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THEME1 : L’Europe face aux révolutions 1789-1848

Chapitre 2 : L’Europe, entre restauration et révolutions

Introduction

La révolution française qui s’achève après les Cent Jours et la bataille de


Waterloo a profondément bouleversé l’espace européen. L’armée française,
partie à la conquête de l’Europe pour implanter les idées révolutionnaires issues
des Lumières, s’est transformée en armée d’occupation ennemie à combattre et à
chasser.
Dans toute l’Europe, la réaction des Princes et des Rois laisse à penser que
l’épisode révolutionnaire n’est qu’une parenthèse. Au Congrès de Vienne qui se
déroule de septembre 1814 à juin 1815, les Princes prennent conscience de la
nécessité de combattre les idées libérales et nationalistes qui vont tout de même
s’enraciner dans la première moitié du XIXe s.

Problématique : Comment les mouvements libéraux et nationalistes


parviennent-ils à se développer dans l’Europe de la Restauration
monarchique ?

Ce chapitre est organisé comme suit :

I. L’Europe des Princes (1814-1830)


A. Le Congrès de Vienne et la Sainte Alliance
B. La Restauration de l'ordre ancien
C. Les aspirations libérales et nationales qui fragilisent l'équilibre

II. L'éveil des nationalités (1830-1848)


A. La Révolution de 1830
B. 1848 : La remise en cause du congrès du peuple : Le Printemps des
peuples
C. Le triomphe de la Réaction

I. L’EUROPE DES PRINCES (1814-1830)


A. Le congrès de Vienne et la Sainte-Alliance.
Vers un nouvel ordre européen : Le Congrès de Vienne se déroule de
septembre 1814 à juin 1815. Il réunit l’Autriche, la Russie, l’Angleterre et la
Prusse. Le grand organisateur est le ministre autrichien Metternich. Les Rois et
Princes réunis au Congrès rétablissent partout les régimes monarchiques balayés
par les Français pendant la Révolution. Le modèle qui est rétabli s’oppose
fondamentalement aux acquis révolutionnaires : l’héritage historique, la place de
la religion et des aristocraties sont réaffirmés.
L’acte final du Congrès créé la Sainte Alliance (Autriche, Prusse, Russie) qui
devient la Quadruple Alliance avec l’Angleterre puis la Quintuple Alliance avec
l’intégration de la France en 1818. C’est un pacte militaire dirigé contre les idées
libérales.

En France, la Restauration. La France est ramenée à ses frontières de


1792.Louis XVIII devient Roi des Français. il met en place une Charte
constitutionnelle, reprenant quelques acquis révolutionnaires (égalité devant la
loi, libertés individuelles). Mais le suffrage est censitaire et les pouvoirs du Roi
restent importants. Les symboles révolutionnaires sont interdits (drapeau,
Marseillaise). Louis XVIII souhaite retrouver l’influence française en Europe. Il
intègre la Sainte Alliance en 1818. En 1823, au nom de la Sainte Alliance, la
France intervient en Espagne pour réprimer des mouvements libéraux.

B. La restauration de l’ordre ancien.

Une Europe réactionnaire : Pour les Princes européens, l’objectif est de


gommer les effets de l’influence française : chart constitutionnelle
Les codes civils sont partout supprimés, les libertés sont limitées, les
constitutions sont annulées. En Autriche, en Russie et en Prusse, les privilèges
des seigneurs sont réaffirmés
Metternich pousse au renforcement des contrôles des Universités et de la presse
dans la Confédération Germanique.

Charles X et la raideur autoritaire : A la mort de Louis XVIII, c’est son frère


Charles X qui lui succède (1824). Les lois de 1825 qui punit de mort les
profanateurs d’églises (loi du sacrilège) ou celle qui prévoit l’indemnisation des
nobles ayant fui pendant la Révolution (loi du milliard des émigrés) donnent une
image de monarque absolutiste renforcée par son sacre à Reims. La Chambre est
dissoute et les libertés de la presse sont suspendues en 1830.

