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CENTRE DE RECHERCHES ROUTIÈRES

Bruxelles

Mesure de la tension de 1'eau


interstitielle dans les sols

par

A. BRULL

PUBLICATION
F 35/76
Mesure de la tension de 1'eau
interstitielle dans les sols

par

A. BRULL
Ing. Agronome - Ing. en géotechnique
Chercheur au Service Protection contre 1'Eau

PUBLICATION F 35/76

Editée par le Centre de Recherches Routières


Etablissement reconnu par application de l'Arrêté-Loi du 30 janvier 1947

Boulevard de la Woluwe 42, 1200 Bruxelles

Tous droits de reproduction réservés


Mesure de la tension de 1'eau
interstitielle dans les sols
- I -

TABLE DES MATIERES

Pages
TABLE DES MATIERES I
REMERCIEMENTS III
RESUME v
INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE: NOTIONS FONDAMENTALES 3


1. - Phases constitutives du sol 3
2. - Champs de forces dans l'eau interstitielle 5
2. 1. Forces matricielles 5
2. 1. 1. Forces capillaires 5
2. 1. 2. Forces d 1 adsorption 8
2. 2. Forces osmotiques 9
2. 3. Forces extérieures 9
2. 3. 1. Pesanteur 9
2. 3. 2. Forces résultant de la pression de la phase gazeuse 9
2. 3. 3. Contraintes dues au poids du sol 10
3. - Le potentiel total de l'eau interstitielle 11
3. 1. Définition 11
3. 2. Principales composantes 11
3. 2. 1. Potentiel gravitationnel 9! g 11
3. 2. 2. Potentiel matriciel 4m 12
3. 2. 3. Potentiel osmotique 4 0 12
3.2.4. Potentiel pneumatique 4n 13
3. 2. 5. Potentiel de consolidation ~ p 13
3. 3. Expressions du potentiel total 13
3. 4. Succion totale 14
3. 5. Pres sion interstitielle 16
3. 5. 1. Définition 16
3.5.2. Importance de la pression interstitielle en méca- 18
nique des sols
3. 5. 3. Equilibre hydrique 19
3. 5. 4. Mouvement de l'eau 20
- II -

Pages
DEUXIEME PARTIE: MESURE DE LA TENSION INTERSTITIELLE 25
1. - Principe du tensiomètre 25
2. - Caractéristiques du tensiomètre 28
2. 1. Conductance de la cellule poreuse 28
2. 2. Sensibilité de l 1 élément de mesure 28
2. 3. Pression d'entrée d'air 30
2. 4. Temps de réponse 32
2. 4. 1. Temps de réponse propre 32
2. 4. 2. Temps de réponse global 34
3. - Etalonnage du tensiomètre 37
3. 1. Système cellule- manomètre 37
3. 2. Système cellule-transducteur de pression 40
4. - Description des éléments constitutifs du tensiomètre 40
4. 1. Cellule poreuse 40
4. 2. Elément de mesure proprement dit 42
4. 3. Appareils indicateurs_, enregistreurs et de commande 44
5. - Limites d'utilisation du tensiomètre 46
6. - Facteurs influençant les mesures 46
7. - Réalisations pratiques de dispositifs de mesure 47
7. 1. Au laboratoire 47
7. 2. Sur route expérimentale 52
8. - Utilisation des mesures tensiométriques 58
8. 1. Prévision des teneurs en eau sous les chaussées 58
8. 2. Etude des mouvements de l'eau 58
8. 3. Problèmes de drainage 64

CONCLUSIONS 67
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 69
TABLEAU DES PRINCIPAUX SYMBOLES UTILISES 73
LISTE DES FIGURES 77
LISTE DES TABLEAUX 78
- III -

REMERCIEMENTS

Cette publication a été réalisée sous la direction de


M. J. Reichert, Directeur, M. J. Verstraeten, Chef de la Division
Recherches et de M. R. Van Ganse, Chef du Service Protection contre
l'Eau, du Centre de Recherches Routières.

L'auteur est particulièrement reconnaissant aux personna-


lités étrangères et belges qui ont bien voulu examiner le projet de la pré-
sente publication et lui faire part de leurs remarques pertinentes. Il
s'agit du Président, M. A. Fagnoul (Université de Liège) et des membres
du groupe de travail s-C. T. Hy-4 : MM. J. Nuyens (Université Libre de
Bruxelles}, L. Sine (Faculté des Sciences Agronomiques de Gembloux},
F. Soeiro (Bureau d'Etudes et de Recherches Géotechniques de Paris},
J. -C. Verbrugge (Université Libre de Bruxelles}, J. Verstraeten
(Centre de Recherches Routières), J. Huet (Centre de Recherches
Routières) et R. Van Ganse (Centre de Recherches Routières). Il s'agit
en outre de MM. L. De Backer (Faculté des Sciences Agronomiques de
l'Université Catholique de Louvain}, M. Janse et P. Koorevaar
(Landbouw Hogeschool de Wageningen, Pays-Bas}, E. Leflaive
(Laboratoire Central des Ponts et Chaussées de Paris) et J. Wesseling
(Instituut voor Cultuurtechniek en Waterhuishouding de Wageningen,
Pays-Bas).

L'auteur remercie également MM. L. Welter, Conseiller


et J. Romain, Conseiller Scientifique du Centre de Recherches Routières,
ainsi que les chercheurs et techniciens du Centre de Recherches Routières
qui lui ont permis par leurs observations d'améliorer le projet de la pré-
sente publication.

Des remerciements sont dus aussi à l'Institut pour l'Encou-


ragement de la Recherche Scientifique dans l'Industrie et l'Agriculture
pour son intervention financière dans l'achat des équipements de mesure.

L'auteur remercie enfin MM. J. Rosier, Premier technicien


et G. De Troy, technicien, qui ont mis au point, étalonné et assuré l'entre-
tien des instruments de mesure.
-v -

RESUME

La pression interstitielle est une notion importante en


mécanique des solsJ car elle conditionne à la fois les propriétés méca-
s
niques de ces sols et les mouvements d'eau qui 1 y produisent.

Pour rendre cette notion plus familière aux techniciens


de la routeJ plus habitués à exprimer l'état d'humidité des sols en ter-
mes de teneur en eauJ il était nécessaire de rappeler un certain nombre
de notions fondamentales relatives aux phases constitutives du solJ aux
champs de forces existant dans l'eau interstitielle et aux potentiels dont
ces forces dérivent. Ce rappel fait l'objet de la première partie.

En géotechnique routière et sous nos climatsJ on a affa-ire


le plus souvent à des pressions interstitielles négatives comprises entre
0 et - 1 atmosphère. Ces pressions interstitielles négativesJ appelées
aussi tensions interstitiellesJ se mesurent au moyen de tensiomètres.

La seconde partie est consacrée à la description détaillée


des éléments constitutifs du tensiomètreJ ainsi qu'à la définition de ses
caractéristiques dont les plus importantes sont, en premier lieuJ le
temps de réponse qui reflète l'aptitude du tensiomètre à suivre" sans
retard excessifJ les variations de tension interstitielleJ et en second lieu
la pres sion d 1 entrée d'air qui limite le domaine d'utilisation du tensiomètre.
Des méthodes de détermination de ces caractéristiques sont proposées.
Les performances et les précautions nécessaires au bQn fonctionnement
des tensiomètres sont également précisées.

La seconde partie contient aussi la description d'équipe-


ments de mesure réalisés au Centre de Recherches Routières dans le
cadre de recherches sur la protection des sols de fondation de chaussées
contre l'eau. Le fonctionnement satisfaisant de ces équipementsJ tant en
laboratoire que sur le terrainJ montre que la mesure des tensions inter-
stitielles inférieures à une atmosphère n'offre actuellement plus guère de
difficulté. Les matériels existant sur le marché permettent de réaliser
de multiples combinaisons des éléments constitutifs des tensiomètresJ
parmi lesquelles on peut choisir celle qui s'adapte le mieux au problème
étudié.

Pour terminerJ quelques exemples d'utilisation des mesu-


res tensiométriques sont présentés : prévision des teneurs en eau sous
les chausséesJ mouvements de l'eau interstitielle et problèmes de drainage.
- 1 -

INTRODUCTION

L'eau contenue dans l'espace interstitiel d'un sol s'y trouve


sous une certaine pression qui, d'une part, conditionne les propriétés
mécaniques de ce sol et., par conséquent, son état de contrainte, et qui,
d'autre part, en raison de ses variations dans l'espace et dans le temps,
régit les mouvements de l'eau qui s'y produisent.

La connaissance de la pression de l'eau interstitielle et de


ses fluctuations intervient donc- dans de nombreux problèmes de géotechnique
routière, qu'il s'agisse de dimensionne ment des chaussées, de la stabilité
des talus routiers, de la consolidation des sols compressibles sous hauts
remblais ou encore de la protection des sols de fondation contre une humidi-
fication excessive. Elle permet également d'évaluer les variations de teneur
en eau résultant d'un rabattement ou d'une remontée de la nappe phréatique.

L'importance de la pression de 11 eau interstitielle, ou plus


simplement pression interstitielle, est depuis longtemps reconnue en méca-
nique des sols., principalement dans le domaine des sols saturés où cette
pression est généralement positive., c'est- à-dire plus grande que la pres sion
atmosphérique (certains sols saturés, en particulier argileux, peuvent pré-
senter des pressions interstitielles négatives). Mais la notion de pression
interstitielle négative ou tension interstitielle qui prévaut dans les milieux
non saturés que sont en général les sols de fondation de chaussée, est
beaucoup moins familière aux ingénieurs routiers, habitués seulement à
exprimer l'état d'humidité des sols en terme de teneur en eau alors que cette
notion, dont nous ne méconnaissons pas cependant l'utilité pratique, ne donne
à elle seule aucune indication sur l'état énergétique de l'eau dans les sols et,
par conséquent., sur les mouvements qui s'y produisent.

La présente publication a pour but de rendre plus familières


aux techniciens de la route, la notion de tension interstitielle et sa mesure
et de leur présenter les équipements de mesure existant sur le marché avec
leurs caractéristiques, leurs performances, leurs limites d'utilisation et
leurs faiblesses.

En particulier, les équipements de mesure utilisés dans les


recherches sur la protection des sols de fondation contre l'eau (réf. 1, 2 L
effectuées au Centre de Recherches Routières sont décrits en détail.- -
- 3 -

PREMIERE PARTIE NOTIONS FONDAMENTALES

1. - Phases constitutives du sol

Le sol est un milieu composé de trois phases : une phase


solide, constituée par les particules de sol, une phase liquide constituée
par l'eau du sol, contenant généralement des substances dissoutes, et
une phase gazeuse constituée par l'air du sol.

Les particules du sol peuvent avoir des compositions chimi-


ques et minéralogiques ainsi que des formes, des dimensions et des orien-
tations très différentes. L'arrangement mutuel de ces particules détermine
l'espace interstitiel dans lequel les phases liquide et gazeuse sont contenues,
soit au repos, soit en mouvement. Il est pratiquement impossible de fixer
quantitativement la configuration géométrique de l'espace interstitiel en
raison de sa complexité, sinon d'une manière statistique, en déterminant
la distribution de fréquence d'une certaine dimension, définie en chaque
point de cet espace. On peut choisir, par exemple, le diamètre de la plus
grande sphère contenant ce point, qui puisse s'insérer entre les particules
solides (réf. 3). Selon la grandeur de ce diamètre, on parlera de "petits 11
.d.,
ou d e Il gran s pores.

La concentration relative d'une phase i dans un volume donné


V t de sol se définit comme le quotient du volume Vi de cette phase par Vt.
On définit ainsi :

la compacité c = concentration relative de la phase solide,


la teneur en eau volumique e = concentration relative de la phase liquide,
la teneur en air volumique À = concentration relative de la phase gazeuse.

On a c+8+À =n+c= 1

La somme n = e + À constitue le volume relatif de l'espace


interstitiel, appelé porosité totale.

Le rapport S = 6 / n appelé degré de saturation, indique la


fraction de l'espace interstitiel remplie par l'eau. Lorsque l'eau l'occupe
entièrement, on a 6 = n et S = 1 : le sol est dit saturé.

Lorsque S est voisin de 1, la phase liquide est continue et


la phase gazeuse discontinue. Lorsque S décroît, cette dernière devient
continue tandis que, tant que S ne descend pas sous une certaine valeur
Sr, appelée degré de saturation résiduel, la phase liquide reste continue et
est appelée alors parfois eau funiculaire.
- 4 -

Pour S < Sr, la phase liquide devient discontinue, on


l 1 appelle alors parfois eau pendulaire.

Si V a, V w et Vs sont respectivement les volumes des


phases gazeuse, liquide et solide d'un échantillon de sol et si Wa, Ww
et W s en sont les poids, on définit encore les grandeurs suivantes,
sachant que Vt =Va+ Vw +Vs:

poids spécifique des grains (1)

Ws
poids spécifique (ou volumique)du sol sec yd = - (2)
Vt

poids spécifique (ou volumique) du sol humide y = (3)

teneur en eau pondérale w= (4)

YS' y d et y ont la dimension ML - 2 T- 2 et sont exprimés habituellement en


gf/ cm 3 ;
9 ,c, ."A, :p. et w sont sans dimension.

On voit aisément que :

y d = ( 1 - n) Ys = c ys (5)

y = yd ( 1 + w) (6)

w = 6 Yw (7)
yd

yw étant le poids spécifique de l'eau (~ 1 gf/ cm 3 )


- 5 -

2. - Champs de forces dans l'eau interstitielle

Le comportement de l'eau dans le sol est déterminé par les


champs de forces qui la sollicitent. On peut distinguer :

a) les forces d'attraction exercées par les particules solides formant le


squelette, appelé aussi matrice, du sol (forces· matricielles),

b) les forces osmotiques résultant de la présence de substances dissoutes


dans l'eau,

c) les forces extérieures : pesanteur, pression de la phase gazeuse; con-


traintes dues au poids du sol, . . . Cette énumération n'est pas exhaus-
tive : citons encore par exemple les forces d' électro-osmose dues à un
champ électrostatique.

N.B. : Nous considérons le sol en conditions isothermiques.

2. 1. Forces matricielles

2. 1. 1. Forces capillaires

Elles résultent de la tension interfaciale de l' eq_u en présence


des phases solide et gazeuse.

