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La Révolution

La Révolution de 1789 est à replacer dans un cadre double :

1°) Un mouvement international de renouveau avec les idées des Lumières (Indépendance
américaine, constitution polonaise de 1791…)

2°) Une spécificité française due à la situation particulière du pays, qui fait que c’est le
seul pays où une révolution pleine et entière se déroula.

Les idées nouvelles

Ce sont celles de la devise de la Révolution : liberté et égalité des gens.


Issues d’une lente réflexion sur l’individu, elles se matérialisent d’abord en Angleterre avant
d’être reprises, et fortement développées, en France. Elles se sont exprimées depuis près de
cent à travers des œuvres de philosophes (Rousseau, Voltaire, Locke, Hume, Montesquieu,
Newton…), parfois dans des événements politiques (Angleterre : Cromwell, et l’ont sait que
les rois, eux-mêmes, n’étaient pas insensibles à celles-ci (Frédéric II de Prusse, Louis XVI, la
Grande Catherine…).

Elles coïncident avec :


a) une nouvelle compréhension du monde : la cosmogonie théologique traditionnelle est
prise en défaut (Lavoisier ; l’Encyclopédie en 1751) ;
b) un développement économique qui dérive de la science nouvelle ;
c) une démographie croissante (la France compte environ 28 millions d’habitants à la
Révolution) ;
d) un allongement de l’espérance de vie de 10 ans dans cette période (fin des guerres et
disparition de la peste) ;
e) le développement des villes, et la structuration de la classe sociale bourgeoise
(appartenant au tiers état en France mais plus riche que les nobles) ;
f) le rayonnement de la langue française comme support de transmission ;

La spécificité française

L’Ancien Régime (terme employé dès 1789 pour marquer son caractère révolu) était un
système où régnait :

1) l’inégalité (différences locales très fortes, structure fixe en 3 ordres) ;


2) l’injustice (justice seigneuriale) ;
3) l’arbitraire (lettre de cachet) ;
4) la compromission (l’Église ne s’était jamais offusquée du traitement des individus) ;
5) la pauvreté (de très nombreux paysans sont libres mais vivent dans une indigence
profonde) ;
6) l’intolérance (persécutions religieuses permanente ; seuls sont vraiment sujets les
catholiques) ;
7) les privilégiés refusent tout compromis ;
8) une autonomie historique des provinces et des villes

La conjonction de ces deux circonstances fait que la Révolution française prend un caractère
unique au milieu des autres mouvements émancipateurs des peuples en ce qu’elle met
réellement fin à un cycle ; dans les autres pays européens, soit elles échouent soit elles
consistent en un compromis avec l’Ancien Régime (c’est ce qui caractérise la constitution
polonaise de 1791).

Grandes étapes de la Révolution :


Jusqu’au 14 sept. 1791 1791/1792 Sept. 1792 à oct. 1795 au 18 Brumaire an VIII
(1799)
Etats généraux Assemblée législative Convention nationale Directoire
>Assemblée nationale
> constituante
Députés Jacobins (club ; se scinde en Girondins (droite = Bicaméral : Conseil des
deux courants : Feuillants bourgeois, Brissot) Cinq-cents + Conseil des
(monarchistes) vs + Montagnards (gauche = Anciens
(futurs Girondins et Robespierre, Danton)
Montagnards) + + la Plaine (centre = Censitaire
indépendants (arrivistes) arrivistes, Seyès)
Déclaration des droits de Décrets contre les émigrés Montagnarde Corruption généralisée
l’homme, abolition des et les réfractaires Abolition de la royauté des politiques
privilèges, suppression Exécution du Roi Lutte contre les Jacobins,
des corporations, Ière République contre les royalistes,
interdiction du droit de Défaites militaires contre les réfractaires
grève, sécularisation des Comité de salut public
biens du clergé, Terreur Puis
constitution civile du Guerre de Vendée Réforme économique
clergé… Victoires militaires positive
Constitution de 1791 Thermidorienne Mais
Liberté des cultes Défaites militaires
Constitution de l’an III
(1795) Jacobins prend le
Traité de paix avec la pouvoir = terreur
Prusse, la Hollande et Sieyès appel Bonaparte
l’Espagne

1789
Convocation des états généraux (mai)
Rédaction des cahiers de doléances
Serment du jeu de paume
Prise de la Bastille (11 juillet) / abolition des privilèges (4 août)
1789/1791
Travail réformateur des Révolutionnaires :
1791
Fuite du roi (juin 1791 > opposition accrue entre feuillants = stopper la révolution et jacobins
= continuer la révolution)

Contre-Révolution
 interne : guerres de Vendée
 externe : coalitions royalistes européennes (déclaration de Pilnitz, août 1791)

14 septembre 1791 : Constitution de 1791 (acceptée par le roi qui est soumis à la loi mais
possède un droit de véto suspensif, est le chef des armées…)
 le roi oppose son véto à presque tous les décrets = mécontentement populaire

