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La Deuxième République (1848-1852)

Révolution de 1848 : surprenante, implique divers groupes politiques avec des ambitions divergeantes : république sociale vs
république libérale.
Constitution de la Deuxième République le 4 novembre 1848.
Paradoxe : suffrage universel avec assemblée monarchiste et président bonapartiste.

Section 1. Oeuvre du gvt provisoire

I – Révolution de 1848
Rupture avec le régime précédent. Aucune des deux chambres ne soutient le nouveau régime → gvt provisoire se met en place
avec Lamartine, Ledru Rollin, Arago, Louis Blanc et un ouvrier, Albert.
Favorables à une régénération modérée pour préserver l'ordre social. Refus du remplacement du drapeau tricolore par un drapeau
rouge. Adoption de mesures en faveur de la fraternité et de l'esprit romantique.

République égalitaire :
Suppression des titres de noblesse et adoption du suffrage universel et direct sans cens.
Continuité avec le SUD de 1792, marquant un changement radical par rapport aux régimes précédents.
Forte légitimation des organes représentatifs. Différents courants politiques ont des conceptions variables du suffrage. Question
de l'analphabétisme et de l'âge pour voter. La gauche demande un recul des élections pour éduquer le peuple. Exclusion des
femmes du droit de vote, suscitant des mouvements féministes. Craintes des conservateurs et des socialistes sur les dangers du
suffrage universel.
Certains socialistes radicaux prônent la violence comme moyen d'expression politique.

République libératrice :
Garantie des libertés publiques : liberté de la presse, de réunion et d'association. Abolition de la peine de mort en matière
politique. Abolition de l'esclavage dans les colonies et octroi de la citoyenneté aux anciens esclaves. Victor Schoelcher joue un rôle
majeur dans l'abolition de l'esclavage en 1848.

République fraternelle :
Droit au travail est proclamé, mais la liberté syndicale n'est pas encore consacrée. Création des ateliers nationaux en février 1848,
des associations d'ouvriers financées par l'État avec l'objectif d'émancipation ouvrière et de généralisation des coopératives de
production. Sont finalement utilisés comme moyen de subsistance pour les chômeurs à court terme. Les nouvelles valeurs de
solidarité et d'égalité sociale sont mises en avant.

Section 2. Une R conservatrice


Problème de cette république est peut-être d’être soutenu par des gens qui ne la voulait pas, avec des buts différents.

I – L'élection de l'assemblée constituante


Inquiétude des socialistes (SUD) qui souhaitent un report des élections pour éduquer le peuple. Refus du gvt de retarder les
élections pour ne pas s'accaparer le pouvoir. Il souhaite une assemblée élue pour rédiger une nouvelle constitution et légitimer
leur pouvoir.
Insurrection populaire à Paris menée par Auguste Blanqui, réclamant une république socialiste. Méfiance de la population
provinciale envers le peuple parisien.
Élections avec forte participation (84%), environ 900 députés élus.
Rôle politique déterminant des masses paysannes, votant pour la tradition et favorisant les notables. Pas de bouleversement
politique, condamnant l'esprit réformiste et progressiste.
Proclamation de la république le 4 mai 1848 par l'assemblée constituante.

Nomination d'une commission exécutive majoritairement composée de conservateurs modérés. Désespoir des ouvriers face aux
résultats des élections, conduisant à une nouvelle insurrection. Suppression des ateliers nationaux et enrôlement forcé des
ouvriers dans l'armée. Sentiment de vol de la révolution par le peuple.
Nouvelles insurrections en juin 1848 réprimées par l'assemblée constituante et le général Cavaignac. Naissance de la partie de
l'Ordre, rassemblant les orléanistes et légitimistes.Les monarchies remontent dans les élections complémentaires.Nécessité d'un
exécutif uni pour maintenir la république de manière conservatrice.

II – Les droits de l'homme


Constitution est précédée d'une déclaration maintenant l'abolition de l'esclavage et de la peine de mort en matière politique,
initiée par le gvt provisoire.
Introduction de quelques droits collectifs malgré les insurrections :
- Droit d'association politique.
- Droit à l'assistance.
- Droit à l'instruction.
- Égalité entre employeur et employé.
Le droit au travail proclamé n'est pas maintenu, mais l'idée d'encourager le développement du travail est présente. La république a
pour principes la liberté, l'égalité et la fraternité. Les bases de la république sont précisées comme étant la famille, le travail, la
propriété et l'ordre public.

