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Titre I - Introduction

historique

Hendrik Vuye
Professeur ordinaire UNamur
La France sous Napoléon (1814)

FUNDP de Namur
Déclaration de Guillaume d’Orange (1813):
« Votre confiance, votre amour me mettent la souveraineté
en main; je suis de toutes parts sollicité de l'accepter,
parce que le bien du peuple et la situation de l'Europe
l'exigent … je reçois ce que m'offrent les Pays-Bas, mais je
ne le reçois que sous la garantie d'une Constitution sage
qui protège à l'avenir votre liberté contre tous les abus
possibles »
■ Loi fondamentale de 1814
■ Traité de Paris (30 mai 1814)
- rétablit la France dans ses limites territoriales de
1792
- prévoit un accroissement du territoire de la Hollande,
placée sous la souveraineté de la maison d'Orange
- but: créer au Nord de la France un État suffisamment
puissant pour pouvoir arrêter les troupes françaises
■ Traité de Londres (1814): fixe les conditions de la réunion
« Cette réunion devra être intime et complète, de façon
que les deux pays ne forment qu'un seul et même État, régi
par la Constitution établie en Hollande et qui sera modifiée
d'un commun accord, d'après les nouvelles circonstances »

■ Commission de révision (11 Hollandais et 11 Belges):


- le projet attribue des pouvoirs étendus au Roi
- pas de séparation des pouvoirs
■ Les États Généraux des provinces de la Hollande
adoptent le projet
■ 1.604 notables belges doivent délibérer sur le projet
- Les Évêques belges rejettent la liberté des cultes, qui
était cependant prévue par le Traité de Londres:
- art. 2 du Traité de Londres: « Il ne sera rien innové
aux articles de cette Constitution qui assurent à tous
les cultes une protection et une faveur égales, et
garantissent l'admission de tous les citoyens, quelle
que soit leur croyance religieuse, aux emplois et
offices publics »
■ Résultats du scrutin belge:

- Participants: 1.323 (sur 1.604)


- Non: 796 (126 participants motivent leur vote en
raison de la liberté des cultes)
- Oui: 527
■ Interprétation du scrutin belge = l’arithmétique
hollandaise

- 527 ont voté oui


- + 281 non-participations
- + 126 qui ont voté contre pour des raisons religieuses

Conclusion:
-Oui: 934 (527 + 281 + 126)

-Non: 670 (796 – 126)


FUNDP de Namur
□ La naissance de l’État Belge (1830)
■ 1828: l’union des oppositions (Unionisme)
■ août 1830: insurrection populaire
■ L’Union exige la séparation administrative, refusée
par Guillaume Ier
■ Commission administrative provisoire (24 septembre
1830)
■ Proclamation de la Commission administrative provisoire (24 sept.
1830):
« Depuis deux jours, Bruxelles est dépourvue de toute espèce d'autorité
constituée; l'énergie et la loyauté populaire en ont tenu lieu: mais tous les bons
citoyens comprennent qu'un tel état de choses ne peut durer sans
compromettre la ville et le triomphe d'une cause dont le succès dès hier est
assuré.
Des citoyens, guidés par le seul amour du pays, ont accepté
provisoirement un pouvoir qu'ils sont prêts à remettre en des mains plus dignes,
aussitôt que les éléments d'une autorité nouvelle seront réunis. Ces citoyens
sont:
MM. Le baron Emmanuel Vanderlinden d'Hoogvorst, de Bruxelles;
Charles Rogier, avocat à Liège; et Joly, ancien officier du génie.
Ils ont pour secrétaires MM. F. de Coppyn et J. Vanderlinden, de
Bruxelles »
■ Gouvernement provisoire (arrêté du 26 septembre 1830):

« Le gouvernement provisoire,


Vu l'absence de toute autorité tant à Bruxelles que dans la plupart
des villes et communes de la Belgique;
Considérant que, dans les circonstances actuelles, un centre
général d'opérations est le seul moyen de vaincre nos ennemis et de
faire triompher la cause du peuple belge,
Arrête:
Le gouvernement provisoire demeure constitué de la manière suivante: MM.
le baron Vanderlinden d'Hoogvorst; Ch. Rogier, avocat à la cour de Liège; le
comte Félix de Mérode; Gendebien, avocat à la Cour de Bruxelles; Sylvain
Van de Weyer, idem; Jolly, ancien officier du génie; J. Vanderlinden, trésorier;
baron F. de Coppyn, secrétaire; J. Nicolaï, avocat à la cour de Bruxelles,
secrétaire »
Le gouvernement provisoire
■ “Pouvoir de fait” et “pouvoir de droit”

p Pouvoir de droit
■ = un pouvoir qui s’exerce conformément aux
règles de droit (Constitution etc.)
p Pouvoir de fait
■ ≠ situation de fait
■ = un véritable pouvoir politique
■ un pouvoir qui s’exerce en méconnaissance des
règles de droit en vigueur
■ Une situation temporaire, le pouvoir de fait devra
se trouver une légitimité
□ le pouvoir de fait devient un pouvoir de droit: la
naissance de la Belgique

■ Légitimité étatique ≠ légitimité démocratique

p Légitimité étatique = enracinement au sein des


institutions d’un État
p Légitimité démocratique = art. 3, 1er prot.add.
CEDH (le droit aux élections libres)
■ Arrêté du Gouvernement provisoire du 4 octobre 1830:

Le gouvernement provisoire,
Considérant qu'il importe de fixer l'état futur de la Belgique,
Arrête,
Art. 1er. Les provinces de la Belgique, violemment détachées de
la Hollande, constitueront un État indépendant,
2. Le comité central s'occupera au plus tôt d'un projet de
Constitution.
3. Un Congrès national, où seront représentés tous les intérêts
des provinces, sera convoqué. Il examinera le projet de Constitution,
le modifiera en ce qu'il jugera convenable, et le rendra, comme
Constitution définitive, exécutoire dans toute la Belgique
□ La genèse de la Constitution

