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DEPARTEMENT DE LA DRÔME
Commune de DONZERE
INSTALLATIONS CLASSEES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
ENQUETE PUBLIQUE
Document A
A- RAPPORT D’ENQUETE
C- ANNEXES page 29
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INSTALLATIONS CLASSEES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
2- PRESENTATION DU PROJET
2-1 Historique
La société EVESQUE était titulaire l’autorisation d’exploiter la carrière de DONZERE sur une
superficie de 4ha 26a 70ca pour une production moyenne de 35 000 t/an et d’une puissance
de 360kW jusqu’au 11 avril 2012. La société Granulats VICAT a fait l’acquisition de cette
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carrière en 2012, elle sollicite le renouvellement et une extension de l’autorisation d’exploiter
avec une installation de premier traitement de matériaux pour une durée de 20 ans.
L’extension est envisagée vers l’Est sur une superficie de 9, 02 ha pour une production
moyenne de 160 000T/an (maximum 250 000T/an).
2-2 La demande.
Le dossier d’enquête qui m’a été remis lors de la réunion du 21 juillet 2016 en Préfecture de la
Drôme contient les pièces suivantes :
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faune et flore, il situe le projet vis-à-vis des sites NATURA 2000(2) et des ZNIEFF(3) pour
conclure qu’il n’y a aucune servitude relative à la conservation du patrimoine naturel sur et à
proximité de la carrière.
Elle procède ensuite à l’analyse de l’état initial du site et de son environnement, analyse les
effets du projet sur l’environnement en étudiant les différents impacts sur le paysage, les
eaux superficielles et souterraines, sur le milieu naturel, sur l’agriculture et le patrimoine.
Ensuite il est engagé une analyse des « Effets » négatifs et positifs du projet sur
l’environnement : sur le paysage, sur les milieux physiques, sur les milieux naturels, sur les
changements climatiques. Sont ensuite analysés les effets sur la commodité du voisinage,
sur les biens matériels et les activités économiques, sur le patrimoine culturel et sites
classés, inscrits. Analyse des effets cumulés avec d’autres projets connus (Gazoduc
ERIDAN, centre commercial IMMOCHAN). Esquisse des principales solutions de substitution
justifiant que le projet ait été retenu. Liste des éléments permettant d’apprécier la
compatibilité du projet avec l’affectation des sols et son articulation avec les Plans, Schéma
et Programmes. Examen des mesures prévues pour éviter, réduire ou compenser les effets
négatifs notables du projet sur l’environnement ou la santé humaine et principales modalités
de suivi de ces mesures et de leurs effets. Cette pièce comporte un volet sanitaire qui
spécifie les effets du projet sur la santé humaine. Les mesures prévues pour la remise en
état du site sont définies et l’analyse des méthodes utilisées pour évaluer les effets du projet
sur l’environnement sont faites. On trouve un certain nombre de documents en annexe.
Réalisée par le bureau d’études MICA environnement en février 2012, cette pièce comprend
une base de données (Topographique, Géologique, Banque du sous-sol et autres). Elle
localise le projet de carrière, définit le contexte géologique (stratigraphie locale, géologie et
morphologie du secteur, données issues de sondages). Par une reconnaissance de terrain
les points d’accès à l’eau sont examinés. Des synthèses géologique et hydrogéologique
sont établies et une description de la « Haute Terrasse » est avancée. Une évaluation des
impacts du projet sur la qualité des eaux est donnée, des mesures pour limiter ou supprimer
les impacts du projet sur la qualité des eaux sont préconisées. En conclusion cette étude
justifie que le projet de carrière est conforme aux objectifs du SDAGE.
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règlementation et conseille à l’exploitant de faire une demande de dérogation exceptionnelle
de destruction d’espèces protégées.
Cette pièce rappelle les règles générales et liste les différents décrets de police des carrières
et des industries extractives, les textes règlementaires du code du travail relatifs au projet.
Elle donne les informations de sécurité du personnel, indique les formations que doit recevoir
le personnel et donne des consignes de sécurité, vérifications techniques et sécurité
publique.
Cette étude réalisée à l’interne par la société VICAT décrit le projet dans son environnement,
rappelle les textes règlementaires. Elle établit un résumé non technique de l’étude de
dangers, identifie et analyse les risques liés à l’activité de carrière, à l’activité extérieure et à
celui lié au contexte environnemental. Elle établit uns synthèse des risques résultants Elle
cite la procédure d’alerte et les moyens de secours internes et externes à mette en œuvre.
Conformément à l’Arrêté Préfectoral le dossier ainsi qu’un registre d’enquête à feuillets non
mobiles, cotés et paraphés, ont été déposés en mairies de Donzère. Ce dossier est
consultable aux jours et heures d’ouverture de la mairie pendant une durée d’un mois du
mardi 20 septembre au jeudi 20 octobre 2016 inclus.
La publication officielle de l’enquête publique a été réalisée à deux reprises dans la presse
locale (Annonces Légales, Le Dauphiné Libéré et Drome Hebdo) aux dates suivante :
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Le Dauphiné Libéré le 25 août 2016
Le Dauphiné Libéré le 22 septembre 2016
Drôme Hebdo le 25 août 2016
Drôme Hebdo le 22 septembre 2016
D’autre part, l’arrêté préfectoral prescrivant l’enquête a été affiché sur le panneau (extérieur
ou intérieur) prévu à cet effet sur les panneaux d’affichage de la mairie de Donzère.
Sur le site l’affichage de l’enquête publique a également été réalisé par la société VICAT
(panneaux A2 sur la périphérie des emprises de la carrière et visibles depuis la RN7).
Le Commissaire Enquêteur a vérifié la réalité de ces affichages en mairie et sur le site.
Pour la bonne information du public, la société VICAT a distribué dans les boîtes aux lettres
des habitations situées en bordure de la RN7 et en bordure de la RD 514 une lettre
d’information concernant le renouvellement et l’extension de la carrière ainsi que l’annonce
d’une enquête publique. (Ce courrier figure en annexe)
Dates Objet
21 juillet 2016 Rendez-vous en préfecture
16 août 2016 visite du site de la carrière par le CE
05 septembre 2016 Rendez-vous avec les responsables de la société VICAT
06 septembre 2016 Envoi du compte rendu de réunion avec société VICAT
20 septembre 2016 Permanence 1 en mairie de DONZERE
20 septembre 2016 Envoi du rapport de synthèse n°1 à M. ZABLOCKI
21 septembre 2016 Conversation téléphonique avec M. ZABLOCKI
28 septembre 2016 Permanence 2 en mairie de DONZERE.
03 octobre 2016 Réponse par mail au rapport de synthèse n°1
05 octobre 2016 Remise de documents concernant la piste M. ZABLOCKI
06 octobre 2016 Permanence 3 en mairie de DONZERE.
