En quoi consiste la

socialisation?
La socialisation est le processus par lequel l’individu
acquiert et intériorise des « manières d’être, d’agir, de
penser et de sentir », des normes, des valeurs et des rôles
sociaux.
Elle contribue à forger l’identité de chacun (= ce qu’ils
sont).
 Que signifie l’intériorisation des
« manières d’être, d’agir, de penser,
de sentir » ?
L’intériorisation des « manières d’être, d’agir, de penser,
de sentir » signifie que l’individu finit par les respecter de
manière naturelle, sans les ressentir comme une
contrainte.
 Pourquoi peut-on considérer
l’intériorisation comme une forme de
contrôle social interne ?
L’intériorisation constitue une forme de contrôle social
interne (autocontrôle) car les individus font en sorte de
respecter d’eux-mêmes les normes, les valeurs et les rôles
sociaux qu’ils ont intériorisés car, s’ils ne les respectent pas,
ils ressentent un malaise (culpabilité, honte, …).
Quelles sont les 2 grandes étapes de la
socialisation ?
Les 2 grandes étapes de la socialisation sont:
- la socialisation primaire qui s’effectue principalement
durant l’enfance et l’adolescence,
- et la socialisation secondaire qui s’effectue à l’âge adulte.
A quoi correspondent les valeurs ?
Les valeurs d’une communauté correspondent aux
idéaux qu’elle se donne et vers lesquels doivent tendre
les comportements de ses membres.
A quoi correspondent les normes ?
Les normes sont des règles de comportements que doivent
respecter les individus.
Quels sont les 2 types de normes que
l’on peut distinguer ?
On distingue:
- les normes formelles cad écrites et inscrites dans un
règlement (les lois inscrites dans un code, les règles
inscrites dans un règlement intérieur, …),
- et les normes informelles (les mœurs, les traditions).
Quelle relation unit souvent les
normes et les valeurs ?
Souvent, les normes traduisent les valeurs dans les
comportements. Par exemple, les règles de politesse
traduisent le respect de la personne humaine.
A quoi correspondent les rôles
sociaux ?
Les rôles sociaux sont les comportements attendus d’une
personne en fonction de son statut social cad de la place
qu’elle occupe dans la société.
Par exemple, on attend d’un professeur (statut) qu’il
transmette des connaissances aux élèves et les évalue (rôle
social).
Quelles sont les principales instances
de socialisation dans le cadre de la
socialisation primaire ?
Dans le cadre de la socialisation primaire, les principales
instances de socialisation sont :
- la famille,
- les groupes de pairs,
- l’institution scolaire,
- les médias.
Pourquoi la famille joue -t-elle un rôle
fondamental dans la socialisation
primaire ?
La famille joue un rôle fondamental dans la socialisation
primaire car, par rapport aux autres agents socialisateurs,
- elle intervient en premier,
- à un moment où l’individu est particulièrement influençable
et a le plus de choses à apprendre,
- dans un contexte marqué par l’affectif,
- et où les interactions sont répétées.
Pourquoi assiste-t-on malgré tout à un
affaiblissement du rôle de la famille
dans le processus de socialisation
primaire ?
On assiste à un affaiblissement du rôle de la famille dans la
socialisation primaire car elle est de + en + concurrencée
par d’autres instances de socialisation (l’école, les médias,
les pairs) qui peuvent transmettre des manières « d’être,
d’agir, de penser, de sentir » différentes voire opposées à
celles transmises par la famille.
Sans les développer, quels sont les
mécanismes de la socialisation ?
Les mécanismes de la socialisation sont au nombre de 5
mais, dans la réalité, il n’est pas toujours facile de les
distinguer.
- l’inculcation,
- l’imitation,
- la pratique directe,
- l’interaction,
- l’imprégnation.
En quoi consistent ces 5 mécanismes ?
Les mécanismes de la socialisation sont :
- l’inculcation : un agent socialisateur explique et impose les
normes et les rôles sociaux à l’aide de sanctions positives
(récompenses, …) et de sanctions négatives (punitions, …).
- l’imitation : l’agent socialisé apprend les normes et les rôles
sociaux en imitant les personnes qu’il respecte (en particulier,
dans un 1° temps, les parents).
- la pratique directe : l’individu répète les mêmes gestes afin
de maîtriser une pratique (marcher, faire du vélo, …).
- l’interaction : aux cours des interactions quotidiennes avec
les autres, l’individu apprend ce qui peut se faire et ne pas se
faire à travers les réactions que ses comportements
provoquent chez les autres.
- l’imprégnation : l’individu, du simple fait de baigner dans
un environnement, absorbe les caractéristiques de cet
environnement.
Par exemple, la maîtrise de la langue s’acquiert
principalement en entendant son entourage parler (et
« bien » parler).
Citez 3 facteurs qui peuvent expliquer le
caractère différencié de la socialisation ?
On constate des différences de socialisation en fonction:
- du genre,
- du milieu social,
- des configurations familiales.
 Pourquoi la socialisation est-elle
différenciée en fonction du genre ?
La socialisation est différenciée en fonction du genre car les
agents socialisateurs ne se comportent pas de la même façon
en fonction du genre du socialisé ( par exemple, ils ne
réagissent pas de la même façon aux pleurs d’un bébé en
fonction de son genre, ils n’offrent pas les mêmes cadeaux, ils
n’ont pas les mêmes exigences concernant la participation
aux tâches domestiques, …). Ce faisant, ils transmettent aux
socialisés des qualités différentes (sensibilité au désordre, à
la saleté, attention portée aux autres, confiance en soi…).
Quelle est la conséquence du caractère
différencié de la socialisation sur les
parcours scolaires et professionnels des
femmes ?
Le caractère genré de la socialisation conduit à
- une surreprésentation des femmes dans certaines filières et certains métiers
nécessitant des qualités et proches des rôles sociaux que la société attribue
encore aux femmes et une sous représentation des femmes dans les filières et les
métiers jugés masculins à travers souvent un phénomène d’autosélection.
- l’existence d’un plafond de verre qui freine l’accès des femmes aux postes de
responsabilité. En effet, celles-ci n’ont pas les diplômes nécessaires pour
accéder à ces postes à cause du choix des filières qu’elles ont effectué et ne sont
pas jugées assez disponibles à cause du maintien d’un partage inégalitaire des
tâches domestiques (partage inégalitaire parfois imposé, parfois
inconsciemment choisi à cause de l’intériorisation de certaines qualités qui
conduisent les femmes à évincer les hommes de certaines tâches).
Sans les développer, quelles sont les 2
raisons pour lesquelles la socialisation
est différenciée en fonction du milieu
social ?
La socialisation est différenciée en fonction du milieu
social car:
- les ressources (les capitaux) dont disposent les familles
varient en fonction du milieu social,
- les modes d’éducation varient eux-aussi en fonction du
milieu social.
 Sans les développer, quels sont les
différents capitaux (ressources) dont
sont plus ou moins dotées les familles
en fonction de leur milieu social ?
Les capitaux (les ressources) dont sont + ou – dotées les
familles peuvent prendre 3 formes:
- le capital économique,
- le capital social,
- le capital culturel.