■ La Commission de la Constitution (Commission de Gerlache)


■ Désignée le 6 octobre 1830, elle remet son projet le 28 octobre
■ Choix fondamentaux: monarchie et bicamérisme

■ Procès-verbaux des réunions: W. Van Den Steene, De


Belgische grondwetscommissie (oktober – november 1830).
Tekst van haar notulen en ontstaan van de Belgische Grondwet,
Brussel, 1963
□ Le Congrès National

■ 27 octobre et 3 novembre: élections


■ Système censitaire et capacitaire
p Élection par 0,75 % de la population belge

□ Le Gouvernement provisoire devient un Gouvernement


■ = un gouvernement qui exerce le seul pouvoir exécutif sous
contrôle parlementaire
□ Décisions importantes du Congrès National

■ Déclare l’indépendance de la Belgique (décret du 18


novembre 1830)
■ Décide que la Belgique sera une monarchie
constitutionnelle (22 novembre 1830)
■ Prononce l’exclusion à perpétuité de la Maison
d’Orange Nassau (24 novembre 1830)
□ Le Congrès National et l’élaboration de la Constitution

■ Le Congrès s’inspire fortement du projet de la


Commission de Constitution
Sources:
p E. Huyttens, Discussions au Congrès national de
Belgique (1830-1831), Bruxelles, 1844, 5 volumes
■ l'ensemble des débats tenus au Congrès national,
■ présentation par ordre chronologique
p [I. Van Overloop], Exposé des motifs de la Constitution
belge, Bruxelles, 1864
■ uniquement les discussions touchant à la Constitution
■ présentation article par article
p La forme du gouvernement
■ Décret du 22 novembre 1830: la monarchie
constitutionnelle représentative, sous un chef
héréditaire

p La composition du Sénat
■ Les spécificités d’une deuxième chambre:
composition et/ou compétences
■ Sénat composé de membres élus, mais un cens
d’éligibilité particulièrement élevé
■ Sénateurs élus et sénateurs de droit
p les rapports entre l’Église et l’État: un des grands
compromis de l’Unionisme

■ Art. 19 Constitution: liberté des cultes


■ Art. 20 Constitution: liberté négative des cultes
■ Art. 21 Constitution: liberté organisationnelle des
cultes
■ Art. 181 Constitution: le traitement et la pension des
ministres du culte est à la charge de l’État
□ Le choix du roi

■ La régence de Surlet de Chokier

■ Léopold de Saxe-Coubourg-Gotha
prête serment le 21 juillet 1831
□ Conclusion:

■ la Constitution belge,
une Constitution inconstitutionnelle?
Sect. 2 – Les origines
intellectuelles de la Constitution

□ une mosaïque constitutionnelle (étude du prof. Gilissen)


■ 40 % sont inspirés de la Loi fondamentale des Pays-
Bas de 1815;
■ 35% sont inspirés des Chartes constitutionnelles
françaises de 1814 et de 1830;
■ 10% sont inspirés de la première Constitution française
(1791);
■ 5% des dispositions pourraient provenir du droit public
anglais;
■ de plus, l'on peut constater quelques rares emprunts
textuels à d'autres constitutions, par exemple la
Constitution française de l'An Ier (1793), la Constitution
française de l'An III (1795), la Constitution française de
l'An VIII (1799) et au Sénatus-consulte de l'an XII sur la
fonction impériale;
■ enfin, le plan général et la structure de la Constitution
belge sont largement inspirés par la Constitution
française de 1791;

■ 10% des dispositions sont d’origine belge


□ L’originalité de la Constitution belge

■ La monarchie parlementaire
■ Roi: aucun pouvoir personnel - contreseing
■ Responsabilité politique des ministres devant le
Parlement

□ un modèle influent d’une Constitution bourgeoise


Sect. 3 – Les caractéristiques
de la Constitution de 1831

□ Un État unitaire et centralisé


■ Décentralisation: communes et provinces

□ Séparation des pouvoirs


■ Montesquieu, L’esprit des lois (1748):
p une solution structurelle
“Il y a, dans chaque État, trois sortes de pouvoirs; la
puissance législative, la puissance exécutrice des choses
qui dépendent du droit des gens, et la puissance
exécutrice de celles qui dépendent du droit civil.
Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un
temps ou pour toujours, et corrige ou abroge celles qui
sont faites. Par la seconde, il fait la paix ou la guerre,
envoie ou reçoit des ambassades, établit la sûreté,
prévient les invasions. Par la troisième, il punit les crimes,
ou juge les différents entre particuliers. On appellera cette
dernière la puissance de juger; et l'autre, simplement la
puissance exécutrice de l'Etat"
"La démocratie et l'aristocratie ne sont pas des états libres
par leur nature. La liberté politique ne se trouve que dans
les gouvernements modérés. Mais elle n'est pas toujours
dans les gouvernements modérés. Elle n'y est que
lorsqu'on n'abuse pas du pouvoir: mais c'est une
expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est
porté a en abuser; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites.
Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la
disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir "
“Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de
magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance
exécutrice, il n'y a point de liberté; parce qu'on peut craindre que le
même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques,
pour les exécuter tyranniquement.
Il n'y a point encore de liberté, si la puissance de juger n'est pas
séparée de la puissance législative et de l'exécutrice. Si elle était
jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des
citoyens serait arbitraire; car le juge serait législateur. Si elle est jointe
à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d'un
oppresseur.
Tout serait perdu, si le même homme, ou le même corps des
principaux, ou des nobles, ou du peuple, exerçaient les trois pouvoirs:
celui de faire les lois, celui d'exécuter les résolutions publiques, et
celui de juger les crimes ou les différents des particuliers"
□ La Constitution belge et la séparation des
pouvoirs

■ Séparation ou collaboration des pouvoirs?