Lorsqu'un liquide se trouve en contact avec une substance


solide ou gazeuse ou avec un autre liquide, l'attraction des molécules de
l'intérieur du liquide sur celles de la surface de contact se manifeste sous
forme d'une tension qui tend à contracter la surface (réf. 3).
On appelle cette tension tension interfaciale. Lorsqu'il s'agit de l'interface
entre le liquide et sa vapeur saturante, on l'appelle tension superficielle Œ.
Ces deux notions sont souvent confondues·. La tension superficielle est une
caractéristique du liquide, à urie température donnée, tandis que la tension
interfaciale dépend aussi de la substance avec laquelle le liquide est en
contact.

On peut définir la tension superficielle comme la force par


unité de longueur avec laquelle la surface du liquide tend à se contracter.
Elle équivaut au travail nécessaire pour accroftre d'une unité la surface du
liquide. Elle a donc la dimension MT- 2 • Sa valeur pour l'eau, à 20° C est
cr= 72,75 dyn/cm (ou erg/cm2 ou g/s 2 ) soit 7, 275.10- 2 N/m (newton/rn)
dans le Système International SI.

La tension interfaciale du mercure en présence d'eau est


cr = 374 dyn/ cm = 0, 374 N/ rn (réf. _!, Q).
- 6 -

Lorsque trois phases, solide, liquide et gazeuse, sont en


présence, par exemple une goutte d'eau posée sur une surface de verre
et entourée d'air (figure 1), la tangente à l'interface liquide-gaz forme
avec le solide un angle déterminé â, appelé angle de contact, qui résulte
de l'équilibre des trois tensions interfaciales liquide-gaz, liquide-solide
et solide-gaz. Cet angle est constant pour une combinaison donnée de
substances, mais il peut être différent suivant que le liquide avance ou
recule sur le solide. Lorsquè éi ·= a, le liquide tend à s 1 étaler à l'infini
sur le solide : on dit qu'ille mouille parfaitement. Lorsque & est com-
pris entre a et gao, le liquide s'étale encore mais le mouillage est impar-
fait. Les constituants minéraux habituels des sols sont mouillables quoique
imparfaitement~ Si & > gao, le liquide est repoussé par le solide qui est
dit hydrophobe. Pour & = 18a une goutte de liquide conserve sur le solide
0
,

ou dans 11 air une forme quasi sphérique (elle est déformée seulement sous
son propre poids).

Hy. 9.133
soli de

Angle de contact

L'angle de contact de l'eau pure, sur du verre propre, est


égal à zéro. Le mercure sur du verre propre a un angle de contact de
13 go (réf. ~).

Dans un tube de faible diamètre (tube capillaire) (figure 2),


dont la base plonge dans de 11 eau, il se forme un ménisque eau-air tournant
sa concavité vers l'air et 11 eau monte dans le tube. Au niveau du ménisque,
11 eau se trouve donc à une pression Pw plus petite que la pression atmos-
phérique P atm La différence négative 6P c = P w - P atm est équilibrée
par la pression" exercée par le poids de la colonne d'eau qui s'est élevée
dans le tube.
- 7 -

PUY
h
--

- -- h
Hy. 9.13' - --
-- eau

Ascension capillaire

~
Si le tube plonge dans du mercure, on constate au contraireJ
que le ménisque tourne sa concavité vers le mercure et que celui-ci s'abaisse
dans le tube en dessous du niveau initial. La pression du mercure PHg: au
niveau du ménisque est donc supérieure à la pression atmosphérique (dlfféren-
ce ~pc = PHg - P atm positive).

On démontre queJ pour un liquide quelconqueJ de tension super-


ficielle CY J d 1 angle de contact & et pour un tube capillaire de diamètre d, la
différence de pression ~pc appelée pression capillaire est donnée par la
relation de J ur in :

4 cr cos &
~pc = (8}
d

La hauteur d'ascension capillaire vaut donc

(9}

y1 étant le poids spécifique du liquide.


- 8 -

Pour de l'eau (cr= 72,75 dyn/cm à 20° Cet Yw = 981 dyn/cm 3 )


et un tube en verre propre (& = 0) de diamètre d = 0, 1 cm, on trouve h 8::! 3 cm.

Dans un sol, les pores peuvent être assimilés à des tubes


capillaires de faibles dimensions, de l'ordre du diamètre des grains les plus
petits. L'eau qui occupe partiellement ces pores peut donc s'y trouver sous
des pressions fortement négatives.

2. 1. 2. Forces d'adsorption

L'eau est attirée à la surface des particules solides d'un sol


par des forces d 1 attraction intermoléculaires (forces de London- van der Waals
et forcés de liaison hydrogène). Les particules argileuses, chargées électri-
quement, produisent en outre un champ de forces électrostatiques dans lequel
les molécules polaires 'de l'eau sont attirées vers les particules. Un autre
champ de forces d 1 attraction de l'eau vers les particul~s argileuses résulte
de la présence, au voisinage de leur surface, d'une zone à forte concentration
ionique, appelée "double couche diffuse" qui agit comme une membrane semi-
perméable (voir § 2. 2. ) : les ions de cette zone tendent à migrer vers l'eau
interstitielle à concentration ionique plus faible, mais sont retenus par l' attrac-
tion électrostatique des particules, tandis que l'eau interstitielle tend à migrer
vers la double couche (réf. ~, J).

La résultante de toutes ces forces d'attraction constitue le champ


de forces d'adsorption dont l'intensité décroît avec la distance aux particules.

Ces forces d'adsorption sont d'autant plus importantes que la


surface spécifique des particules est grande et que l'épaisseur du film d'eau
qui les entoure est faible (c'est- à-dire que la teneur en eau du sol est faible).

Elles se traduisent par des pressions négatives ~Pa de l'eau


interstitielle qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de bars (= plusieurs
millions de pascal ou N / m 2 ) •

Remarque:

Il n'est général~ent pas possible de dissocier les effets des forces capillaires
et des forces d'adsorption. Cependant, dans les sols sableux_, à des teneurs en
eau supérieures à la teneur en eau résiduelle, les forces capillaires sont pré-
pondérantes et l'assimilation de l'espace interstitiel à un assemblage de tubes
capillaires est acceptable. Par contre dans les sols argileux, même à des
teneurs en eau élevées, les forces d'adsorption sont importantes. De plus,
la matrice de ces sols n'est pas rigide (le volume du sol varie avec sa teneur
en eau par gonflement ou retrait); pour ces sols, le modèle capillaire n'est plus
valable.
- 9 -

2. 2. Forces osmotiques

Lorsqu'une solution aqueuse est mise en contact avec de l'eau


pure ou une solution à concentration plus faible, par l'intermédiaire d'une
membrane semi-perméable, c'est-à-dire perméable à l'eau seulement,
l'eau traverse cette membrane vers la solution la plus concentrée, en
diluant celle -ci de manière à tendre vers l'égalité des concentrations de
part et d'autre de la membrane. Pour empêcher cette diffusion de se pro-
duire, il faut appliquer à l'eau ou à la solution la moins concentrée une
certaine pression négative par rapport à la pression atmosphérique, appelée
pression osmotique !:::. P 0 qui est proportionnelle à la différence des concen-
tra ti ons 1 t:. C 1 et à la tempéra ture absolue T du système (Loi de van 't Hoff)

7
R étant la constante des gaz parfaits valant 8, 31.10 erg/mole. Kou
8, 31 J/mole. K.

L'eau du sol contient des substances dissoutes et peut donc, en


présence d'une membrane semi-perméable, exhiber une pression osmotique.
On trouve, par exemple, pour une concentration 0, 001 molaire de NaCl, à
300 K (27° C), une pression osmotique t:.P 0 ~ 0, 05 bar, soit environ 50 cm
de colonne d'eau.

2. 3. Forces extérieures

2. 3. 1. Pesanteur

La force de pesanteur qui sollicite une masse rn d'eau est égale


à mg, g étant la constante de gravitation (981 cm/s 2 ). Dans un massif de
sol, elle se traduit par une pression de l'eau interstitielle croissante avec la
profondeur.

2. 3. 2. Forces résultant de la pression de la phase gazeuse

Une variation t:. PTT par rapport à la pression atmosphérique de la


pression de la phase gazeuse, se traduit par une augmentation identique de la
pression de l'eau.
- 10 -

2. 3. 3. Contraintes dues au poids du sol

Un volume élémentaire de sol, en un point d'un massif, est


soumis à une pression positive 6Pp, due au poids du sol sus-jacent et à la
surcharge superficielle éventuelle. Une fraction QI, comprise entre 0 et 1,
de cette contrainte dite pression de consolidation Ql6 Pp est reprise par
l'eau interstitielle dont la pression se trouve ainsi accrue de cette quantité;
la contrainte (1 - œ) 6~P s'exerce dans les zones de contact entre les parti-
cules solides (réf . ..!_, ~).

Le coefficient QI, appelé facteur de compressibilité, se déduit


de la courbe de retrait du sol, qui est celle de la diminution de volume d'une
certaine masse de sol en fonction de la diminution de sa teneur en eau. Le
coefficient œ dépend de la nature du sol, de sa compacité et de sa teneur en
eau.

Lor-squ' on n'a pas la possibilité de déterminer œ expérimen-


talement, on peut, en première approximation, l'évaluer à partir des relations
empiriques suivantes, en fonction de l'indice de plasticité du sol Ip (o/o) (réf. ~):

pour Ip < 5 QI = 0

pour Ip > 40 QI = 1 ( 10)

pour 5 Ip 40 QI = 0, 027 Ip - 0, 12

Ces relations ont été établies pour des sols de fondations


r·outiers dans des conditions normales de compacité et d'humidité.
- 11 -

3. - Le potentiel total de l'eau interstitielle

3. 1. Définition

Dans les sols, la vitesse de l'eau est généralement très faible


de sorte que l'on peut considérer comme négligeable la dissipation d'énergie
due aux forces de frottement. Dans ces conditions, les différents champs
de forces Fi, sollicitant une masse unitaire d'eau, sont conservatifs et déri-
vent de potentiels Pi tels que :

......
F· =
dPi
._....
____,...
grad pi (11)
1
dl

dl étant le déplacement élémentaire du point d'application de la force Fi


correspondant à une variation élémentaire du potentiel Pi. Le signe moins
indique que Fi a le sens de la décroissance du potentiel.

Les potentiels sont des grandeurs scalaires qui s'additionnent


algébriquement. La somme des potentiels Pi, constitue le potentiel total
de l'eau P :

p = 2: p. ( 12)
1

Le travail d'une force dérivant d'un potentiel étant indépendant


du chemin suivi par son point d'application, le potentiel total ainsi que ses
composantes ne sont définis que par rapport à un potentiel de référence.
On choisit généralement celui de l'eau pure, à la pres sion atmosphérique
et située à un niveau arbitraire donné. On peut donc définir le potentiel
total comme suit (réf. 1 0) :

C 1 est le travail qu 1 il faut fournir pour transporter, d 1 une man1ere


réversible et is othermiq ue, une masse unitaire d 1 eau pure depuis un ni veau
de référence donné où l'eau se trouve à la pression atmosphérique jusque dans
l'espace interstitiel du sol, au niveau considéré du massif.

3. 2. Principales composantes

3. 2. 1. Potentiel gravitationnel éJ1 g

C'est le potentiel dont dérive le champ de pesanteur g. D'où


- 12 -

(13)

z étant la distance verticale à la surface de référence, comptée positive-


ment vers le haut.

3. 2. 2. Potentiel matriciel !Pm

C'est le potentiel dont dérivent les forces capillaires et


d'adsorption que l'on considère généralement globalement. Nous avons vu
( § 2. 1. 1. et 2. 1. 2. ) que ces forces se traduisent par des pressions néga-
tives de l'eau interstitielle 6 Pc et 6Pa dont la somme est 6 Pm. Le
potentiel !Pm est le travail correspondant à cette pression négative 6 Pm,
rapportée à l'unité de masse de l'eau. D'où :

1 .....
dl=
6Pm
= -gsm (14)
Pw ............ Pw
dl
où sm est le quotient changé de signe de 6Pm par Yw = Pwg, Yw et Pw
étant le poids et la masse spécifiques de l'eau. La grandeur sm, qui a la
dimension d'une longueur, est appelée succion matricielle.

Le signe moins dans la relation ( 14) indique que le potentiel


diminue lorsque sm augmente.

3. 2. 3. Potentiel osmotique !Po

C'est le potentiel dont dérivent les forces osmotiques. Il


est égal au travail de la pression osmotique 6P 0 :

!P
o
= - fi. . . . . . f
F
o
dl= --1
Pw __...
dl
(15)

où s 0 est une grandeur ayant la dimension d'une longueur, appelée succion


osmotique. Le signe moins de la relation ( 15) indique que le potentiel osmo-
tique .. tout comme le potentiel matriciel, diminue lorsque s 0 augmente.
- 13 -

3. 2. 4. Potentiel pneumatique if? TT

C'est celui qui correspond à la pression de la phase gazeuse,


si celle-ci est différente de la pression atmosphérique. La différence
étant 6pTT, on a :

if? TT = -
f~ . . .
F TT dl = -
f 1
- pw ......
dl Pw
= gTT (16)

où TT est la hauteur de pression pneumatique.

3. 2. 5. Potentiel de consolidation if? p

Il est égal au travail correspondant à la pression de consoli-


dation œt:,pp

( 1 7)

où œp est la hauteur de pression de consolidation.

Remarque :

Dans les relations (14) à (1 7), P w est considéré comme constant (liquide
incompressible).

3. 3. Expressions du potentiel total

Compte tenu des relations ( 12) à ( 1 7), le potentiel total vaut

,.., ; '

iJ? = I: if? i = if? g + iJ? m + iJ? o + if? TT + if? p ~ 4t ..:_i /

ou iJ? =g (z - Sm - s 0 +TT +O'p) ( 19)

La dimension est L 2 T _z. L'unité du Système International est le Nm/kg


ou le J /kg (joule/kg-) : 1 Nm/kg = 1 J /kg = 104 erg/ g.
- 14 -

En divisant le potentiel \P par g., on obtient une grandeur


f = ~/ g ayant la dimension d'une longueur (L)., et appelée hauteur de
potentiel total. On a :

f = z - sm - s 0 + n + œp (20)

Les grandeurs z_, sm., s 0 _, n et œp représentent donc les hauteurs des


potentiels partiels. L'unité habituelle de hauteur de potentiel est le cm.

