C et 11° C : 2 groupes
. de 11° C à 13° C : 1 groupe

Les couvertures obtenues par échange direct sans P . A . C . sont


résumées dans les tableaux sorties ordinateur de la figure 6 pour la puissance
utile en sortie chaufferie.
- 129 - FIGURE 5

PRINCIPE EE DISTRIBUnCN

ECHANGE DIRECT + P.A.C.


- 130 -
FIGURE 6

»»*
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- 131 -

Les puissances disponibles aux condenseurs et évaporateurs


ainsi que les températures spécifiques de fonctionnement et les apports
d'énergie en MWh/an avec utilisation de P . A . C . électriques ou thermiques sont
résumés dans les tableaux des figures 7 et 8 .

Les principales caractéristiques sont :

Tetnp_érature_sorties_évap_orateurs :
. PAC électriques Î mini 7.7° C
. PAC thermiques : mini 6 . 3 ° C

Temp_érature_sorties_condenseurs :
. PAC électriques : maxi 72° C
. PAC thermiques : maxi 72° C

Température minimale de rejet dans la Charente entre 8 . 3 ET 9.7° C


Puissance géothermique par échange direct : maxi 1 650 KW

Puissance au condenseurs :
. PAC électriques : mini 2 100 KW
maxi 4 420 KW
. PAC thermiques : mini 1 370 KW
(seules) maxi 4 714 KW
. Puissance disponible sur échangeurs thermiques, moteurs et gaz
échappement
KK • - . . ,„,_ ...1.
mini 380 KV.
maxi 2 107 K w
. Energie consommée pour le fonctionnement des PAC :
Energie électrique (PAC électriques) : 3 780 MWh/an
Energie consommée sur PCI pour les
PAC thermiques : 10 050 MWh/an
. Energie électrique consommée par les pompes (géothermales et
circulation : 1 097 MWh/an

Les apports d'énergie par échange direct et PAC y compris récupération


éventuelle sur refroidissement moteur et gaz d'échappement sont de :
. PAC électrique : 18 920 MWh/an
. PAC thermique : 22 100 MWh/an

Les couvertures attendues en sortie chaufferies sont de :


. PAC électrique : 76,8 %
. PAC thermique : 89,1 %

L'ensemble des couvertures de jour par échange direct sans PAC et par
PAC électrique et thermique est représenté dans la figure 9.
P.A.C. MOTEUR ELECTRIQUE 2 GROUPES

APPORT EN ENERGIE PAC + ECHANGE DIRECT Y COMPRIS ECS + ENERGIE MECANIQUE = 18 920 Mwh/an
dont : - échange direct + PAC : 15 180 Mwh/an
- apport récupération énergie mécanique : 3 740 Mwh/an)

Temp . °c - 5 -1 4 7 9 11 13
Ext.

Pe Kw 1950 1939 1939 1989 1844 1440 1817


1950 1260 3199 1408 3347 1451 3440 1281 3125 995 2435 1817

Pu Kw 651 626 626 546 462 332 2B3


651 548 1174 447 1073 403 949 329 791 233 565 283

Pc Kw 2601 2565 2565 2535 2306 1772


2601 1808 4373 1855 4420 1854 4389 1610 3916 1228 3000 2100

Tee °C 44 44 24,3 44 24,3 44 24 44 36,2 44 22,5 44

Tse °C 24,2 24,3 11 ,6 24,3 10 24 9,3 22,8 8,1 22,5 7,7 21 ,8

Tec °C 65 56,2 56,2 46,4 56,4 50,4 40 46 36,2 32,3 27

Tsc °C 72 70 69 56,4 70 64 50,4 60 46 56 42 40,6

COP 3 ,7 3 ,B 4,1 4,3 4, 6 4,9 6,9

MOD J_inv. _L _L JL _L
m

REG % 50 93 100 100 88 68 83


- 133 - FIGURE 8

T •C -3,5 0 2,4 4,6 • 7*c 9,8 13


EXT
929 657 661 863 744 927
P krw 897 2766 1094 3541 1163 3582 1190 3706 968 2958 1173 2100 1187
960 1590 1558 1652 1246

412 334 324 291 221 198


P lew 335 1025 390 1170 .377 1113 340 1009 748 220 418 1B3
. 248
278 446 412 378 279

1341 1191 1185 1154 966 1125


P lev 1232 4555 1484 4709 1540 4695 1530 4714 1215 3706 1397 2522 1370
1982 2034 1970 2030 1525