C. Les aspirations libérales et nationales qui fragilisent l’équilibre.

L’essor du mouvement des nationalités : En Italie, la société secrète des


Carbonari met en place des actions violentes pour l’unité italienne . Des
constitutions sont réclamées en Italie, en Espagne où la France intervient au nom
de la Sainte-Alliance en 1823 alors que l’Autriche intervient en 1821 à Naples et
dans le Piémont.
La lutte des Grecs pour l’indépendance contre l’Empire Ottoman ;Près de 25
000 hommes meurent tandis que 45 000 sont réduits en esclavage après la
reconquête ottomane de l’île de Chios. Progressivement, les gouvernements
russe, français et britanniques s’engagent à aider les insurgés. La Grèce obtient
son indépendance en 1830.

II. L’EVEIL DES NATIONALITES (1830-1848).


A. La révolution de 1830.

Les Trois glorieuses : Le 26 juillet 1830, Charles X promulgue 4 ordonnances


limitant les droits du Parlement et supprimant la liberté de la presse. Les
Libéraux, et des soulèvements éclatent et des barricades sont levées dans les
rues de Paris.
Les 27, 28, 29 juillet, Paris se soulève. Devant le palais des Tuileries, les
insurgés affrontent les troupes royales. Charles X est renversé et Louis Philippe
devient Roi des Français le 9 août 1830. C’est le début de la Monarchie de
Juillet.

Un mouvement aux succès inégaux : la Belgique se soulève et obtient son


indépendance avec l’aide de la France et du Royaume Uni en 1830, les
mouvements dans les états italiens, allemands et surtout en Pologne échouent.
L’insurrection de Varsovie est écrasée par la Russie en septembre 1831.
A Marseille, en 1831 le patriote italien Giuseppe Mazzini fonde le mouvement
Jeune Italie dont le but est l’unification italienne.

Des tensions fortes : Malgré l’échec de 1830, les tensions en Europe restent
fortes autour de plusieurs thèmes :
• Les libertés face à des gouvernements autoritaires comme en France où
François Guizot mène à partir de 1840 une politique conservatrice et s’oppose
au suffrage universel.
• Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dans des Empires multinationaux
comme en Autriche ou dans l’Empire russe.
• La misère et la crise économique qui touche l’Europe à partir de 1846

B.1848 : Le Printemps des peuples.

Paris, février 1848 : Alors que l’opposition à la politique de Louis Philippe


organise des banquets pour contourner les interdictions de réunions politiques, la
situation se dégrade rapidement. Le 22 février 1848, de violents combats se
déroulent à Paris. Le 24 février, Louis Philippe est abandonné par la Garde
Nationale et il est contraint d’abdiquer.
La IIe République est proclamée. Paris devient le centre de la contestation
européenne avec les réfugiés politiques comme Karl Marx, Giuseppe Mazzini.
Un mouvement européen : Le 13 mars, les étudiants viennois suivis par les
autres peuples qui composent l’Autriche (Hongrois, Tchèques, Roumains,
Croates) se soulèvent. Metternich démissionne. L’embrasement gagne les états
italiens et allemands dans lesquels les souverains acceptent des constitutions
libérales qui limitent leur pouvoir. A Rome et Venise, des républicains prennent
le pouvoir.
C. Le triomphe de la réaction des souverains
Écrasement des révolutions : La révolution nationaliste tchèque de Prague est
écrasée en juin 1848, suivie par Vienne en octobre et la Hongrie en 1849. En
France, les élections voient la victoire des Républicains modérés qui ferment les
ateliers nationaux et répriment les insurrections.
En décembre 1848, Louis Napoléon Bonaparte est élu Président de la
République. L’Autriche rétablit en Italie les souverains chassés tandis que la
France restaure l’autorité du Pape à Rome. L’Autriche réussit donc à conserver
son influence et son rôle de garant de l’ordre européen.

Acquis de 1848 ? L’échec des révolutionnaires n’est pas total. Le printemps des
peuples a mis en évidence les fragilités de certains gouvernements et états face
aux idées nationalistes. Il a aussi mis en évidence la progression de la
politisation en Europe. Les idées véhiculées par les révolutionnaires rencontrent
désormais un succès croissant.
Le suffrage universel masculin en France et le régime parlementaire en Piémont
semblent acquis. Ce mouvement est donc une étape qui permet de renforcer la
détermination des libéraux et des nationalistes. L’Europe du Congrès de Vienne
semble plus que jamais fragilisée.

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