Vous êtes sur la page 1sur 2

Chapitre 2 - L’EUROPE ENTRE RESTAURATION ET RÉVOLUTION (1814-1848)

Cours 2 Réponse à une question problématisée (10 points sur 20)

Sujet
Comment les idées libérales et nationales s’expriment-elles en 1830 en Europe ?
Vous montrerez le rôle décisif de la Révolution de 1830 en France avant de parler des réussites puis des
échecs de ces mouvements révolutionnaires dans le reste de l’Europe.

➔ Introduction
En 1830, les aspirations libérales et nationales nées lors du Congrès de Vienne de 1815 s’expriment
avec force. Les aspirations nationales réunissent les peuples qui ont la volonté de s’unir politiquement en vue
de créer un État-nation. D’autres peuples luttent contre le despotisme et sont épris de liberté. Tous
s’opposent à l’Europe des princes et des monarques.
Par quels moyens les idées libérales et nationales s’expriment-elles en 1830 en Europe ? Nous étudierons,
dans une première partie, l’expérience révolutionnaire française avec les Trois Glorieuses puis, dans une
deuxième partie, les réussites avec l’indépendance des Belges et des Grecs. Enfin, nous montrerons
qu’ailleurs la répression des princes et monarques l’a emporté.

➔ Réponse organisée

En 1830, un grand mouvement révolutionnaire touche l’Europe et d’abord la France.


Ainsi, les 27, 28 et 29 juillet 1830, éclatent à Paris des journées révolutionnaires provoquant l’abdication de
Charles X, frère de Louis XVIII. C’est la fin de la Restauration. En effet, Charles X, en promulguant quatre
ordonnances limitant les droits du Parlement et surtout en supprimant la liberté de la presse, provoque le
mécontentement des libéraux qui veulent défendre l’héritage révolutionnaire. Les insurgés refusent le retour
d’une monarchie despotique. Certains libéraux réclament le retour de la République. Très vite, Paris se couvre
de barricades. Le peuple est en armes et affronte les troupes du roi. Delacroix immortalise ces Trois Glorieuses
dans son tableau La liberté guidant le peuple. On retrouve une femme, symbole de la République, bonnet
phrygien sur la tête, en armes, entourée du peuple français et brandissant le drapeau tricolore. Tout rappelle
les valeurs de la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen et, par conséquent, l’héritage de la
Révolution française de 1789. Si ces journées révolutionnaires n’aboutissent pas à la mise en place de la
République, elles restent néanmoins un succès pour les aspirations libérales. En effet, la monarchie de Juillet,
proclamée en 1830, repose sur une Constitution dans laquelle est garanti que le Parlement, représentant du
peuple, partage désormais l’initiative des lois avec le roi, Louis-Philippe, devenu « roi des Français ». De
même, la censure est abolie, le drapeau tricolore est rétabli et le nombre d’électeurs double car le cens est
abaissé. Enfin, des libéraux entrent au gouvernement. Dès lors, ces trois journées révolutionnaires, deviennent
les Trois Glorieuses auprès des citoyens et un modèle à suivre pour les autres peuples.

Le 25 août 1830 éclate à Bruxelles une première insurrection. Elle est suivie en septembre par une
semaine révolutionnaire où le peuple belge, mené par les libéraux, se mobilise contre la domination de
Guillaume Ier, roi des Pays-Bas de langue néerlandaise et de religion protestante. Le peuple belge s’unit alors
autour d’un fort sentiment national, basé sur la langue (le français) et la religion catholique. C’est un succès à
la fois libéral et national puisque le 4 octobre 1830, l’indépendance de la Belgique est proclamée et reconnue
par les puissances européennes. Le nouveau roi belge, Léopold I er, prête serment à la Constitution qui établit
le suffrage censitaire. Toutefois, les Belges ne sont pas réellement les premiers à obtenir leur indépendance.
Dès 1821, les Grecs s’étaient eux aussi soulevés contre l’occupant turc, au nom du droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes. Rapidement, les Grecs avaient obtenu le soutien de nombreux intellectuels épris de libertés
contre le despotisme. Ainsi Lord Byron lutta aux côtés des insurgés et Delacroix immortalisa la sanglante
répression des Ottomans lors du Massacre de Chios. En 1829, les Grecs obtiennent enfin leur indépendance
dans la douleur. C’est la première victoire nationale.

Ces succès inspirent aussi des Polonais, Allemands et Italiens qui continuent de lutter pour faire
triompher l’Europe des peuples. En novembre 1830, la nation polonaise, éparpillée désormais entre la Prusse,
l’Autriche et la Russie, rêve de retrouver son État-nation d’avant 1815. La révolution éclate à Varsovie quand
le tsar Nicolas Ier de Russie entend lever des troupes en Pologne pour réprimer l’insurrection en Belgique. Les
Polonais proclament alors en janvier 1831 la déchéance du Tsar. Celui-ci envoie l’armée reconquérir la
Pologne. La révolution nationale et libérale est durement réprimée. Ce mouvement échoue autant à cause de
la division interne des Polonais que de la non-intervention des Français et des Anglais pour soutenir le
mouvement. Parallèlement, l’Autriche réprime les mouvements nationaux et libéraux des peuples italiens et
allemands qui s’expriment en réclamant la liberté d’expression et le droit des peuples à disposer d’eux-
mêmes. Ainsi, les carbonari italiens, membres de sociétés secrètes, provoquent des révolutions à Parme,
Modène et dans les États du pape avant d’être chassés par l’armée autrichienne en 1831.

➔ Conclusion
En 1830, l’Europe est le théâtre de l’expression des peuples qui cherchent en se soulevant à obtenir à
la fois leur indépendance politique et nationale. Si les Grecs et les Belges obtiennent satisfaction, les succès de
cette vague révolutionnaire restent néanmoins limités. C’est aussi le cas en France où la monarchie de Juillet
née des Trois Glorieuses en 1830 s’effondre à la suite d’une autre révolution en février 1848.

Vous aimerez peut-être aussi