Si on multiplie \P par Ow_, on trouve une grandeur .6P = 4! Pw


ayant la dimension d'une pression (ML -l T- 2 ). Dans ce cas_, on a :

(21)

L'unité du Système International est le N/ m 2 ou pascal Pa


5
1 Pa = 10- b (bars) = 1_, 0197. 10- 2 gf/ cm2 = 0., 9869. 10- 5 atm (atmosphère
normale)
= 1., 0197. 10- 2 cm de colonne d'eau.

3. 4. Succion totale

C 1 est la somme s = Sm + s0 _, à laquelle correspond le potentiel


de succion totale \P s :

(22)

La succion totale correspond donc au travail total d~s forces


de capillarité_, d'adsorption et d'osmose. Elle peut se définir comme le
quotient_, par le poids volumique de l'eau Yw_, de la pression négative (par
rapport à la pression atmosphérique) à laquelle il faut soumettre de l'eau
pure pour la maintenir iml)J_obile lorsqu 1 elle est mise en contact par l'inter-
médiaire d'une membrane semi-perméable avec un échantillon de sol libéré
de toute contrainte extérieure et dans lequel la phase gazeuse est à la pression
atmosphérique.

En utilisant de l'eau de composition identique à celle du sol_, on


définit la succion matricielle Sm résultant des forces capillaires et d' adsorp-
tion seules.
- 15 -

La succion varie en sens inverse avec le degré de saturation


S de l'échantillon de sol; elle tend vers zéro lorsque S tend vers 1 et vers
des valeurs extrêmement élevées lorsque S tend vers 0.

La représentation graphique de cette fonction se détermine


expérimentalement et s 1 appelle courbe de succion ou courbe de rétention.
C'est une caractéristique d'un sol de nature et de compacité données. Il
faut signaler cependant que pour les sols argileux gonfiants, la compacité
n'est pas constante : sous des succions croissantes, la diminution de teneur
en eau corresp0 1d à la diminution de volume de l'échantillon qui reste saturé
1

jusqu'à une certaine valeur de la succion.

Comme la succion peut prendre des valeurs très élevées, on


utilise souvent le logarithme décirnal de s exprimé en cm, appelé pF. La
courbe de succion s'appelle alors courbe de pF.

Dans notre pays, les sols de fondation de chaussées sont le


plus souvent des sols sableux et limoneux dans laquelle les succions ne dé-
passent généralement pas 1000 cm (pF = 3}. Dans ces conditions, ce sont
les forces capillaires qui sont prépondérantes et l'on peut assimiler l'espace
interstitiel de ces sols à un assemblage de tubes capillaires interconnectés
de différents diamètres.

A une succion donnée, si, l'eau est retenue dans les pores de
diamètre inférieur ou égal à la valeur di donnée par la loi de Jurin :

4 cr cos œ
d·1 = (2 3)
si Yw

dans laquelle les grandeurs ont été définies précédemment (voir § 2. 1. 1. ).

Mais à une même succion, la quantité d'eau retenue est plus


grande lorsque le sol a subi un processus de drainage que lorsqu'il s'est
humidifié pour atteindre cette succion. Ce phénomène d'hystérèse s'explique
par les faits suivants (réf. ±,
~) :
11
1) l'effet de goulot ( "inkbottle effect
) : lors de l'humidification, un certain

nombre de pores, ne communiquant qu 1 avec des pores plus gros, ne


peuvent se remplir qu'à une succion plus faible que celle qui correspond
à leur diamètre,

2) valeur différente de l'angle de contact & lorsque le ménisque avance


(humidification) et lorsqu'il se retire (drainage) (voir § 2. 1. 1. ).
- 16 -

La relation entre la succion et la teneur en eau (ou le


degré de saturation) n'est donc pas univoque et la courbe de succion pré-
sente deux branches : branche d'humidification et branche de drainage.
Ces branches sont dites principales} si les processus de drainage et
d'humidification sont completsJ c'est-à-direJ s'ils couvrent les domaines
de S = 1 à S = 0 et de S = 0 à S = 1. Dans le cas contraire on obtient des
branches dites branches secondaires} différentes des branches principa-
les (figure ~).

Remarque:

On pourrait objecter que les succions extrêmement élevées qu'on peut


rencontrer dans un sol à faible teneur en eau (plusieurs milliers d 1 atm. )
sont incompatibles avec la résistance à la traction de l'eau évaluée à
environ 200 atm. Cette incompatibilité n'est cependant qu'apparente car
des succions élevées se traduisent en fait par une compression de l'eau
interstitielle dans le champ d'attraction des particules solides. On émet
même l'hypothèse que l'eau adsorbée assumeJ à proximité des particules
(à l'échelle moléculaireL une densité plus élevée.

3. 5. Pression interstitielle

3. 5. 1. Définition

La somme des potentiels de succion totaleJ de consoli-


dation et du potentiel pneumatique constitue ce que l'on appelle le potentiel
de pres sion interstitielle 4>u. On a :

g? U = g? S + g? p + g? TI =g (- S + œp + TT) gU (24)

avec u = - s + œp + TT

u est appelée hauteur de pression interstitielle à laquelle correspond la


pression interstitielle 6Pu = u P w g = u Yw·

Par rapport à la pression atmosphérique} cette pression


peut être positiveJ nulle ou négative.

Par analogie avec la définition de la succionJ on peut la


définir comme étant la pressionJ à laquelle il faut soumettre de l'eau
pure pour qu'elle reste immobile lorsqu'elle est mise en contact par
l'intermédiaire d'une membrane semi-perméableJ avec l'eau du sol en
un point d'un massif.
- 17 -
7~------~--------~--------~------~~------~--~--~

pF

prin ipale de drainage

secondaires

Branche principale
d' h midification

00 10 20 30 40 50 W' .,. 60
a. Sable
b. Limon d'Hekelgem
c. Argile de Boom

Exemples de courbes de succion

Hy.9.135
- 18 -

Si la pression de la phase gazeuse est égale à la pression


atmosphérique, c 1 est-à-dire si TT= 0, la relation (24} se réduit à :

u = ap - s (25)

Lorsque u est négatif, la quantité positive ( .. u) est appelée


hauteur de tension interstitielle d'où le nom de tensiomètre donné à l' instru-
ment avec lequel on la mesure et qui sera étudié en détail dans la deuxième
partie.

Remarques

1} dans la littérature, les grandeurs "succion" et "hauteur de tension inter-


stitielle" sont souvent utilisées indifféremment. Nous préférons réserver
le nom de succion à la hauteur de pression négative de l'eau interstitielle
mesurée sur un échantillon de sol libéré de toute contrainte extérieure et
le nom de hauteur de tension interstitielle à la hauteur de pression négative
mesurée, in situ, dans un massif de sol ou, en laboratoire, sur u:q, échan-
tillon soumis à une contrainte extérieure

2} les grandeurs u et (- u) qui ont la dimension d'une longueur sont souvent


appelées plus simplement pression et tension interstitiellES en raison du
fait qu'en cm de colonne d 1 eau, pres sion et tension interstitiellEs sont
exprimées par les mêmes nombres que les hauteurs correspondantes en cm.

3. 5. 2. Importance de la pression interstitielle en mécanique des sols

Cette importance apparaît sous deux aspects

a) la pression interstitielle 6Pu = u Yw, ou une fraction de celle-ci, s'ajoute


algébriquement à la contrainte réelle Œ qui agit sur une facette quelconque
en un point donné d'un massif de sol. La résultante est la contrainte effec-
tive entre les grains Œ 1 dont dépend la valeur de la contrainte tangentielle
qui engendre la rupture dans le sol.
La relation entre Œ et <J 1 est celle de Terzaghi (réf. _!_!_) pour les sols
saturés :

(2 6)

avec uw = 6Pu = uYw


- 19 -

et celle de Bishop (réf. _g) pour les sols non saturés

ar = a - u
a
+x (u
a
- u
w
) (27)

avec ua = ~Pn = TT Yw et uw = ~pu = u Yw

· et dans laquelle x est un coefficient déterminé expérimentalement qui


dépend notamment du degré de saturation S.
Tout comme pour œ, on peut évaluer x en première approximation au
moyen de relations empiriques telles que (réf. ll_)

x = s ou x = 0, 2 2 + 0, 7 8 s (28)

b) la hauteur de pression interstitielle, en tant que composante de la


hauteur de potentiel total de l'eau, conditionne l'équilibre et le.s mouve-
ments de l'eau dans les sols comme il sera démontré ci-après.

3. 5. 3. Equilibre hydrique

Les relations (11) et (12) (§ 3. 1) permettent d'écrire

_.._. .
~ = L (-
1 .......
Fi d 1 + Constante) (2 9)

ou ~ = -
J L: Fi d 1 +Constante (29 bis)

Pour qu'il y ait équilibre, il faut que la résultante des forces


Fi soit nulle, d'où :

~ = -/0 d 1 = 0 + Constante (30)

Le potentiel total à l'équilibre est donc en tout point une


constante. Si dans le massif en équilibre, on prend comme niveau de réfé-
rence, le lieu des points où la pression interstitielle u Yw est égale à zéro
(par rapport à la pression atmosphérique), c'est-à-dire où u = 0, on a,
pour z = 0 :

~ =g (u + z) =0 ( 31)

ou f=u-rz = 0 (31 bis)


- 20 -

Par conséquent_, à l'équilibre_, le potentiel total est nul en tout point.


Le long de toute verticale dans le massif_, on a un profil d 1 équilibre
u = - z qui_, dans un système d'axe Ou - Oz_, est la bissectrice des
axes de coordonnées dans les 2ième et 4ième quadrants (voir figure au
tableau I). La cote z = 0 définit la surface libre de la nappe phréatique.
Au-dessus de celle-ci_, u est négatif ce qui signifie_, compte tenu de la
relation (24) que s > ap + n. Remarquons que pour s suffisamment
grand_, la phase gazeuse devient continue et est donc en relation avec
l'atmosphère d'où TI = O. Pour s plus faible_, il peut exister des bulles
d'air occlus à une pression plus grande que la pression atmo~;phérique
d'où TI > 0_, mais on démontre (réf. 14) que_, dans ces conditi::>ns_, ces
bulles d'air ont tendance à se dissoudre dans l'eau.

En dessous de la surface libre de la nappe_, u est positif


et s 1 appelle alors hauteur piézométrique_, désignée parfois par hp; on
peut lui faire correspondre un potentiel piézométrique ~ h = g h (réf. 15).
p p -
3. 5. 4. Mouvement de l'eau

Dans un massif qui n'est pas en équilibre hydrique il existe


des points où f f 0 c'est-à-dire où u f - z. Les lieux des points où f a une
même valeur_, définissent des surfaces dites surfaces équipotentielles.
L'eau se meut des points situés sur des surfaces équipotentielles corres-
pondant à une hauteur de potentiel f élevée vers ceux situés sur des sur-
faces équipotentielles correspondant à f plus faible en suivant une trajec-
toire orthogonale à toutes les surfaces équipotentielles rencontrées. Le
mouvement de l'eau peut généralement être considéré comme laminaire
et se produit à une vitesse apparente ou vitesse de filtration v (égale à la
vitesse réelle multipliée par la porosité n) donnée par le loi généralisée
de Darcy:

~ ~
v = -k (8) 1 (32)

où fest le gradient de hauteur de potentiel df/ dl suivant la direction


du mouvement et k (6) un paramètre ayant la dimension d'une vitesse
1
(LT- )_, appelé conductivité hydraulique. On l'exprime habituellement en
cm/ s.
Le signe moins de la relation (32} indique que le vecteur v a une direction
opposée à celle du gradient.

Dans un sol de porosité et de structure (géométrie et surface


des pores) données_, k ( e) varie avec la teneur en eau : quasi nul_, lorsque
la teneur en eau est voisiœde la teneur en eau résiduelle_, k ( e) augmente
lorsque e augmente et atteint une valeur maximum constante lorsque le
sol est saturé.
- 21 -

La conductivité hydraulique dépend aussi des caractéristi-


ques de l'eau : poids spécifique Yw et viscosité 11 (l'effet de la tempé-
rature sur la viscosité est important : environ - 3 o/o par + 1 o C, aux
températures ordinaires). Dans le cas du sol non saturé, la tension
superficielle intervient également.

Le produit de k par 11/ Yw définit la perméabilité intrin-


sèque K du sol saturé. C'est une propriété du milieu poreux saturé par
un fluide donné; elle a la dimension d'une surface (unité usuelle : cm2 ).
Ce coefficient est utilisé pour comparer les perméabilités d'un milieu
poreux saturé l ,ar des fluides différents.

On appelle parfois le rapport Yw/11 "fluidité" (réf. 4);


la conductivité hydraulique, à la saturation, est alors le produit de-la
perméabilité intrinsèque par cette fluidité.

Dans tout ce qui précède, la structure du sol a été supposée


isotrope, c 1 est-à-dire dépourvue de chemins préférentiels ou de directions
privilégiées de l'écoulement. Lorsque cette structure est anisotrope, k
varie évidemment suivant la direction du vecteur '7!"".

