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sociales
Sous-partie 1 – L’organisation sociale Notions fondamentales : valeur,
norme, statut, rôle, reproduction
Sur la vie des idées: La fabrique des footballeurs Le sociologue Julien Bertrand a mené l’enquête dans le centre de
formation d’un grand club de football français. Son étude déconstruit l’image du talent sportif comme don, et celle du
football comme voie privilégiée d’ascension sociale pour les jeunes issus des milieux populaires.
Chapitre 2 – La socialisation Notions fondamentales : méthodes traditionnelles, méthodes modernes
L’enfant que ses parents entraînent à la propreté, aux bonnes manières subit un apprentissage par la
répétition des mêmes gestes qui est destinée à développer en lui des réflexes conditionnés et des habitudes
qui se perpétueront tout au long de sa vie.
• L’enfant apprend en observant les conduites des adultes, en les imitant et en les reproduisant.
• Mais l’enfant ne reproduit pas systématiquement le comportement observé : on ne peut postuler que
l’enfant va imiter tous les modèles qui lui sont présentés
• Car l’enfant ne fait pas qu’assimiler bêtement ce qu’il reçoit de son environnement, il réfléchit, il
intègre, il donne un sens à ce qu’il perçoit de la vie adulte.
• L’enfant à d’autant plus de chances de s’identifier à l’adulte et à reproduire les comportements
souhaités qu’il s’est établi une relation affective avec la personne de référence (le père, la mère,
l’éducateur, etc .), que le socialisé l’admire.
• Dans le cas contraire le risque de rejet est important. On voit donc que les conceptions traditionnelles,
qui préconisaient l’imposition de modèles par des adultes devant garder leurs distances et imposer leur
autorité, ne sont pas sans accroître le risque d’échec de la socialisation par l’imitation.
L’enfant qui est confronté à une nouvelle situation ( par exemple un jeu) va :
• opérer une série d’essais qui vont lui permettre de tester son comportement
• et en fonction des erreurs qu’il aura commis, il se corrigera et progressera.
• La socialisation par essai et erreurs est d’autant plus valorisé aujourd’hui qu’elle donne un rôle actif à
l’individu qui n’assimile plus bêtement des règles dont il ne comprend pas forcément l’utilité
Un dossier de l’ENS Lyon sur la socialisation : ici
Chapitre 2- La socialisation Notions fondamentales : socialisation
primaire, secondaire, agent de socialisation
• la socialisation primaire est la première socialisation que l’individu subit dans son
enfance, et grâce à laquelle il devient un membre de la société
Remarque :
• Traditionnellement on considérait que la socialisation primaire exercée pendant l’enfance jouait un rôle essentiel
puisque l’enfant étant plus malléable, intériorisait les modèles de comportement qui étaient souhaités. La
socialisation secondaire occupait alors une place d’autant plus réduite que la mobilité sociale était faible et que les
individus reproduisaient (par le mariage, par le travail) le modèle de leurs parents.
• Aujourd’hui on accorde de plus en plus d’importance à la socialisation secondaire, en particulier car nous vivons
dans une société plus complexe, en évolution rapide qui n’attend pas seulement des individus qu’ils reproduisent
tout au long de leur vie des modèles appris durant l’enfance. Au contraire les individus doivent être capables de
s’adapter.
La socialisation dans l'entreprise L'incontournable socialisation des nouveaux recrutés | DRH Autrement
La socialisation de l’adolescent
II – Les agents de socialisation
Traditionnellement on distingue :
• les agents de socialisation dont l’action est directe et dont c’est une des fonctions
explicites : la famille, l’école.
Alors que les premiers visent une socialisation de la totalité de la personne , les seconds
s’intéressent essentiellement à une partie de la personne : celle qui est en rapport avec
le groupe en question .
L'INJEP :La socialisation selon le milieu social Francis Lebon et Chantal de Linares: ici
La socialisation entre l'école et la famille :La socialisation, entre famille et école. Observation d'une classe ...
Chapitre 2- La socialisation Notions fondamentales : déterminisme,
culturalisme, habitus, interactionnisme
E Durkheim (comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents) inscrit son analyse dans
une perspective holiste qui le conduit à poser que :
- la culture est un tout relativement cohérent et homogène
- qui préexiste aux individus qui composent la société
- ceux ci ne peuvent s’intégrer que s’ils maîtrisent et appliquent le système de valeurs et de
normes définies par la société
- si les individus ne respectent pas la culture de la société parce qu’ils ne l’ont pas
intériorisée, alors ils seront rejetés : « si nous y dérogeons—elle se venge sur nos enfants »
Donc la socialisation aura pour fonction de constituer en chaque individu l’être social qui
exprime non pas la personnalité individuelle mais le groupe dont-il fait partie.