P tw 1932 6487 2107 6816 2042 6737 1978 6692 156O 5266 978 3500 380 1750

25,2 16,8 16,5 15,5 21,6 32,1


T
e.
•c 34,3 27,9 28,2 27,2 31,4 44 32
44 44 44 44 44

15,8 6,12 7,8 6,7 14 22,7


T
se
•c 25,2 16,6 16,5 15,5 21,6 32,1 20
34,3 27,9 26,2 27,2 31,4

62 55 50 45 40 35
T
ec
•c 62 55 50 45 40 , 35 32
62 55 50 45 40

72 64,6 59,6 54,3 49,8


T
sc
•c 72 67 62,5 57,3 52,3 44,1 43,1
72 71,5 66 61,5 55,4 46,3

CQP 1,95 1,87 1,92 1,99 2 2,17 2,68

3è groupe 3 groupe 2 groupes 1 groupe


MOD J-Inv 62,5 % 82* 72 1> 68 «&
//

PAC A MOTEURS THERMIQUES 3 Groupes

Apport en énergie (PAC + Echange Direct y compriB ECS + Energie mécanique + récupération thermique) 22100 Uwh/an

Consommation annuelle en GAZ Bur PCI 10050 Mwh/an


Puissance utile I

100

Puissance utile (chauffage)

75 ._
Couverture = PAC thermiques + échange direct

Couverture = PAC électriques + échange direct

50
Couverture échangeur géothermal seul

25

CD
•7}

10 j 100 j 155 j 200 j 2 2<! j


- 135 -

Les figures 10 et 11 représentent pour l'exploitation géothermique


Echange Direct + PAC, en fonction des températures extérieures de la saison
de chauffe :

. les puissances utiles au chauffage des locaux raccordés,


. les puissances disponibles aux condenseurs des PAC,
. les températures départ et retour du fluide de chauffage des
corps d'émission,
. les températures de départ du réseau géothermique, en fonction du
mode de fonctionnement des PAC.

La figure 12 regroupe l'ensemble des systèmes.

La solution à retenir, compte tenu :

- des coûts d'investissements et de fonctionnement,


- des immobilisations pour remplacement du matériel,
- des couvertures annuelles en énergie,
- des résultats obtenus pour les taux de rentabilité du projet et limite d'échec,
- de l'utilisation du réseau gaz existant

est la combinaison d'échange direct et de PAC Thermiques, y compris récupération


d'énergie thermique sur les échangeurs des circuits de refroidissement du moteur
et des gaz d'échappement.

RECAPITULATION DES RESULTATS OBTENUS

Puissance appelée : 11 974 MW


Puissance maximum fournie par Géothermie P.A.C. : 4 714 KW
4 récupération thermique : 2 107 KW
Besoins thermiques (PCI) : 29 398 MWh
Besoins thermiques (PCS) : 24 624 MWh
Fourniture géothermie : 22 100 MWh
Fourniture appoint : 2 524 MWh
Consommation PAC : 10 050 MWh
Consommation pompes (géothermale et circulation) : 1 097 MWh
TEP Substituées : 2 542 TEP
TEP Economisées : 1 403 TEP
136 - FIGURE 1C
PAC ELECTRIQUE

Puissance utile
Puissance condenseur PAC
P (%) I ._ Température fluide de chauffage
4«— —.— Température réseau géothermique
Eer ie I Série
1O0 Parallèle inversée

90 —I

80

70 1

60 I

50 _J

40

30

20

10

i i i i i i i i
-5 -3 -1 +1 +3 +5 +7 +9 +11 +13 +15 +17 Temp. Ext. °C
- 137 -
FIGURE 11

PAC THERMIQUES
P (%)
T (°C Série inversée

1O0 _ . Puissance utile


Puissance^condenseur PAC
._ Température fluide de chauffage
. Tenpérature réseau géothermique

\
\
\
\
\

1C

I I 1 1 1 1
-5 -3 -1 +1 +3 +5 +7 +9 +11 +13 +15 +17 Tem. Ext.(°C)
Puissance utile %

100

Puissance utile (chauffage)

75 I
Couverture = PAC thermiques + échange direct
00
I

Couverture = PAC électriques + échange direct


50
Couverture ¿changeur géothermal seul

25

70
m

10 j 100 j 155 j 200 j 224 j


- 139 -

11 I - ETUDE ECONOMIQUE

1. - COUTS D'INVESTISSEMENTS

Voir tableau ci-après.

1 If.2. - COUTS D'EXPLOITATION

P1 : pompe d'exhaure 230 KF/an (électricité)


P.A.C. 1 733 KF/an (gaz)
pompes de circulation 189 KF/an (électricité)

Z = 2 152 KF

P2 : matériel 200 KF
personnel 150 KF 440 KF
gestion assurance 90 KF

P3 : pompe exhaure : 110 KF


(Y.C. colonne de production)
tête de puits : 6 KF 536 KF
réseau géothermique : 20 KF
P.A.C. : 400 KF

1 II.3. - ANALYSE ECONOMIQUE SOMMAIRE

I I I . 3 . 1 . Recettes géothermiques

A partir des données de coûts d'investissement et de coûts


d'exploitation ainsi que de résultats de l'étude thermique il est intéressant
de calculer quelques ratio simples, même si on le fait en approximant des chiffres
que l'on ne peut connaître très précisément à ce stade de l'étude.
- 140