Les notions fondamentales rappelées dans cette première


partie sont résumées dans le tableau I ci-après.
- 22 -

TABLEAU I

Résumé des notions fondamentales

1. - Phases constitutives du sol

1. 1. Concentrations relatives (adimensionnelles)

Teneur en eau volumique V , V et Vs= volumes de l'eau, de l'air


w a et des graws
· so 1·d
1 es come-
nus dans un échantillon de
Teneur en air volumique sol de volume total V t

Compacité 1

Porosité

Vw 9
1. 2. Degré de saturation S = n (adimensionnel)
vw + va
ww
1. 3. Teneur en eau pondérale w = - - (adimensionnel) W et W =poids des grains solides et poids
Ws s w de l'eau

1. 4. Poids spécifiques (on volumiques) (ML -2 T -2)

ws
des grains Ys
vs
w
s
du sol sec yd = = (1-n) y c y
vt s

du sol humide Y =y (1+w)


d

2. - Potentiels de l'eau interstitielle (L2T-2)

2. 1. Potentiel gravitationnel ~ = gz
g

z = distance verticale à la surface de référence (L)

pressioncorrespondante b.pg = Pwgz (ML- 1 T- 2 )

2. 2. Potentiel matriciel ~ rn = - g sm

s succion matricielle (L)


rn
pression correspondante 1:::. Pm = - p g s (ML - 1 T -2)
w rn
- 23 -

2. 3. Potentiel osmotique ~0 = - g s0

s0 = succion osmotique (L)

pression osmotique b.po

2. 4. Potentiel de succion totale ~ s = i.P rn + i.P 0 = -g s

s = sm + s0 = succion totale (L)

pression correspondante b. Ps = - p w g s (ML -l T -2)

2. 5. Potentiel pneumatique <.PTT = gTT

11 =hauteur de pression pneumatique (L)

pression pneumatique b. PTT = PwgTT (ML-lT-2)

2. 6. Potentiel de consolidation i.P


p = get p

ctp hauteur de pression de consolidation (L)


(ct= facteur de compressibilité)

pression de consolidation

2. 7. Potentiel de pression interstitielle i.P u = i.P s + <.PTT + <.Pp gu =g ( ct p + TT - s)

u = hauteur de pression interstitielle (L)


(- u) hauteur de tension interstitielle si u <o; u =hp hauteur piézométrique si u >o
pression interstitielle b.P = p gu= P g (Ct' p +TT- s) (ML- 1 T-2)
u w w
2. 8. Potentiel total i.P = L: ti = g (z + œp +TT - s) = g (z + u) = g f

f = hauteur de potentiel total

pression correspondante 6 P = P g f = P g (z + u) = Pw g (z + Ct'p +TT - s)


w w

3. - Equilibre hydrique dans un massif de sol

zone non saturée u<o

niveau ph réa tique u =o

zone saturée u = h p>o

4. - Mouvement de l'eau

di.P
Loi généralisée de Darcy : v = - k ( 6 ) dl
k (9) =conductivité hydraulique
K = ~~ =perméabilité intrinsèque du sol saturé ('Tl =viscosité de l'eau).
- 25 -

DEUXIEME PARTIE MESURE DE LA TENSION INTERSTITIELLE

Elle se mesure directement au moyen d'un tensiomètre ou


d'un psychromètre et indirectement au moyen d'une cellule de résistivité.
Cette dernière est constituée par un bloc poreux (du gypse par exemple)
dans lequel sont noyées des électrodes. Placé dans le sol au point de
mesure, le bloc absorbe de l'eau interstitielle jusqu 1 à ce que les tensions
interstitielles dans le sol et dans le bloc s'équilibrent. On mesure alors
la résistivité électrique du bloc, qui est fonction de sa teneur en eau et
donc aussi de la tension interstitielle de l'eau qu'il contient. Les perfor-
mances des cellules de résistivité sont très insuffisantes (réf. 16). Un
appareil, dans lequel une cellule de résistivité est utilisée comme élément
de référence et non de mesure, a été mis au point en Espagne (réf. l2_).

Le psychromètre à effet Peltier, étudié par J. -C. V er brugge


(réf. 18), apparaît comme un excellent instrument de mesure de laboratoire
(mesure de la succion totale). Cet instrument mesure le degré hygrométrique
de l'air du sol, qui est fonction de sa succion. Son utilisation reste encore
actuellement limitée aux succions supérieures à 300 cm. Par ailleurs, il
exige une régulation très sévère de la température, difficilement réalisable
sur le terrain.

Pour les hauteurs de tensions inférieures à 1000 cm que l'on


rencontre le plus souvent dans les sols routiers sous notre climat tempéré
humide, le tensiomètre est encore actuellement l'instrument le plus précis
et le plus fidèle et qui, de plus, a fait ses preuves sur le terrain, principa-
lement en agronomie.

1. - Principe du tensiomètre

Il consiste à mesurer la pression de l'eau contenue dans une


cellule à paroi poreuse perméable, placée dans le sol au point de mesure,
lorsque cette eau est en équilibre avec l'eau du sol. Cet équilibre s'établit
par passage d'un certain volume d'eau à travers la paroi, dans un sens ou
dans l'autre.

Dans le tensiomètre ordinaire, la paroi poreuse est perméable


à l'eau et aux substances dissoutes dans cette eau. La mesure n'est donc pas
conforme à la définition de la tension interstitielle (voir Première partie
§ 3. 5. 1.) : la composante osmotique de la succion n'est pas mesurée. Cette
composante est cependant le plus souvent négligeable dans les sols ordinaires
(non salins). Elle n 1 aurait d 1 ailleurs une certaine importance que si la con-
centration de l'eau en substances dissoutes était hétérogène dans le massif de
sol.
- 26 -

Par contre, avec le tensiomètre osmotique à membrane


semi-perméable (qui ne semble pas avoir dépassé le stade expérimental
réf. ~) ainsi qu'avec le psychromètre, on mesure la succion totale.

Le tensiomètre ordinaire se compose en principe des


éléments suivants (figure i) :

a) une cellule à paroi poreuse perméable contenant de l'eau désaérée et


déminéralisée

b) un élément de mesure proprement dit qui peut être soit un manomètre,


différentiel ou non, à eau ou à liquide non miscible à l'eau (du mercure
en général), soit un manomètre du type Bourdon, soit encore un trans-
ducteur électrique qui transforme la tension d'eau mesurée en une gran-
deur électrique

c) des canalisations remplies d'eau désaérée et déminéralisée, formant


avec les deux autres parties un circuit fermé pouvant être purgé
(évacuation d 1 air).

La cellule est enterrée dans le sol ainsi qu'une partie des


canalisations. L'élément de mesure est situé hors du sol où il doit être
garanti contre les dégradations d 1 origine climatique (gel) et autres.

Il est possible de relier plusieurs cellules poreuses à un


transducteur unique, par l'intermédiaire d'un commutateur hydraulique
mettant successivement chaque cellule en circuit de mesure. La commu-
tation peut être automatisée et programmée (réf. 20).

Le transducteur peut aussi être accolé à une cellule pour


former un ensemble, généralement miniaturisé, placé dans le sol, au point
de mesure (réf. ~).

L'utilisation d'un transducteur permet l'enregistrement


continu des tensions.

L'enregistrement est également possible dans le cas de


rnanomètres à mercure, grâce à l'emploi d'un fil de platine placé dans la
colonne de mercure, dont la résistance électrique de la partie non immer-
gée varie avec la tension interstitielle mesurée (réf. ,22).
- 27 -

manomètre ( ou transducteur
de pression )

chambre de purge

z
canalisation

cellule poreuse

Schéma du tensiomètre

Hy. 8. SSL. 11 FIG. 4


- 28 -

2. - Caractéristiques du tensiomètre

2. 1. Conductance de la cellule poreuse

On appelle conductance ou perméance de la cellule poreuse


la grandeur K' définie par la relation :

A
K' = k-
e
( 3 3)

dans laquelle A est la surface de la celluleJ intéressée par les transferts


d 1 eauJ e l'épaisseur de sa paroi et k la conductivité hydraulique à la
saturation du matériau dont elle est constituée (dimension : L 2 T _l J unité
usuelle : cm 2 / s).

Une m~thode simple de mesure de K' est schématisée à la


figure ~. On a

K'
v
=....,..-,---- (cm 2 /s) (34)
6t. h

V = volume d 1 eau ( cm 3 ) recueillie dans le vase taré pendant le temps


6t (sL
h = hauteur de pression moyenne de l'eau dans la cellule (cm).

En effetJ la vitesse moyenne d'écoulement à travers la paroi de la cellule


s t v = V/ A 6 t = k h/ e d 1 où K 1 = V/ h 6 t

2. 2. Sensibilité de l'élément de mesure

Pour mesurer une variation de tension interstitielle


LIU YwJ l'élément de mesure doit absorber ou céder un certain volume d'eau
V. On appelle sensibilité de l'élément de mesureJ le rapport S'= 6 u/V (L-2 ).
Elle s 1 exprime habituellement en cm - 2 •

Dans le cas d'un manomètre à une branche dont l'aire de la


section est aJ on démontre que

1
yl
S' a
(- 1) ( 35)
yw

et Yw étant les poids spécifiques du liquide et de l'eau.


- 29 -

flacon de Mariotte

hauteur de pression

cellule poreus

Mesure de la conductance d'une cellule poreuse

Hy. 8. 5551 1
- 30 -

Pour un manomètre en U, à branches de même section,


on a

yl
S' = l_ ( 2 - - 1) (35 bis)
a Yw

(on suppose négligeable la déformabilité du circuit de raccordement).


Pour un liquide manométrique donné, la sensibilité est donc inversément
proportionnelle à l'aire de la section du tube manométrique. On voit aussi
qu'à section égale, la sensibilité s'accroît avec la densité du liquide mano-
métrique.

Exemple : manomètre à une branche de diamètre = 0, 1 cm avec du mercure


(Yngr-::.13,55gf/cm 3 etYw~ 1gf/cm3 à20°C)

S'=
12 55
'
0,00785
~ 1600 cm- 2

Dans le cas des transducteurs, le volume d'eau écoulé résulte


de la déformation, très faible en général, de la membrane déformable de l' appa-
reil. La sensibilité de ces appareils est donc très élevée.

2. 3. Pression d'entrée d'air

Supposons que la paroi poreuse de la cellule soit constituée


par un assemblage de petits canaux réguliers de même diamètre d (cm). Si
~e capteur se trouve dans l'air, à la pression atmosphérique et contient de
11 eau sous une pression u Yw, il y aura, du côté extérieur de la paroi, forma-
tion dans chacun des canaux d'un ménisque de diamètre d' (cm) supérieur à
d (figure _§) donné par la loi de Jurin :


d' = ( 3 6)
u Yw

a et Yw ayant été définis précédemment.

Si u augmente et atteint une valeur u = ue pour laquelle le


diamètre des ménisques est égal à celui des canaux (d = d'), ceux-ci se vident
et 11 air entre dans le capteur. La grandeur ue Yw est appelée pression d 1 entrée
d'air. Cette pression dépend de l'homogénéité de la matière poreuse. Elle peut
être parfois très inférieure à la valeur correspondant au diamètre nominal des
pores indiqué par le fabricant. Ceci résulte de l'existence de pores de diamètre
plus grand que le diamètre nominal, ou de fissures, offrant des passages préfé-
rentiels.
- 31 -

Hy. 9.136/1

Ménisques dans les pores de la cellule

Fig. 6

La pression d 1 entrée d 1 air peut se mesurer de la manière


suivante : la cellule poreuse étant placée dans l'air à la pression atmosphé-
rique~ à une distance z du niveau libre du mercure dans le manomètre
(voir figure 4) ~ on mesure la hauteur maximum h atteinte par le mercure
dans le manomètre. On a :

- ('YHg - 'Yw) h + z "~w ( 37)

ou u - (Y Hg - 1) h + z (37 bis)
e ~
YHg étant le poids spécifique du mercure.

Cette opération permet en même temps de réaliser un test


d'étanchéité de l'ensemble de l'appareil : la hauteur h doit se maintenir
pendant un certain temps tandis qu'une grande partie de l'eau contenue dans
la cellule s 1 évapore par sa surface (le niveau d 1 eau dans la chambre de purge
s 1 a bais se). S'il n'en est pas ainsi_, cela indique un manque d 1 étanchéité du
système ou une fissure dans la cellule poreuse.
- 32 -

2. 4. Temps de réponse

C 1 est la principale caractéristique des tensiomètres qui


sont appelés à pouvoir suivreJ sans décalage excessif dans .Le tempsJ les
variations de tension interstitielle du sol. En effetJ en raison des trans-
ferts d'eau au voisinage de la cellule poreuse et à travers celle-ciJ la
mesure de la tension n'est pas instantanée. Le délai de stabilisation de
la mesure est caractérisé par ce que 11 on appelle le temps de réponse ou
temps de réaction.

Une distinction doit être faite entre le temps de réponse


propre du tensiomètre que l'on détermine en milieu aqueux et le temps
de réponse global de l'ensemble tensiomètre-sol.

2. 4. 1. Temps de réponse propre

Si au temps t = OJ la hauteur de pression de l'eau dans


laquelle plonge la cellule poreuse (figure 7L subit une variation instanta-
née 6u 0 J on démontre (réf. ~) que la varlation de hauteur de pression
6u indiquée par le tensiomètreJ est une fonction exponentielle du temps t:
t
6u = 6u (1 - e - To ) (_38)
0

La grandeur T0 = K;S, J est par définition le temps de réponse propre de


l' appareilJ K' et S' étant respectivement la conductance de la cellule et
la sensibilité de l'élément de mesureJ définies aux paragraphes 2. 1 et
2. 2J e étant la base des logarithmes népériens. Lorsque K' et S' sont
exprimés respectivement en cm 2 / s et en cm - 2 'T 0 est donné en secondes.
J

La relation (38) montre que :

pour t Ta 6u OJ 63 6uo
t = 3 To 6u OJ95 6u 0
t = 5 'f
0
6u = OJ993 6u
0

Le temps de réponse est donc le temps au bout duquel


le tensiomètre indique une variation de pression égale à 63 % de la va-
riation instantanée à mesurer.

Le temps de réponse propre se détermine dès lors


comme suit : On applique brusquement une variation de hauteur de
pression 6u 0 et on note en fonction du tempsJ la réponse de l'élément
de mesure. Sur la courbe obtenue on relève le temps correspondant à
95 o/o de 6u 0 ; ce temps vaut 3 T 0 • On peut recommencer l'essai avec
différentes valeurs de 6 u 0 •
- 33 -

tensiomètre (ou transducteur de pression)

manomètre O. mercure
~

voies

vers pompe
à vide

vase A trappe a
eau

Montage expérimental pour La détermination

Hy.8.556/1
du temps de réponse propre au tensiomètre
- 34 -

Les temps de réponse propre de quelques types de cellu-


les poreuses associées à un manomètre à mercure (S' ~ 815 cm - 2 ) sont
indiqués au tableau II, avec les principales caractéristiques de ces cellu-
les. On voit que les temps de réponse mesurés sont toujours plus longs
que les temps calculés par 'f 0 = 1/K' S'. Ce fait peut proveni 1:- des cau-
ses suivantes : déformation des canalisations réduisant la sensibilité S',
présente dans le circuit, ou dans les pores de la cellule d'air piégé qui
par sa compression joue un rôle analogue à la déformation du circuit.

Associées à un transducteur de pression, ces cellules


ont un temps de réponse de l'ordre d'une fraction de seconde.

2. 4. 2. Temps de réponse global

Lorsque la cellule poreuse est placée dans le sol, la


vitesse de transfert de l'eau de la cellule vers le sol ou inversé ment,
dépend non seulement des caractéristiques du tensiomètre mais aussi de
celles du sol : perméabilité et pente de la courbe de succion pour les
sols non compressibles, perméabilité et module de compressibilité pour
les sols compressibles.

Il en résulte que le délai de stabilisation de la mesure


est généralement plus grand que dans le cas de la cellule plongée dans
l'eau.

