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"Ce n’est pas la conscience des hommes qui déterminent leur existence, c’est au contraire leur
existence sociale qui détermine leur conscience."
Karl Marx
Introduction : En 2nde nous avons vu que le socialisation était un processus qui par l’apprentis-
sage des normes et des valeurs (par injonction, imitation, ou intéraction) permettait l’acquisition des
rôles sociaux. La socialisation a pour fonction de permettre l’intégration des individus à la société,
mais aussi de permettre à la société de se maintenir. Elle se déroule tout long de la vie, de la nais-
sance à la mort. La socialisation secondaire (qui intervient après la socialisation primaire) permet
d’acquérir des normes et des valeurs spécifiques à un groupe particulier (par exemple dans le monde
du travail). Parfois elle peut s’opposer à la socialisation primaire, mais le plus souvent elle s’inscrit
dans sa continuité. La socialisation explique en partie la reproduction sociale, en transmettant des
comportements spécifiques la famille va déterminer la réussite ou l’échec scolaire. Or parfois il existe
des trajectoires improbables (échec non attendu ou réussite paradoxale). En étudiant la diversité
des configurations familiales et la pluralité des influences localisatrices on peut saisir ses trajectoires
individuelles.
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CHAPITRE 1. COMMENT LA SOCIALISATION EXPLIQUE LES DIFFÉRENCES DE COMPORTEMENT ?
Les goûts, les préférences, les manières de voir les choses etc., ne sont pas distribués au hasard
dans la société. Il existe des grandes régularités statistiques qui sont étroitement liées à la position
sociale des individus. Ce qui veut dire que nous sommes en partie le fruit d’une éducation, qui elle
même est liée à notre milieu sociale d’origine. Nos manières de penser, nos perceptions, jusqu’à des
choses qui peuvent nous paraître aussi naturelles que le rapport au propre ou au sale, le rapport à
la douleur etc., sont des constructions sociales. La socialisation va donc façonner des individus qui
vont incorporer ce que le groupe attends d’eux(l’apprentissage se traduit dans le corps : façon de
marcher, etc.).
Elle peut s’effectuer de façon explicite et intentionnelle comme par exemple le cas de l’éducation, où
l’objectif est clairement énoncé (l’éducation familiale, ou à l’école). Mais elle se fait souvent de façon
implicite, par imitation les individus vont prendre exemple sur d’autres personnes et s’imprégner de
leurs façons de faire (par exemple des enfants imitant les adultes). En intériorisant ses façon de faire
au point d’acquérir la force de l’évidence la socialisation donne l’illusion de l’inné, comme si tout ça
était naturelle.
Les comportements attendus (donc la socialisation) dépendent de la société dans laquelle on vit,
mais aussi de l’époque. Tout cela évolue au gré des époques et au gré des sociétés. La socialisation
va aussi être différente selon le genre et selon le milieu social. Pierre Bourdieu utilise la notion
d’habitus pour désigner toutes les façons d’être qui sont issues de la socialisation. Ainsi ce qui parait
évident est en réalité le résultat d’un apprentissage plus ou moins inconscient. Les différents habitus
de classes vont expliquez les différences en termes de pratiques culturelles et sportives. Par exemple
on constate que dans les classes populaires les goûts et les pratiques musicales sont plutôt univores
(un seul type de musique) alors que dans les classes dominantes les goûts et les pratiques sont plutôt
ominivores (plusieurs styles de musiques, on écoute de la musique classique, mais aussi du jazz, du
rap etc.).
Les choix d’études vont aussi en partie s’expliquer par la socialisation différenciée. En effet les enfants
de classes dominantes vont avoir tendance à s’orienter vers études longues et prestigieuses comme
les écoles de commerces, d’ingénieurs etc., alors que dans les milieux populaires on va davantage
favoriser les études courtes (DUT, BTS, BAC PRO, BEP etc.).