COUTS D'INVESTISSEMENTS

(en KF Valeur Juillet 1983 Hors Taxes)

ESTIMATIONS

Coûts études préliminaires 968


Coût 1er forage 7 188
Coût 2e forage 0
Coût échangeurs primaires
géothermiques (P.A.C.) .9 202
Coût pompe exhaure 416
Coût pompe réinjection 0
Coût réseau géothermal 444
Coût échangeurs secondaires O
Coût antenne géothermique
(réseaux + antennes) 7 659
Coût dérivations nécessaires 0
Coût Centrale Géothermique 1 388
Coût sous-stations nécessaires 910
Coût divers 1 274

Montant global Hors Taxes... 29 449


- 141 -

Recettes dégagées par la géothermie.


A partir des valeurs du § M . 1 . , en considérant les coûts de fuel
(2 100 F le M3) et de gaz (0,1805 KF la Kth PCI), on peut calculer les recettes
de cette opération.

Les équipements recencés consomment : 10 146 Kth PCI de gaz soit


1 831 KFeti 100 m3 de fuel soit : 2 310 KF.

L'hôpital ayant une consommation de 5 475 Kth PCI soit 988 KF.
La couverture par la géothermie est de 89,7 % (on considère en première
approximation que la proportion couverte est identique sur le gaz et le
fuel).

Les dépenses (coûts d'exploitation) étant de 3 128 KF/an, les bénéfices


nets (hors montage financier) sont de 1 472 KF/an.

III.3.2. Subventions

A.F.M.E. : 20 % de l'ensemble des travaux


(20 % puits du Comité géothermie, + 20 % au titre fonds
grands travaux).

Soit 5 890 K F .

C.C.E. : subvention de 20 % qui sera demandée à la CCE soit 5 890 KF

E.P.R. : 15 % du forage soit 1 078 K F .

Conseil général : une aide forfaitaire de 500 KF ;


Soit un total des subventions de 13. 358 K F .

III.3.3. Indicateurs principaux

Délais de retour (avec subvention) : ' , = 10,9 ans

Coût d'investissement à ta T . E . P . substituée : 11.585 F


IV
" " économisée : 20.990 F
- 142 -

QUATRIEME CAS

CHAUFFAGE VE SERRES EN LANGUEVOC - R0USS1LL0N

RESUME

La présence d'un réservoir (1) au toit du jurassique


supérieur à proximité de Lunel (Hérault) permet d'envisager l'utilisation
de l'eau qu'il contient pour le chauffage de 6 hectares des serres qui
seraient implantées sur une zone horticole de 20 hectares.

L'étude se décompose en 3 parties :

1/ Caractéristiques de la ressource :

Objectif principal du Portlandien et Kimméridgien,


exploration éventuelle des autres étages jusqu'aux marnes
de l'Argovien.

Toit du Calcaire jurassique : 700 m


Profondeur totale du forage envisagé : 1300 m
Température : 47°C au toit du réservoir
Débit d'exploitation : 150 m3/n
Eau douce (salinité<1 g/1)

Ce réservoir serait capté par un forage en trou


ouvert à partir de 100 m de profondeur en 8"l/2 (éventuellement tube
en 6"l/4) par un puits unique (eau douce). Après captage du réservoir
du toit du jurassique supérieur, cet étage serait exploré sur toute
sa hauteur. Le coût de ce forage est de 2.900.000 F (y compris explo-
ration) .

11/ Caractéristiques des besoins de surface :

Mise en oeuvre de tubes aériens, tubes de sol, aérothermes


en cascade pour une bonne utilisation de l'énergie
disponible.

Puissance appelée : 13.600 th/h


Puissance fournie par géothermie : 6000 th/h
(y compris stockage relais)
Energie consommée : 34.000 kth/an
Energie fournie par géothermie : 22.100 kth/an
Energie de pompage (géothermie seule) : 2000 kth
TEP économisée ; 2010 TEP

On considère que le chauffage par géothermie ne provoque


pas de surcoût spécifique hormis le stockage et la pompe d'exploitation
(2000 kF).
- 143 -

III/ L'approche économique donne un coût d'investissement de 4.900 kF


(coût de forage 2.900 kF, stockage + pompe 2.000 kF), soit un
investissement de l'ordre de 2.440 F/TEP économisée.
Sur la base d'un coût de la TEP (fuel) = 2100 F, on aurait un
délai de retour de l'ordre de 2,3 ans.

(1) II a été mis en évidence par un forage pétrolier


I - RESSOURCES GEOTHERMIQUES

I.I. - CADRE GEOLOGIQUE ET DONNEES LITHOSTRATIGRAPHIQUES

Le site étudié est situé (fig. 1) au nord de la faille de Nîmes


et à l'intérieur d'un triangle dont les 3 sommets sont constitués par des
forages pétroliers.