11 octobre 2016 Permanence 4 en mairie de DONZERE
11 octobre 2016 Réunion publique en mairie de DONZERE
20octobre 2016 Permanence 5 en mairie de DONZERE. (fin d’enquête)
28 octobre 2016 Remise en main propre du rapport de synthèse n°2 et copies du registre et
annexes
07 novembre 2016 Réception d’une lettre de M.BESSON et avis de la commune de ROUSSAS
08 novembre 2016 Réception avis de la commune de MALATAVERNE
08 novembre Réception par mail de la réponse au Rapport de Synthèse n°2
12 novembre 2016 Réception du courrier (AR) réponse au rapport de synthèse n°2
16 novembre 2016 Remise du rapport et des conclusions
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4- Observations du Public
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proches un lettre d’information sur le projet de carrière. Je donne copie de cette lettre aux
participants et je donne également l’adresse du site de la préfecture.
M.PINEDE me transmets une étude (investigations géotechniques) de la société Géo+
concernant son habitation sise au quartier Les Roussettes nord à DONZERE.
Je reçois M. GERARD qui déclare n’avoir rien de nouveau sur le dossier, je l’informe des
réponses de la Société VICAT sur le rapport de synthèse n°1.
J’ai reçu Mme REY, son compagnon M. VIDAL, Mme ZHAN et M. LANGLOIS.
Mme REY a explicité les termes de son courrier qui m’a été adressé en recommandé le 10
10 2016.
Dans son premier courrier Mme REY signale des points juridiques qui risquent de mettre en
péril la recevabilité du dossier, elle souligne que des impacts liés au projet de carrière
semblent minimisés ou masqués. Elle affirme les manques et inexactitudes du dossier
laissant planer un doute.
Dans son second courrier plus détaillé Mme REY pose la situation de sa propriété (identifie
les parcelles cadastrales) et décrit la dégradation progressive des structures de son
habitation, les appels à des experts et des solutions envisagées. Elle décrit les travaux
qu’elle a engagés y compris la décoration intérieure pris sous l’assurance « décennale ».
Elle relate aussi l’obligation qui lui été notifiée de se mettre en conformité avec les services
d’assainissement de la commune qui imposent un raccordement au réseau public et des
difficultés rencontrés avec les élus à ce sujet. Elle souligne l’intervention d’un nouvel expert
géotechnicien qui pense que c’est la couche de marne asséchée en raison de la privation du
réseau d’épandage qui est la cause principale de l’affaissement du bâtiment et de ses
conseils de travaux complémentaires. Mme Rey en déduit que le renouvellement et
l’extension de la carrière portera atteinte à la stabilité de son domicile compte tenu de
l’investissement qu’elle déjà a fait sur son habitation. Elle cite le cas d’habitation proche
d’une carrière « à tirs de mine » puis « brise roche » à 300m des habitations et le gain de
cause que les habitants ont eu « en cassation ».
Elle craint que les travaux relatifs à la mise en place et à l’exploitation de la carrière portent
atteinte au sol et au sous-sol environnant provoquant à nouveau des fissures et tarissement
des écoulements naturels du secteur. Elle nous informe que d’autres habitants, soumis au
phénomène dans le quartier peuvent partager les mêmes craintes.
Elle dénonce également pour ce qui concerne les bruits, poussières, le respect de notre
environnement.
Dans un texte annexé, Mme REY donne son avis sur les pièces du dossier :
Recevabilité du dossier, les impacts liés au projet (vibrations, poussières, eau, riverains,)
puis elle se livre à une critique personnelle de dossier d’étude d’impact et du résumé non
technique en y apportant des commentaires justifiés ou non. Elle produit un historique du
secteur plus approfondi que ne l’explicite le dossier. Le paragraphe « Points à souligner »
paraît en peu polémique vis-à-vis de la municipalité qui a classé le secteur le long de la
RD541 en possibilité d’urbanisation.
Un paragraphe est réservé à la piste d’accès sur la propriété de M.LEVESQUE.
Elle revient sur les nuisances en termes de vibration en invoquant les vibrations du « Grand
Paris » et les troubles provoqués sur la santé des habitants. Ensuite elle prodigue des
conseils en termes d’emplacement de carrière de son point de vus mieux indiquées. Elle
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annonce « à titre indicatif » que la société LEVESQUE souhaite encore disposer d’une
exploitation de carrière sur ses terrains.
Elle conclue que la société VICAT n’a pas distribué à tous le même niveau d’information.
Dans un deuxième courrier, non recommandé, Mme REY m’a adressé toutes informations
sur l’état de son habitation en mairie de DONZERE :
-Dossier intitulé « Désordre sur maison » de la société SIC INFRA comprenant la
présentation, la mission le contexte de l’étude, l’identification des causes géotechniques
probables et l’approche de remèdes envisageables. Le plan des travaux et les factures.
-Un courrier de la ville de DONZERE concernant le raccordement au réseau d’eaux usées et
les deux réponses de Mme REY.
-Annexe 6 Un copie de l’audience « cour de cassation » du 10 novembre 2010 de la cour
d’appel de PARIS.
-Courriers de la ville de DONZERE concernant le raccordement à l’égout et les réponses de
Mme REY.
- Une copie de facture de travaux d’assainissement.
Je reçois également au cours de cette permanence Mme ZHAN qui me transmet un courrier
auquel est joint un constat d’huissier (Me Jean Pierre PONS, huissier de justice à
PIERRELATTE), attestant qu’il n’y a pas de fissure apparente sur son habitation.
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aboutissant au produit fini. Il analyse succinctement les incidences du projet sur le milieu
naturel, sur le paysage local, sur la perception visuelle et sur l’occupation du sol. Ce
document s’intéresse aux commodités du voisinage et à la santé publique. Il analyse les
effets produits par les niveaux sonores, les émissions de poussières, le trafic routier et les
vibrations, il liste les mesures qu’il convient d’adopter pour réduire ou supprimer les effets de
la carrière sur l’environnement. Ce document déclare que la remise en état sera réalisée au
fur et à mesure de l’exploitation sous le contrôle des services (DDT, DREAL) avec un suivi
réalisé par une association environnementale (LPO)
Cette pièce décrit avec précision le projet dans toutes ses phases et suit de manière
chronologiques tous les aspects de l’exploitation de carrière jusqu’au produit fini. Elle définit
les diverses installations nécessaires au fonctionnement de la carrière. Elle procède à
l’analyse complète de l’état initial du site et de son environnement, analyse les effets du
projet sur l’environnement en étudiant les différents impacts sur le paysage, les eaux
superficielles et souterraines, sur le milieu naturel, sur l’agriculture et le patrimoine.