Garçons et filles vivent une socialisation différente, par exemple les filles sont davantage sollicitées
(très jeune) sur le plan cognitif (le langage par exemple), alors que les garçons le sont davantage sur
le plan moteur (apprendre à tenir une cuillère etc.). Plus tard les garçons sont davantage marqués
par l’esprit de compétition, les filles ont davantage tendance à rester concentrées en classe ce qui leur
procure un avantage certains. De fait les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires mais elles
ont plutôt tendance à choisir des orientations professionnelles par goûts, par intérêts. Les garçons
poussés par l’esprit de compétitions vont plutôt avoir tendance à choisir les études plus prestigieuses.
Tout ceci se traduit par de fortes inégalités sur le marché de l’emploi, par exemple il y a très peu de
femmes PDG de grandes entreprises.
La socialisation professionnelle constitue une étape importante dans la vie d’une personne, cela
conduit suivant à une re-définition de l’image que de soi. L’identité professionnelle est une dimension
importante de l’identité sociale.
La mise en couple nécessite des adaptations de la part de chacun qui passent par une phase de
socialisation importante. C’est une étape importante de ré-définition de soi.
Conclusion : La socialisation détermine en partie nos façon d’être, en revanche elle n’agit pas
de façon systématique et implacable nous avons une certaine marge de manœuvre dans le choix,
l’acceptation, le rejet et l’interprétation de ce qui nous est transmis.
Définitions :
Habitus : C’est l’ensemble des manières d’être, de se comporter etc. qui sont le fruit d’un
apprentissage.
Introduction : Toutes les sociétés humaines se caractérisent par l’existence de liens qui unissent
les individus les uns aux autres. Homo sapiens est avant tout un être social, c’est à dire que l’essen-
tiel de sa vie est organisée autour des relations qui l’unissent aux autres. Son existence et sa survie
dépendent des autres. Par exemple un médecin ne produit pas lui même sa nourriture, il dépend
des agriculteurs, à l’inverse un agriculteur ne se soigne pas seul, il dépendra des professionnels de
la santé sur ce plan. On pourrait multiplier les exemples à volonté. Les liens qui nous unissent à
la société sont donc très nombreux, et complexes (famille, amis, travail, religion, loisirs, politique etc).
La nature de ces liens évolue sans cesse, mais le XIIIème siècle marque une rupture importante
à la suite de deux éventements majeurs. En effet, La révolution Française (1789) et la révolution
industrielle marquent le début d’un mouvement qui va profondément transformer les liens sociaux.
Nous allons donc voir ici, comment se construisent les liens sociaux et la manière dont ils ont
évolué.
1. Ce terme désigne le fait qu’un État intervienne dans l’économie pour couvrir certains risques comme la maladie, etc. La mise en
place de la sécurité sociale (allocation familiale, chômage retraite etc.) relève de cette logique.
2. Cela ne signifie pas égoïsme, mais signifie simplement le fait que l’individu soit reconnu en tant que tel, qu’il ait des droits etc.
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CHAPITRE 2. COMMENT SE CONSTRUISENT ET ÉVOLUENT LES LIENS SOCIAUX ?
Attention le terme groupe en sociologie renvoie à un concept précis, il ne suffit pas que
des personnes sont en contact où présentent sur le même lieu pour parler de groupe. Des
personnes présentent sur un même lieu sans lien particulier (file d’attente devant dans les
transport en commun par exemple) ne sont pas un groupe social, mais un simple agrégat
physique
On distingue en général trois niveaux de regroupement :
-Le simple agrégat physique : ensemble de personnes présentes sur un même lieu sans
autre caractéristique commune
-La catégorie statistique : ensemble d’individus présentant des caractéristiques com-
munes, mais sans conscience d’appartenir à un même collectif, sans identification à cette
caractéristique (ex : des personnes portant des lunettes)
-Le groupe social : ensemble d’individus ayant une ou des caractéristiques communes,
partageant des valeurs communes, et en ayant conscience. La défense d’un intérêt com-
mun, le partage d’une cause commune sont des éléments déterminants dans la définition
du groupe . Par exemple les Végans sont un groupe, les Blacks Panthers, et les gilets
jaunes sont un groupe.