Une coupe géologique (fig. 2) à 1/100 000, orientée NW-SE met


en évidence la structure régionale et en particulier l'effondrement par
gradins successifs du substratum mésozoïque dans le compartiment situé au
sud-est de la faille de Nîmes.

La coupe des terrains traversés, en particulier par le forage


situé au N.NW qui servira de référence et l'examen de la carte géologique
de Lunel à 1/50 000, permettent d'établir la coupe lithostratigraphique
prévisionnelle (fig. 3 ) .

La couverture n'excéderait pas quelques dizaines de mètres d'al-


luvions et colluvions quaternaires.

La profondeur du toit du jurassique supérieur, à cet emplacement


pourrait être comprise entre 600 et 700 m.

Les faciès marneux apparaissent à partir de l'Argovien et cons-


tituent l'essentiel de la série comprise entre l'Argovien et la série à
anhydrite (toit à 4 042 m) ; en particulier, le Dogger, à l'exception du
Callovien supérieur et l'ensemble du Lias, est marneux. Il en résulte que
la profondeur d'un forage traversant la série calcaires pourrait être de
l'ordre de 1 300 m ; elle serait environ de 1 600 m si l'on souhaitait tra-
verser les calcaires du Callovien supérieur.

1.2. - DONNEES HYDR0GE0L0GIQUE5

1.2.1. Productivité

La probabilité d'intercepter des calcaires fissurés dans un


forage traversant le Jurassique supérieur et éventuellement le toit du Dogger
(Callovien supérieur) apparaît élevée. En particulier, un test a été effec-
tué dans le Kimméridgien traversé par le forage référence : 5 m3/h d'eau
douce ont été prélevés de - 822 à - 866 m NGF, soit sur 44 m.

On ne dispose pas d'informations concernant le rabattement cor-


respondant à ce débit, ni d'une manière plus générale sur l'importance des
pertes partielles ou totales qui se sont manifestées dans ce forage au cours
de la foration.
- 145 -

Retenons que d'une manière générale le jurassique supérieur


constitue un bon aquifère eu égard à l'importance de sa fissuration et éven-
tuellement de sa karstification. On peut envisager de l'exploiter à un débit
élevé de l'ordre de 100 à 200 m'/h avec des rabattements de l'ordre de 20
à 50 m. On retiendra un débit potentiel de 150 m'/h. Cependant, les conditions
de réalimentation de 1'aquifère devront être mises en évidence par un Dom-
paqe de longue durée.

Le niveau piézométrique devrait être peu différent de la cote


du sol, soit, en première approximation, de l'ordre de + 10 m NGF.

1.2.2. Température

Le profil de température du forage pétrolier de référence (cf.


fig. 4) a été tracé à partir des températures prises en fond de trou suc-
cessivement à 865, 2 000, 3 575, 4 125 et 4 285 m. L'origine de la tempéra-
ture mesurée à 485 m, soit 38°, n'est pas indiquée.

La carte des courbes isothermes au toit de 1'aquifère du Juras-


sique supérieur (cf. fig. 5) indique que l'emplacement de la zone horticole
est comprise entre les isothermes 45 et 50°C.

On retiendra une température de 37°C, température mesurée au


niveau de la zone productrice testée (865 m ) .

1.2.3. Salinité

L'eau prélevée au cours du test avait une salinité comprise


entre 0,6 et 0,9 g/1.

L'eau captée devrait donc avoir une salinité inférieure à 1 g/1.

1.3. - CONCEPTION DES TRAVAUX DE CAPTAGE DE L'EAU GEOTHERHALE

La conception des forages est :

- forage en diamètre 17"l/2 de 0 à 100 m,


- tubage en diamètre 13"3/8 de 0 à 100 m et cimentation de l'es-
pace annulaire 17"l/2 - 13"3/8,
- foration en diamètre 8"l/2 de 100 m jusqu'au toit des calcaires
prévu entre 600 et 700 m.

Deux solutions peuvent ensuite être envisagées :


- 146 -

- poursuite de la foration dans le même diamètre jusqu'à la


traversée éventuelle d'une zone de pertes totales et de toute façon jusqu'à
une profondeur maximale de l'ordre de 1 300 m correspondant aux passages
marneux de l'Argovien ;

- s'il apparaît nécessaire de tuber le forage, la position du


sabot du tubage serait déterminée par diagraphies et la foration serait
poursuivie en diamètre 6"l/4 ;

- mise en production du forage.

Des variantes à ce schéma pourront être envisagées dans le cadre


d'une étude de faisabilité.

Le coût du forage sera fonction des caractéristiques définitives


retenues (diamètre et profondeur de la chambre de pompage, de la colonne
de production et de la zone captée).

En première approximation, on estime les coûts de forage à :

- 1 600 000 francs pour un forage susceptible de capter le toit


du jurassique supérieur à un débit n'excédant pas 100 à 150 m V h ,

- 2 900 000 francs pour un forage susceptible de capter l'en-


semble du Jurassique supérieur, au moins jusqu'aux marnes
de l'Argovien, à un débit de l'ordre de 150 ™ /h- Dans
cette seconde hypothèse, la température serait également plus
élevée (cf. fig. 5).

