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Partie cours : La distinction par les goûts

Attaché aux travaux sur : La distinction, La reproduction sociale, la domination. S’inspire du travail de :
-Marx (hiérarchie sociale unidimensionnelle)
-Weber sur l’importance des diplômes et de la profession
-Norbert Elias sur la domination symbolique.

Thèse : Les hiérarchies sociales et les différences qui en découlent ne sont pas innées, elles sont acquises. Le talent, la
féminité ou la masculinité, le goût, tout cela est appris.
Résultat principal : La naturalisation participe à légitimer la domination

La méthodologie :
-Enquête par entretiens
-Enquête par questionnaires

Démonstration :

Montre la corrélation entre pratiques culturelles et capital scolaire => Logique de classement qui distingue une noblesse
culturelle

Permet d’imaginer une représentation à Trois dimensions : Le volume de capital, la structure du capital (culturel ou
économique) et l’ancienneté de la « capitalisation ».

Une représentation de l’espace social : l’importance de la notion de champ et d’habitus


 Le champ : système de relations objectives entre les agents, un ensemble de dispositions pratiques. Doxa (règle),
illusio (timbale)
 Habitus : C’est le social incorporé en nous (conscient et inconscient). L’habitus nous fait trouver naturels et allant de
soi des traits que la vie sociale a en fait construits puis « naturalisés ». Habitus est un classement symbolique : Les
classes sociales sont essentiellement définies relativement les unes par rapport aux autres  allier une approche
objective et subjective de l’ordre social.

Trois classes et trois modes de vie associés :


- la bourgeoisie : Volume important, deux fractions Capital culturel vs capital économique
- la classe populaire : Volume très faible.
- la petite bourgeoisie : Volume moyen, très dépendant de l’institution scolaire. Deux fractions, en déclin et en émergente. Très
dépendante des luttes au sein de la bourgeoisie

Prise de notes :
-Les sociétés étudiées par Bourdieu sont des sociétés stratifiées. Pour expliquer la stratification sociale : il a recours au concept
de domination + concept de violence des classes supérieurs par rapport aux classes inférieurs

-Bourdieu ( probabiliste ) creuse la question de la culture : il détruit le mythe de la méritocratie et des capacités de l’école à
permettre la promotion sociale.

Principaux concepts :

-Habitus ( = habitudes incorporées ) Habitudes : les espaces qu’on fréquente le plus vont le plus nous structurer : dépend
fortement des milieux fréquentés durant l’enfance / incorporés ( = le social se naturalise en nous ) : au point de devenir
évidents + nous met mal à l’aise si on en sort

-Reproduction : si les individus cherchent à se distinguer par l’école notamment, adoptent une stratégie de distinction c’est bien
parce que la reproduction n’est jamais acquise + tous les individus mettent en place certaines stratégies mais il existe des
groupes en déclin qui font de mauvaises stratégies

-Distinction : se démarquer des autres et ce en s’appuyant sur des ressources ( en partie économiques ) mais surtout
culturelles ( se distinguer par la trajectoire scolaire + goûts culturels ) : la distinction doit être reconnue par les autres

-Champ : analogie avec le champ magnétique : position relative des éléments les uns par rapport aux autres : Bourdieu
explique que les individus ne sont pas isolés, il considère également que toutes les positions sont relatives : Exemple :avoir le
bac à l’époque était très valorisé alors qu’aujourd’hui avoir le bac c’est beaucoup moins distinctif, moins prestigieux

Une étude des pratiques sociales contribue à dénaturaliser les hiérarchies sociales et les différences qui en découlent. Elles ne
sont pas innées, elles sont acquises : la hiérarchie sociale n’est pas liée aux capacités des individus ( don ) mais procède par
un mécanisme de reproduction ( n’est pas une copie parfaite mais un mécanisme selon laquelle la hiérarchie produite n’est
jamais égale à celle qui la précède)

C’est dans ce cadre que Bourdieu écrit.. Il va remettre en cause les hypothèses philosophies ( esthétique kantienne ) pour
montrer que les pratiques culturelles et la consommation artistique sont structurées par la socialisation et non par la beauté.

