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Introduction :
Premièrement, l’art nous témoigne d’un mode de vie précis d’un peuple et d’une
époque donnée.
Prenons l’exemple de l’art pariétal. Bien qu’il n’ait été reconnu qu’au début du
XXème siècle, ce sont précisément ces peintures produites par les hommes
préhistoriques il y a des milliers d’années qui sont les premiers témoignages
archéologiques et historiques d’une époque bien lointaine. Cet art pratiqué par les
chasseurs-cueilleurs européens nous étonne d’ailleurs encore, et pourtant, ces peintures
sont un témoignage direct de leur façon de vivre et de s’alimenter, de chasser et
d’appréhender le monde qui les entoure. Sur les fresques impressionnantes des grottes
bien connues aujourd’hui, nous pouvons admirer des figurations animales, des tracés
géométriques, des ornements hybrides. Sans ces peintures, la compréhension de ces
premiers hommes sur leur mode de vie et de consommation, n’aurait pas permis à
nous, actuellement, de comprendre d’où l’on vient. Cela nous permet également de
nous plonger dans un mode de vie symbolique et spirituel d’une époque essentielle,
sans laquelle notre propre évolution n’aurait pu avoir lieu.
Nous pouvons également citer les divers et foisonnants portraits des rois de France des
siècles précédents qui, au-delà de la représentation purement physique d’un souverain,
nous ont apporté un véritable récit à propos d’une époque précise. Ces portraits sont
révélateurs du pouvoir français. En France, quand on pense au portait d’un roi, c’est
immédiatement l’image de Louis XIV qui nous parvient car il représente avant tout la
monarchie absolue et la richesse de la royauté durant son règne au XVIIème siècle.
Son portrait, réalisé par Hyacinthe Rigaud de 1701 à 1702 regorge d’éléments et de
détails témoins de cette richesse et propres aux rois de l’époque : la présence du
manteau de sacre avec les régalias qui témoignent de sa continuité dynastique par
exemple, ou encore les autres accessoires qui symbolisent la royauté, comme la
couronne et le sceptre sans oublier les fleurs de lys. Bien que ce portrait ne soit pas le
seul existant, nous pourrions notamment citer ceux de Henri IV, il a constitué un
véritable trésor pour les historiens de l’art qui ont pu déceler les secrets de ces
tableaux. Témoins clés de la manière dont gouvernait un roi, ces portraits ont aussi,
par la suite, influencé les souverains postérieurs jusqu’à nos hommes politiques
actuels.
D’autre part, les œuvres d’art sont là pour témoigner d’évènements qui ont marqué
l’histoire, que cela soit dans les peintures ou même les photographies.
L’époque du Premier Empire, sous le règne de Napoléon Ier, est une époque fortement
marquée par les arts. En effet, l’empereur a choisi les arts comme moyens de
communication afin de glorifier son pouvoir pendant la totalité de son règne, et les
productions qui nous le montrent sont nombreuses. Nous pouvons nommer le tableau
qui s’intitule Le sacre de Napoléon peint par David entre 1805 et 1807, véritable
fresque historique servant la propagande de l’empire. Cette peinture nous montre
l’avènement d’un nouvel empereur, des années après Charlemagne, au sein de la
cathédrale Notre-Dame de Paris, et qui nous témoigne ainsi de la volonté de Napoléon
de faire le lien entre le pouvoir politique et le pouvoir religieux.
Puis, grâce à sa véritable faculté de capturer des moments historiques à tout jamais,
l’appareil photo a véritablement changé le cours du monde et a été le moyen le plus
efficace pour nous apporter d’innombrables témoignages, surtout lors des guerres. On
peut citer la célèbre photo prise par Nick Ut lors de la guerre du Vietnam, qui montre
les conséquences immédiates de napalm accidentelle. C’est une photo qui a permis,
entre autres, de faire changer l’opinion des Américains sur cette guerre. La Seconde
Guerre Mondiale regorge aussi de photos puissantes, qui nous ont permis de
comprendre la réalité et l’horreur de cette guerre.
Néanmoins, toutes les œuvres d’art ne se veulent pas être témoins de l’Histoire.
C’est le cas par exemple du courant artistique du surréalisme, né du mouvement Dada
à la suite de la Première Guerre Mondiale et créer par André Breton, qui consiste à
exprimer ses pensées sans censure. C’est un mouvement qui utilise diverses théories
sur les rêves et l’inconscient du psychanalyste Freud. Une œuvre surréaliste, comme
celles par exemple de Salvador Dali ou encore René Magritte, se compose en grande
partie d’éléments très inattendus et qui n’ont pas de lien les uns avec les autres. C’est
une manière de créer qui n’est pas là pour nous témoigner d’un évènement, ou d’une
époque en particulier, mais qui place en son centre les thèmes du rêve, de
l’imagination, des phénomènes extraordinaires. C’est un art qui ne s’applique
d’ailleurs pas seulement à la peinture, mais aussi à la littérature avec Louis Aragon ou
Paul Éluard : l’objectif est de laisser son inconscient s’exprimer librement et de briser
le contrôle de la raison.
L’art peut aussi simplement exister afin de créer une expérience visuelle. C’est le cas
de l’art abstrait, mouvement dominant du XXème siècle. Tout comme les œuvres
surréalistes, l’art abstrait invite l’imagination de celui qui contemple, avec la volonté
de s’éloigner d’une représentation objective des éléments en déformant le réel. Ainsi,
le mariage des formes et des couleurs créent une expérience unique pour le spectateur.
Puis, l’art a pour fonction de suggérer des émotions et être esthétique. En effet, qui n’a
jamais été frappé par une œuvre d’art ? Que cela soit des émotions positives ou
négatives, l’art permet d’exprimer et de ressentir un large éventail d’émotions grâce à
l’esthétique de l’artiste, mais aussi ses propres émotions. En tant que spectateur, l’art
nous touche, nous émeut. Cela peut se produire face à une œuvre historique
évidemment, mais pas la plupart du temps. Prenons l’exemple du tableau intitulé Le
Cri d’Edward Munch, issu du courant expressionniste. Indépendamment de l’histoire
de l’artiste, connu pour avoir eu une enfance compliquée et avoir subi un état de
mélancolie la plupart de sa vie, nous sommes saisis face au tableau et nous ressentons
et percevons immédiatement de l’angoisse et de la douleur, notamment à cause du
personnage central et de son expression faciale dérangeante. Toutes ces émotions sont
accentuées avec l’esthétique du tableau, en passant par les couleurs et les formes.
Conclusion :
Pour conclure, les œuvres d’art, qu’elles soient seulement esthétiques ou non,
sont tout de même rattachées à l’histoire. Pas seulement celle avec un grand H, mais
aussi les petites histoires, celles des artistes, de leurs vie… La technique même d’un
artiste, peu importe son mouvement, nous renvoie à une partie de l’Histoire, d’une
époque ou d’une décennie. Nous aurions tendance à penser que les œuvres
mythologiques et bibliques sont indépendantes, car nous n’avons pas connaissance de
leur véracité, et pourtant elles traduisent les modes de pensée d’un peuple à une
époque précise, donc une époque de l’histoire. L’artiste, et donc son œuvre, sont
témoins de leur temps.