La réinjection de l'eau géothermale n'apparaît pas nécessaire


a priori, étant donné sa salinité prévisionnelle (¿11 g/1). L'eau sera
rejetée dans un fleuve voisin.

Une fiche de synthèse reprend sur la figure 6 l'ensemble des


résultats techniques de l'étude.
SCHEMA DE PRESENTATION ET
COURBES ISOHYPSES DU TOIT
DU RESERVOIR JURASSIQUE

Ü F o r a g e pétrolier
-j.^- Forage g^otheimique éventuel 1
COUPE GEOLOGIQUE
Echelle 1/100 000

N.W.

I
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i tói.
_/• i
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f|Y; 11 ;i. J
" • • • • • ••••-•••-• : r c . r I -:-.:'î, ! . | " ' ~

mmmmmm
NEOCOMIEN Calcaires et calcaires m a r n e u x
PLIOCENE ¡: :
- Argiles

MALM Calcaires massifs


fBufdigalícn ÍW:^ S a b l e s et grès
3
1 IVtVi
DOGGER Calcaires marneux
MIOCENE M o I a ss e s
[Aquitanien l/'ó>V
A i gil e s , p a s s é e s de sables LIAS Calcaires dolomitiqucs
et c o n g l o m é r a t s
OLIGOCENE
TRIAS . \T^y>\ Gypses et argiles
Marnes et b r è c h e s
- 149 -

Figure 3

COUPE LITHOSTRATIGRAPHIQUE DU FORAGE PETROLIER REFERENCE

p. Car. ;loge LITHOLOGIE ná.


MESURES ELECTRIQUES ESSAIS
UJL5CI-
alcair« jLTs-lo-eiiri-iqu» b«lí;- gnia«l»ui
115

Argile g H i . u j .
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• 1

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i cfclc&^j*1» btl£a lisc^itftux IPX 2520-Í297.50


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- 151 -

Cor UTHOLOG1H Ind.


MESURES ELSCISiQUES ESSAIS

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GRN-
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- 152 -
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- 153 - Figure 4

PROFIL DE TEMPERATURE DU FORAGE DE LA JASSETTE

100 !S0
0-!-
so
Tempéra ture en °C

« BH T(températuie piiseen fond d e to'cgt ]

o T h e r m o m é trie

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2CC0-

3C00-

•11

E
c
Ht

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Figure 5
- 15 LOCALITE : Fioure 6

RESSOURCES GEOTHERMIQUES
CHAUFFAGE DE SERRE EN LANGUEDOC -
ROUSSILLON

IMPLANTATION

Coordonnées ;

Cote sol :

Observations

FORMATION CONSIDEREEE : JURASSIQUE SUPERIEUR

STRUCTURE DU RESERVOIR

Cote du toit (NGF] :

Profondeur du toit : 650 m ± 50 m

Hauteur utile :

Hauteur totale :

Profondeur totale des forages: 1300 m

Observations :

CARACTERISTIQUES DU RESERVOIR

Karst
Porosité :
Q = 150 mVh ± 50
Perméabilité :

Pression de gisement (cote) :

Niveau piézométrique : 10 m NGF

Observations :

CARACTERISTIQUES DU FLUIDE

Température : 47°C i„.

Salinité : <, 1 g/1

Observations :
- 156 -

II - COUVERTURE DES BESOINS DE LA ZONE HORTICOLE PAR GEOTHERMIE

La zone horticole, présente une superficie totale de


20 hectares. Il est envisagé la création d'une superficie de serres
de l'ordre de 6 hectares au total (8 exploitations de 7 000 à 8 000 m 2
en moyenne).

Les productions envisagées sont orientées vers l'horti-


culture générale :

- plantes d'intérieur (plantes fleuries, plantes vertes),


- plantes d'extérieur (plants à massif, géraniums, plantes
vivaves,...).

Les températures à maintenir à l'intérieur des serres


sont respectivement :

+ 23°C (plantes d'intérieur)


+ 15°C (plantes d'extérieur)

11.1. - HYPOTHESES DE RESSOURCES

- Débit du puits : 150 m'/h


- Température de l'eau géothermale : 45°C en tête de puits

11.2. - SCHEMA TECHNIQUE DE CHAUFFAGE DES SERRES (figure 7)

Le but est d'épuiser au mieux la ressource.

POur cela, l'utilisation devra être prévue en cascade :


tubes aériens (thermosiphon), tubes de sol ou paillages radiants, aéro-
thermes avec ventilation forcée.

Cette disposition permettra d'obtenir des températures


de retour des serres relativement basses. On retiendra une température
moyenne des retours de 25°C. De plus, l'utilisation d'un stockage per-
mettra d'augmenter la puissance disponible lors des appels de puissance
maximaux (tombée du jour, nuit . . . ) .