Nous décelons les principales atteintes à l’environnement et à la vie humaine à proximité
que peut produire l’installation d’une telle carrière. Néanmoins, sa position « en dent
creuse » lui donne une atténuation de ces impacts notamment en termes de bruit, de
vibration et d’incidence sur le paysage du secteur vis-à-vis des riverains. Le couvert végétal
est constitué de chênes pubescents et de garigues à genêt lui confère une valeur
patrimoniale « ordinaire ».Toutefois le défrichement sera suivi d’ une replantation d’espèce
similaire. En ce qui concerne la faune, l’inventaire qui en est fait définit un enjeu
« Chiroptère » en majorité qui est qualifié de « Moyen », les autres espèces vivant sur le site
ne présentant pas d’intérêt particulier. La nappe située sous le carreau de la carrière a un
faible potentiel, elle circule sur un horizon d’argile situé sous les alluvions, elle apparaît en
pied de coteau. Cette nappe ne sera pas sollicitée par l’exploitation de la carrière puisque le
carreau sera 10 m environ au-dessus du niveau de la nappe. Il n’y aura donc pas d’impact
sur la potentialité ni sur la qualité de l’eau. La société VICAT n’envisage qu’un pompage de
8m3/h pour alimenter les réservoirs servant à l’arrosage des pistes. La société est prête à
mettre en œuvre des bassins de réception des eaux de pluie pour alimenter ses réserves
d’eau utilisées pour l’exploitation de la carrière. En conclusion les impacts négatifs du projet
seront limités durant le temps de l’exploitation par campagnes. En cours de réaménagement,
les plantations et la gestion écologique du secteur permettra de restituer un site quasi
identique à celui d’aujourd’hui. Les actions menées avec les conseils de LPO réduiront et
compenseront les effets indésirables.
On y retrouve les effets sur la commodité du voisinage : Dans la rubrique Bruits et
Vibrations.
La liste des engins utilisés en donnée, 1 pelle hydraulique, 1 tombereau, 1 bouteur sur
chenilles.
Et lors des travaux d’extraction : 1 chargeuse sur pneus, 1 pelle hydraulique, 1 marteau
brise roche, 1 tombereau, camions d’évacuation. Le concasseur mobile. Il faut rajouter à cela
que lors de la réunion publique M.ZABLOCKI a précisé qu’il utiliserait la « dent de
déroctage » à la place du marteau brise roche. Cela aurait pour effet d’être plus efficace et
bien moins bruyant. Tous ces niveaux sonores sont examinés et quantifiés, il est précisé que
la gêne potentielle pour le voisinage ne sera pas de nature à compromettre santé ou la
sécurité du voisinage ni constituer une nuisance pour celle-ci.
Le dossier explicite ensuite toutes les mesures envisagées pour supprimer, limiter et
compenser les inconvénients du projet. Ces mesures se déclinent en différents termes :
-Impact sur le paysage : La carrière sera préservée de toute perception visuelle grâce à sa
topographie et au mode d’exploitation en « dent creuse », au nord le boisement rend toute
perception impossible. Néanmoins le chemin rural de « Combe longe »sera maintenu en bon
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état de propreté, le défrichement se fera de manière coordonnée à l’exploitation, les fronts
de taille seront aménagés pour diminuer la perception des alentours.
-Impact sur les eaux superficielles et souterraines: Un pompage dans la nappe est toutefois
envisagé à raison de 8 m3/h. Une attention particulière sera demandée dans ce domaine par
rapport au comportement de la nappe et de sa potentialité puisqu’elle continue d’alimenter
des sources et des puits de bas de coteau. L’exploitation devra faire en sorte qu’aucune
incidence négative ne vienne rompre l’équilibre de cette nappe (mesures piézométriques
réalisées de façon trimestrielle). Tous les stockages de produits relatifs au fonctionnement
de la carrière sont sécurisés. Des procédures d’urgence en cas de pollution accidentelle sont
établies.
-Stabilité des terrains : Aucun tir de mine ne sera réalisé pour l’exploitation des terrains. Les
conditions d’exploitation de la carrière seront encadrées, définies en ce qui concerne les
voies de circulation, les bordures de front de tailles, les merlons de sécurité. Les fronts
d’exploitation seront règlementés, la hauteur des banquettes ne dépassera pas 10m et
l’enveloppe des fronts d’exploitation aura une pente de 30°. Cependant dès la première
permanence les riverains ont porté à la connaissance du commissaire enquêteur que
certaines habitations implantées le long de la RD 541 comportent des fissures. Cet état de
fait n’est pas signalé ni étudié dans le dossier mis à l’enquête, nous découvrons ce
phénomène qui ne manquera pas d’être analysé plus loin.
-Impact sur la pollution atmosphérique : Une campagne de mesures des poussières a été
effectuée par la société LEVESQUE lors de l’exploitation de carrière en 2008. Ces
poussières proviennent de diverses sources (Décapage, terrassements, exploitation du front
de taille, concassage et roulage des engins).
Notons que lors de la réunion publique les représentants de la société VICAT ont déclaré
que des mesures de ce type seront faites régulièrement.
Il se dégage aussi du dossier des points positifs que la nouvelle exploitation peut générer :
- La remise en état du site est prévue par des textes législatifs, codifiés dans le Code de
l’Environnement,
- Le coût de la remise en état reste conséquent : 271 512 Euros sur 20 ans selon quatre
phases de 5 ans, soit 3.200.000 T.
- Les raisons économiques : le besoin en granulats se fait ressentir dans ce secteur de la
vallée du Rhône, il dynamise d’autres activités du BTP et d’autres commerces indirects.
L’estimation est de 13 emplois directs ou indirects.
- Le projet de carrière respecte les Plans, Schémas et Programmes en cours de validité
sur le secteur.
- La Société VICAT s’est associée avec LPO pour mener à bien toutes les mesures de
réaménagement.
Conclusion : La nouvelle exploitation de cette carrière avec ses phasages, la remise en état
progressive et le suivi écologique qui sera réalisé, semble apporter toutes les garanties d’un
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bon fonctionnement qui obéira à la règlementation en vigueur. Le site se prête à une
exploitation par gradins, en dent creuse qui lui confère une position hors d’eau peu
commune dans la région. Cette carrière apportera les matériaux nécessaires au bon
fonctionnement des entreprises locales et elle maintiendra un bon équilibre économique du
secteur.
Certaines personnes déclarent ne pas avoir obtenu suffisamment d’information sur le site
internet de la Préfecture (dossiers tronqués et non complets) ; sur le terrain les affiches
n’étaient pas en nombre suffisant, elles ne figuraient pas partout… Les journaux locaux n’ont
pas été lus ! D’autres auraient préféré que l’information circule d’une manière plus complète
bien que la Société VICAT ait distribué dans certaines boîtes aux lettres une « lettre
d’annonce » de la réunion publique. A ces questions il a été répondu qu’apparemment
l’information a bien été faite en temps et en heure conformément à la règlementation en
vigueur.