Hypothèses :
-Les pratiques culturelles et les goûts sont socialement situés.
-Ils ont une fonction d’assignation « statutaire » un pouvoir de classer les agents dans l’espace social, d’instaurer de la
discontinuité dans la continuité des niveaux de revenus
 homologie structurale entre l’espace des positions sociales et l’espace des styles de vie : le champ artistique fonctionne de
la même manière que le champ social dans son ensemble : déplacement dans un champ contribue au déplacement dans tous
les autres champs

Ce qui est critiqué par les sociologues à l’égard de Bourdieu : c’est qu’il souligne le fait que ce n’est pas possible que les
classes populaires aient des pratiques autonomes vis à vis des classes supérieurs : or on sait très bien qu’il existe des cultures
populaires très vivantes qui ont leur dynamique propre + critère d’évaluation propre.
 Modèle très critiqué car suppose la dépendance

La frontière entre ce qui est légitime et ce qui ne l’est pas passe par l’intérieur de l’individu mais aussi en fonction des milieux
sociaux dans lesquels on se trouve

SUR LA DISTINCTION SOCIALE :


Texte 1 : « Espace social et espace symbolique » (Pierre Bourdieu)
-Distinction : une certaine qualité des manières ( considérée comme innée ) mais elle est en fait que différence cad propriété
relationnelle qui n’existe que dans et par la relation avec d’autres.

-Idée de « différence » : au fondement de la notion d’espace = ensemble de positions distinctes et coexistantes définies les
unes par rapport aux autres par : leur extériorité ET par des relations de proximité et d’éloignement ET par des relations
d’ordre.

-Espace social construit de sorte que les agents sont distribués en fonction de leur position selon deux principes de
différenciation : Capital économique et capital culturel.
Agents plus proches dans ces 2 dimensions signifie ils ont plus en commun et vice versa.

-Diagramme de La Distinction : représenter l’espace social selon deux dimensions :


1) Le volume global du capital qu’ils possèdent ( dimension la plus importante ) : Explication : les patrons sont détenteurs d’un
fort volume de capital global et s’opposent aux ouvriers qui sont les plus démunis de capital global

2) La structure de leur capital : économique et culturel


Explication : les professeurs sont + riches en capital culturel qu’en capital économique alors que les patrons sont + riches en
capital économique qu’en capital culturel.

-A chaque classe de positions correspond une classe d’habitus = principe générateur et unificateur qui retraduit les
caractéristiques intrinsèques et relationnelles d’une position et en style de vie unitaire ( cad un ensemble unitaire de choix de
personnes, de biens, de pratiques etc… ) mais l’habitus est également opérateur de distinction ( les habitudes d’un ouvrier
différent de ceux du patron )
 Donc l’habitus permet une classification, un classement selon des principes de vision, de goûts différents. Un même
comportement peut apparaître bien pour qlq et mal pour l’autre.
 Ces différences symboliques cad différences associées aux différentes positions fonctionnent dans chaque société comme
des signes distinctifs.

-Cette propriété distinctive ne devient une différence perceptible et socialement pertinente que si elle est perçue par qlq qui est
capable de faire la différence, qui est doté d’un goût lui permettant de faire la différence.  Différence ne devient signe de
distinction que si on lui applique un principe de vision et de division

La logique des classes :


-Construire l’espace social ( réalité invisible ) organisant les agents = construire des classes théoriques aussi homogènes que
possible

-Remarque : principe de classification ne se contente pas de décrire l’ensemble des réalités classées mais s’attache à des
propriétés déterminantes pour éviter le risque de percevoir les classes théoriques comme étant des classes réelles.

ANALYSE : Pour analyser cela : Habitus, Champ


Schéma : Méthodologie : questionnaire + analyse factorielle de correspondance ( analyse géométrique )
 Deux droites : volume de capital ( fort et faible volume de capital global ) / capital culturel prédominant, capital économique
prédominant
 Pour évaluer le capital culturel, Bourdieu part de la possession de diplômes

-Exemple explicatif :
Propriété choisie : La distribution de chiens et de chats
 Chez les patrons du commerce ( capital éco ++) : amour des chiens
 Chez les intellectuels ( capital culturel ++ ) : amour des chats

-Le modèle définit des distances prédictives d’affinités : les gens en haut du diagramme ont peu de chances de se marier avec
des gens en bas du diagramme car peu de choses en commun
 Donc c’est la proximité dans l’espace social qui prédispose au rapprochement entre les agents MAIS ATTENTION la
proximité ne signifie pas automatiquement l’unité mais seulement une potentialité objective d’unité ( classe probable )
 L’existence des classes est un enjeu de luttes donc faut-il accepter l’existence des classes ? NON Ce qui existe c’est un
espace social ( espace de différences) dans lequel les classes existent à l’état virtuel.