■ Cass., 5 novembre 1920, concl. P.G. Leclercq (“La


Flandria”):
" Attendu que la Constitution a consacré dans ses articles 25
à 31 (actuellement art. 33 et s.), une théorie de "la
séparation des pouvoirs" qui voit une condition de la liberté
politique dans la répartition des fonctions publiques en trois
groupes distincts et indépendants les uns des autres;
Qu'en vertu de cette règle de partage des attributions il est
interdit aux cours et aux tribunaux de faire des actes
d'administration publique et de réformer ou d'annuler les
actes des autorités administratives, comme il est interdit à
l'administration de juger des contestations qui ont pour
objet des droits civils;
Mais attendu que la même expression "séparation des
pouvoirs" sert aussi à désigner une règle très ancienne du
droit public français, admise déjà au temps de
l'absolutisme monarchique et qui a trouvé son expression
dans l'édit de Saint-Germain du 5 février 1641 et plus tard
dans les lois des 16 et 24 août 1790 (titre II, art. 13) et du
16 fructidor an III;
Qu'au vœu de cette règle, il est interdit aux corps judiciaires
de juger les contestations où l'État et les autres personnes
de droit public sont intéressées, la compétence judiciaire
en matière civile étant réduite à la connaissance des litiges
entre particuliers;
Que cette "séparation des pouvoirs", née d'un sentiment de
méfiance et de défaveur à l'égard des corps judiciaires, et
qui permettait à l'administration de disposer
souverainement et sans recours de la personne et des
biens des citoyens, n'a pas été consacrée dans la
Constitution belge;
Que, tout au contraire, le régime que celle-ci a organisé est
inspiré d'un sentiment de méfiance à l'égard des pratiques
administratives des régimes antérieurs et qu'il vise à
mettre les droits privés à l'abri des atteintes de
l'administration et sous la sauvegarde du pouvoir judiciaire;
Que sous ce régime, tel qu'il ressort des articles 24, 67, 78,
92, 93, 106 et 107, et qui est à l'opposé du droit public de
la Révolution française et de l'Empire, les gouvernants ne
peuvent rien que ce qu'ils sont chargés de faire et sont,
comme les gouvernés, soumis à la loi; qu'ils sont limités
dans leur activité par les lois et notamment par celles qui
organisent les droits civils et que, s'ils lèsent l'un de ces
droits, le pouvoir judiciaire peut déclarer que leur acte a été
accompli sans pouvoir, qu'il est donc illégal et constitutif de
faute et accorder la réparation du préjudice ainsi causé, ce
faisant il fait œuvre non d'administrateur mais de juge
d'une contestation dont l'objet est un droit civil".
□ Monarchie constitutionnelle

□ Les autorités locales: provinces et communes

■ ≠ provincialisme
■ Des pouvoirs subordonnés
□ Démocratie représentative
■ ↔ démocratie directe
■ ≠ des élus représentatifs
■ = des représentants exercent la fonction législative au
nom et pour compte de la Nation

□ Les libertés publiques (titre II de la Constitution)


Chap. II – Les révisions de la
Constitution

□ Le talon d’Achille de la Constitution de 1831: un


déficit démocratique

■ Le droit électoral

■ La composition du Sénat
Sect. 1 – L’avènement de la démocratie:
les révisions de 1893 et de 1920-21

□ La révision de 1893
■ Suffrage universel avec vote plural
■ Vote obligatoire
■ Les sénateurs provinciaux
■ Compatibilité entre le mandat ministériel et la fonction
parlementaire
■ Le mariage des princes
■ Les colonies
□ La révision de 1920-21
■ Suffrage universel pur et simple, pour les belges de
sexe masculin
p La Loi du 27 mars 1948 attribue le droit de vote aux
femmes
■ La représentation proportionnelle
■ Secret du vote
■ La démocratisation du Sénat:
p Conditions d’éligibilité: 21 catégories
p Sénateurs cooptés
□ Conclusion
■ En trois étapes, la Belgique devient une démocratie:
p 1893, 1920-21 et 1948

■ Des révisions limitées au droit électoral (au sens large)


p Restent inchangés: les relations entre le pouvoir
législatif et le pouvoir exécutif, le statut et les
compétences du roi, …
p Le régime de 1830-1831 est-il compatible avec la
démocratie?
Sect. 2 – L’avènement de l’État
fédéral

□ Plan

■ 3 générations de lois linguistiques

■ 6 réformes de l’État: 1970, 1980, 1988-89, 1993,


2001 et 2011

■ Vers une septième réforme de l’État?


A. Les lois linguistiques

□ Pourquoi des lois linguistiques?