11.3. - PUISSANCE DISPONIBLE PAR GEOTHERMIE


p (Puissance Géothermale) = Q(débit en m V h ) x AT (en °C)
soit, P th/h = 150 x (45 - 25) = 3 000 th/h = 3 487 kW
- 157 -

11.4. - PUISSANCE APPELEE PAR LES SERRES (figure 8)

La puissance appelée maximale sera, dans les conditions


ci-dessous :

T extérieure de base : - 5°C


T des serres : 2 ha maintenus à + 23°C (280 k cal/h/m2)
4 ha maintenus à + 15°C (200 k cal/h/m2 )
P maximum appelée : (280 x 20 000) + (200 x 40 000) =

13 600 000 k cal/h


13 600 th/h
15 810 kW

11.5. - ENERGIE CONSOMMEE ANNUELLEMENT (en supposant que les températures


de + 23°C et + 15°C sont maintenues toute la saison)

1/ - Serres chauffées à + 23°C


Consommation par an = # 900 th/m2/an
soit 18 000 kth/an pour 2 ha

2/ - Serres chauffées à + 15°C


Consommation par an : # 400 th/m2/an
soit 16 000 kth/an pour 4 ha de serres

TOTAL : 18 000 + 16 000 = 34 000 kth/an (soit 3 400 TEP/an)

11.6. - PART COUVERTE PAR LA GEOTHERMIE

On a vu que la puissance géothermique directement dispo-


nible est de 3 487 kw (soit TT-frn = 22 % de la puissance maximale appelée)
xj oIU

Les besoins thermiques à l'intérieur des serres peuvent


être très faibles (voire nuls) durant la journée ; en conséquence on
prévoit de stocker une part de l'eau géothermale (800 m3 = 80 m3/h pen-
dant 10 heures).

Cela permet une augmentation de puissance disponible de


53 % par rapport au puits géothermique seul.

La puissance totale d'origine géothermale sera alors :

3 487 x 1,53 = 5 335 kW

soit, environ : = 34 % de la puissance maximale appelée par


15 810 les serres
- 158 -

Dans ces conditions, compte tenu de la forme de la courbe


monotone de chauffage et des expériences de référence, la géothermie
devrait fournir de l'ordre de 65 à 70 % de l'énergie annuelle consommée,
le reste devant être fourni par un appoint (et secours) classique (gaz
ou fuel).

La fourniture brute d'origine géothermale sera alors


de :

3 400 x 0,65 = 2 210 TEP


Appoint classique (gaz ou fuel) :

3 400 - 2 210 = 1 190 TEP

Si l'on estime à 200 kW la puissance moyenne consommée


pour l'exploitation de la géothermie (pompe d'exhaure, pompes de circu-
lation de stockage-destockage) sur 4 000 heures/an, on a :

200 x 4 000 = 800 000 kWh /an = 800 mWh /an, soit environ
e e
200 TEP/an

L'économie nette est alors de :

2 210 - 200 = 2 010 arrondi à 2 000 TEP/an.


- 159 -
Figure 7

SCHEMA D'UTILISATION' E:; CASCADE DE L'EAU GEOTHERMALE

Température de l'eau
en °C

70
-L,
Si
65-
Utilisation pour
60- le chauffage par
thermos iphon
55-

45

40-j H
35- Utilisation pour
le chauffage par
30-
paillaçes radiants
25
aérothermes
20-1

O
- 160 -
Figure 8

PUISSANCE A??£"_I£_PAR_LES_SER5.E5

Sur La base de projets proches gécgraphiquerr.en t, la puissanca appelée peut ?


définie par le graphique ci—dessous :

PLHSSASMCE L'E fviECESSAIR


ET
TaQU£S
Desoins énergétiques
annuels

Puissance nécessaire : 280 Kcal/m /neure

Puissance nécessaire : 200 Kcyi/m /he-jre

S 10 15 20 J3 25

Température demandée à l'intérieur des serres (en °C)


- 161 -

III - BILAN TECHNICO-ECONOMiqUE SOMMAIRE

Le coût d'un forage géothermique susceptible de capter


150 m3/h à une température de 45°C (éventuellement supérieure) a été
évalué à environ 2,9 millions de francs (juillet 1983).

L'économie d'énergie réalisée par l'utilisation de


la géothermie pourrait être de l'ordre de 2 010 TEP/an.

Il conviendrait d'évaluer, dans le cadre d'une étude


de faisabilité, le coût des investissements annexes liés à l'utilisation
de l'eau géothermale, tels que stockage éventuel, matériel de pompage.
On admettra que celui-ci est de l'ordre de 2 millions de francs.

Globalement, les coûts d'investissements précédents


conduisent à un ratio d'investissement à la TEP économisée par an
de 2 440 francs, valeur faible par rapport aux projets de ce type.