-Espace social : relation complexe entre structures objectives et constructions subjectives définie selon par une perspective ( ce
qui est subjectif ) définie dans sa forme et son contenu par la position objective ( ce qui est objectif ) à partir de laquelle elle est
prise.  ce sont des mécanismes qui assurent la reproduction de l’espace social et de l’espace symbolique mais les
contradictions et conflits continus peuvent changer ces 2 espaces.

Texte 2 : Extrait de Dans les beaux quartiers – (Pinçon et Pinçon Charlot)

Le texte explique les fondements de la logique sociale qui contraint les classes privilégiées à vivre entre elles, à l’écart des
autres groupes sociaux  Approche par enquête appuyé d’une série de travaux documentaires + statistiques.

-Les lignes de partage de la société peuvent se lire dans l’organisation de la ville, dans l’opposition entre ses différents quartiers
 opposition marquée dans la l’agglomération de Paris entre beaux quartiers et banlieues populaires MAIS cette ségrégation
spatiale entre les groupes n’est pas absolue car il y’a une lutte constante entre les classes.

-Les familles de l’aristocratie + la bourgeoise résident dans les quartiers de l’ouest parisien. Cette extrême sélectivité des lieux
de résidence reste insuffisante donc y’a un tri social encore plus fermé symbolisant l’excellence sociale ( rallyes pour les ado /
cercles pour les adultes )

-2 critères importants définissant les positions socialement dominantes de la bourgeoise et de l’aristocratie :


 L’ancienneté : les personnes interrogées ( classes privilégiées ) sont le produit des générations antérieures
 Fortune

 Fermeture + entre-soi forment la règle d’or de ce milieu social privilégié.

Attention ! : Les professions occupés ne sont pas des indicateurs pertinents d’une position sociale.

-Éléments de distinction : La marque des hautes classes imprimées dans :


 Les commerces + services des zones de résidence :
-Service soigné
-Personnel mis à la disposition des clients
-Produits alimentaires rares et coûteux
-Singularité
-Niveau de prestations qui n’existe pas dans les quartiers populaires
-Créer de la distance « Chacun reste à sa place » : Exemple de M.Pinaud ( boucher ) et sa façon de traiter ses clients
ou encore l’exemple de Mme Nicole qui a un salon de coiffure qui impose une distance ( symbole de courtoisie ) vis à
vis de ses clientes

 Aspect et allure des habitants :


- Vêtements, accessoires et maintien => prestige
- Usage de la langue lorsqu’ils adressent la parole à qlq
- Les agents de couches populaires sont certes indispensables à la vie quotidienne des beaux quartiers mais ce
n’est qu’un mal nécessaire et peu présent

 cela crée une harmonie entre milieu résidentiel et milieu familial dans les beaux quartiers

-Contraste :
 Classes moyennes sont rares dans les beaux quartiers et n’y sont pas chez elles. Elles ont du mal à maintenir une
identité sociale dans un milieu aussi étranger.
 De tout Neuilly et de tout l’Ouest de Paris : les classes populaires se sentent symboliquement exclues.

ANALYSE :

-Effort permanent de la part des familles pour fermer ou réserver des espaces
 Conclusion : « Le pouvoir social est indissociable d’un pouvoir sur l’espace »

-Capacité de toujours produire des espaces culturels nouveaux : en ce qui concerne l’espace, le processus de distinction et
l’appropriation de l’espace ( non pas dans une optique culturelle mais spatiale ) va toujours varier => phénomène d’exclusion de
certains quartiers
 appliquer le modèle de distinction à l’espace

-processus de distinction qui gouvernent ce milieu

- Souligner que les pratiques distinctives relèvent non seulement de systèmes de représentations propres à des groupes
sociaux mais aussi à leur position relative au sein de la société

- M. Pinçon et M. Pinçon-Charlot publient Dans les beaux quartiers de Paris, et étudient le comportement des classes les plus
favorisées, notamment au travers de la ségrégation spatiale mais aussi et surtout par le prisme de leur intervention et de leur
influence au sein des lieux publics et sur les lieux publics afin de maitriser et d’affirmer l’entre soi, la distinction et la
reproduction sociale.