□ Avant les lois linguistiques: art 23 Constitution 1831


□ "L'emploi des langues usitées en Belgique est facultatif; il
ne peut être réglé que par la loi, et seulement pour les
actes de l'autorité publique et pour les affaires judiciaires"

□ = la liberté des langues


□ Actuellement art. 30 Constitution

□ Mais … comment interpréter cette liberté des langues …


□ L'affaire Joseph Schoep
□ Cass. 12 mei 1873: "… il faut que l'avocat parle, devant la
juridiction qu'il a mission d'éclairer, la langue que
comprennent tous ceux qui sont préposés à cette
juridiction"
□ Cass. 19 mei 1873 : "Qu'il faut … admettre que si le citoyen
a incontestablement le droit de se servir, pour faire une
déclaration de naissance, de l'une de ces langues,
l'administration communale … doit jouir du même droit pour
dresser l'acte qui constate cette déclaration"
A. Les lois linguistiques
□ Première génération

■ Loi du 17 août 1873 sur l'emploi de la langue flamande


en matière répressive; permettant l'utilisation du
néerlandais, en Flandre, devant les tribunaux pénaux
■ Loi du 22 mai 1878 relative à l'emploi de la langue
flamande en matière administrative

■ Caractéristique: des 'facilités linguistiques' pour les


néerlandophones en Flandre (≠ bilinguisme en Flandre)
■ Loi linguistique du 18 avril 1898 relative à l'emploi de la
langue flamande dans les publications officielles; cette
"loi d'égalité" attribue au texte néerlandais des lois et
arrêtés la même valeur juridique qu'au texte français

■ Caractéristiques:
p traitement égal des N et F
p première loi qui concerne la totalité du territoire
□ Deuxième génération
■ Loi linguistique du 31 juillet 1921 relative à l'emploi des
langues en matière administrative; cette loi reconnaît pour
la première fois le principe de la territorialité en matière de
législation linguistique
■ Loi linguistique du 5 avril 1930 relative à l'emploi des
langues à l'Université de Gand: la néerlandisation intégrale
de l'Université de Gand.
■ Loi linguistique du 28 juin 1932 relative à l'emploi des
langues en matière administrative; cette loi consacre
l'unilinguisme des régions flamande et wallonne, Bruxelles
étant dotée d'un régime bilingue
■ Loi du 14 juillet 1932 concernant le régime linguistique de
l'enseignement primaire et de l'enseignement moyen; la
langue de la région devient la langue obligatoire en matière
d'enseignement. A Bruxelles on applique le principe "langue
maternelle, langue d'enseignement"
■ Loi du 15 juin 1935 concernant l'emploi des langues en
matière judiciaire; cette loi établit l'unilinguisme en matière
judiciaire

■ Caractéristiques: unilinguisme des régions linguistiques,


mais sans frontière linguistique fixe
□ Troisième génération
■ Loi linguistique du 8 novembre 1962 modifiant les
limites des provinces, arrondissements et communes et
modifiant la loi du 28 juin 1932 sur l'emploi des langues
en matière administrative et la loi du 14 juillet 1932
concernant le régime de l'enseignement primaire et de
l'enseignement moyen
■ Loi du 30 juillet 1963 concernant le régime linguistique
dans l'enseignement
■ Loi du 2 août 1963 sur l'emploi des langues en matière
administrative ou "l'accord de Val-Duchesse".
■ Caractéristiques des “lois-Gilson” (L. 8 nov 1962 et L. 2
août 1963)
p Frontière linguistique fixe
■ Auparavant: des recensements de la population
permettaient aux communes de changer de
régime linguistique
p Quatre régions linguistiques + des facilités pour les
“communes périphériques”, les “communes de la
frontière linguistique”, les "communes
malmédiennes" et les "communes de la région de
langue allemande"
p Séparation de l’administration en cadres linguistiques

p Actuellement: lois coordonnées sur l’emploi des


langues en matière administrative (18 juillet 1966)
Lois Gilson: 4 régions linguistiques
Les facilités linguistiques en matière administrative
B. La première réforme de
l’Etat (1970)

□ a. Introduction et préliminaires

■ Révision de la Constitution ≠ Réforme de l’Etat

■ A partir de 1962: “Conférence de la table ronde”


■ 1967: texte en néerlandais de la Constitution
■ 1970: premier ministre Gaston Eyskens

– la fin de la Belgique de papa


□ b. Les réalisations

■ 4 Régions linguistiques
p = découpage territorial à fonction administrative
p ≠ des organes politiques
p Région de langue française, région de langue
néerlandaise, région de langue allemande et la région
bilingue de Bruxelles-Capitale
p Art. 4 Constitution: les limites ne peuvent être
modifiées que par une loi spéciale

■ loi adoptée à la majorité des suffrages dans chaque


groupe linguistique de chacune des Chambres, à la
condition que la majorité des membres de chaque
groupe se trouve réunie et pour autant que le total
des votes positifs dans les deux groupes
linguistiques atteigne les deux tiers des suffrages
exprimés

■ = Le “bétonnage” de la frontière linguistique


■ Trois Communautés culturelles

p Communauté culturelle française et Communauté


culturelle néerlandaise
■ Un Conseil adopte des décrets ayant force de loi
■ Le pouvoir exécutif reste national (fédéral)
■ Composition: double mandat

p Communauté culturelle allemande


■ un conseil élu direct
■ Compétences réglementaires et consultatives
■ Trois Régions et la Loi Terwagne
p Région Wallonne, Région flamande et Région Bruxelloise
p Une loi spéciale doit fixer les compétences et le
fonctionnement
p Loi Terwagne: la planification économique
■ Un plan quinquennal est adopté par le parlement
■ Les objectifs du plan sont impératifs pour les pouvoirs
publics, contractuellement obligatoires pour les
entreprises qui reçoivent des subventions
■ Une coquille vide … un seul plan a été adopté par le
parlement
■ Le Parlement fédéral
p Deux groupes linguistiques: N et F
p Procédure de la sonnette d’alarme, qui permet à un
groupe linguistique de suspendre la procédure
parlementaire lorsqu’un projet ou une proposition est
de nature à porter gravement préjudice aux relations
entre les Communautés (actuellement art. 54
Constitution)
p Loi spéciale (voy. art. 4, dernier alinéa Constitution)
■ Le Gouvernement fédéral
p Composition paritaire, le premier ministre
éventuellement excepté
p Secrétaires d’Etat
■ Protection des minorités idéologiques et philosophiques
p Sonnette d’alarme idéologique (Loi 3 juillet 1971): un
quart au moins des membres d’un Conseil de
Communauté peut tirer cette sonnette d’alarme
lorsqu’un projet ou une proposition contient une
discrimination pour des raisons idéologiques ou
philosophiques
p Pacte culturel
■ Pouvoir judiciaire
p Deux nouvelles Cours d’appel: Anvers et Mons
(1831: Bruxelles, Liège et Gand)
■ Les agglomérations et les fédérations de communes
p L’agglomération de Bruxelles