Une réunion publique s’est déroulée le 11 octobre à l’initiative de la Société VICAT, elle a
regroupé certains riverains et les participants ont reçu toutes les informations relatives à ce
projet de carrière.
Sur le fond :
-Le bruit pouvant être généré par les engins lors de l’extraction des matériaux. Ces
personnes ont le souvenir que l’entreprise LEVESQUE, ancien exploitant, lors des travaux
de carrière, faisait beaucoup de bruit audible jusqu’à leurs habitations. Ils ne souhaitent donc
pas subir les mêmes inconvénients.
-La fissuration des habitations dont les fondations de certaines ont dû être confortées.
L’exploitation des matériaux étant différente selon le dossier mis à l’enquête, vous voudrez
bien m’apporter quelques informations complémentaires sur ces points qui me paraissent
importants pour la suite des rencontres avec le public. Notamment vous voudrez bien me
dire si à votre connaissance il y a eu par le passé des dossiers relatifs à des fissurations des
habitations aux abords (CATNAT). Par ailleurs pouvez-vous préciser la puissance du brise
roche qui sera utilisé pour l’extraction (un ou plusieurs) ainsi que le type d’engin utilisé.
Le 20 Septembre 2016.
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5-2-1 Réponses du Maître d’Ouvrage au Rapport de synthèse n°1
Concernant le Bruit :
Afin de d’atténuer au maximum tout impact lié à l’émission sonore issue des activités de la carrière, les
mesures suivantes seront appliquées :
l’unité de concassage mobile sera située au niveau du carreau inférieur de la carrière pour confiner les
propagations sonores au sein même de la carrière (du fait de l’exploitation en dents creuse). De plus,
l’usage de matériel de concassage et de criblage moderne sera favorisé, de manière à utiliser des engins
moins gourmands en énergie et moins vecteurs d’émissions sonores. Il est également rappelé ici que
l’installation de concassage mobile ne sera présente que temporairement sur le site (1 fois par an, pendant
environ 4 semaines).
Les appareils générateurs de bruit (klaxon de recul des engins notamment) sont conformes aux normes en
vigueur. Les engins de chantier sont notamment dotés d’un avertisseur sonore de recul spécifiquement
conçu pour réduire les émissions sonores lors de son utilisation (« Cri du Lynx »).
L’exploitation se fait et se fera en « dent creuse », générant de fait des fronts qui font et feront office
d’écrans sonores (le bruit sera largement « confiné » en fond de fosse).
Les engins de la carrière sont renouvelés régulièrement afin de disposer d’engins neufs et seront maintenus
conformes à la législation relative à l’insonorisation des engins de chantier (Décret du 18 Avril 1969 –
Arrêté du 11 Avril 1972). Leur entretien régulier garantira le maintien de ces normes.
L’activité n’aura lieu que pendant les jours ouvrables. Il n’y a aucune activité les Samedis, Dimanches et Jours
Fériés.
On notera également que les maisons les plus proches sont principalement situées en contrebas du
plateau, à proximité de la RN 7 ou de la RD 541. Ainsi un coteau boisé d’environ 20 m de hauteur sépare les
habitations les plus proches du projet de la carrière actuelle. C’est donc un merlon naturel d’environ 20 m
de hauteur qui permettra d’atténuer le bruit provenant de la carrière.
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Il est également rappeler ici qu’un contrôle réglementaire des niveaux sonores sera effectué
périodiquement, selon les prescriptions du futur arrêté préfectoral.
L’extraction des matériaux se fera de manière « classique » à l’aide d’une pelle hydraulique équipé d’un
godet. Un seul engin d’extraction sera présent sur le site.
Afin d’extraire les parties indurées du gisement la pelle hydraulique sera ponctuellement équipée d’un
marteau brise roche, d’une dent hydraulique (matériel récent, plus productif et moins émetteur
d’émissions sonores) ou d’une dent de déroctage (non-motorisé). La dent de déroctage sera l’équipement
privilégié. Cependant, étant donné la nature du gisement, il est possible que les autres types d’équipement
soient également utilisés. L’usage d’équipement moderne sera alors favorisé, de manière à réduire la
consommation énergétique et à réduire les émissions sonores.
La puissance du marteau brise roche qui serait utilisé ne dépassera pas 100 kW. Le marteau brise roche qui
serait éventuellement utilisé pourrait être similaire au Marteau brise roche V 55 de Montabert (voir
Descriptif technique en PJ).
La dent hydraulique qui serait éventuellement utilisée pourrait être similaire au modèle XR 50 de Xcentric
Ripper (voir Descriptif technique en PJ).
De plus, il est rappelé ici qu’il n’y aura pas de tir de mine dans le cadre de l’exploitation de la carrière. Ainsi,
aucun équipement ou aucune activité liée à l’exploitation de la carrière n’est de nature à entrainer
d’éventuelle fissuration au niveau des habitations proches.
Pour rappel, l’Etude Hydrogéologique menée par le Bureau d’Etude MICA Environnement a permis
d’identifier une nappe d’une épaisseur variable (de 1 à 4 m). Cette nappe est située à une cote d’environ
80 m NGF et est doté d’un léger pendage vers l’Ouest. Cette nappe est appelée « Nappe de la haute
terrasse ».
Cette nappe a été observée à la cote 78 m NGF au niveau du piézomètre de la carrière. Avec une
profondeur d’extraction maximale de 90 m NGF (soit plus de 10 m au-dessus de la nappe), la présence de la
carrière n’induira aucun changement sur le débit de la nappe.
Le puit de la Blache (ancienne ferme située entre la RN 7 et l’entrée de la carrière) s’est toujours avéré être
en eau, avec un niveau variant peu. Lors de la précédente exploitation, cette nappe était exploitée à cet
endroit afin de remplir la citerne d’arrosage des pistes.
Il a ainsi été demandé une autorisation afin de prélever environ 15m3/h au maximum (dans la limite de 200
m3/j). Cependant, ce volume pourra être réduit à 8m3/h max en cas de mise en place d’une une cuve
« tampon » d’environ 30 m3. Cette cuve tampon permettra également de récupérer les eaux de pluie afin
de réduire d’avantage le pompage dans la nappe.
A noter que des mesures piézométriques seront réalisées de façon trimestrielle dès obtention de
l’autorisation préfectorale, afin d’effectuer un suivis plus précis de la nappe et d’en connaitre les
amplitudes au droit du gisement. Les modalités de prélèvements dans la nappe tiendront évidement
compte de ces variations en privilégiant le prélèvement aux périodes les plus propices.