Les groupes primaires correspondent à des groupes de petites tailles, comme la famille ou les
amis (pairs), dans lesquels les contacts sont directs (face à face). Les relations sont assez intimes,
avec une forte proximité affective. Les liens sociaux dans ces groupes revêtent une importance de
premier ordre, ils constituent des ressources affectives, financières, et sociales importantes.
Ce sont des groupes de grandes de tailles dans lesquels les relations sont indirectes, avec un faible
degré d’intimité. Les partis politiques, les entreprises sont un exemple de groupe secondaire.
Définition :
La nomenclature des PCS est un outil de l’Insee qui classe la population selon une synthèse de 7
critères :
— La profession
— Le statut (indépendant/salarié)
— L’importance de l’entreprise
— La qualification
— La position hiérarchique
— Le secteur d’activité (Primaire, secondaire, tertiaire)
— L’appartenance secteur (public/privée)
Intérêts : La catégorie socioprofessionnelle est une variable pertinente pour expliquez les com-
portements des individus. Par exemple quand on étudie les pratiques culturelles, la consommation,
le vote etc.
Limites : Ces catégories n’ont pas forcément d’existence réelle, par exemple personne ne se
définit comme ‘Profession intermédiaire’ . De plus il peut y avoir des différences très fortes au sein
d’une même catégorie, les revenus , la précarité de l’emploi etc. ne sont pas pris en compte. Certains
regroupements sont très hétérogènes.
Les PCS sont entre la catégorie statistique et le groupe, les cadres par exemple sont devenus un
groupe (conscience d’intérêts communs, vote, style de vie similaire etc.) après avoir été une catégorie
statistique.
Dans son ouvrage le lien social (2008) Serge Paugam distingue quatre types de liens sociaux
nécessaires à l’intégration de l’individu à la société :
— Le lien de filiation désigne les relations familiales.
— Le lien de participation élective désigne les relations choisies (conjoints, amis, sport,. . . ).
— Le lien de participation organique désigne les relations professionnelles
— Le lien de citoyenneté désigne l’appartenance à la nation
Cette diversité de liens sociaux qui se complètent apporte protection et reconnaissance sociale. Ainsi
les familiaux apportent une solidarité intergénérationnelle. Les relations amicales sont sources de
plaisir et de reconnaisse. Le travail offre la satisfaction matérielle et une reconnaissance symbolique.
Les associations sont un lieu privilégié de création de liens sociaux, on y partage des centres d’intérêts
communs. En France on dénombre 1,3 millions d’associations actives, 13 millions de bénévoles et
23 millions d’adhérents. Elles participent largement à la cohésion sociale. Et le lien de citoyenneté
offre quant à lui une reconnaissance juridique et politique de la souveraineté de l’individu.
Le groupe des pairs signifie les amis, ceux qui nous ressemble (âge,style de vie etc.),
l’adolescence est un moyen privilégié pour ce type de relation. Les liens sociaux sont très
forts entre les membres du groupe.
L’école est aussi un lieu qui met en relation des pairs, c’est une institution qui produit de
la cohésion en contribuant largement au renforcement du lien social
Pour résumer, les liens sociaux sont nombreux et de natures diverses (familiaux, marchands,
politiques etc.). Les individus sont liés à la sociétés par des relations qui s’entrecroisent.
La multitude de groupes auxquels nous sommes liés implique une multitude de liens. La
capacité de la société à se maintenir (cohésion sociale) dépend de la qualité des liens.
En fonction du type de société, certains liens sont plus importants que d’autres.
Le terme réseau social est utilisé en sciences sociales depuis plus d’un siècle, il ne se réduit donc
pas réseaux sociaux numériques. Il a été employé des décennies avant l’apparition d’internet pour
caractériser les relations qui unissent les tribus amérindiennes aux États-Unis. Avant l’apparition des
réseaux sociaux numériques, le terme faisait souvent référence à des organisations plus ou moins
secrètes (la Franc-maçonnerie etc). Les réseaux sociaux sont donc des structures de liens qui unissent
des groupes ou des individus à d’autres groupes. Par exemple un motard adhérant à une association
de motard, et faisant parti d’une autre association (sport etc.) sera inséré dans une structure de
relations complexes qui pourra lui être utile dans certaines circonstances.