La conception de la socialisation développée par Durkheim repose donc sur le postulat que :
- l’enfant est un être vierge et passif donc très malléable
- que la société (et non pas seulement la famille) doit socialiser en lui inculquant
méthodiquement un système de normes qu’il intériorisera et respectera
A Percheron peut alors écrire : « la conception de la socialisation chez Durkheim est
extrêmement autoritaire et découle de la fonction essentielle qu’il lui prête, perpétuer et
renforcer l’homogénéité de la société »
Les théoriciens culturalistes s’inscrivent dans la filiation durkheimienne (cf. chapitre précédent)
Constat : Pour les culturalistes la psychologie génétique permet certes d’éclairer certains
mécanismes essentiels qui font du nouveau né , égocentrique et totalement dépendant , un
adulte membre coopératif et relativement autonome de la société. Mais cette approche est
beaucoup trop restreinte car trop centrée sur l’individu. Elle ignore donc les fortes variations que
l’on peut observer dans les produits de la socialisation selon les époques, les milieux sociaux ou
les lieux.
Conséquences : A partir des multiples enquêtes que les culturalistes ont mené dans les
sociétés traditionnelles, ils peuvent en conclure quels adultes produits par les diverses sociétés
sont aussi différents que les procédés éducatifs qui leur étaient appliqués quand ils étaient
enfants et que ces procédés ne peuvent être facilement ramenés à des mécanismes universel
(cf. dans le chapitre précédent l’ étude de M Mead sur le comparaison des cultures Arapesh,
Mundugomor et Chambuli).
Bourdieu se définit comme un sociologue qui essaie d’opérer une synthèse des auteurs clés de
la sociologie que sont Durkheim, Weber et Marx.
• parce que l’habitus est une capacité infinie d’engendrer en toute liberté (contrôlée) des
produits – pensées, actions- qui ont toujours pour limite les conditions historiquement
déterminées et socialement située de sa production. La liberté conditionnée et
conditionnelle qu’il assure est aussi éloignée d’une création d’imprévisible nouveauté que
d’une simple reproduction mécanique des conditionnements initiaux » ( le sens pratique)
• Bourdieu pense donc grâce à ce concept avoir dépassé les critiques faites aux théoriciens
déterministes dont on est contestée la vision d’un individu conditionné par la société , sans
véritable liberté d’action. Mais aussi aux théoriciens individualistes et actionnalistes qui
surestiment la capacité de l’acteur social à agir sans contrainte.
• Les habitus sont différents suivant le milieu social et donc la sous-culture dans laquelle
l’individu a été socialisé. Mais Bourdieu cherche surtout à montrer qu’il permettent aux
individus de se distinguer : « les goûts sont l’affirmation pratique d’une différence
inévitable. Ce n’est pas par hasard que lorsqu’ils ont à se justifier, ils s’affirment de
manière toute négative, par le refus opposé à d’autres goûts. En matière de goûts plus que
partout toute détermination est négation ; et les goûts sont sans doute avant tout des
dégoûts, faits d’horreur ou d’intolérance (c’est à vomir) pour les goûts des autres. Des
goûts et des couleurs on ne discute pas : non parce que tous les goûts sont dans la nature
mais parce que chaque goût se sent fondé en nature, et il l’est quasiment étant habitus,ce
qui revient à rejeter les autres dans le scandale du contre nature » (la distinction, p 61) car
comme l’écrit L Mucchielli : « le jeu social où qu’il s’exerce repose toujours sur des
mécanismes structurels de concurrence et de domination »
• Elle privilégie les expériences de la petite enfance et les disciplines imposées par la culture
social du groupe d’origine et donc sous-estime l’influence des agents de socialisation
secondaire (31 p 129). L’individu est déterminé une fois intériorisé les normes et valeurs
inculquées au cours de la socialisation primaire, c’est donc une conception de la
socialisation statique à laquelle il manque une approche dynamique.
• Il n’en reste pas moins son analyse cède finalement au travers de l’inculcation et de
l’individu passif. Et donc qu’ elle se trouve très démunie pour expliciter le changement
social qui occupe une place centrale dans nos sociétés
• la socialisation est donc avant tout un processus de construction dynamique d’une identité
permettant à l’individu d’appartenir à des groupes multiples et parfois contradictoires, d’y
développer des relations .
• Mais ce processus d’identification est d’autant plus complexe qu’il n’y a pas d’identification
unique de l’individu :
- l’individu s’identifie à plusieurs groupes auxquels il appartient ou fait référence
- Mais il veut tout à la fois s’intégrer dans un groupe, être accepté par les membres,
tout en ne se fondant pas dans le groupe , en se différenciant.