Le temps de réponse du système tensiomètre-sol est


appelé temps de réponse global 'T •

On démontre, par analogie au problème de la diffusion


de la chaleur, résolue parJeager(réf. 24), que :

(38 bis)

où F (x, n, t 0 ) est une fonction de 3 facteurs sans dimension x, n et t 0


dépendant des caractéristiques du tensiom~tre, de celles du sol et du
temps. Le temps de réponse global est celui pour lequel la fonction
F (x, n, t 0 ) = 1 - 0, 63. Des abaques (réf. ~) permettent d'évaluer 'f en
fonction des caractéristiques du tensiomètre et de celles du sol. On
distingue trois cas suivant la valeur du rapport de la perméabilité du sol
à celle de la cellule poreuse :
TABLEAU II

Caractéristiques de quelques cellules poreuses associées à un


manomètre de sensibilité S' = 815 cm - 2

'fo 'f 0 = 1
u K' k
e K'S'
Type de cellule mesuré
(cm) (cm 2 /s) (cm/ s) (s)
(s)

Soil Moisture Equipment I


5
Miniature 800 310 1, 5. 10- 6. 10- 6 82
11
(C/J = 1/4", L = 1 ) w
C,Jl

5 7
Soil lVIoisture Equipment II 820 16 8 1. 10-
J 6_,8. 10- 15
(C/J = 7/8":; L = 2"1/8)

Chamberland
4
Type no 5 Ter L 5) 795 8 1_, 9. 10- 4. 10- 6 6_,5
( C/J = 1_, 0 cm, L = 3 _, 5 cm)

Celleton grade VI 9_,8.10-


4 -6
11 890 4 5_,6.10 1,25
(C/J = 1"1/4, L = 3 )
- 36 -

- Sol de faible perméabilité par rapport à celle de la cellule : le temps


de réponse global, nettement plus grand que le temps de réaction
propre du tensiomètre, ne dépend que du sol.

Sol de grande perméabilité par rapport à celle de la celh1le T est


voisin de T 0 •

Cas intermédiaire : T est supérieur à T0 , mais il dépend encore des


caractéristiques du tensiomètre.

Les chiffres suivants (réf. 25) relatifs à une bougie


Chamberland type 5 Ter LS, illustrent la forte variation de T en
fonction de l'environnement de la cellule :

Sable Argile saturée


Milieu Eau
e = 0,44 e = 0, 07 peu compacte compacte

T (s) T=T =5 5 260 150 1300


0

Avec une cellule Soil Moisture I, assoc1ee à un mano-


mètre à mercure (diamètre du tube manométrique 0, 14 cm), nous avons
mesuré dans le limon de Sterrebeek (Ip = 7, 5) à 12 % de teneur en eau,
un temps de réponse global T de l'ordre de 3 min. alors que rr 0 = 16 s.

Dans les cas où le temps de réponse dépend principale-


ment des caractéristiques du tensiomètre, l'obtention d'un temps de
réponse court résulte de l'association d'une cellule poreuse de conduc-
tance élevée et d'un élément de mesure de grande sensibilité. La
relation (33) montre qu'une conductance élevée s'obtient avec une cellule
de perméabilité élevée et pour laquelle le rapport A est grand.
e
La première condition revient à choisir une matière
poreuse à gros pores mais dans ce cas la pression d'entrée d'air et,
par suite, la tension maximum mesurable sont faibles. La deuxième
condition est le mieux réalisée avec une cellule de forme cylindrique
ou conique allongée.
- 37 -

Une sensibilité élevée s'obtient en utilisant des tubes


manométriques de faible section et un liquide dense (voir relation
(35 bis)L mais cet accroissement de sensibilité s'obtient au dépend de
la précision des mesures (lecture au mm de mercure près). On atteint
une très grande sensibilité par l'utilisation de transducteurs de pression.

Un type de tensiomètre à auto-ajustement de zéro (self-


adjusting null-point tensiometer) a été développé_, dans·lequel on impose
une pression externe mesurable à l'eau de la cellule de telle manière que
la variation du volume d 1 eau soit nulle : la pression externe appliquée
est alors égale à la pression interstitielle (réf. 26). Il ne semble cepen-
dant pas que ce typè de tensiomètre ait dépassé re
stade expérimental.

Le choix d'un tensiomètre résultera donc d'un compro-


mis entre la porosité_, la forme et les dimensions de la cellule et le type
d'élément de mesureJ compte tenu de la tension maximum à mesurer et
de la vitesse des phénomènes à observer.

3. - Etalonnage du tensiomètre

3. 1. Système cellule-manomètre

Considérons le cas du manomètre à mercure (figure ~).

La hauteur de la colonne de mercure n'est pas une mesu-


re directe de la tension interstitielle; elle est la résultante de cette ten-
sion_, de la pression due au poids de la colonne d'eau de hauteur z et
de la pression due à la tension interfaciale du mercure en présence d'eau.

Soient ho la hauteur de la colonne de mercure pour u = 0 (cellule en milieu


aqueux à la pression atmosphérique) et h la hauteur correspondant à la
hauteur de tension u mesurée_, la distance z entre la cellule et le niveau
libre du mercure dans le manomètre étant la même dans les deux cas.

On a

- u = - 1) h
0
- (z +x) =0 ( 3 9)

YHg
et - u = - 1) h - z ( 40)
Yw
- 38 -

échelle graduée

z +x z' z

Etalonnage du tensiomètre

Hy.8.557/1 à manomètre à mercure FIG. 8


- 39 -

y
d'où u = ( Hg - 1) (h - h) - x ( 41)
yw o

x étant la variation du niveau libre du mercure. Compte tenu du rapport


élevé des sections du réservoir et du tube manométrique} x est négli-
geable.

Si l'on amène le zéro de l'échelle manométrique au ni-


y
veau h 0 J la lecture multipliée par le facteur ( Hg - 1) donnera directe-
Yw
ment la hauteur de tension interstitielle} en cm. Ce facteur vaut
12J 546 à 20° C. On peut aussi graduer l'échelle en u de manière à éviter
cette multiplication. Chaque fois que la position de la cellule par rapport
au manomètre est modifiée, le zéro doit être réajusté. On peut éviter
cette opération en étalonnant le tensiomètre de la manière suivante : pour
une position arbitraire du zéro de l' échelleJ on relève les lectures 10
correspondant à différentes cotes de la cellule par rapport à un niveau
fixe du manomètreJ par exemple z' par rapport au fond du réservoir à
mercure. On obtient des points qui s'alignent seivant une droite d'étalon-
nage. On peut aussi tracer une droite d'étalonnage théorique dont l' équa-
tion est :

1 YHg
(z' + Yw b - a+ hHg) ( 42)

- 1

où a est la lecture correspondant au fond du réservoir (cm),


b est la lecture correspondant au niveau libre du mercure supposé
constant (cm) J
est l'abaissement du mercure dans le tube manométrique de
diamètre dJ dû à la tension interfaciale mercure-eau o Hg/H 0
2
(cm), à calculer par :

( 43)
- 40 -

Par exempleJ avec â = 139°J Yw = 981 dyn/ cm 3 et oHg/H:aO = 374 dyn/ cmJ
pour un tube manométrique de diamètre de = OJ 12 cmJ on trouve
hHg = - 9 J 6 cm.

Connaissant la valeur de z' dans la position qu'occupera


la cellule dans le massifJ on déduit 10 de la droite d'étalonnage ou de
l'équation (42) si l'étalonnage n'a pu être réalisé.

La droite expérimentale d'étalonnage et la droite théori-


que donnée par la relation (42) ne coïncident pas toujours. Ceci peut
résulter d'impuretés présentes à la paroi du tube manométrique} influen-
çant la tension interfaciale mercure-eau et l'angle de contactJ et de
variations de température modifiant la densité du mercure et celle de
l'eau.

3. 2. Système cellule-transducteur de pression

Etalonnage du transducteur

L'opération consiste à mesurer la variation du signal


électrique résultant d'une variation de la pression appliquée à l'eau dans
laquelle plonge la cellule. Cette variation peut être réalisée simplement
en faisant varier la différence de niveau entre la cellule et le transducteur.

Avec un dispositif comprenant un commutateur} on peut


réserver l'un des canaux à cet étalonnage et procéder à celui-ci de temps
à autre. Si l'on peut disposer de deux canauxJ on les connectera à des
réservoirs d'eau à la pression atmosphérique} situés à des niveaux diffé-
rents. On disposera ainsi d'un moyen de contrôle permanent de l'étalonna-
ge.

4. - Description des éléments constitutifs du tensiomètre

4. 1. Cellule poreuse

Elle se présente généralement en diverses dimensions


et sous diverses formes : celle d'une coupelle (figure 9a), d'un cône
(figure 9b), d'un cylindre (figure 9c) ou d'un disque poreux fermant une
enceinte-étanche de forme quelconque (figure 9d).
- 41 -

rJb
v
Hy. 8.558/1 ...

a b c d

Diverses formes de cellules poreuses

1 Fig 9

La tubulure nécessaire pour connecter la cellule à l' élé-


ment de mesure, n'est généralement pas fournie avec les cellules du
commerce; elle doit être fabriquée par l'utilisateur qui prévoira avanta-
geusement une tubulure supplémentaire permettant de procéder à la purge
d'air de la cellule.

Les formes conique et cylindrique offrent une plus-grande


surface relativement à l'épaisseur de la paroi poreuse (rapport A/ede la
relation (33) élevé). A porosité égale, elles auront donc une conductance
plus élevée et donc un temps de réponse plus court.

Différentes matières poreuses sont utilisées

- métal fritté (bronze, inox ou nickel) : se travaille aisément au tour,


- verre fritté : extrêmement fragile,
- céramique : plus robuste mais d'usinage difficile,
- membranes souples en polyamides, esters ou acétates de cellulose,
chlorure de polyvinyle, etc ... : en général extrêmement fragile.
- 42 -

Toutes ces matières présentent une gamme étendue de


porosité et par conséquent de perméabilité et de pression d'entrée d'air.
Quelques chiffres sont dcw.nés au tableau II.

Remarque:

Il est conseillé de maintenir sous eau les cellules non utilisées afin
d 1 éviter la formation à leur surface de dépôts (poussières ou résidus
d 1 évaporation de l'eau insuffisan1ment déminéralisée) pouvant obturer
les pores.
L'addition à l'eau contenue dans les cellules d'un produit antibactérien
(solution de CuS04) peut a us si s'avérer utile.

4. 2. Elément de mesure proprement dit

On distingue les types suivants :

a) les manomètres à liquide à une branche (figure lOa) ou en U (figure lObL

- manomètre à eau : limités aux tensions équivalentes à leur hauteur_,


- manomètre à liquide non miscible à l'eau : il s'agit le plus souvent de
mercure.

Rappelons que la sensibilité du manomètre croît avec la


densité du liquide utilisé et est inversé ment proportionnelle à l'aire de
la section du tube manométrique_, et que si l'utilisation d'un liquide dense
augmente la sensibilité_, elle diminue la précision dans la même proportion.

b) le manomètre du type Bourdon (figure lOc) : il comporte un tube courbé


fermé à une extrêmité et connecté à la cellule poreuse. Le tube subit_,
sous l'effet de la variation de pression_, une déformation qui est ampli-
fiée mécaniquement. La sensibilité de ce type de manomètre est rela-
tivement élevée; la précision dépend de l'amplitude de la déformation.

c) le transducteur de pression qui fonctionne selon le principe suivant :


la pression à mesurer provoque une déformation élastique d'une mem-
brane, d'un tube de Bourdon ou d'une capsule. Cette déformation
modifie à son tour les caractéristiques électriques d'un élément sen-
sible (pont de jauges de contraintes_, pont de fils tendus_, circuit élee-
tromagnétique à inductance variable_, circuit capacitif_, potentiomètre,
transformateur différentiel_, jauges piézorésistantes_, semi-conducteurs)
qui fournit un signal électrique proportionnel à la déformation.
- 43 -

liquide non
miscible à l'eau

liquide non
miscible b l'eau

j
vers la cellule
poreuse

eau eau

a b c

Types de manom~tre

Hy. 8. 559 F 1G. 10


- 44 -

La pression à mesurer, appliquée d'un côté de l'élément déformable,


est comparée à la pression règnant de 11 autre côté de cet élément;
cette dernière peut être soit la pression atmosphérique, dans ce cas
le signal électrique est proportionnel à la pression relative (pression
appliquée - pression atmosphérique), soit,dans le transducteur dit de
pression différentielle, la pression d'un autre fluide (signal propor-
tionnel à la différence de pression), soit encore une pression quasi
nulle obtenue en réalisant un vide plus ou moins poussé de ce côté de
l'élément déformable (signal proportionnel à la pres sion absolue).

La sensibilité du transducteur qui se mesure ici par la pente de la loi


linéaire liant la tension de sortie à la pression mesurée est fonction
de la déformation de l'élément déformable. La valeur maximum de
cette déformation est en général de l'ordre de quelques microns ce
qui correspond à une variation de volume de l'ordre de quelques mm 3 •
Il en résulte que les temps de réponse sont extrêmement courts (infé-
rieurs à 1 seconde).

Parmi les transducteurs de pressions relatives ou différentielles, on


distingue les types dits unidirectionnels et bidirectionnels; ces der-
niers mesurent la différence des pressions existant de part et d 1 autre
de l'élément déformable quel que soit le signe de cette différence.

On distingue différentes classes de transducteurs en fonction de l'écart


de linéarité (différence entre la pente maximum et la pente minimum
de la loi liant le signal de sortie à la pression mesurée) qui entraîne
un écart d'hystérésis (différence maximum entre les signaux de sortie
correspondant à uœmême pression lorsque la gamme des pressions
est parcourue dans les deux sens). Pour les transducteurs les
meilleurs (et aussi les plus chers) cet écart est de l'ordre de 0, 1 o/o
de l'étendue de mesure. Compte tenu des autres sources d'erreurs
possibles (répétabilité, résolution, etc ... )_, on peut estimer la pré-
cision des transducteurs à une valeur maximum de l'ordre de 1 o/o de
la pression maximum mesurable.

4. 3. Appareils indicateurs, enregistreurs et de commande

Les manomètres à liquide et les manomètres à tube


Bourdon ont comme indicateur une échelle graduée linéaire ou circulaire.
Ils ne se prêtent pas à l'enregistrement des mesures sauf dans le cas,
déjà signalé, du manomètre à mercure à fil de platine (réf. 22).