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On notera aussi ici que de nombreux efforts sont réalisés afin de réduire autant que possible la
consommation en eau des sites : recyclage des eaux d’arrosage des pistes revêtue, collecte des eaux de
pluies…etc.
Ces réponses m’ont permis dès les permanences suivantes de répondre au public concerné en
apportant les informations suffisantes au problème posé.
En fin d’enquête et dans les délais impartis, j’ai adressé un deuxième Rapport de Synthèse à
la Société VICAT qui lui a été remis en main propre avec en pièces jointes les copies du
registre d’enquête et des annexes le 28 octobre 2016 :
Les remarques qui se sont dégagées de ces entretiens sont les suivantes :
-Le bruit pouvant être généré par les engins lors de l’extraction des matériaux.
-La fissuration des habitations provoquée par des engins puissants lors de l’exploitation.
Dommages à certains bâtiments dont les fondations ont dû être confortées récemment.
-La diminution du débit des sources dont quelques-unes ont tari et provoqué la rétraction des
marnes argileuses.
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-la poussière générée par l’exploitation et rabattue par le vent (Mistral très fort dans ce
secteur).
Une deuxième réponse à ces questions m’est parvenue par mail le 8 novembre 2016 :
(Je livre ici ces réponses, des commentaires y ont été rajoutés puis s’en suivra une
discussion)
Question n°1 :
« S’agissant de la piste d’accès à la carrière. Le bail commercial stipule qu’en termes de travaux,
l’enrobage de la piste ainsi que la pose d’un portail sont autorisées. Néanmoins « le preneur » est
responsable des travaux obligatoires. Qu’adviendra-t-il de cette piste au bout de 9 années, date de fin
de validité du bail ? »
Eléments de réponses :
Un bail commercial entre le propriétaire des terrains et la société GRANULATS VICAT a été signé le 28
mars 2012 et il concerne la piste d’accès à la carrière. Ce bail commercial est en effet d’une durée de
9 ans mais conformément au Code du Commerce, cela implique qu’il est reconductible
automatiquement pour la même durée de 9 ans, tous les 9 ans.
La société GRANULATS VICAT aura ainsi à sa charge l’entretien de cette piste pendant toute la durée
du bail. L’intégralité des travaux et aménagements (obligatoires ou d’amélioration) devra être
réalisée puis ceux-ci seront entretenus par GRANULATS VICAT pendant toute la durée du bail et ne
pourront pas être supprimés sans le consentement du propriétaire. Plus généralement et tel que
précisé dans le bail, la société GRANULATS VICAT s’est engagée à rendre le chemin d’accès à la
carrière en bon état en fin de bail.
Commentaire :
Cette précision concernant le statut de la piste d’accès m’est apparu nécessaire à l’exploitation de la
carrière. Il était obligatoire que la société soit en mesure de faire perdurer l’accès et de pouvoir
l’entretenir jusqu’au terme de l’exploitation. Ceci me semble bien équilibré.
Question n°2 :
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issues des sondages géophysiques mais je souhaiterais que vous me confirmiez l’hypothèse de 5 % du
volume. Effectivement ceci conditionne le mode d’exploitation. »
Eléments de réponses :
Le gisement de la carrière est constitué d’alluvions fluviatiles anciennement déposés par le Rhône,
nommées « alluvions de la haute terrasse ». Cet ensemble géologique globalement homogène à
l’échelle du gisement total présente néanmoins une hétérogénéité naturelle.
Ainsi il a été observé sur les 4 à 6 premiers mètres une zone de graves rubéfiés, assez facilement
reconnaissable du fait de sa couleur rougeâtre.
Le reste du gisement est ensuite constitué de graves à passes consolidées, incluant notamment, de
façon variable, du poudingue. Dans cette partie du gisement, un des deux forages réalisés au sein de
l’emprise du projet a identifié la présence de poudingue (sables et graviers indurée, à ciment
calcitique naturel) sur environ 12 % de l’épaisseur du gisement qui sera exploité. Aucune zone
assimilée à du poudingue n’a été identifiée lors du second forage. Ces deux résultats sont ainsi les
bases de l’hypothèse des 5 % de poudingues avancés dans le dossier.
Cependant, le pourcentage de gisement induré dans le gisement total n’a pas fait l’objet d’une étude
spécifique détaillée dans la mesure où cet aspect ne représentait pas pour l’exploitant, au moment
de la rédaction du dossier, un enjeu majeur.
La présence de poudingue étant avérée par le front de taille et nos sondages, un outil adapté a donc
été prévu dans le projet pour le traiter.
Le caractère lenticulaire rend la répartition des poudingues très aléatoire. De nombreux sondages
seraient nécessaires pour tenter d’identifier les zones et épaisseurs de poudingues, pour un résultat
peu fiable in fine.
Les riverains ont exprimé des craintes lors de l’enquête publique quant aux vibrations et bruits émis
par l’engin requis pour traiter le poudingue. En nous rapprochant de l’entreprise SITA confronté au
même gisement sur un site très voisin du nôtre, et présentant la même géologie, il apparait un taux
moyen de poudingue d’environ 20%.
La contrainte n’est pas la proportion de poudingue mais les impacts potentiels vis-à-vis des riverains
liés à son extraction. Nous y répondons dans les questions n°3 et n°5.
On rappellera ici que l’exploitation de la carrière ne se fera en aucun cas à l’aide de tir de mine,
même pour extraire les zones indurées (poudingues) du gisement.
Commentaire :
Je retiens des réponses à cette question que le pourcentage de poudingue dans le gisement ne peut
pas être estimé avec une grande précision. Quoiqu’il en soit ce matériau fait partie de l’ensemble des
granulats issus des dépôts fluviatiles du Rhône à dominante de sables et graviers. Effectivement, le
souci du public reste le mode d’exploitation des parties indurées et les vibrations éventuelles
propagées vers les habitations.
Question n°3 :
« Serait-il envisageable de constituer un « Etat zéro » des fissures dans les bâtiments proches de la
carrière et d’assurer un suivis de ces témoins pendant une durée de l’exploitation définie avec les
18
riverains ? Cela permettrait d’avoir une idée de l’incidence de l’exploitation sur la stabilité des
bâtiments. »
Eléments de réponses :
De nombreux phénomènes, naturels ou causés par l’homme, peuvent donner lieu à des fissurations
ou des dommages sur le bâti (absence de fondations ou fondations mal conçues, gonflement et
retrait des argiles, tir de mines …etc.).
A titre d’exemple, le rapport de SIC INFRA 26 fournit par Mme REY (cf. partie 3 en page 9 du rapport
présent en annexe) relatif aux désordres constatés sur sa maison indique bien que ces désordres ont
pour origine un défaut dans les terrassements et le drainage et n’ont donc aucun lien avec l’activité
de la carrière.