- analyse de la l’espace social basé sur le principe de distinction sociale, d’habitus et d’entre soi. En d’autres termes la structure
sociale est hiérarchisée, stratifiée, quadrillée selon la distribution du capital économique et du capital culturel entre les classes
et les acteurs du jeu social mais aussi selon des comportements inconscients mais cohérents, intériorisés et produit d’un
héritage social et familial qui constituent l’habitus montrant que le goût n’est qu’affaire de socialisation. En effet, certaines
classes sociales, aiment ou se forcent à aimer certaines pratiques (l’art classique par opposition au Jazz), ou s’adonnent à
certaines activités (golf, équitation par opposition au football), par soucis de distinction. Ainsi l’habitus est-il source moteur de
l’action sociale et du comportement permettant d’interpréter, les styles de vie, les stratégies de distinction et les rapports de
domination entre les classes. D’ailleurs cette intériorisation du processus de distinction et du goût distinctif fait de l’espace
urbain dans lequel habitent les classes les plus aisées un lieu hautement symbolique

- l’espace spatial dans lequel évoluent et vivent les classes les plus aisées est avant tout un espace social plutôt qu’un lieu
public. Ainsi l’environnement urbain est-il le prolongement de l’espace domestique et social

- apparait, également, que ce souci de distinction se retrouve mis en œuvre lors des interactions notamment entre clients et
fournisseurs dans les quartiers très favorisés de l’ouest parisien

-apparente courtoisie et distance : est en fait une manière symbolique et informelle d’assurer les positions respectives de
chacun.

- différenciation semblent être primordiale pour les classes à fort capital culturel et économique. Ces tactiques opèrent comme
un moyen de perpétuer l’hégémonie, la reproduction sociale et l’entre soi

- Or, cette ségrégation spatiale n’est possible qu’à travers la mobilisation de la structure de leur capital social comme
économique

- ce contrôle de l’espace public a pour but -conscient ou inconscient- d’ériger des barrières symboliques, d’homogénéiser
socialement l’espace public et de monopoliser les beaux quartiers.

- P. Bourdieu, et les études des Pinçon-Charlot se complètent montrant comment se déroule, se met en place et s’illustre ce
processus de distinction dans le réel.

Partie cours : Ecole et reproduction sociale

L’intelligence et les résultats scolaires sont pour la sociologie indépendants.

Trois sens des (in)égalités :

⚫ Egalité d'accès : qui accède à l'école à un moment donné, une fraction ou la totalité d'une classe d'âge ?

⚫ Egalité des chances : qui accède aux niveaux supérieurs de l'enseignement ? (Ecole comme moyen de neutraliser les
inégalités sociales > mérite > accès aux positions sociales > légitimé par le mérite, le don, donc le niveau individuel).

⚫ Egalité des résultats : quel est le niveau tolérable des écarts entre les gagnants et les perdants ? =>

Trois questions intimement liées, qui découlent en fait de la question de la démocratisation

Les héritiers ( 1964 ) : Des étudiants qui ne sont pas tous égaux face à la culture Les Héritiers disposent du
vocabulaire, de l’aisance linguistique, de la culture classique Les étudiants issus de milieu plus modeste en sont
démunis

=> L’héritage de « privilèges culturels » par une « noblesse culturelle ».

=> L’université favorise la réussite des « héritiers », lui donnant accès à des positions dominantes dans la société.

=> Une rupture par rapport à la naïveté de l’idéologie égalitariste de l’école...

⚫ Les quatre types de capital Le capital : une ressource, qui peut être utilisée dans les différents jeux sociaux,
constitutif de votre position dans l’espace social, dont la valeur varie dans les différents « champs »

-Capital économique : = ressources économiques des agents sociaux. Il s’agit à la fois : - du revenu (ex : salaires,
intérêts bancaires, dividendes, etc.) ET du patrimoine (ex : biens immobiliers, portefeuilles d’actions, etc.)
-Capital culturel = ressources culturelles des agents sociaux. Le capital culturel peut être :

- Incorporé : savoirs, savoirs-faires, compétences (ex : savoir écrire sans faute d’orthographe)

- Objectivé : possession d’objets matériels culturels (ex : livres, tableaux, photographies artistiques...)

- Institutionnalisé : titres et diplômes scolaires (ex : diplôme de licence en apprentissage à Dauphine)

-Capital social = ressources liées à un « réseau durable de relations d’interconnaissances et d’inter reconnaissances »
Ex : réseau des anciens élèves de Dauphine, connaissances parentales, etc.

-Capital symbolique = toute forme de capital (culturel, social, économique) qui fait l’objet d’une croyance à l’origine
d’une reconnaissance particulière

La notion de « champ »

- Dans la société moderne, il existe une division du travail et une spécialisation des tâches.