Les transducteurs de pression, quant à eux, fournissent


un signal électrique enregistrable, soit en courant continu, soit par un
système à fréquence porteuse.
- 45 -

La mesure en courant continu, la plus simple et la n1.oins


coûteuse, n'exige qu'une alimentation stabilisée (environ 10 V) et un appa-
reil indicateur ou enregistreur.

La mesure avec fréquence porteuse exige en plus de l'in-


dicateur ou de l'enregistreur un matériel plus complexe : générateur de
fréquence et dé modulateur.

Commande séquentielle

Lorsqu'on ne désire pas enregistrer de façon continue la


tension interstitielle mesurée, l'enregistreur peut être enclenché et
déclenché automatiquement à des instants prédéterminés par une horloge
électronique ou une minuterie électromécanique.

Pour effectuer un cycle complet de scrutation de plusieurs


cellules poreuses, il existe deux possibilités :

1. Chaque cellule est associée à un élément de mesure (transducteur ou


manomètre à fil de platine) : les signaux électriques sont commutés
é 1e ct roni que rn ent,

2. On ne dispose que d'un seul élément de mesure : on interpose un com-


mutateur hydraulique entre les cellules et l'élément de mesure qui
dans ce cas sera nécessairement un transducteur de pression. La
commutation doit se faire sans variation du volume intérieur.

Dans les deux cas, l'horloge électronique ou la minuterie


électromécanique fournit les impulsions nécessaires pour faire fonctionner
pas à pas, à une cadence prédéterminée, le commutateur électrique ou le
commutateur hydraulique.

Le deuxième système est plus économique puisqu'il ne


nécessite qu'un seul transducteur. Par contre, il implique un plus grand
nombre de connections hydrauliques ce qui accroft les risques d'entrée
d'air; il est aussi plus lent puisqu'à chaque commutation, il 1net en jeu
le temps de réponse de la cellule connectée.
- 46 -

5. - Limites d'utilisation du tensiomètre

L'utilisation des tensiomètres est limitée par la pression


d'entrée d'air des cellules poreuses. On a vu, au§ 3. 2. 3. (2e partie)
que cette pression d'entrée dépend de l'uniformité de la dimension des
vides, qui semble parfois laisser à désirer dans le cas des métaux
frittés (bronze, nickel, inox).

Une autre limitation résulte de la vaporisation de l'eau


dans l'appareillage. La pression de vapeur d'eau, à 20° C est de 24 cm
de colonne d'eau en valeur absolue ce qui, en pression relative, repré-
sente une pression négative ou tension de 1010 cm de colonne d'eau.

Pratiquement la hauteur de tension interstitielle est


limitée à une valeur de 800 à 850cm.

6. - Facteurs influençant les mesures

Les mesures sont influencées par les facteurs suivants

- température,
- présence de bulles d'air dans le circuit de mesure,
- propreté insuffisante des tubes manométriques.

La température peut faire varier~ volume du circuit de


raccordement si celui-ci est déformable. Il en résulte une variation de
la sensibilité du tensiomètre. Dans le cas des systèmes à transducteur
de pression, cette variation de volume peut être très importante par
rapport au volume d'eau écoulé au cours de la mesure. Il est donc con-
seillé, soit de supprimer le circuit de raccordement (système à trans-
ducteur connecté directement à la cellule poreuse), soit encore de réali-
ser des circuits de raccordement peu déformables (tubes à double paroi
en plastique, tubes métalliques). Ces circuits doivent en outre être im-
perméables à l'air et à l'eau.

La sensibilité des transducteurs eux-mêmes aux variations


de température est extrêmement réduite grâce à des éléments électriques
compensateurs (dérive thermique de zéro et de sensibilité de l'ordre de
OJ 01 o/o de l'étendue de mesure par oc).

La présence de bulles d'air dans le circuit de mesure a


le même effet qu'une déformation du circuit de raccordement et peut
donc augmenter considérablement le temps de réponse du tensiomètre. Il
faut donc purger périodiquement le système de mesure et, en tous cas_,
utiliser de l'eau déminéralisée et désaérée ou bouillie.
- 47 -

La malpropreté du tube manométrique peut modifier la


valeur de l'angle de contact du liquide manométrique_, ce qui a une inci-
dence sur le calage du zéro (voir § 3. 1. _, 2e partie). Dans un tube mal-
propre il se produit aussi souvent un fractionnement de la colonne de
liquide qui fausse la lecture.

7. - Réalisations pratiques de dispositifs de mesure

7. 1. Au laboratoire

Nous reprenons ci-après plus en détail la description_,


donnée sommairement ailleurs (réf. 2 )_, de 11 équipement de mesure
utilisé dans un modèle bidimensionnel pour l'étude de l'écran capillaire
vertical comme moyen de protection contre 11 effet de bord.

Cet équipement comprend 2 3 cellules tensiométriques


cylindriques en céramique_, fabriquées par Soil Moisture Equipment
(Santa-Barbara - California - USA) dont les caractéristiques sont données
au tableau II (type II_, dimensions : diamètre c/J = 2_, 3 cm_, longueur
L = 5_, 4 cmJ épaisseur de paroi poreuse e = OJ 35 cm).

Chaque cellule est collée sur une tête en plexiglas d'où


partent deux canalisations : l'une vers le transducteur de pressionJ
l'autre vers la chambre de purge (figure 11). Ces canalisationsJ à double
paroi (polyamide pour la paroi intérieure-:-polyéthylène pour la paroi
extérieure)_, présentent une faible déformabilité (fabriqué par Soil
Instruments Ltd. London G. B.).

Les cellules ont été placées dans le sol à travers des


ouvertures pratiquées dans la paroi latérale du modèleJ après forage de
trous dans le sol au moyen d'une trousse coupante d'un diamètre extérieur
légèrement inférieur à celui des cellules.

Les 23 cellules sont raccordées à un commutateur hydrau-


lique fabriqué par Scanivalve Inc. (San Diego - California - USA). Cet
appareil comporte un rotor J entraîné par un moteur à solénoïde alimenté
en 24 V continuJ qui connecte successivementJ sans variation du volume
intérieur J le canal de mesure relié au transducteur de pressionJ aux 24
portes d'entrées aménagées dans le stator (la 24e porte est réservée à
la prise de pression atmosphérique).
- 48 -

vers la chambre
de purge
--....;)ilo;a..

sol

vers le transducteur
de pression

paroi du modèle bidimensionnel

Montage d'une cellule poreuse sur la paroi du modéle


bidimensionnel

Hy. 8.560 F 1G. 11


- 49 -

Le transducteur de pression est un transducteur à jauges


de contrainte de la firme Bell et Howell Ltd. (Basingstoke - G. B.) type
n° 4. 366 alimenté sous une tension stabilisée de 10 V continu. Il permet
la mesure des pressions absolues dans la gamme de 0 à 15 psi (pound
per square inchL soit de 0 à 1050 cm.

Le signal de sortie correspondant varie de 0 à 40 mV J il


est mesuré par un voltmètre à affichage numérique à sortie codéeJ relié
à une imprimante à six chiffres : quatre pour la mesure au 1/ 100e de
mV et deux pour indiquer le régime de fonctionnement.

Ce régime est commandé par une horloge électroniqueJ


construite au Centre de Recherches RoutièresJ synchronisée sur le cou-
rant du réseau dont elle divise le nombre d'impulsions (50 par seconde),
par les facteurs 3J 5J 10J 12 et les puissances de 2 au moyen de circuits
intégrésJ afin d'obtenir des impulsions après des temps déterminés : 10 sJ
5J 15J 30J 60 et 90 min. Les impulsions fournies toutes les 5J 15J 30J
60 et 90 min selon le rythme choisi par un sélecteur de tempsJ déclen-
chent le cycle de scrutation du commutateur hydraulique etJ simultané-
mentJ le cycle de lecture et d'impression des signaux émis par le trans-
ducteur. Les impulsions toutes les 10 s règlent la cadence de commu-
tation.

Comme la conductivité hydraulique des cellules


7
(k = 6J 8. 10- cm/ s) pouvait être considérée comme nettement inférieure
à celle des sols testésJ même lorsque ceux-ci étaient relativement secsJ
c'est le temps de réponse propre T 0 J de l'ordre de 1 sJ du système
cellule-transducteur qui devait être pris en considération. La période
de 10 s entre impulsions était donc justifiée ce qui a d 1 ailleurs été con-
firmé par les observations.

L'horloge permet également de caler le canal de mesure


sur l'une des 24 voiesJ de procéder sur celle-ci à des mesures répétéesJ
à un rythme choisi et de repasser ensuite en régime normal en retrouvant
le rythme interrompu des cycles. Ceci permet de suivre les fluctuations
de la pression d'une voie particulière.

La figure 12 présente le schéma de montage du système


de commande. La photo dela figure 11_ donne une vue d'ensemble du
modèle et de l'équipement de mesure.

Dans l' ensembleJ l'équipement a donné entière satisfaction.


Il faut cependant signaler quelques défaillances du commutateur hydrauli-
que provenant de 11 oxydation des contacts électriques. Ces défaillances
se produisaient toujours après un long arrêt de fonctionnement; pour
éviter cet inconvénient) on a maintenu le commutateur en fonctionnement
en dehors des durées d'expériences.
- 50 -

commutateur hydraulique

galettes ~
rotor -stator contacts moteur. a 1i mentation
élee triques 24 Vc

transducteur
alimentation
10 Vc s ta bi l isée

volt mètre

horloge et
sec te ur 220 V
selecteur
de temps (50 Hz)

i mpr iman te

Schfma de l'~quipement de mesure du modèle bidimensionnel

Hy. 8.561 FIG. 12


- 51 -

Photo C. R. R. - S/786

1. Sol de fondation
2. Barrière capillaire
3. Sol de l'accotement
4. Lame d'eau libre de 1 cm
5. Alimentation à niveau constant
6. Couverture imperméable
7. Tensiomètres
8. Fenêtres d 1 échantillonnage
9. Transducteur de pres sion et
commutatear hydraulique
10. Circuit de commande et enregistreur
11. Tuyau drainant
12. Eau sous pression réglable

Figure 13
Modèle bidimensionnel
- 52 -

La figure 14 présente les profils des hauteurs de


pressions interstitielles mesurées dans le modèle bidimensionnel avant
et après une infiltration de 18 jours provoquée dans l'accotement. On
voit que dans le sol de fondation, le profil n'a subi qu'une légère modi-
fication, ce qui signifie que ce sol de fondation ne s'est pratique.ment
pas humidifié et que l'écran capillaire a donc rempli efficacement son
rôle.

7. 2. Sur route expérimentale

Il s 1 agit d'une route expérimentale à Grimbergen réali-


sée également dans le cadre de l'étude des écrans capillaires verticaux
et décrite ailleurs (réf. ~).

La description de l'équipement de mesure des pressions


interstitielles est reprise ci-après avec plus de détails.

L'équipement comprend deux groupes de cellules poreu-


ses placées à différents niveaux dans le sol de fondation, dans l'accote-
ment et dans 11 écran capillaire. Les cellules de chacun de ces groupes
sont raccordées à un transducteur, par l'intermédiaire d'un dispositif de
purge et via un commutateur hydraulique à 24 voies. Le premier groupe
est relatif à la zone traitée c'est-à-dire pourvue d'un écran capillaire
et comporte 22 cellules_, la 23e voie étant consacrée à la prise de pression
atmosphérique et la 24e voie étant en réserve. Le second groupe, relatif
à la zone témoin, ne compte que 18 cellÙles (puisque la zone ne comporte
pas d'écran), une 19e voie étant également consacrée à la prise de pression
atmosphérique. Une cellule raccordée à la 20e voie est placée au fond
d'un tube piézométrique de 4 rn de profondeur et sert à la mesure de la
nappe phréatique; les 4 autres voies ne sont pas utilisées.

Les signaux électriques fournis par les transducteurs sont


enregistrés par un enregistreur potentiométrique (type PCS de la firme
Philips) à deux canaux,l'un réservé à la zone traitée, l'autre à la zone
témoin et à la mesure du niveau phréatique.

Les caractéristiques des cellules poreuses, en céramique,


(type Celloton grade VI, fabriquées par Aerox Ltd. (Gloucester - G. B.))
sont indiquées au tableau II. Les canalisations sont en tubes
à double paroi (comme pour le modèle bidimensionnel de laboratoire).

Un dispositif de purge, du type représenté à la figure 15,


était adjoint à chaque cellule. Il présente l'avantage de pouvoir purger
séparément d'une part la cellule et les longues canalisations (environ
12 rn) la raccordant au dispositif de purge et d'autre part, le circuit
commutateur-transducteur qui est beaucoup plus court et plus délicat.
- 53 -

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a

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0 ln

Profils des hauteurs pression in t ie l dans Le modèle


bidimensionnel et une infil de 18 jours

Hy.9.i37
- 54 -

robinet à 3 voies (en position r---"'"r-.....,-JL.....----------j~~--­


de mesure}

® t.. ....
....

position de purge
chambre de purge

de la cellule
' , .....
........
,,

CID
position de purge
du commutateur

vers le commutateur vers la cellule

Dispositif de purge

Hy. 8.562 FIG. 15


- 55 -

Les commutateurs et les transducteurs sont du même


type que les appareils utilisés en laboratoire (voir § 7. 1., 2e partie).

Le dispositif de commande a été conçu à notre demande


par la firme MELE (Bruxelles). Il comporte deux minuteries électro-
mécaniques : l'une pouvant régler la durée de chaque mesure de 0 à 30 s,
l'autre réglant la cadence des cycles successifs de 0 à 120 min. Il
comporte en outre les blocs d'alimentation stabilisée des transducteurs
( 10 V continu) et des commutateurs hydrauliques (24 V continu) ainsi que
les organes de transmission (transmetteurs PCS Philips) des signaux
des transducteurs à l'enregistreur (voir figure 16}.

La conductivité hydraulique des cellules (k = 5, 6. 10 -s cm/ s),


pouvait au cours de périodes sèches devenir du même ordre de grandeur
ou même plus grande que celle des milieux dans lesquels elles se trouvent.
Dans ce cas, le temps de réponse global, dépendant du milieu, devait
être pris en considération. La durée de mesure a cependant été limitée
à 15 s ce qui, compte tenu de la cadence choisie des cycles ( 120 min),
de la vitesse de déroulement et de la longueur du papier enregistreur,
permettait d'obtenir une autonomie de 7 jours.

L'équipement de mesure de Grimbergen (voir photo


figure 17) fonctionne avec satisfaction depuis 2 ans. Un incident mérite
cependant d'être signalé.