D’une manière générale, les familles appartenant aux

milieux favorisés bénéficient de capitaux (économique,
social, culturel) + importants que les autres.
 A quoi correspond le capital
économique et comment influence-t-il
la socialisation ?
Le capital économique des familles correspond à leur revenu
et à leur patrimoine.

+ il est important, + il procure un cadre favorable à la

socialisation : absence de soucis matériels et tranquillité
d’esprit permettant aux parents de se consacrer à l’éducation
de leurs enfants et permettant aux enfants d’être plus aptes à
intégrer les éléments de cette éducation (capacité par
exemple à se consacrer à leur scolarité).
A quoi correspond le capital social et
comment influence-t-il la socialisation ?
Le capital social correspond au réseau de relations sociales
dont bénéficient les familles.

Ce réseau peut leur permettre d’obtenir des ressources

favorisant la socialisation de leurs enfants (obtention
d’informations favorisant l’accès à une filière scolaire ou/et
professionnelle, obtention d’un stage, possibilité de
séjourner à l’ étranger, …).
Sans les développer, quelles sont les 3
composantes du capital culturel ?
Le capital culturel comprend 3 composantes:
- le capital culturel objectivé,
- le capital culturel institutionnalisé (ou certifié),
- le capital culturel incorporé.
A quoi correspond le capital culturel
objectivé et comment influence-t-il la
socialisation ?
Le capital culturel objectivé correspond à l’accès aux biens
culturels, soit à travers les objets culturels possédés (livres,
…), soit à travers les pratiques culturelles (visite de musée,
d’exposition, …).

Ce capital culturel objectivé permet aux enfants d’acquérir

une culture libre (cad acquise en dehors de l’école = la
culture générale) mais qu’ils pourront réinvestir avec succès
à l’école.
 A quoi correspond le capital culturel
institutionnalisé (certifié) et comment
influence-t-il la socialisation ?
Le capital culturel institutionnalisé (incorporé) correspond
aux diplômes possédés par les parents.