- La société est subdivisée en « champs » relativement autonomes et spécialisés.

- Le champ est un espace social, qui met en relation des « positions » sociales.

- Cet espace est structuré autour d’enjeux spécifiques, qui sont des enjeux de lutte et de concurrence

- Cet espace est hiérarchisé : il y a des « dominants » et des


« dominés ». Les dominants définissent ce qui est « légitime » dans le champ en question.

- Cet espace est doté de lois de fonctionnement spécifiques : ses propres règles du jeu

- Les agents sociaux jouent dans ce champ à partir des ressources qui y sont légitimes (capitaux)

- Les agents doivent adhérer, croire au jeu dans lequel ils sont pris e à son importance (l’illusio)

Pour comprendre la façon dont les jugements scolaires vont avoir des conséquences sur le reste du monde social, il faut
comprendre la notion de champ.
Bourdieu va subdiviser le monde social en différents champs :
-Médiatique
-Politique
-Scolaire

 le champ c’est une subdivision de l’espace social : dans ces différents champs, les individus vont occuper différentes
positions sociales. Ces positions peuvent évoluer. Toutes les positions sont reliées les unes aux autres.

Ces espaces que sont les champs sont des espaces de lutte et de concurrence : les individus se battent pour essayer au moins
de se maintenir et au mieux pour occuper les meilleurs positions.

 Ce qui caractérise un champ c’est l’illusio ( = illusion= raison d’être de l’investissement dans un champ.) : il y’a une croyance
partagée par la plupart des membres du jeu qui leur permet de se jeter dans la bataille et qui permet de justifier leurs
comportements de concurrence. Le SAVOIR devient une forme de concurrence. Les règles du jeu doivent être adaptées aux
illusio = écran de fumée qui permet de dire « je ne fais pas ça pour le prestige, l’argent »

Un espace de lutte pour les positions sociales dominantes

- Un espace autonome, de concurrence pour l’accès aux positions sociales prestigieuses de la société

- L’enjeu : le diplôme, présenté comme la sanction du « mérite », du « talent ».

- Les « règles du jeu » : admissions, évaluations, notes, orientation, choix de filières...

- Le « capital » qui compte : le capital culturel sanctionné par l’école

- L’illusio : l’égalité des chances, l’idée que chacun a sa chance de « gravir l’échelle sociale » par l’école. Et
inversement : l’idée que celui qui y est parvenu le doit essentiellement à son mérite.
L’homologie structurale entre champ scolaire et espace social

- Les positions dominantes des différents niveaux du champ scolaire sont occupées par les élèves issus de la classe
dominante : grands lycées parisiens, grandes écoles, filières valorisées...

- Des positions correspondant aux différentes fractions de la classe dominante

Ex : HEC (capital économique +, capital culturel -)


ENS (capital économique -, capital culturel +)
Sciences Po : (capital économique =, capital culturel =)

Entre les différents champs et l’espace social, il y’a une forme de ressemblance : l’homologie structurale  influence du champ
scolaire sur le champ social pour différentes raisons :
-Marché de travail : en fonction du diplôme, on ne peut pas prétendre à toutes les places
-L’école  l’illusio du monde scolaire ( méritocratie ) est largement partagée au sein de l’ensemble de la société
=> transposition entre classements produits par l’école et l’espace social ce qui explique pq bourdieu est très critique vis à vis
de l’école qui se dit méritocratique mais qui va avoir des conséquences importantes dans la vie des individus.

Le mécanisme de la reproduction sociale

- Le capital culturel (et ses formes différentes) est avant tout « hérité » de la socialisation familiale.

- Les enfants de la classe dominante ont accès de manière précoce à la culture savante légitime

- Les enfants de la classe dominée n’ont pas d’accès à la culture savante légitime.

La naturalisation par l’école des différences d’héritage culturel

- L’école ne fait pas que donner un avantage aux enfants des classes dominantes.

=> Elle légitime les inégalités sociales, en leur donnant l’apparence d’inégalités de mérite, de talent.

- L’enfant plutôt favorisé a de bonnes chances de réussir, et de considérer sa réussite comme étant son succès
personnel (« je suis doué en philo », « j’ai bien travaillé », « j’ai mérité ma
note »).