p Premier grand accord politique concernant Bruxelles

p Les techniques destinées à protéger les


francophones au niveau national (fédéral) sont cette
fois-ci destinées à protéger la minorité flamande:
parité linguistique au sein du collège
d’agglomération, groupes linguistiques, sonnette
d’alarme, …
■ La Belgique et l’ordre international

p L’exercice de pouvoirs déterminés peut être attribué


à des institutions de droit international public (art. 34
Constitution)
□ c. La mise en œuvre des Communautés culturelles

■ Mise en œuvre immédiate par la Loi spéciale du 21


juillet 1971 relative à la compétence at au
fonctionnement des Conseils culturels pour la
Communauté culturelle française et la Communauté
culturelle néerlandaise
■ Communauté culturelle allemande
p mise en œuvre par la loi du 15 Juillet 1973
p P.M.: conseil élu direct; compétences réglementaires
et consultatives
□ d. Mise en oeuvre des Régions
■ Faute de majorité politique, la loi spéciale se fait
attendre
■ Mise en oeuvre provisoire par la loi (ordinaire) Perin-
Vandekerckhove (L. 1 août 1974):
p 3 Conseils régionaux (wallon, flamand et bruxellois)
avec une compétence d’avis
p Création au sein du gouvernement fédéral de trois
comités ministériels des affaires régionales
p Fixation provisoire des limites des Régions, la
Région bruxelloise étant limitée aux 19 communes
□ e. Conclusion:

■ “Pacte des Belges” ou “Grendelgrondwet”?


■ Fédéralisme de superposition
p Les revendications flamande et wallonne sont
différentes
p Flandre = autonomie culturelle → Communautés
cult.
p Wallonie = industrie wallonne → Régions
■ Première réforme de l’État: un déséquilibre ?
C. La deuxième réforme de
l’État (1980)
□ a. Les préliminaires
■ Naissance du dialogue de Communauté à Communauté
p 1974 au château de Steenokkerzeel
■ La scission des trois familles politiques
p Famille sociale chrétienne en 1968-69
p Famille libérale en 1972
p Famille socialiste en 1978
■ Le Pacte Egmont-Stuyvenberg
p Vise une réforme profonde et globale des institutions
Pacte d’Egmont

■ La réforme prévue par le Pacte d’Egmont:

p Décentralisation de certaines matières


■ Trois listes reprenant les matières du pouvoir
national (fédéral), du pouvoir communautaire et du
pouvoir régional
■ Compétences concurrentes pour les matières non
reprises dans les listes
■ Lois (fédéral), décrets (Communautés) et
ordonnances (Régions)
■ Cour d’arbitrage
p Sénat

■ Composé des membres des Conseils de


Communauté
■ Compétent pour la révision de la Constitution et de
lois spéciales
■ Pour les autres matières: chambre de réflexion
p Communautés
■ Communauté française, Communauté
néerlandaise, Communauté allemande (attention
à la terminologie!)
■ Conseil et organe exécutif
■ Compétences: matières culturelles et matières
personnalisables
■ Décrets
p Régions
■ Trois Conseil régionaux: Wallonie, Flandre et
Bruxelles
■ Conseil et organe exécutif
■ Ordonnances

p Autorités locales
■ Les provinces sont vidées de toute compétence
politique (suppression du Conseil)
■ Scission de la province du Brabant: Brabant
wallon, Brabant Flamand et Bruxelles
p Les Institutions bruxelloises
■ Région limitée aux 19 communes
■ Conseil avec de groupes linguistiques
■ Exécutif d’au maximum 7 membres, dont 2 au
minimum font partie du groupe linguistique N
■ Commission française et néerlandaise de la
culture
□ Composition: membres du groupe linguistique
correspondant
□ Commissions réunies pour les matières
d’intérêt commun
■ Chaque commune de la Région bruxelloise est
dotée de deux commissions culturelles
■ Idem pour les 6 communes de la périphérie
■ Le droit d’inscription pour le francophones de la
périphérie (« rugzak franstaligen »)
■ Scission de BHV
□ La fin du Pacte d’Egmont
■ Pacte négocié par la « junte des présidents »
■ 11 octobre 1978: démission du premier ministre
Tindemans en pleine séance de la Chambre
□ b. Les réalisations

■ Gouvernement Martens III

■ Loi spéciale des réformes institutionnelles


du 8 août 1980
■ Les Communautés
p Communauté française, Communauté flamande et
Communauté germanophone
p Compétences: matières culturelles et matières
personnalisables
p Organes: un Conseil et un Exécutif

■ Composition du Conseil: double mandat

■ Le Conseil vote des décrets ayant force de loi

■ Membres de l’Exécutif: élus par le Conseil


■ Les Régions wallonne et flamande
p Organes: Conseil régional et Exécutif

p Le Conseil vote des décrets ayant force de loi

p Composition du Conseil: double mandat

p Membres de l’Exécutif: élus par le Conseil

■ La Région Bruxelloise: « mise au frigo »