Pour comprendre le fonctionnement d’un réseau il faut prendre en compte les relations d’un indi-
vidu avec les autres contacts du groupe mais aussi avec les contacts des contacts. Par exemple dans
la figure A tous les individus sont liés les uns aux autres . Alors que dans Figure B les individus X et
W sont dans une position particulière car ils sont les seuls à être en contact avec les deux réseaux.
X et W vont donc avoir un avantage sur les autres membres du groupe, par exemple en disposant
d’informations exclusives.
La notion de capital social est utilisée pour qualifier les ressources sociales (les relations sociales )
dont disposent un individu, notamment au sein d’un réseau, afin de bénéficier d’avantages, comme
par exemple la recherche d’un stage ou d’un emploi.
Si dans la sociologie Américaine les termes capital social et sociabilité sont synonymes, en France
ils sont utilisés distinctement. La sociabilité renvoie l’ensemble des interactions sociales d’un individu,
alors que le capital social désigne plutôt un sous-ensemble de ses interactions. En effet le capital
social se caractérise par la volonté consciente ou non de bénéficier d’avantages liés à la relation. Par
exemple tisser une relation amicale avec son facteur relève de la sociabilité, alors que déjeuner avec
une connaissance professionnelle permet d’entretenir son capital social.
Dans un réseau social la force des liens joue un rôle important, on distingue les liens forts caractérisés
par des relations fréquentes et intenses (les amis, la famille etc.) et les liens faibles caractérisés par
des relations occasionnelles avec un faible niveau d’intimité. Paradoxalement les liens les plus utiles
sont les liens faibles (car nous disposons de beaucoup de liens faibles) et finalement beaucoup moins
de liens forts.
La sociologie des réseaux sociaux (2004) de Pierre Merklé. Ce petit ouvrage synthé-
tique fait le point sur cette question. L’auteur part du principe que les réseaux sont un
paradigme, une méthode d’analyse des relations entre les individus. Les relations ont pour
particularité de ne pas tenir compte des caractéristiques des individus (âge, revenus, etc.).
On cherche ainsi à comprendre comment les réseaux de relations expliquent et donnent
du sens à une situation. Par exemple pour comprendre comment des individus trouvent
un emploi, on va pas s’intéresser à leurs diplômes etc. mais aux cercles de relations dans
lesquelles ils sont insérés.
L’analyse en terme de réseau complète l’analyse en terme de groupe. Le regard porté n’est le même.
ger la faute. Durkheim y voit une menace pour le lien social, il propose de renforcer la morale civique.
Ce problème a aussi été soulevé par Ferdinand Tönnies (sociologue et philosophe allemand du
XIXème siècle). Pour lui les bouleversements économiques et politiques du XIXème siècle on conduit
au passage de la communauté à la société. La communauté se caractérise par des relations directes
affectives, chaleureuses, etc. La famille et le village sont des exemples de communauté. La société
quant à elle se caractérise par des relations froides, réfléchies, rationnelles avec un calcul des intérêts
personnels.
La modernité a donc apporté plus de libertés (politique, choix du conjoint, de son mode de vie,
d’expression etc.) mais ce primat accordé à l’individu face au groupe (individualisation 6 ) menace la
cohésion sociale, Durkheim parle d’anomie 7 .
Les termes individualisme et individualisation sont proches mais ne se recoupent pas entiè-
rement. L’individualisme est l’idée que l’individu prend une place importante par rapport
au groupe, il a des droits . En ce sens on dire que la démocratie a contribué à l’individua-
lisme. L’individualisation renvoie à l’idée que l’individu est libre de choisir son conjoint, ses
valeurs etc. de façon personnelle, indépendamment du groupe.