- L’enfant plutôt défavorisé a de bonnes chances d’échouer, et de considérer son échec comme étant de sa faute (« je
ne suis pas bon en philo », « je n’ai pas assez travaillé »)

> Ce que fait l’école : un travail idéologique, symbolique, de naturalisation et de légitimation des différences sociales.
La fonction de l’école : reproduire la structure de la société et ses inégalités.

=> L’institution scolaire, et ses enseignants, exercent une forme de violence symbolique, qui permet la reproduction
de la domination à l’origine de la stabilité de la structure sociale...

III. Les approches spatiales des inégalités : Des politiques de plus en plus territorialisées

les zones d’éducation prioritaires : la lutte contre les inégalités scolaires a été requalifiée en politique de
compensation dans les espaces scolaires marqués par la relégation urbaine.

Ségrégation : « les inégalités géographiques sont fondamentalement de même nature que les inégalités sociales »

1ère chose à retenir : La responsabilisation des élèves : ce qui est central dans la réussite scolaire c’est la transmission du
capital culturel or on se retrouve dans une situation où les élèves qui sont très bons à l’école sans qu’il y ait forcément héritage :
les élèves sont surresponsabilisés par rapport à leurs trajectoires car ils évoluent dans des milieux où les parents n’ont pas fait
d’étude + délégation de capacités scolaires pour parvenir à l‘ascension sociale  quiproquo entre les parents et les
institutions : ce qui est perçu par la famille comme une forme de confiance est perçu par l’institution comme une forme de
démission des parents  échec car celui qui apprend comment fonctionne le système scolaire ce n’est pas le parent, c’est
l’enfant : l’élève doit supporter le poids de sa stratégie sans forcément en avoir confiance. L’équipe enseignante essaie donc de
compenser la place des parents dans les classes supérieurs.

2ème chose à retenir : Violence symbolique du dispositif : pour mettre en palace le dispositif , les équipes enseignantes sont
obligées d’intervenir, assument devant les parents qu’ils participent à un système inégalitaire et donc pour sensibiliser les
parents et les enfants, il faut leur enlever le voile du fait que l’école soit méritocratique : il faut assumer qu’ils participent à un
système hypocrite.
3ème chose à retenir : les élèves se rendent compte de l’inégalité sociale : conscience des inégalités sociales : le jeu est
équipé

SUR LA REPRODUCTION SOCIALE PAR L’ECOLE

Texte 3 : L’école conservatrice : les inégalités devant l’école et devant la culture ( Bourdieu )

-Effet d’inertie culturelle permet de considérer le système scolaire comme étant un facteur de mobilité sociale or c’est le
contraire, en réalité ça contribue à une conservation sociale. Comment ? Inertie culturelle fournit l’apparence d’une légitimation
des inégalités sociales car le don est considéré comme étant naturel or en réalité le don est social car il découle d’un héritage
culturel, il n’y a rien de naturel.

Faits et explication :

 Faits :

-Les chances d’accéder à l’enseignement supérieur est le résultat d’une sélection inégale entre les sujets des différentes
classes sociales.

-Les institutions d’enseignement les plus hautes recrutent les classes les plus aristocratiques.

 Explication :

 Il y’a des mécanismes objectifs qui déterminent l’élimination continue des enfants des classes les plus défavorisées.

La transmission du capital culturel :

-Chaque famille transmet à ses enfants un capital culturel + ethos ( système de valeurs implicites et intériorisées qui définit
l’attitude à l’égard du capital culturel et à l’égard le l’institution scolaire )  C’est l’héritage culturel ( différent selon les classes
sociales) qui est responsable de l’inégalité initiale des enfants devant la réussite scolaire.

-A diplôme égal, le revenu n’exerce aucune influence sur la réussite scolaire : donc c’est seulement l’action culturelle du milieu
familial qui influence la réussite scolaire  c’est le niveau culturel ( héritage de savoir-faire, de goûts ) du groupe familial qui
entretient la relation la plus étroite avec la réussite scolaire de l’enfant. ET cette culture « libre » est inégalement répartie entre
les différentes classes.

-Dans tous les domaines de la culture ( théatre, musique, peinture, cinéma ), les étudiants ont des connaissances d’autant plus
riches et plus étendues que leur origine sociale est plus élevée. MAIS PAS QUE : L’école est également responsable dans
l’instauration de ces inégalités sociales car elle accorde une légitimité à cette différence culturelle qui est en jeu : Alors que
pour que soient favorisés les plus favorisés et défavorisés les plus défavorisés, il faut que justement l’école ignore les inégalités
culturelles entre les enfants des différentes classes sociales : l’école ne doit donc pas accepter ces inégalités culturelles initiales
et doit traiter les enseignés pareillement en droits et en devoirs ( même si en fait ils sont inégaux)

 Une société est démocratique que si elle mesure les chances d’accéder aux instruments institutionnalisés de l’ascension
sociale et du salut culturel accordés aux individus des différentes classes sociales.