■ Unicité des institutions flamandes
p La Communauté exerce également les compétences
de la Région (Art. 137 Const. et art. 1 Loi Spéc. 8
août 1980)

■ Dualité des institutions francophones


p Compétences communautaires = Communauté
française
p Compétences régionales = Région Wallonne
■ Création de la Cour d’arbitrage

p Compétences limitées au règlement des conflits de


compétences entre le fédéral, les Régions et les
Communautés

p Un « arbitre en matières communautaires »


□ c. Conclusion

■ Cette réforme a engagé le pays sur la voie du


fédéralisme

■ Forte instabilité gouvernementale


D. Les gouvernements
Martens-Gol (1981-87)

□ La Communauté germanophone
■ Organes: un Conseil et un Exécutif
p Composition du Conseil:

élection directe
p Le Conseil vote des décrets ayant force de loi
p Membres de l’Exécutif: élus par le Conseil
■ Possibilité de transférer des compétences de la Région
wallonne vers la Communauté germanophone (art. 139
Constitution)
■ Quelques petites révisions:
p Suppression des 21 catégories d’éligibilité pour le
sénateurs
E. La troisième réforme de
l’État (1988-89)

□ a. Les préliminaires

■ La loi dite de pacification communautaire (1988)


p Concerne: les 6 communes de la périphérie, Fourons
et Comines-Warneton
p Élection directe des échevins et des membres du
Conseil de CPAS
p Les mandataires élus des communes bénéficient
d'une présomption irréfragable de la connaissance de
la langue de la Région linguistique
p Présomption réfragable pour le bourgmestre et le
président du CPAS
p Les électeurs des communes de Fourons et de
Comines-Warneton ont la faculté de voter, lors des
élections législatives et européennes, dans une
commune se situant dans une autre région
linguistique. Ainsi, les électeurs des Fourons peuvent
voter à Aubel, et les électeurs de Comines-Warneton
à Heuvelland

p Certaines décisions à l'égard des communes de


Fourons et de Comines-Warneton, le gouverneur de
la province concernée doit prendre l'avis du collège
des gouverneurs de province
□ b. Les réalisations
■ Première phase (1988)
p Bétonnage des facilités (art. 129, § 2 Constitution)
p Communautarisation de l’enseignement
p Extension des compétences de la Cour d’arbitrage:
art. 10, 11 et 24 Constitution
p Dès la création de la Région bruxelloise, celle-ci
exercera les compétences de l’agglomération
bruxelloise
p Accords de coopération
■ Deuxième phase (1989)
p Mise en œuvre de la Région de Bruxelles-Capitale

p Une Région à part entière, « geen volwaardig derde


gewest »
p Mêmes compétences que les autres Régions + les
compétences de l’agglomération
p Territoire est limité aux 19 communes
Territoire de la Région de Bruxelles-Capitale: 19 communes
p Le Conseil régional
■ élection directe sur des listes unilingues

■ aucune représentation minimale garantie

■ deux groupes linguistiques + sonnette d’alarme

■ le Conseil vote des ordonnances (d’une valeur


presque identique à celle des décrets)
p L’Exécutif de la Région de Bruxelles-Capitale
■ 5 membres élus par le Conseil

■ Outre le président, deux membres par groupe


linguistique
■ 3 secrétaires d’État régionaux, dont au moins un
appartient « au groupe linguistique le moins
nombreux »
p Les Commissions communautaires
■ Commission communautaire française (COCOF) et
Commission communautaire néerlandaise (COCON
ou VGC)
■ Organes: une assemblée et un collège
□ technique du double mandat
■ L’assemblée adopte des règlements
■ Des autorités subordonnés exerçant des
compétences communautaires sous le contrôle de
tutelle de leur Communauté respective
■ Création pour des raisons politiques et juridiques
(art. 39 Const.)
■ Commission communautaire commune (COCOM)
■ Compétente pour les matières d’intérêt commun

■ Organes: assemblée réunie et collège réuni

■ Pour certaines matières (secteur bipersonnalisable)


l’assemblée réunie adopte des ordonnances
■ ≠ une autorité subordonnée

■ = une (petite) quatrième Communauté


F. La quatrième réforme de
l’État (1993)
□ a. Les préliminaires
■ Dialogue de Communauté à Communauté
■ L’accord de la Saint-Michel (gouv. Dehaene)
p Transfert de compétences
p Refinancement des communautés
p Réorganisation des structures institutionnelles
■ L’accord de la Saint-Quentin (majorité et trois partis de
l’opposition)
p Possibilité de transférer des compétences de la
Communauté française à la Région wallonne et à la
Cocof
□ b. Les réalisations
■ La Belgique est un État fédéral qui se compose de
Communautés et de Régions (art. 1 Constitution)
■ Parlement fédéral
p La Chambre devient l’assemblée politique
p Le Sénat devient un lieu de réflexion et de rencontre
des entités fédérés
■ Sénateurs élus, sénateurs de Communauté,
sénateurs cooptés et sénateurs de droit
p Une quasi assemblée de législature
■ Le Gouvernement fédéral
p Le conseil des ministres compte au maximum 15
membres
p Incompatibilité des fonctions ministérielle et
parlementaire
p Un quasi gouvernement de législature
■ Les Communautés et Régions
p Transferts de compétences
p Traités
p Élection directe des Conseils
p Les Exécutifs deviennent des Gouvernements
■ Transfert de compétences de la Communauté française
vers la Région wallonne et la COCOF (art. 138
Constitution)
p Pour les matières transférées, la COCOF vote des
décrets
p Un cinquième (petite) Communauté
■ L’autonomie constitutive pour la Communauté française,
la Communauté flamande et la Région wallonne
p = Développer leur propre système institutionnel
■ Les compétences résiduelles (art. 35 Constitution)
appartiennent aux entités fédérées (pas encore entrée
en vigueur)
■ Scission de la province du Brabant
p Brabant flamand & Brabant Wallon
p Territoire de la Région de Bruxelles-Capitale est
extra-provincialisé
G. La cinquième réforme
de l’État (2001)
□ a.
□ Les préliminaires
■ 2000: Accord de la Sainte-Perlette (Lambermont)

p un refinancement des Communautés

p une autonomie fiscale limitée des Régions

p la régionalisation des lois communale et provinciale

p la possibilité pour les entités fédérées d'adopter des


règles en matière de contrôle des dépenses
électorales
p le transfert aux entités fédérées de la coopération au
développement dans la mesure où elle porte sur des
compétences régionales et communautaires

