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Territoire en mouvement Revue de

géographie et aménagement
Territory in movement Journal of geography and
planning
23-24 | 2014
Villes et industries

Jean-Paul Lacaze, Les méthodes de l’Urbanisme


2012, PUF Collection : que sais-je ?, 127 pages

Helga-Jane Scarwell

Publisher
Université des Sciences et Technologies de
Lille
Electronic version
URL: http://tem.revues.org/2663 Printed version
ISSN: 1950-5698 Date of publication: 30 novembre 2014
ISSN: 1954-4863

Electronic reference
Helga-Jane Scarwell, « Jean-Paul Lacaze, Les méthodes de l’Urbanisme », Territoire en mouvement
Revue de géographie et aménagement [Online], 23-24 | 2014, Online since 24 November 2014,
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Jean-Paul Lacaze, Les méthodes de l’Urbanisme 1

Jean-Paul Lacaze, Les méthodes de


l’Urbanisme
2012, PUF Collection : que sais-je ?, 127 pages

Helga-Jane Scarwell

REFERENCES
Jean-Paul Lacaze, Les méthodes de l’Urbanisme, 2012, PUF Collection : que sais-je ?, 127
pages

1 Jean-Paul Lacaze est Professeur honoraire et président de section honoraire du Conseil


général des Ponts et Chaussées, et consultant en urbanisme. Dans ce « Que Sais-je »,
l’auteur tente d’abord de situer l'urbanisme et l'aménagement dans le champ intellectuel
et défend le fait que, contrairement au domaine de la géographie urbaine, celui de
l'urbanisme et de l'aménagement se situent comme une activité de conception orientée
vers l'action (p.7). Leur pratique mobilise pour cela à la fois des savoirs disciplinaires
(sciences sociales, voire des sciences de la nature mais aussi arts et techniques appliqués à
la transformation de l'espace (p.4) et des démarches qui « ne se laissent pas enfermer
aisément dans une logique scientifique ou professionnelle interne » (p.3).
2 Le découpage de l’ouvrage en quatre chapitres obéit à un plan assez simple justifiant de
l’évolution des méthodes d’urbanisme dans le temps jusqu’à leur mise en œuvre.
3 Ainsi, un premier chapitrer portant sur : « Urbanisme et pouvoir » permet à l’auteur de
nous rappeler le lien étroit entre ces deux domaines. En effet, selon l’auteur, il convient
d’analyser l’urbanisme « comme un système particulier de décision » (p.10). A l’appui de
cette affirmation, il explique que l’évolution des différentes formes urbaines ne repose
pas tant sur un fondement scientifique que doctrinal, à l’instar de l’uniformisation des
grands ensembles (p.10).

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4 Désormais, les modes traditionnels de régulation de l’espace ne suffisant plus, les


décisions reposent sur des arbitrages politiques. Autrement dit, « le mode de décision a
finalement beaucoup plus d’importance que la nature de la décision » (p.11). Á la page 17,
l’auteur résume dans une grille de lecture l’évolution des différentes méthodes
d’urbanisme dans le temps. Cette présentation très pratique souligne les différents défis
auxquels l’urbanisme a été confronté.
5 Dans un second chapitre, l’auteur retrace l’évolution de l’urbanisme de la fin de la
Seconde Guerre mondiale aux chocs pétroliers de 1973 (p.23 à 65). Le chapitre se découpe
de façon chronologique en trois parties principales, elles-mêmes se subdivisant en trois
sous-parties. Dans une première partie, l’auteur nous retrace la période de la composition
urbaine correspondant à la mise en plan des villes (des plans en grille en passant par le
modèle fonctionnaliste hiérarchisé jusqu’à sa généralisation). Puis, à une échelle spatiale
plus limitée, seront mis en œuvre des plans de quartier. L’auteur nous en expose trois
modèles principaux : le modèle à îlot, le modèle fonctionnaliste puis, les modèle
haussmanniens et fonctionnalistes. La première partie s’achève sur la mise en pratique de
la composition urbaine dont on retiendra qu’elle doit composer avec les « pesanteurs
sociologiques » (p. 38) qui engendrent de fortes contraintes sur le talent des architectes et
leur créativité. Une seconde aborde la planification stratégique qui s’est rapidement
développée grâce au recours à la modélisation dont l’objectif demeure la recherche de
l’optimisation des décisions publiques susceptibles « de modifier les structures
principales d’une agglomération (ou d’une région » (p. 42), condition de sa validité. Les
modalités pratiques de cette démarche comportent plusieurs phases, toutes devant
s’attacher à créer une dynamique de groupe permettant aux acteurs de « se forger un
imaginaire de références communs » (p.49). Enfin, une dernière partie de ce chapitre
traite de l’urbanisme participatif qui s’est développé dans les années soixante en
référence à un autre système de valeurs. Les modes de planification antérieurs relevant
soit « de l’esthétique architecturale, soit de la rationalité technico-économique » (p.50)
sont ouvertement critiqués et prennent la forme de revendication de pouvoir. Un
nouveau paradigme s’impose et affirme que « seul l’espace tel qu’il est vécu et perçu par
les habitants constitue le véritable support de la démarche urbanistique » (p.51). Reste à
définir le degré de cette participation des habitants. Bien évidemment, c’est la question
de la légitimité du système de décision qui est sous-jacente et qui contribuera à
l’évolution des méthodes de l’urbanisme.
6 Le chapitre trois porte sur l’urbanisme contemporain et s’intitule : « Vers un urbanisme
durable ». Ici, l’auteur nous rappelle que le contexte a changé. Finie les Trente Glorieuses.
Non seulement, la population a vieilli mais la crise déclenchée par la mondialisation de
l’économie a provoqué un mouvement de désindustrialisation dont les traces sont
clairement visibles dans certaines villes. La nécessité impérieuse pour les responsables
locaux et praticiens de prendre en compte les standards du développement durable
conduit à envisager de nouvelles méthodes d’urbanisme et la prise en compte de
nouveaux indicateurs. La question du logement revient notamment en force au cœur des
préoccupations (p.87) suite à la crise sociale des banlieues et au déficit important de
logements dans certaines villes de France où la pénurie a des effets néfastes sur le prix de
l’immobilier.
7 Le dernier chapitre s’attache à présenter brièvement la mise en œuvre des méthodes
d’urbanisme et de ses outils (p.107). Un ultime point survole la diversité des métiers de
l’urbanisme. De façon générale, le champ de l’urbanisme favorise le travail en équipe

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pluridisciplinaire, ce qui impose des contraintes spécifiques. L’une d’entre elles, et non
des moindres, consiste à se plier à la discipline particulière d’un travail collectif (p.117).
8 A l’issue de cette lecture qui retrace les grandes lignes d’évolution de l’urbanisme en
France, on regrettera que l’auteur ne se soit pas attaché à développer davantage ce
dernier point à peine esquissé compte tenu des précisions apportées dans les chapitres
précédents. Les métiers de l’urbain sont en constante évolution comme une illustration
de la difficulté à appréhender l’objet urbain dans sa totalité.

AUTHORS
HELGA-JANE SCARWELL
Université lille 1

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