 Critique de Bourdieu : Ordre social rigide car il autorise les classes sociales les plus favorisées à monopoliser l’utilisation de
l’institution scolaire ce qui fait que l’école va maintenir un monopole de violence symbolique qui permet la reproduction de la
domination à l’origine de la stabilité de la structure sociale...

Texte 4 : ce que science po fait aux lycéens et à leurs parents : entre méritocratie et perception d’inégalités (Oberti )

- Deux mesures déployées par une grande école (Sciences Po) pour diversifier son recrutement
(« conventions ZEP »), et pour améliorer la qualité de l’enseignement dans quatre lycées de quartiers en difficultés («
programme expérimental » dans 4 établissements)

=> L’arrivée de « l’excellence scolaire » et d’une institution prestigieuse dans un tel contexte peut redéfinir ce que sont ces
lycées et les populations qui les fréquentent : requalification scolaire » des lycées de ces quartiers en difficulté.
- Première partie : ce que cette politique de sciences po fait aux parents

Effets :

-Un dessaisissement des parents, qui connaissent peu ou mal les programmes, leurs enjeux, leurs organisations, leurs
principes, leurs objectifs... De fortes disparités liées à différentes variables qui se combinent : milieu social, niveau de diplôme,
et origine géographique...

-Regret de ne pas avoir été mis au courant plus tôt

- Des recadrages sont nécessaires pour que les parents s’approprient a minima la requalification

Les « remises de soi »


Les parents qui ne se sentent pas compétents, s’en remettent à l’école et à l’élève pour ce qui concerne sa scolarité...

- Seconde partie : ce que cette politique fait aux lycéens eux-mêmes

Effets :

-Transformer les dispositions » => Lycéens qui se sentent valorisés, objets d’attention et d’écoute, qui ont le sentiment
d’appartenir à un établissement qui lutte contre les inégalités scolaires. L’image de l’école est transformée, les ambitions
s’élèvent au cours de l’année... Même ceux qui échouent aux conventions ZEP tentent de s’orienter vers des filières
relativement prestigieuses.

-=> Logique de « conversion identitaire » à travers la pré-socialisation aux études supérieures...

-« Un effet inattendu : une expérience avivée des inégalités »


Le « dévoilement » des inégalités et de leurs mécanismes créée de l’amertume.
Des clivages entre lycéens « élus » concernés par les programmes et les autres.
Certains se sentent « piégés » dans ces programmes.
Responsabilisation plus forte des lycéens qui va avec le travail sur les disposition et la motivation

Les principales grandes écoles françaises ont proposé des actions dans des lycées défavorisés visant à diversifier leur
recrutement :

1) CEP ( conseil en évolution professionnelle ) : objectif est la diversification de l’élite en agissant en amont auprès des
milieux les moins représentés et les plus éloignées de l’excellence scolaire. Quand agir ? lors du recrutement.

2) ZEP ( zones d’éducation prioritaires ) : objectif « égalité des chances » = meilleure formation donc meilleures chances
d’accès à l’emploi sans forcément passer par les grandes écoles.

 Enquête réalisée dans 4 lycées de la Seine-Saint-Denis concernés par les dispositifs science po ( CEP + programme
expérimental )

Lycées dace à Science Po : de la croyance méritocratique aux inégalités :

-Les enseignants produisent un fort discours méritocratique  fait écho auprès des lycéens + les responsabilise fortement +
discours se répercute sur les autres élèves : Pourtant la thématique de la motivation reste fragile face à la réalité des inégalités
scolaires

-Science po vise à offrir une pré-socialisation aux études supérieures  conversion identitaire : coupure entre intériorisations
originales acquises dans la famille et le quartier ET intériorisations nouvelles demandées par Science Po : élèves changent de
regard sur les inégalités

Ce qui fait débat :

-L’utilité des voyages et sorties réalisés dans le cadre de l’expérimentation : motivation supplémentaire

-Participation à l’atelier-découverte des sciences sociales

-L’ouverture en termes de culture g : préparer les élèves à changer d’univers social  virulence de leur discours contre la
banlieue
=> Pré-socialisation agit sur les représentations sociales : une vision plus large des injustices ( et non une vision exclusive
comme avant )

Effet inattendu de l’expérience : logique de « surmotivation » au nom des principes d’égalité des chances et de méritocratie
confronte les lycéens à l’ampleur des inégalités scolaires. : processus d’admission certes repose sur des critères scolaires
méritocratiques mais d’autres critères le sont moins  jugement non pas de compétences scolaires mais jugement d’identité

 Inquiétude du « casting » de l’admission est liée à l’ambiguité de la discrimination positive du dispositif.