Robert Castel parle de désaffiliation sociale pour évoquer le processus qui conduit progressive-
ment à la rupture des liens sociaux, par exemple une personne qui perd son emploi, et qui se coupe
de sa famille risque de se retrouver progressivement à la marge de la société sans ressources. Serge
Paugam utilise le terme disqualification sociale qui en plus du processus d’exclusion met avant en
plus la stigmatisation 9 des plus pauvres
Il faut aussi souligner que la baisse du sentiment d’appartenir à une classe sociale, la baisse du
taux de syndicalisation, la hausse de l’abstentionnisme témoignent de la fragilisation du lien social.
Le risque d’isolement est fort et menace le lien social.
6. L’individu dépend moins du groupe, il prime sur le groupe dans ses prises de décision.
7. Perte de sens, perte de repères qui peux conduire à des dysfonctionnement comme par exemple l’augmentation du nombre de
suicides.
8. Retraite, assurance santé, assurance chômage etc.
9. Le fait de désigner des individus par une caractéristique visible.
La ségrégation urbaine entraîne des risques de mise à l’écart, en effet une sous-culture déviante
en marge des valeurs de la société globale peut entraîner une fragilisation des liens sociaux. Ainsi
aux USA les gangs et leurs activités criminelles sont très présents dans les ghettos des grandes
métropoles.
Sociabilité numérique : Le terme numérique est employé dans un sens proche d’infor-
matique, ou plus globalement Nouvelles Technologies de l’Information et de la Commu-
nication. En outre il fait référence aux nouvelles formes d’interaction comme les réseaux
sociaux numériques, les jeux vidéos en ligne, etc.
Facebook et la mise scène de la vie numérique : La mise en scène de soi sur Facebook
est l’occasion d’interagir avec des connaissances dont le lien est faible. Une forte sociabilité
sur Facebook s’accompagne souvent d’un fort engagement dans relations classiques de face
à face. Contrairement à une idée reçue une forme de sociabilité n’exclue pas l’autre.
Gamers et culture vidéoludique : : Les joueurs de jeux vidéos en ligne sont appe-
lés « Gamers », on parle même de «communauté». Ils ont un mode de communication
spécifique à cet univers et partage des codes communs.
Internet, les réseaux sociaux numériques, les jeux vidéos offrent des nouvelles possibilités de créer
du lien social sans pour autant se substituer aux liens sociaux «hors ligne» ; le numérique renforce
le lien social en prolongeant les relations sociales traditionnelles dans des formes nouvelles.
Défintions
Groupe : On parle de groupe en sociologie pour désigner un ensemble de personnes partageant
des caractéristiques communes et en ayant un sentiment d’appartenance à ce groupe.
Réseaux social : C’est une configuration de relations entre des individus ou des groupes.
Capital social : Ensemble de ressources (au sens relations sociales) qu’un individu peut
mobiliser en vue d’obtenir un avantage.
Sociabilité numérique : Relations sociales établies par le biais du numérique (Internet, jeux
vidéos, réseaux sociaux numériques, etc).
Lien social : Relations qui relient l’individu au groupe.
Individualisation : Processus qui conduit l’individu à choisir librement son mode de vie.
Ferdinand Tönnies (1855-1936) est philosophe, sociologue allemand qui a étudié la nature
du lien social, notamment dans un ouvrage devenu célèbre : Communauté et société 1887
Par exemple si le chômage passe de 10% à 13 % en utilisant les trois méthodes on obtient :
A) 13 ° 10 = 3, on peut dire le chômage a augmenté de 3 points de pourcentage
B) 13°10
10
£ 100 = 30 % on peut dire le chômage a augmenté de 30 %
C) 13
10 = 1, 3 on peut dire le chômage a été multiplié par 1,3
Une autre dimension de la lecture est qu’elle permet d’améliorer sa qualité rédactionnelle,
en lisant on apprend aussi à présenter une idée, relativiser un point de vue etc.
La lecture d’un quotidien national, d’une revue, ou d’un magazine comme alternatives
économiques ou sciences humaines est indispensable à la formation.