III – Les élections présidentielles et législatives

A. Les élections présidentielles (10 décembre 1848)


Différents partis politiques en lice : Parti de l'Ordre, républicains modérés, socialistes radicaux, bonapartistes. Louis Napoléon
Bonaparte remporte les élections avec 5,5 millions de voix, soutenu par les bonapartistes et les paysans. Son élection est
considérée comme le coup d'État des paysans selon Karl Marx.LNB se présente comme réconciliateur et défend les valeurs de
l'ordre, de l'autorité et de la religion.

B. Les élections législatives (13 mai 1849)


Objectif d'unifier l'assemblée unique. Fort taux d'abstention (32%). La majorité des sièges (450 sur 750) revient au Parti de
l'Ordre. R modérés sont peu représentés (100 délégués), tandis que les socialistes radicaux en obtiennent 200. LNB écarte le
ministère Odilon Barrot et concentre le pouvoir entre ses mains. LNB exprime sa volonté d'une direction unique et ferme dans
un message du 31 octobre, marquant le début d'un gouvernement personnel.

IV - Conflit Assemblée vs Président

A. Les étapes du conflit


Proximité des élections présidentielles et législatives attise les tensions entre l'exécutif et le législatif. Louis Napoléon Bonaparte
(LNB) ne peut normalement pas se représenter. Il tente d'obtenir une révision constitutionnelle par des moyens légaux, en
lançant des pétitions et en utilisant l'action des préfets. Cependant, il échoue car il n'obtient pas la majorité des trois quarts
requise.
Les divisions au sein de l'Assemblée nationale (AN) et la politique restrictive adoptée par celle-ci créent un terrain propice à la
discréditation de l'assemblée. LNB se présente comme le défenseur de la république.
Une loi adoptée en mai 1850 restreint le droit de vote en imposant des conditions plus strictes, excluant une partie de l'électorat,
notamment les socialistes et les paysans les plus pauvres. → LNB s'oppose à cette loi, considérant qu'elle mutile le sud du pays et
discrédite l'assemblée. Il demande officiellement son abrogation, mais sa demande est rejetée. Dénonce cette mesure comme une
tentative de l'assemblée de s'octroyer la royauté et utilise son serment en tant que défenseur de la république pour justifier son
opposition.
L'assemblée, inquiète de l'imminence d'un coup d'État de la part de LNB, autorise le recours à une force armée pour sa
protection, mais ce texte est rejeté par les républicains. Majorité royaliste envisage d'abolir la loi d'exil frappant les fils de
Louis-Philippe pour pouvoir élire l'un d'entre eux, mais cette proposition n'aboutit pas en raison des divergences entre les
orléanistes et les légitimistes. LNB utilise cette tentative comme preuve de la volonté de l'assemblée de mettre en place une
monarchie.

B. Coup d'État présidentiel du 2 décembre 1851


Date: 2 décembre 185. Acteur principal: Louis Napoléon Bonaparte (LNB).

Étapes du coup d'État :


1. Contexte: Tensions entre l'exécutif et le législatif, échéance proche des élections.
2. Tentatives soft: LNB utilise des moyens légaux pour se maintenir au pouvoir, tels que des pétitions et une procédure
de révision constitutionnelle. Échec de la révision constitutionnelle.
3. Discréditer l'assemblée: LNB critique les mesures restrictives prises par l'assemblée, notamment la loi limitant
l'exercice du droit de vote. Demande d'abrogation de cette loi rejetée.
4. Coup d'État: LNB utilise l'armée pour occuper Paris, rétablir le suffrage universel masculin et dissoudre l'assemblée.
5. Plébiscite: Organisation d'un plébiscite avec la question du maintien de l'autorité de LNB et la délégation des pouvoirs
pour établir une Constitution. Résultat écrasant en faveur de LNB.
6. Répression et résistance: Arrestations de militants et répression des mouvements de résistance, en particulier en
province.

Conséquences :
Passage d'une république à un empire moins d'un an après le coup d'État. LNB se justifie en affirmant qu'il agit pour défendre la
république. Opposition et résistance limitées lors du coup d'État, principalement à Paris. Ouvriers étaient en majorité indifférents
à la situation politique. Répression des mouvements de résistance en province.

Points clés :
LNB utilise l'armée pour renverser l'assemblée et se maintenir au pouvoir. Organisation d'un plébiscite pour légitimer son action.
Répression de l'opposition et résistance limitée. Passage ultérieur d'une république à un empire.

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