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Les Trois Glorieuses – dossier pages 64/65

En 1830, Charles X, roi de l’époque, souhaite le retour de la monarchie absolue. Il fait passer 5 ordonnances le 25
juillet (fin de la liberté de la presse, chambre des députés des départements dissoute, suffrage censitaire…) qui sont suivies
de trois journées révolutionnaires, les Trois Glorieuses, le 27, 28 et 29 et qui aboutissent à l’abdication du roi. Cet
événement inspire fortement Eugène Delacroix, peintre appartenant au courant du romantisme qui peint La Liberté
guidant le peuple en octobre. Cette huile sur toile dépeint la chute d’une barricade à Paris (Notre Dame a l’arrière plan)
durant la révolution de juillet. 
Comment cette œuvre témoigne de l’attachement des Français aux principes révolutionnaires ?
Pour analyser cette œuvre, nous verrons d’abord quels groupes sociaux sont représentés et qu’est ce que cela symbolise,
puis comment le peintre donne-t-il une impression de mouvement et en quoi l’œuvre rompt-elle avec la plupart des
représentations d’affrontement, et enfin nous montrerons en quoi l’artiste se montre ici engagé. 

On peut voir sur la toile différents personnages qui représentent chacun une catégorie sociale, on remarque tout
à droite un enfant qui symbolise la jeunesse, a gauche un homme avec un chapeau haut de forme et des habits à la mode
de l’époque qui représente la bourgeoisie, on reconnaît également le chapeau bicorne des étudiants polytechnique a
gauche du tableau, et enfin, un ouvrier avec un bandana qui est au sol et aux pieds de la figure allégorique de la liberté.
Ici toutes les catégories sociales sont représentés, les ouvriers mais aussi les élites (bourgeois et polytechniciens), ce qui
crée un sentiment d’unité, tous suivent la femme qui brandit le drapeau tricolore, qui s’oppose au drapeau blanc de la
monarchie. Les français s’unissent pour lutter pour leurs droits et leur liberté, cela montre que les français sont attachés aux
principes révolutionnaires. Enfin, on remarque que les personnages représentés sont tous assez jeunes, ce qui peut
symboliser le dynamisme et l’innovation, qui s’oppose au conservatisme de la monarchie. 

Le mouvement est donné par la figure allégorique de la liberté qui s’élance vers le spectateur et le drapeau tricolore qu’elle
tend vers le ciel. Les bras tendus et les armes suivent le mouvement donné par le drapeau, vers le haut. C’est d’ici que vient
la seule source de lumière, qui mets en valeur la femme et le drapeau. Les regards donnent les lignes de forces, le jeune
enfant regarde vers l’avant et mène  le cortège tandis que la femme est tourné vers le peuple et l’invite à la suivre. Le pied
nu de la femme mis en valeur par la lumière symbolise le mouvement, la détermination et montre que le peuple va de
l’avant, et donne du dynamise au tableau. 
La lumière qui mets en valeur la femme illumine aussi les hommes morts et/ou blessés à ses pieds ce qui donne à la scène
un côté tragique et pathétique, caractéristique des œuvres appartenant au courant du romantisme. La femme est sale,
rouge et en sueur, et les visages des personnages sont marqués par les ombres et les lumières, ce qui rend l’œuvre assez
réaliste. Cela contraste avec les codes antiques utilisés par Delacroix pour représenter la figure allégorique de la liberté, et
rompt avec la plupart des représentations d’affrontements, ou les acteurs sont pour la plupart assez propres et semblent
victorieux. 

Ici, l’artiste utilise de nombreux symboles pour faire passer un message engagé, la femme est une allégorie de la liberté, et
est représenté avec les codes antiques (drapée, torse et pieds nus) et peut faire penser aux statues grecques (la victoire de
Samothrace). Elle porte un bonnet phrygien, symbole révolutionnaire mais aussi symbole de liberté, en référence aux
bonnets portés par les esclaves affranchis en Rome antique. Elle tient dans sa main le drapeau tricolore qui s’oppose au
drapeau blanc de la monarchie, et un fusil qui symbolise la lutte pour la liberté par la force. Le mélange entre le style
classique grec et le réalisme font de cette toile une œuvre controversée, ou les critiques dénoncent la saleté et la sueur qui
rendent cette scène moins héroïque. 
C’est par ce réalisme que l’artiste se montre engagé, en représentant les morts et les blessés, il montre quel prix le peuple
français et prêt à payer pour sa liberté. Par cette œuvre, Delacroix démontre l’attachement des Français aux principes
révolutionnaires, mais il exprime également son sentiment patriotique. Il montre son soutien pour les révolutionnaires et
dit : « même si je ne me suis pas battu pour mon pays, j’ai au moins peint pour lui ». Cependant, Delacroix n’est pas connu
pour être un grand défenseur le la révolution et de la république, on peut donc supposer que cette œuvre avait plutôt pour
but de plaire au nouveau régime. 

Pour conclure, La Liberté guidant le peuple représente l’union des différents groupes sociaux (ouvriers,
bourgeoisie, étudiants, jeunesse) qui luttent ensemble pour leur liberté lors de la révolution de juillet. Le tableau mets en
valeur une femme, allégorie de la liberté, qui invite le peuple à la suivre en brandissant le drapeau tricolore. Le mouvement,
les jeux d’ombres et de lumière et le contraste des couleurs donnent une tonalité tragique et épique à cette oeuvre, et la
sueur, les saletés et les cadavres une tonalité pathétique, faisant de cette toile une œuvre emblématique du romantisme.
En mélangeant le réalisme et le classicisme, Delacroix casse les codes de l’art, et apporte une vision nouvelle de
l’affrontement et de la révolution, moins idéalisé et plus réaliste, pour montrer les sacrifices que les Français sont prêts à
faire pour faire gagner leurs principes révolutionnaires. 

Heiva Poiry 1C

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