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Apparaissant dans les années 1880, le symbolisme est un mouvement artistique français
qui s’est par la suite propagé en Belgique puis dans le reste de l’Europe et du monde
jusqu’à l’aube de la Première Guerre mondiale.
Ainsi pour aller plus loin, nous allons d’abord définition le mot symbolisme et ainsi que
ses caractéristiques.
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I. DEFINITION
Le symbolisme est un mouvement artistique européen qui se développe dans les années
1870 et qui atteint son apogée dans les années 1890. Il apparaît d'abord en poésie avant
de gagner la peinture, la musique et le théâtre.
C’est le critique et romancier Emile ZOLA, en 1876, qui a été le premier à employer ce
terme en accusant le peintre Gustave MOREAU de pratiquer du « symbolisme », dans le
cadre de la critique de ses tableaux présentés à Paris au salon annuel de peinture. Cette
critique est généralement considérée comme l’acte de naissance du symbolisme.
D’abord mouvement littéraire, le symbolisme fit par la suite l’objet d’un salon artistique,
littéraire et musical dédié.
Le symbolisme en littérature trouve ses origines dans « Les Fleurs du Mal » de Charles
Baudelaire (1821-1867) dont la publication remonte à 1857. Les traductions des travaux
d’Edgar Allan Poe par Baudelaire eurent également une influence significative sur le
mouvement. Les poètes symboliques essayèrent de saisir un idéal, d’accéder à un
univers spirituel. Le symbole devint le secret de la poésie. Le langage est fluide, musical,
pur et le vers est libre.
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par adhérer aux principes du symbolisme (« À rebours », 1884).
Un écrivain et critique d’art fut même à l’origine d’un Salon artistique, littéraire et
musical symboliste.
2. Le Salon de la Rose-Croix
Joséphin Péladan (1858-1918) fut l’un des plus importants promoteurs du symbolisme à
Paris. Prenant le contrepied de son contemporain et naturaliste Émile Zola (1840-1902),
Péladan écrivit de nombreux manifestes en faveur du symbolisme.
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3. L’art symbolique
Le naturalisme peut approximativement être daté entre 1870 et 1890. Il fait suite au
réalisme de Gustave Courbet (1819-1877). Les peintres naturalistes s’attachèrent à
représenter la vie quotidienne, peignèrent des anonymes dans un milieu naturel et
essayèrent de dépasser le réel en accentuant l’instantanéité du moment afin de le
rendre davantage symbolique. Parmi les artistes naturalistes, nous pouvons évoquer
Jules Bastien-Lepage (1848-1884) et Jean-François Raffaëlli (1850-1924).
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IV. CARACTERISATION D’UNE PEINTURE SYMBOLISTE
À travers leurs œuvres, les symbolistes ont souhaité représenter des vérités absolues
qui ne pouvaient être décrites directement d’où le recours à la spiritualité, à
l’imagination et au rêve. Ainsi, là où le naturalisme illustre ce qui est visible et
l’impressionnisme la superficialité et l’éphémère des choses et des êtres, le symbolisme
vise à interpréter et donner une signification plus vaste que celle constatée au premier
abord. Les thèmes de prédilection des artistes sont la mort, la religion, la sensualité, le
spirituel. Les compositions sont parsemées de signes et de symboles. Les personnages
et les objets n’acquièrent leur signification que par leur caractère symbolique. Le but
des symbolistes est de privilégier l’expression des états d’âme, mettre en avant la
dimension du psychique. Le symbolisme est un art ésotérique, de l’invisible, du
mystérieux, de l’occulte.
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V. LES PREMICES DU SYMBOLISME
Les Anglais Johann Heinrich Füssli (1741-1825) et William Blake (1757-1827) usèrent du
rêve et de l’imagination dans leurs compositions. L’être humain étant presque toujours
au centre des préoccupations aux rapports énigmatiques et magiques avec la mort et
l’érotisme.
Enfin, les œuvres du groupe des préraphaélites avaient une visée symbolique et morale.
Leur style est réaliste, le but étant d’atteindre une pureté spirituelle qu’ils considéraient
comme perdue à leur époque. Les préraphaélites, tout comme leurs contemporains
allemands nazaréens, puisèrent leur inspiration dans la littérature.
