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Naissance de l'« 

art moderne »
L'art moderne se différencie par sa volonté d'autonomie et dans la naissance
de la critique d'art. En effet, au même moment, l'art devient sujet d'écriture :
la critique est souvent un discours engagé sur
l'œuvre. Goethe et Matisse écrivent sur la couleur. De nombreux artistes
publient des textes ou des manifestes (dadaïsme, futurisme, surréalisme,
etc.2).
L'apparition de la photographie exerce une influence sur de nombreux
artistes du xixe siècle, puis du xxe siècle,
depuis Degas jusqu'à Picasso, Matisse, Miró, et bien d'autres qui deviendront
les figures éminentes de l'art moderne. De ce fait, les artistes se
revendiquant de l'art moderne s'exprimeront à travers une multiplicité de
médiums : dessin, peinture et sculpture, en premier chef, mais aussi
photographie, cinéma, céramique, architecture, arts décoratifs ou arts de la
scène. Ainsi, Picasso s'intéresse à tout ce qui relève des arts
visuels ; Dalí fait du cinéma avec Luis Buñuel et transpose en sculptures
certains de ses thèmes picturaux ; Le Corbusier est également
peintre ; Brassaï photographie, mais aussi dessine ; etc.
La notion d'« art moderne »
La notion d'« art moderne » se définit à la fois par le style et le choix des
sujets. Elle caractérise en propre l'art de la première moitié du xx e — 1905
est l'année du scandale des Fauves au Salon d'automne —, mais c'est entre
1950 et 1960 que le terme même de « moderne » prend tout son sens et est
employé pour cerner une période.
La notion de modernité envahit l'art et les institutions au xx e siècle, mais elle
émerge vers 1850 pour désigner les grands changements survenus au
xixe siècle provenant des révolutions techniques et industrielles.
La « modernité » est un mode de pensée, de vie et de création qui se veut
résolument nouveau, fondé sur le changement et en réaction (comme c'est
toujours le cas lors d'évolutions majeures) aux temps qui l'ont précédé.
Dans Le Peintre de la vie moderne, Baudelaire trouve la beauté dans la rue
et il la voit changeante, mobile ; chez l'artiste moderne, il salue l'aptitude à
dégager du transitoire du quotidien l'éternel de la beauté.
Chez Walt Whitman, on s'attache à observer l'impressionnant quotidien en
perpétuel mouvement.
La beauté n'est plus désormais l'apanage de l'Antique. La culture de masse
et le divertissement populaire écrasent et signent la fin de l'exaltation de la
morale officielle. On trouve de nouveaux sujets à traiter empreints d'une
modernité toute nouvelle, notamment ceux issus de la Révolution industrielle.
Ainsi La Gare Saint-Lazare de Monet, où l'on ne trouve guère de regard
nostalgique ; c'est là la modernité véritable.
La touche impressionniste, apparente, se distingue de la touche plus lisse qui
était auparavant de mise dans les conventions de l'époque. On observe
également une plus grande liberté dans les couleurs.
D'un point de vue institutionnel, l'émergence de la modernité ébranle
l'Académie dans son pouvoir d'autoriser ou non l'entrée d'une œuvre au
Salon. Les jurys des salons commencent à perdre leur crédibilité absolue
pour les peintres, l'État et le public.
En 1863, lors du Salon des Refusés, Napoléon III décide de « laisser le
public seul juge », et c'est un déchaînement de rires et de sarcasmes qui
s'abat sur Le Déjeuner sur l'herbe de Manet ; cela met très nettement en
évidence quelle influence le jury exerce sur l'opinion du public.
En 1884, l'Académie ne dirige plus les Beaux-arts et perd ainsi en légitimité
aux yeux des artistes ; cette perte d'autorité favorise l'émergence de la
création dite « bohème », ainsi qu'un renouveau du marché de l'art dans
lequel les galeries deviennent des acteurs de tout premier plan.
Les peintres « hors-académie » refuseront finalement d'être exposés à côté
des peintres académiques. C'est la raison de la création en 1885 du Salon
des Indépendants, en 1890 du Salon de la Société nationale des Beaux-
arts ainsi que du Salon d'automne en 1903.

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