 Science Po crée des inégalités sociales et scolaires : n’est pas si méritocratique

Les familles issues des classes populaires ne disposent pas du capital d’information nécessaire ou du capital culturel suffisant
pour comprendre les dispositifs qui sont mis à leur service. La distance symbolique qui sépare l’institution scolaire de ces
classes sociales, notamment à travers le manque d’explication de certains dispositifs traduit une partie du dessaisissement
parental

 La réussite scolaire dépende de la répartition inégale du capital d’information entre les classes sociales affectant
mécaniquement le rapport que les parents entretiennent avec l’École.
 Ainsi, le manque de capital culturel acquis de façon extra-scolaire joue en défaveur des enfants issus des classes
populaires, qui, obligés de surmonter les contraintes inhérentes du système se doivent de réussir par le travail. Pourtant,
pour ces étudiants les dispositifs mis en place par Sciences Po relèvent d’une véritable opportunité de sortir du contexte
purement scolaire et de s’adonner à des activités extra-scolaires même si les parents et parfois même leurs enfants
n’arrivent pas à décerner l’utilité,
 forcée de conformer les élèves de ces classes sociales aux exigences de la culture dominante
 La réussite scolaire sont étroitement liées aux rapports de domination et à l’habitus des familles

SUR LES RAPPORTS DE GENRE

Texte 5 : Des experts respectables ? Esthétique vestimentaire et production de la confiance ( Boni-Le Goff ) :

Rôle joué par le vetement professionnel des cadres dans le conseil en management

Il s’agit de montrer :
- Les éléments de continuité du répertoire vestimentaire des consultants et La dimension genrée de l’ « idiome rituel » du
conseil en management
- Les enjeux revêtus par le « dispositif esthétique » mis en place par les consultants et auquel participe le vêtement.

Le vetement, un instrument, qui pose parfois problème quant à la place de la femme.

Dilemmes et hontes vestimentaires féminines. Evaluation, stigmatisation et exploitation

Les femmes sont parfois confrontées à des situations très embarrassantes vis-à-vis de l’hiérarchie supérieure ou clients sur leur
manière de se vêtir, présentation de soi…

1- Se sentir « évaluée » fait naitre un sentiment de honte chez la femme. Les femmes se sentent dans l’obligation
d’effectuer plusieurs essayage avant de partir travailler afin d’éviter les remarques que peuvent relater les collègues
au travail quant au style vestimentaire. Certains cabinets ont même assigné les femmes à effectuer des formations
afin d’adopter des tenues « à la hauteur de leur statut ». Ce procédé est considéré comme « infantilisant » chez
certains cabinets qui hésitent à avoir recours à ces formations. Ceci soulève un double standard puisque les femmes
doivent s’habiller de manière professionnelle et de rester féminine. Ce double standard permettrait en effet à la
femme d’être plus utile à ces cabinets puisqu’elles sont souvent utiliser lors d’interactions avec des interlocuteurs
exigeant.
2- Exploitation spécifique d’un capital corporel et esthétique et la stigmatisation sociale. Les consultantes font
face à des stigmates liées à une apparence très sexualisée.
3- Un répertoire vestimentaire très contraint

Les femmes se stigmatisent aussi mutuellement en employant des termes comme « bimbo » ou « androgyne ». Les femmes se
placent dans une position de jugement des autres femmes afin de fuir la stigmatisation qu’elles subissent, ce qui peut donner
lieu à des affrontements parfois tendus entre les femmes.

Face a cela les consultantes cherchent à trouver un juste milieu quant à leur façon de se vetir en restant conforme aux codes et
pratiques, elles gardent une chevelure longue, portent des vetement et accessoires féminisés tout en s’éloignant d’une
sexualisation « visible ». => Bcp de femmes investissent sur cette façade personnelle « médiane » de féminité bourgeoise
peu sexualisé.

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