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Si les prémices au symbolisme sont plurales, le mouvement fut avant tout français et
belge avant de devenir international.
A. LE SYMBOLISME FRANÇAIS
- Gustave Moreau
Moreau se considérait comme peintre d’histoire et affirma avoir souffert toute sa vie
d’avoir été considéré par l’opinion trop littéraire pour un peintre. Pour autant, en
donnant une dimension spirituelle à son art, Moreau conféra un souffle nouveau à ce
genre expirant. Il accorda un rôle prééminent à l’imagination et à l’hallucination dans
son œuvre. Le poète André Breton (1896-1966) affirma que le génie de Moreau a été de
revivifier les mythes antiques (« Œdipe et le Sphinx », 1864) et bibliques (« Salomé
dansant devant Hérode », 1876).
« Orphée » peint en 1865 constitue l’un des premiers exemples de peinture symboliste.
La composition de Moreau illustre le mythe grec selon lequel Orphée aurait été dépecé
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par les Ménades qu’il avait charmé avec sa musique afin de ramener des Enfers sa
femme Eurydice. Moreau prolongea le mythe en dépeignant une jeune fille recueillant
la tête du poète. Ces deux derniers se regardent dans une contemplation semblant
infinie. Cette scène apaisée se soustrait mystérieusement à la morbidité. La composition
est baignée par une lumière crépusculaire sur fond de paysages fantastiques évoquant
le sfumato de Léonard de Vinci. « Orphée » illustre un univers semi-fantastique à
l’atmosphère inquiétante imprégnée de charmes ambigus.
Tout comme Gustave Moreau, Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898) est considéré
comme un précurseur au symbolisme, même si de son vivant l’artiste n’acceptait
qu’avec réticence cette qualification.
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À la même époque, la toute jeune Belgique datant de 1830 joua un rôle déterminant
dans l’élaboration et la diffusion des nouvelles esthétiques.
B. LE SYMBOLISME BELGE
Le symbolisme belge s’est exprimé par la poésie d’Émile Verhaeren (1855-1916), mais
également par ses nombreux peintres tels Fernand Khnopff, James Ensor, Georges
Minne et Léon Spilliaert.
- Le Salon des XX
En 1883 fut fondé à Bruxelles le Groupe des XX par l’écrivain Octave Maus (1856-1919),
le but étant de rivaliser avec Paris. Dès 1884, le groupe de vingt artistes organisa un
salon annuel privilégiant les tendances les plus novatrices de l’art européen. Plusieurs
artistes étrangers furent également invités à participer au salon : Paul Gauguin, Camille
Pissarro, Claude Monet, Georges Seurat, Paul Cézanne, Vincent van Gogh. Les salons se
sont succédé jusqu’en 1893 où ils furent remplacés par le Salon de la libre esthétique.
Fernand Khnopff et James Ensor font partie des vingt artistes fondateurs du Groupe des
XX.
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C. Un symbolisme international
Parmi les étrangers proches du courant symboliste, citons James Abbott McNeil
Whistler, Gustav Klimt et Edvard Munch.
En 1863, Whistler exposa « The White Girl » au Salon des Refusés aux côtés
du « Déjeuner sur l’herbe » d’Édouard Manet. Leurs compositions, incomprises, firent
l’objet de railleries. À travers son sujet Whistler cherchait une harmonie picturale de
blancs, les rehaussant de subtiles taches de couleur, sans s’intéresser à la ligne ou à la
beauté idéale. L’artiste rebaptisa par la suite son tableau « Symphony in White, No. 1 :
The White Girl » illustrant mieux sa démarche.
Les œuvres symbolistes, tout comme les œuvres du XIXe en général, attirent les
collectionneurs. « Le Cri » d’Edvard Munch est demeuré pendant un certain temps le
tableau le plus cher du monde. Il fut vendu 120 millions de dollars par Sotheby’s New
York en 2012.
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CONCLUSION
Au contraire, les symbolistes expriment leurs idées, leurs sentiments et leurs valeurs au
moyen de symboles plutôt que de déclarations explicites. ls développent un pessimisme
mélancolique. Ils utilisent des images morbides qui côtoient parfois l'ironie et la parodie.
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