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ABIDJAN
2- SOCIALISATION
La socialisation, transmission des normes, valeurs, croyances, coutumes par
l’apprentissage dans une société à lieu essentiellement dans la famille. C’est là
que l’enfant dès son plus jeune âge apprend par mimétisme les normes et
valeurs de sa famille, avec un système de sanctions positif ou négatif pour
valoriser ou non son comportement.
Si la socialisation (processus par lequel un individu apprend et intériorise les
valeurs de groupe auquel il désire appartenir, se fait avec succès, l’enfant
intériorise ces normes, ces coutumes, ces valeurs et les fait siennes ce qui ne
lui posera aucun problème pour les respecter puisqu’il les aura intégrés.
La socialisation a donc lieu dans un groupe primaire, la famille où les relations
entre les membres sont denses et intimes et la solidarité forte. La socialisation
transmet la culture du groupe, aboutit à un conformisme de ses membres et à
la reproduction sociale, l’individu n’ayant que peu de moyens d’agir sur sa
socialisation (théorie du déterminisme social). Ainsi se construit la personnalité
sociale de l’individu liée au groupe de socialisation.
3-Intégration Sociale.
L’intégration sociale représente le processus d’intégration d’un individu dans
une société, avec un partage de normes et valeurs, ainsi que le développement
d’un sentiment d’appartenance à ce groupe.
Il existe de nombreuses instances d’intégration pour l’individu au cours de sa
vie, les principaux sont : la famille, l’école et le travail.
3-1 La famille
Elle est une instance privilégiée d’intégration car :
- Lieu privilégié de la socialisation primaire : premier groupe auquel l’enfant
appartient et qui lui transmet les normes, valeurs de la société mais aussi
du milieu social (ouvrier, aisé …) et géographique auquel il appartient.
Cette socialisation est primordiale pendant la petite enfance et ensuite
même si elle est concurrencée par d’autres instances (école, groupes de
pairs, TV …). Elle permet de s’intégrer dans la société en y apprenant les
normes et valeurs dominantes.
- Lieu de solidarité : la famille est un refuge moral, affectif et financier
quand l’individu a des problèmes (rôle des parents et autres membres de
la famille) avec la montée de la précarité et du chômage.
- Déterminant social : la famille donne une place dans la société, celle-ci est
plus ou moins hiérarchisée, la place de la famille conditionne les individus.
Il y a un héritage familial en matière de normes, mode de vie, coutumes,
manières de parler, de manger … (habitus de Pierre Bourdieu : la
socialisation diffère selon le milieu social). Pour Bourdieu, la place des
individus est déterminée par le volume de capital dont il dispose : Capital
économique, social culturel.
3-2 L’école
- Elle est le lieu de socialisation. Elle apprend les normes et les valeurs qui
complètent celles de la famille ou viennent s’y ajouter : vie en collectivité,
méritocratie, esprit critique, contraintes (temps, travail) qui permettent
aussi aux enfants de s’intégrer. Elle joue un rôle d’homogénéisation, dans
la société en apprenant aux enfants les normes et les valeurs des
catégories dominantes (aujourd’hui les classes moyennes), vecteur de
cohésion sociale.
- L’école fait rencontrer des jeunes de milieux différents, elle permet de
former le groupe social de la jeunesse, des groupes de pairs qui ont leurs
propres rites, normes, codes de langage, vestimentaires… (Sous-culture
jeune). L’école a pris de l’importance dans son rôle intégrateur car le
temps scolaire s’allonge, les études sont obligatoires jusqu’à 16 ans et
l’âge moyen de sortie est de 22 ans. Une grande partie de la socialisation
des jeunes se fait dans le cadre scolaire.
3-3 Le travail
- Il est un agent de socialisation secondaire : on apprend de nouvelles
normes à l’âge adulte (exactitude, respect des règles et de la hiérarchie,
autonomie, travail en équipe …).
- Il permet d’avoir des contrats sociaux : relations, collègues de travail
(capital social). Beaucoup de personnes trouvent aussi l’âme sœur au
travail. Pour les jeunes, le travail leur permet d’acquérir une autonomie vis-
à-vis de leur famille, il permet aussi l’émancipation des femmes et leur
indépendance financière et sociale (elles ne sont plus dépendantes de
leurs maris pour avoir des contrats sociaux). Dans les années 1950, 1960,
le travail a été aussi le vecteur privilégié d’intégration des immigrés en
Europe.