Ainsi, il ne serait pas pertinent d’effectuer un suivi des témoins de la fissuration sur les habitations et
faire un lien direct avec l’exploitation de la carrière en cas de fissuration.
Cela-dit, bien que la réglementation n’impose pas la mise en place d’une telle mesure dans le cadre
d'exploitation de matériaux alluvionnaires hors d'eau, la société GRANULATS VICAT s’engage à
mettre en place des mesures de vibrations lors de la première année d’exploitation afin de quantifier
le niveau vibratoire enregistré par les habitations les plus proches du projet.
Ainsi deux campagnes de mesures de deux semaines chacune seront réalisées : l’une sans activité de
la carrière, et l’autre lors du fonctionnement normal de la carrière (incluant notamment le
fonctionnement des engins d’extraction du poudingue).
Un rapport d’étude comprenant une interprétation des résultats sera ainsi soumis à la DREAL
(organisme public assurant le contrôle des carrières) et mis à dispositions des riverains. Ce rapport
indiquera notamment si les niveaux de vibrations émis par la carrière sont perceptibles aux
habitations les plus proches et si ils respectent les seuils réglementaires.
Pour mémoire, le seuil de 10 mm/s pondéré est calculé justement au regard des dégâts pouvant être
occasionnés sur des constructions (arrêté ministériel du 22 septembre 1994).
L’exploitation de matériaux alluvionnaires hors d’eau à l’aide d’une pelle hydraulique même associée
à une dent de déroctage, une dent vibrante ou un marteau brise roche n’est pas reconnue comme
phénomène donnant lieu à des fissurations sur les bâtiments proches (quelques mètres à plusieurs
centaines de mètre). Il est d’ailleurs fréquent de retrouver des bâtiments au sein même de ces
carrières, sans qu’ils demandent des normes de constructions spécifiques.
Pour rappel, les rares cas de fissurations de maison situées à proximité de carrière sont liés à
l’utilisation de tir de mines par la carrière et l’exploitation de la carrière de DONZERE ne fera pas
appel à des tirs de mines.
Commentaire :
La société répond au problème de fissuration de certaines maisons d’habitation en séparant bien la
conséquence du « retrait gonflement » décrite par les Experts de l’impact induit par l’exploitation
qui n’est nulle part incriminé. Cependant une mesure de vibrations est proposée sur les habitations
les plus proches dès la mise en exploitation. Ces opérations seront réalisées sous contrôle de la
DREAL. Cela montre le sérieux de la Société VICAT qui s’engage dans une procédure non obligatoire
mais qui permettra à terme de lever un doute sur ce sujet.
19
Question n°4 :
« Par une étude complémentaire ou par une simulation justifiée, peut-on quantifier les effets sur la
nappe d’une pluie projet (Q5, Q10, Q20, …etc.) avec une hypothèse de découverte du premier site
d’exploitation et avec les phasages suivants ? »
Eléments de réponses :
Une note complémentaire a été demandée au bureau d’études MICA Environnement qui a réalisé le
volet hydrogéologique du dossier de demande d’autorisation. Cette note sera fournie dès que
possible, mais ne pourra pas être finalisée dans les délais impartis au pétitionnaire pour répondre
aux demandes du commissaire-enquêteur.
Commentaire :
Cet « avis d’expert » m’a semblé nécessaire pour situer l’impact sur l’impluvium de la
dévégétalisation et de la découverte du site, par étape. Cela pourrait permettre de mieux connaitre
le comportement à long terme de la nappe située sous l’exploitation. Toutefois si ces éléments
d’étude ne sont pas effectifs avant la remise du rapport, ils pourront faire partie du domaine des
recommandations en conclusion de l’enquête.
Question n°5 :
« En terme de bruit peut-on simuler le cumul des nuisances pour le voisinage de l’exploitation
comprenant une extraction avec dent de déroctage, plus un concassage, plus un chargement et une
évacuation des matériaux sur une période d’une journée ? »
Eléments de réponses :
Il est en effet possible d’effectuer ces simulations et celles-ci sont déjà présentes au sein de l’Etude
d’impact du dossier de demande concernant notre projet (partie III.6.1).
Ainsi, afin d’estimer l’impact de l’activité de la carrière sur le voisinage, des calculs prévisionnels
(simulations) ont été réalisés.
Ces derniers ont considéré le niveau sonore potentiel d’un scénario théorique le plus défavorable
possible, à savoir :
- les activités de décapage, d’extraction et de remise en état auront lien au même moment
et en un même point (il va de soi que ce scénario sera de fait difficilement réalisable en
pratique).
- les émissions sonores engendrées par le traitement des matériaux sur le site sont
intégrées, bien que cette activité de traitement des matériaux n’aura lieu qu’une fois par
an (pendant environ 4 semaines).
Le tableau suivant indique le détail des évènements et activités pris en compte dans la simulation :
Activités Descriptions
20
Chargement d'un tombereau ou d'une trémie par une chargeuse sur pneu
Circulation de 2 tombereaux (1 vide et 1 plein)
Ce tableau montre que la simulation effectuée et présente en partie III.6.1 de l’étude d’impact
intègre bien (et même plus) une extraction avec dent de déroctage, concassage, chargement et
évacuation des matériaux.
Pour rappel, l’estimation de l’impact sonore engendré par le scénario défavorable présenté ci-dessus
a permis de mettre en évidence une émergence de 0,6 dB (A) maximum (point n°5 : habitation située
au Sud-Ouest du projet). Ce niveau d’émergence est largement en conformité avec la législation en
vigueur qui limite à 5 dB(A) le niveau d’émergence.
Pour mémoire, l’exploitant prendra néanmoins un certain nombre de dispositions pour réduire
autant que possible les nuisances sonores (cf. Chapitre IV de l’Etude d’impact), dont notamment :
Périodes de travail :
- Les horaires de travail seront compris dans la période 7h - 19h, du lundi au
vendredi. Aucune activité le weekend ;
- Pas d’activité d’extraction/concassage durant l’été (Juin/Juillet/Aout) ;
- L’installation de concassage mobile ne sera présente qu’une fois par an,
pendant environ 4 semaines entre Octobre et Avril ;
L’unité de concassage mobile sera située au niveau du carreau inférieur de la carrière (pas en
haut des fronts d’exploitation). L’installation de concassage mobile ne sera présente que
temporairement sur le site (1 fois par an, pendant environ 4 semaines).
L’exploitation se fait en « dent creuse » générant de fait des écrans naturels de plus de 20 m
qui font office d’écran sonores ;
Il est également rappelé ici qu’un contrôle réglementaire des niveaux sonores sera effectué
périodiquement par un bureau d’étude indépendant, selon les prescriptions du futur arrêté
préfectoral. Ces rapports de mesures seront contrôlés périodiquement par les services de l’Etat
(DREAL).