■ Accord de la Saint-Polycarpe (Lambermont-bis)


p Traduction en texte de loi des accords susmentionnés
■ Accord du Lombard (2001)
p a) une amélioration de la représentation
néerlandophone au conseil régional de la Région de
Bruxelles-Capitale:
p le nombre d'élus du conseil de la Région de
Bruxelles-Capitale passe de 75 à 89;
p la répartition linguistique fixe des sièges: 72 élus
francophones et 17 élus néerlandophones.
p la COCON (VGC) sera composée des 17 élus du
groupe linguistique néerlandais du conseil régional et
de 5 élus supplémentaires
p les 6 membres bruxellois du Parlement flamand
seront des élus directs (on supprime le double
mandat où ces élus siégeaient au conseil de la
Région de Bruxelles-Capitale et au Parlement
flamand)
p les ministres et secrétaires d'Etat régionaux seront
remplacés pendant la durée de leur mandat exécutif
p b) éviter un « blocage » des institutions:
p au sein de chaque groupe linguistique, des
formations politiques peuvent déclarer former groupe,
bien qu'elles se présentent séparément aux élections.
Ce système d'apparentement sui generis permet un
transfert des voix non utiles –c'est-à-dire les votes
supplémentaires pour lesquels un parti n'a pas
obtenu d'élu– d'une formation vers l'autre au sein du
même groupe linguistique
p les 5 sièges supplémentaires à la COCON (VGC)
seront dévolus aux candidats des listes présentées à
l'élection du conseil de la Région de Bruxelles-
Capitale, mais ils seront répartis entre les listes à la
proportionnelle des sièges attribués aux listes
correspondantes du Parlement flamand
p un assouplissement de la règle de la double majorité.
Certains actes relatifs aux institutions bruxelloises
nécessitent une double majorité, c'est-à-dire une
majorité au sein des deux groupes linguistiques. La
double majorité reste requise, mais après un délai de
30 jours, si elle n'est pas réunie, le niveau d'exigence
baisse: une majorité absolue parmi les 89 élus est
suffisante, à condition d'obtenir également 1/3 des
voix dans chacun des groupes linguistiques
p une modification des règles en matière de
désignation des ministres et des secrétaires d'Etat
p c) Refinancement des Cocof et Cocon

p d) Amélioration de la représentation néerlandophone


au niveau des communes bruxelloises
□ b. Les réalisations
■ Les accords sont votés en 2001

□ c. Cour d’arbitrage, 25 mars 2003, n° 35/2003


■ Annulation du mode de désignation des 5 élus
supplémentaires de la Cocon
■ « B.17.8. Les représentants siègeant dans un organe
représentatif sont, en règle, désignés par les citoyens
qui peuvent être affectés par les décisions de cet
organe »
p = principe de la représentativité
H. Vers une sixième réforme
de l’État ?

□ a. Les préliminaires

■ 26 avril 2002: « Renouveau politique:


mise en œuvre »  (Gouvernement Verhofstadt)
□ b. Réalisations:
■ La cour d’arbitrage devient Cour constitutionnelle
■ Élargissement des compétences de cette Cour:
p Titre II de la Constitution (les libertés publiques)
p Art. 170 (légalité en matière d’impôt), 172 (égalité
en matière d’impôt) et 191 (protection des
étrangers sur le territoire belge)
p Révision de la Constitution du 9 juillet 2004: les
Conseils des entités fédérées deviennent des
Parlements

p Réforme électorale de décembre 2002 (élections


fédérales)
■ Circonscriptions provinciales

■ Seuil électoral de 5%
I. La sixième réforme de l'Etat
(2011-2014)

□ Accord politique du 11 octobre 2011 ("accord papillon)


□ A) Réalisé en 2012 (Mon.B., 22 août 2012):
□ "Scission" de BHV (circonscription électorale et
arrondissement judiciaire)
□ Bétonnage de l'accord dans la Constitution et la loi
spéciale
□ Communauté métropolitaine de Bruxelles = organe de
concertation pour des compétences régionales, en
particulier la mobilité, la sécurité routière et les travaux
routiers de, vers et autour de Bruxelles
□ Refinancement de la Région de Bruxelles-Capitale
□…
□ B) Réalisé en 2014 (Mon.B., 31 janvier 2014)
□ Nouveau sénat (plus d'élection directe, mais composé
de représentants des entités fédérées)
■ Lieu de rencontre entre les parlements de
Communauté et de Région
■ Lieu de participation des entités fédérées au pouvoir
fédéral

□ Autonomie constitutive pour la Région de Bruxelles-


Capitale et la Communauté germanophone
□ Transferts de compétences:
■ Certains aspects des soins de santé et d'aide aux
personnes
■ Allocations familiales
■ Droit sanctionnel de la jeunesse
■ Certains aspects de la mobilité
■ Bien-être animal
■ …
□ Divers:
□ Consultation populaire régionale
□ Cour constit: loyauté fédérale
□ Elections simultanées: Etat fédéral, entités fédérées,
Parlement Européen
□…
□ Avec la 6ème réforme de l'Etat un nouveau schéma
voit le jour