Pendant les premiers mois d'observation (fin 1972 -


début 197 3) on a constaté que les pressions interstitielles se maintenaient,
à tous les niveaux à des valeurs anormalement élevées, bien que cette
période ait été relativement sèche.

Cet état de choses a d 1 abord été attribué à des fuites dans


les circuits hydrauliques ou à des défectuosités de l'appareillage électro-
nique, mais la vérification de ces éléments n'y a apporté aucun change-
ment. Il a fallu se résoudre finalement à déterrer les cellules poreuses;
on a constaté alors des fuites aux raccords entre les cellules et les cana-
lisations en nylon : tous ces raccords étaient fendus. Ils ont été rempla-
cés en mai 1973 par de nouveaux raccords protégés par une couche de
res1ne. Après cette réparation, une diminution générale et immédiate
des pressions mesurées s'est manifestée.

Il faut signaler également, une perte d'étanchéité surve-


nue à l'un des commutateurs hydrauliques par suite, vraisemblablement,
de l'introduction d'une poussière dans le système stator-rotor. Le
commutateur défaillant a dû être remplacé. Cet incident montre toute
l'importance de la protection d'un tel système de mesure âppelé à fonc-
tionner sur le terrain.
- 56 -
vers zone témoin

dispositifs de purge

commutateurs hydrauliques~
;::::--\-------~

10 Vc 10 Vc
transducteur transducteur

commande à minuteries
alimentation 10 et 24 V continu

transmetteur transmetteur

enregistre ur

Schéma de 1'équipement de mesure de la route FIG. 16


Hy. 8.563 expérimenta le de Grimbergen
- 57 -

Photo C.R.R. -S/721/12

Figure 17
Abri pour équipements de mesures tensiométriques

En haut : dispositifs de purge des tensiomètres


Au centre : commutateurs hydrauliques et transducteurs de pression
A droite : dispositif de commande automatique et enregistreur à deux voies
A gauche : lampe de chauffage et thermostat
- 58 -

8. - Utilisation des mesures tensiométriques

Les quelques exemples qui suivent, montrent les infor-


mations que l'on peut tirer de la connaissance des tensions interstitielles
qui règnent dans un massif de sol.

8. 1. Prévision des teneurs en eau sous les chaussées

Nous avons vu au § 3. 5. 3. (1ère partie) que dans un


massif de sol en équilibre hydrique, le profil des tensions interstitielles
satisfait à la relation ( 31 bis)

f=u+z = 0 (31 bis)

Compte tenu de la relation (25), on a donc

s = œp + z ( 44)

Connaissant la courbe de succion du sol, supposé dans


un état de compacité identique en tous points du massif, s (w), la relation
(44) permet de trouver le profil hydrique d'équilibre w (z), à condition de
savoir dans quel sens les tensions ont évolué vers 11 équilibre : drainage
ou humidification. Pour le savoir, il est donc né ces saire de suivre
l'évolution des tensions interstitielles dans le temps.

Ces principes sont à la base de la méthode de prévision


du Road Research Laboratory (réf. 1, 8, 9, 10). Cette méthode permet
de prévoir le profil hydrique d' é quillbre dansla zone centrale du sol de
fondation d'une chaussée à revêtement étanche et contenant une nappe
phréatique dont on considère le niveau le plus élevé qu'elle présente
généralement à la fin de l'hiver.

8. 2. Etude des mouvements de l'eau

Les mesures tensiométriques effectuées en différents


points d'un massif de sol, permettent de déterminer à tout instant la
distribution des potentiels de l'eau dans le massif. On peut en déduire
le sens des mouvements de l'eau qui s'y produisent et même leur vitesse,
si la conductivité hydraulique k est connue.
- 59 -

Considérons, par exemple, les mouvements verticaux


qui peuvent se produire dans la zone non saturée d'un massif de sol.
Dans le diagramme (u, z), la droite u = - z est l'équipotentielle f = O.
Les droites parallèles situées au-dessus de celle-ci sont des équipoten-
tielles f > 0 et, en dessous, des équipotentielles f < 0 (figure ~).

Supposons que l'on ait observé, au temps t, le long


d'une verticale, un profil de tension OA. Les hauteurs de potentiel en
tous points sont positives et diminuent avec la profondeur. On en déduit
que le massif est plus humide qu'à 11 équilibre et qu'il tend à se drainer
pour retrouver cette situation d 1 équilibre, le terme de gravité l' empor-
tant sur celui de pression interstitielle (z > - u). Dans ce cas, on de-
vrait observer, au temps t + .6t, le profil OB, situé à gauche de OA.
Par contre, si on observe le profil OC, à droite de OA, on en conclut
que le massif s 1 humidifie par infiltration.

Si on avait observé, aux temps t et t + 6t, les profils


OD et OE on aurait conclu à l'assèchement du sol par évaporation.

La connaissance des profils des tensions interstitielles


et des profils hydriques correspondants et leurs fluctuations dans le
temps est à la base d'une méthode de détermination de la conductivité
hydraulique du sol en fonction de sa teneur en eau. Cette méthode dite
des profils instantanés (réf. 2) est décrite ci-après, dans le cas d'une
infiltration verticale. -

Supposons que la compacité connue du sol est uniforme


dans tout le massif. Soient f 1 = f (z, t), f2 = f (z- .6z, t), f3 = f (z, t +.6t) et
f4 = f (z- 6z, t + 6t) les hauteurs de potentiels existant aux cotes z et
z - 6z,aux temps t et t + .6t et soient 81 = El (z, t), 82 = 8 (z- 6z, t),
83 = e (z, t + .6t) et 84 = 8 (z- .6z, t +Lü) les teneurs en eau correspondantes
(figure~).

Considérons l'écoulement vertical qui se produit dans


un cylindre vertical de sol dont la section horizontale a une aire A.

Notons par v (z, t), v (z- 6z, t), v (z, t + 6t) et v (z) les
vitesses de filtration de l'eau à travers le cylindre de sol, aux cotes
z et z+ .6z et aux temps tet t+6t.

Supposons que 6z et 6t soient suffisamment petits pour


que l'on puisse assimiler f, e et v à des fonctions linéaires de z et de t.
- 60 -

Surface du massif

Nappe phréatique

T 0 u 0 e

a. Profils des hauteurs de tensions interstitielles b. Profils hydriques

Mouvements de l'eau dans la zone non saturée d'un massif de sol

' .138
- 61 -

Le volume d'eau sortant du cyliqdre de sol par sa base


située enz- 6z, pendant t:.t vaut 1/2 A6t [v(z- !:.z,t)+v(z -b.z, t+6t)J;
il est égal au volume qui est entré dans le cylindre par sa base en z,
pendant le même intervalle de temps et valant 1/2 A 6t Cv (z, t) +v (z, t + !:.t)J
diminué de l'accroissement pendant !:.t du volume d'eau stocké dans le
cylindre entrez et z- !:.z et valant 1/2 A!:.z [9(z- 6z,t+6t)+6(z,t+6t)-
€l (z - !:.z, t) - e (z, t) J (loi de conservation du volume d'eau supposée incom-
pressible). On a donc :

1/2 At:.t [v(z-6z,t)+v(z-6z, t+!:.t)J= 1/2 At:.t[v(z,t)+v(z,t+t:.t)J


- 1/2 A t:.z [e(z- 6z, t + t:.t) + S(z, t + !:.t)- e(z- !:.z, t)- S(z, t)J ( 45)

ou

( 46)

t:.t !:.t
v (z- b.z, t +y ) et v (z, t +y) étant les vitesses moyennes de filtration à
travers les bases en z - 6z et en z du cylindre de sol, pendant !:.t.

Si on connaft la vitesse moyenne de filtration à travers la


surface du massif, la relation (46) permet de calculer,- de proche en proche,
la vitesse moyenne à travers les surfaces horizontales situées à des pro-
fondeurs croissantes.

Par ailleurs, la valeur moyenne 6f de la différence des


hauteurs de potentiel aux cotes z et z - 6z, dans l'intervalle de temps !:.t,
est donné par :

( 47)

ou

( 48)

La valeur moyenne du gradient de hauteur de potentiel,


pendant 6t, est donc :

( 49)
- 62 -

La loi de Darcy permet à présent de calculer la conductivité


hydraulique k ( e) correspondant à la teneur en eau moyenne
8 = 1/4 (e 1 + 82 + e 3 + 84) existant dans le cylindre de sol de hauteur 6z~
pendant fj, t (ou le degré de saturation S correspondant) :

(50)

où v(z - 6.z/2~ t + At/2) est la vitesse moyenne de filtration dans le


cylindre de sol, entre les cotes z et z- D.z, pendant l'intervalle de temps
èl t.

Un exemple d'application de la méthode des profils instan-


tanés est fourni par un essai de remontée de la nappe phréatique effec-
tué dans du sable de Sterrebeek caractérisé par un diamètre moyen des
grains D 5 o = 213 !-1, et un passant au tamis de 74 !-1 de 8, 2 %. Cet essai
a été effectué dans le modèle bidimensionnel dont l'équipement a été
décrit en détail au paragraphe 7. 1.

Le matériau étant initialement en équilibre avec la nappe


située à la base du modèle (niveau z = OL on a élevé instantanément,
au temps t = 0, le niveau libre du réservoir à niveau constant commu-
niquant avec la nappe à une hauteur z = 50 cm au-dessus du niveau
initial. Les pressions interstitielles et les teneurs en eau aux différents
niveaux du modèle ont évolués vers les valeurs d'équilibres correspon-
dant à la nouvelle position de la nappe. Aux temps t = 900 set
t + D.t = 1800 s~ on a mesuré les valeurs du tableau III (A).

Pendant l'intervalle de temps 6 t = 1800 - 900 = 900 s~ le


débit moyen d'entrée d'eau de la nappe dans le sable~ en z = 0 (bas
du modèle) a été de 1 ~ 35 cm 3 /s.

La surface de la base du modèle étant A = 4500 cm 2 ~ la


vitesse moyenne à travers le niveau z = 0 est donc
4
v=l,35/4500 3.10- cmjs
6
C'est la vitesse de départ v(z, t + t) à utiliser dans l'équa-
2
tion de récurrence (46) qui, tenant compte du fait que le niveau de départ
est celui de la base du modèle~ s'écrit :
(e + e _ e _ e )
fj,t 6.z 4 3 2 1
v(z+6z,t+Â~) v (z' t + 2) -At 2

avec D.z = 10 cm
 t = 900 s
81 = 8(z, t); 82 =8 (z+D.z, t); 8 3 = e(z, t+At) et 84 = 8(z +[lz, t+~t)

On a dès lors les résultats du tableau III (B).


TABLEAU III

Essai de remontée de la nappe phréatique dans le modèle bidimensionnel :: Sable de Sterrebeek

A. ~~_El~~_!'_s_ ~:: -~C:~ ~~ _e_:r:_~~~i_o_El_s_ ~~t_e:_s~~tj~~l~_s- ~~~~:r:_~~~

~ 1
z (cm) 0 10 20 30 40 50 60 70 80 1 90 100 110
1

lu (cm) +7, 5 2, 5 '-13, 5 25 -36 -46 -54,5 -67 -75,5 -84 i-92 1-103
t = 900 s
1 8 0,380 0,379: 0,347 0,274 0,1761 0,148 0,126, o,108 0,960 o,94ol 0,920 o,900
1 _1_ 1 !
1 i 1
_ u (cm) +9, 5 -0,5 '-11 1-22,5 -34 '-45 '-53, 5 -66 -74,5 1-82 -90 -103
t+~t- 1800
s
1

8 0,380, 0,380i 0,3491 0,286j 0,188 0,148, 0,126 0,108 0,960 0,940 0,920' 0,900
1 1 1 1 1

1
B. Ç~I~~~s- _?~_ ~C: ~.?!l.?~~.!~':i_!~ _J::~~X:.C:~ljg~: -~r: !~l!~!i_?_n_ ~: _l~_ !~r:~~r:_ ~.?- :~~ OJ
w

Iso e 1 + e2 + e 3 + e4
4
z 1 Z + /;Z
~z

L:t (
8
4
+8
3
2
-8 2 - 8 1
) v(z,t+2)
t.t
v (z + t,z, t +
6t
2) t.f
Az
K ( e)
1
(cm) (cm) (cmjs) (cmjs) (cm/s) (cm/s)

0,380 0 10 o,o55. 1o- 4 3 . 1 o-4 2, 94 5. 1 o-4 -0,100 2, 94. 1 o- 3


0,364 10 20 o 167 1o- 4
' . 4 2, 945. 1o- 4 2, 778.1 o- 4 -0,100 2, 78. 1o-3
0,314 20 30 0,778.10- 2 778 1o--4 4 2 ooo 1o- 4 -0,125 1,60.10-3
o 133 1o- 4 o:667~1o- 4
J •

0,231 30 40 J • 2,000.10 -0,125 5, 32. 1o- 4


40 50 o, 667. 1 o-4 0,667.10- 4 0

6 f étant le gradient moyen de potentiel calculé par la relation (49) (f = u + z) et K(8), la conductivité hydraulique
r:,z calculée par la relation (50) et associée à la teneur en eau moyenne 9 o i (9
1
+9
2
+9
3
+ 9 ).
4
- 64 -

8. 3. Problème de drainage

Dans la zone non saturée d'un massif de sol, au-dessus du


niveau phréatique, l'eau interstitielle se trouve à une pression inférieure
à la pression atmosphérique (u < 0). Il lui est donc irnpossible d'entrer
spontanément dans une enceinte où règne la pression atmophérique, par
exemple dans un tuyau de drainage posé au-dessus de la nappe, ou encore
dans un fossé ou un tranchée drainante creusée au-dessus de ce niveau.

Pour extraire néanmoins de l'eau d'un sol non saturé, il existe


les méthodes suivantes :

a) Abaisser la pression de l'air dans le tuyau (dans un fossé ou une tran-,


chée, ce serait évidemment impossible) jusqu'à une valeur inférieure
à la pression de l'eau interstitielle : c'est le drainage sous dépression
qui peut se pratiquer au moyen d'aiguilles filtrantes (réf. ~).

b) Produire un champ électrique provoquant le drainage par électro-


osmose (réf. 27).

c) Augmenter la pression de consolidation 01p, par chargement du massif,


de sorte que u = œp - s devienne positif.

d) Rabattre le niveau de la nappe phréatique soit au moyen de tuyaux de


drainage posés en dessous du niveau initial de la nappe, si la configu-
ration du terrain permet de trouver un exutoire à l'air libre : c'est
le drainage classique par gravité, soit, dans le cas contraire, par
pompage de l'eau sous le niveau initial de la nappe dans des puits ou
au moyen d'aiguilles filtrantes.