Commentaire :
Le bruit généré par l’exploitation a bien souvent interrogé le public riverain qui par le passé a subi
l’extraction des matériaux effectuée par la Société EVESQUE. Ces gens-là sont devenus méfiants et ne
veulent pas que ces nuisances se renouvellent. C’est pourquoi j’ai à nouveau posé la question à la
Société VICAT qui a rappelé que cette question avait été traitée dans l’étude d’impact (III.6.1). J’ai
bien noté que l’exploitant, en dehors de la législation sur le bruit qui devra être appliquée et
contrôlée par la DREAL, prendra des mesures propres à réduire les nuisances sonores.
21
5-3- Discussion
Après avoir entendu le public, les représentants de la société VICAT, lu les dépositions sur le
registre d’enquête de la commune de DONZERE, analysé les remarques et posé les
questions par deux fois au Maître d’Ouvrage, après avoir assisté à la présentation du projet
en réunion publique, je peux maintenant discuter les points de ce projet qui me paraissent
les plus importants.
D’une manière générale je rappelle qu’il s’agit d’un renouvellement et d’une extension d’une
exploitation de carrière, déjà exploitée par le passé par la société EVESQUE et tombée en
sommeil depuis 2012.
La société VICAT par sa demande souhaite exploiter à nouveau le site en l’étendant par 4
phases successives en suivant le carreau existant vers l’est et vers le nord-est pour une
durée de 20 ans.
Au cours des 5 permanences que j’ai tenues en mairie de DONZERE, j’ai reçu en majorité
des habitants du secteur situé le long de la RD 541 (dite route des Alpes). Ces personnes
m’ont rapporté leurs inquiétudes en ce qui concerne la poursuite de l’exploitation de carrière
et elles ont dénoncé les nuisances apportées à leur bien-être lors de l’exploitation de la
société EVESQUE.
Elles ont constaté depuis l’année 2003 l’affaiblissement des sources du secteur et
l’apparition de fissures sur certains bâtiments, quelques-unes ont apporté la preuve de cette
fissuration en produisant en annexe des rapports d’expert et des factures de travaux relatifs
à ces fissures. M. PINEDE (A1) et Mme REY(A4) ont annexé des études relatives à leur
habitation menacée par des fissurations. M.GERARD a signalé être dans le même cas alors
que Mme ZHAN a produit un constat d’huissier attestant que son habitation ne comportait
aucune fissure à ce jour.
Les rapports d’expert concluent sur l’origine de ce phénomène : ils considèrent que le mobile
de ces affaissements peut être le manque d’eau dans le sous-sol provoquant la rétractation
des argiles qui soutiennent la couche de poudingue sur laquelle sont fondées les habitations.
Aucun ne fait allusion aux vibrations dues à l’exploitation de carrière.
Le renforcement de ces bâtiments est néanmoins recommandé pour prévenir tout désastre.
Mme REY dans son différend avec la commune concernant son raccordement à l’égout
rendu obligatoire, a bien identifié le manque d’eau dans le sous-sol aux abords de son
habitation qui aurait accéléré la fissuration.
Dans les réponses aux questions du rapport de synthèse n°1, la société VICAT a bien
répondu que le secteur est soumis à un aléas faible de retrait et gonflement des argiles
pouvait avoir des conséquences sur la bâti (http://www.georisques.gouv.fr).
Les fissurations sur les habitations ne sont pas imputables essentiellement à l’exploitation de
la carrière cependant le phénomène étant apparu récemment, je pense que l’entreprise
VICAT devrait se préoccuper de ces fissurations et apporter un contrôle sur les bâtiments
affectés dès la mise en exploitation de la carrière. De même je suis convaincu qu’un suivi
régulier des variations du sol aux abords des bâtiments les plus touchés serait de nature à
révéler le risque de fissuration sans pour autant en définir l’origine.
Par ailleurs une surveillance accrue des niveaux d’eau déjà suivie trimestriellement par les
piézomètres que la société a mis en place, permettrait de s’affranchir de l’impact du niveau
de la nappe sur la stabilité des terrains. Interrogée sur ce sujet, la Société VICAT propose
d’effectuer un complément d’étude concernant l’impact de l’impluvium dans les conditions de
découverte du sol et d’en déduire les influences sur la nappe située sous l’exploitation. Cela
paraît rassurant pour la suite du phasage de la carrière.
22
S’agissant du bruit et des vibrations qui sont la crainte de MM. LEVEAU, GERARD et Mme
REY en particulier, nous pouvons apporter les précisions suivantes :
-Le bruit sera généré par les engins (Pelle, concasseur, chargeuse, brise roche sur pelle).
Nous avons posé la question de la puissance des engins aux responsables de la société.
Leur réponse a été:
l’unité de concassage mobile sera située au niveau du carreau inférieur de la carrière pour confiner
les propagations sonores au sein même de la carrière (du fait de l’exploitation en dents creuse). De
plus, l’usage de matériel de concassage et de criblage moderne sera favorisé, de manière à utiliser
des engins moins gourmands en énergie et moins vecteurs d’émissions sonores. Il est également
rappelé ici que l’installation de concassage mobile ne sera présente que temporairement sur le site
(1 fois par an, pendant environ 4 semaines).
L’exploitation se fait et se fera en « dent creuse », générant de fait des fronts qui font et feront office
d’écrans sonores (le bruit sera largement « confiné » en fond de fosse).
L’activité de carrière telle que décrite « en dent creuse » permettra une atténuation des bruits
d’exploitation, de plus le carreau sur lequel vont être effectués les opérations est situé bien
en contre-bas vis-à-vis des habitations (Côte 90 NGF). Bien que rabattus par le mistral
(crainte de Mme REY) les sons seront propagés vraisemblablement vers le haut et ne seront
plus audibles depuis les habitations.
-Les vibrations seront générées par la pelle munie d’outil de destruction des parties indurées
du poudingue. Ceci constitue le souci de MM. LEVEAU, PINEDE et GERARD. Des
précisions nous ont été apportées sur ce sujet :
« L’extraction des matériaux se fera de manière « classique » à l’aide d’une pelle hydraulique équipé
d’un godet. Un seul engin d’extraction sera présent sur le site.
Afin d’extraire les parties indurées du gisement la pelle hydraulique sera ponctuellement équipée
d’un marteau brise roche, d’une dent hydraulique (matériel récent, plus productif et moins émetteur
d’émissions sonores) ou d’une dent de déroctage (non-motorisé). La dent de déroctage sera
l’équipement privilégié. Cependant, étant donné la nature du gisement, il est possible que les autres
types d’équipement soient également utilisés. L’usage d’équipement moderne sera alors favorisé, de
manière à réduire la consommation énergétique et à réduire les émissions sonores.