Sur la base d'un prix de vente de la TEP de l'ordre de


2 100 francs, les économies annuelles s'élèveraient à 4,2 millions
de francs, soit un amortissement des investissements en 2,3 ans.

Ce projet pourrait bénéficier de subventions régionales


(EPR, Conseil Général), éventuellement de la CEE et de prêts de l'AFME,
remboursables uniquement en cas de succès, à faible taux d'intérêt.
- 162 -
CINQUIEME CAS
COMMISSARIAT A L'ENERGIE ATOMIQUE
CENTRE DE BRUYERES-LE-CHATEL (91)

LA GEOTHERMIE DANS UNE NAPPE D'EAU POTABLE


PROFONDE AVEC RELEVE DE TEMPERATURE PAR
POMPES A CHALEUR MIXTE GAZ/ELECTRICITE

- Première opération dans le Néocomien (700 m)


- Centrale énergétique produisant du
chaud, du froid et de l'électricité
à partir de moteurs à gaz naturel
fonctionnant en hiver et de moteurs
électriques sur le réseau en été.
La géothermie apporte le complément
indispensable au cycle thermodyna-
mique et l»eau extraite est utilisée
en eau potable après usage thermique.

Maître d'Ouvrage : COMMISSARIAT A L'ENERGIE ATOMIQUE


DIRECTION APPLICATION MILITAIRE

Maître d'Oeuvre — Sous—sol : BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET


MINIERES
Ae de Concyr Orléans La Source - BP 6009
45060 ORLEANS CEDEX - Tél. (38) 63.80.01
Maître d'Oeuvre - Surface : SAILLY Jacques, Ingénieur-Conseil
28, boulevard de la Bastille
75012 PARIS - Tél. 346.12.85
- 163 -
L'OPERATION GEOTHERMIQUE DE BRUYERES-LE-CHATEL „ 91680 -
L'exploitation de l'énergie géothermique pour le Centre
de Bruyères-Le-Chatel du Commissariat à l'Energie Atomique
dépendant de la Direction des Applications Militaires, a
été étudiée dans le cadre des projets d'économie et de
substitution d'énergie.
Inventaire énergétique
Le Centre nécessite une puissance en chaleur d'environ
17.000 kW, soit l'équivalent d'environ 2«,5OO logements.
La première opération a porté sur l'étude d'un équipement
partiel représentant environ les 2/3 de l'ensemble et
regroupait"des besoins énergétiques divers de chaleur,
de froid et d'électricité.

C'est donc un équivalent de 1.700 logements environ qui


ont été équipés pour remplacer la production existante de
chaleur à partir d'une chaufferie centrale fonctionnant au
fuel lourd BTS N° 2 avec distribution par réseau d'eau
surchauffée.
Inventaire des ressources géothermiques
L'étude géologique réalisée en 1980 a montré que le sous-
sol de la région de Bruyères-le-Châtel, comportait comme
seuls aquifères potentiels connus, l'ALBIEN et le
NEOCOMIEN.
Le Dogger est lui réputé peu productif et le TRIAS n'a pas
été reconnu.
On a retenu comme objectif le Néocomien parce qu'il n'est
pas protégé et a une température supérieure à celle de
l'ALBIEN de 5°c environ.
Le Néocomien se présente ici sous le faciès lithologique
WEALDIEN, c'est à dire qu'il est consitué d'Alternance de
bancs argilo-sableux et de sables plus ou moins argileux.
Prévisions géologiques
Profondeur du réserVoir : 650 m
Epaisseur : 100 m
Température : 35° C
Débit : 100 m3/h (avec pompe 80 k W ) .
_ 164 -

L ' A C C E S A LA RESSOURCE GEOTHERMIQUE

- Forage d ' u n puits unique, dans les sables du Néocomien.

FORAGE DE BRUYERE-LE-CHATEL
La faible minéralisation
espérée (0,5 g/1) permet d'en-
visager le rejet de l'eau
géothermale dans le "rué"
-cours d'eau qui passe à
proximité- et même son utili-

s
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sation comme eau industrielle
et potable.
Implantation du chantier

Le chantier a pu être implante


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dans l'enceinte même du Centre
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du C E . A . , sur une surface de
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Technigue_de forage

On a retenu un programme de
forage comportant un tubage
de production en 9 M 5/8, afin
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de pouvoir mettre en place
des crépines de diamètre
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8 / 2
La granulométrie des sables
qui ont été carottés, s'étant
révéléed'une extrême finesse,
on a dû, après élargissage du
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1J1
Sü puits, mettre en oeuvre un
massif de gravier filtrant en
amont des crépines.