□ Rappel: schéma classique (5 premières réformes de


l'Etat)
□ Compétences communautaires = Communautés =
Comm Fr, Comm Fl, Comm Germ
□ Compétences régionales = Région = Région W,
Région Fl, Région BX-C
□ 6ème reforme: un autre schéma pour certaines
compétences

□ - transfert des allocations familiales aux Communautés,


mais pour ce qui concerne le territoire de la Région de
Bruxelles-Capitale: compétence exclusive de la
Commission communautaire commune (Cocom)
□ = une sorte de régionalisation qui n'en est pas une
□ Une loi spéciale peut attribuer, pour la région bilingue
de Bruxelles-Capitale, à la Région de Bruxelles-
Capitale, certaines compétences culturelles, mais des
compétences non dévolues aux Communautés (art.
135bis Constitution)
■ = des compétences encore fédérales (= non dévolues aux
Communautés)
■ Compétences bi-culturelles (moins large que compétences
bi-communautaires, voy. art. 127 Constitution)
■ Exemple: les matières "biculturelles d'intérêt régional"
□ Le futur ???
■ « Bye bye Belgium », unitarisme,
fédéralisme, refédéraliser, confédéralisme,
… standstill communautaire jusqu'en ???...
blocage?… nouveau record du monde?
(541 jours en 2010-'11)
Conclusion du Titre I

□ A. Les acquis de 1831: les traits essentiels du


régime politique

■ Séparation des pouvoirs


■ Monarchie constitutionnelle
■ Pouvoirs subordonnés
■ Régime représentatif
■ Libertés publiques
■ …
□ B. Les données nouvelles

■ Démocratie
■ État fédéral
■ Morcellement des trois pouvoirs
Quelques rappels

□ Cour d’arbitrage (1980)


□ → Cour constitutionnelle (2007)

■ Compétences
p 1980: règles de répartition de compétences

p 1988-89: + 10, 11 et 24 Constitution

p 2003: + Titre II, art. 170, 172 et 191 Constitution

p 2011-'14: loyauté fédérale + consultation populaire


□ Composition du Sénat

■ 1831: Sénateurs élus et sénateurs de droit


■ 1893: + Sénateurs provinciaux
■ 1920-21: + Sénateurs cooptés

■ 1993: chambre de réflexion et lieu de rencontre des


entités fédérées
p Sénateurs élus
p Sénateurs de Communauté
p Sénateurs cooptés
p Sénateurs de droit
□ Composition du Sénat

p Sixième réforme de l'Etat (2011-'14):

■ plusd'élection directe
■ désignation par les parlements de entités
fédérées
■ + sénateurs cooptés

■ sénateurs de droit
□ Fédéralisme à la Belge

■ Première réforme de l’État (1970)


p Communauté culturelle française: décrets
p Communauté culturelle néerlandaise: décrets
p Communauté culturelle allemande: règlements et avis
■ Deuxième réforme de l’État (1980)
p Communauté française: décrets
p Communauté flamande: décrets
p Communauté germanophone (1983): décrets
p Région wallonne: décrets
p Région flamande (compétences exercées par la
Communauté flamande)
■ Troisième réforme de l’État (1988-89)
p Région de Bruxelles-Capitale: ordonnances

p Cocof et Cocon (VGC): pouvoirs subordonnés

p Cocom: ordonnances

■ Quatrième réforme de l’État (1993)


p Cocof: décrets pour les matières transférées (art.
138 Constitution)
Bruxelles

■ 1970: région Bruxelloise


p Le principe est inscrit dans la Constitution

p Pas de mise en œuvre

p Agglomération Bruxelloise: premier accord

■ 1980: mise en œuvre des regions Wallonne et


Flamande
p Bruxelles: au frigo
■ 1988: les compétences de l'agglomération seront
exercées par la région

■ 1989: création de la Région de Bruxelles-Capitale


■ Mêmes compétences que les deux autres régions
■ Spécificité = les organes
1989 – 3ème réforme de l'Etat
■ Région de Bruxelles-Capitale
■ Gouvernement (Exécutif) + organe parlementaire
(Conseil)
■ 2 groupes linguistiques
■ Ordonnances

■ Cocof et VGC (Cocon):


■ Assemblée + Collège
■ Composition: double mandat
■ Une autorité subordonnée – autorité de tutelle:
communauté Fl et Communauté Fr
1989 – 3ème réforme de l'Etat

■ COCOM
■ Assemblée réunie + Collège réuni
■ Composition: double mandat
■ Pour certaines compétences: des ordonnances
■ ! Pas d'autorité de tutelle
■ = une 4ième petite Communauté
1993 – 4ème réforme de l'Etat

■ COCOF
■ Compétences transférées de la Communauté française
vers la Région Wallonne et la Cocof (art. 138
Constitution)
■ Des décrets pour les compétences transférées
■ Une 5ième petite Communauté

■ VGC: reste une autorité subordonnée


2001 – 5ème réforme de l'Etat

■ Parlement régional:
■ Représentation garantie: 72F / 17N
■ Eviter le blocage des institutions
■ Assouplissement de la règle de la double majorité
2011-2014 – 6ème réforme de
l'Etat
■ Région de Bruxelles-Capitale
■ Compétences régionales (schéma classique)
■ Nouveau schéma, par ex. bi-culturel d'intérêt régional…
(art. 135bis)

■ Cocom
■ allocations familiales (nouveau schéma)

■ Vers une Région-Communauté ?

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