La puissance du marteau brise roche qui serait utilisé ne dépassera pas 100 kW. Le marteau brise
roche qui serait éventuellement utilisé pourrait être similaire au Marteau brise roche V 55 de
Montabert (voir Descriptif technique en PJ).
La dent hydraulique qui serait éventuellement utilisée pourrait être similaire au modèle XR 50 de
Xcentric Ripper (voir Descriptif technique en PJ).
De plus, il est rappelé ici qu’il n’y aura pas de tir de mine dans le cadre de l’exploitation de la carrière.
Ainsi, aucun équipement ou aucune activité liée à l’exploitation de la carrière n’est de nature à
entrainer d’éventuelle fissuration au niveau des habitations proches. »
Ces informations sont très importantes sur la connaissance de l’exploitation, elles viennent
en complément du dossier d’étude d’impact qui n’allait pas aussi loin dans la précision. Il me
semble que la propagation des vibrations dans le sol dépend de la nature de la roche. Ici il
s’agit de lentilles de poudingue indurées et non de roches dures (granit, calcaire). Nous
pouvons alors penser que les équipements d’exploitation de la carrière ne généreront pas
23
de vibration impactant les habitations aux alentours situées à plus de 200m ; les
tremblements étant absorbés par la couche de sable et graviers sous-jacente.
Dans le cadre des commentaires aux réponses apportées par la Société VICAT concernant
le rapport de synthèse n°2 (écrit à la suite de la réponse de la Société) nous relevons des
précisions très utiles à la compréhension du projet :
J’ai également entendu Mme ZHAN qui s’est informée des différentes phases de
l’exploitation et a convenu que si tout était respecté comme écrit dans le dossier, il ne lui
semble pas possible de s’opposer à un tel projet.
J’ai apprécié qu’une première personne vienne m’apporter un témoignage positif durant cette
enquête et j’ai été rassuré que parmi tous les riverains de la RD 541 il y avait des gens qui
ne protestaient pas ! Je rajoute que Mme ZHAN a annexé un constat d’huissier (Me Jean-
Pierre PONS, huissier de justice à PIERRELATTE) attestant qu’ n’existe pas de fissure sur
l’ensemble de la propriété de M. et Mme ZAHN (A10, A11). Cela m’amène à penser que
l’activité de carrière exploitée par la société EVESQUE ou autre phénomène de retrait-
gonflement d’argile n’ont eu aucun effet sur cette habitation, située à 160 m de celle de Mme
REY.
La pétition comportant 66 signatures (A5) déposée par M.LANGLOIS déclare être favorable
au projet de renouvellement et d’extension de la carrière GRANULATS VICAT lieudit
« Combe-Longe ».
Le texte est le suivant :
24
environnementaux, par ailleurs relativement modérés avec notamment la mise en place de
mesures de réduction et de compensation d’impacts sur le milieu naturel. Ce projet de la
carrière est d’intérêt collectif et répond à l’approvisionnement des besoins en matériaux de
proximité pour construire nos territoires. »
La lettre en annexe au registre d’enquête (A2) de la société FABEMI m’apparait encore plus
directe sur les besoins en termes de matériaux :
« …Notre groupe achète et utilise plus de 90 000 Tonnes à l’année provenant des carrières
VICAT, alimentant notre plus gros site de production du groupe Donzère Agglo qui emploie
89 personnes. Il est pour nous vital que l’on soit assuré de pouvoir trouver notre matière
première à proximité de notre site dans les carrières du groupe VICAT… »
Ces avis contrebalancent bien ceux de certains riverains et décrivent un autre aspect au
dossier. Ce projet de carrière qui devait selon certains riverains être « maudit » par rapport
aux nuisances qu’il entraine apparaît d’un coup plus séduisant par son intérêt économique et
finalement en raison les impacts modérés qu’il produit sur l’environnement. Je retiens que
les compléments demandés à la société VICAT, relatifs au souci des riverains ont été bien
compris de tous que ce soit lors de la réunion publique ou à la suite des explications que j’ai
pu donner au cours des permanences..
Compte tenu des éléments du présent rapport et considérant la discussion qui en découle, je
peux maintenant présenter mes conclusions motivées dans le document « B ».
Bernard HUGON
25
Beaumont -les-Valence le 16 novembre 2016
DEPARTEMENT DE LA DRÔME
Commune de DONZERE
INSTALLATIONS CLASSEES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
ENQUETE PUBLIQUE
Document B
26
CONCLUSIONS MOTIVEES DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
Ainsi qu’il a été mentionné dans le rapport ci-joint, l’enquête publique porte sur le projet
d’autorisation de renouvellement et d’extension d’une exploitation de carrière sur la
commune de DONZERE. Ce projet a intéressé le public qui habite à proximité surtout dans
le quartier de « Route des Alpes », il a souvent fait l’objet d’une opposition en invoquant les
nuisances qu’il provoquera sur les habitations et sur l’environnement en générant des
instabilités du sol et des fissurations sur les bâtiments. Cependant des précisions ont été
demandées à la société concernant le type d’exploitation des matériaux. Les garanties et les
engagements de cette société contrôlée par la DREAL paraissent de nature à minimiser le
risque pressenti par les riverains. Des mesures réalisées par la société VICCAT devront
confirmer ces hypothèses.
En conclusion de cette enquête, en l’état actuel du dossier et compte tenu des précisions
données par le Maître d’Ouvrage lors de la réunion publique du 11 octobre 2016. Après
analyse des réponses aux deux rapports de synthèses adressés à la société VICAT et suite
à l’analyse des avis du public assorties de mes réflexions personnelles, j’exprime mon avis
ci-joint :
Constatant :
• Que le dossier de demande d’autorisation de renouvellement et d’extension
d’une exploitation de carrière sur la commune de DONZERE relève du code
de l’environnement, Livre V, Titre I, Articles L.511-1et suivants, articles R.
512.6 et suivants.
-Au titre de la Nomenclature des Installations classées, il relève des rubriques
suivantes :
2510.1, 2517.1, 4431, 2930. 1, 1434.1.
-Au titre de la Nomenclature de la « loi sur l’eau » le projet relève de la
rubrique 1.1.2.0
.
• Que le public a bien été informé du projet par affichage en mairie, sur le site
du projet, par les publications dans la presse locale et à travers une réunion
publique organisée par le Maître d’Ouvrage en mairie de Donzère.
27
Considérant :
Le commissaire enquêteur
Bernard HUGON
28
Beaumont -les-Valence le 16 novembre 2016
DEPARTEMENT DE LA DRÔME
Commune de DONZERE
INSTALLATIONS CLASSEES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
ENQUETE PUBLIQUE
Document C
ANNEXES
29
ANNEXES
30