Notons que l'électro-osmose et la méthode par accroissement


de la pression de consolidation ne sont utilisées en pratique que dans les
sols saturés pour accélérer le processus de consolidation de sols com-
pressibles peu perméables par drains verticaux en sable ou en carton
(mèches Kjellman) (réf. 28), tandis que le rabattement de la nappe par
aiguilles filtrantes s'adresse plutôt aux sols relativement perméables.

Sauf recours à l'une des méthodes que l'on vient de citer, il


est absolument inutile de vouloir extraire de l'eau d'un sol non saturé.
Ce principe, encore souvent oublié ou méconnu, résulte de la définition
même de la pression interstitielle énoncée dans la première partie.

Les notions de pression interstitielle et de potentiel permettent


également de prévoir qu'une couche drainante ne peut protéger un sol de
fondation contre l'humidification par les eaux s'infiltrant à travers le
corps de chaussée. En effeC dès que de l'eau d'infiltration s'accumule
- 65 -

dans la couche drainante, sa pression augmente (devient moins négative)


et son potentiel devient rapidement plus élevé que~ans le sol de fondation.
Sous cette différence de potentiel, l'eau est abso4-'-Gée par le sol de fon-
dation avant même qu'elle ne puisse être évacuée latéralement par le
couche drainante, à moins que le sol ne soit déjà saturé mais dans ce
cas le problème de sa protection ne se pose plus (réf. ~).

Ce fait est illustré par les mesures de pressions interstitielles


effectuées dans une section du modèle de chaussée en vraie grandeur
construite au Centre de Recherches Routières, en 196 7, pour étudier
l'évaluation r-révisionnelle des teneurs en eau sou§_ les chaussées. Cette
section avait un revêtement très perméable et comportait une couche
drainante en sable de rivière. La figure 19 montre les fluctuations dans
le temps des hauteurs de potentiel f dans le sable et dans le sol limoneux
sous-jacent, déduites des mesures tensiométriques et piézométriques.
On constate que les hauteurs de potentiel dans le sable sont toujours
restées nettement supérieures à celles du limon. Pendant la période con-
sidérée, il n'y a jamais eu formation d'une nappe d'eau libre dans la
couche drainante dont le collecteur latéral n'a fourni aucun débit de
drainage. Le limon absorbait donc toutes les eaux infiltrées à travers
le revêtement.
- 66 -

+
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1
1

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0
N
L.O
-
0 L.O 0 0
0
N
0

Fluctuations des hauteurs de potentiel f dans Le sable d'une couche Fig. 19


Hy. 9.553 drainante et dans le sol limoneux sous-jacent
- 67 -

CONCLUSIONS

Le rappel, dans la première partie, des notions fonda-


mentales relatives à l'interaction entre les phases constitutives du sol,
a fait apparaftre plus clairement pourquoi il est important de caractéri-
ser l'état d'humidité du sol par la pression de l'eau interstitielle et non
seulement par la quantité de l'eau présente. La pression interstitielle
est, en effet, d'une part, une composante de la contrainte effective qui
agit sur la phase solide et dont dépend la résistance au cisaillement du
sol et, d'autre part, une composante du potentiel total de l'eau intersti-
tielle. Les mouvements de l'eau interstitielle sont régis par la variation,
dans l'espace et dans le temps, du potentiel total.

La deuxième partie, relative à la mesure des pressions


interstitielles négatives comprises entre 0 et - 1000 cm, qui se présen-
tent le plus fréquemment dans les sols routiers de nos régions tempérées
humides, a montré que cette mesure n'offre actuellement plus guère de
difficulté. Un choix judicieux des éléments constitutifs (cellules poreuses et
instruments de mesure de pression) permet de réaliser des tensiomètres
appropriés à tous les problèmes et à tous les types de sols étudiés que ce
soit au laboratoire ou sur le terrain.

Il importe cependant de bien connaftre les caractéristi-


ques de ces éléments constitutifs, et de savoir les mesurer, car elles
déterminent les performances et les limites d'utilisation des tensiomètres.

Enfin, les exemples cités montrent comment l' interpré-


tation des mesures tensiornétriques permet de résoudre certains problè-
mes d 1 écoulement et d 1 équilibre de l'eau dans les sols et de comprendre
les mécanismes de ces mouvements.
- 69 -

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Evaluation prévisionnelle des teneurs en eau des sols sous les
chaussées - Résultats d'exploitation d'un modèle de chaussée
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Die Berechnung der Durchlassigheitsziffer des Tones aus dem
Verlauf der hydrodynamischen Spannungserscheinungen
Sitz. Akad. Wissen. Wien - Math. - Naturw. Kl. Abt. lia, 132,
105-124, Wien 1923

12. - A. W. Bishop
The Measurement of Pore Pressure in the Triaxial Test
dans "Pore Pressure and Suction in Soils 11 , 38-46 and 63-66
Butterworth, London 19 61

13. - I. K. Lee
Soil Mechanics - Selected Topics
Butterworth, London 19 68

14. - J. W. Hilf
An Investigation of Pore Water Pressure in Compacted Cohesive
Soils
Technical Memorandum 654. US Dpt of the Interior. Bureau of
Reclamation, Denver (Colorado), October 1956

15. - R. N. Young et B. P .. Warkentin


Soil Properties and Behaviour Developments in Geotechnical
Engineering 5
Elsevier Scientific Publishing Company Amsterdam, Oxford,
New- York 1975

16. - Recherche Routière OCDE


Eau dans les chaussées : Méthodes de détermination de la teneur
en eau et de la tension interstitielle des sols
Rapport rédigé par un Groupe de Recherche Routière mis en oeuvre
par l'OCDE, Publications de l'OCDE, Paris décembre 1973
- -71 -

17. - V. Escario
A New Method for "in situ" Me,asurement of Pore Water Tension
International Conference on Expansive Soils
College Station Texas 1969

18. - J. C. Verbrugge
Contribution à la mesure de la succion et de la pression intersti-
tielle dans les sols non saturés
Thèse de doctorat présentée à la Faculté des Sciences Appliquées
de l'Université Libre de Bruxelles, Bruxelles 1974

19.- A.J.PeckandR.M. Rabbidge


Design and Performance of an Osmotic Tensiometer for Measuring
Capillary Potentiel
Froc. of Soil Science Soc. of America, Vol. 33/2, 196-202,
Danville Illinois 1969

20. - G. Vachaud
Compte rendu d'une mission aux USA - Thème : "Mouvement de
l'eau dans les sols non saturés. Etat actuel des recherches"
Laboratoire de Mécanique des Fluides, Domaine Universitaire 38
Saint-Martin-d'Hères, novembre 1969

21.- J.B. Burland and K.H. Roscoe


Local Strains and Pore Pressures on a Normally Consolidated
Clay during One Dimensional Consolidation
Géotechnique, 19/3., 33-356, London 1969

22. - A. Ben Harrath


Automatisation de la mesure in situ de l'évolution de la pression
interstitielle et de la température du sol
Bulletin des Recherches Agronomiques de Gembloux - numéro hors
série de la semaine d'Etudes des Problèmes Méditerranéens
Gembloux septembre 1971

23. - F. A. Soeiro et A. Dessaint


Problèmes posés par la mesure de la pression interstitielle dans
les sols
Bulletin of the International Association of Scientific Hydrology
XV /2, 95-108, juin 1969
- 72 -

24. - J ~ C. Jeager
Conduction of Heat in Infinite Region Bounded Interrially by a
Circular Cylinder of a P erfect Conductor
Aust. Journal of Physics 9, Australia 1956

25. - L. Sormail et C. Thirriot


Utilisation des tensiomètres pour l'étude des mouvements de l'eau
dans les sols
Compte rendu de la réunion d'Orléans du 31. 1. 1969 du Groupe
d'étude des mouvements de 11 eau dans les sols non saturés
Secréta!'iat Permanent pour l'Etude des Problèmes de l'Eau,
Paris 1969

26. - R. A. Leonard and P. F. Low


A Self -adjusting Null-point Tensiometer
Froc. of the Soil Sei. Soc. of America Vol. 26/2, 123-125, 1962

2 7. - G. A. Leonards
Les Fondations
Dunod, Paris 1968

28. - Association Permanente des Congrès Belges de la Route


13e Congrès belge de la Route - Brugge 1973
Section AI : Terrassements, Drainage et Stabilisation des Sols,
Brugge 1973.
TABLEAU DES PRINCIPAUX SYMBOLES UTILISES

Symbole Unité SI~~ Correspondance avec


Grandeur Dimension
de la grandeur et symbole les unités usuelles

Indice de plasticité 1 exprimé' en o/o


~
4
K Perméabilité intrinsèque L2 mètre carré m 2 1 m2 :::: 10 cm2
' ' ' . 4
K' Conductance ou perméance L2T-l mètre carré par 1 m2 / s = ·10 cm 2 / s
de la cellule poreuse seconde m2 / s
' ' 7
R Constante des gaz parfaits joule par mole. 1 J /mole. K = 10 erg/ mole. K
kelvin
J/mole. K -::1
w
s Degré de saturation 1

sr Degré de saturation rési-


1
duel

S' Sensibilité du tensiomètre L-2 m-2 1 m.- 2:. = 10-:' 4 cm2


~ " } '~
' ·~

6
~P. Différence de pression en ML - l T- 2 pascal Pa 1 1 Pa= 1 N/m 2 = 10- bar
6
1
général = 1, 0197. 10 - :kgf/ cm2
= '0, 98'69. 10- 6 atmosphère
normale (atm)
= 1··,':'oi97'. 10- 2 cm de
colonne d 1 eau ( cmH 2 0)
= 7, 5006. 10- 3 mm de
mercure {mm·Hg)···

L..--.-

* = International
.
c Compacité du sol 1 - -
f Hauteur de potentiel total L rn 1 m = 102 cm
g Accélération due à la LT- 2 m/s 2 1 m/s 2 = 102 cm/s2
pesanteur '

h Hauteur piézorn:étrique L rn
p 1 rn= 102 cm
k Conductivité hydraulique LT- 1 mètre par se- 1 rn/ s = 102 cm/ s
conde m/s
n Porosité du sol 1 - ....
-J
p Hauteur de pression due au L ..a::.
rn 1 rn= 102 cm
poids du sol

ap Hauteur de pression de con- L rn 1 rn= 102 cm


solidation

s Succion totale L rn 1 rn= 102 cm


s Succion matricielle L rn 1 rn= 102 cm
rn
s Succion osmotique L rn 1 rn= 10 2 cm
0

u Hauteur de pression inter- L rn 1 rn= 102 cm


stitielle
1

l
v Vitesse de filtration de l'eau LT- 1 m/s 1 rn/ s = 102 cm/ s
w Teneur en eau pondérale en o/o
z Cote d'un point du sol par L rn 1 rn= ·10 2 cm
rapport au niveau phréatique

a Facteur de compressibilité 1

a Angle de contact radian rad 1 rad = 57, 3°


y Poids spécifique du sol ML- 2 T-2 N/m 3 1 N / m 3 = 0, 10 19 7. 10- 3 gf /cm 3
yd Poids spécifique du sol sec ML- 2 T-2 N/m 3 -J
1 N /rn 3 = 0, 10 19 7. 10- 3 gf /cm 3 CJl

ys Poids spécifique des parti- 1 ML -2 T-2 N/m 3 1 N/ m 3 = 0, 10197. 10- 3 gf/ cm3
cules solides

y Poids spécifique de 1' eau ML -2 T -2


w N/m 3 1 N/m 3 = 0,10197.10- 3 gf/cm3
Tj Viscosité dynamique ML- 1 T- 1 pascalseconde 1 Pa. s = 1 N. s/m2 = 10 P (poise)
Pa. s = 1.0 dyn. s/ cm:2
e Teneur en eau volumique 1 1
À Teneur en air volumique 1 1
TT Hauteur de pres sion pneuma-1 L rn 1 m = 10 2 cm
tique
p Masse spécifique de l'eau ML- 3 kg)m 3 P rv 1 g/ cm 3 = 1000 kg/ m 3
w 1
w

0 Tension superficielle MT- 2 1 newton par m 1 N/m = 10 3 dyn/ cm


N/m = 10 3 erg/ çm2 = 10 3 g/ s 2
4
g? 1 Potentiel total de l'eau interi L2T-2 joule par kg l. J /kg = 1 Nm/kg = 10 erg/ g
stitielle .c J/kg.

g?
i
[ Composante i du potentiel ·L2 T-2 joule par kg . l J /kg = 11 Nm/kg =. l0 4 '·erg/Jg
total 1 J/kg

-:]
m
- 77 -

LISTE DES FIGURES

no Légende Pages

1 Angle de contact 6
2 Ascension capillaire 7
3 Exemples de courbes de succion 17
4 Schéma du tensiomètre 27
5 Mesure de la conductance d'une cellule poreuse 29
6 Ménisques dans les pores de la cellule 31
7 Montage expérimental pour la détermination du temps 33
de réponse propre au tensiomètre
8 Etalonnage du tensiomètre à manomètre à mercure 38
9 Diverses formes de cellules poreuses 41
10 Types de manomètres 43
11 Montage d'une cellule poreuse sur la paroi du modèle 48
bidimensionnel
12 Schéma de l'équipement de mesure du modèle bidimen- 50
sionnel
13 Modèle bidimensionnel 51
14 Profils des hauteurs de pression interstitielle dans le 53
modèle bidimensionnel avant et après une infiltration
de 18 jours
15 Dispositif de purge 54
16 Schéma de l'équipement de mesure de la route expéri- 56
mentale de Grimbergen
17 Abri pour équipement de mesures tensiométriques 57
18 Mouvements de l'eau dans la zone non saturée d'un massif 60
de sol
19 Fluctuations des hauteurs de potentiel f dans le sable d'une 66
couche drainante et dans le sol limoneux sous- jacent
- 78 -

LISTE DES TABLEAUX

no Légende Pages

I Résumé des notions fondamentales 22


II Caractéristiques de quelques cellules poreuses asso- 35
ciées à un manomètre de sensibilité S' = 815 cm-2
III Essai de remontée de la nappe phréatique dans le modèle 63
bidimensionnel - Sable de Sterrebeek
IMPRIME EN BELGIQUE

Imprimerie du C. R. R.

Dépôt légal : D/1977 /0690/3

Tirage : 900 ex.

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