+ le niveau de diplôme des parents est élevé, + ceux-ci seront

aptes à aider leurs enfants dans leur scolarité (aide aux
devoirs, connaissances du système éducatif et des meilleures
filières, …).
 A quoi correspond le capital culturel
incorporé et comment influence-t-il la
socialisation ?
Le capital culturel incorporé correspond aux valeurs (ambition, curiosité, …)
et aux compétences (maîtrise de la langue, maîtrise de la logique, …)
détenues par la famille et qui seront transmises aux enfants par osmose (par
imprégnation) = du simple fait de baigner dans un environnement familial
détenant ces valeurs et ces compétences, l’enfant va les acquérir (sans qu’il y
ait forcement volonté de la part de la famille de les transmettre = sans qu’il y
ait forcement inculcation).
Par exemple, la maîtrise de la langue s’acquiert principalement en entendant
son entourage bien parler.

Ces valeurs et ces compétences auront donc un impact + ou – favorable sur

la socialisation et sur la réussite scolaire et professionnelle.
 Comment les modes d’éducation
varient-ils en fonction du milieu social ?
Les familles appartenant aux classes favorisées et moyennes
incitent beaucoup + leurs enfants que les familles
appartenant aux classes populaires, à pratiquer de
multiples activités extrascolaires et leur offrent beaucoup +
de jeux éducatifs (par opposition aux jeux récréatifs) car ils
savent que ces activités et ces jeux permettront à leurs
enfants d’acquérir des compétences qui pourront leur servir
dans la vie et qui, surtout, favoriseront leur réussite scolaire
et professionnelle.
A quoi correspondent les configurations
familiales ?
Les configurations familiales correspondent:
- à la structure familiale (parents en couples, parents
séparés, famille monoparentales, familles recomposées,
familles homoparentales),
- la taille de la fratrie,
- la place dans la fratrie,
- la taille et la présence de la famille élargie (grands-
parents, oncles, tantes, …).
Quel est l ’impact d’une séparation sur
la réussite scolaire des enfants
- quand le niveau de diplôme des
parents est faible ?
- quand le niveau de diplôme des
parents est élevé ?
- Quand le niveau de diplôme des parents est faible,
l’impact d’une séparation des parents sur la réussite
scolaire est faible.

- En revanche, quand le niveau de diplôme des parents est

élevé, leur séparation a un impact négatif non négligeable
sur la réussite scolaire des enfants.
Quand le niveau de diplôme des parents
est élevé, comment peut s’expliquer
l’impact négatif d’une séparation sur la
scolarité des enfants ?
Quand le niveau de diplôme des parents est élevé, la séparation des
parents a un impact négatif sur la scolarité des enfants car:
- elle se traduit souvent par un appauvrissement des familles d’où des
soucis matériels et une dégradation des conditions de vie.
- elle se traduit souvent par l’éloignement d’un des 2 parents. Le
parent restant doit alors assumer seul l’éducation des enfants tout en
travaillant. La séparation pénalise alors la transmission du capital
culturel détenu par les parents.
- elle se traduit par une mise en concurrence des parents qui n’osent
alors plus faire quoi que ce soit qui puisse détériorer la qualité du
lien affectif qui les relie aux enfants ce qui pose le problème de
l’exercice de l’autorité, exercice nécessaire au processus de
socialisation.
 Comment la place dans la fratrie
peut-elle influencer la socialisation ?
Des enquêtes ont permis de constater que les parents
aidaient beaucoup + les aînés que les autres enfants dans
leur scolarité.

Ce constat est difficile à expliquer. L’aîné occupe peut-être,

dans l’imaginaire des parents, une place plus importante. Ils
tendent à projeter sur l’aîné ce qu’ils n’ont pas été ou ce
qu’ils aimeraient qu’il soit. C’est l’aîné qui porterait les
espoirs parentaux « d’honneur et de gloire » (de réussite
sociale).
Comment la famille élargie peut-elle
influencer la socialisation ?
La famille élargie peut influencer la socialisation car elle peut
comprendre des membres + ou – éloignés (grands-parents,
oncles, tantes, cousins, …) qui ont eu des parcours scolaires
et professionnels, vécus des expériences, … différents de ceux
des parents et transmettre des « manières d’être, d’agir, de
penser, de sentir » différentes de celles transmises par les
parents.
Ceux-ci peuvent alors servir d’exemple aux enfants qui
chercheront à les imiter
Au sein de chacune des catégories
distinguées, la socialisation est-elle
homogène ?
Par exemple, au sein des catégories
favorisées la socialisation est-elle
homogène ?
1- On constate des différences de socialisation entre les
différentes catégories distinguées en fonction des 3 critères
suivants: genre, milieu social, configuration familiale.
- la socialisation des filles est différente de celle des garçons,
- la socialisation dans les milieux favorisés est différente de la
socialisation dans les milieux populaires,
- la socialisation dans les familles unies est différentes de la
socialisation dans les familles éclatées.
2- Mais, cela ne signifie pas que la socialisation est homogène au
sein de chacune de ces catégories. En effet, ces différents critères
s’entrecroisent et il existe d’autres critères influençant la
socialisation (les différentes expériences vécues, la religion, …)