Introduction : La vie de groupe nécessite des règles de fonctionnement, ses règles ne sont pas
décidées de manière aléatoires. L’existence de règles implique l’existence de sanctions qui visent à
faire respecter ses règles. En sociologie on appelle déviance la transgression des règles, or nous allons
voir que la déviance est phénomène complexe qui ne se réduit pas à cette simple définition.
1. Durkheim est l’un des fondateurs de la sociologie ("père fondateur de la sociologie française"), par cette expression il met en avant
que le crime est présent dans toutes les sociétés. On peut donc dire qu’il est normal car il fait partie du fonctionnement normal d’une
société. C’est parce qu’il existe des individus qui commettent des actes graves qu’on ne condamne pas ceux qui commettent des petits
écarts.
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CHAPITRE 3. QUELS SONT LES PROCESSUS SOCIAUX QUI CONTRIBUENT À LA DÉVIANCE ?
Les normes juridiques sont différentes d’un pays à l’autres, d’une époque à l’autre 2 . On peut donc
en déduire que c’est le contexte sociale qui influence les normes. Parfois les lois suivent l’évolution
des mœurs (l’avortement était pratiqué avant qu’il ne soit autorisé), parfois la loi devance les mœurs
(la peine de mort a été abolie en France alors que la population y été favorable, aujourd’hui la
majorité n’y est plus favorable).
Le contrôle social est l’activité qui vise à faire respecter les normes. Le contrôle social qui porte
sur les normes non-écrites est l’affaire de tous, il n’y a pas de groupe spécialisé dans cette fonction. À
l’inverse le contrôle social qui porte sur les normes juridiques est prise en charge par des institutions
spécialisées (police, gendarmerie, douane etc.).
Le contrôle social interne (auto-contrôle) est le fait que nous nous contrôlons en permanence sans
forcement qu’il y ai une peur de la sanction. Une des fonctions de la socialisation est de nous faire
acquérir les normes et les valeurs de façon durable, afin que nous respections la règle sans y réfléchir.
normes dépendent donc du contexte, elles sont différentes d’un pays à l’autre, d’une époque à l’autre
et d’un milieu social à l’autre. Ce qui peut être considéré comme normal dans le passé peut être
considéré comme déviant aujourd’hui (fumer dans un lieu public etc.).
Souvent pour qu’un comportement soit considéré comme déviant, il faut que des individus média-
tiques le dénoncent. Cette médiatisation peut conduire à la création d’une loi, comme par exemple
la loi sur la cigarette dans les lieux publics. Dès lors un comportement jusqu’alors considéré comme
normal va devenir déviant.
-Stigmatisation
Certaines personnes ou groupes vont être pointés du doigt et désignés comme déviants, à par-
tir de caractéristiques plus ou moins visibles (poids, cicatrice, style vestimentaire, façon de parler,
comportement etc.).
-L’étiquetage
Une personne identifiée comme déviante risque d’être définit comme tel, quand cela se produit
l’identité de la personne risque d’en être affectée. Elle risque ainsi d’accepter ce jugement social
porté sur elle (stigmate), voir même la revendiquer en style de vie (ex : les clips de rap). Cela
peut avoir des effets importants, une personne étiquetée comme droguée, fou, maniaque, etc. aura
du mal a trouver sa place dans la société. Cela peut conduire à la constitution de groupe sociaux
marginalisés (bandes, gangs etc.).
A partir d’une étude menée sur les fumeurs de marijuana, Howard S. Becker 3 a montré qu’une
première expérience de déviant ne suffit pas à devenir un déviant régulier. L’identité déviante se
construit progressivement par un processus d’apprentissage au contact avec les pairs, dans ce cas le
déviant peut s’engager dans une carrière déviante.
de délinquance et de criminalité.
Un autre problème se pose, quand l’activité de la police augmente cela conduit nécessairement
à plus de constatations et donc une augmentation des chiffres de la délinquance sans qu’il y ai pour
autant plus de délits commis.
Les normes évoluant, il est difficile de mesurer l’évolution de la délinquance dans le temps, par
exemple une légalisation de la consommation de stupéfiants va entrainer mécaniquement une baisse
de la délinquance portant sur cette pratique.