- Il donne accès à la consommation : très important dans notre société. Il
faut d’abord assurer ses besoins primaires mais aussi secondaires. Pour
se sentir intégré, il faut pouvoir consommer un certain « minimum » qui
apparait vital à une certaine période (ex : avoir une TV ou un portable ou
une voiture …). La consommation est un signe social, elle permet de se
construire un statut et une identité, elle a un but ostentatoire (ex : nombre
de voitures aux Etats Unis, en Côte d’Ivoire, le portable ou le nombre de
baskets chez les jeunes …). La consommation permet aux individus de se
distinguer dans leur apparence (vêtements, physique …) ou dans leur
emploi du temps (les loisirs par exemple).
- Le travail donne un statut : il permet d’être reconnu par la société, on se
définit souvent en fonction de son travail (certains métiers possèdent
encore une certaine « conscience de classe » : ouvriers, agriculteurs) mais
surtout il donne droit à des avantages sociaux qui permettent d’être
moins vulnérables, notamment la protection sociale (chômage, maladie,
allocations diverses). Cette société salariale permet une bonne
intégration.
Conclusion
La famille permet l’intégration sociale des individus d’une part en les socialisant,
c’est-à-dire en leur inculquant des normes et des valeurs nécessaires à la
réussite de ces derniers en leur permettant de nouer des liens qui leur
permettent de s’intégrer socialement et d’autre part, elle est source d’entraide
puisqu’elle apporte soutien moral, financier et transmet un capital social qui
favorise leur intégration au corps social.
ANALYSE SOCIOLOGIQUE DE L’ALPHABETISATION SUR LE PROCESSUS DE
DEVELOPPEMENT
INTRODUCTION
Il n’est pas facile de décider s’il faut donner la priorité à l’enseignement scolaire
normal des enfants ou à l’enseignement extrascolaire des adolescents et des
adultes. On aurait tout naturellement tendance à donner la préférence au
premier, mais il y a des secteurs du développement économique et social dont
l’avenir dépend de la possibilité d’instruire un nombre suffisant d’adultes pour
répondre aux besoins du développement. Cela est particulièrement vrai lorsqu’il
s’agit, par exemple, de freiner une expansion démographique trop rapide, de
maintenir un équilibre dans le milieu physique de l’homme et d’augmenter la
production agricole.
L’éducation des adultes présente de nombreux aspects et le concept
d’éducation permanente se substitue progressivement à l’idée d’un
enseignement qui se limite aux années de scolarité. C’est dans cette
perspective nouvelle qu’il faut envisager l’œuvre d’alphabétisation des adultes,
mais traduire ce concept dans les faits prendra nécessairement longtemps. Il
n’existe aucune solution facile. Les facteurs économiques et sociaux et les
problèmes des droits de l’homme sont étroitement liés.
Néanmoins, il faut absolument que les employeurs de l’industrie et de
l’agriculture (qu’il s’agisse de particuliers ou de sociétés), les organismes de
planification et de financement du développement ainsi que les institutions
internationales et les organisations non gouvernementales intensifient leurs
efforts.
CONCLUSION
L’alphabétisme, en tant que tel, jouit d’un grand prestige, surtout dans les
sociétés où il a tendance à être rare, et c’est un bien de consommation ainsi
qu’une valeur économique. Le grand public y voit la clef d’une plus grande
indépendance, une forme de protection pour l’individu et un moyen de jouir
pleinement des droits de l’homme et d’une vie plus riche, et de percevoir un
revenu plus élevé. Toutefois, cela ne veut pas dire que ces motivations se
maintiendront nécessairement et que l’on évitera ainsi les abandons en cours
d’études et le retour à l’analphabétisme, ni qu’il sera possible dans les pays en
voie de développement de trouver uniquement dans ces aspirations l’impulsion
nécessaire au développement économique et social. Il faut s’efforcer
parallèlement de rattacher l’alphabétisation au développement, et en particulier
à l’emploi. Il faut faire appel à d’autres éléments du milieu économique pour
éliminer l’analphabétisme. En outre, l’alphabétisme est apprécié pour lui-même
et pour les avantages politiques et sociaux qu’il confère ; il influe sur les
consommateurs aussi bien que les producteurs et transforme les systèmes de
consommation.
DES TRAJECTOIRES SCOLAIRES AUX TRAJECTOIRES SOCIALES