3- Donc, au sein d’une même catégorie (par exemple, au sein des

milieux favorisés) on constate bien sûr des différences de
socialisation car, au sein des milieux favorisés, il y a des
configurations familiales, des expériences vécues, des pratiques
religieuses, des histoires migratoires … différentes.
 Quelles sont les différences entre la
socialisation primaire et la socialisation
secondaire ?
- La socialisation primaire a lieu durant l’enfance et l’adolescence au
contact principalement de la famille, de l’école, des médias et des
pairs.
La socialisation secondaire a lieu durant l’âge adulte lors de l’entrée
dans de nouveaux univers (conjugal, professionnel, associatif,
politique, …) et au contact de nouvelles instances de socialisation (le
partenaire, l’entreprise, les collègues, …)

- Surtout la socialisation primaire transmet des « manières d’être,

d’agir, de penser, de sentir » qui sont beaucoup + profondément
enracinées dans l’individu que celles transmises par la socialisation
secondaire qui pourront être + facilement remises en cause au gré
des multiples expériences vécues (changement de conjoint, de travail,
 Quelle est la différence entre une
socialisation de renforcement et une
socialisation de transformation ?
- La socialisation de renforcement transmet des « manières
d’être, d’agir, de penser, de sentir » proches de celles
acquises durant la socialisation primaire. Elle tend alors à
les renforcer au sein de l’individu.

- la socialisation de transformation transmet de nouvelles

« manières d’être, d’agir, de penser, de sentir » sans
totalement remettre en cause celles transmises par la
socialisation primaire. Elle entraîne donc une transformation
partielle de l’identité des individus.
En quoi consiste la socialisation
conjugale ?
La socialisation conjugale consiste en l’acquisition de
nouvelles « manières d’être, d’agir, de penser, de sentir »
suite à une mise en couple et au contact de son partenaire.
Pourquoi la socialisation conjugale peut-
elle être principalement considérée
comme une socialisation de
renforcement ?
La socialisation conjugale peut être considérée comme une
socialisation de renforcement car les couples réunissent très
majoritairement des partenaires
- appartenant à la même catégorie sociale ou à des
catégories sociales proches,
- ayant des convictions politiques proches ou indéterminées.

Il y a donc de fortes chances qu’ils partagent des « manières

d’être, d’agir, de penser, de sentir » identiques ou proches ce
qui conduira à les enraciner encore plus profondément en
eux.
 Pourquoi la socialisation conjugale
peut-elle être aussi considérée comme
une socialisation de transformation ?
La socialisation conjugale peut aussi être considérée comme
une socialisation de transformation car elle conduit à
l’acquisition de nouvelles « manières d’être, d’agir, de
penser, de sentir » construites en commun à travers les
interactions quotidiennes ce qui conduira à une
transformation partielle (et non totale) de l’identité des 2
partenaires.
En quoi consiste la socialisation
professionnelle ?
La socialisation professionnelle consiste en l’acquisition
de nouvelles «manières d’être, d’agir, de penser, de sentir»
lors de l’exercice d’un métier et au contact de nouvelles
instances de socialisation comme l’entreprise, les
collègues, les clients, …
 Pourquoi la socialisation
professionnelle peut-elle être
considérée comme une socialisation de
transformation ?
La socialisation professionnelle peut être considérée comme
une socialisation de transformation car l’individu, lors de
l’exercice de son métier, va acquérir de nouvelles «manières
d’être, d’agir, de penser, de sentir» qui vont se rajouter à
celles acquises durant sa socialisation primaire et qui vont
entraîner une modification partielle de son identité.
 Pourquoi la socialisation
professionnelle peut-elle être aussi
considérée comme une socialisation de
renforcement ?
La socialisation professionnelle peut aussi être considérée
comme une socialisation de renforcement car les individus
choisissent souvent des métiers qui requièrent des qualités
acquises durant leur socialisation primaire ce qui va les
renforcer au sein de leur identité.
Qu’est-ce qu’une trajectoire
improbable ?
Une trajectoire improbable est une trajectoire
statistiquement très minoritaire.
En quoi consiste une trajectoire
improbable de genre ?
Une trajectoire improbable de genre consiste, pour une
femme, à exercer une activité (sportive, professionnelle,
…) principalement exercée par des hommes et, pour un
homme, à exercer une activité principalement exercée par
des femmes.
 Comment peuvent s’expliquer les
trajectoires improbables de genre ?
Les trajectoires improbables de genre s’expliquent souvent
par la présence, dans la famille élargie, d’un ou plusieurs
membres ayant pratiqué cette activité et/ou ayant incité
l’individu à la pratiquer en l’aidant à surmonter les
oppositions sociales.