CARACTERISTIQUES DU PUITS GEOTHERMIQUE :

Puits unique droit


Diamètre de la chambre de pompage : 13"3/8
Diamètre de la colonne de production : 9"5/8
Diamètre des crépines ; 6"5/8 (Slot 0,3m)
Gravel Pack : diamètre 15"
granulométrie moyenne : 0,6mm
Profondeur du réservoir : 650 à 735 m
Epaisseur du réservoir : 85 m
Débit en pompage : supérieur à 150 m3/h
Température du réservoir : 34* C .
- 165 -

L'UTILISATION EN SURFACE DE L'ENERGIE GEOTHERMIQUE


La première tranche d'équipement présentant environ les
2/3 des équipements du centre, la ressource géothermique
a été utilisée dans la même proportion, soit 105 m3/16O
avec un A t de 15° 33/18° c.
La ressource pourrait être plus largement exploitée au
détriment du COP avec un fc. t de 20 à 25°c.
L'équipement concerne une centrale énergétique combinée
qui comprend six groupes complexes comprenant sur la mène ligne
d'arbre : moteur thermique à gaz, alternateur, embrayage,
moteur électrique, compresseurs«
Ces groupes sont raccordés,deux par deux sur un même
ensemble échangeurs d'eau géothermale et thermodynamique
soit trois ensembles qui sont raccordés en série côté
évaporateur pour améliorer le coefficient de performance
et en parallèle cdté condenseur.
Le fonctionnement est le suivant : En cas de demande soit
de chaleur, soit de froid, le groupe se met en route avec
le moteur thermique à gaz pendant les tarifications
"hiver" de l'E.D.F. ou avec le moteur électrique en été.
Sur le moteur thermique sont récupérés tous les effluents
à haute température cdté circuit condenseur et à basse
température côté circuit évaporateur augmentant ainsi les
possibilités de la géothermie.
La puissance à l'arbre nécessaire au compresseur est fonction
du régime des températures qui varient selon les conditions
climatiques mais également en fonction de sa place dans
la chaine du fonctionnement en série.
Le meilleur rendement d'un moteur thermique étant au plus
près de son régime nominal, l'alternateur est couplé au
réseau qui régule sa vitesse, la régulation du moteur en
puissance constante permet une production électrique exac-
tement égale à la différence entre la puissance nominale
du moteur et la puissance absorbée au compresseur.
Quand les conditions climatiques deviennent incompatibles
avec le régime des températures de la pompe à chaleur le
compresseur est isolé et la production électrique corres-
pond alors à la puissance nominale du moteur et les récu-
pérations "haute température" sont entièrement utilisées
sur le réseau de chauffage.
Le complément nécessaire est assuré par les équipements
existants du réseau d'eau surchauffée.
Les groupes électrogènes peuvent être utilisés en secours
en cas de défaillance du réseau.
- 166 -

Les besoins de froid sont assurés en hiver par un électro-


compresseur annexe dont le refroidissement est assuré par
le circuit évaporateur des PAC et participe à 1•amélioration
du système au même titre que le groupe de production d'air
comprimé«
En demi saison,quand les besoins de froid augmentent, une
des PAC est spécialisée et produit simultanément de la cha-
leur et du froid.
Au changement tarifaire saisonnier E.D.F., les moteurs
électriques remplacent les moteurs thermiques*
Dans le cas où la production de chaleur est supérieure aux
besoins en cas de pilotage par la production de froid ou
d1électricité des tours de refroidissement évaporatives
évacuent l'excédent de chaleur.
Après utilisation de l'eau géothermale pour les besoins
thermiques, et grâce aux précautions sanitaires prises,
cette eau est utilisée sur le réseau d'eau potable du
Centre.
- 167 -

comprejseur.moleurelectrlque embrtyage. alternateur, moteur Ihermiguel


- 168 -

BILAN ENERGETIQUE ET ECONOMIQUE


(Valeur Décembre 198 2)

Energie substituée Energie distribuée Energie économisée


2.420 TEP/an 2.860 TEP/an 1.470 TEP/an

- Fourniture énergétique Etat initial Avec géothermie


Combustible classique
fuel lourd BTS 2 33.32OMWh/2.86O TEP 5.120MWh/440 TEP
Electricité - 62OMWh/14O TEP
Gaz naturel - 9.45OMWh/81O TEP
Géothermie - 7.89OMWh/68O TEP
- Taux de couverture des besoins par la géothermie 24 %

- Estimations des investissements


Forages 6.250 KF
Travaux de surface 14.897 KF
Révision à Décembre 82 1.700 KF
22.847 KF
A déduire :
Subventions aléas forage 510 KF
•• AFME 560 KF
Travaux de rénovation 2.200 KF
Part disponible forage pour
extension du projet 2.080 KF
5.350 KF
17.497 KF
- Rentabilité économique
Dépense ancien système :
- Fuel lourd 3.290 KF
- Electricité 325 KF
- Eau potable 1.000 KF
4.615 KF
Dépense nouveau système :
- Gaz naturel ' 1.320 KF
- Electricité 125 KF
- Eau potable 340 KF
- Maintenance 400 KF
2.185 KF

Différence, soit économie 2.430 KF

Temps de retour 17.497/2.430 = 7 i 2_ans

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