Le peuple des provinces afflue pour sauver la Révolution


Commune de Paris
Massacres de septembre (assassinat de milliers de réfractaires)
1792
Assemblée nationale devient >
Assemblée législative (octobre 1791/ septembre 1792) : Feuillants et Jacobin
Puis Convention nationale (1792 -1795)
Victoire de Valmy (20 septembre)
Abolition de la royauté (21 septembre = An I de la République)
22 septembre 1792: Proclamation de la 1e République
Extrait de la Constitution : exergue
L'Assemblée nationale voulant établir la Constitution française sur les principes qu'elle vient de reconnaître et de déclarer, abolit
irrévocablement les institutions qui blessaient la liberté et l'égalité des droits.
- Il n'y a plus ni noblesse, ni pairie, ni distinctions héréditaires, ni distinctions d'ordres, ni régime féodal, ni justices patrimoniales, ni aucun
des titres, dénominations et prérogatives qui en dérivaient, ni aucun ordre de chevalerie, ni aucune des corporations ou décorations, pour
lesquelles on exigeait des preuves de noblesse, ou qui supposaient des distinctions de naissance, ni aucune autre supériorité, que celle des
fonctionnaires publics dans l'exercice de leurs fonctions.
- Il n'y a plus ni vénalité, ni hérédité d'aucun office public.
- Il n'y a plus, pour aucune partie de la Nation, ni pour aucun individu, aucun privilège, ni exception au droit commun de tous les Français.
- Il n'y a plus ni jurandes, ni corporations de professions, arts et métiers.
- La loi ne reconnaît plus ni voeux religieux, ni aucun autre engagement qui serait contraire aux droits naturels ou à la Constitution.

1793
Condamnation puis exécution du roi (21 janvier 1793)
Luttes internes entre les révolutionnaires et entre les villes (Paris est vu comme la plus
extrémiste ; Girondins = villes et Montagnard = Paris)
Petite Terreur
La Patrie en danger (Anglais à Toulon, Vendéens victorieux…)
Réforme des Montagnard (5 octobre 1793 calendrier républicain) = rupture totale avec
l’Ancien Régime
Exaction des Sans-culottes dans les provinces (contre les royalistes mais aussi contre les
révolutions modérés)
1794
Robespierre, Comité du salut public, réaffirme la liberté religieuse
Abolition de l’esclavage dans les colonies (janvier)
Les Indulgents (Danton = stopper la Terreur), s’allie aux Montagnard pour condamner les
Hébertistes (sans-culottes extrémistes) > procès truqués (d’abord imaginés par Hébert contre
Marie-Antoinette) (mars)
Les Montagnards se retournent contre les Indulgents (Danton exécuté, 5 avril 1794)
Grande Terreur (22 prairial an II = 10 juin 1794) contre les ennemis
Victoires militaires extérieures (Fleurus = la Révolution est sauvée)
Robespierre accusé de volonté monarchiste (exécuté 10 thermidor an II = 28 juillet 1794)

Fin de la Terreur (Attention ! la gestion de Robespierre, quoique violente par moment, n’a pas
le caractère diabolique décrit par les courants concurrents ou par les historiographies inspirées
par ceux-ci).
1795
Terreur blanche : en réaction à la fin du règne des Sans-culottes, les Montagnards et les sans-
culottes subissent des représailles violentes de la part des contre-révolutionnaires (exécutions
à Paris, Lyon, Aix, Toulon…)
Royalistes reviennent en force (1795 = débarquement raté de Quiberon, paix avec les chouans
et les Vendéens) ;
Tentative de coup de force à Paris = Bonaparte stoppe les contre-révolutionnaires
 acceptent de participer aux futures élections

21 octobre 1795 = élections du Corps législatif (Conseil des Cinq-cents et Conseil des
Anciens où 2/3 des sièges sont réservés aux thermidoriens pour éviter la victoire des
royalistes)
Directoire (5 membres, renouvellement par tirage au sort annuel d’un membre)
Les royalistes entrent le jeu politique
La contre-révolution interne s’épuise et les chefs finissent par être pris et fusillés (les
royalistes n’abandonnent cependant pas l’idée d’un retour à l’Ancien Régime)
La contre-révolution externe s’épuise et des traités de paix sont signés avec les belligérants
(mai à juillet 1795 ; sauf l’Angleterre et l’Autriche qui ne sont pas en état de menacer la
Révolution)

Crise économique profonde malgré les bonnes récoltes


1797
Aux élections de 1797, les royalistes font élire (intimidations…) leur homme (Pichegru) au
Directoire mais les membres du Triumvirat (Barras, Rewbell, La Révellière-Lépeaux), font
intervenir l’armée d’Italie (commandée par Bonaparte)
 terreur sèche
Réforme religieuse ratée = déclaration de haine à la royauté de la part des prêtres > exils,
exécutions… ; décadis…) ; à l’extérieur : le pape Pie VI fait prisonnier par Bonaparte est
emprisonné en France où il mourra ; répression contre les églises belges…

Victoires d’Arcol, de Rivoli…


 l’empereur d’Autriche demande la paix (Campoformio, 17 octobre 1797) =
Bonaparte, indépendant, est le sauveur du Régime nouveau

1798/19799
invasion de l’Italie
invasion de la Suisse
invasion des Pays-Bas
 la révolution a changé de nature ! elle s’est transformée en un état agressif et
conquérant renouant avec les usages de l’Ancien Régime.

campagne d’Égypte, défaite d’Aboukir, mais Bonaparte rentre en France et annonce sa


victoire
le Directoire, complice de Bonaparte, « organise » le Coup d’état du18 brumaire
création du Consulat en remplacement du Directoire (3 consuls)
Bonaparte devient le premier Consul
 cette institution autoritaire (monarchique ?) permet à la Révolution de se stabiliser

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